Accablé par le chagrin et la rage, le chef des Templiers s'emporte dans ses propos et ses capacités. Lui et ses hommes ne sont pas de tailles face à de tels ennemis, mais le cœur meurtrit n'a pas de sagesse.

Heureusement pour tous les membres présents, Harmonie prend une nouvelle fois la parole en premier pour tenter de faire rentrer un peu de bon sens dans le crane du tifellin. Il n'aime pas qu'on lui donne des ordres, même en prenant en compte la différence de rang et de renommée, ni que l'on questionne son dévouement ou ses compétences. Le guerrier serre l'acier de sa lance et le bras qui tient son bouclier se tend. La mention des Chevaliers de la Destinée suffit à propager à nouveau des murmures d'incertitudes dans les rangs.

« Il suffit ! De l'ordre dans les rangs ! »

Sa colère se déverse dans les mots vers les hommes sous son commandement, mais il préférerait les cracher à la jeune lapine.

Yvana s'approche à son tour pour apporter son soutient à Harmonie. Une main sur l'épaule et un coup de main... ou de pied... ou de chapeau... de Gustave commence à apporter un peu de paix dans ce cœur troublé qui n'a pas de mauvaise intention.

À peine la bouche ouverte pour reprendre avec férocité l'elfe sur son dernier mot, un bruit de métal sourd vient couper le tifellin dans son élan.

Aleks vole la réplique du guerrier et n'hésite pas à renvoyer le chef face à ses aptitudes. Ou plutôt le manque de celle-ci. Le visage inexpressif du jeune Rex perturbe le Templier, mais étrangement, aide la logique à arriver jusqu'à son cerveau. Ses émotions modérées par le compagnon d'Yvana.

Quelques Gardes et Templiers sont galvanisés par ses quelques mots et reprennent confiance dans la chaine de commandement représenté par le groupe de rang Or, Harmonie à leur tête.

La mention de Zentha par Elizabeth a l'effet d'un électrochoc sur Aegis et plante le dernier clou pour celer la rage du chef des Templiers. Ses yeux passent du vide à ses hommes. Il ne peut pas les abandonnés, il y a déjà eu de souffrance.

« Je vous fais confiance. Nous vous faisons confiance. Tout Portalia vous fait confiance ! »

L'engouement envers le groupe se propage aux troupes et le moral remonte malgré la situation cauchemardesque.

Aegis fixe Harmonie avec un mélange d'espoir et de chagrin dans les yeux. Une poignée de mains solennelle vient passer la responsabilité de l'avenir du cimetière du Tifellin à la cheffe lagomorphe imprévu du groupe improvisé.

Un conseil d'Elizabeth contre les morts-vivants donne l'impulsion au groupe qui se dirige vers la brume mystérieuse. Aegis, le cœur lourd, porte le corps de sa fiancée loin du champ de bataille.

Après quelques pas, vous remarquez plusieurs choses :
- Ordre d'arriver dans la brume (vous pouvez changer cet ordre après) : Elizabeth, Aleks, Harmonie, Yvana
- Impossible d'arriver à se repérer, même si vous connaissiez le cimetière par cœur.
- La mystérieuse végétation qui à pousser autour du cimetière se répand aussi entre les tombes, certains passages sont bloqués.
- Vous arrivez à voir à courte distance, assez pour un combat au corps à corps, mais tout juste. Un faux mouvement ou une roulade un peu trop longue et vous pouvez perdre votre équipe ou votre ennemie de vue.
- En plus des effets décrit dans le bestiaire pour le brouillard du Nécromancien, celui-ci empêche toute détection d'essence entre vous ou contre les créatures du chaos.
- La zone est remplie de tombe et de mausolée plus ou moins grand et riche en fonction de la personnalité, du rang et des gils des morts.
- Des murmures de voix connues commence à raisonner dans vos esprits.

(Yvana a un nouveau dé de rp à lancer)

Je regardai un à un mes coéquipiers. On aurait dit que le calme factice qui avait englobé le cimetière nous avait engourdis. Les gardes avaient décidé de suivre les indications d’Harmonie, j’étais légèrement rassurée : nous n’allions pas avoir à faire une mission d’escorte en plus de devoir affronter… le nécromancien.

Mon petit Gus sauta à terre dans un bond aussi agile qu’improbable, courut vers moi et s’éleva jusqu’à mon épaule en s’accrochant sur ma tunique.
Mou.
Je hochai la tête. Il était temps d’agir, avant que l’engourdissement ne nous gagne.
Je… Si vous voulez, je peux vous proposer d’aller voir ce qu’il se passe dans cette brume en éclaireur. Je connais moins de monde à Portalia que vous alors… Hum… Il est moins probable que je tombe sur… une ancienne connaissance.
Mes mots avaient du mal à sortir, comme s’ils m’irritaient la gorge. Je détournai le regard, pour ne pas avoir à affronter celui de mes compagnons.

Je sortis à mon tour un bout de tissu qui pourrait permettre de filtrer un peu l’air dans la brume. Harmonie avait raison : mieux valait être trop prévoyants que pas assez.
Mets quand même ton masque de Scalefang, on sait jamais.
Après m’être couverte la bouche, je sortis donc mon achat tout neuf, sans m’inquiéter du fait que je ne l’avais encore jamais porté, puis le plaquai sur mon visage. Le masque épousa mes formes et mes contours, c’était comme s’il se fondait en moi. Je soupirai un grand coup.
Restez sur vos gardes, je reviens dans dix minutes.
J’entrai dans la brume.



Je revins à l’entrée du cimetière et me postai en arrière-ligne, juste derrière Harmonie.
La brume, bizarrement, ne semble pas toxique… Je ne me suis pas éloignée, mais je n’ai vu aucune goule, ou aucun ennemi. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien… Tout est si opaque, je n’arrivais pas très bien à me repérer. Il ne faudra pas qu’on se sépare, on risque de se perdre. Il y a trois chemins un peu plus dégagés que les autres : une allée sur la gauche où les tombes ont été éventrées, l’allée centrale des statues et celle de droite avec les mausolées. Il… Il faudrait mieux qu’on choisisse tous ensemble d’aller du même côté.
Le masque ne faisant plus effet, je le retirai de mon visage et le rangeai dans ma sacoche, après un dernier coup d’œil inquiet vers mes amis.

Dernière édition par Yvana T. Sturdlewe le Mar 7 Fév - 1:03, édité 2 fois

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'Le Dé Rp' : 2

La logique de mon argumentaire atteint son cerveau embrumé par les émotions et la peine, c’est le plus important. Même si son visage en dit long sur la manière dont il a pris ma remarque. Un chef ne sert à rien s’il n’est plus capable de mettre sa mission et la sécurité de ses hommes en priorité. En regardant de plus prêt, je remarque le compagnon d’Yvana sur l’épaule du tiffelin, il ne doit pas être étranger à l’apaisement inattendu de celui-ci. Elizabeth s’approche et pour ça part, fait appel à son devoir envers la mémoire de sa fiancée et pour ses hommes. Bien vu, il faut le réveiller de sa torpeur grotesque.  

D’un commun accord, nous décidons qu’il est plus prudent pour nous d’aller affronter le nécromancien avant que ses forces ne soient trop importantes et laisser Aegis et les Templiers gérer l’entrée du cimetière. Malgré une partie de leur morale renouveler, je ne donne pas cher de leur peau si une nouvelle vague de Goules Or se déferle sur eux. Ou si la mère d’Aegis sort. Il n’aura jamais assez de larmes. Je pouffe légèrement à cette pensée.

Je regarde la scène entre Harmonie et Aegis se dérouler sans dire un mot, mais intérieurement, je sais. Je sais qu'elle déteste ça. Et ça me fait bien rire. Je déchante lorsque son regard croise le mien et que je reconnais qu’elle est au bord des larmes. Je ne ressens pas sa peine, mais je n’ai pas envie quelle la ressente. Je suis assez ennuyé. Je pose ma main sur son épaule et la tapote gentiment pour qu’elle sente un peu de chaleur humaine et l’apaiser.

La lapine tente de voir au-delà de la brume, mais rien n’y fait.

Je sors mon épée du sol et sous l’impulsion d’Elizabeth la transforme en masse à une main. Je lève l’arme pour encourager les troupes dont l’esprit s’échauffe.

L’elfe part en éclaireuse et revient avec plus d’information sur ce qui nous attend. Je sors une longue corde finement tressée de ma dimension de poche et des mousquetons avant de proposer au groupe de s’attacher.

« Tenez, pour éviter que l’on se perde là-dedans. Le brouillard de Nécromancien, ce n'est pas de la rigolade. Ce truc en lui-même pourrait très facilement nous faire vriller. Sans compter sur les embuscades des morts-vivants. Il faudra rester aux aguets tout le long. Un Nécromancien n’est jamais seul. J’ai aussi des tissus au cas où. »

Je sers la corde avec un nœud de boucle en huit avant de relier le mousqueton à ma ceinture. C’est Zac qui m’a appris à le faire, c’était il y a longtemps maintenant. La nostalgie à son tour commence à se noyer dans le vide de mes émotions.  

« Je vote pour le centre, je n’ai jamais visité ce coin-là. »

Bon nous étions dans de beaux draps avec cette purée de pois avec laquelle nous ne savions trop où nous marchions. Complexe d’avoir ce genre d’obstacle alors qu’on est déjà dans un endroit assez sombre de base. Un Cimetière ce n’était pas ce qu’il y avait de plus rayonnant on ne va pas se mentir et après ce qu’il venait d’arriver avec Zentha, le moral n’était pas au beau fixe. Mais il nous fallait tout de même avancer. L’heure n’était pas aux apitoiements, mais à la neutralisation de ce satané nécromancien avant que tout ne parte définitivement en vrille...

Harmonie donne les instructions aux troupes et comme prévu on est que quatre à entrer. C’était trop dangereux pour les autres. Leur puissance était trop faible et s’ils étaient pris en tenaille en solitaire, ils ne feraient pas de vieux os. Je sentais qu’Harmonie n’était pas à l’aise avec tout ça et une fois devant le cimetière avant d’y entrer je posais une main sur son épaule en signe d’apaisement.

Tu n’as pas à porter ce fardeau seule. Respire ça va bien se passer tu n’es pas seule, nous sommes tous là pour t’aider.

Elle essaya d’ailleurs avec un sort de voir au-dessus de la rume mais à part voir qu’elle avait une forme contrôlée et liasse, il n’y avait pas grand-chose de plus à dire. Cela prouvait simplement que c’était bien la faute de l’ennemi cette brume. Je ne mis pas de tissu sur ma bouche comme les autres n’étant pas de nature humaine, cela ne servirait pas à grand-chose de mon côté.

Yvana sortit de sa torpeur à son tour et fit savoir que connaissant moins de monde elle pourrait partir en éclaireur. Je n’étais pas spécialement fan ni tranquille à cette idée, mais elle souhaitait se rendre utile donc elle le fit. Je croisais les bras faisant cliqueter mes doigts sur mes avant-bras tandis que je comptais les minutes avant de la voir revenir. Si j’avais été humaine certainement que mon souffle aurait de nouveau surgit d’entre mes lèvres en signe de soulagement, mais ce n’était pas le cas. Cela me faisait tout de même plaisir de la voir en un seul morceau.

Trois allées ? Donc trois chemins possibles. Une brume si épaisse que l’on n’y voyait rien et qu’on pourrait se perdre aisément. Cela ne donnait guère envie, mais il allait bien falloir traverser tout ceci. Je prends la corde qu’Alek nous tend par la suite et je m’attache avec. On prend le temps de le faire tous d’un commun accord. Cela pourrait certes gêner nos mouvements mais pour les premiers temps dans la brume ça évitera que l’on se perde.

Prenons le centre. De toute façon, faut bien prendre un chemin. Et puis on est à peu près sûr d’avoir un comité d’accueil. Je vais renforcer notre défense pour la traversée.

Je frappais mes mains, les frottant entre elles avant de les apposer sur le sol afin de former comme un dôme autour de nous.

Avec ça on devrait pouvoir éviter les premiers coups. Mais ça ne tiendra pas longtemps pour autant vu ce qu’ils ont fait à ma barrière tout à l’heure. Restez vigilants et avançons !

Une fois assuré que tous étaient attaché à la corde, je pénétrais dans le brouillard bien opaque. Le dôme de sol/métal autour de nous avançait avec moi et il ne valait donc mieux pas qu’ils traînent trop derrière moi. Je finis par voir la fameuse allée et m’y engouffrais quand j’entendis une voix familière...

Ge...Gemini... ?

La décision est commune et le petit groupe se prépare à entrer dans le cimetière. Harmonie tente de voir plus loin, mais sans succès. Un tiraillement dans la voix, Yvana propose de partir en éclaireur.

Étrangement, la zone n’est pas toxique et aucune goule ne semble présente malgré les nombreuses tombes ouvertes. Néanmoins, la visibilité est très diminuée, même la lumière a du mal à passer et un vertige lancinant commence se faufiler en vous et il est impossible de s’orienter correctement.

Vous arrivez à voir les contours des plus grandes tombes, des mausolées et les plantes grimpantes qui relient celles-ci, bloquant la route à certains endroits. D'autres sont laissés libres, comme une sorte de labyrinthe.

Vous vous arnachez à une corde et couvrez vos visages (pour ceux qui en on un) de tissus pour vous protéger d’éventuel effet respiratoire. Elizabeth, Aleksander sont en tête de fil et  Harmonie et Yvana en queue de peloton. Vous décidez de prendre le chemin central, celui qui comporte les grandes statues.

Vous avez du mal à tout voir, mais une longue allée bordée de statues plus ou moins gigantesque se dévoile sous vos yeux. Des visages, des noms gravés au plus profond de la pierre peuvent vous être connu, voir familier.

William Valmont, fondateur de la familia Kerberos Heart.

Lü Wu, premier président de la Guilde.

Ascléros, grand médecin (ancien fondateur du bataillon médical de la Guilde, aujourd'hui disparu)

Eldrin, l’explorateur de la Guilde (il était beau)

Des personnes qui ont forgé l’histoire de Portalia avant vous, ils furent le socle du développement de la cité actuel et leurs noms sont brodés en lettre d'or dans les livres d’histoire.

L’atmosphère est solennelle, l’environnement imposant, sans même compter sur la menace pesante d’une attaque. Des idées, des pensées, des voix commencent à s’insinuer dans vos esprits… où est-ce que les voix viennent du brouillard ?

Elizabeth



Yvana



Harmonie



Aleksander



Perturber par la situation et par le jugement de leurs esprits, les membres du groupe ne remarquent pas tout de suite que plusieurs ombres tourne autours d’eux à distance du bouclier d’Elizabeth, comme s'ils savaient exactement où ils étaient. Elizabeth ressent au moins deux présences grâce à son bouclier métallique, mais ils sont trop rapides. Deux Soldats Traqueur transpercent la brume, tranche le lien d’Elizabeth et d’Yvana et les poussent violemment le plus loin possible du groupe. Dans le chaos de la situation, Elizabeth et Yvana se retrouvent esseulées et Aleksander et Harmonie sont toujours attachés par la corde.

Elizabeth contre un Soldat Traqueur, Rang Or, une étoile.
Aleksander et Harmonie contre deux Soldats Traqueurs, Rang Or, une et trois étoiles.
Yvana contre un Soldat Traqueur, Rang Or, trois étoiles.

La description de la zone globalement reste la même que précédemment, tombes, mausolées, statue, végétation, etc. Vous êtes à porter de voix, mais tous les bruits que vous entendez ne sont pas réelles. Vous vous êtes perdue de vue et au cœur d’un combat dans lequel l’ennemie connait votre position, mais pas vous. (Seul Yvana et Elizabeth ont été marquées en rentrant dans le cimetière par deux Soldats Traqueurs, les Traqueurs n’ont pas la localisation exacte de Aleks et Harmonie)

pour aller dans le moov <3

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Je ne sais pas ce qu’il m’arrive. Ces voix… ces voix elfiques résonnent dans ma tête, j’en reconnais même quelques unes…
Liviel, bien sûr, sonne par-dessus les autres. J’entends même les voix de Joendel et de ma voisine, eux que je pensais… Je croyais qu’ils n’étaient pas de ceux qui me trouvaient incapable…
Mais quelle sotte je fais ! Comment ai-je pu croire un seul instant que je valais quelque chose ? Et d’ailleurs, qu’est-ce que ça prouve, si loin des miens ?
Ma vie était en Gaeon, je l’ai enterrée.
Elim, Harmonie, Ryu, Derek, Marylise, Elizabeth, Flufynou, Grisley… et même Tera ! Tous ces gens que j’ai croisés ici ne sont qu’un écran de fumée, une façon de me prouver que j’existe… Et finalement quoi ? Je fais semblant, depuis des mois, mais la vérité est là : elle m’éclate à la figure avec encore plus de force que Gustave n’en est capable.
Je ne suis pas plus utile ici qu’en Gaeon. Liviel et Joendel ont raison : quelle décadence de voir la fille du grand Yaael Tahlil ployer devant des goules.
Yva, reprends-toi ! Aucune de ces voix ne peut être réelle ! Tu es la seule à avoir atterri à Portal !

Rien n’y fait. Je m’accroupis au sol, impuissante, inutile.
Je suis seule.
Relève-toi, espèce de débile ! Ne leur donne pas raison !!
Cette prise de conscience a l’effet d’une gifle en plein visage. Non : ils ont tort ! Je vais leur montrer que… mais… Où sont les autres ?

Un flash diffus éclaire dans ma direction, et me montre l’horreur de ma situation : perdue, seule face à… mais quelle est cette horreur ??
Je rêvetis mon masque de Scalefang, dans un geste désespéré.
J’arme mon arc et tire en pleine poitrine du traqueur. Celle-ci se fiche entre deux côtes apparentes. C’est très mal parti…

Soudain, une voix me parvient. On dirait… Oui, on dirait Harmonie qui chante !
L’immonde créature, elle, me fonce dessus en lançant des borborygmes qu’on aurait pu prendre pour un rire.
J’encoche une nouvelle flèche et tire au milieu de son crâne. Il ralentit un peu, salement amoché, mais ne s’arrête pas. Je n’ai plus d’autres choix que de courir vers la voix d’Harmonie.
Je me sens ridicule, mais si c’est comme ça qu’on doit se retrouver, je hurle la suite des paroles à tue-tête.
DES SOOOOONS NOUVEAUUX… CASSE-TOI SALOPERIE !!!… POUR LES CHANTER PLUS HAUT !!!

Nos ombres sont avalé par la brume et nos pas résonnent au plus profond de la Nécropole. Nous avançons prudemment, arnacher entre nous et le visage couvert de tissu. Un sentiment de malaise indescriptible se fraye un chemin dans mon esprit. Entre la nausée et le dégout. Des chuchotements imperceptibles dansent autour de moi, fuyant de l’ombre des tombes.

Nous arrivons rapidement aux pieds de grandes statues, j’arrive à entrapercevoir le visage de Lü Wu et reconnais celle de Ascléros. Bizarre. Son mausolée semble… fissuré. Les chuchotements se font voix, et celle du Sergent Rex se détache du chœur sinistre. Les mots sont aussi durs que la vérité qu’ils portent. Qu’importe que ce soit un sort, mon imagination ou la réalité. Les faits sont toujours là. La vérité est immuable. Mes émotions tentent de ressortir par chaque parcelle de mon être, comme une vague contre un barrage, La tristesse m’échappe et se répand en toile de fond, la colère, à son tour, coule dans chacune de mes cellules, littéralement. Le désespoir se débat, mais reste enchainé par ma volonté. Quelques mots s’échappent pourtant, ma propre voix me prend par surprise.

« Je sais déjà tout ça… »    

La suite se passe en un éclair, nous sommes pris par surprises et séparés. Harmonie et moi semblons toujours lié, même s'il est difficile de voir quoique ce soit dans cette purée de pois. Une grenade flash lancé par ma sœur illumine notre emplacement et donne une nouvelle perspective sur notre situation. Deux Soldats Traqueurs, qui étaient camouflés par la brume, se révèlent, prêt à se jeter à notre assaut.

La voix d’harmonie entame les paroles d’une chanson qui nous est particulière, un air que l’on a massacré un nombre incalculable de fois dans le quartier des tavernes. Surtout avec un coup dans le nez, pour alléger les cœurs lourds. Je la rejoins pour battre la mesure et lui montrer que je suis là avec elle. Autant de corps que d’esprit.

« VIVE L’HIVER CRIER QU’IL FAIT CHAUD ! »

Je fais apparaitre d’instinct un piège gluant que je lance sur le Traqueur le plus éloigné, espérant gagner assez de temps pour vaincre le premier à nous deux. La lapine tir des flèches qui rebondissent contre l’armure épaisse du mort-vivant, mais arrivent à le ralentir dû au choc. Je cours vers lui, Rêve d’émeraude en mains, sous forme de masse et dans l’autre mon bouclier pour parer les coups de sa grande épée forgé. J’arrive à sa hauteur, il arme sa lame de ses deux bras pour porter un coup vertical puissant. Mais je suis autant surpris que lui de voir un morceau de pierre tombale lui arriver en pleine tronche à grande vitesse, son casque s’enfonce légèrement sous le choc. Il est déstabilisé sur ses appuis et tangue. Je profite de l’occasion, j’arme mon coup de toutes mes forces et mon essence pour frapper. Comme pour renvoyer la balle à ma sœur. Un bruit de métal qui s'entrechoque violemment parcours toute la zone et fait écho contre les murs des mausolées. Le crâne du soldat n’a pas réussi à encaisser le choc et c’est transformer en puzzle mille pièces.

La voix de Gemini s’incrusta en voix à une vitesse affolante tandis qu’elle me mitraillait de reproches tous plus glaçant les uns que les autres. J’avais beau me dire que ce n’était pas réel, je serrais les poings me disant qu’elle n’avait pas complètement tort. Après tout, elle n’était plus de ce monde. Je n’avais pas réussi à la protéger jusqu’à la fin. Je n’étais pas la meilleur mère du monde, je le savais très bien, mais j’essayais de faire au mieux pour tout le monde, être une armure c’était loin d’être le profil adéquate. Mais les enfants d’aujourd’hui n’avait pas l’air de s’en soucier. Etais-ce si horrible ? Etais-je si froide ? Cela faisait plus d’un siècle que j’étais à Portalia étais je sûre de ne pas avoir changé depuis ? Harmonie n’a plus confiance en moi ? Pourquoi ce serait le cas ? Elle vient souvent me voir après tout. Elle me raconte beaucoup de chose je suis comme une confidente pour elle. Je sais qu’elle n’aime pas être cheffe, mais quand on est la plus puissante du lot et qu’on a une grande gueule, ben c’est souvent ce qui arrive et elle le sait. Elle peut prendre son père en exemple…

Et Alek ? Il avait toujours été un électron libre. Il faisait sa vie, je n’avais aucun contrôle sur ce qu’ils devenaient et je n’avais pas à en avoir. Je veux bien qu’on me fasse des reproches, mais je n’ai pas à tout assumer. Je suis leur mère adoptive pas une empêcheuse de tourner en rond. A force de remuer tout cela dans ma tête j’arrivais à faire plus ou moins abstraction des reproches me concentrant sur le fait que cela me faisait du bien d’entendre à nouveau Gemini…

Je sens ensuite des présences. Mais il est trop tard et des ombres coupe notre lien avant de m’éjecter du groupe. Je me retrouve seule dans la brume sans rien apercevoir. Je déteste que mon ennemi se joue de moi de cette façon. M’embrouiller l’esprit pour espérer en finir avec moi rapidement après...Technique de lâche.

J’entends des bruits puis reconnais Harmonie chanter et me dit qu’il me faudra la rejoindre, mais avant cela je dois battre mon ennemi camouflé. Elle chante toujours aussi mal...Je n’avais pas assez bien cherché les monstres dans les livres du coup, je ne savais pas bien à quoi m’attendre mais qu’importe, une fois sur moi ce sera plus simple de savoir ce à quoi j’ai affaire, non ? J’étais amusée en entendant que mes autres compagnons commençaient à faire comme Harmonie. C’était une bonne idée après tout.

L’ombre arriva sur moi. Mon regard n’était pas assez rapide pour la suivre mais peu importait. Une épée entra dans la cuisse de mon armure. Je bloquai son épée dans mon métal à l’aide de mon pouvoir et abattit mon bras transformer en gourdin dans les côtes de mon adversaire. Quand je sentis qu’il avait une armure, mon bras se mêla bien rapidement à celle-ci afin de lui retirer et de la laisser les os à l’air. Je libérais son épée brusquement le déstabilisant et l’envoyant voler d’un coup de pied. Je vis avec fureur la rouille sur ma cuisse. Celle-ci avait parcourue une bonne partie de la jambe.

ET COUP DE FOLIE UN REFRAIN QUI S’ ELEVE, DES SONS NOUVEAUX POUR LES CHANTER PLUS HHHHHAAAAUUUTTT!

En vrai rien que le métal présent sur nos adversaires me permettait de les localiser maintenant que j’avais une partie de leur armure mélangée à la mienne.

Dernière édition par Elizabeth DelaVigne le Sam 25 Fév - 8:39, édité 1 fois

Le combat fait rage, les différents membres du groupe sont plus ou moins esseulés face à leurs adversaires. Les Traqueurs ont l’avantage de la surprise, mais les combattants, par leur ingéniosité et leurs capacités, tiennent leurs ennemies en respect, voir leur donne une bonne leçon. Malgré la présence de deux des membres constamment perçue par leurs ennemis, ce sont les membres de l’Ordre qui gardent l’avantage.

Rien n’est encore joué, le brouillard révèle encore de nombreux secrets, certains bénéfiques, d’autres potentiellement mortels.

La végétation s'emballe. Les haies épineuses grandissent à une vitesse encore plus irréaliste que jusqu’à présent, mais perdent leur orientation propre, poussant dans des sens de plus en plus erratique. Alors que jusque-là, la végétation semblait étrangement orientée et régulière. Ce nouveau facteur vient perturber les combats en cours et ralentit la possibilité du groupe à réunir ses membres.

En plus de ce facteur aléatoire, une menace s’avance. Une ombre intangible s’étendant sur le sol laisse à des endroits précis une marque visible sur le terrain. Un cercle jaune terne percée de flèches de longueurs différente, ordonnées et pointant toutes vers le centre. Le pourtour laisse apparaitre des symboles ésotériques, entre écriture très ancienne et rune inconnues.

L’endroit révèle encore des secrets, les gardiens muets tentent de tendre une main bienveillante vers les compagnons. L’aide est proche, mais l’accroc dans la réalité pourrait être fatale à tous. Peut-être que la solution n’est pas très loin. Raccommoder les liens du passé pour obtenir ses faveurs.

Le membre 'Harmonie Y. Rex' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Le Dé Rp' : 11

Je ne comprends pas ce qui m’arrive. J’étais pourtant persuadée de courir dans la direction de la voix d’Harmonie, mais j’ai la sensation d’être déjà passée par là. Tout se ressemble, c’est affolant. Et le traqueur me suit toujours. Mon instinct me dit de ne surtout pas me retrouver en contact avec lui, mais je vois, je sens qu’il gagne du terrain.
Tu vas réussir à rien comme ça. Il faut que tu lui fasses face et que tu le combattes.

Soudain, mes pieds s’emmêlent, je tombe en avant, dans un enchevêtrement de lianes et de racines. J’ai presque l’impression… L’impression que la végétation s’emballe, qu’elle se met à croître d’une impossible façon. Un malaise m’envahit : c’est exactement le cauchemar qui se produirait si les forces de mon père et de ma mère se rejoignaient pour m’attaquer. La mort et la nature. Les squelettes et les lianes.
Bouge de là !!

Mon instinct réagit assez vite : heureusement. Je roule sur le côté, tailladant quelques tiges avec la pointe d’une de mes flèches. Juste à temps : le traqueur m’a rejointe il m’a lancé quelque chose, je ne saurais dire exactement quoi. Aussitôt, la liane sur laquelle j’avais trébuché se noircit, puis tombe en poussière.
C’est pas bon du tout, ça…
D’un geste que je souhaite le plus vif possible, je me relève et bondis de façon à me retrouver dans le dos du mort, toujours ma flèche à la main. Malheureusement, celui-ci a dû sentir le coup venir : il disparaît, comme s’il n’avait jamais existé. Je reste interdite quelques millièmes de secondes avant de me jeter sur le côté, sentant quelque chose frôler une mèche de mes cheveux. Le traqueur m’apparaît alors à nouveau, tandis que la mèche qu’il a touchée s’effrite à son tour.
Il me fait face.
Je n’ai plus le temps de réfléchir.
Avec toute la force frêle de mes petits bras, je plante la flèche comme s’il s’agissait d’une dague dans le torse de mon adversaire, entre deux plaques de son armure métallique. Je sens celle-ci se coincer, alors je l’enfonce encore plus profondément. Ma rage sort d’un coup : je hurle à m’en décrocher les poumons, puis qu’enfin, le traqueur se disloque et s’effondre, laissant au sol un tas de métal rouillé et poussiéreux, au milieu duquel mon arme d’appoint ne semble pas avoir vécu un meilleur sort.

Je m’écarte, fiévreuse. J’observe mes mains quelques secondes, tandis que l’horreur me frappe : c’était comme si elles étaient en train de vieillir.
Je réagis de justesse pour stopper le vieillissement en sortant un baume de ma confection de mon sac. C’est pas passé loin…

Dernière édition par Yvana T. Sturdlewe le Ven 24 Fév - 21:23, édité 2 fois

La situation est cauchemardesque, la mort souffle sur notre nuque. La grenade que j’ai lancée pour immobiliser le Traqueur le plus loin commence à montrer des signes de faiblesses. Ses jambes force de plus en plus sur la substance collante qui se déchire de plus en plus. Heureusement, une pierre qui vient de la position d’Harmonie vient faucher ses pieds en pleins efforts pour se délivrer. Une insulte bien sentit m’indique que le projectile vient bien de ma sœur.

Le squelette tombe sur les restes de ses tibias et de ses fibulas. Par, je ne sais quelle magie antique ou s’ils font tous ça, il arrive à marcher avec ses os moignons et se dirige vers moi, les yeux brillant d’une aura meurtrière.

Surpris de cette capacité à si bien se déplacer, je laisse tomber ma garde une seule seconde. Suffisante pour que le Traqueur disparaisse de mon champ de vision totalement. Plus un bruit, plus une image, plus une odeur. Je regarde dans tous les sens, essayant de me concentrer pour repérer son essence. Il m’a anticipé. Sa lame plonge vers mon dos en direction de mon cœur. Je pars de justesse en me retournant avec mon bouclier, mais tombe au sol, la végétation, elle aussi, m’a embusqué. Le métal de mon bouclier commence à changer de couleur. Le coup d’épée à laisser une marque fantôme, la rouille ronge et fend en deux le simple acier. Aucun répit, la lame vise une nouvelle fois mon cœur, je n’ai plus rien pour parer. La folie de la mort me prend peu à peu. C’est ma main qui dans un réflexe vient arrêter l’élan de l’arme. Instantanément, ma peau vieillit à grande vitesse, ma chair nécrose. Si j’enlève la lame, c’est mon cœur qui prendra. Je regarde alors que mon membre devient un simple tas d’os sous mes yeux. La douleur n’est pas présente, j’ai arrêté d’avoir mal comme “avant”, comme le reste des humains. L’information est là, pas la douleur. Par contre, la vision inhumaine de la mutilation de mon corps attaque ce qu’il reste de ma santé mentale.

« HA HA HA HA HA »

Le cri d’un dément résonne dans le cimetière. Mais une chose à laquelle je ne m’attendais pas se produit, mes os bougent. Pour être plus précis, j’arrive à déplacer chaque cellule de mes os, sans la nécessité de mes muscles. Un peu de la même manière que celui de l’autre côté de la lame. J’attrape l'arme de ma main en os qui supporte bien mieux l’effet nécrotique. Le Traqueur semble aussi surprit que moi de voir ce qu’il se passe sous ses… globes oculaires. C’est lui qui baisse sa garde. J’en profite pour lui balayer ses moignons de jambes et le faire tomber à mes cotées. D’un mouvement rapide, je prends le dessus et me retrouve sur lui. Je retire la lame bloquée entre mes “os” et frappe son visage non couvert de ma main osseuse, encore, encore et encore. Le bruit des os qui fracasse d’autres os donnerait la nausée à plus d’une personne. Je ne m’arrête pas, je n’ai plus vraiment le contrôle, je crois.

« HA HA HA HA HA »

Mes os transpercent son crâne et touchent le sol en dessous, mais je ne le sens pas, pas réellement, ou je m’en fiche.

Encore, encore et encore.

Bon sang...Le combat faisait rage et ce n’était que des traqueurs. Quand je voyais l’état dans lequel ils pouvaient me mettre avec la rouille de mon armure j’étais de plus en plus inquiète sur ce qui pouvait arriver face à un corps humain. J’espérais que les autres allaient s’en sortir aussi vu qu’on était dispersés dans cette fichue brume à la con. En tout cas, je n’entendais pas trop mal la voix d’Harmonie signe qu’elle allait bien. Après tout, elle jurait encore comme une charretière, c’était qu’elle était en forme.

Cependant, quand je fus bousculé par une énorme liane de pique en plein milieu du carré je devins perplexe. C’était quoi ce bordel ? La végétation avait bouffé quoi au juste ? Certes, elle était vénère tout à l’heure mais ça n’avait pas l’air de bien s’arranger au contraire ça empirait. Bientôt ce serait encore plus difficile de se retrouver avec les autres et pas très praticable. Bon potentiellement ça pouvait ralentir mon ennemi, mais j’y croyais moyen il était loin d’être aussi pataud que je pouvais l’être.

J’attends mon adversaire une fois de plus. Il se téléporta sur moi ses deux lames en avant et j’en esquivais une tandis que l’autre finis dans mon bras. J’essayais de lui pulvériser le crâne avec celui-ci transformé en masse, mais il balaya mes chances enfonçant sa dague plus profondément ce qui eut tôt fait de finir de faire rouillée mon articulation avant que celle-ci ne tombe en poussière mon bras suivant de peu. Mais je ne me laisse pas abattre et justement j’abat mon bouclier sur sa face contre toute attente.

Cela le déstabilise et il finit au sol. J’en profite pour sauter à pied joint sur son crâne.

Prends toi ça ! J’aimais trop cette armure, va falloir que j’en change maintenant !

Quand j’entends la voix d’Alek je ne sais dire s’il s’agit d’une bonne chose ou non. Cette voix semble possédée et démoniaque presque. Il perdait la boule ? Je n’en savais rien, mais vu qu’il était avec sa sœur il fallait que je les retrouve vite afin d’être sûre qu’ils allaient bien tous les deux...J’entends également le hurlement d’Yvana. Décidément, ils ont choisi de se donner le mot ou bien ? Je n’ai plus vraiment de raison de rester là où j’étais mais malgré que j’allais dans la direction des bruits ou du moins ce que je pensais être la bonne direction, j’avais plus l’impression de tourner en rond. Vivement que cette brume dégage de là bordel...

Les Traqueurs sont vaincus, mais à quel prix ? Les forces du groupe s'effritent comme les pierres tombales face au temps.  Ce qu’ils ne savent pas, c’est que le pire est à venir.

L’ombre a fini de s’étendre, les marques jaunes au sol sont innombrables, il y en a une sur près de la moitié des tombes du cimetière. Chaque membre, même dispersé à travers la brume, peut en voir une près de lui. Les flèches qui percent le cercle central commencent à bouger, de plus en plus vite, autour de l’axe central. De plus en plus vite, jusqu’à ce que toutes les flèches coïncide dans une seule direction, certain dirait le centre du cimetière.

Ceux qui en ont déjà vu, ou ayant des connaissances sur le sujet reconnaissent ses marques et peuvent se préparer. Les runes sur les côtés ne changent plus. Il est l’heure.

Une fumée noire épaisse sort en colonne au-dessus des marques. Des mains squelettes s’échappent des émanations à la recherche de leurs victimes. Les émissaires de la mort sont là. Un nombre aberrant de Sentinelles Décaties sortent de leur tombeau de ténèbres. Le groupe est encerclé sans même s’en rendre compte.

Chacun est essoufflé à la suite du combat précédent, mais le Destin n’en a pas fini avec nos héros. En réponse au multiple invocation, une onde de choc se propage de l’un des mausolées. Les quatre combattants sont pris d’une transe passagère et sont amenés aux point cardinaux de cette fameuse sépulture.Yvana et Harmonie sont amenées respectivement au nord et au sud, leur main se lève et touche en même temps les deux statues d’Ascléros  au côté opposé. Une vision du passé se révèle à elle. Ascléros, le rang Légende, l’être mythique des soigneurs de Portalia offre un aperçu du passé au deux héroïnes.

Vous voyez Ascléros préparer son tombeau, expliqué à une poignée de mages et de soigneurs très puissant son plan, faire de sa dernière demeure un sceau de protection pour Portalia en cas d’attaque. Les ondes de chocs, la végétation, et l'ensemble des mesures pour ralentir et endiguer une attaque.  

Pour Elizabeth et Aleksander, c’est à l’ouest et à l'est qu’on les retrouve pour une tache moins agréable. Le carreau lancé dans la brume tout à l’heure a malheureusement atterrit sur ce mausolée, provocant un certain nombre de fractures dans l’édifice, empêchant les sortilèges et les mécanismes de défense de fonctionner normalement. À leur tour, les mains d’Elizabeth et d’Aleksander sont attirés de manière irrésistible pas les deux grandes fissures sur chaque pan de mur. À l’instant même ou leurs mains touche la pierre, une partie d’eux fusionne avec le mur, ils sont absorbés en partie par le trou dans la réalité. Une douleur qui transcende la chair, le métal et l’âme. Une douleur inimaginable qui se propage dans le reste de leur membre déjà endommagé qui disparait peu à peu pour clôturer les deux failles.

Tout le monde sort de la transe en même temps, propulser à quelques mètres par une nouvelle onde de choc, une fois le processus terminé.

Les yeux des statues d’Aslcéros s’illuminent du même bleu que celui des goules, du même bleu que la brume quand elle a clignoté dans l’espace et le temps.

L’onde de choc dissipe le brouillard, mais il en reste sur les bords du cimetière, bloquer entre le souffle et la végétation, un dôme vide. Mais impossible de voir l'extérieur ou l'extérieur, de voir ce qu'il se passe. . La végétation, à nouveau sous contrôle des sortilèges d’Ascléros s’attaque aux véritables ennemies, les forces du nécromancien.

Celles-ci sont maintenant visibles pour tous ceux dans le cimetière, des Sentinelles Décaties à pertes de vue, certaines sont des Sentinelles Prétoriennes. Suivie de près par les goules qui sortent de terres toutes en même temps. Les lianes comme des serpents s’enroulent contre les squelettes, empêchant autant que possible leur mouvement, mais n’arrive qu'à les ralentir.

Une nouvelle onde de choc se propage, celle-ci est emplie d’une douce chaleur qui traverse tout ce qu’elle passe. Les goules éveillées s’arrêtent. Le peu de brouillard clignote une nouvelle fois, et leurs yeux changent du jaune au bleu. Les goules s’attaquent aux Sentinelles Décaties, ralenti par la végétation. Un champ de bataille d’une grande violence et à grande échelle apparait en quelques minutes.

Chaque héro au sol se voit offrir une main tendue pour se relever.

Face à Harmonie, Tera.
Face à Yvana, Solen.
Face à Elizabeth, son père.
Face à Aleksander, Gemini.

Que faire ? Ce sont des goules, mais elles ne sont pas agressives comme celles aux yeux jaunes. La vision d’Ascléros vous montrait que ce mécanisme est fait pour contenir l’esprit et l’âme d’une goule dans son corps, ce qui l’empêche de pourrir et lui redonne contrôle sur son corps. Malgré tout, cet effet n’est pas infini et est limité à la zone du cimetière.

Au centre du cimetière, vous le voyez. Le nécromancien, entouré de sa garde personnel de Chevaliers de la Destinée, non ce sont des Chevaliers de la Fin. Sa présence corrompt et réduit en poussière les plantes, le sol et les pierres autours de lui. Il prépare une nouvelle incantation, une nouvelle invocation. La même ombre que précédemment se portage en partant de celle du Nécromancien, de nouvelles marques apparaissent lentement.  

Les marques vont invoquer des Chevaliers de la destinée en grand nombre, s’il y arrive, Portalia est perdue.  

Le temps vous est compté, l’invocation principale du nécromancien semble endiguer pour un temps, mais un champ de bataille et de mort se trouve entre vous et lui. Que faire ?

Ma tête bourdonne, je ne comprends pas vraiment ce qu’il vient de se passer. J’ai eu la sensation d’être projetée en arrière après avoir vu une image comme si… Comme si on essayait de me dire quelque chose. Mais quoi ? Ce cimetière… Est-ce qu’il serait protégé ? Est-ce pour ça que les… Que les goules… Elles parviennent parfois à recouvrer leur humanité ?

J’essaie vainement d’évacuer mes pensées brumeuses. Un instant, prise de panique, je me mets à chercher Gustave, puis, je me rends compte que pendant tout ce temps il s’est agrippé à moi comme si j’étais le dernier rempart avant sa fin. Alors, je me relève, aidée par une main.

Mes neurones prennent un temps infini à connecter les informations. Avant même que je ne comprenne qui se tient devant moi, face à moi, avec ce large sourire avenant, les larmes jaillissent toutes seules de mes yeux.
So… Solen… ? Tu… Tu es…
Il est mort dans tes bras, Yva. Ce n’est qu’une goule, comme tant d’autres.
Mes jambes flageolent, je suis à deux doigts de tomber, j’ai le souffle coupé. Et si… Est-ce que… Non, je ne devrais quand même pas… Quand même pas le tuer ? Pas après l’avoir laissé mourir une première fois, impuissante comme j’étais ?
Regarde ses yeux, Yva. Il est de ton côté, pour le moment.

J’ouvre la bouche, mais aucun son ne parvient à en sortir. J’ai pourtant tant de choses à lui dire ! Que j’ai retrouvé sa bien aimée, qu’elle est saine et sauve, son enfant aussi, que je m’en veux, tellement, tellement de n’avoir pas pu le sauver. Mais tous ces mots meurent dans ma gorge. Le désespoir m’envahit.
Comme s’il lisait dans mes pensées, Solen hoche la tête de haut en bas.
− Je sais, dit-il simplement.

J’arrive péniblement à esquisser un sourire, un sourire aussi creux et détruit que la vie de famille de Solen et Marylise. Ma poitrine se tord, se compresse, s’ouvre en deux.
Il faut te reprendre, Yva, parce qu’on a encore besoin de toi ici.
Gustave aussi, manifestement, est capable de lire dans mes pensées, car il appuie ma conscience d’un mouvement du bras pour pointer les ennemis, toujours plus nombreux.

Je rassemble mon courage, et enfin, je m’autorise à regarder Solen en face.
Tu es… Tu es avec moi ?
C’est à mon tour de désigner nos adversaires. Solen opine du chef, un demi-sourire décharné le défigurant.
Je détourne alors le regard pour voir où en sont mes compagnons. Mais l’horreur n’est pas finie.

Face à Harmonie, Tera. Tera, que j’espérais si fort encore en vie. Tera, qui m’a appris à m’acclimater ici, qui m’a montré le centre d’entraînement, qui m’a invitée chez elle. La première amie à m’avoir tendu la main. Tera et ses remarques bourrues, et son sourire espiègle, et ses manières si proches de celles de ma tata. Tera et son rire, sa hache.
La boule se forme à nouveau dans ma gorge. J’ai envie de crier, de hurler à la mort, à l’injustice. A quoi bon se lier si c’est pour voir ses amis mourir ?
Yva, c’était toi qui voulais être utile pendant la guerre. C’est ça, la guerre.
Encore une fois, la réalité me rattrape d’une gifle singlante.

Plus loin, en face d’Aleksander, il y a Gemini. Je ne la connaissais pas, mais l’image de sa mort s’invite à nouveau dans mon esprit. On n’oublie pas cette violence, le tribunal, cette lance qui la transperce de part en part, la terreur que j’ai ressentie à l’idée de perdre Elim ce jour-là, où que l’inquisition ne se fasse trop curieuse à son égard. On oublie pas une femme qui s’est fait transpercer face à nous, sans que nous n’ayons rien pu faire.

Je n’ai rien pu faire pour toutes ces personnes qui sont en ce moment à nos côtés.
Il est de mon devoir de faire quelques choses pour elles maintenant.

Mes membres retrouvent leur mobilité, la boule de panique dans ma gorge se transforme en haine.

J’encoche quatre flèches. Une pour chacune des goules qui s’est relevée pour nous prêter main forte.
Et je tire.*
Pourtant, seules deux d’entre elles touchent nos ennemis, les autres partent se perdre dans les buissons et les réminiscences de la brume.
La colère n’est pas toujours bonne conseillère.


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* Yva a utilisé son pouvoir évolutif. Conformément à sa FT : ses deux premières flèches touchent, la troisième à 90 % de chances de toucher (j’ai tiré 91 au dé, dommage), et la seconde 60 % de chances (et j’ai tiré 71, raté encore).

Mon esprit se perd et mon corps ne m'obéit plus, je regarde mes actions se dérouler comme un simple spectateur. Je ne remarque presque pas que c’est une nouvelle force qui m’attire vers le mausolée, ce n’est que lorsque mes os effleure la pierre que tout me revient. La douleur, les souvenirs, les émotions, tout sauf le contrôle. Les restes de mon bras s’effilochent, le solide devient liquide et mes cellules m’échappent. Tout mon avant-bras disparait pour fusionner avec le mur et reboucher la faille. Le processus ne prend que quelques secondes qui paraissent une éternité dans les méandres infinis de la douleur qui parcourt jusqu'à mon âme. Moi qui avais fi du côté négatifs de ses informations, elles ont fini par me rattraper, mon corps brûle, le sang de mes veines bout, mes nerfs sont tous en feu, mon cerveau va exploser. Puis plus rien. Je suis éjecté comme une vielle chaussette un peu plus loin sans ménagement. Mes yeux se ferment sous le choc.
 
Un vacarme assourdissant bourdonne dans mes oreilles pendant ce léger temps de répit. Un combat ? Non, plusieurs, on dirait presque deux armées qui se battent.
           
« On se réveille la belle au bois dormant ! On a un combat sur les bras ! »

Impossible, cette voix, encore une entité comme l'épouvantail ?! Une information froide et rapide sous la forme d’une pierre vient finir de me persuader de sortir de cet état comateux.

« Aie, mais t’es dingue ? » Tout en frottant mon front douloureux.

« On peut même dire que j’ai perdu la tête… ! Ha Ha Ha ! »

Mes yeux s’ouvrent sur la main tendue d’une Gemini aux yeux d’un bleu que je finis par bien connaitre. Je l’attrape et me remets sur pied, toujours incertain que mes sens ne me jouent pas un nouveau tour.

« C’est vraiment toi ? »

Question légitime, entre mes cauchemars, l’épouvantail et les hallucinations dus à un fonctionnement chaotique de mon cerveau récemment. Ma main solitaire, hésitante, s’approche de son visage. Elle l’attrape d’un geste assuré et la recueille au creux des siennes. Une chaleur éthérée, mais étrangement familière, se répand en moi par vague. Elle sourit sincèrement.

« C’est vraiment moi. »

Les émotions que j’avais enterrées sortent de terre comme tout le monde dans se foutu cimetière. Un flot erratique de sentiments inonde mon cerveau, la surprise de la revoir, la joie d’entendre sa voix, la tristesse de la situation, mais la culpabilité prend rapidement le dessus.

« Je suis désolé… Désolé de ne pas être venu plus tôt. Désolé de ne pas avoir trouvé qui t'a fait ça. Désolé de ne pas avoir réussi à l’empêcher. Désolé pour tout… »

Mes mots se perdent dans ma gorge. J’ai du mal à parler et mes yeux s’emplissent d’une brume involontaire. J’ai échoué et mon corps me le fait comprendre.

Une vive douleur à l’abdomen me fait me pencher en avant et un coup au menton fait tomber ce qu’il reste des larmes de mes yeux. Un coup de coude suivi d’un uppercut de Gemini.

« Arrête tes conneries prétentieuses ! Ce n'est pas à toi de faire tout ça, tu n’es pas là pour sauver le monde. Ce n’est pas toi qui t’es foutue dans la merde, ce sont mes choix et mes actions qui m’ont menées là où je suis maintenant. Alors arrête de tout faire tourner autour de toi. Réfléchi un peu plus au présent et laisse le passé où il est. Sans m’oublier bien sûr, je suis inoubliable ! Mais tu dois changer, tu ne peux pas rester au même endroit où tu finiras en arrière. Le reste du monde avance et il ne t’attend pas. C’est ironique sachant que c’est toi qui es le plus apte aux changements. »  

Elle a toujours été très intelligente, mais je suis éternellement choqué quand elle me sort des remarques aussi juste. J’ai l’impression de me prendre un deuxième coup dans le ventre. Je n’arrive qu'à bredouiller quelques mots.

« Je… Je… »

Elle lève les bras au ciel dans un mouvement clair d’exaspération, ses couettes voles sous l’impact, avant que ses mains ne se posent sur ses hanches. Un air inquisiteur sur le visage.

« Je ! Je ! Faut croire que certaine chose ne changerons jamais ! Garde ton cœur, idiot ! »

Elle place son poing délicatement sur mon torse, son regard dans le mien.

« Je ne sais pas si tu as remarqué, mais on est en plein milieu d’un champ de bataille, pendant une invasion, donc on a un peu quelques trucs à faire ! On doit commencer par ça ! »

Gemini se retourne et commence à fouiller au sol, après quelques secondes d’intense recherche et d’étonnement de ma part, elle lève un bras, mais pas le sien.

« Parfait, encore en assez bon état, tiens ! »

Un bras dépourvu de vêtement et en relativement bon état au vu de l’état décédé de son propriétaire.

« Qu’est-ce que tu veux que je foute avec… ça ? »

Un sourire malicieux dont elle seule a le secret se dessine sur son visage.

« Tu ne serais pas reconnaitre un Gatoruk, même si tu marchais dessus. Tais-toi et fait ce que je te dis, concentre-toi, fait le vide, ça ne devrait pas être dur. Utilise tes souvenirs et ton imagination, créé l’image mentale de ton bras manquant. Forge qui tu es, grave le dans ton essence et laisse le flot de la matière passé de la mort à la vie. »

J’ai juste envie de l’écouter, entendre ça voix, je fais ce qu’elle me demande sans vraiment savoir comment, chaque étape, chaque conseil, je le suis scrupuleusement, comme si en faisant ce qu’elle dit, j’arriverai à la faire rester un peu plus longtemps, ici, avec moi. Peut-être… Je ne sais pas, mais ces mots ont un effet. Les yeux fermés, je sens la bio masse du bras qu’elle m'a donné, je la… consume. Je désassemble d’un côté de mon être pour rassembler de l’autre. Mon bras se reforme peu à peu, os par os, muscle par muscle, cellule par cellule et la peau enveloppe le tout comme un paquet-cadeau.

« Comment à tu as su que… ? »

« Tu es capable de bien plus de chose que tu ne le crois, malgré tes grands airs, tu doutes énormément, surtout de toi. Tu fermes les yeux sur beaucoup de choses et tu n’as jamais été le plus observateur de nous deux. Il est temps. »

Un calme rare dans voix, peut être dû à son état. Mais en effet, il est temps.

« Les anciens nous ont apporté leur aide. Les goules aux yeux bleus vont nous aider. Allons péter la gueule au nécromancien pour Portalia, pour eux, pour nous ! »

« Tiens voilà miss lapinou ! »

Bon sang, j’ai réussi à avoir ce satané squelette mais à quel prix ? Il va me falloir une nouvelle armure...Celle-ci a bien morflée. Entre la perte d’un bras entier et le trou dans la cuisse on ne pouvait pas dire que je pouvais la garder avec moi. Pas devant les enfants, le but n’était pas de les effrayer. Il me faudrait trouver une nouvelle armure après tout cela si je survivais évidemment. Mais est ce vraiment le type de question à poser pour un spectre de ma condition ? En tout cas, il semblait que ce n’était pas fini et que ça empirait même.

Je voyais une marque jaune non loin qui scintillait tandis que des flèches par dizaines faisaient en ballet pour rejoindre le centre du cimetière ? En tout cas un point du cimetière situé à ma droite. Tant que je n’entendais pas de cri de douleur j’imagine que c’est bon signe ? Ce que je vois sortir de la marque jaune ne me donne clairement pas envie. Si cela ne tenait qu’à moi certainement que j’aurais pris les jambes à mon cou, mais ici, ce n’était pas question que de moi, il y avait des gens qui comptaient sur moi dans mon équipe, des gens qui attendaient notre victoire en dehors du cimetière, et aussi et surtout les enfants de l’orphelinat attendaient mon retour victorieux. Hors de question de se défiler. Je m’étais préparée pour cela, même si je me rendais compte que je n’étais peut-être pas encore assez prête cela dit…

Je me sens finalement comme attirée irrésistiblement vers un édifice qui était en partie fracturé. Mon corps ne me répond plus, moi un spectre, je n’étais plus maîtresse de mon enveloppe comme de mon corps. Quand la main restante de mon armure toucha la pierre je sentais une rude douleur me transpercée de part en part comme des millions d’aiguilles transperçant chaque centimètre de peau. Je hurlais à m’en défaire la mâchoire si cela était possible tandis qu’une nouvelle partie de moi refermait la brèche…

Des traces noires s’écoulaient sur mon armure restante. Sueur ou sang ? Je n’aurais su dire, mais elles résumaient bien ma douleur. C’était comme si une partie de mon essence de spectre s’était écoulée de moi. A peine la faille refermée que j’étais propulsée de nouveau plus loin dans une onde de choc violente mais bien moins douloureuse que le phénomène précédent. Je me relève tant bien que mal appuyant ma tête au sol pour relever mes miches. Pas facile quand on a plus de bras...Il semblait qu’une force était avec nous pour combattre notre ennemi et ce n’était pas de trop vu comment ça partait en cacahuète. Je regardais au sol où j’étais et vis l’armure d’un soldat traqueur qu’avait dû l’exterminer un autre de mes camarades. Son armure était en bon état, plus que la mienne. Je n’en réfléchis pas deux fois n’ayant pas vraiment le temps de réfléchir cent ans à ce que je faisais.

Je soufflais doucement et appliquais des runes sur l’armure avant de transvaser mon essence à l’intérieur de celle-ci. Ma précédente armure s’effondra tandis que je prenais place dans l’armure du soldat traqueur. Cependant il n‘y avait plus de casque on pouvait donc voir avec clarté mon essence de spectre et ce pour la première fois. Je ne m’étais jamais montré aussi clairement, mais aujourd’hui il y avait clairement d’autres priorités. En tout cas, on pouvait voir mon essence ayant la forme d’une tête de femme et parcourut de flammes bleues.

J’allais me relever quand une main tendue m’apporta son aide et quand je relevais les yeux je fus interdite face à la vision que j’avais face à moi…

Pa...Papa… ?

Tu sembles en pleine forme ma fille à quelques détails près cela dit...

J’eus un petit rire trouvant le moment surréaliste, mais je ne semblais pas être la seule à le vivre chacun de mes compagnons semblant eux aussi avoir un être cher disparus face à eux.

Ton sens de l’humour reste toujours autant à désirer père.

Papa ça sonnait mieux que père. Enfin bon, relève-toi mon enfant. Il n’est plus l’heure de faire la sieste. Tu as un ennemi à abattre, et je vais t’aider.

Ah oui ? Et je peux savoir comment ? Parce que dans notre monde la guerre ce n’était pas vraiment au rendez-vous...

Il me regarde en rigolant.

Je ferais ce que je peux c’est-à-dire pas grand-chose. Je leur cracherais sûrement des pépins à la tête à ces malotrus pour avoir fait du mal à ma petite fille.

J’éclates de rire cette fois.

J’imagines que cela fera toujours une distraction pour vaincre l’ennemi.

Je prends sa main et me relève faisant rapidement deux à trois tête de plus que lui, une pastèque de mon monde n’étant pas bien grande malgré qu’elle soit anthropomorphe.

D’ailleurs père...vous avez vaincu la malédiction... ?

Il sourit.

Oui en effet mon enfant. Et nous sommes morts de tristesse ta mère et moi de t’avoir perdu. Mais ne t’en fais pas te voir aujourd’hui me permet de savoir que tu vas bien et je le rapporterais à ta mère. Nous allons pouvoir reposer en paix à présent.

Des larmes spectrales coulent sur mes joues tandis que je m’agenouille pour prendre mon père dans les bras bien que le temps nous soit compté.

Je suis tellement désolée...

Mon père me consola tendrement.

Tu n’as rien fait de mal mon enfant. Et à présent d’autres ont besoin de toi ici. Protège ses enfants et les habitants de cette ville. C’est ici ton chez toi à présent.

Je me relève une lueur bleutée bien plus forte de détermination dans mon regard.

Tu as raison il est temps d’en finir avec cette saleté qui nous fait tourner en bourrique.

J’entendais déjà distinctement Harmonie qui faisait un appel aux armes. Il semblerait que nous avions eut droit chacun à notre goule aux yeux bleutés. Je me demandais sur qui chacun des autres étaient tombés. J’imagines que je le saurais tôt ou tard. En attendant, moi et mon paternel on s’élançait déjà vers la voix d’Harmonie afin de se rapprocher du groupe au mieux et de défaire des sentinelles en chemin. Certains nous bloquèrent la route, mais entre les pépins dans la tronche et moi en mode bulldozer on arrivait à passer même sans les battre, se contentant de les déstabiliser assez pour se créer une brèche. Mon but était de me regrouper avec les autres à l’heure actuelle pas de tabasser du squelette. Celui-ci viendrait en second.

Dernière édition par Elizabeth DelaVigne le Dim 16 Juil - 19:01, édité 1 fois

Des retrouvailles inattendues, des duos improbables, une menace qui s'élève et le temps qui manque. Chaque recoin du cimetière est empli de combat entre goules et Sentinelles décaties, le vacarme du combat résonne puissamment dans l’air. Le nécromancien entouré de sa garde personnelle de Chevalier de la fin se trouve au centre du cimetière. Des goules se jettent à leur encontre, mais ils se brisent contre cette formidable force comme l'eau sur les rochers. Même la végétation qui aide les goules semble hésitante à s’approcher dans le périmètre de ses mastodontes de métal et leur chef de l’ombre. Autour d’eux, le sol devient cendre, les plantes meurent, la pierre devient poussière.  Le nécromancien psalmodie, sa voix désincarnée résonne dans l’air, dans le néant, dans l’esprit de tous. Aucun mot n’est compris, mais la peur se répand dans le cœur des vivants. Le temps manque.

Pendant ses courtes retrouvailles, la végétation s'est propagée et semble vous faire un passage du mausolée au nécromancien.

Le nécromancien est entouré de quatre Chevaliers de la fin, son incantation ne doit pas arriver à son terme ou le peu de l’équilibre des forces volera en éclat. Le cimetière sera perdu, le Quartier Nord brulera (encore), la place des portails tombera. Si la place tombe, tout est perdu, vous le savez, une force de cette ampleur réduira Portalia en cendre. Vous êtes ce qui sépare le mal, la mort et la fin, de votre monde. Le dernier rempart entre l’enfer et votre foyer.

Une onde de choc part du centre du cimetière et ses mots résonnent aussi clairs que du cristal dans vos têtes :

Il n’y a pas de vie dans le néant, seulement la mort.


Pendant tout le combat, chacun a le contrôle sur son binôme (qui est rang Or 5 étoiles). Le combat contre les Chevaliers de la fin et le Nécromancien est considéré comme un combat ou la puissance de votre équipe égale tout juste 75 % du groupe ennemie (combat très difficile).

Harmonie a raison : je n’ai plus le temps pour le sentimentalisme. Je regarde Solen du coin de l’œil, et il hoche la tête. On est prêts. Je me sens ragaillardie par une force nouvelle, sûrement celle de voir mes amis, mes connaissances, unies, debout, prêtes à se battre pour la paix des âmes, pour Portalia.

Le temps des discours est révolu. Alors que Tera et Harmonie s’occupent d’un premier chevalier en armure de plaques, je me dresse en face d’un deuxième, qui ne m’a pas vue arriver, aidée par mon masque de Scalefang. Gustave se tient dans mes cheveux, aussi alerte que moi, tandis que Solen a ramassé une arme qui ressemble à une kopesh, et fonce sur notre ennemi.
− Je me charge de l’occuper, vise entre les armures !
Solen s’élance avec hargne, mais le chevalier intercepte son attaque, comme s’il avait déjà su que mon ami fonçait sur lui.
Viser entre les armures, viser entre les armures… Il en a des bonnes, lui…
J’ai beau me mouvoir le plus vite possible et scruter mon adversaire, je ne vois aucun point faible où l’une de mes flèches pourrait faire mouche. Gustave s’agite sur mon épaule : le chevalier vient de toucher Solen à l’épaule. Il faut que je réagisse, tout de suite.

Mais comment le toucher ?
Empêche-le de bouger !!!
Mais… Mais oui ! D’un geste vif, je sors de ma besace mon piège paralysant et le lance aux pieds du chevalier, juste à temps pour stopper en l’air son bras tenant son épée lourde face à un Solen acculé.

Le geste du chevalier se fige, et les lueurs dans ses yeux se font plus inquiétantes encore, peut-être même un peu étonnées. Cette posture, bras levés, me laisse entre-voir une jointure au niveau du coude gauche de mon ennemi, et je sais pouvoir l’atteindre.
Sans tergiverser plus en amont, je tire une volée de quatre flèches.*

Chacune d'entre elles fait mouche, et la dernière arrache un lambeau de chair putréfiée sur son passage. Le bras du chevalier, n'étant plus retenu que par un morceau d'os à moitié rongé, s'affaisse, et avec lui, l'arme du chevalier tombe au sol. Le membre supérieur du mort pendouille dans le vide, désarticulé, à deux doigts de tomber. Solen pousse un cri de victoire et, d'un geste rapide et précis, utilise la lame de sa kopesh comme levier pour faire tomber l'armure qu'il reste sur le morceau de bras. Puis, galvanisé par cette réussite, il parvient à insérer sa lame entre l'armure du torse et la chair en décomposition du mort et, avec un craquement sinistre, l'enfonce de toutes ses forces. Le chevalier vacille, et avec lui, Solen se retrouve embarqué en arrière.

Ni une, ni deux, Gustave saute de mon épaule, court vers mon ami et se poste sur lui pour lui envoyer une vague d'énergie positive afin de contrecarrer la magie nécrotique qui s'échappe de l'armure infusée du chevalier. Je vois Solen en proie à un dilemme intérieur, auquel je décide de mettre fin.

D'un bond, je me retrouve debout à côté de Solen et du chevalier paralysés, bloqués au sol, comme statufiés. J'arrache un morceau de ma tunique pour entourer mes deux mains avec et entreprends d'enlever au chevalier son casque.
La magie du mort me grignote le bras droit, mal protégé, mais je n'en ai que faire.
Malheureusement, je ne suis pas une essence rouge, et, alors que je pensais mon entreprise sur le point de faillir en sentant l'effet du piège paralysant s'estomper, Solen se redresse d'un bond, en tirant sur sa kopesh, ce qui fait valser le plastron du chevalier, puis hurle de rage en plantant son arme dans son cœur. Le heaume du mort n'étant plus retenu par le métal de l'armure sur le torse du chevalier, celui-ci cède à son tour alors que je tire de toutes mes forces.
Haletante, je plante une flèche dans le crâne à moitié mou de mon attaquant, alors que celui-ci recommence à lever son bras valide.

Un coup au cœur, un coup à la tête : c'en est fini du chevalier, et la lueur dans ses yeux s'éteint enfin. Solen se redresse, tandis que je laisse tomber au sol le tissu qui bandait mes mains.
La poitrine de mon ami et mes doigts à la main droite ont subi le même sort à cause de la magie qui se dégageait du mort : ils sont tous les deux noircis, gangrénés.

Solen me sourit néanmoins et rajuste sa veste. Je lui rends son sourire en refermant ma main noircie en un poing victorieux. Nous n'en avons pas terminé.



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* Dé de RP lancé. Conformément à la FT, les quatre flèches touchent.

Dernière édition par Yvana T. Sturdlewe le Dim 2 Juil - 22:36, édité 3 fois