La question semblait apporter une grande confusion à la salle, et un brouhaha se créa. La déclaration d’Yvana ne fit que rajouter de l’huile sur le feu. Cependant, il ne s’agissait pour le moment que de chuchotement, certes audible, mais rien de véritablement gênant.
Puis ce fut au tour de l’accusée de répondre. Cet Elim… était-il le médecin qui avait soigné la jeune femme ? Si oui, pourquoi n’était-il pas là ?

« Hum ? Non. » dit alors Gemini sans plus d’explication. Malgré cela, peu de personnes au tribunal furent convaincues. Sans doute devant le manque d’énergie de l’accusée.

Cette réponse des plus évasive causa un grand trouble dans la salle. Le ton monta et plusieurs personnes parmi les spectateurs commençaient à protester. Qui était ce médecin ? Pourquoi n’était-il pas là ? Certain souhaité enfermé Gemini à l’instant. Par son manque de sérieux, beaucoup de spectateurs (dont les membres des familles des victimes) étaient outrés. Il prenait les actions de Gemini comme de l’irrespect. Les esprits commençaient à s’échauffer.

Le juge cogna sa main gantelée sur la table et un bruit sourd, couvrant les conversations, se fit entendre, plus personne n’osait parler. La table s’étant pris un coup souffrait alors d’une profonde fissure.

« Encore un chaos de ce genre et je fais évacuer la salle. » dit Mortalis. Il était sérieux. Il regarda alors dans la direction de la demi-elfe à la barre des témoins.

« Mademoiselle Sturdlewe, je vous prierais de rejoindre les bancs des témoins. »

Une fois cela fait, il se tourna vers la défense. Il jeta un regard inquisiteur à Gemini.

« La Cour demanderait à l’accusée de prendre l’affaire avec plus de sérieux. »

Il bougea alors la main, pour demander de continuer. Vivienne prit alors la parole.

« Nous appelons à la barre l'inquisiteur Vlad von Refugius. »

Après que le témoin ait pris place à la barre, le juge lui demanda de prêter serment.

« Monsieur. Je vais vous demander de prêter serment de ne dire que la vérité au cours de votre témoignage. Jurez-vous, Vlad von Refugius ? »

Une fois cela fait, la procureure civile s'approcha, prêt à poser des questions.

« Inquisiteur von Refugius, pouvez vous nous donner les informations qu'a réuni l'inquisition au sujet de Gemini au cours de cette affaire ? »


***

Du côté du jury, le hobbit semblait s’approcher d’Elim, mais s’arrêta net devant la déclaration de Gemini. Il resta songeur, et questionna Blue du regard sur la meilleure façon de réagir.


Le reste du jury regardait en direction de l’hybride-loup, cherchant une réaction. La seule exception fut Fi qui semblait plus intéresser par le chaos qui semblait sur le point d'exploser dans la Cour de Justice.

Le vampire ne se sentait pas vraiment à l’aise dans cette salle. Il faut dire aussi qu’il semblait particulièrement suspect avec son lourd mentaux, son épais foulard et son chapeau. Sa main était sous un gant de cuir et, à part ses yeux améthyste, on ne pouvait voir aucune partie de son corps. Un procès en plein jour… une nouvelle expérience terrible pour le vampire. Pire encore, la salle était baignée dans le soleil… Impossible pour lui de retirer la moindre couche de vêtement ! Néanmoins, il paraissait louche sous cet accoutrement. Sa qualité de témoin, et le fait que les templiers en charge de la sécurité aient confirmés son… handicape, lui avait permit d’arriver jusqu’ici.

Il avait écouté le procès avec la plus grande attention, après tout, cela le concernait lui aussi.

La procureuse civile l’appela alors à la barre. Il était là pour témoigner au nom de l’Inquisition.


« On me nomme Vlad von Refugius. Je suis inquisiteur au sein de l’Église de l’Ordre. Je jure sur mon essence et mon honneur que l’ensemble de mes déclarations seront exactes. »

Après avoir prêté serment, il attendit la première question qui vint de la procureure Vivienne. Cette dernière demanda un rapport général sur la traque de Gemini par l’Inquisition. Il devait s’agir là d’une formalité puisque Vlad avait déjà remis un résumé écrit de l’ensemble des rapports, à la fois à l’accusation, mais aussi à la défense.

« La traque de l’accusée à commencer peu avant les explosions dans le quartier nord. Gemini s’en serait pris à des prêtres de façon violente. Néanmoins, elle est tombée sur un rang argent qui l’aurait mis en fuite.

L’Église a suspecté une possible attaque de Dark Souls, l’Inquisition a donc été envoyé à ses trousses. La traque nous a menés au quartier nord. Une intervention a alors eu lieu et l’envoie d’un nombre important d’inquisiteurs a été mobilisé. Comme dit plus tôt, nous pensions qu’il s’agissait d’une Dark Souls, et bien qu’elle ait été repoussée par un rang argent, certain de nos supérieurs ont pensé à un piège.

Peu après notre arrivée, une série d’explosion eut lieu dans le quartier nord, et l’ordre est tombé d’abandonner notre chasse pour prioriser la sécurité des civils. Des membres de la IIe et de la VIe division sont venu en renfort. Néanmoins, nous avons rapidement été dépassés par les événements et l’abareth est apparu. La chaîne de commandement de l’Église sur place fut brisée et le chaos s’en suivit. »

Il laissa une pause, avant de reprendre rapidement.

« Pendant ce temps, dans une ruelle, Gemini ainsi que deux individus identifiés comme Aleksander Rex ainsi qu’un certain Flufynou, ont été interpellé par une patrouille de l’inquisition. A cause de la confusion, un affrontement a eu lieu. Le Sergent Tyson Rex est alors intervenu et à mit fin au combat après avoir vaincu l’abareth. Il a alors procédé à l’arrestation de Gemini. »

Finalement, Yvana fut libérée de son rôle de témoin tandis qu’un nouveau venu arrivait, un inquisiteur. Je ne savais pas vraiment comment cet Elim pouvait se sortir de ce mauvais pas. S’il était là cela aiderait potentiellement à démêler cette histoire, mais je restais convaincue en tout cas, qu’il n’avait rien fait de mal et qu’il avait simplement jouer son rôle de médecin.

Je me concentrais sur le nouveau témoin et l’écoutais attentivement, voir ce que je pourrais lui poser comme questions. Il semblait avoir un bras en moins. Etais-ce dû à l’attaque de l’Abareth ? Question à poser s’il était en plein milieu de l’action il était en effet intéressant d’en savoir plus. Savoir également qui ou quoi avait fait disparaître ce fameux bras.

Il nous fit un rapport général de la situation comme le demanda Vivienne, la procureure. J’attendais de voir ce que je pourrais grappiller comme informations intéressantes pour poser des questions pertinentes ou non et voir s’il y avait des failles dans lesquelles je pouvais m’infiltrer pour faire douter davantage les gens de la culpabilité de Gemini. Elle n’avait certes pas été toute blanche dans l’histoire, mais faut pas déconner non plus sur les accusations…

Ma cliente ne frappe pas quelqu’un sans une bonne raison. Elle s’est interposée face à des prêtres de façon violente ? Peut-être, mais la raison était surtout que ces prêtres en questions molestaient quelqu’un et que ma cliente n’est pas du genre à laisser faire ce genre de chose sans agir. N’importe qui se faisant tabasser aimerait de l’aide dans cette situation, elle s’est simplement mis à la place de la victime du moment rien de plus. Au final, c’est elle qui a fini tabasser qui plus est.

Je marchais de long en large tout en continuant mes paroles.

A suspecté ? Sur la base de quoi exactement ? Vous aviez une quelconque preuve d’une attaque, document où quelque chose ? On n’envoie pas une garnison sur un quartier au petit bonheur la chance. Le peuple n’a pas besoin d’avoir ce genre de démonstration de force sans raison valable.

Je continue de me déplacer les bras croisés.

Une possible attaque ? Nous pensions ? Certains de vos supérieurs ont pensé à un piège ? Si je résume vous êtes en train de nous dire que vous n’aviez absolument aucune preuve de quoi que ce soit.

Je fis une pause et revint sur la parenthèse sur la ruelle.

Vous étiez dans cette fameuse ruelle ? Où vous avez simplement eut un rapport vous indiquant ce qu’il s’y passait ?

Je trouvais que je ne me débrouillais pas trop mal. Je continuais sur ma lancée respirant calmement. Je me devais d’être irréprochable et de poser les bonnes questions pour le bien de Gemini.

Et votre bras ? L’avez-vous perdu au court de cet évènement avec l’Abareth ?

Je me reculais attendant les réponses à mes questions voir ce que si je pourrais faire autre chose par la suite grâce aux réponses.

Évidemment, Vlad savait que l’avocate allait aborder la raison qui aurait poussé Gemini à s’en prendre à des membres de l’Église.

« J’aimerais préciser que je n’ai pas émis d’avis sur la raison ayant poussé Gemini à s’en prendre à ces prêtres. Une enquête interne, menée par les gardiens des sceaux, tente encore de retrouver le jeune garçon pour en savoir plus. Malheureusement, a cause du manque d’élément, nous ne l’avons toujours pas retrouvé. Je vous promets que s’ils ont commis les actes dont on les accuse, ils paieront, je vous l’assure sur mon honneur. »

Vlad était parmi les plus modérés de l’Église. Il voyait les défauts de cette dernière, et savait pertinemment que les éléments les plus radicaux étaient tout-à-fait capable d’agir de la sorte.

« Cependant, les faits sont là. Elle a fui dans le quartier nord après avoir attaquer des membres de l’Eglise. Si l’on suit une procédure légale, elle aurait dû contacter des membres de la Guilde, qui l’aurait soigné et protégé. Puisqu’elle ne l’a pas fait, on peut, à juste titre, émettre l’hypothèse qu’elle aurait menti et que son attaque peut être une agression illégitime. »

Ce n’était pas une possibilité à écarter.
C’est alors que d’autres questions de l’armure vivante arrivèrent. Elle commençait à remettre en question les actions de l’Inquisition dans la traque de Gemini. Après qu’Elizabeth ait terminé, Vlad répondit d’une voix neutre.

« Maitre DeLaVigne, excusez ma question, mais… vous êtes-vous déjà rendu au quartier nord ? »

Le vampire ignorait que cette chère Elizabeth y travaillait, mais cela n’avait guère d’importance, la question était rhétorique.

« Le quartier nord est immense, un véritable labyrinthe, un lieu parfait pour les embuscades. Ainsi qu’un endroit malheureusement abandonné par les institutions comme l’Église ou la Guilde. Comme la dit mademoiselle Gemini, le quartier nord n’a pas vraiment d’affinité avec l’Église et peut même se montrer hostile envers ses membres. Il y a ainsi fort à parier que si une équipe d’inquisiteur se faisait attaquer, peu de personne réagirait.

En cas d’embuscade, cette petite équipe d’inquisiteurs aurait trouvé la mort, au vu de la difficulté d’envoyer des renforts dans ce quartier et du manque de coopération des habitants.

Je plussoie qu’aucune preuve d’embuscade n’a été trouver. Cependant, pensez-vous que nous aurions dû risquer la vie de ceux envoyé ? De plus, les événements leur ont donné raison. Il est assez évident que les attentats dans le quartier nord aurait fait bien plus de victime parmi les populations civiles s’ils n’avaient pas été là. »

C’était un fait, après les explosions, les inquisiteurs avaient ramené un certain ordre. Cela avait permis une évacuation rapide des populations en danger, et lorsque l’abareth est apparu, ce sont en grande partie les inquisiteurs qui ont tenté de l’arrêter en se sacrifiant.

La question suivante fut sur la présence, ou non, de Vlad dans la ruelle.

« J’avoue ne pas avoir été présent dans cette ruelle. Je n’ai pu lire que le rapport fait par les inquisiteurs présents sur place, ainsi que celui de la Guilde après l’interrogatoire des deux ‘‘compagnons’’ de Gemini. »

La dernière question de l’avocate fut… étrange, Vlad ne voyait pas vraiment de rapport direct avec le procès, mais il consentit à répondre.

« En effet. Lorsque l’abareth est apparu, une civile en état de choc s’est cachée sous les décombres proches de la créature. Nous avons tenté de la secourir, cependant, nous n’avons pu que lui faire gagner du temps. Parmi ceux venus au secours de la jeune femme, je suis celui à avoir eu le plus de chance… »

Cet homme semblait bon. Je ne savais pas trop si c’était la même chose pour tous les membres de l’Eglise, mais il avait l’air sincère pour sa part. De toute façon, des personnes animées de mauvaises intentions il y en avait partout, restait à savoir si ceux-ci seraient punis en conséquence. Je fus ravie de savoir que si ce jeune homme qu’avait aidé Gemini était retrouvé et corroborait les faits, les hommes en questions seraient punis convenablement. En tout cas, dans son regard cela semblait être une évidence.

Très bien, je compte sur votre coopération pour nous faire part de tout nouvel élément si vos recherches de ce garçon s’avère fructueuse.

Il avait des arguments le bougre. Mais je ne restais pas sans rien faire de mon côté non plus.

Elle n’a pas fui, les deux hommes l’ont passé à tabac et l’ont laissé pour morte dans son coin sans plus de cérémonie. Vu son état elle a pensé à soulagé sa douleur en priorité, ce que toute personne normalement constitué voudrait, faire diminuer la douleur. Là encore il ne s’agit que d’une hypothèse pour l’agression illégitime, donc aucun fondement dans cette accusation.

Possibilité, hypothèse, soupçon, ce n’était que du vent. Ils n’avaient aucune preuve de ce qu’ils avançaient. Ce procès était une vaste blague à mes yeux à cet instant précis. Si je devais tabasser ou rendre justice toutes les cinq secondes sous prétexte que j’avais une intuition ou une hypothèse se serait bien vite l’anarchie.

Etant la Doyenne de l’Orphelinat situé dans ce même quartier, je peux vous assurer que je le connais oui.

J’écoutais la suite de ses arguments à la fois pertinents et agaçants.

Pourquoi penser vous que des membres de la guilde n’y serait pas bien accueilli ? Il y a bien une raison à cela et vous savez très bien pourquoi. Ce quartier est abandonné forcément que sa population ne va pas apprécier les grandes institutions se balader comme si de rien n’était. C’est du simple bon sens. Vous ne remonterez pas dans leurs faveurs en les envahissant non plus. Tout ça pour des suppositions qui plus est.

Je me rapproche de Vlad.

Toute vie est importante et n’a pas à être risquer. Encore moins pour des suppositions à mon sens. Si vous aviez des soupçons non avérés, il aurait fallu d’abord s’assurer de tout ça avec une vague d’éclaireurs où je ne sais quoi dans le style. Spécialisé dans le renseignement et la furtivité. Vous devez bien avoir ça en stock. Pour ce qui est des attentats, qui nous dit que ce n’est pas parce que justement il y avait une armée d’inquisiteurs dans le quartier qui a fait que si terroristes il y avait, ils en ont profités pour attaquer à cet instant ? Rien ne nous dit que cela se serait passé comme ça si l’Eglise avait été un tant soit peu plus discrète, non ?

Par la suite, il me répondit quant à la ruelle.

Les deux compagnons témoignerons également à votre suite. Etant présents avec ma cliente cela s’impose.

Pour l’histoire du bras c’était plus au cas où qu’il y ait une quelconque liaison avec Gemini, mais il ne semblait pas.

« Encore une fois, il s’agit d’une parole contre une autre. Je ne peux pas présumer, en mon âme et conscience, de qui dit la vérité, et, malheureusement, je pense que vous non plus. »

Dit le vampire d’un ton neutre. Il y avait pour seul témoin cet hypothétique enfant. Difficile à dire qui a raison et qui a tort.

Elle reprit alors sur la politique d’abandon du quartier nord, et de son rôle de doyenne à l’orphelinat… L’orphelinat où avait grandi Gemini, si les souvenirs de Vlad était correcte. Cela expliquait l’obstination de l’armure vivante à la défendre.

« Je suis parfaitement au courant. Et je vous assure que je le déplore ce fait. Cependant, cette politique d’abandon du quartier nord ne change en rien les événements. L’Église a agi dans l’intérêt de ses fidèles. »

Elle souligna alors l’envoi d’espions ou d’éclaireurs.

« Plutôt que des éclaireurs, que nous utilisons en zone de conflit, nous aurions pu envoyer des enquêteurs. »

Commença le vampire.

« En effet, nous possédons pareilles forces. Néanmoins, envoyer des espions aurait pu griller leur couverture juste pour, comme vous l’avez souligné, une potentielle Dark Souls. Quant aux enquêteurs… s’ils ne sont pas assez nombreux, cela aurait pu permettre à l’accusée de s’échapper. De plus, les enquêteurs ont besoin de la coopération des citoyens locaux pour agir de manière optimale. Ce qui, nous l'avons convenu, n'est pas le cas. Cette ‘‘invasion’’ était le meilleur moyen à court terme de trouver l’accusée. »

S’il était préparé, c’ce serait donc fort probable que Gemini face partie de ce complot. Dans le cas contraire, sans l’innocenter, cela voulait dire qu’une organisation véritablement puissante était présente à Portalia. Vlad était persuadé que cela ne pouvait être les Dark Souls, donc quelque chose d’autre était à l’œuvre, quelque chose d’encore dissimulé.

L’avocate avança alors que les attentats auraient pu être commis à cause de l’envoi d’une force en nombre. Vlad serra le poing, mais conserva son ton sans nuance.

« Il n’a fallu que quelques minutes, après notre arrivé, pour que le quartier nord subisse ses premières explosions. Si cela n’avait pas été prévu à l’avance, et que cela s’est fait discrètement au nez et à la barbe des inquisiteurs présents, cela voudrait dire que nos ennemis possèdent une organisation et une force suffisante pour massacrer les enquêteurs que vous auriez pu envoyer. »

Pour finir, une pointe d’énervement se fit entendre dans la voix de Vlad. Il n’appréciait pas vraiment que l’avocate cherche à compromettre ainsi les agents envoyé. L’Inquisiteur voyait ça comme une insulte à la mémoire des victimes de ces attentats.

« De plus, vous démontrez une certaine hypocrisie dans votre plaidoyer. Vous accusez l’Eglise d’avoir supposé une embuscade, et vous faites de même en supposant qu’une intervention moindre aurait arrêté les terroristes dans leurs actions. »

Dernière édition par Vlad von Refugius le Mar 17 Mai - 16:18, édité 1 fois

Aucun de nous n’avait tort ou raison, et de toute façon, ce ne serait pas à nous de le décider. Les jurys étaient là pour ça d’autant plus que seul ce petit garçon pourrait témoigner. Préciser que j’étais de l’orphelinat n’était pas la meilleure chose que j’avais faite car ça indiquait que j’avais été en contact avec Gemini à un moment de sa vie. Mon objectivité pouvant être remise en cause et mon obstination pouvant remonter contre moi. C’était un risque que je n’avais pas forcément pris en compte en répondant surtout que je n’étais aucunement obligé de répondre. Mais que cet homme qui ne connaissait pas le quartier nord aussi bien que moi se permette ce genre de remarque m’avait piqué au vif.

Dans l’intérêt de ses fidèles oui, pas l’intérêt des autres.

Eclaireurs, enquêteurs espions on s’en tape, c’était du pareil au même. Un branlebas de combat pour une seule et unique femme d’une puissance faiblarde comme celle de Femini c’était juste disprportionné.

S’échapper ? Alors qu’elle a été passé à tabac ? C’était disproportionné comme réaction pour une supposition sur une personne tenant plus d’une éclopée, à cet instant précis, mais passons.

Pour moi les Dark Souls avait bien autre chose à faire que de se prendre le chou pour de pauvres inquisiteurs qui n’ont rien d’autres à faire que de se balader dans le quartier Nord. Je réfléchissais à ses paroles suivantes. Une organisation autre ? Après tout pourquoi pas ? Peut-être qu’ils y avaient d’autres dissidents que les Dark Souls qui s’étaient lancés dans le terrorisme où que sais-je encore ? Ce n’était pas vraiment une bonne nouvelle si c’était le cas. Les enfants étaient déjà bien assez effrayés par les derniers évènements sans ajouter de nouvelles menaces.

Ce n’est pas spécialement de l’hypocrisie. C’est pour vous montrer à quel point tout ceci est disproportionné. N’importe qui peut supposer des choses. Si on faisait tous des suppositions sur n’importe qui sans preuves qu’un tel ou un tel est un Dark Souls qu’est ce qui arriverait selon vous ?

Je finis par me reculer regardant toujours Von Refugius. Je laissais en suspend ma question laissant planer le doute dans les esprits.

Excusez-moi si mes propos vous ont parus agaçants, on cherche chacun à protéger ce en quoi nous croyons juste.

Je me tournais vers le juge.

Je n’ai plus de question votre honneur.

Elizabeth argumenta que la jeune femme était bien trop souffrante et, qu'ainsi, elle n’aurait pas pu fuir le quartier nord. Elle souligna alors le fait que l’envoi de troupes était excessif.

« Nous ne connaissons malheureusement pas l’état de Gemini après avoir affronté les membres de l’Église la première fois. De plus, puisque nous n’avons pas retrouvé le médecin dont elle a parlé, il nous est impossible de savoir les blessures de l’accusée après sa confrontation avec le rang argent. Et, encore une fois, il s’agit là d’une parole contre une autre… »

Pour continuer sur le sujet des suppositions, Vlad se contenta d’une réponse courte.

« "N’importe qui" n’a pas attaquer des membres de l’Église. Il s’agissait là d’une réponse, que vous la trouvez proportionnée ou non, pas d’une opération sans fondement. »

Avec surprise, l’avocat semblait avoir remarqué l’agacement du vampire. Il avait quelque peu honte. Il pensait être capable de maîtriser ses émotions un peu mieux que ça… Puisqu’il avait mal agi, il était dans l’obligation éthique de faire de même.

« Je m’excuse de m’être emporté, maître, vous ne pensiez pas à mal. »

Dit le vampire en accordant une révérence polie, la main sur le cœur. Il entendit alors l’armure vivante mettre fin à son contre-témoignage. En se relevant, il regarda à sa droite. Il attendait maintenant les questions des procureures. Il reconnaissait Nephtys, une de ses collègues. Il se demandait ce que cette femme allait faire… Vivienne, quant à elle, semblait ne pas avoir de question. Il ne restait donc plus que l’Égyptienne.

Au sein du public, l’opinion était partagée entre ceux qui soutenaient les arguments de l’avocate et ceux qui approuvaient les dires du vampire. Impossible de savoir ce que pensait la majorité, cela était bien trouble. Cependant, l’intervention de Nephtys calma quelque peu les gens présents. Elle avait raison : le tribunal était là pour statuer sur l’implication, ou non, de Gemini dans les attentats du quartier nord. Les actions de l’Église n’étaient pas le cœur du procès.
Le juge annonça alors la fin du témoignage du vampire.

« Puisque la défense et l’accusation n’ont plus de question, Vlad von Refugius, veuillez rejoindre les bancs des témoins »

Le témoin s’exécuta. Rapidement, Vivienne prit la parole, appelants à la barre un autre témoin.

« Nous appelons à la barre Aleksander Rex. »

Encore une fois, une demande de serment fut prononcée.

« Monsieur. Je vais vous demander de prêter serment de ne dire que la vérité au cours de votre témoignage. Jurez-vous, Aleksander Rex ? »

Une fois qu’Aleksander promit, la procureuse civile demanda, comme les fois précédentes, une question pour connaitre la situation

« Monsieur Rex, pouvez nous dire ce que vous avez fait dans le quartier nord le jour de l’attentat ? »

Dernière édition par Patrick T. Montataire le Ven 20 Mai - 12:44, édité 1 fois

Alors que la salle s'échauffait à la question de l'égyptienne, la témoin décide, fébrilement au début puis avec plus d'assurance, de prendre la parole pour défendre le fameux Elim. Un discours plein de bienveillance envers le médecin, mais qui, a contrario de le disculper d'avoir pu aider l'accusée, le rend encore plus probablement suspect aux yeux de l'audience. C'est surement un très bon médecin, mais... oh jolie épaule.

Gemini clos le débat d'un simple non, ce qui a pour effet de mettre en effervescence le public face au manque de sérieux de Gemini. La connaissant, elle est juste dans sa bulle intérieure, ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas sérieuse, je pense même que c'est un mécanisme de défense contre le stress et la peur.

Mortalis, d'un gout de poing puissant sur la table, fait revenir le calme dans l'assemblée qui semblait de plus en plus s'échauffer. Yvana est réenvoyée sur le banc des témoins et je l'accueille d'un signe de la tête approbateur.

Le prochain témoin appelé parait curieux au premier abord, avec son gros manteau, son écharpe et ses gants. Je suppose qu'il a une bonne raison d'autant se cacher. Il explique le rapport de l'église sur les évènements avant qu'Elysabeth ne le mitraille de questions. L'altercation entre Gemini et les membres de l'église ne repose que sur leurs témoignages, le lien entre l'accusée et les Dark Souls ne repose sur aucun élément, le quartier nord n'aime pas l'église et réciproquement. Le seul point où je me permettrais d'avoir un avis, c'est sur le fait qu'il aurait pu mener l'opération discrètement. Si les Inquisiteurs de la IIIème avait travaillé dès le début avec les Ombres de la cathédrale de la IIème, toute l'opération aurait pu se régler discrètement et rapidement. Sans que la couverture de qui que ce soit ne soit mit en cause, les Ombres de la cathédrale ne sont pas exactement des amateurs. L'opération de grande envergure n'est pas forcément un mauvais choix, mais à mon avis, c'est surtout un coup de force de la part de l'église sur le Quartier Nord. Ce n'est qu'une supposition, mais ça ressemble à un coup de pression sur la guilde. Peut-être que leur relation s'est dégradée récemment, ou que l'église cherchait à étendre son emprise sur la cité. Néanmoins, un point que l'inquisiteur à soulever est particulièrement vrai, ce sont les membres de l'église sur place qui ont le plus aider à l'évacuation et à la bataille contre l'Abareth. Donc la décision de l'invasion du Quartier Nord a dû être prise en très hauts lieux, pas par l'un des membres de l'église sur place. Ce sont rarement ceux qui donnent les ordres qui prennent les risques et qui en payent les conséquences.

Nephtys vient remettre de l'ordre sur l'objet du procès avant d'être moi-même appelé à la barre des témoins. Je sors du banc des témoins pour me diriger vers le pupitre central et ses lourdes chaines, mon pas est sûr et déterminé. Quand Mortalis me demande de jurer sur mon essence, je le regarde droit dans les... l'œil et il me rend la politesse.

« Aleksander Rex, aventurier non rattaché à une familia, je jure sur mon essence et sur mon honneur de dire la vérité. »

La procureure civile s'approche pour me poser sa première question, je ressens la chaleur fuir autour d'elle et son aura fini par frôler ma peau et hérisse mes poils.

« Pour résumer, j'étais en chemin pour l'orphelinat, j'ai entendu que des inquisiteurs cherchaient une femme aux cheveux bleus. Des petites explosions puis des fumigènes, que j'ai reconnu comme ceux de Gemini, sont apparus quelques rues devant moi, ensuite de plus puissantes derrière moi, après un peu partout. Craignant pour la vie de Gemini je me suis dirigé vers la ruelle d'où venait les premières explosions, j'ai trouvé un panda roux en train lui sauter dessus. Je lui ai expliqué qu'on devait s'en aller pour la sauver au vu des explosions, je l'ai donc embarqué sur une épaule, Flufynou sur l'autre en direction de l'orphelinat, que je pensais être un endroit sûr. Nous avons eu une altercation avec un démon, que j'ai convaincu de nous laisser passé. Puis, nous avons rencontré les membres de l'église avec lesquelles Gemini a eu une altercation. L'accusée, c'est réveiller, un accrochage, c'est produit, j'ai désarmé l'un des deux. Enfin, le Sergent Rex est arrivé pour abattre l'Abareth et emmener Gemini. »

Le résumé des évènements de mon point de vue à peine terminé, la ravissante procureure de l'église se lève pour m'asséner les premières questions.

Mon point d'intérêts change de Mortalis à l'égyptienne, et j'avoue que c'est déjà beaucoup plus agréable à regarder. J'écoute avec attention chacune de ces requêtes en soutenant son regard, le dos bien droit, les épaules en arrière et mes mains posées bien en évidence sur le pupitre. Je ne laisse transparaître qu'un minimum d'émotion dès l'instant ou j'ai quitté le banc des témoins. La seule chose qui pourrait me trahir est un très léger sourire en coin, dû à ce face à face fort plaisant pour moi, et ma constance à plonger dans l'émeraude des yeux de l'accusation.

Le démon, l'altercation avec lui et la reconnaissance des membres de l'église sont mis en avant par l'accusation. Ma voix est aussi calme que clair face à ces simples demandes.

« Pour le démon, je ne connais pas son nom, mais je peux vous le décrire. Mâle, dans la 20aine, entre 1,80 m et 1,90 m, environ 80 kg. Il a la peau très pâle, de longue corne blanche sur le crâne, yeux ambrés, deux grandes ailes noir et deux traces noires sous ses yeux, descendant jusqu'aux bas de ses joues. »

J'attends quelques secondes que ma description soit noter dans son intégralité, puis reprend d'une voix assurée.

« À cause du chaos ambiant, il craignait que je sois en train de kidnapper Gemini. Je lui ai expliqué que je cherchais à la protéger et que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour y arriver. Ensuite, je lui ai ordonné de nous laisser passé. C'est alors que l'Abareth est apparu. Pris dans un dilemme, il m'a laissé le bénéfice du doute et a décidé de ne plus s'interposer, puis c'est diriger vers de la nouvelle menace. »

Je n'attends pas et décide de répondre tout de suite à la dernière demande de la belle égyptienne.

« Au premier abord, je ne le savais pas, même si l'un des deux avait un bon coquard à l'œil. C'est Gemini qui s'est réveillée à ce moment-là et qui à affirmer qu'elle avait eu une altercation avec eux avant les évènements. Pour finir, j'en ai eu confirmation après le désastre via la guilde. »

J'essaye d'être aussi clair et précis que possible, en prenant vraiment soin de ne rien mentionner qui pourrait nuire à Gemini.

Alors que le témoignage avançait, un événement surprenant se déroula. Une femme humanoïde se leva parmi les rangs des témoins. Elle avait des traits de dragon : deux grandes cornes au sommet de son crâne, une queue de lézard au bas de son dos et de nombreuses écailles rouges sur tout le corps.

La jeune femme s’arrêta à un mètre de la barre des témoins. Sa vitesse était surprenante, sa façon de se mouvoir ne laisser aucun doute : c’était une femme habile au combat, sans nul doute une essence verte. Personne présent en ces lieux ne pouvait prétendre savoir les objectifs de l’étrangère… avant qu’elle ne hurle.

« Salope, rends moi ma mère ! »

La jeune femme généra un javelot de lave qui fondit à grande vitesse vers Gemini. Avec une vitesse surprenante, par rapport à sa corpulence, l’Exécuteur abatis son marteau sur la trajectoire du projectile et cette dernière s’arrêta sur le métal de l’arme. Le sol trembla, des fissures commença à être visible un peu partout dans la Cour.

La salle entra dans une grande confusion, les civils tentaient de sortir, de fuir loin de ce combat la plupart des gardes étaient incapable d’agir correctement sans blesser, voir tuer, les civils en usant de leurs pouvoirs.

La forcenée fit apparaître une sorte de fouet de lave et se prépara à lancer une nouvelle attaque à l’encontre de l’accusée.

***

Parmi les jurées, cela n’était guère mieux, le baron se leva et mit son bras vers l’avant, en quelques secondes, ce qu’il y avait devant le jury se changea en une vision des plus étrange : un mur mécanique, de style steampunk, était visible et engloba peu à peu le jury. Cette sphère était si épaisse que même les bruits de panique des civils disparurent. À l’intérieur, on ne pouvait entre que les engrenages tourner, le bruit régulier d’une pendule ainsi que des sifflets de vapeur intervenant de manière irrégulière. Une grande horloge se trouvait sur le plafond, elle provoquait un cliquetis toutes les secondes… puis toutes les deux secondes, puis toutes les trois et ainsi de suite. Le temps semblait plus lent à l’intérieur de la sphère de mécanique.

Pendant un moment tout le monde sembla s'attarder sur le sujet d'Elim, pendant bien trop longtemps au goût de Blue. Pour elle qu'il ai vraiment aidé ou non l'accusée et sachant ou non son identité ne semblait pas très important, après tout c'était le devoir d'un médecin de soigner tout le monde sans distinction.
Il faudrait qu'elle prévienne le jeune homme de faire preuve de prudence  lorsque le procès serait terminé. Maintenant qu'un possible lien entre lui et l'accusé avait été discuté devant un tel publique quelques personnes pourraient très bien se venger sur lui faute de pouvoir atteindre gemini.

À son grand soulagement le juge avait mit fin au sujet pour que tout le monde se reconcentre sur le procès. Mais cela ne dura pas longtemps puisque l'avocate de Gemini et Vlad se retrouvèrent dans une sorte de débat au sujet de l'église. Elle avait presque pitié de vampire mais honnêtement ne suivit pas grand chose de la conversation qui semblait être hors-sujet au procès, ce que Nephtys mette fin au débat. Blue se demandait combien de fois encore ce procès deraillerait ainsi jusqu'à ce que Alexander soit appelé à temoigner.

Puis quelqu'un dans le publique s'était levé et l'attention de Blue se porta immédiatement sur elle. À l'expression de son visage il était évidant que cette personne n'avait pas juste une envie pressante. En un instant la femme arriva près de Alexander, et Blue s'avança aussitôt vers la menace. Elle le savait, elle était loin d'être une des personnes les plus puissantes de la salle, mais elle était un garde et aujourd'hui son devoir était d'arrêter tous ceux qui nuiraient au bon déroulement du procès et puis elle était l'un des gardes la plus proche. La première attaque fut bloqué par l'Exécuteur fort heureusement les secousses provoqués ne ralentissèrent pas Blue dans et très vite elle se retrouva au niveau de la dragonne alors que cette dernière avait fait apparaitre une sorte de fouet.

Vlad quitta la barre des témoins et la laissa à un certain Aleksander Rex. Le fils du sergent. Le vampire avait fait une petite enquête sur lui, et connaissait les liens de ce dernier avec la victime. Comme Gemini, Aleksander avait été élevé à l’orphelinat de Portalia, sous la supervision d’Elizabeth DeLaVigne. L’Inquisiteur espérait qu’il ne tente pas de mentir pour la protéger, cela aurait été contreproductif et, Vlad l’espérait, que la menace de trahison soit suffisante pour que les témoins aient une plus grande neutralité.

Le témoignage commença par quelques questions de Nephtys et semblait suivre son cours quand, soudain, un événement étrange se déroula sous les yeux de l’assemblée. Une femme se leva et se dirigea, sans y être invité, à la barre des témoins. Cela semblait sans danger, juste une marignale de plus à Portalia, jusqu’à ce qu’elle se montre agressive et use de sa magie contre l’accusée.

La salle était en panique, une femme à l’aspect draconique avait tenté d’assassiner Gemini, arguant une vengeance pour sa mère, vraisemblablement décédé lors des attentats du quartier nord. Une lance de lave fut stoppée par le colosse s’occupant de la sécurité du juge. Une seconde plus tard, la dragonne avait une sorte de fouet fait de lave dans la main et se préparait pour un autre assaut.

Cette seconde avait suffi pour plonger l’entièreté de la salle dans un chaos sans nom, au point que seuls ceux les plus proches du juge (c’est-à-dire la défense, l’accusation et les jurys) pouvaient réagir sans risquer de blesser des civils.


Puisqu’il n’avait pas d’arme, impossible pour lui d’utiliser sa télékinésie pour faire du soutien à distance et ses sorts n'était pas assez précis pour assurer une sécurité aux innocents. En bref, il n’était qu’une gêne ici s'il voulait combattre. Pour cette raison, il préférerait plutôt aider les civils à sortir et laisser la sécurité s’occuper de la magicienne de lave. D’abord les personnes sous le choc. Il y en avait quelques-uns chez les civils, notamment les familles des victimes qui semblait avoir des traumatismes qui apparaissaient.

Tétanisé... C'était le terme qui désignait le mieux Elim tout au long du procès. Depuis que son nom avait été prononcé, beaucoup trop de fois à son gout, il c'était figé.
Même sa queue qui d'habitude s'agitait pour signifier ses émotions était restée figée. Le loup était comme paralysé par la terreur à l'état pur. Il c'était attendu à bien des choses, mais certainement pas à ce qu'un médecin soit impliqué dans cette affaire.
Tout les livres qu'il avait lu avaient pourtant insisté sur le fait de soigner tout le monde. Qu'il soit criminel ou saint, fort ou faible, riche ou pauvre. Et jamais encore, cela ne lui avait posé problème.
Gemini avait été pour lui quelqu'un de blessé qui avait nécessité des soins. Et s'il avait put témoigner à la barre comme les autres, sans doute aurait il insisté sur la gravité de ses blessures.
Mais jamais on ne lui avait demandé d'être de l'autre côté de la barrière. La lettre officielle qui était arrivée jusqu'à lui avait simplement exigée qu'il se rende.
Dans sa candeur, le loup avait obéit. S'il avait sut, les choses auraient sans doute été différente.

Et si l'homme, plutôt sympathique dans le jury lui avait fait une remarque, l'argenté été resté de marbre. Seuls ses grands yeux bougeant follement à mesure que les témoignages s'enchainaient. Vers la déposition de l'inquisiteur, sa respiration se fit même plus saccadée.
Un stress intense l'envahit. Sa mère l'avait envoyée à la capitale pour tacher de rapprocher les crocs de glace et la cité. Dans le cas présent, il avait la sensation d'avoir tout gâché.

Ironiquement sa seule envie était de traverser la barrière et se réfugier dans les bras d'Yvana. La jeune femme c'était montrée aussi stressée que lui, mais c'était surement son seul point de repère dans cette foule devenue soudainement bien moins sympathique.
Pendant un bon moment, il hésita à se lever... Et fut presque sur le point de le faire quand une immense main verte se posa sur son épaule, le clouant sur place.
Une tête massive et carrée secouant la tête. Cela suffit à chasser la moindre envie de jouer au chantre de la vérité chez l'hybride qui se rassit.
Là, Elim se contenta d'écouter la suite. Du moins, il essaya, jusqu'à ce que quelqu'un ne vienne créer le chaos dans la salle.
Une semi dragonne qui tenta vainement de s'en prendre à la coupable. Cela suffit d'ailleurs à rendre la séance totalement caduque, car une bonne partie du publique fut prise de panique.

Le loup s'oublia momentanément, surtout quand Yvana disparut de sa vue. Son cœur déjà supplicié par tant de rebondissement ne fit qu'un tour. Sortant de sa torpeur, il bondit hors de l'estrade du jury, disparaissant presque sur place, sa chaise partit voler dans le mur derrière. Disparaissant une seconde avant que la bulle de protection ne se referme.
L'aventurier atterrit dans une cours frappée par le chaos, et dut à plusieurs reprise éviter des membres de l'assemblée en train de fuir. Au vu de sa taille, il fut presque écrasé, mais réussi à se faufiler, jouant de ses épaules pour passer.
Son rang or lui rappelant soudainement qu'un bas rang était en général promptement écarté de sa trajectoire plutôt que repoussé.

Usant de son flair, il repéra bien des odeurs dans la cohue. Celle de la peur en priorité, et celle du sang, accompagné d'un parfum de souffre difficilement soutenable, signe que la magie de la dragonne était à l'œuvre.
Mais à vrai dire, l'idée n'était pas de combattre, et le parfum unique de son amie le saisit bientôt.

En quelques battement de cœur, le petit hybride retrouva Yvana. Ils ne c'étaient pas vu depuis longtemps, mais cela ne l'empêcha pas de plonger dans ses bras avec une petite larme de panique

-Yva !

Réussit-il à dire avant d'enfouir sa tête dans sa nuque, tremblant presque de peur à l'idée de la voir blessée ou pire. Ses grands yeux paniqués parcourant son corps à la recherche de la moindre blessure

-Tu vas bien ? Rien de cassé ?

Sans doute y avait t-il beaucoup à dire, notamment sur le fait qu'il soit là alors qu'à aucuns moment il n'avait montré signe de vie. Mais...Il y aurait d'autres moment plus propices, car tous semblaient vouloir fuir, dans un chaos des plus total.
Déjà, l'hybride sentait le sang répandu sur le carrelage de la salle

Cela ne pouvait pas se terminer autrement. La violence était inscrite au plus profond de l’identité de la ville, et cette dernière pouvait bien tenter de s’en détourner, cela ne pouvait que se terminer par un échec tragique. Au moins n’avait-il plus à supporter, silencieux, immobile, cette espèce de mascarade et l’exercice lamentable de ces gens qui s’essayaient à l’art oratoire. Il s’avança devant la juge, raffermissant sa prise sur son arme et déployant ses muscles endoloris. Il ne souhaitait rien tant en ce moment que d’aller éliminer la fauteuse de trouble, et récompenser son intervention inespérée par une mise à mort rapide. Mais ce n’était pas là son rôle. Il était là pour protéger Nephtys, et rien d’autre. Il tourna la tête dans sa direction, et lui adressa brièvement la parole, le flot tranquille de ses paroles coulant lentement hors de sa bouche :

« Souhaitez-vous vous diriger vers un endroit plus sûr, madame ? »

C’était aussi l’occasion pour elle de se révéler inflexible et rassurante, et il espérait sincèrement qu’elle le comprendrait. Le cas échéant, il était prêt à l’escorter hors d’ici. Les sens en alerte, il resta attentif au déroulement des évènements, s’assurant en même temps que la jeune femme n’était pas accompagnée d’éventuels complices. S’il trouvait son intervention bien trop brouillonne pour être l’œuvre d’une organisation un tant soit peu professionnelle, il avait aussi appris à ne pas sous-estimer le penchant des gens d’ici pour l’amateurisme.

On m’avait congédié avec tellement de rudesse que je n’étais parvenue à focaliser mon esprit sur aucun des échanges qui s’étaient produits après moi. Mais qu’avais-je fais ? Dans quel pétrin avais-je mis Elim ?
Je ne pouvais m’empêcher de trembler, malgré les regards compatissants de mon voisin au banc des témoins, celui que je pus identifier ensuite comme Aleksander Rex, puisqu’il fut appelé à la barre.
Rex, comme le sergent ? Tu penses que c’est l’un de ses parents ? Peut-être… ça se trouve, son fils ?
Mais je n’eus pas le loisir de me poser plus de questions que d’un coup, le chaos arriva.

Une femme sortit de la foule et attaqua Gemini, vite mise en déroute par la  naga qui gardait… euh… qui gardait probablement les jurés.
Je n’avais pas mon arc : la panique me submergea aussi rapidement et aussi fort que cette fois ou l’abareth avait posé sa patte à quelques mètres de moi.
T’es presque rang or, Yva, pourtant, tu devrais pas avoir peur d’une dragonne et d’un jugement…
Rien n’y fit. Les évènements m’avaient tétanisé, et j’essayai tant bien que mal de me cacher sous les bancs des témoins… Jusqu’à ce que j’entende sa voix.
Probablement la seule voix au monde que j’aurais voulu entendre à cet instant.

ELIM !!!  
Il courut vers moi, je courus vers lui, c’était dignedes meilleures scènes de théâtre à l’eau de rose, mais à cet instant, tout ça m’était bien égal. Sa voix seule suffit à me rassurer. Je ne me posai même pas la question pour savoir comment il avait pu apparaître. Seule comptait sa présence, presque comme un mirage.

Et lorsqu’il enfouit sa tête contre ma nuque, je sus qu’il ne nous arriverait rien. Nous pourrions fuir, ou nous retourner et nous battre, plus rien n’avait d’importance désormais : il était là, avec moi, aussi me sentis-je capable de soulever des montagnes.

Rien de cassé, promis. Et... Et toi, tu... tu vas bien ?
J'étais inquiète, je ne savais pas ce qu'il faisait quelques secondes auparavant.
Merci... d'être là, merci d'être avec moi.

Je n'osais pas demander comment il avait su que je pourrais avoir besoin de son aide et de sa présence. Tout ce qui comptait maintenant, c'était que nous étions ensemble.

J'essaye d'être aussi précis que possible, me souvenir des éléments importants, en dire suffisamment pour que le jury ait une vision claire, ne pas s'attarder sur les détails. J'expire le reste de mes poumons après la dernière réponse que j'ai livrée à la procureure, je m'en sors bien. Enfin, je crois… Les lèvres de l'égyptienne se fendent, mais c'est de derrière moi qu'une voix raisonne dans toute la salle.

« Salope, rends-moi ma mère ! »

Je n'ai que le temps de me retourner pour que mes yeux soient hantés par le visage distordu par la colère d'une humanoïde à l'aspect draconique, un javelot fait de lave entre les doigts.

Pendant une seconde mes yeux sont aveuglés, pendant une seconde mon esprit se perd dans un souvenir d'outre tombe, pendant une seconde mon corps refuse d'accepter la vérité. Le projectile s'échappe de sa prise avec un objectif claire, Gemini. Mon cerveau s'enflamme à la réalisation de la situation, sans même comprendre ce que je s'empare de mon cœur, mon corps réagit. Mon essence se répand dans mes muscles plus rapidement que je n'ai jamais été capable de le faire avant. Étrangement, de mon point de vue, le temps ralentit. Je cours pour couper la trajectoire du projectile, mes muscles sont poussés à l'extrême de leurs capacités. Chaque pas est une torture pour les restes de mon corps qui subit une pression inhumaine, je ressens la solidité de mes os diminuée à chaque effort demander, la douleur de mon squelette qui plie sous la pression de mes muscles. Je peux le faire, je peux le bloquer, je peux la sauver… C'est maintenant ou jamais, une seconde plus tard et le javelot me sera passé devant. Dans une tentative désespérée, je saute, bras en avant, fait apparaitre mon targe attaché à mon bras gauche. Juste quelques centimètres… Le javelot effleure le rebord du métal, mes yeux s'écarquille de terreur devant la conclusion qui s'impose... une seconde trop tard. Je n'arrive même pas à enrayer la trajectoire du javelot. Pris dans mon élan, je n'arrive pas à m'arrêter et vient m'écraser comme un boulet dans le bois du box de l'avocat. L'impact est d'une grande violence, le son créé par l'interaction de mon corps et de la loge d'érable est effrayant pour des oreilles innocentes.

Ma conscience remplacée par la rage, je sors des décombres du mobilier en morceaux, des plaies recouvrent mon corps, des fragments effilés de mobilier sont plantés un peu partout dans ma chair et laissent s'écouler mon sang sur les pavés.

L'ensemble de la situation m'échappe, mais j'arrive à comprendre aux traces sur son marteau que l'exécuteur a réussi là où j'ai échoué. La terroriste, armée d'un fouet de la même lave que le javelot, est à présent bien plus prêt de Gemini, mais heureusement ma naga préférée est en pleine charge vers elle. Toute la salle est dans un chaos sans nom et je n'ai aucune idée du nombre d'ennemies potentiel. Je rassemble toute ma détermination et ma frénésie pour me déplacer et barrer le passage entre la cornue est mon amie, bouclier au bras gauche et dague dans l'autre. Je ferai rempart entre elle est le reste du monde s'il le faut. Encore une fois et sans en avoir conscience, mes yeux brillent d'une lueur rouge écarlate anormal. Je suis prêt à tuer.

Blue était sans doute le garde le plus proche de l'attaquante, et aussi l'une des rares capable d'attaquer sans détruire la moitié de la salle ... sans compter Hypanatoi mais elle se doutait que le jeune homme avait quelqu'un à protéger et qu'il ne pouvait pas quitter son poste. La naga pouvait se permettre se foncer dans l'action car elle savait qu'elle avait un collègue bien plus fort qu'elle qui pouvait protéger le jury ... Enfin les membres du jury qui restaient à leur place.
Du coin de l'œil elle pouvait voir un certain loup qui s'était élancé en même temps qu'elle bien qu'il prenait une direction différente. Blue lui aurait dit de retourner en sécurité mais elle avait un autre problème à gérer et puis elle doutait que le médecin ne finisse blessé au milieu des civils ... elle espérait parce que sinon elle aurait de gros problèmes.

S'était avec les encouragements de Patrick, qu'elle arrivait à entendre malgré le chaos qu'elle s'était rapprochée de la dragonne, lui tournant légèrement le dos puisqu'elle était sur le point d'attaquer Gemini. Quand la dragonne remarqua sa présence, les deux femmes à écailles attaquèrent en même temps, mais entre le fouet de la dragonne et la queue de la naga, c'était Blue qui avait la plus longue. Elle frappa son adversaire sur le côté, la déstabilisant un instant et la faisant tituber, Blue en profita pour combler les derniers mètres qui la séparait et lui sauter dessus.

Elle n'avait pas encore activé son pouvoir, elle savait très bien que le mixte de l'adrénaline et de son pouvoir risquait de la rendre trop agressive, elle avait déjà dû se retenir de ne pas utiliser toute sa force dans son coup pour ne pas briser les os de la dragonne. La naga espérait enrouler sa queue autour de la dragonne pour restreindre ses bras serait suffisant pour la stopper... À moins qu'elle ne crache du feu.

Après avoir reçu le coup de Blue, la dragonne abandonna son fouet de lave et le laissa tomber. Le liquide perdit sa couleur orangée et, après quelques secondes, se changea en pierre.

« LAISSEZ-MOI ! » Hurla-t-elle alors que la naga l'enroulait.

Après que la naga ait commencé à l'enrouler, une grimace sadique apparut sur le visage de la dragonne. Puis un rire dément se fit entendre qui se changea un cri de douleur.

Des pores de sa peau commencèrent à couler de la lave, cette dernière tomba bientôt sur le sol et commença à se rependre dans le tribunal.

Sa peau était couverte de brûlures, apparemment, elle possédait une certaine résistance à sa magie, mais pas d'immunité. Dans tous les cas, elle semblait souffrir le martyr.

Une mare de lave entourait désormais la folle qui fit apparaître une fourche à deux pointes fait de lave et le prit de ses deux mains. Elle ne se rendrait pas sans combattre, elle ne compte pas arrêter de combattre sans mourir.

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Pendant ce temps, l’Exécuteur laissa la prisonnière au bon soin de quelques gardes qui l’escortèrent rapidement hors de la salle.

À peine quelques pas après avoir quitté le box des accusés et s’être rapproché de la foule, une forme blanchâtre quitta la foule en panique, elle était rapide. Si rapide que seuls peu de personnes ne la vit avant qu’elle n'atteigne sa cible. Gemini s’arrêta net. Une épée faite d’os pénétra profondément dans le ventre de la jeune femme. Du sang se répandit sur le sol, bientôt, le liquide coula des narines et de la bouche de la femme aux cheveux bleus. Les gardes qui l’accompagnaient n’eurent pas le temps de réagir avant qu’une seconde arme d’os, en forme de hache cette fois, se planta au niveau du cou de la jeune femme, la décapitant. Sa tête tomba sur le sol et roula quelques mètres.

C’en était fini de la vie de Gemini, qu’elle soit coupable ou non n’avait pas beaucoup d’importance maintenant. L’assassin disparu aussi rapidement qu’il était apparu, se laissant emporter par la foule. Impossible de savoir qui il était et le mobile pour avoir agi de la sorte. Les gardes qui l’accompagnaient n’était pas suffisant et personne ne semblait s’être occupé de défendre la victime, préférant s’attaquer à l’agresseur.