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Bronze
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Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27946
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
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Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
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Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

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Hypanatoi Konostinos


Identité

Âge : 27 ans
Sexe : Masculin
Race : Paragoï
Groupe: Aventurier

Physique


Taille : 1m92
Poids : 119 kilos
Particularité Physique : Les yeux d’Hypanatoi sont chacun marqués par une balafre verticale les traversant de part en part, l'aveuglant définitivement. Ses autres sens se donc développés en réaction, et sont bien plus aiguisés que la normale. En plus de cela, le don unique qui se développe parfois chez les Paragoï a pris chez lui la forme d’un septième sens, ou d'un œil intérieur, le dotant d’une forme alternative de vision. Il est ainsi capable de ressentir la présence des objets ainsi que du mouvement aussi loin que pourrait se porter le regard d’un être normalement constitué, et ce tout autour de lui. Ce palliatif est cependant imparfait, et il est par exemple incapable de distinguer les couleurs, de lire ou de remarquer les reliefs les moins marqués qui affleurent parfois à la surface des objets ou des visages. A part cela, il convient de noter que son sang possède une teinte dorée légèrement lumineuse, et est particulièrement épais, et que ses os ont une apparence cristalline. Ces traits marquent sa transition du stade de mortel vers celui de divinité, et sont appelés à s'intensifier au fur et à mesure de sa progression. S'il a perdu l'écrasante majorité des capacités surnaturelles qui caractérisent normalement sa race d'adoption, son apparence physique reste un témoignage évident de son ancienne gloire, et du potentiel qu'il a de la réclamer de nouveau.

Mental






Mon Histoire

 Il n’était pas souvent venu visiter son ancien camarade. A vrai dire, ce n'était jamais arrivé. Cela faisait trois ans maintenant que ce dernier croupissait dans une cellule oubliée de l'île-prison d'Ikomenos. Trois ans qu’il avait été éloigné du monde, vaincu et rendu inoffensif. Trois ans que tous pouvaient panser leurs plaies, épargnés par son influence mauvaise et corruptrice. Trois ans que lui-même essayait de refermer ses propres blessures. Les couloirs gris succédaient aux couloirs gris, éclairés seulement par les inscriptions rituelles censées prévenir toute utilisation de magie en ces lieux, et devant lui, la silhouette recourbée du geôlier lui semblait aussi tangible que celle d’un esprit mauvais, un fantôme qui se seraient extrait des pierres ancestrales qui formaient les murs épais de l’endroit. Ils avançaient, et malgré le fait qu’il était difficile de s’orienter dans les couloirs tentaculaires du complexe carcéral, il avait la distincte impression qu’ils s’enfonçaient de plus en plus profondément dans les boyaux de la terre. Tout en lui lui criait en ce moment de rebrousser chemin, de fuir ces lieux et d’abandonner cette entreprise insensée. Rien de bon ne pouvait émerger d'une nouvelle rencontre avec lui. Le tuer aurait été blasphématoire, et l'enfermer était insuffisant. Et pourtant, il avançait, un pas après l’autre, pressé par l’urgence de sa situation. Dehors, c’était la guerre, et la violence et la fin de tout ce qu’il y avait de beau et de noble dans leur civilisation millénaire. L’Empereur était mort. Les hauts prélats étaient morts. La moitié des héros bénis des dieux et des divins étaient morts. Le sol même agonisait, et chaque jour l’infection qui le rongeait gagnait un peu plus de terrain.

Finalement, son guide lui désigna une cellule, émettant un grondement sourd d’animal et pointant un doigt décharné dans sa direction. Privée de toute lumière, il était difficile de percer les ténèbres opaques qui masquaient son occupant. Et pourtant, il le sentait, là, tout proche de lui. Son odeur, le bruit léger de sa respiration, sa présence même : tout cela était profondément gravé en lui, et il savait que l’autre était là, immobile, à le contempler et à se demander ce qui pouvait bien justifier sa venue. Il hocha de la tête en direction du geôlier, et lui demanda de s’éloigner, le temps qu’il discute avec le prisonnier. Certaines choses ne devaient être entendues que par les bonnes oreilles, et il préférait éviter de se donner en spectacle. Il savait l’effet qu’avait souvent son ancien allié sur les gens. Sur lui. Le gardien s’éloigna sans un bruit, et alors il put rassembler aussi sereinement que possible ses pensées, pour s’adresser à son nouvel interlocuteur.

Hypanatoi le regardait depuis maintenant deux minutes. Deux minutes que le garde était parti, deux minutes que son ancien camarade tentait de percer le voile qui occultait sa présence. Il devait avouer que son regard, inutile qu’il était depuis trois ans maintenant, n’avait pas réellement besoin d’être braqué sur son interlocuteur. Son œil intérieur suffisait, et ce dernier n’était pas limité par ce genre de chose. Mais il savait à qui il avait affaire, et si le passage du temps avait lui aussi perdu de son sens, il savait donc que ce jour marquait plus ou moins trois ans depuis sa condamnation. Un large sourire vint scarifier son visage, et il attendit patiemment que l’autre reprenne ses esprits. Il avait toujours été un peu lent, et pour un héros à ce point auréolé de gloire manquait en vérité de superbe et de détermination. Non pas qu’il s’en plaigne, c’était sans doute pour cela qu’ils étaient réunis ici, maintenant.

« Mon… Ami, fit finalement son vis-à-vis. Tu sais pourquoi je suis ici.

- Vous n’êtes pas parvenu à recouvrer le Saint Calice, répondit-il, sa voix quittant pour la première fois depuis plusieurs années les confins de son poitrail.

- Et nous avons besoin de ton aide.

- Hmhm. Ainsi sommes-nous tous deux confrontés à une situation difficile, donc.

- Non ! Cesse. Pas de jeu. Pas de tes petites manigances. Réponds-moi simplement : nous aideras-tu ?

- Quel raison aurais-je de faire cela ? Ces quartiers que tu m’as si généreusement assigné ne me conviennent-ils pas merveilleusement bien ? Il me semble me souvenir que tu m’avais dis, pris d’une de tes classiques inspirations lyriques, que j’étais un animal seulement bon à être mis en cage.

- C’est vrai. Mais accepte de nous aider, et tu reverras l’extérieur. Le soleil. La foule. Les gens, prêt à scander ton nom.

- Et quand enfin le monde sera sauvé, quand il conviendra de me renvoyer en cellule. Qui te dis que je me laisserai faire ?

- Je t’ai vaincu une fois. Je peux recommencer.

- Tu ne m’as pas vaincu ! hurla-t-il soudainement, la colère sourde qui couvait toujours en lui reprenant l’espace d’un instant le dessus. »

Il s’était en criant relevé, collant son visage contre les barreaux de la cage. Il savait que l’autre pouvait le voir, maintenant, et il se rendit compte de son erreur. Son visage était mal rasé et mal lavé, et son haleine empestait la mauvaise nourriture. Lui-même n'avait pas ici le luxe d'être un modèle d’hygiène, et les nombreuses cicatrices qui parcouraient son torse dénudé ne faisaient qu’accentuer la couche de saleté qui y était incrusté. Il reprit ses esprit, s’éloignant quelque peu, mettant un point d'honneur à plonger ses yeux aveugles dans ceux de son interlocuteur. Il avait fait une erreur, et il détestait deviner dans le regard de son ancien ami les émotions conflictuelles qui y apparaissaient maintenant de manière évidente ; il n'avait pas besoin de le voir pour le savoir. Lui-même était un être que l’on devait craindre et respecter, et provoquer ce mélange acerbe de pitié et de tristesse ne lui convenait aucunement. Il expira longuement, tentant de reprendre le contrôle de son corps et de son esprit, puis de la situation.

« Tu ne m’as pas vaincu, reprit-il plus calmement. Je le sais, et tu le sais, et nous ne sommes pas là pour parler de cet incident. Nous savons tous les deux comment va se terminer cette conversation. Mes termes sont simples : ma liberté. Mon armure et ma lance. Et surtout, à la fin, un changement de décor. Trouve-moi une petite propriété agricole dans un coin perdu de l’Empire. J’y ferai pousser de glorieuses laitues, j’y élèverai d’ombrageux chevaux, et j’y sodomiserai d’indolentes esclaves. Dans cet ordre d’importance.

- Es-tu obligé d’être aussi… Provocant ?

- Ton scandale sonne bien creux, au vu de tes pratiques avec tes apprentis.

- C’est différent ! »

C’était au tour de son ancien camarade de beugler, maintenant, et de serrer ses doigts autour des barreaux métalliques qui les séparaient. Il était si proche, maintenant, qu’il put, l’espace d’un instant, s’imaginer agripper ses doigts, les briser et le tirer jusqu’à lui, le coincer dans l’étreinte immobile de la grille, jusqu’à ce qu’il brise ses articulations, jusqu’à ce qu’il puisse serrer son cou et le rompre. Il se retint difficilement, son sourire précédent revenant sur ses lèvres.

Deux heures plus tard, il était libéré, le poids maintenant étrange mais toujours aussi rassurant de sa carapace de métal enserrant son corps. Il s’était forcé lors de son emprisonnement à un strict régime d’exercices physique, se refusant à la dégradation aussi bien corporelle que mentale qui était normalement de ses codétenus, et s’il devait avouer qu’il avait encore un peu de mal à supporter la lumière du jour sans cligne des yeux deux fois par seconde, et qu’il doutait d’avoir conservé tout de la superbe de son jeu d’épéiste, tout cela pourrait revenir. Il avait fait non pas le dur, mais le plus pénible, et il marchait librement, maintenant. Il posa un pied sur le navire, répondant aux regards assassins de la compagnie de héros qu’il allait assister d’un air joyeux et innocent. Il les connaissait tous. Akhana, avec qui il avait défait les meutes infernales, lorsque les portes de l’Hades s’étaient ouvertes. Il avait été jusqu’au plus profond des enfers avec elle, et en était remonté. Tyndos, qui s’était transformé, laissant derrière lui son apparence de gamin boutonneux et balbutiant pour prendre en stature. Sans doute essayait-il encore de montrer à tout le monde qu’il avait la même carrure que lui. Vulfgar. Un barbare venu des contrées froides du nord, épargné par miracle par la corruption. Un véritable vicieux, dans tout ce que ce terme avait de plus noble. Sans doute une des rares personnes avec qui il partageait une quelconque affinité. Et tant d’autres, plus ou moins importants. Sans oublier son libérateur, bien entendu. Son frère, sinon de sang, au moins par serment. Le fils du Basileus lui-même, le meneur des cataphractes, le maître du fleuve Holoï, l’arracheur des ailes des oiseaux de bronze, et tout une pléthore d’autres titres plus ou moins glorieux, plus ou moins mérités.

Le traître. Celui qui l’avait poignardé dans le dos, qui avait répondu à sa générosité par un mépris glaçant, se faisant deux fois parjure. C’était pour cela qu’il était là. Car si Hypanatoi avait certes démérité aux yeux de ses mortels semblables en proposant au jeune prince un marché terrible, il ne s’était rendu aux yeux des dieux coupable d’aucune transgression. Il était toujours un paragoï, un héros béni de leur puissance, et il connaissait malgré tous les efforts des plus hautes sphères impériales la vérité : ce n’était plus le cas du parjure, qui avait brisé le serment fraternel qui les liaient. Hétis, émissaire de la justice divine, lui avait tourné le dos. Ikhantor, roi des dieux, considérait avec méfiance cet héritier. Son pouvoir était grand encore, certes, mais il venait surtout de sa lignée, et tous savaient que cette source, bien que puissante, n’était intarissable que si celui qui y puisait était bien vu par les occupants du Palais Céleste. S’il était venu le voir, c’était que cette dernière était bientôt épuisée. Bientôt, le prince ne serait plus qu’un humble mortel. Un mortel puissant, certes, mais un mortel tout de même. Il ne lui resterait rien de la jeunesse presque éternelle des héros préférés des divins. Rien ne leur résistance aux affres du destin et rien de leur capacité innée à résister aux enchantements des forces mauvaises. Le simple fait de penser à ce retour de bâton, à cette délicieuse ironie, provoquait chez le héros nouvellement libéré de profonds frémissements de joie. Il leur fallut une semaine pour naviguer, temps que ce dernier employa pour se familiariser de nouveau avec le maniement de son arsenal. Si une vie de combat faisait qu’il n’avait rien oublié des mouvements consacrés, s’assurer que ces derniers soient de nouveau aussi naturels que ceux de sa respiration était une autre affaire. Ils finirent tout de même par poser pied à terre. Il avait également profité de leur traversée pour s’enquérir de l’état de leur monde. Somme toute, les choses s’étaient déroulé comme il l’avait prédit.

L’Empire menaçait toujours de s’effondrer sous son propre poids, et de moins en moins de héros étaient choisis par les dieux pour devenir paragoïs, bénis entre les bénis. De tous les côtés de leur territoire, les barbares affluaient en hordes protéiformes et hirsutes, affaiblissant au fur et à mesure de leurs assauts les défenses du pays. Quand une horde était abattu, une autre prenait rapidement sa place. La Pentarchie, quant à elle, était toujours aussi inutile : incapable de prédire avec précision l’endroit où se trouvait le Saint Calice, qui contenait la source intarissable du Nectar d’Ichor, mélange puissant du sang des premiers héros et des dieux, elle se divisait en mouvements sectaires trop occupés à se disputer sur des points de détails triviaux pour réellement être utile. C’était également le cas des maisons nobles. La terre pourrissait. Les murailles s’effritaient. Le ciel et la mer et les profondeurs chtoniennes se remplissaient de monstres aux formes impies. C’était là des nouvelles très satisfaisantes, car elles fournissaient à Hypanatoi la satisfaction mesquine de savoir qu’il avait eu raison dès le début. Il avait averti son frère, il lui avait proposé une solution, et ce dernier, au lieu de prêter son bras à sa juste cause, l’avait trahi. Il n’eut même pas besoin de lui rappeler de manière explicite ce fait. Lui montrer son éternel sourire, moqueur et cruel, suffisait amplement à le perturber et à exprimer tout le plaisir que le héros goutait en ce moment. C’était certes là une victoire facile et un acte de péroraison peu glorieux, mais il avait patienté trois ans dans un souterrain oublié du monde pour pouvoir en profiter. Il méritait de s’accorder ce petit moment de faiblesse, surtout quand il envisageait les épreuves qui les attendaient.

De ces épreuves, on aurait pu faire un ensemble de poèmes épiques, en suivant la tradition millénaire de leur patrie. Ils avancèrent vers les régions reculées du monde, bravant d’abord les marais traîtres aux lueurs dansantes, puis les étendues stériles des Terres Inutiles et des monstres assoiffés qui les gangrenaient. Ils firent choir de son trône d’ossements le seigneur des fanges, et vainquirent Periolistae, l’Immonde Serpent. Ils traversèrent les déserts les plus torrides, allant d’oasis en oasis, recrutant dans leurs rangs glorieux les braves âmes qui, se liant d’amitié à la troupe héroïque, voulurent bien se joindre à eux. Ils passèrent par les toundras les plus froides, repoussant les avancées hostiles des Sictes et des autres tribus barbares. Et malgré le lourd tribut que leur voyage demandait chaque jour d’eux, malgré les morts et les privations et les blessures, ils persévérèrent, Pendant quatre ans ils avancèrent, avec au ventre l’angoisse que causait l’urgence de leur situation et l’incertitude autant de la survie de la mère-patrie que de la justesse des indications qui devaient les mener à bon port. Et enfin, ils y parvinrent. Le bout du monde, là où du haut du haut-plateau duquel se jetait dans le vide cosmique la source de toutes les sources, et à côté, dans un humble vallon qui ne semblait a priori béni d’aucune grâce divine, un temple tout aussi peu remarquable, à la couleur vert fatiguée. C’était cette couleur qui restait lorsque toutes les autres avaient fini de disparaitre, et dans les ombres fraiches de ce sanctuaire, ils le virent.

L’autel, et le Saint Calice. Le but de leur première quête, la cause de la dispute qui avait séparé les deux frères. Ils n’étaient plus que quelques-uns à pouvoir profiter de ce glorieux spectacle. A côté d’Hypanatoi, un des héros tomba à genoux, se répandant en larmes et en prières balbutiantes. Et son frère, ce parjure indicible se retourna vers lui, et ils échangèrent un regard. Si ils savaient tous deux ce qui leur restait maintenant à faire, il pouvait voir dans son regard que ce dernier espérait quelque chose. Ces dernières années passées ensemble avaient amplement contribué à resserrer leurs liens, et il était évident que l'un d'entre eux priait que leur amitié renouvelée soit assez solide.

Mais il n’était pas celui qui était défiguré. Il n’était pas celui qui avait été trahi au moment opportun, refusant le sacrifice nécessaire à la survie de leur nation, de leur monde. Il n’était pas celui qui s’était vu refusé son destin et l’amour fraternel en lesquels il avait placé toutes ses espérances. Il n’était pas celui dont les nuits étaient peuplées de cauchemars, et dont le nom était à jamais couvert d’opprobre. Pendant qu’Hypanatoi croupissait en prison, un autre avait profité de la gloire des batailles et du confort des soies de ses palais royaux. Qu’il puisse ne serait-ce qu’un instant considérer qu’il existait une autre possibilité que celle de la vengeance était une énième insulte, qui l’aurait empli de rage s’il n’avait pas depuis longtemps dépassé ce stade. Ses rêves de plantation lui semblaient bien lointains, maintenant.

« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos. Frère de Kaliaxtes Paragoï Beïlassos. Dompteur des chevaux ailés. Pourfendeur des hydres. Gravisseur de la Montagne Jumelle. Vainqueur des batailles d’Epicte et de Sarce. Trouveur du Saint Calice ! Kaliaxtes, je te nomme parjure et indigne de nous mener plus longtemps, et je te défie solennellement. Que les divins approuvent mon défi ! »

Et les divins approuvèrent, délimitant de leur lumière un cercle inviolable, qui devait faire office d’arène. Tout cela était clair, et il pouvait sentir émaner du corps de son ennemi juré l'odeur douce qu’il cherchait depuis sept longues années maintenant : la crainte la plus primale. Il savait que personne ici ne pourrait intervenir dans leur duel, et qu’il était cette fois seul contre son frère. Leur combat dura plusieurs heures, opposant leurs forces l’une contre l’autre. Hypanatoi, enfin libéré, put laisser son ire s’exprimer toute entière, et il frappa, encore et encore, sa lance cherchant le chemin des chairs de son adversaires, inlassablement déviée par son bouclier. Pendant trois heures, il maintint son offensive, tournant autour de lui comme un vautour autour d’une proie mourante, cherchant un moyen de percer ses défenses. Il savait son adversaire plus endurant, plus solide que lui, et il savait que ce dernier attendait l’inévitable erreur que produirait son assaut. Alors Hypanatoi décida de la lui fournir, et quand il sentit l’acier du glaive de son ennemi mordre celui de son armure, il ne chercha pas à le dévier. Sa propre lance se planta dans le ventre de Kaliaxtes, fouillant ses entrailles et les révélant de la manière la plus impudique qui soit à l’assistance médusée. Il le serra dans ses bras, ignorant les quelques larmes chaudes qui coulaient malgré lui du coin de ses yeux, et lui susurra une dernière insulte, étalant son triomphe en guise d’adieu. Il laissa le corps agonisant tomber au sol, et regarda la plaie profonde qui lacérait son bras. Il survivrait. Il doutait que quiconque parmi les gens réunis ici n’accepte de lui prodiguer les soins nécessaires, mais bientôt, il n’en aurait plus besoin. Le Calice était sien, et il apporterait à ce monde l’ordre nécessaire. Il s’approcha de l’autel sur lequel dormait la précieuse relique, la considérant l’espace d’un instant. Elle semblait de bien humble facture, maintenant qu’il l’avait sous les yeux, et ce malgré la richesse du matériau. Mais malgré cela, elle vibrait d’une puissance difficilement contenue, et le liquide rouge et doré qui bouillonnait doucement au fond de cette dernière ne laissait planer aucun doute sur son caractère sacré.

Il ôta son casque, révélant son visage maculé de sueur, et, haletant, porta la coupe à ses lèvres, inspirant sans se soucier de la température brûlante de l'Ichor de grandes gorgées. Il le sentit se répandre dans ses entrailles, et l’espace d’un instant, toucha du doigt la divinité, la réelle divinité, celle de ces êtres immortels perchés sur leurs trônes inaccessibles. Hélas, son euphorie eut tôt fait de disparaitre totalement, laissant à la place un sentiment de vide profond et de regret inconsolable. Quelque chose n'allait pas dans ce rituel. Une force inconnue venait de se manifester, l'interrompant au moment le plus crucial. N’était-il pas lui-même le plus digne d’entre tous ? N’avait-il pas surmonté suffisamment d’épreuves, et la qualité des bénédictions qui baptisaient son âme n’était-elle pas pure et sans faille ? Il ne savait pas. Mais maintenant qu’il avait gouté, pendant cette éternelle seconde, à la récompense ultime, se retrouver ainsi de nouveau aussi… Vulgaire, aussi proche de la masse amorphe des mortelles était un intolérable échec. Seulement, sa chute ne devait être aussi douce, et il se rendit rapidement compte qu’il continuait à s’effondrer, alors même que ses genoux touchaient déjà le sol. Un portail s'était ouvert sous ses pieds, l'engloutissant tout entier, avant de le rejeter sans aucune autre forme de cérémonie sur un nouveau monde. Il le sentait, il en avait l’intime connaissance, cet endroit n’était pas le sien. Il n'y ressentait aucunement la présence des divins, et sa propre puissance y était tragiquement amoindrie. Et pourtant, il y existait autre chose, comme si la magie ici imprégnait l’atmosphère avec la même omniprésence que l’air qu’il y respirait. Il ne savait pas si c’était là la suite de ses épreuves. Il ne savait pas si c’était une punition. Il se releva, et se décida à avancer. Il avait été divin, l’espace d’un instant. Il le serait de nouveau.

Informations Supplémentaires


Hypanatoi est un des nombreux fils d’une petite maison noble de son monde d’origine. S’il a rapidement quitté cette dernière pour rejoindre les rangs des héros, l’équivalent des aventuriers de ce monde, et a gardé de son éducation de noble peu des manières normalement transmises par cette dernière, tout n’a pas chez lui disparu. Il mesure inlassablement avec le plus grand soin la moindre de ses paroles, soignant aussi bien leur forme que leur fond, et à souvent tendance à adopter un langage très soutenu, presque poétique, lorsqu’il veut marquer sa différence avec la plèbe ou tout simplement lorsqu’il se trouve en colère. Il a pour la même raison tendance à considérer avec une certaine condescendance les êtres de basse extraction, que ce soit parce qu’ils appartiennent à des races qu’il juge peu méritantes ou que leur propre lignée est trop vulgaire. S’il tente souvent de ne pas le manifester trop ouvertement, conservant autant que possible le vernis de politesse et de camaraderie qui est normalement le sien, il n’en pense généralement pas moins, et a tendance à appuyer sur ce fait s'il estime se trouver lésé ou provoqué. Cet avis n'est malgré cela pas définitif (bien que difficile à amender), et il pourra finir par accepter, voire même estimer une personne se révélant à ses yeux particulièrement méritante. De la même manière, s’il part avec une opinion plus positive des personnes qu’il jugera suffisamment nobles, ce regard a priori clément se révèlera au final particulièrement sévère, et il considérera tout écart de la part de ces dernières comme une faute grave et impardonnable. Petit détail curieux, il semble que malgré la langue commune qui unisse les gens de ce monde, certains éléments du dialecte originel de l'aventurier continuent de s'immiscer dans son discours. Il a ainsi tendance à appeler un ami "phylei", une quête "okostysseus", entre autres expressions. Ces interjections n'empêchent malgré tout que rarement de le comprendre, et le contexte permet souvent de facilement leur donner un sens facilement déchiffrable.

Il est en plus de cela le premier à s’appliquer ses lourdes exigences. Il se refuse obstinément à déroger à son code de l’honneur, quelle que puisse être la situation. Mentir est pour lui une impossibilité totale, de même que tout comportement qu'il juge déloyal. Il ne triche pas, il ne trompe pas, et il se comporte toujours de la manière la plus exemplaire qui puisse être. S'il accepte parfois d'employer la ruse ou des méthodes similaires, il ne le fait qu'avec la plus grande parcimonie, pour des buts qui eux doivent servir à l'accroissement de sa gloire. Sans grande surprise, il a donc une idée certaine de sa personne, et est doté d’un caractère fier et ombrageux, franchissant très souvent les frontières qui le séparent de l’arrogance et de la témérité. Hypanatoi fait donc un camarade difficile à supporter, et un allié parfois pesant, bien que toujours indéfectible. L’idée même de ne pas porter assistance à une personne qu’il estimerait même un minimum lui est totalement inenvisageable, a fortiori quand cette personne est bien placée dans son estime. Fait souvent étonnant, c’est un chanteur et un poète enthousiaste, qui considère l’art de manier le verbe comme particulièrement précieux, et un esthète au gout affirmé. Il est ainsi capable de manifester un enthousiasme sincère et presque enfantin devant des scènes a priori particulièrement banales, et de se faire le protecteur acharné aussi bien d’un champ de fleur que d’un arbre vénérable, si tant est que l’un ou l’autre aient attiré son attention.

Les choses pourraient s’arrêter là, et dresser le portrait d’une personne voulant bien faire bien que ne sachant pas tout le temps comment s’y prendre. Mais Hypanatoi est loin de n'être qu'un combattant un peu trop dépaysé. Ayant profité l’espace d’un bref instant d’un sursaut extatique de puissance avant d’être transféré sur ce nouveau monde, et ayant vu les possibilités offertes par ce dernier, il nourrit maintenant au plus profond de lui une ambition dévorante, et aborde ce dernier de la même manière qu’il a abordé son existence jusqu’à présent : comme une épreuve à franchir, comme une suite d’obstacles à écarter de son chemin. Et si pour cela il doit occire toute personne voulant lui barrer la route, si ce monde même doit se retrouver pris dans les flammes, c’est un prix qu’il consentira à payer sans la moindre hésitation, cet idéal supplantant de loin toute autre considération. S’il s’astreint malgré cela à suivre son code de l’honneur, cela n’enlève rien ni à la patience taciturne et à l’esprit calculateur qui sont les siens. Concilier ces deux facettes antithétiques de sa personnalité n’est pas toujours facile, mais l’aventurier est depuis longtemps passé maître dans cet exercice délicat.

Et il s'avère souvent trompeur sans vouloir l'être. Sa conception de l'honneur, repère pour lui éminemment cardinal, diffère presque invariablement de celle des habitants de Portalia. Il ne considère pas la vie comme précieuse, ou la défense de la veuve et des orphelins comme importante. Seuls comptent réellement l'amélioration permanente de son être, la recherche d'une perfection impossible à atteindre mais régulant son existence, et à travers de la gloire et des défis. Il convient d'annihiler ses ennemis, de prouver sur eux sa supériorité, et de le faire de manière éclatante. Il convient d'éradiquer les forces du désordre, de faire régner l'ordre, et que tous s'inclinent devant son évidente noblesse. S'il est prêt pour cela à se plier, au moins dans une certaine mesure, aux lois souveraines de Portalia, il n'a pour la cité qu'il considère comme incapable de s'acquitter de la tâche qui lui est confiée qu'une estime très limitée. De même, il aura pour la plupart de ses habitants, qui ont tendance à lourdement le décevoir que peu d'affection. Après avoir pris ses marques dans cette dernière, il a compris quel était son but : s'assurer de corriger les erreurs de cette planète et de ses dieux, et réintégrer son propre monde.

Physiquement, l’homme se distingue principalement par son impressionnante carrure. Semblant tout entier taillé une roche monolithique, il a l’habitude de toiser de haut la plupart de ses pairs. Doté d’un visage aux traits rugueux et abrupt, ce dernier porte de manière évidente les traces d’une vie mouvementée. Deux cicatrices parallèles viennent décorer ses yeux aveugles et décolorés, les traversant de haut en bas. Le reste de son visage comme de son corps ne sont pas en reste, et de nombreuses blessures plus ou moins bien refermées ont laissé sur sa peau bronzée des marques permanentes. Il porte généralement une barbe courte, qu’il rase au couteau, comme il le fait pour les côtés de son crâne, ne laissant qu’une masse épaisse de cheveux d’un brun profond pousser un peu plus long. Ses gestes sont toujours calculés et calme, et il s’astreint à maintenir par le biais de ces derniers la même dignité qu’il veut être la sienne lors de ses rapports avec les autres. Seule petite originalité s'expliquant aisément par sa cécité, il a tendance lorsqu'il n'y prête pas attention à ne pas regarder dans la direction de la personne à laquelle il parle.

Il sera rare de le voir en-dehors de son armure, cette dernière étant pour lui comme une seconde peau, et il ne l'enlèvera qu'à contrecœur lorsque cela s'avèrera nécessaire. Forgée toute entière dans un métal épais et noir, c’est une merveille d’artisanat conçue pour limiter aussi peu que possible ses mouvements. Elle reste malgré cela lourde et imposante, et prend des formes curieuses et asymétriques. Son casque par exemple est percé à plusieurs endroits d’ouvertures circulaires, mais ces dernières ne se situent pas là où ses yeux devraient normalement être placés. Orné de trois cornes métalliques et d’un col montant, ce dernier semble se lover autour du crâne de son propriétaire d’une manière trop intime pour n’être réellement qu’une pièce de métal. Le reste de son armure suit le même principe curieux, et s’il a souvent tendance à draper autour de ses épaules et de sa taille les peaux de ses dernières prises de chasse, ces dernières ne peuvent totalement cacher la monstrueuse facture de l’artefact. Sa lance, si tant est qu’on puisse réellement appeler cette arme une lance, semble avoir été fabriquée par le même forgeron inhumain. Elle aussi intégralement faite de métal, sa hampe de deux mètres se termine non pas par une simple pointe, mais par une lame recourbée rappelant celle d’un sabre ou la griffe d’un prédateur. Maniable aussi bien à une ou deux mains, elle demande pour exprimer pleinement son potentiel suffisamment d’espace, mais peut dans des quartiers plus resserrés s’employer comme une lance standard. Si jamais Hypanatoi devait quitter son armure, il se parerait d’habits imitant tant bien que mal ceux des nobles de son monde. S’il lui est fort logiquement impossible de trouver un tailleur capable de reproduire de manière satisfaisante ces derniers, il a su à force d’insistance et d’entêtement acquérir des succédanés à peu près convenables. Il portera ainsi souvent des toges épaisses laissant ses avant-bras et le bas de ses jambes nues, les décorant tout de même assez régulièrement de lourdes bandes métalliques ou de fourrures précieuses.


Un Petit Mot ?


Oé je sais pas quoi dire.



Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 2 Avr - 9:41, édité 2 fois
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Ryuusei Ichimonji
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descriptionHypanatoi Konostinos EmptyRe: Hypanatoi Konostinos

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Félicitation !


Ce personnage est super stylé ! Il a une classe folle et un parcours vraiment épique. Hâte de voir ce qu'il va nous faire de beau à Portalia Very Happy



Notation de la présentation


Fond : *2
Forme : *2
Total des unités de puissance d'essence : 1000 points d'essence
Rang reçu :starstarstarstarstar



La suite


Maintenant tu peux passer à la suite. Tu devras recenser ton avatar.
Par la suite, tu pourras faire ta fiche technique, faire ta fiche de lien et enfin chercher des rps.

Tu peux aller faire connaissance avec les autres dans le flood ou encore sur le discord

Voila, je te souhaite un bon séjour sur le forum et une bonne aventure.


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