J'observais ma cellule sans grand espoir envers ma plaidoirie. J'avais été emmené par le sergent rex afin d'éviter le pire dans les prisons de l'église où j'aurai été torturé sans la moindre retenu par ses trous du culs. A la place, j'étais dans les cellules miteuses de la guilde qui sentait l'urine à plein nez. Ce n'était pas la première fois que je logeais dans un lieu imprégné par cette odeur, mais ce n'est pas quelque chose que je trouve agréable. Je me sentais seul dans cette attente sans fin comme un condamné que l'on va envoyé à la mort.

*CHAT* Tu t'en sors ? *

« Je n'en sais rien, on va m'accuser de tout et de rien afin d'avoir quelqu'un à qui faire porter le chapeau. »

*CORBEAU* Ils ne peuvent pas t'accuser de choses dépassant ta puissance. Ne l'oublies pas. *

Je ne suis pas vraiment d'accord avec la réflexion de corbeau. Ils sont bien capable de m'accuser à tord et à travers juste pour la beauté des choses. Je devais réfléchir à une solution pour m'en sortir, mais j'avais très peu d'informations sur ce qu'il s'était passé. Déjà, je savais qu'il y avait eu des explosions importantes alors que j'étais évanoui et au vu des dégâts, elles devaient être l’œuvre d'un rang or ou obsidienne. Je pense qu'il est important de relever ce fait. Il n'existe pas de manières de faire évoluer sa puissance de manière exponentielle et cela pour une courte période. Il y a des choses à dire.

Alors que je réfléchissais, des gardes vinrent me chercher afin de me guider jusqu'à ma salle d'exe... de jugement.

*RAPTOR* Tues les tous !

Ce n'est pas le moment pour que celui-ci se réveille.

*BLAIREAU* Nous sommes là pour toi Gemini, ne t'inquiètes pas.

J'avais l'air de m’inquiéter. J'étais entrain d'analyser la situation afin de m'en sortir. Rentrant par une porte dérobée, on m'installa dans un petit box d'où je pouvais voir la salle, mais la partie des jury était pas visible. C'était chiant, je pouvais pas lire les émotions de ces personnes afin de savoir la manière de les manipuler. J'apercevais dans la partie adverse, cella qui allait vouloir me faire tomber. De mon côté, je voyais celle qui allait sûrement me défendre. La pauvre, elle m'avait supporter pendant des années et elle n'était pas méchante loin de là. Elle ne pouvait aller contre l'église par contre.
Observant bien la situation, j'écoutais le juge commencer à énumérer les choses qui m'était reprocher. Je prenais bien note des différentes informations qu'on me reprochait et commencer y répondre. Je m'étais tous le monde à contribution afin que nous puissions le plus rapidement trouver un contre à cela sachant que j'aurai seulement le droit de dire qu'une seule chose. Si j'expose calmement mes réflexions, je pourrais déjà parvenir à un résultat des plus intéressants.
Les faits qui m'étaient reprochés étaient les explosions ayant détruit le quartier et de m'être allié aux Darks Souls. Il me dit que j'avais le droit de dire quelque chose afin qu'ils commencent à parler autour de mon cas. Je pris une grande inspiration avant de m'avancer et de commencer.

« Je ne suis pas d'accord avec ces accusations ! Je vais vous expliquer pourquoi et comment, il m'est impossible d'être accusé de la moitié des choses que vous avez énuméré.

Afin d'être clair dans ma réflexion, je vais reprendre les faits de mon point de vu afin de réagir aux différents points que j'ai à ma connaissance. D'abord prenons compte de ma puissance et de mes capacités. Je suis actuellement évalué rang bronze avec cinq étoiles en sous rang. Cela a été vérifié lors de mon arrivé dans les cellules de la guilde. Ce point est important pour la suite. Le second point est la nature de mon pouvoir. Je peux convertir des éléments en fumigènes ou explosifs ce qui correspond donc à l'accusation d'une certaine façon, mais je vais revenir sur ce point en reprenant la chronologie de mon côté.

Je me suis confronté à deux membres de l'église rang argent car ceux-ci étaient entrain de tabasser un jeune qui avait eu l'audace de remettre en cause l'ordre et ses préceptes. Loin de là mon envie de mettre en cause leurs efforts afin de faire comprendre à ce pauvre jeune qu'il était dans le tord, je m'empressais d'aller de le défendre. J'ai du mal avec les préceptes de l'ordre et je ne m'en cache pas, mais vous seriez étonnés de voir le nombre de personne qui le sont. J'ai pris une dérouillé comme pas possible, j'ai quand même réussi à me défendre, mais bon. J'ai été donc me faire soigner chez un docteur qui n'avait aucune connaissance de l'origine de mes blessures. Je ne lui en ai pas parlé car je ne voulais pas l'impliquer contre la grande église.
Vous pouvez donc relever un premier point. J'étais blessé or nous savons très bien que l'utilisation des pouvoirs liées à l'essence sont altérés de manières négatives lorsque l'état de la personne n'est pas optimum. Des études ont été faites sur le sujet.
Sortant de chez le médecin, j'ai aperçu une escouade de l'église me cherchant. Une escouade alors que j'avais déjà été tabassé par leur soin. Je sens qu'il y avait déjà un certain abus de leur part surtout qu'il est bien connu qu'ils adorent les personnes de ce quartier. Il était pas bête de penser qu'ils avaient de nombreux rangs Argent voir des rangs Or qui étaient à ma recherche. Je ne voulais pas me rendre car me rendre équivalait à de nombreuses tortures et à la mort et je ne trouve pas cela plaisant.
J'ai donc fait usage de mon pouvoir, enfin de ce que je pouvais faire en raison de mon état afin de créer des explosions similaire à des pétards, mais aussi des fumigènes afin de m'enfuir. Malheureusement, l'excès en raison de mon état entraîna un malaise de ma part et je tombai alors dans les pommes. »

Je prenais une respiration avant de reprendre.

« Quand je repris conscience et que je vis l'ampleur des dégâts, je vous avoue que j'étais choqué. N'importe qui verrait que cela est du fait d'une puissance bien supérieure à la mienne. Il serait donc facile de dire que je me suis soit allié à une autre force pour exécuter ses sombres desseins à ma place. Il est aussi facile de dire que de nombreuses personnes dans cette ville observent les différentes actions et qu'elles n'hésitent pas à user d'une brèche afin de semer le chaos et soyons honnête, qu'est ce que le chaos ou les dark souls ont à foutre d'une jeune femme à la puissance limitée. Il y a tellement de pion bien plus puissant qu'on aurait pu trouver dans les rangs de l'escouade s'étant ramenée pour me poursuivre. Je n'avais pas la puissance de faire 1/10ème de ce qui s'est produit, mais eux l'avait clairement. Étais ce juste une attaque du chaos pour affaiblir Portalia ou une action de l'église pour épurer le quartier qui est à leur yeux remplit de pauvre et d'hérétiques complètement inutiles pour leur sainte quête.

Sur ces paroles, je vous laisse m'accuser à tord et à travers afin de cacher les magouilles de chacun. Il faut bien un coupable et une pauvre folle complètement hystérique est bien désigné. Ce n'est pas parce que j'ai envie de tabasser des membres de l'église que je fais parti des dark souls. J'ai pas besoin de cela. Vu ce qu'ils m'ont déjà fait, cela est bien suffisant. »

Je reculais dans mon box afin de m'asseoir sur un tabouret qui se trouvait là.

*SINGE* Putain, quand tu réfléchis, tu es loin d'être conne !

Je soupirais. Voilà une situation à laquelle je n’étais pas préparé du tout. Je savais que Gemini était dans les embrouilles jusqu’au cou et ne faisais pas toujours les bons choix, mais alors là c’était le pompon...Quand j’avais appris qu’elle avait été arrêter par le sergent Rex, il me fallait faire quelque chose. Je ne pouvais décemment pas la laisser dans ce mauvais pas sans l’aider. Cela était bien trop dur pour moi de laisser faire sans rien faire. Bon cependant, j’avais été un peu trop vite en besogne et avant que je ne sache vraiment comment j’étais devenue son avocate de la défense. Je n’avais jamais fait de politique dans mon monde, ni dans celui-ci et j’allais devoir défendre Gemini pour éviter qu’elle finisse à la potence ou au bout d’une pique…Enfin je ne pensais pas qu'ils iraient jusqu'à la peine de mort cela ne se faisait plus, mais sait-on jamais...Il ne faut jamais être trop prudent.

Je respire calmement. Il faut être optimiste. Ils n’ont aucune preuve tangible des accusations qu’ils ont à son encontre. Si on arrive à instaurer un climat de doute, ça devrait pouvoir se faire et Gemini devrait s’en sortir avec quelques travaux d’intérêt généraux pour la Guilde ou l’Eglise. Je préférerais pour la Guilde d’ailleurs vu ce que m’avais dit de manière succincte Gemini sur le pourquoi elle avait engagé un combat contre deux rang Argent. Je la croyais. Gemini n’avait pas un mauvais fond et il était hors de question que je la laisse plonger pour des crimes qu’elle n’a pas commis.

Vu ce qu’il s’était passé, j’avais eu un rapport détaillé étant l’avocate de la défense, cela me semblait bien trop gros que ce soit l’œuvre de Gemini. Elle n’était pas encore assez forte pour faire autant de dégâts en masse. J’attendais l’entrée de ma « cliente » du jour. Quand elle arrivait avec l’Exécuteur ce fut des plus impressionnant on ne va pas se mentir. Ce truc était immonde en plus d’être un colosse. Ne fallait pas leur faire à l’envers, fuir était proscrit donc ne restait qu’à défendre au mieux.

La séance finit par commencer. Il nous demanda s’ils ont été prêt et je le spécifiais pour la défense.

La défense est prête dis-je d’une voix bien plus douce qu’on pourrait le penser vu mon allure tandis que je croisais les bras.

Le juge commença par émettre tous les faits dont on accusait Gemini et heureusement que je ne pouvais pas être expressive avec mon armure car ma colère et mon dégoût paraîtrait sans mal sur mon visage. Comme quoi être un spectre dans une armure, à cet instant précis, ça avait des avantages non négligeables.

De là il laissa à Gemini la parole si elle voulait dire quelque chose avant qu’on rentre vraiment dans le vif du sujet. Je m’attendais à quelques mots, mais elle avait clairement préparé sont trucs et je me demandais presque ce que je faisais là à l’heure actuelle. Elle se défendait très bien toute seule en définitive. Mais bon, quitte à être là autant l’aider à présent. Maintenant il me fallait émettre le résumé des faits qu’on acceptait de notre côté.

Merci de ce résumé votre honneur. Pour ce qui est de la défense, nous plaidons coupable pour coups et blessures sur des membres de l’Eglise, ainsi que pour trouble à l’ordre public. Pour le reste aucune preuve tangible n’a été mise en évidence pour lui imputer le moindre de ses faits.

Je me tus par la suite. Cela mettait un point à la première partie et le débat sur les autres délits allaient commencer. On serait seulement à la fin du procès ce qu’elle encourrait pour ce qu’on lui aura mis sur le dos en plus. Mais je ne laisserais pas cela arriver sans me battre bec et ongles. C’est ma fille ! Moi qui l’aie élevée et je ne la laisserais pas finir comme une vulgaire criminelle sans agir. Et je la défendrais même si ça devait me coûter ma place à la guilde et la confiance des gens en moi. Je ferais la même chose pour n’importe lequel des enfants que j’ai élevés.

(Rang Or - 6000 de puissance et Renommée 750 points)

Dernière édition par Patrick Montataire le Jeu 31 Mar - 16:13, édité 1 fois

Argent 2 étoiles et Ranc C 1050



Dernière édition par Nephtys le Dim 24 Avr - 13:21, édité 1 fois

Dernière édition par Elim le Dim 10 Avr - 0:42, édité 1 fois

(Essence rouge, rang Or 2, 9575 points d’essence, Renommée rang C)

Il était assez curieux de voir comment une audience pouvait se dérouler, ici. Cette cité était un assemblage branlant d’organisations qui passaient leur temps à lutter les unes contre les autres, un chaos à peine agencé de volontés contradictoires et d’idées mal formées. Il avait pris connaissance de ses lois, se voulant un invité gracieux sur ses terres, et il n’avait pas été convaincu par leur logique. Pénétrer donc dans l’antre le plus sacré du pouvoir législatif, voir de manière intime comment les juges pouvaient appréhender un évènement aussi grave que celui qui les occupait aujourd’hui serait sans doute extrêmement révélateur, et l’aiderait peut-être à enfin percer le mystère jusque-là opaque du fonctionnement des créatures qui hantaient ce monde nouveau. Mais cela était secondaire. Il venait ici non pas pour assouvir une curiosité oisive, mais parce qu’il avait toutes les raisons de le faire. Nephtys avait requis ses services pour assurer sa protection le cas échéant, et il avait accepté cette mission. Il était rare depuis sa transmigration qu’il considère un des assignements qui lui étaient régulièrement échus comme important, et c’était ici le cas. Paré de son armure, son arme serrée proche de lui, il avançait derrière la prêtresse, ses sens en éveil. Son deuxième rôle, bien ce que ça ne lui ait pas été communiqué, était de se faire menaçant. De montrer à l’assistance que la procureure ne possédait pas comme unique arme que sa langue acérée et son esprit tranchant. Mais cela aussi était secondaire. Ils pénétrèrent dans la salle qui devait servir au jugement, et Hypanatoi fronça les sourcils en voyant que les visages des jurés étaient masqués. Sans doute était-ce pour les protéger de toute forme de pression, mais il n’appréciait que peu ce processus. Permettre à ces gens de parler à visage masqué lui semblait une idée stupide.

L’audience démarra rapidement, et la créature assise sur le banc des accusés prit rapidement la parole. Il ne put cette fois s’empêcher de lever un sourcil curieux. Son avocat ne l’avait-il pas prévenu qu’il était à son avantage de traiter la situation dans laquelle elle se trouvait avec un minimum de gravité ? Elle parlait comme une adolescente assurée de son invincibilité, traitant avec légèreté autant le juge que l’évènement. Elle se faisait accusatrice, crachant sur le processus même du procès, et il s’attendit à ce que le juge la rappelle à l’ordre. Il y avait là de quoi l’étriller et interrompre la séance, autant pour lui rappeler le respect qu’elle devait aux instances supérieures devant lesquelles elle avait été convoquée que pour étoffer les chefs d’accusation qui pesaient sur sa tête, en y ajoutant en premier l’outrage à la cour dont elle se rendait coupable sans la moindre hésitation. Il n’en fut rien, et le combattant retint difficilement un long et pénible soupir. Ce monde lui semblait parfois si léger, si accommodant, à tel point qu’il doutait parfois de sa propre santé mentale. Peut-être était-il déjà mort, et alors tout cela n’était-il qu’un rêve plein de fumée. Il chassa loin de lui cette considération stérile, et se dit qu’au moins le juge devait prendre en compte autant l’insolence déplacée de l’enfant capricieuse que l’aveu des nombreux motifs qu’elle avait de poursuivre cette entreprise de destruction.

Il était après tout particulièrement simple de faire condamner quelqu’un. Il suffisait d’établir un motif, et de dissiper la plupart des doutes raisonnables qui pouvaient subsister quant à son implication. L’accusée venait d’accomplir pour l’accusation la moitié de son travail, et il était certain que la prêtresse saurait exploiter les failles de son discours. Une explosion avait après tout ravagé tout un pan de la cité, et l’accusée semblait incapable de faire preuve de la moindre compassion à ce sujet, l’abordant avec la plus grande froideur et une vision particulièrement nombriliste. Là encore, elle ne faisait que noircir son propre tableau, et il doutait même qu’elle était capable de s’en rendre compte. Elle parlait sans réfléchir, et il doutait que sa vie intérieure soit beaucoup plus élaborée. Se rappelant avec ravissement que son visage était caché par son casque, Hypanatoi laissa un grand sourire éclairer celui-ci. Enfin, ce fut au tour de Nephtys de parler, et elle sembla relever les mêmes points que lui. Il fut d’abord étonné de ne pas la voir plus offensive, avant de comprendre ce qu’elle voulait faire. Gemini venait de se dévoiler comme une désaxée incapable de faire preuve de la moindre empathie, et Nephtys souhaitait établir un positionnement contraire, se présentant comme la voix de la raison et du bon sens. C’était habile, et il devait bien l’admettre, en-dehors de son propre répertoire. Peut-être cette session lui révélerait-elle plus de chose qu’il ne l’avait initialement pensé. Prenant soin de rester vigilant, laissant son septième sens couvrir l’intégralité de la pièce, il se prépara à la suite des évènements.

[Je n’interviendrai de nouveau que si la situation l’exige. Sinon, imaginez simplement qu’Hypanatoi reste immobile et attentif.]

{Essence : 5490, Argent 5* ; Renommée : 2588, Rang C}

Pourquoi je suis là ?
Ces gens me font peur. Ils ont tous une tête de dix pieds de longs, et j’imagine que la mienne ne doit pas faire meilleure figure.
Pour Marylise. Pour Solen. C’est pour ça que t’es là, rétablir la vérité. Reste forte, tu vas y arriver.

Quand j’ai appris qu’un procès allait avoir lieu pour les évènements du Quartier Nord, je n’ai pas hésité une seule seconde, à vrai dire. Je n’ai aucune idée de qui peut être cette Gemini dont tout le monde parle, mais si elle est responsable des atrocités qui se sont déroulées devant mes yeux, justice doit être rendue.
Parmi les nombreuses légendes qui entourent ma famille, je sais que mon parrain était le Chargé du Justice d’une des Baronnies proches de ma Sylve, alors je me dis distraitement qu’il serait à mes côtés pour m’épauler aujourd’hui. Une douce illusion dont je m’enveloppe, en serrant très fort le médaillon que j’ai autour du cou.

Un morceau de moi est mort, depuis les explosions. J’ai découvert la noirceur du Monde, que je n’avais jusque là côtoyée que dans les plus abracadabrantesques des fables. Et, je dois l’avouer, je la déteste, presque autant que Gus tremble sur mon épaule.
J’essaie de me faire rassurante en lui tapotant le chapeau.

Je suis arrivée parmi les premiers témoins. J’ai pris place là ou l’on me l’a indiqué, attendant patiemment le début du procès, les mains sur les cuisses. Si j’ai bien compris ce qu’on m’a expliqué en arrivant, en face du box des témoins, dans lequel on m’a assignée, ou plutôt dans lequel j’ai réussi à me faire assigner – et pour une fois, je suis fière de dire que j’ai réussi à faire entendre ma voix pour y arriver – , devaient se tenir les jurys. Ils étaient impossible à voir, comme brouillés. Ça ne me mettait pas du tout à l'aise, je crois dire, mais j'imagine que c'était normal, pour l'envergure de ce qui allait nous attendre. Après tout, c’était probablement l’un des procès les plus importants, incriminant une femme qui pouvait être à l’origine de dizaines de morts.
Dont Solen.

Scrutant la pièce gigantesque, je remarque alors que certains visages me sont familiers. La douce petite peluche @Flufynou se tenait à quelques pas de moi sur la droite, et, dans sa cape, @Grisley était positionné deux rangs devant moi. Je ne suis pas sure qu’il m’ait vue, et je n’ai pas osé aller le voir, de peur de commettre un acte déplacé. J’ai remarqué également @Elizabeth DelaVigne, et me demande distraitement pourquoi elle se tient proche du box de l’accusée. En face, je crois reconnaître l’armure d’@Hypanatoi Konostinos. A-t-il été missionné pour une quelconque tâche ici, à se porter si proche de la Procureure ?

Le procès tarde à commencer, et je me demande bien pourquoi. Je me sens seule, maintenant, alors que je n'ai osé approcher personne. Si seulement @Elim pouvait être dans le coin, je me sentirais probablement mieux... C'était, sans aucune doute, mon ami le plus proche, et en ces temps troublés, j'aurais tellement eu envie de le voir... Mais je me doutais qu'il devait avoir mille choses à faire.
Au hasard : s'occuper de son Quartier à moitié détruit, par exemple.
Mon cœur se serra en pensant à lui. je n'avais toujours pas osé retourner le voir. je savais qu'il était vivant, puisqu'il avait continué ses activités de médecin, mais je n'avais pas encore trouvé le courage de venir lui demander comment il allait. Je me sentais moi-même détruite en ne vivant pas ici, comment celui-ci pouvait-il tenir ?

On fit (enfin) entrer l'accusée.

...C’est elle, la terroriste ? Comment une personne aussi frêle peut être responsable de tant de morts ?
Pardon, c'est toi qui parle de "frêle" ?
Je ne parviens pas à comprendre. Peut-être est-elle manipulée ? Mais alors… qui tire les ficelles ?
Mes pensées glissent sur ce qu’elle raconte, un monologue interminable, qui me paraît parfaitement préparé, et auquel je pourrais facilement me laisser emporter… Si seulement je n'avais pas à ce point envie d'être téléportée ailleurs.
L'image d'Elim s'imposa alors à nouveau dans mon esprit.
Décidément, tu penses beaucoup à lui...
Parce que je m'inquiète, voilà tout.

Les discours des uns et des autres me paraissent interminables. Je comprends que Elizabeth est là pour représenter Gemini, comme avocate, ce qui explique sa présence à ses côtés. J’ai bien peur de ne pas réussir à tenir tout le procès si je décroche tout de suite…
Heureusement, la voix de la Procureure de l’Inquisition me ramène au présent.

Ça, c’est sûr : cette femme impose une prestance absolue, inébranlable. Aussitôt, je me sens insignifiante. Sous un discours plutôt doux, je sens une fermeté qui me met presque mal à l’aise.
J’ai l’impression que sa prestance englobe tout, qu’elle nous domine par son charisme.
Je me tasse sur ma chaise, avec la furieuse envie de disparaître pour me soustraire à son regard, qui semble envelopper l’assemblée entière.

Je n’ai pas hâte d’être appelée à témoigner, ça, c’est sûr.

(Essence : 4611 Rang 5*, renommée : 2463 rang C)

La fois de justice était un endroit que Blue n'aurait jamais pu imaginer même dans ses rêves les plus fous, elle avait du mal à croire qu'on pouvait faire une décoration aussi impressionnante et opulente. Jamais elle n'avait vu autant d'or dans un même endroit ... Pas qu'elle ait réellement vu beaucoup de décorations extravagantes dans sa vie. Heureusement ce n'était pas sa première fois dans le bâtiment sinon elle passerait le jugement la bouche béante à regarder tout autour d'elle, elle avait tout de même reçu des préparations avant de participer au jugement. La Naga avait été briefé et entraîné aux protocoles d'un jugement, même si au final son rôle était extrêmement simple ... Elle devait monter la garde devant le box des jurys.

Pourquoi avait-elle été choisie ? La Naga était loin d'être un membre puissant de la guilde, mais elle était obéissante et sérieuse, une personne acceptant de rester planté des heures à faire la statue sans se plaindre. Et puis elle était intimidante aussi, du moins aux yeux des civils lambdas, bref elle servait à faire les gros yeux, à montrer que le jury était bien protéger. C'était sans doute plus une histoire de symbole et d'égalité de coller des gardes à tout le monde. Pour la véritable sécurité du jury il y avait un autre garde, bien plus puissant qu'elle mais aussi moins intimidant. Enfin Blue doutait fortement que qui que se soit ose provoquer le désordre dans ce bâtiment, mais puisque la Naga était obéissante elle n'allait pas contredire le protocole.

Bien droite, lance en main et queue plié derrière elle pour ne pas prendre trop de place, elle s'était positionné près de l'entrée du box du jury et avait vu les membres y entrer peu à peu. Elle avait été étonné d'y reconnaître deux visages familiers, celui d'un certain barman et d'un médecin. Si Patrick semblait toujours aussi détendu qu'à son habitude, elle avait pu voir que Elim souhaiterait être partout sauf dans cette salle. Elle compatissait avec le pauvre loup, mais savait très bien qu'elle ne pouvait pas lui adresser la parole pendant le jugement, ni se retourner pour les voir. Non il fallait qu'elle reste impassible tel une statue, et surtout qu'elle se concentre sur son environnement.

L'accusée prit d'abord la parole, puis la défense, puis l'église ... Puis Patrick annonça tout haut ce qu'elle pensait tout bas. Elle se doutait que ce serait ainsi, beaucoup de long discours, mais même en y étant préparé cela ne rendait pas la chose moins ennuyante. Au moins en étant si proche du box elle arrivait à entendre le jury parler, elle sentait que les répliques de Patrick allaient être les seules choses distrayantes de la journée. Restait maintenant à voir combien d'heures elle arriverait à rester impassibles.

Ça fait déjà un petit moment que j'attends devant les grandes portes de la cour de justice, j'ai très envie de bailler, mais vu les gens autour de moi je vais m'abstenir. À la place, je laisse un peu trainer mes oreilles. Je n'entends que des bribes de chuchotement et des bouts de conversations, je préfère éviter d'utiliser mon pouvoir ici. Ce que j'arrive à comprendre c'est que personne n'y comprend rien. Beaucoup veulent des réponses, la plupart sont en colère, certains désirent voir bruler Gemini, alors qu'il ne connaisse rien à l'affaire. Mais une chose est sûre, ils sont tous, d'une certaine manière, en deuil.

Les portes de la cour s'ouvrent après de longues minutes d'attente pour tout le monde. Ce n'est pas la première fois que j'assiste à un procès, mais jamais d'une telle ampleur. À vrai dire, ce qui a causé celui-ci ne s'était jamais produit en deux mille ans, tu m'étonnes que les gros bonnets de la guilde et de l'église mettent les petits plats dans les grands pour l'occasion. Rien que pour rentrer, ce fut galère avec tous les gardes de la guilde et la quasi-totalité des templiers de l'église. Ce serait surement le meilleur moment pour une autre attaque d'ailleurs, mais je divague. Tout le monde est sur son 31, j'ai bien fait de venir en costume, le style aventurier en guenille pour un témoin ça ne l'aurait clairement pas fait.

Un nombre conséquent de personnes s'engouffre avec moi dans la grande salle, mais tous dans un très grand calme et le plus grand sérieux. Apparemment, eux aussi savent que ce n'est pas le meilleur endroit pour faire des blagues ou manquer de savoir vivre. Plus que du sérieux, je lis sur le visage de certains civils et de jeunes aventuriers un certain abattement, de grandes poches sous les yeux pour certains, de légers tremblements de mains pour d'autre. La catastrophe à dévoiler à une partie de la population qui n'y est jamais ou rarement confronter, une terrible vérité, la mort est présente et elle attend.

Des gardes de la guilde répartissent les personnes entre témoin et publique. Qu'est-ce que je fiche dans cette galère, moi. À la base, j'avais juste un rendez-vous plus ou moins galant. Maintenant je fais témoin dans la plus grande affaire criminel de Portalia à ce jour. J'inspire un grand coup et expire toute pression en vidant mes poumons. Un garde m'indique une place et... pour une fois que j'ai du bol.

On m'assigne une place à côté d'une elfe ou demi-elfe pour le moins très charmante, un tatouage sur le front et... un champignon sur l'épaule. Pourquoi pas. Même si sa beauté n'était clairement pas négligeable, ce qui me frappe en premier, c'est l'impression de lire sur son visage qu'elle vient de finir sa 18ème guerre d'affilée.
Je m'installe calmement en lui faisant un petit coucou discret de la main accompagné d'un sourire timide, mais enjoué pour tenter de lui réchauffer un peu le cœur.

Je suis dans les premiers rangs, donc j'ai une belle vue sur l'action qui va se dérouler. En face, au centre, le juge, Mortalis, ils ont vraiment sorti les plus grosses pointures pour ce procès. J'ai eu l'occasion d'être présent dans certaines de ses affaires et ce que j'en ai déduit, c'est qu'il est à la hauteur de sa réputation, impartial.

Au fond, à droite, le jury, et là encore une nouvelle preuve, s'il en fallait, de l'ampleur du procès, car ils sont cachés sous un voile d'ombre, uniquement utilisé pour les affaires les plus graves. Ils ont sûrement dû choisir, la crème de la crème pour le jury, des gens d'exception, qui ont fait des choses extraordinaires, peut être même des héros. Des personnes difficiles à convaincre en somme. Je me demande quels gardes ils ont choisi pour le jury, surement des rangs Or de la guilde ou des templiers l'église.

Sur la droite, la procureure civile, Vivienne, aussi froide que compétente. Je ne reconnais pas l'autre, quasiment tout l'inverse de la procureure civil, elle a dû faire monter de quelques degrés la température de la salle à elle toute seule. Une beauté des sables aux cheveux bleus. Ses charmes sont indéniables, mais plus que ça, elle a une aura... enivrante. J'aurais facilement pu me perdre plus de quelques secondes dans la lasciveté de ses délicats mouvements, si un éclat de lumière venant de la gauche ne m'avait pas sorti de mes doux songes. Éclat qui vient d'un reflet sur une armure, pourquoi il y a un garde là ?!

ELIZABETH ! Mais qu'est-ce que tu fais là ?! Attends, si eux se sont les procureurs... mais non... personne ne m'a prévenu que ma nounou métallique préférée allait faire l'avocat de la défense pour ce qui est surement sa plus récalcitrante déception. Je n'ai pas perdu ma journée moi.

Tout le monde est installé est Mortalis fait revenir le silence en quelques mots incompréhensibles qui ouvre la porte de gauche. Évidemment, j'avais presque oublié le gardien du tribunal de Mortalis, L'exécuteur, un nom un peu pompeux, mais qui lui colle parfaitement. Le seul autre adjectif que je vois, c'est grotesque, mais je n'en penserais pas plus. Il accompagne Gemini enchainée à son box.

Le juge demande si chaque partie est prête, ce qu'elles sont et propose-les traditionnels quelques mots laisser à l'accusée, je crains le pire.  Et j'avais raison… Ce n'est pas un argumentaire ça, ce sont des demi-aveu saignant, accompagné de vide frit avec des tranches de rien sur un lit d'insulte à la cour, ce n'est pas un sandwich à la liberté ça.

Elizabeth au moins a le bon ton ainsi que le bon gout d'être claire et précise dans ses propos., ça rattrape un peu. Au tour de l'accusation... -mes yeux deviennent vitreux une fraction de seconde- oui, l'accusation. Je secoue la tête pour me ressaisir, ça ne va pas être simple de ce concentré. Le charme n'est clairement pas son seul atout, ses mots sont aussi sensés et calmes que perçants et précis. Elle n'a pas laissé la faille que Gemini à ouverte sans punition et celle-ci se révèle sévère. Elle a l'air doué avec la lang...les mots...les mots.

C'est maintenant que je remarque qu'elle semble accompagnée d'un type en armure à l'aura menaçante, il n'a pas l'air de faire partie n'y de la guilde n'y de l'église, intéressant. La procureure à dû faire venir spécifiquement, sont bras droit habituel ou un simple mercenaire, dans tous les cas, il était là pour représenter l'autre côté de la pièce de l'égyptienne. Un procès, très médiatisé décidément.

(Points de Renommée : 2018 / Renommée : Rang C / Puissance d'Essence : 4036 / Rang : Argent 5 étoiles)



Dernière édition par Aleksander Rex le Mar 3 Mai - 10:37, édité 1 fois

Les mots de Patrick semblaient avoir trouvé publique auprès de sa... de son ?... de la personne derrière lui. Un hybride lapin au visage et au corps androgyne. Elle soutint le barman par ses paroles.

« Ouais, j’avoue, c’est chiant. » l’hybride fit tapoter ses doigts sur le bois de sa chaise. Le rythme avait beau être chaotique, il semblait entrainant. Elle finit par regarder le Montataire. Pendant quelques secondes, elle te regarde comme si sa mémoire lui faisait défaut. « Dit, c’est pas toi Patrick, l’nouveau patron du… euh… du Rex ? ou c’est p’têt le Brutus ? Quelque chose de bourrin là. » l’hybride regarda les gardes, elle leur tira la langue avant de revenir à Patrick. « Enfaite, moi, c’est Fi. » Dit l'étrange individu avant de tendre la main.


La loutre, quant à elle, semblait s’intéresser bien plus à Elim.

« Tous vas bien mon ami ? Vous voulez de thé ? Vous semblez… plutôt mal en point. Enfin, si je puis me le permettre. »

Comme par magie, elle fit apparaître, dans un angle mort de la vision d’Elim, une petite tasse remplit d’un breuvage noirâtre, d’où sortait un délicat filé de fumer. La loutre lui proposa alors d’en boire.

Pendant ce temps, à moins de deux mètres derrière le jury, l’un des gardes, le moins impressionnant, tenta de démarrer la conversation.


Ce second garde était un bien étrange individu. Il se faisait appeler Bill William Goupil Hector Emanuel Rose Victor Gaspard de Sombre-Porte-Accueillante, mais la plupart des gens se contentaient d’un simple ‘‘Bill’’. Bill le hobbit.

« Blue, c’est ça ? »

Le hobbit avait un sourire franc sur le visage. Malgré son nom à rallonge, le semi-homme avait pour l’habitude de faire des phrases contenant rarement plus de 5 mots.

« Premier procès ? Pas facile. »

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Pendant ce temps, le procès continuait. La déclaration de Nephtys fut approuvée par le squelette couronné d’un bref mouvement de la tête.

Le juge dit alors :

« Je prends en compte vos demandes procureuse Nephtys. Dame Elizabeth de la Vigne, veuillez tempérer les déclarations de votre cliente. »

Après ce léger discours, ce fut la seconde procureuse qui prit la parole.

« Si vous le voulez bien. Je vais appeler le premier témoin. Yvana Thalil Sturdlewe. »

Après un geste d’approbation du juge, Vivienne se tourna vers les témoins. Elle finit par croiser le regard d’Yvana.

« Veuillez avancer à la barre des témoins. »

Demanda la sorcière des glaces. Lorsque la demi-elfe arriva enfin à la barre des témoins, le juge commença les formalités.

« Tout d’abord, je souhaite vous informer que le Conseil des Douze a fait voter une loi exceptionnelle qui fait peser sur un parjure à la Cour, dans les affaires impliquant une association avec le Chaos, comme une trahison envers Portalia et ses habitants. »

La nouvelle fit l’effet d’une bombe. Des chuchotements s’élevèrent tant chez les témoins que chez les spectateurs. La procure civile montra de la surprise sur son visage. Il était rare que l’instance dirigeante de Portalia fasse voter une loi aussi rapidement. Habituellement, la création d’une nouvelle loi prenait au moins une semaine. Le juge, reprit la parole, ce qui mit fin au bruit de fond.

« Mademoiselle. Je vais vous demander de prêter serment de ne dire que la vérité au cours de votre témoignage. Jurez-vous, Yvana Thalil Sturdlewe ? »

Les témoins avaient été briefés. Pour le serment, il fallait dire son nom, puis sa profession et, pour finir, juré sur son essence et son honneur.

Une fois le serment accomplit. Vivienne se rapprocha de la jeune demi-elfe. Son visage froid et ses yeux d’un gris acier semblaient sonder l’âme du témoin.

« Mademoiselle Sturdlewe. Pouvez-vous nous dire ce dont vous vous souvenez de l’attentat du Quartier Nord ? »

Quoi ? Quoi, quoi, quoi, quoi ? Mais pourquoi c’est moi qui commence ???
Je ne connais rien des procès, j’aurais aimé avoir quelqu’un qui puisse me montrer la voie… Nous étions plusieurs témoins, pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ?
Essaie de te calmer, tout ces gens ne sont pas là pour te juger toi.
Plus facile à dire qu’à faire...
Je déglutis en hochant la tête à l’adresse du Juge et de la Procureure civile. Mes jambes flageolaient, on aurait pu les croire remplacées par du coton. Je parvins difficilement à me mettre debout, chancelante, et lançai un regard paniqué aux autres témoins, tentant d’accrocher celui de quelqu’un. J’aurais aimé parvenir à voir celui de Grisley, qui, après tout, était presque un ami j’imagine, mais le seul que je réussis à avoir fut celui du jeune homme qui s’était assis à côté de moi. Après tout, il avait eu l’air avenant en se postant près de moi, il m’avait souri, je crois. J’essayai de me rassurer vainement en cherchant dans ses yeux ou son visage un semblant de courage que je n’avais moi-même pas, puis détournai le regard du box des témoins pour m’approcher de la barre en titubant.

Je ne devais pas en mener large. J’agrippai les rebords en bois du petit promontoire sur lequel on m’avait demandé de me positionner, puis j’attendis sagement qu’on s’adresse à moi. Ne surtout pas prendre la parole si on ne te la demande pas.

La déclaration du Juge me fit l’effet d’une bombe. J’aurais rêvé de pouvoir m’asseoir pour accuser le coup, au lieu de quoi les jointures de mes doigts se mirent à serrer si fort la barre que ceux-ci en devenaient d’un blanc cireux.  Je déglutis une fois encore en hochant la tête de haut en bas. Attendait-on que je réponde ? Non. Non, je ne devais pas prendre la parole.
Mon sang bouillonnait de stress et ma respiration était saccadée. M’accusait-on de mensonge ? Non, Yva, on te met en garde, c’est tout. C’est le procès le plus important de Portalia, ils n’ont pas d’autres choix.
Je me raccrochai à cette idée alors que que le Juge me demandait de prêter serment.

Nom. Prénom. Profession. Déclaration sur l’essence et l’honneur. On m’avait tout expliqué, j’avais répété cent fois l’ordre de ces mots dans ma tête. Nom. Prénom.
Profession.
Déclaration.
Je pris une grande inspiration, et, d’une voix encore plus fébrile et fluette que d’ordinaire, si c’était toutefois possible, je me mis à réciter presque sans bafouiller :
Oui, bien sûr, euh… Bonjour, euh… votre Honneur… Messieurs les jurés, bégéyai-je en me tournant vers le voile noir puis vers les Procureures, mesdames les Procureures Civile et de l’Église de l’Ordre, je… euh…
Du nerf, Yva, allez, arrête de t’affaisser et tiens-toi bien droite !
Je balayai la salle du regard, puis repris une grande inspiration.
Je me nomme Yvana Tahlil Sturdlewe… Euh, je suis… Je suis herboriste et gérante de… la boutique « Senteurs d’ici ou d’Ailleurs » ainsi qu’Aventurière de Portalia, et je… Je jure sur mon essence et mon honneur que… Que l’ensemble de mes déclarations seront exactes.

La Procureure Civile s’approcha de moi, je sentis presque son souffle glacé sur mon visage, et je me mis à vaciller. Il émanait d’elle quelque chose que je n’arrivais pas à sonder… Et je crois bien que je ne le voulais pas, en réalité. Je répondis presque instantanément, pour ne pas laisser la peur m’empêcher de parler, j’avais déjà bien assez envie de m’enfuir comme ça.
Oui… Oui, bien sûr. Je… je me rendais aux Quartiers Nords dans l’idée de… De rendre visite à un… un ami médecin.
Je me pris une fois de plus à regretter l’absence d’Elim, j’aurais vraiment eu besoin de son soutien, maintenant.
C’est pas le moment de penser à l’ambiguïté de ta relation avec Elim. Réponds vite à la question, pour être débarrassée.
Et euh… Et c’est là que j’ai entendu une série d’explosions. J’ai couru vers leur provenance, et je suis tombée sur une partie effondrée et des gens… Qui… euh…
Je tentais vainement de réfréner les images d’horreur qui envahirent à nouveau mes yeux, mais n’y parvins pas. Les larmes se mirent à couler toutes seules.
Mais… Je ne suis pas parvenue à les sauver… Alors… Alors je suis partie chercher la femme de l’un des hommes qui venait de… de… de mourir dans mes bras. Je me suis mise à courir, et… c’est là que l’Abareth est apparu.
Je repris mon souffle, laissant un silence pesant dans l’assemblée.
J’ai essayé de me cacher sous des décombres… Mais… Mais j’étais trop proche, alors… Alors, plusieurs personnes sont venues me tirer de là et me sauver. Je… je ne me souviens pas bien de l’issue du combat, c’est… C’est le trou noir.

J’avais essayé de dérouler les grandes lignes de l’évènement sans trop m’épancher. Ça faisait trop mal.

Tous les éléments étaient en place. Toutes les personnes concernées étaient arrivées et le procès allait enfin débuter. Bon Gemini n’en avait fait qu’à sa tête comme d’habitude. Quand le juge me fit savoir qu’il fallait modérer les paroles de ma cliente je me contentais d’un hochement de tête. Là n’était pas l’heure de la rébellion. Même si les nombreux dires de Gemini s’avérait totalement vrais et sensés l’idée n’était pas vraiment non plus d’accuser d’autres gens ici en sachant que c’était son procès à elle. Il fallait qu’elle reste respectueuse et face profil bas ce qui n’était pas vraiment son point fort clairement...

Enfin bon, la première témoin arriva à la barre et je voyais dans sa démarche et ses dires à quel point la pression se ressentait sur ses épaules. Elle avait l’air également très triste en parlant des évènements qui s’étaient passés. J’aurais aimé aller vers elle et lui faire un geste amical et affectueux pour l’aider à se détendre, mais je ne pouvais pas. Ce n’était pas le bon moment et ça ne serait pas bien vu si ce n’est comme de la corruption de témoin.

Elle du jurer en plus par rapport à la nouvelle loi donc elle semblait encore plus dans ses petits souliers. Je me contentais de l’écouter par la suite pour le moment croisant les bras avec attention. Elle parla du fait qu’elle avait fini au Quartier nord pour voir un ami. Je me demandais qui c’était. Première question intéressante à poser.

Ensuite vint une série d’explosions. Ok. Elle a couru vers l’endroit et assister à des évènements malheureux par la suite. Quand elle a vu qu’elle ne pouvait rien faire elle a couru pour prévenir la moitié de l’homme en question mais la créature démoniaque avait fait son apparition et des gens étaient venus la sauver tandis qu’elle ne se rappelait plus vraiment la fin de tout ça.

Je m’avance devant la témoin sans trop m’approcher restant à bonne distance pour que ma compassion ne déborde pas et me fasse défaut.

Si j’ai bien compris vous étiez sur les lieux pour voir un ami ? Est-il dans la salle avec nous aujourd’hui ? J’imagine qu’il habite dans le quartier Nord ? Sauriez vous dans quelle partie exactement ?

Si on me faisait objection, je pourrais toujours dire que si la personne vivait dans la partie toucher ça pouvait être un témoin clé du procès.

Avez-vous vu des comportements suspects quand l’Abareth à surgit ? Des personnes louches ce genre de chose ?

Après tout, s’il n’y avait pas trace de comportement suspect genre Dark Souls rien ne disait qu’ils étaient impliqués et l’accusation envers Gemini tombait à l’eau. Surtout que personne louche ne voulait rien dire en vrai. Ils pouvaient appartenir à n’importe quelle faction de la cité.

Dernière précision qui me vient à l’esprit, avez vous aperçu ma cliente à un quelconque moment ?

Je devais me douter qu’on ne me laisserait pas partir comme ça, avec aussi peu de détails. C’était évident, même. Bah, ouais, en fait. Ouais.

Elizabeth s’approcha de moi. Elle ne semblait pas m’avoir reconnue, ou alors jouait à la perfection le rôle de celle qui ne me connaissait pas, et ça ne me mit que plus mal à l’aise encore. Elle n’était plus qu’à quelques dizaines de centimètres de moi, et j’aurais tout aussi bien pu me transformer en souris que rien n’aurait changé : l’armure me scrutait avec ses yeux spectraux, attendant ma réponse comme si sa vie – ou celle de sa cliente plutôt – en dépendait.
Je… J’allais voir Elim. C’est… C’est un ami médecin, qui m’a rendu un grand service et… et avec lequel je collabore… euh… étroitement… pour… pour ma boutique.
Pour ta boutique hein… hum.
Il… Il habite effectivement dans les Quartiers Nords ou il tient sa clinique, oui, un peu en périphérie, car il a un… un magnifique jardin… aux bords des champs.
Retiens-toi de dire que ses yeux sont magnifiques aussi, s’il te plaît.
Mais… Mais il n’est pas là aujourd’hui, je… Je suis désolée.
Malheureusement… Si seulement...

Je m’enfonce dans un silence confortable, en espérant qu’on n’enquête pas plus sur la nature de ma relation avec Elim, car je serais moi-même bien incapable d’y répondre.
La deuxième question me déstabilise pourtant tout autant.
Je… Euh… Euh, non, pas que je sache. Mais euh… Vous savez, j’étais un peu… un peu traumatisée par ce que je venais de voir… Ces pauvres gens…
Écarte la vision de Solen et Marylise et concentre-toi sur ton témoignage.
Je… Je veux dire, j’ai croisé beaucoup de monde, oui, mais plutôt des gens qui cherchaient à arrêter l’Abareth, à soigner ceux qu’ils pouvaient soigner ou à s’enfuir. Je… je ne sais pas si vous avez besoin de noms, mais je peux vous décrire ceux dont je me souviens… Avant l’apparition de l’Abareth… Je me souviens qu’il y avait Tera, Tera Grom, mais… mais je n’ai plus aucune nouvelle d’elle depuis les évènements.
Tu ne peux pas ignorer la rumeur qui circule à son sujet indéfiniment… Elle a du être…
J’ai aussi croisé une femme médecin blonde (1), que je ne connais pas. Ensuite, je me suis cachée, comme je vous l’ai dit, puis une femme avec des cornes et des longues oreilles (2) a essayé de me sauver la vie. Je crois qu’elle… Qu’elle fait partie de l’Église.
Je jette un coup d’œil à la Procureure de l’Église, puis je reprends.
Puis… Puis un homme aux cheveux très très noirs (3), avec des ailes, qui a proposé de nous prendre sur son dos et… Et enfin… L’ange (4), l’ange qui m’a sauvé la vie. Je ne sais pas trop comment, mais je sais que je suis en vie grâce à lui.
Je ne suis pas sûre que mon discours soit très compréhensible.

Mais… euh… Non. A aucun moment je n’ai croisé votre… euh… Votre cliente, Maître.
C’est bien « Maître » qu’il faut appeler les avocats ?

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1 : Izi Winger (profil supprimé)
2 : Emina Lyreco (profil supprimé)
3 : Kael Daeron
4 : Jin Shalashaska

Blue se demanda un instant si il y aurait une pause durant le procès, peut-être une pause pour les petites vessies ? Parce que mine de rien il y avait quand même pas mal de visages familiers dans ce procès, quoi que ce n'était pas non plus trop étonnant au vu de l'ampleur de l'événement, il lui semblait même avoir aperçu Alexander un bref instant dans le publique, peut-être qu'elle arriverait à le saluer à la fin de ce procès, si elle ne s'était pas endormi d'ici la.

Au moins les membres du jury ne semblaient pas s'ennuyer ... c'était elle ou le lapin ... lapine ? Venait de lui tirer la langue ? Heureusement qu'elle contrôlait bien ses expressions faciales sinon elle aurait fait une drôle de tête, elle qui essayait de paraitre aussi sérieuse que possible. Enfin son camarade, Bill, commença à discuter un peu ce qui encouragea la naga à se détendre un bref instant. Elle poussa un discret soupir avant de répondre à voix basse.

-Je savais dans quoi je me lançais, vous avez l'habitude des procès ?

Puis arriva la première témoin, qui comme sans doute beaucoup de monde aurait aimé être partout sauf ici. Elle aussi semblait avoir vu le monstre de très prêt et Blue pouvait compatir avec elle, quelque part elle aussi aurait pu être témoin de ce procès mais la naga s'était dit que son témoignage n'aurait rien apporté de plus.

C'était tout de même marrant un médecin dans le quartier nord près des champs, Blue était sur le point de se dire que c'était une simple coïncidence avant d'entendre Elim confirmer qu'il était bien le médecin en question. Si la situation n'était pas aussi sérieuse elle aurait franchement éclaté de rire quand l'elfe annonça qu'il n'était pas présent dans la salle ... mais le peu d'amusement qu'elle ressentait disparu très vite quand Yvana fit la liste des personnes qu'elle avait croisé. Le nom de Tera sembla résonner dans ses oreilles et Blue se figea sur place, ayant l'impression pendant un bref instant que ses entrailles venaient de se retourner dans son ventre.

Je voyais bien que la jeune femme n’était pas à l’aise pourtant elle prenait le temps de répondre à mes questions. Je pensais en reposer encore une ou deux avant de laisser l’accusation lui poser des questions s’ils en avaient. Mais déjà on avait le nom du médecin du quartier Nord. Mais il n’était pas présent. Dommage, mais après tout il était peut-être occupé à soigner les blessés du quartier nord ce n’était pas ce qui devait manquer et surtout les médecins un peu plus riches n’allaient pas aller soigner les gens pour rien. C’était là la nature humaine parfois, trop égoïste et vénale.

Vous collaborez étroitement ? J'imagine que c’est de son jardin que viennent vos divers mélanges d’herbes pour votre propre boutique ? C’est ce que vous voulez dire par collaboration étroite ?

Je réfléchissais tandis qu’elle continuait à répondre à mes premières questions. Elle avait vu d’innombrables gens, mais elle n’avait pas vraiment vu de comportement qui sortaient de l’ordinaire si je comprends bien. Simplement des comportements normaux dans ce genre de cas, des gens qui essayent de s’entraider ou de fuir quoi. Rien d’anormal quand on rencontre un tel monstre et qu’on n’a pas vraiment le pouvoir pour faire quoique ce soit contre.

Rien d’anormal donc. Et à aucun moment vous n’avez croisé ma cliente. Bien je pense que je n’ai pas d’autres questions votre honneur je laisse le témoin à l’accusation si elle en a de son côté.

Je venais me replacer non loin de Gemini ne voulant pas indisposé plus que nécessaire Yvana. Elle avait déjà l’air de manquer d’air alors qu’elle n’avait eu que quelques questions. Si l’accusation s’y mettait ce serait un tout autre niveau de question je pense. Potentiellement, du genre accusateur ou autre histoire de la faire un peu plus parler.

Après les questions de l’avocate de la défense, un silence s’installa. Ce dernier disparut bien vite lorsque la procureuse civile, Vivienne, prit la parole.

« Votre honneur, j’aimerais poser une question à l’accusée. »

Mortalis jaugea la situation avant d’accorder le droit à la procureuse d’un signe de la main gauche.

Vivienne s’approcha du box des accusés. Gemini pu ressentir des sueurs froides. D’une voix cristalline, elle posa une question à la jeune femme.

« Gemini, pouvez-vous me dire le nom du médecin qui s’est occupé de vous ? »

Comme dit précédemment, mentir à la cour, que l’on soit témoin ou accusé, était comparable avec de la trahison. Refuser de répondre à la question, quant à lui, pouvait représenter une entrave à la justice. Bien sûr, si la personne avait une excuse suffisante aux yeux du juge pour ne pas répondre, la cour pourrait se montrer magnanime… sans doute.

Je sentais que cette réunion des grands pontifes pour savoir si oui ou non, on doit me couper la tête allait être assez long. Je ne prêtais donc pas grande attention à ce qui m'entourait. Je me plongeais dans mon monde intérieur afin de parler avec les autres. Cela m’empêchera d'avoir à subir le regard de l'autre **tain de vipère qui essaie de me faire accuser alors que je suis innocente, j'ai juste taper quelques membres de l'église, mais vu que c'était des **nnards, il n'y a pas de grands problèmes vis à vis de cela. Je vois des gens qui parlent autour de moi, mais rien ne m'intéresse.

*CHAT** Tu devrais quand même faire attention, où nous risquons de tous y passer*

Je sais bien que nous jouons quand même ma survie, mais je sais pas pourquoi, mais je me sens détendu comme si, cela n'avait pas d'importance. Ce n'est qu'un jeu après tout. Il y aura des gagnants et des perdants. Je ne suis qu'un pion dans tout cet amalgame de choix. Je ne peux que blablater si jamais on me pose des questions et si je dois être exécutée, je le serais. Ce n'est pas être fataliste, mais réaliste.
Je divague alors que je vois le regard de beaucoup de personnes se tourner vers moi comme si on attendait quelque chose de moi.

*CORBEAU** Ils veulent le nom du toubib. Le juge vient de te le demander, mais tu étais dans tes pensées.

« Je veux bien votre honneur, je vais essayer de m'en souvenir. Mes souvenirs sont assez floues sur certains détails. Je n'étais pas forcément très attentive et ayant été fortement blessé au moment de ma rencontre avec celui-ci, je ne peux forcément compter sur mes sens qui étaient altérés par ce fait. De ce que je me souviens cela devait être un truc dans le genre de Meliodas, Salim ou pas loin. Ma mémoire n'est pas fiable. Vous pouvez me faire tester pour prouver ma bonne foi, vous remarquerez que je ne mens pas. Il ressemblait à une sorte de loup-rat. C'est bizarre, je pense que mon malaise suite à une trop grande utilisation de mon essence a engendrée une sorte d'altération de ma mémoire. »

J'étais honnête, je savais pas grand chose à cause de mon malaise.

Le parjure devient crime de trahison contre Portalia, l'affaire semble complexe et chaque mot de chaque déclaration devra être pesé avec minutie.

La procureure civil appel le premier témoin, Mademoiselle Sturdlewe. C'est à ma grande surprise que la beauté elfe à mes côtés se lève, enfin tente de se lever vu le peu de force que ses jambes affiches. Elle, qui était déjà pâle, s'approche dangereusement du translucide. Je tente, par un léger hochement de tête encouragent et sourire discret, de lui transmettre un peu d'énergie positive, elle paraît en avoir grandement besoin.

Après la bureaucratie obligatoire où, Yavana si j'ai bien compris, s'en sort... pas si mal, elle raconte sa version de l'évènement. Ce qui explique en grande partie son état aujourd'hui. La malheureuse ne peut s'empêcher de laisser parler les larmes, que personne n'oserait dire quelles sont de crocodiles.

Elysabeth s'approche et pose des questions très pertinentes. En effet, le médecin peut s'avérer un élément important, un témoin potentiel ou peut-être qu'il connait celui à ausculter Gemini. Je souris à la pensée que ça pourrait être le même médecin, ce serais vraiment comique. Deuxième point, les comportements suspects, une autre organisation de Portalia pourrait faire partie de l'attaque, ou même un élément extérieur. Et si aucun lien n'est avéré entre le responsable et Gemini, elle sera acquitter. Et enfin, la question de la présence de Gemini sur les lieux. J'avoue que je ne pensais pas ce grand tas de rouille aussi à l'aise avec cet exercice.

Yvana reprend et mention le nom du fameux médecin, un certain Elim ainsi que les personnes dont elle se souvient. Une femme médecin blonde, elle m'a croisé, mais pas reconnu. Une femme avec des cornes et des longues oreilles, elle ressemble à l'une des personnes que j'ai vues sur le toit, mais elles ne m'ont pas vue. Un homme aux cheveux très noirs avec des ailes, à oui, on a eu une petite conversation, lui est moi. Un ange, non je n'ai pas croisé d'ange, ou alors Flufynou, mais c'est un ange du chaos.

Rien d'anormal... ça me rappelle quelque chose, mais je n'arrive plus à mettre le doigt dessus.

La procureure vient bouleverser le clame en demandant directement à Gemini, qui semblait dans sa bulle, le nom de son médecin. Après un autre monologue, elle balance sans grande conviction quelques noms qui pourraient ressembler, mais sans s'en souvenir correctement. Un trouble courant après une utilisation trop prolonger de l'essence.

La procureure de l'église, qui paraissait jusque-là relativement passive, mais toujours aussi délicieuse, suit l'impulsion de sa consœur et vient directement poser la question qui semblait brûler les lèvres de toute l'assemblée, moi y compris. Est-ce que le médecin qui a soigné Gemini quelques minutes à peines avant les explosions serait l'illustre Elim ?

Dois-je répondre ? Dois-je m’abstenir de tout commentaire ? Je m’apprêtais à répondre à Elizabeth quand la procureure de l’Église s’était directement adressée à Gemini. Je déglutis ce que j’avais dans la gorge, c’est à dire pas grand-chose à part de la bile.
T’es en train de mettre Elim dans un sacré pétrin…

Je ne savais pourtant pas si j’avais le droit de répondre à l’avocate de la défense, le procès avait pris une tournure qui ne me plaisait pas du tout. J’avais envie de crier l’innocence de mon ami sur tous les toits, mais il m’était impossible de savoir si répondre à la procureure de l’Église serait vu comme une une forme d’insubordination ou d’entrave au bon déroulé du procès. Me dandinant sur mes deux pieds, je perdais petit à petit le peu de contenance qu’il me restait, puis levai fébrilement la main, en attendant que quelqu’un m’interroge pour cesser cette situation inconfortable dans laquelle j’étais plongée.

Je voulais défendre Elim, et je pouvais le faire au péril de ma propre vie.
Un peu de courage Yva, t’as levé la main, ils t’ignorent, fais savoir ce que tu as à dire, sois courageuse, sois plus forte que ça ! Tu ne feras que répondre à l’avocate de la défense, et par la même occasion, tu défendras le seul ami qui compte plus à tes yeux que toi-même ici !

Ils m’ignoraient ostensiblement. Un silence de plomb s’était emparé de la salle, et l’accusée devait probablement rêvasser pour ne pas répondre à la question posée. J’élevai donc la voix, le plus clairement possible, mais ne pus la départir de mon angoisse et de mes tremblements.
E… Excusez-moi, Madame la Procureure…
Du nerfs, du nerfs, plus de force dans ta voix !
Je sentis l’atmosphère s’électrifier et une mutlitude de paire d'yeux se poser sur moi. Mais c’était trop tard : j’avais pris la parole, je devais donc l’assumer.
Je suis désolée de vous interrompre durant vos questionnements envers l’accusée, ici présente, mais, je tiens à vous faire savoir ce que je sais d’Elim.
Voilà, là, c’est vachement mieux !
Comme l’a spéculé Maître DeLaVigne, c’est effectivement du jardin de mon ami Elim dont proviennent toutes mes herbes et tous les condiments que j’utilise pour ma boutique, à quelques exceptions près, concernant les liants pour les baumes, que je me procure au marché. Je ne sais si c’est bien Elim qui a soigné Gemini, mais je peux vous assurer le connaître… très personnellement, et s’il l’a fait, ce sera en parfaite ignorance des charges qui incombent l’accusée.
Très personnellement, hein…
J’ignorai la petite voix qui m’interrompait et restai la plus concentrée possible pour essayer de ne pas faire ressentir mon malaise et mon envie de m’enfuir. Je devais parler avec aplomb, sans trémolos dans la voix.
Elim est une personne gentille, douce, serviable et particulièrement dévouée aux autres. Si Gemini s’est présentée chez lui pour se faire soigner, il n’aura pas cherché à connaître ses méfaits, il aura simplement agi pour ce qui lui semble juste et bon, c’est à dire aider les malades. Elim est un excellent médecin, je l’ai d’ailleurs rencontré en venant me faire soigner d’une très vilaine blessure à l’épaule faite pendant une mission avec @Hypanatoi Konostinos, et n’ai à présent plus aucune cicatrice, preuve de son efficacité et de son dévouement.
Je montrai alors à l’assemblée mon épaule droite, parfaitement immaculée après les miracles de mon ami.