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Hypanatoi Konostinos
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Il devait tenir. Pas lui. Pas Hypanatoi. Tenir était pour lui normal. C’était ce qu’il faisait. Il patientait, et endurait, et à la fin, quand tout autour de lui s’écroulait, il restait debout, un cri de défi aux lèvres et la colère au cœur. Cela était normal. Il pouvait aisément ignorer le carreau qui avait transpercé son armure et déchiré le haut de son bras. Il pouvait rester debout, malgré le coup de massue que l’élémentaire avait déchainé sur son échine. Il pouvait serrer les dents, et les empêcher de claquer ; l’emprise qu’étendait sur son corps le sortilège de glace déchainé par le mage qu’il avait occis était faible. Cela était facile. Cela était ce pourquoi il était né. Pourquoi il avait été prévu, avant même sa naissance, ou celle de ses parents, et de leurs parents avant eux. Mais Derek n’était pas comme lui. Le soutenant d’un bras qu’il voulait rester solide, il trainait avec lui le corps brisé de son camarade, s’appuyant sur sa lance comme sur un bâton de pèlerin. Ses yeux avaient été mutilés, et ils l’avaient été parce que son camarade avait voulu l’aider dans l’accomplissement de sa vengeance et la recherche de la justice. Il ne le regrettait pas : son camarade était le premier individu de Portalia capable de faire preuve d’autant de détermination et de fidélité. Il avait été blessé au combat, et cela n'était guère étonnant. Les luttes armées demandaient nécessairement de lourds sacrifices.

Cela ne voulait pas dire qu’il comptait l’accepter. Il connaissait dans les quartiers nord l’adresse d’un docteur dont il s’était attaché les services. Il l’avait fait d’abord car il ne faisait aucunement confiance aux soigneurs de la guilde, et ensuite parce qu’il n’avait pas été difficile d’anticiper ce genre d’éventualité. Ses relations avec la cité avaient toujours été destinées à se sublimer en un conflit ouvert, et la véritable question avait été de savoir quand, et comment. La réponse sonnait comme un glas moqueur : il n’était pas celui qui avait besoin des services du mage-soigneur. En passant par des chemins détournés et en empruntant le passage dérobé qu’avait privilégié la cible de leur dernière attaque, ils avaient pu éviter le contretemps qu’aurait immanquablement représenté soit la garde de l’endroit, soit les contingents subséquents de bandits lancés à leurs trousses. Ils n’avaient pas le temps pour ce genre de distraction. Et maintenant qu’ils émergeaient dans les rues étroites et puantes des bouges de la ville, qu’Hypanatoi écartait en aboyant ou en repoussant les quelques badauds qui n’avaient pas la présence d’esprit de libérer le chemin d’eux-mêmes, il savait qu’ils touchaient au but.

« Tu vas rester droit. Tu vas rester solide. Ce médecin va guérir tes yeux. »

Il avait confiance en Elim. Plus en ses capacités qu’en son bon jugement. Le pauvre garçon ne brillait pas par l’agilité de son esprit, mais il le savait au moins être dévoué. Le cas échéant, il n’aurait aucun scrupule à obtenir de lui ce qu’il voulait par le moyen le plus expédient. Il doutait franchement de devoir en arriver là, mais tout de même. Il devait bien se l’avouer, la colère qu’il avait compressée et refroidie, qu’il avait répandue dans ses entrailles comme un sel froid et gros, cette colère gonflait de nouveau. Peut-être aurait-il pu éviter à son phyleï cette blessure. Peut-être aurait-il pu leur épargner ces complications. Ils devraient reprendre leur chasse, bientôt. Ils n’avaient pas réellement le temps de s’embarrasser d’un temps de repos et de récupération, et il n’insulterait plus son camarade en lui demandant de reconfirmer sa détermination à le suivre. Il avait versé son sang pour lui, et consentit à un sacrifice lourd. Cela valait pour quelque chose.

C’était à lui, maintenant, de lui montrer exactement ce que cette chose était. Il se promit intérieurement de mettre à ses pieds les têtes tranchées de leurs adversaires. Il avait aussi remarqué que son camarade semblait avoir de la compassion pour les victimes des trafiquants. Il n’était pas certain de pouvoir comprendre : Kemat était quelque chose pour lui ; elles, non. Mais si c’était différent pour son frère d’armes, cela lui suffisait. Il s’assurerait qu’elles ne souffrent plus. Il se ferait le protecteur des butins de guerre. Le libérateur des esclaves. L’idée saugrenue fut presque suffisante pour le faire sourire.

Ils finirent par arriver devant la bâtisse qui servait d’officine à l’homme-bête. Ne prenant pas la peine de frapper, il poussa la porte du pied, et prit rapidement la mesure des lieux. Une vieille femme y attendait son tour. Hypanatoi le regarda, et d’entre ses dents serrées siffla un ordre :

« Dehors. »

Celle-ci comprit ce que voulait dire l’injonction, et choisit sagement de ne pas ignorer l’avertissement. Avec une célérité surprenante au vu de son âge avancé, elle quitta les lieux. Hypanatoi prit une grande inspiration, et sa voix fit trembler la bâtisse, claquant comme un coup de tonnerre :

« Médecin ! J’ai urgemment besoin de tes services ! Viens à moi, maintenant ! »

Il ne savait pas où ce dernier était, et il n’était pas d’humeur à ventiler pièce par pièce son rez-de-chaussée. Il entendait le convoquer, et espérait sincèrement que ce dernier allait avoir la présence d’esprit de répondre favorablement à son invocation. Hypanatoi avait quand son humeur était bonne une tolérance naturellement peu élevée pour les fantaisies du bas-peuple. Son humeur du moment était exécrable, et il savait qu’il risquait à tout de même de perdre le contrôle. Dans son esprit se bousculaient déjà les visions aveugles de sa revanche prochaine, et des myriades de tourments qu’il réservait aux bourreaux de Derek. Cela avait été jusqu’à présent une affaire d’honneur. Quelque chose de juste et de nécessaire, mais de somme toute relativement impersonnel. A cette dimension venait de s’ajouter celle de l’affect. Blesser Derek, c’était le blesser lui.
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Derek Ravencross
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Je me sentais si mal à l’heure actuelle. Ce n’était pas une question de mal être physique non, c’était une question de mal être d’ordre psychologique. J’avais voulu aider Hypanatoï, mon phyleï, dans sa quête de vengeance et de justice pour ce qui avait été fait et commis envers Kemat. Mais je n’avais fait que le gêné dans cette quête. J’avais même mis à mal son propre corps. Il avait été au-delà du danger. Il avait exterminé tous les obstacles restant pour me protéger, mais n’avait pas un seul moment penser à son bienêtre. Non, il avait vaincu chacun des ennemis lui faisant face pour me sauver et m’aider à récupérer de la blessure au combien douloureuse que j’avais subis. Mais ma fierté et mon égo, mon honneur était bien plus entaché que ma simple vision. Je me sentais comme un boulet. J’avais été inutile, et j’avais failli à mon devoir alors qu’Hypanatoï avait toute confiance en moi. Je n’avais pas su être à la hauteur de ses attentes. Et recouvrer la vue pour voir sa déception était une de mes plus grandes craintes à l’heure actuelle. Je ne voulais pas voir de pitié non plus. Je craignais de ressentir une quelconque expression de ces sentiments chez lui.

Sûrement qu’il ne souhaiterait plus de mon aide et il aurait bien raison. Je le ralentissais clairement. Sans moi il aurait surement déjà atteint la tête pensante du Traffic et l’aurait décapité d’un geste assuré et puissant comme il le faisait toujours. Je l’admirais beaucoup pour l’homme plein de convictions qu’il était. Tout le monde n’était pas de cet avis certes, mais la majorité des gens ne le voyait que comme un monstre sans même essayer de se mettre à sa place une seule seconde. Quelque part c’était aussi compréhensible, il n’était pas comme tout le monde, il était plus proche d’un dieu qu’un simple être humain. En tout cas, ces capacités impressionnantes et sa prestance le faisait clairement ressentir.

Mon ami avait la gentillesse et la patience de m’amener à un docteur après ce fiasco. Devrais je vraiment recouvrer la vue ? Ne serait-ce pas ma punition pour avoir été incompétent ? De mon de point de vue, très clairement que si, mais je doutais qu’Hypa pense la même chose et le médecin serait sûrement de son avis. Il ne m’amènerait pas là-bas s’il ne voulait pas que je sois soigné. Mais en même temps, voulait il juste que je recouvre la vue, pour pouvoir m’achever par la suite dans mon meilleur état ? Cela n’avait pas de sens. Mon esprit faisait n’importe quoi. J’étais parti beaucoup trop loin. Hypa n’était pas le monstre auquel tout le monde pensait, il ne me ferait pas ça. Pas alors qu’il avait risqué sa vie et sa quête de vengeance pour moi. Il tenait à moi et pour lui je n’avais pas à mourir aussi peu dignement. Mais pourrait-il vraiment avoir confiance en moi après ce qu’il venait de se passer ? N’allait il pas vouloir me laisser de côté comme un agneau blessé ?

Hypa me rassurait me demandant de rester droit et solide, que le médecin qu’on allait voire guérirait mes yeux.

Qui va guérir la trahison à ton égard ? J’ai failli. Je n’ai pas réussi ma mission d’abattre les deux mages. Tu comptais sur moi et je t’ai déçu...

Dans ma tête, c’était mort de continuer à suivre Hypanatoï. Pour moi, il allait me laisser avec le médecin et repartir. On ne continuerait pas la vendetta en tout cas pas ensemble parce qu’il me mettrait de côté. Je ne pensais pas qu’il était plus dans l’optique inverse et mon esprit n’imaginait absolument pas cet état de fait. Pourtant, c’était plutôt logique en soi de » mon phyleï me veuille en pleine forme pour continuer ensemble. Il ne prendrait pas la peine de m’accompagner jusque-là, ni de m’aider à aller mieux s’il voulait vraiment se débarrasser de moi. Mon esprit était cependant trop focalisé sur ma faiblesse et ma la loyauté indéfectible que j’avais prouvé à Hypanatoï en allant jusqu’à perdre la vue pour l’aider dans son combat.

On finit par stopper notre course et j’entendis un fracas assez violent. Une porte dégondée ou pas loin avant que l’on avance dans une pièce qui sentait bizarrement. ? Une sorte d’odeur de chien mouillé peut-être un truc dans ce style en tout cas. Apparemment, on était arrivé dans le cabinet du docteur en question, mais ça ne devait pas être le plus salubre de tout Portalia. Enfin, bref, à l’heure actuelle je m’en fichais bien. J’entendis des pas précipités après l’injonction d’Hypa signe qu’il y avait des gens, mais je ne fis aucun commentaire. Je sentais sa colère froide et sourde au travers de son timbre de voix. Cela ne donnait pas vraiment envie de discuter. On se dit surtout qu’à la moindre incartade il va nous transpercer de sa lance…

Il invectiva rapidement le médecin de se pointer et je serais le médecin je ne trainerais pas la patte. Il semblait vraiment sur le point de craquer à tout instant. Je n’avais jamais vu encore Hypanatoï aussi furieux et pourtant je l’avais vu à de nombreuses occasions en tant que camarades à présent. Je l’avais vu en colère déjà mais il semblait que cette fois ci c’était encore différent. Et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi ni si j’avais un lien proche ou non avec cette colère.

S’il vous plait Monsieur le médecin, je perds beaucoup de sang.

C’était aussi pour faire comprendre l’urgence au médecin et également lui faire savoir qu’il ferait mieux de se dépêcher de se montrer s’il ne voulait pas que son officine soit ruinée. Hypanatoï n’irait pas s’encombrer de le chercher dans les différentes pièces, il allait casser chaque mur jusqu’à le trouve vu son état...J’avais envie de retrouver mes yeux et en même temps non. Je voulais rester comme ça car c’était ma punition, mais aussi parce que quelque part ça me rapprochait d’Hypa et de ce qu’il vivait. Mais en même temps, je n’avais pas son fabuleux sixième sens qui faisait en sorte qu’il puisse voir peut-être mieux qu’avec des yeux. Moi j’aurais Karter comme chien d’aveugle autant dire qu’il passerait sûrement plus son temps à me faire foncer dans des murs qu’à vraiment me guider…
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Elim
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Le bruit de la porte brutalement enfoncée fit sursauter le médecin, mais également le patient qui se débâtit inutilement, causant une profonde coupure sur son bras.
Là où cette officine aurait dut être un lieu de calme et de quiétude, tout le monde semblait passionné par le fait de la détruire pour son petit plaisir

-Ne bougez pas.

Dit le loup à l'homme qui observait l'hybride retirer un fragment de bois qui c'était logé dans son bras. Un accident agricole commun. Les houes qu'utilisaient les gens étaient souvent trop usées, et brisaient à la première pierre. Et quand bien même quelqu'un hurla dans la salle, le loup resta concentré sur sa tache.
Un patient en train d'être soigné avait la priorité sur le reste. C'était l'inconvénient de travailler seul... Des gens imbus d'eux même pensaient toujours avoir la préséance sur les autres.
Et malgré son grand calme, cela finissait par venir à bout de son sourire. Surtout pour une journée comme aujourd'hui. Epuisé par les dégâts d'un festival agricole, il n'avait cessé de courir partout. Entre ceux qui se plantaient une hache dans la jambe pendant un concours de coupe, ou ceux qui passaient la main sur une meule à aiguiser.
Sans cérémonie, le loup saisit l'esquille de bois avec une pince, la retirant d'un coup sec. Cela suffit à faire hurler l'homme. Mais en quelques instants de magie, ce dernier était sur pied, repartant avec un grand sourire.
Elim partit à sa suite, observant le duo qui se présentait à lui.  Même si se présenter était un terme un peu fort. Ils imposaient leur présent et dégageaient une aura qui laissa le loup de marbre.
Trop épuisé, il bailla en passant à côté de l'un des deux blessé, lui retorquant sans cérémonie.

-Je suis au courant, une bonne partie est sur mon carrelage.

Cela ne l'aida cependant pas à se dépêcher. Son premier soucis étant de fermer cette porte que les gens prenaient un malin plaisir à supplicier. Les gonds, à force d'être tordu manquaient de se décrocher et les planches qui en constituaient une bonne partie étaient la partie la plus changée de la maison.

-Encore heureux, vous ne l'avez pas arrachée, je n'ai pas les moyens de la remplacer...

Soupirant, il parvint à la refermer, se dirigeant vers le duo pour examiner leurs blessures. Ce n'était clairement pas joli. Entre l'aventurier qui fuyait littéralement sur le sol propre et Hypanatoï avec un carreau dans le bras...
C'était presque le début d'une mauvaise blague.

-Breffouille, pour les noms, je n'en connais qu'un, et pour le monsieur sans les yeux... enfin... celui pour qui ce n'est pas normal.

Une oreille levée, la queue gonflée d'énervement, le médecin attendit de savoir à qui il avait à faire avant de reprendre, un léger tic de son œil droit trahissant la fatigue accumulée. Cette dernière transformant le médecin souriant en chat caractériel.
Au vu des blessures, le plus faible des deux mourrait dans l'heure s'il n'intervenait pas.

-Bon, je vais prendre le plus blessé en premier, vous pouvez suivre si vous voulez.

Et son ton, bien que peu élevé ne suggérait pas de contestation. S'il se laissait faire en général, chez lui, et dans un moment d'intense fatigue, le loup était un autre genre d'individus.
Ramassant la ruine qu'était l'aventurier, il l'emmena jusqu'à la salle de consultation où il l'allongea sur sa table d'examen.

-Voyons ça...

Dit il doucement avant de lâcher un sifflement.
Quelques coups de dagues plus tard et le blessé était débarrassé de ses vêtements, exposant des plaies qui c'étaient déjà infectées. L'odeur était terrible et pour les sens du loup, c'était un discours qui valait une longue explication.
A certains endroit, la balafre laissait entrevoir les côtes et c'était sans compter le flot de sang qui venait teinter les linges qu'avait le loup à sa disposition.

-Et bien... C'était moins une... Vous vous êtes fait passer dessus par un Death Knight ? Non... La chose serait bien moins brouillonne et il y aurait au moins une nécrose. Là... C'est juste un idiot avec une lame en mauvais état...
Enfin... Rien d'incurable.

Examinant le reste du corps, il poussa un nouveau soupire. Les carreaux n'étaient pas de bonne facture non plus, et à les voir, le loup penchait sur un empoisonnement en plus d'une hémorragie.

-Bon vous voulez bien m'expliquer ce qui c'est passé ? Et non, ça sonne comme une question, mais ce n'en est pas une. Je ne sais pas si ces armes sont empoisonnées, ou si les carreaux sont rouillés.
J'ai besoin de savoir ce qui à fait ça pour le sauver

Dit il en coulant son regard vers le géant en furie derrière lui. Un récit plus ou moins fidèle l'aiderait à éviter à aggraver le cas de l'aventurier.
Les plaies apparentes étaient une chose, mais le médecin se devait de faire un peu mieux que cela. Sous chaque plaie pouvait se cacher une fracture, une hémorragie interne. Et si le soin par magie était une chose, il devait tout de même s'économiser pour le géant en armure derrière lui. Avec un peu de chance, le duo serait le dernier de la journée. Mais la chance n'était pas de son côté ces derniers temps.

-Pendant ce temps, Monsieur Derek, je vais soigner la plaie la plus grave, ensuite je m'occuperait des carreaux. Et on finira par vos yeux.
Vous allez probablement avoir mal pendant que je travaille. Mais si je ne nettoie pas tout avant de refermer avec mon essence, vous risquez de garder des morceaux de lame dans le torse.
Si vous sentez que cela fait trop mal, mordez la dedans.

Le loup sortit un petit tube en cuir qu'il plaça devant la bouche de son patient. La méthode était barbare, mais les anesthésiants étaient un luxe que le loup ne pouvait pas s'offrir. Et au vu de son patient, attendre qu'ils fassent effet aurait signé son arrêt de mort.
S'armant d'un chiffon propre, d'une bouteille de désinfectant et d'une pince, le loup commença à travailler

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Hypanatoi Konostinos
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Le monde était une chose curieuse. Hypanatoi avait déjà vu des montagnes s’effondrer, et participé parfois à cet anéantissement. Certaines de chair, mastodontes anciens et vénérables, et d’autre produits de l’accumulation de la roche et du temps. Il avait vu des gens mourir, se vider de leur énergie dans la poussière, et ces grands combattants, qui quelques heures avant s’étaient montrés indomptables et sans peur, s’étaient effondrés en sanglots. Avaient invoqué, en vain, le nom de leurs mères. Il avait vu toute l’horreur de la condition humaine, causée par une vérité simple : l’homme n’était pas bon pour l’homme. Et lui-même s’était plus souvent qu’à son tour incarné en une masse mauvaise et vicieuse de vengeance et de haine et de colère. Quand Derek serait remis sur pied, il se métamorphoserait de nouveau. Retrouverait son véritable aspect, et sa nature profonde. Tout cela, il le connaissait. Il l’acceptait. Cela ne le dérangeait pas, ou en tout cas plus. Mais le monde était une chose curieuse, et il sentit son cœur se serrer plus profondément que devant le plus répugnant massacre quand Derek lui répondit. Il lui expliqua avoir failli. Regretter. Être indigne. C’était des sentiments qu’il connaissait bien, qu’il avait longtemps porté en son sein, et qui parfois l’assaillaient encore, lorsque venait le soir et qu’il se retournait dans son lit, incapable de trouver le sommeil.

Derek Ravencross était meurtri, et plus durement que les douleurs de sa chair, son âme l’injuriait.

Il fallait lui parler. Là, maintenant, tout de suite. Trouver les mots justes, qui permettaient de soigner. Lui faire comprendre qu’il n’était en rien responsable de cela. Qu’il n’aurait voulu extraire personne d’autre de la fange de Portalia que lui, pour l’épauler dans sa quête. Que sa présence était à ses yeux le seul signe que les divins maîtres du destin veillaient encore sur lui. Qu’il n’était pas défaillant, mais le sauveur de sa vie, que sans lui il serait mort, guidé par une furie écumante et aveugle, brisé contre les remparts impies de ses ennemis. Qu’il lui devait sa vie. Pas seulement sa continuation, mais aussi la lumière qui perçait le noir de son exil, grisonnante et timide certes, mais qui seule pouvait dissiper les ténèbres de sa cécité. Il devait lui dire cela. Il devait lui faire comprendre. Il ouvrit la bouche. Aucun mot n’en sortit. Il ne savait pas faire ces choses. Il ne savait pas comment le dire sans paraître faible, sans briser le conditionnement qui était le sien. Son phyleï souffrait le martyr dans ses bras, et il était incapable de lui apporter le réconfort de quelques mots rassurants. Il serra la mâchoire. Ferma la bouche. La rouvrit. Et cette fois, il parla :

« Silence. Conserve tes forces, et écoute. Sans toi, je serais mort, là-bas, seul contre ces gens. Sans toi, mes yeux inutiles seraient restés impuissants pour déchiffrer les billets des bandits. Sans toi, j’aurais été capturé et réduit à la plus ignoble captivité, fracassé par les forces officielles de Portalia, qui se seraient empressées de masquer la corruption qui gangrène la cité. Je te le dis, et si tu as jamais été sincère quand tu m’as appelé [/i]phyleï[i], tu l’entendras : tu as frôlé la mort, par dévouement envers moi. Tu as dépassé tout ce que l’on pouvait attendre de toi. Je n’ai pour toi que de l’estime et de l’affection, Derek. Tu vas guérir, et nous chevaucherons la foudre elle-même pour éparpiller les fautifs. »

Il aurait voulu en dire plus. S’assurer que son camarade comprenne. Mais l’homme-bête qui devait lui servir de docteur l’interrompit. Il semblait maussade et fatigué, ce dont Hypanatoi n’avait cure. Il hésita un instant, quand il le vit se diriger vers la porte, à lui saisir le bras, et à lui hurler qu’il n’avait que faire de l’état de son foyer, déjà branlant. Qu’il puisse se préoccuper de l’état de ce dernier quand son camarade agonisait devant lui aurait en d’autres temps été suffisant pour qu’il le mette à mort. Mais il devait s’adapter ; ses choix étaient limités ; le temps pressait ; le futur allait décroissant. Il choisit à la place de ravaler autant sa salive que sa fierté, et de le laisser jacasser. Au moins ce dernier se montra-t-il ensuite coopératif, et après un rapide diagnostic, leur expliqua comment devait se dérouler la procédure. Une fois Derek installé sur le lit, il se préoccupa des évènements qui avaient amené à ce résultat. Le paragoï répondit, tentant de se faire aussi concis que possible :

« Nous avons été en conflit avec un groupe armé. Il est parfaitement possible que certaines de leurs armes aient été empoisonnées, bien que je ne ressente moi-même pas les effets d’une telle décoction en ce moment. Leurs armes n’avaient pas l’odeur de la rouille. Mon ami a été frappé par des carreaux, et des armes blanches classiques. Quant à moi, ce n’est rien que je peux endurer. Concentre-toi sur lui, médecin. »

La dernière phrase était tout autant un avertissement qu’une sommation. Un échec, dans cette situation, n’était pas une possibilité acceptable. Il resta malgré cela à quelques pas de la table d’opération. C’était un lieu de soin et de rémission, un territoire qui ne lui appartenait pas. Il ne pouvait pas le souiller de son aura, pas plus qu’il ne le faisait déjà. Il implora, pour la première fois depuis longtemps, les divins. Ce n’était pas une prière, une déclaration fière et bravache. C’était une supplique. Comme celle que lui avait adressée cette esclave pour la vie de son frère. Comme celle que lui avait adressé ce prêtre qui avait refusé les honneurs qu’Hypanatoi avait mérité. Comme celle de son ancien frère d’arme, lorsqu’il était venu le sortir des cachots dans lesquels il l’avait jeté. Il implora la rémission de son ami. Il implora la possibilité de l’aider à se venger et à obtenir justice. Et au creux de ces paroles murmurées et presque amorphes, il fit à ceux qui avaient déjà rejoint les cieux éternels une promesse solennelle. Un serment noir et dur.

Plus jamais. Pour toujours.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Dim 24 Juil - 12:45, édité 1 fois
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Derek Ravencross
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Je n’étais pas vraiment pour les actions d’Hypanatoï sur ce coup-là. Il détruisait un peu la maison d’un noble médecin quand même. Surtout que celui-ci ne me connaissait pas. Mais je n’osais pas intervenir pour autant, il faisait cela pour moi après tout donc, ça partait d’un bon sentiment. Il avait juste une manière bourrue bien à lui de faire les choses et de les imposer parfois. Certes, me soigner les yeux pouvait être à caractère assez urgent aussi il faut le dire. Entre ça et la grosse taillade au niveau du torse je perdais pas mal de sang mine de rien. La majorité étant épongée par mes habits. ? C’était mieux que ça ne tombe au sol et face des traces pour nous suivre. On n’avait pas besoin d’impliquer inutilement d’autres gens à cette quête de vendetta. Même si venir voir ce fameux médecin l’impliquait quand même.

Hypanatoï prit le temps de me parler et de m’ouvrir les yeux de sa sagesse. Je me sentais mal et pourtant il continuait à être là pour moi en tout temps comme un frère le ferait. Je m’interdisais de pleurer et de toute façon, cela me ferait sûrement mal vu ma plaie. Je ne voulais en plus pas me montrer vulnérable plus que je ne l’étais déjà, mais les mots de on ami me mirent du baume au cœur. Je ressentais encore de l’incompétence envers moi-même, mais je savais qu’Hypanatoï était sincère. Il ne me faisait pas me soigner pour me mettre à l’écart mais pour reprendre cette quête de vengeance avec moi, parce qu’il me voulait à ses côtés. Que je lui étais utile. J’esquissais un sourire face à ses paroles.

Merci Hypanatoï, je n’ai pas pour habitude de me sentir si vulnérable. Mais ce que tu viens de me dire me touche beaucoup. Tu as raison, il faut me remettre d’aplomb pour continuer ce que l’on a commencer.

J’étais vraiment heureux de savoir que seul l’estime et l’affection l’animait à mon égard. Venant de lui c’était précieux. Finalement, le médecin arriva à notre rencontre et me parut froid. Je comprenais sans mal le pourquoi du comment vu l’entrée fracassante de mon phyleï. Je ne m’en offusquais pas.

Désolé pour ça et pour la porte aussi.

Il fit savoir que sa porte n’allait pas trop mal. Qu’il n’avait les moyens de la changer et qu’il était content qu’elle n’ait pas été arraché avec le coup porté par Hypa sur celle-ci. Il referma celle-ci. J’entendis distinctement qu’elle grinçait. Sûrement que le coup de pied n’avait pas été très apprécié.

Je suis Derek Ravencross. C’est mon ami qui m’a amené ici, me disant que vous pourriez m’aider. Excusez nous pour l’entrée fracassante, mon ami est passablement énervé...Il est tard et vous devez être fatigué, mais pouvez-vous nous examiner tout de même ?

Je devais avouer ne pas être vraiment en mesure d’être cinglant ou quoique ce soit d’autres. J’étais juste épuisé. J’avais besoin de soin de toute urgence, c’était un fait. Sinon vu le sang que je perdais je ne tarderais pas à être totalement vidé et à tomber inanimé sur le carrelage. En plus de mon sang sur son carrelage il pourrait y avoir bientôt mon corps sur celui-ci et je doutais que le médecin ne soit d’accord avec ce constat. Je comprenais cependant, le fait qu’il veuille savoir un peu à qui il avait affaire avant d’officier.

Il décida finalement de s’occuper de moi en premier et me prit contre lui pour m’amener jusqu’à une table. Je la touchais de mes doigts afin de savoir comment elle était placée avant de m’y allonger pour lui faciliter la tâche. Le médecin en tout cas ne perdait pas de sa superbe. Je sentais qu’il n’était pas un grand gaillard quand il m’amenait à sa salle d’auscultation, mais son essence semblait aussi forte que les nôtres. J e souriais à l’idée que quelques personnes arrivaient à garder leur calme et leur verve face à Hypanatoï malgré sa façon souvent bourrue de demander les choses. C’est ce qui le rendait bien souvent impressionnant et qui intimidait généralement. J’étais content de voir que je n’étais pas le seul à ne pas avoir peur de lui. Ou en tout cas le médecin le cachait vraiment très bien.

Il commença à regarder ce que j’avais et siffla. Cela ne sentait donc pas bien bon pour moi, si ? Allait-il être capable de me soigner ? Il ne mit pas longtemps à me débarrasser de mes vêtements qui gênait son diagnostic. Une légère brise froide parcourait mon corps, mais je n’en avais cure. J’attendais de savoir si c’était curable ou non. Si j’avais encore une chance. Je me sentais certes incompétent à l’heure actuelle, mais si je voulais avoir une chance de redorer mon blason auprès de mon phyleï, je devais vivre.

Un mec dopé à une drogue que je ne connais pas qui une fois injecté était un berserker sans cervelle mais d’un rang Or impressionnant. Je l’ai eu mais je ne m’en suis pas tiré si bien que ça. Son épée n’était pas en si mauvaise état et était infusée. Il avait la capacité de l’allonger ce qui m’a valu ses balafres magnifiques...

Content de savoir que ce n’était pas incurable, je me détendais un minimum. Je me demandais ce qu’il allait me faire exactement. Si c’était panser mes plaies ou autre, appliquer un onguent réparateur, utiliser de la magie peut-être ? J’étais plus curieux que jamais, sûrement que le fait d’avoir perdu ma vue attisait ma curiosité. Je n’avais plus la capacité de voir de moi-même ce qui allait se passer. Je ne pouvais que ressentir. A la limite je pouvais demander à Karter de m’aider à voir.

Ce que je vois surtout gamin, c’est que tu es guère mieux qu’un morceau de viande froide chez le boucher à l’heure actuelle...

Merci de ta sollicitude Karter, ça me touche comme d’habitude...Ils parlaient ensuite des carreaux. Ils ne savaient pas s’ils étaient rouillés ou empoisonnés et il avait besoin de la précision afin de pouvoir me soigner au mieux. J’imagine qu’en effet selon si c’était de la rouille ou du poison dans mes veines, ce n’était pas la même méthode à adopter.

Vous en faites pas pour moi Doc, faites ce qu’il faut et je saurais en être reconnaissant par la suite, si vous avez besoin de mon aide.

Il me donna de quoi mordre pour la douleur et je ne le pris pas. J’allais endurer. Cela allait faire mal et bien qu’à cela ne tienne. J’étais un mercenaire qui en avait vu d’autres, j’étais le camarade d’arme d’Hypanatoï, hors de question que la douleur ne m’arrête et ne me rende faible. Le médecin commença et je serais les dents. Je ne crierais pas. Je resterais digne jusqu’au bout. J’avais déjà bien assez hurlé quand mes yeux m’avaient été enlevé. Hypanatoï restait avec nous et nous avait suivi donnant aux médecins les derniers détails qu’il lui fallait lui disant que j’étais prioritaire niveau soins et qu’il n’y avait pas à se préoccuper de lui pour le moment. Je devais bien avouer être d’accord avec lui pour le coup.

J’endurais la douleur durant un moment qui me parut très long, mais je faisais avec. Mes blessures n’étaient pas anodines et j’en étais conscient. Je n’aurais pas pensé que les yeux seraient la blessure la moins violentes de toutes, mais je n’étais pas spécialiste donc faisais totalement confiance à celui qui me soignait. Je me faisais en tout cas une promesse, j’allais devenir plus fort. Je ne pouvais pas rester à mon niveau actuel. Je ne pouvais pas m’en contenter. Je me devais d’avancer encore et toujours plus afin de pouvoir me tenir fièrement aux côtés de mon phyleï.

Courage gamin, c’est bientôt fini. Ce médecin a de vrais doigts de fées. Dommage qu’il ne s’agisse d’un homme.
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Elim
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Le travail était loin d'être élégant. Le médecin eut presque pitié de son patient, qui devait endurer une souffrance folle. Mais il n'avait pas le choix, en fait c'était même l'inverse. S'il refermait la plaie sans enlever tout ce qui pouvait s'infecter, ça ne serait que travailler pour rien.
Dans la théorie ses pouvoirs pouvaient chasser tout ce qui risquait d'empoisonner son patient sur le long therme. Mais comme il n'avait jamais eut à traiter ce genre de cas, l'hybride préférait se montrer prudent. Mais comme l'aventurier ne semblait pas vouloir de la bande de cuir, il hocha la tête, préférant se concentrer sur son travail.
Armé de sa fidèle pince, il retirait les morceaux laissés là. La majorité n'était que du tissu, mais quelques débris divers étaient également bien présent. Pas de quoi tuer, du moins pas sur le coup.
Pierre par pierre, l'hybride nettoya la plaie à vif, ne s'arrêtant que quelques instants pour vérifier l'état du patient. La pression lui était totalement étrangère cette fois, et le loup travaillait comme s'il était dans son propre petit univers. Ignorant les regards suppliants, comme les coléreux. Seul impliquait cette plaie.

-Pour l'instant, tenez vous tranquille, on verra la suite une fois que vous serez sur pied

Trancha t'il pour éviter de fatiguer d'avantage Derek. Son teint pâle allait de pair avec la perte de sang importante, sang qui continuait à couler sur le fauteuil, mais contre lequel le loup ne pouvait rien.
Les mains devenues rouges à cause de l'hémoglobine, et le nez totalement pris par l'odeur, il fit au mieux pour resté concentré.
Après un temps qui lui parut interminable, il finit par souffler, laissant son essence infuser dans main. La plaie était propre, et vierge de toute imperfection. Ne restait qu'à laisser la magie faire.
Sous les yeux de tous, les os fêlés se ressoudèrent, les fibres musclèrent se recréant rapidement pendant que la peau reprenait sa place.
La fraicheur qui envahit l'aventurier dut le soulager quelques instant, car il le sentit légèrement se détendre.

-Pour ce qui est de la plaie la plus grave... C'est bon, mais... on est pas tiré d'affaire

La blessure ouverte était une chose, mais celle dans la cuisse et l'épaule en étaient de tout autre. L'épaule était riche en veine en tout genre... Mais la cuisse...
L'anatomie d'un être humanoïde était tout le temps similaire, et là ou le carreaux avait été planté... C'était presque un miracle qu'il soit encore en vie.

-Je vais devoir retirer les projectiles. Je ne vous cache pas que ça sera encore pire que ce que vous avez enduré jusque là.

A la guilde, ils auraient put l'endormir et le traiter. Et ce presque sans douleur. Mais... Ils n'étaient pas venu à la guilde et avec le peu de matériel qu'il avait, Elim faisait au mieux.
Saisissant le carreaux par la base, il le tira d'un coup sec, le retirant de l'épaule avec un petit flot de sang qu'il parvint à tarir rapidement.
Soufflant plus pour lui même que pour sa victime, le médecin essuya une goute de sueur qui coulait le long de son front, ne manquant pas de repeindre ce dernier avec du sang.

-Tout ça... C'était la partie facile

Dit il en observant le carreaux qu'il venait de retirer. La pointe en acier affichait une coloration peut naturelle, qui ne plaisait pas vraiment. Plus foncé, le fer était comme décoloré par une sorte de...
Le médecin soupira ne sachant trop comment annoncer la nouvelle.

-J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle...
La mauvaise, c'est que les pointes qui vous ont touchés étaient empoisonnées. La bonne, c'est que vous avez perdus tellement de sang, que pour l'instant, ça n'à pas d'effet sur vous.

Et il insistait sur le "pour l'instant". Avec la guérison, la chose pouvait reprendre de plus belle.
Observant le guerrier derrière lui, il fit une légère grimace... Heureusement que ce dernier était robuste, car il était sans doute affecté par la même affliction.

-Je dois retirer le second projectile, mais... Je vais avoir besoin d'aide. Ce sera douloureux. Et probablement plus sanglant qu'auparavant.
Vous avez écopé d'une salle blessure. Pour la prochaine fois, privilégiez une armure au niveau des cuisses.

Sa main parcourut le membre blessé, avant que sa dague ne finisse par découper le pantalon trempé de sang.
La plaie n'était pas vraiment impressionnante au premier abord, mais une étude minutieuse révéla le pire.
L'hybride se tourna vers Hypanatoï.

-Je vais avoir besoin de vous. Rien de bien complexe, mais comme je n'ai pas de garrot, je suppose que votre essence rouge devrait faire office de remplacement.

Désignant le membre blessé, il montra une zone de la cuisse au dessus de l'impact, juste sous l'aine. Une zone suffisamment grande pour accueillir la main du géant

-Si vous vous en sentez la force, pourriez vous comprimer au plus fort cette zone avec votre main ? Il faut stopper le flot de sang. Qu'importe si vous brisez l'os, je le ressouderais après.
Ma magie ne pourra pas faire stopper un flot de sang venant de l'artère fémorale assez vite

Enfin... Si, elle le pouvait, mais c'était en considérant que le médecin soit reposé, et non pas en veille depuis plus de quarante huit heure, passée à soigner le tout venant.
Même son essence avait des limites. Et sa fatigue venait sérieusement limiter cette dernière.

-Ce sera vital si vous voulez sauvez votre ami. Sans compressions, il va littéralement se vider de son sang. Cela réglera l'empoisonnement, mais je n'ai pas le pouvoir de ramener les morts à la vie.
Alors, ce sera surement mieux que tout le reste.

Il n'y avait pas si longtemps, il avait sauvé un homme aux portes de la morts, faisant repousser membres et organes. Mais cet exploit avait été purement le concours de circonstances. Là encore... tout était question de forme. Et présentement, le corps du loup réclamait du repos...


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Hypanatoi Konostinos
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Derek souffrait, et le médecin était lent. Dans l’esprit du paragoï se succédaient des visions monstrueuses ; Celle de la lame qui avait labouré le haut du visage du dévoué camarade, plongée profondément dans ses chairs ; ouvrant en deux son crâne, libérant le contenu mou de la boite crânienne. La mort, la mort la mort donnée au phyleï Derek Ravencross. Il se sentait mal, et se sentait coupable, et se sentait galvanisé. Un paragoï ne se révélait que lorsqu’enfin il trouvait sa bonne mort, ou à défaut lorsqu’il se confrontait à la possibilité réelle et sérieuse de son trépas. Mais son camarade n’était pas un paragoï, et pourtant méritait le respect qui était dû à un membre de la caste des nobles personnages. Il ne savait pas quoi faire. Son monde était simple : la vertu, et le déshonneur. Tout à part cela n’était que rationalisation et excuses. Mais lui, Derek, lui ne rentrait pas nettement dans ces cases. Un mercenaire et un thaumaturge. Un portalien et un être brillant de mérite. Il défiait toute nomenclature. Il entendit, comme dans un rêve lointain, le petit homme-loup lui dire de serrer la cuisse de son camarade. Il fallait y apposer un garrot. Ce dernier n’avait même pas de quoi le faire. Pas de bande de cuir, pas d’étreinte de métal que l’on pouvait resserrer. Il posa ses doigts sur la chair martyrisée de son compagnon, et serra. Il devait souffrir.

Les sages le martelaient, et malgré leurs querelles régulières s’accordaient tous sur ce point : la peine était bonne pour l’âme. Lui-même n’avait pu que le constater. Les regrets était l’aiguisoir de l’être. Il se sentait, en ce moment, particulièrement tranchant, et pourtant excessivement vulnérable. Il était prêt à souffrir. Cela ne le dérangeait pas. Il aimait cela. Il l’appelait de ses vœux.

Et il comprit.

Les choses étaient simples.

Les choses restaient simples.


Derek sortirait grandi de cette épreuve.

Lui-même avait failli, certes. Il avait pêché en tant que meneur, il n’avait pas su attirer à lui, comme il l’avait promis, les foudres de leurs adversaires. Mais cela était secondaire. L’envie momentané de son ami de rester aveugle, de se rapprocher peut-être de lui par ce geste symbolique et erratique. Son désir de rédemption. La réalisation de son insuffisance. Tout cela était bon, et l’erreur d’Hypanatoi était évidente : il l’avait traité comme un ressortissant de Portalia, comme un être faible et mou que le destin pouvait jeter à terre d’un revers négligent. Comme quelqu’un pour qui la douleur était une finalité et une impasse, pour qui les blessures de la chair affaiblissaient au lieu de renforcer. Il avait été honteusement méprisant, en prenant Derek pour autre chose que ce qu’il était. La tragédie en était d’autant plus grande : si ce dernier avait eu le privilège insigne de naître dans son monde, ses actions d’aujourd’hui auraient été suffisante pour acquérir les bénédictions effrénées des divins. Il était un paragoï, sinon par le sang et l’âme, au moins par la détermination. Il lui manquait des choses, certes. La culture. La philosophie. La détermination, et la recherche de la mort. Mais l’essentiel était là. Les doigts d’Hypanatoi marquèrent sa chair, serrant jusqu’à l’os, compressant les canaux qui parcouraient sa viande.

Il savait, maintenant, comment il pouvait commencer à rembourser les dettes toujours accrues qui le liaient à son ami. Ce serait un travail de longue haleine, mais cela ne l’avait jamais dérangé auparavant. Il avait terrassé des monstres faisant la taille de montagnes. Il avait gravi des montagnes faisant la taille de mondes. Il avait soumis un monde, son monde. Cela était accessible. Cela était faisable. Cela était – comme il se le disait souvent lorsque venait le temps de cimenter sa volonté – bon.

« Recouvre tes forces, Derek. Nous avons beaucoup de choses à faire, et je te veux à mes côtés. »

Il devait guérir. C’était une obligation. Hypanatoi concevait déjà le futur, maintenant que, comme toujours, il avait canalisé sa peine. Ce n’était pas là une blessure qui faisait saigner son flanc ou se fissurer le cristal de ses os. Mais elle était parfaitement réelle, et donc parfaitement utile. Ses plans, nombreux et tentaculaires, prenaient forme devant ses yeux, et alors que le bouillonnement jusque-là amorphe et confus de son esprit se concentrait en un rayon ardent et perçant, il envisageait pour la première fois peut-être depuis qu’il s’était incarné sur ce monde ignoble quelque chose de positif. Cela aurait sans doute été, pour beaucoup de ses habitants, quelque chose de très paradoxal. Le présent était un présent de détresse et d’impuissance, de déchargement des responsabilités et de prières à peine audibles. La vie de Derek était entre les mains du médecin. Ce qu’il ignorait sans doute, c’était que le destin de Portalia l’était tout autant. Tant que son ami n’était pas de nouveau debout, tant qu’Hypanatoi ne s’était pas assuré personnellement qu’il avait dépassé ce traumatisme, rien n’était sûr.

Rien, sinon le fait que les choses devaient changer. Mais les modalités, elles, ne l’étaient pas. Au final, tout cela se résumait simplement : il n'y avait rien à déclarer ici que l'attente. L'attente du magma qui s'accumulait dans le ventre creux du mont creux de pierre creuse, et qui inondait lentement de sa présence gluante les trous et les aspérités et les petites veines scarifiées. L'attente finirait.
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Derek Ravencross
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Je ne savais pas s’il y avait d’autres moyens plus sympa pour me soigner, mais je m’en fichais. Limite c’était bien fait pour ma gueule, ma punition pour avoir failli en tant que phyleï. Hypanatoï avait beau fait un petit laïus, je m’en voulais à moi-même. Au final, il ne m’en voulait pas, mais je ne pouvais m’empêcher de m’en vouloir pour lui. Je ne méritais pas tant de miséricorde de sa part. Je n’avais été qu’un pauvre boulet à ses pieds. Sans moi, il aurait certainement réussi à choper cette sale fouine à capuche.

Sûrement que je devais être rouge face aux émotions contradictoires qui m’habitait et face à la douleur que je vivais. Je sentais mes veines ressortir de ma peau face à ma faiblesse. Je ne fis aucun commentaire, n’émis aucun son à part des bruits étouffés. Je n’avais pas le droit de me plaindre. On faisait déjà en sorte de m’aider, c’était plus que suffisant. On allait même me rendre cette vue qui m’avait été violemment arrachée. Le méritais-je seulement ? De toute façon, les deux autres hommes dans la pièce ne me laisseraient aucunement le choix. Connaissant Hypanatoï il me voulait aux mieux de mes capacités et en tant que médecin difficile de me laisser à moitié soigné j’imagines…

J’hochais la tête aux dires du médecin reprenant mon souffle. Celui-ci étant erratique. Je fermais les yeux me demandant ce que ma famille penserait de moi à cet instant précis. Sûrement que mes parents me regarderaient d’un air de dédain parce que j’ai échoué. Mon oncle, lui, serait plus du genre à venir jusqu’à moi et à me demander comment ça va en langage des signes. Ce qu’à l’heure actuelle je ne peux plus interpréter…Je me devais de retrouver la vue, si jamais mon oncle était en vie que ferais-je sans mes yeux ?

N’ayant pas retrouvé les corps de ma famille je ne pouvais être sûr qu’ils soient vraiment morts. Mais difficile de soulever toute une maison pour s’assurer des corps qu’il y a en dessous. Du coup, même si je n’en parlais à personne pas même à Karter, j’espérais intérieurement que mon oncle soit vivant.

En attendant, le médecin semblait avoir nettoyer assez bien la plaie. Il finit par user de la magie et même si au début j’avais mal, la douleur s’apaisa pour devenir inexistante à ce niveau-là. J’étais réparé. Je respirais doucement de soulagement face à cette première partie finie. Cela n’avait pas été de tout repos. Mais cette douleur, cette souffrance que j’avais éprouvé et qui n’était sûrement pas finie, me rappellerais mon erreur et ferais en sorte que je ne la fasse plus.

C’est-à-dire ?

Eh ben gamin…tu es impressionnant je dois dire, je m’attendais à t’entendre beugler comme une fillette mais t’as tenu le coup tout du long. Respect.

Il me semblait que mes blessures n’étaient pourtant pas aussi graves que ça…Mais bon dans le feu de l’action la douleur est vite remplacée par l’adrénaline. Et j’étais tout sauf un spécialiste en plus.

Faites, faut bien les retirer pour soigner…

Vu ce qu’on avait fait et ce sans se cacher on serait sûrement recherché sous peu. Donc aller à la guilde était proscrit tant qu’on ne savait pas pour quelles raisons nous serions recherchés. Le médecin n’y alla pas avec le dos de la cuillère. Comme on arrache un pansement, il retira le carreau de mon épaule d’un coup sec et vif. Vu sa tête ça n’avait pas l’air d’être joyeux. Moi je serais encore les dents sous la douleur donc j’avoue que j’étais plus à une merde près.

Ah…cool j’imagines.

Te vider de ton sang n’est pas un truc cool gamin, mais être empoisonné l’est pas non plus. Décidément tu cumules de ouf aujourd’hui. Je commences vraiment à croire que la poisse est coller à ton petit cul.

Je repose ma tête sur la table prêt à recevoir toute la douleur une nouvelle fois.

Allons-y, plus vite c’est fait mieux ce sera. Et je prendrais en compte cette histoire d’armure au niveau des cuisses.

Il demanda de l’aide à Hypanatoï qui s’empressa de la lui donner. Je souriais ravi de voir que mon ami était toujours là pour moi. Prêt à m’aider malgré qu’il devait lui aussi endurer certaines souffrances, vu qu’il avait également des blessures. Elim expliquait à mon phyleï la marche à suivre et je fermais les yeux en attendant. Respirant tout mon saoul le temps qu’il ne se mette à exécuter ce qu’il voulait faire et qui me ferait sûrement mal. Surtout qu’Hypanatoï n’était pas homme à retenir sa force si besoin était de la mettre dans la balance.

Vu la tête du loup, il semblait éveillé depuis un moment donc pas étonnant qu’il ait besoin d’assistance à un moment. Sa magie de soin était miraculeuse, mais devait également lui demander beaucoup d’énergie.

Le ballet de douleur débuta. Je sentais ma jambe si serrée par les doigts d’Hypanatoï que je me demandais si elle n’était pas carrément coupée. Le médecin quant à lui faisait son office. J’avais envie de hurler sur tous les toits ma douleur, mais là encore je m’y refusais. La douleur était une forme d’acceptation. Je me devais d’accepter que j’avais été incompétent et ce serait ce qui me permettrait de devenir plus fort. Cela resterait gravé en moi comme l’un des pires instants de mon existence et par extension celui que je ferais en sorte d’échapper à chacune de mes nouvelles actions.

Je continuais d’avoir mal mais Hypanatoï commença à me parler et je réussis à pendant quelques secondes me concentrer sur ses paroles plutôt que sur la douleur. Je réussis même à y répondre de manière saccadée.

Qu’il en…soit…ainsi phyleï. réussis-je à articuler avant que la doulur n’afflue de nouveau par vagues successives.

Par la suite, je continuais d’endurer la douleur tandis que le médecin et mon partenaire se prêtait main forte pour ma guérison. Karter lui semblait regarder la scène comme l’observateur qu’il était H24.

Tu fais peine à voir mon vieux. T’as vraiment une sale tête en plus de blessures pas super belles à regarder non plus. Celle-là est verte…vraiment dégueu…
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Elim
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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Comme annoncé, la chose fut sale. Sale, sanglante, et fort peu digne d'être mentionnée dans les annales de la chirurgie. Mais c'était encore là le seul moye, d'empêcher l'aventurier de finir sa carrière sur sa chaise.
Une fois la force colossale d'Hypanatoï mis en œuvre, le loup entendit l'os craquer, se disloquant sous la force colossale qui avait été mise dessus.
Derek pâlit, mais parvint à se maitriser, ce qui ne manqua pas de lui faire marquer des points auprès du loup. Non pas qu'il respectait les gens qui retenaient leurs émotions. Mais simplement car il ne se mit à gesticuler dans tout les sens.

-L'avantage, c'est que vous ne sentirez pas le reste, ça va vous paraitre bizarre, mais concentrez vous sur l'os brisé ,ça évitera de s'appesantir sur le reste.


Sa main se porta sur l'empennage du carreaux. Le bois était au mieux de mauvaise qualité, mais le médecin estima qu'il serait assez solide pour le sortir. Avec précaution, il retira le projectile du corps du patient, et fut récompensé par un petit flot de sang qui se tarit rapidement.
Devinant ce qui allait se passer, il leva la main en signe de silence.

-Simplement ce qui était déjà dans l'artère en aval de la compression, continuez comme ça, vous faites du bon travail.
Et vous... Continuez de ne pas bouger. Le reste, ne sera pas agréable, mais moins douloureux.

Inspirant un bon coup, il plongea ses doigts dans la plaie, laissant ces derniers se frayer un chemin jusqu'à l'artère sectionnée. Là, il utilisa sa magie pour la ressouder petit à petit.
Ses deux doigts ayant chacun une extrémité, il les fit se reconstruire usant de cette méthode un peu barbare pour économiser son essence.
Le canal intact, il s'extirpa de Derek, usant de la même méthode pour reformer les muscles et les vaisseaux sanguins, et ce, jusqu'à ce que la plaie ai disparut.
Soufflant pour lui même, il s'étira, sentant ses épaules craquer durement en signe de protestation.

-Vous pouvez relâcher, l'opération n'a pas durée longtemps l'empoisonnement du sang ne pourra pas se faire.
Reste encore le l'os, la vue et le poison... Et après je m'occupe de vous

Dit il au paragoï qui restait impassiblement à côté de lui. Il lui aurait bien dit de s'asseoir, mais il n'y avait pas vraiment de chaises dans la salle. Et connaissant l'énergumène, Elim doutait qu'il accepte de laisser son... "ami" seul.
L'os de Derek pris un certains temps à être ressoudé, éclaté comme il l'avait été et au vu du peu de magie qu'il restait au médecin... Il fallut une dizaine de minutes pour tout réassembler convenablement.
Ressouder des os était une opération complexe car chaque esquille d'os était aussi tranchante qu'un rasoir. Pire encore, mal les ressouder pouvait conduire à des blessures encore plus grave

Se levant, il partit chercher une petite fiole verte, puisant dans son stock très limité de remèdes pour son patient du jour. Cette dernière provenait de la boutique de Peppi, un antipoison générique très en vogue chez les aventuriers. Une pièce rare qu'Elim rechignait à utiliser autrement qu'en cas d'urgence.
Mais présentement, c'était un cas d'extrême urgence. Tendant le flacon au géant, il tacha de lui donner de quoi s'occuper.

-Vous pouvez lui faire boire cela ? C'est un antidote. Au vu de ce que vous avez affronté, je ne pense pas que quoi que ce soit de plus sera nécessaire.

Un patient occupé était un patient qui ne le dérangeait pas. Et au vu de ce qu'il y avait à faire... Les yeux étaient un point sensible et ces dernières étaient à refaire entièrement.
Le liquide de ces derniers avait coulé sur les joues de l'aventurier et en voulant les ouvrir, Elim n'y trouvât qu'une bouillit infâme. Il y avait un mélange de nerf à vif et de pupille disloquée...

-Pour la couleur, je ne pourrais rien faire cela dit

Tenta t'il pour alléger l'ambiance dramatique de la situation. Laissant les pupilles se refermer, il appliqua un doigt sur chacune d'elle, laissant la magie faire son travail.
Plus l'opération avançait, plus sa propre énergie s'amenuisait. Jusqu'à présent, il n'avait encore jamais eu de cas similaire. Et c'était la première fois qu'il devait faire les choses ainsi.
Lentement, les paupières se regonflèrent, le médecin sentant les globes oculaires se reformer, et les nerfs se reconnecter à ces derniers.
Cela règlerait d'éventuels problèmes de vue. Mais comme annoncé la couleur de ses iris serait aléatoire, le médecin ne pouvant définitivement pas se permettre ce genre de considération esthétique.
Une autre poignée de minute passa avant qu'il ne se recule, observant son travail avec satisfaction.

-Voilà pour la vision, mais n'ouvrez pas les yeux tout de suite, ils vont être sensible pendant un petit moment. Si possible faites le dans la pénombre, il va falloir les habituer à nouveau à la lumière.
Ne vous relevez pas non plus, vous avez mis trop de sang sur mon carrelage et il va vous falloir un petit moment pour refaire le stock. Attendez vous à des vertiges et des nausées. Mais rien de grave.

En théorie, il aurait pu aussi régler ce problème. Mais l'épaule du paragoï n'était pas non plus jolie à voir.
Se tournant vers ce dernier, il lui fit signe d'attendre, s'absentant quelques instant pour ramener un petit tabouret en bois solide.

-Votre ami est hors de danger, je m'occupe de vous maintenant ?

Et après tout cela, il partirait se doucher et dormir une petite semaine. Si possible sans bruit et loin du tumulte du cabinet. Son corps était certes habitué à la fatigue, soutenu par son essence. Mais cette dernière avait atteins un niveau très bas.
De quoi soigner encore une personne mais guère plus.

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Le médecin travaillait. Il ne le savait sans doute pas, mais ce faisant, il s’assurait de sa propre survie. Comme beaucoup de portaliens, il était convaincu de sa propre invincibilité, et n’avait pour une raison qui lui échappait qu’une vision très distante du danger et de la mort. Ceci dit, ce n’était pas une chose qu’il avait besoin de comprendre. Il avait fallu du temps à Hypanatoi pour intégrer cette nouvelle composante de son existence : beaucoup de gens, ici, étaient mieux servis par l’ignorance que par la conscience autant de ce qu’ils étaient que de ce que la somme de leurs actions représentait. Ils se voyaient navires dans le courant ; ils étaient feuilles mortes prises dans le flux et le reflux. Et si jamais le médecin devait se montrer insuffisante, le paragoï saurait prendre les mesures nécessaires : pour honorer les héros tomber au combat, des offrandes étaient souvent nécessaires. L’homme-bête parla, et Hypanatoi hocha la tête, faisant boire à son camarade une fiole d’un liquide léger. Un contrepoison, visiblement. La créature lupine continua d’opérer, et enfin, il lui sembla qu’elle en avait terminé. Derek avait retrouvé, au moins selon ses dires, la capacité de voire. Certes, ce n’était pas encore une rémission complète, mais il pouvait bien le lui pardonner. Les blessures de son phyleï étaient dramatiques, et le fait qu’il soit au moins assuré de retrouver l’usage de ses yeux était déjà une bonne chose.

Ca n’avait pas été son cas. Le médecin avait alors proféré quelques excuses, et sans doute avait-il cru à la véracité de ces dernières. La vérité était simple : les actions de son ancien frère de serment, de cet homme dont il avait brisé l’échine, pesaient plus que ses talents de mage. Ce n’était pas important. Il pouvait faire sans ses yeux. Il pouvait faire avec très peu de choses. Derek n’avait pas ce privilège, et il convenait qu’il soit ramené au sommet de ses capacités. Ce serait le cas, assura le loup. Il ne restait plus qu’à espérer qu’il ne se trompe pas.

La question suivante le tira de ses pensées, et il la considéra un instant. On voulait s’occuper de lui, maintenant. Le médecin, si plein de vide qu’il était, restait d’une admirable constance, et Hypanatoi pouvait au moins lui reconnaître cette qualité : il prenait sa vocation avec le sérieux nécessaire. Il ne se déshonorait pas sur ce point, et si sa vision était plus que lacunaire, ce n’était pas sa faute : il ne fallait lui reprocher ni l’horizon de ses capacités naturelles ni l’environnement qui avait été incapable de le compenser cette étroitesse. Il voyait en lui clairement, comme il voyait clairement dans la plupart des gens qu’il côtoyait. Parfois, il se prenait à espérer qu’ils soient capables de faire de même. Ce n’était jamais le cas. Il hocha lentement de la tête, et ôta son casque, libérant sa tignasse encore maculée de sueur et son visage taché du sang qui l’avait aspergé par les ouvertures de sa carapace. Il le passa à sa ceinture. Un jour, ces gens comprendraient. Peut-être. Il en avait été sûr, quand il avait fait pour la première fois la connaissance de la cité. Ce n’était plus le cas aujourd’hui. Il défit les attaches de ses gantelets, et les posa sur une table proche.

Elim était comme la plupart de ces individus, et sans doute Hypanatoi le jugeait-il un peu durement. Il attribuait à sa fonction de médecin des attentes injustes. Il voulait qu’il soit plus que ce qu’il pouvait être, et il pensait que la créature lui en voulait pour cela. Le petit être était malgré ce qu’il pensait de nature assez timorée. Il refusait de se déployer complètement. C’était cela qui lui déplaisait profondément. La médiocrité n’était jamais aussi haïssable que lorsque qu’elle était un choix, sinon délibéré, au moins actif.

Il s’attaqua à son plastron, dévoilant d’abord ses bras et le trait sectionné qui dépassait toujours de l’un d’entre eux. Son corps était couvert d’ecchymoses, et il n’avait pas besoin de ses yeux pour le savoir. Ses jambes, au moins, avaient été épargnés, aussi garda-t-il ses jambières. Tournant sa tête vers le médecin pour lui signifier qu’il avait son attention, il ouvrit la bouche pour lui répondre :

« Je te remercie, soigneur. Derek m’est précieux, et je me trouve redevable de tes actions. Tu auras besoin de moi, dans le futur. Je répondrai favorablement. »

Là encore, il doutait qu’Elim comprenne exactement ce qui venait d’être exprimé. Là encore, ce n’était pas important. Leur compréhension, il le voyait maintenant, était secondaire. Attendant les instructions du médecin, il se demanda ce qui pouvait bien se produire quotidiennement dans son esprit, pour justifier une telle accumulation de paradoxes. C’était pour lui incompréhensible, mais la dette qu’il avait maintenant envers lui le forçait à adoucir son regard. Il l’avait au début considéré comme quelqu’un qui faisait preuve de paresse intellectuelle. Comme un individu qui refusait de voir comment utiliser de manière efficace ses capacités, et perdait de manière presque totalement stérile son temps. C’était toujours le cas, certes. Mais il pouvait bien maintenant tenter de voir s’il ne pouvait pas lui trouver des justifications un tant soit peu solides. Ce serait un exercice difficile, mais il n’avait pas le choix.

Elim méritait une clémence à laquelle la vermine anonyme qui grouillait sur ces terres abandonnées des divins et de la vertu ne saurait prétendre. Leur déshonneur était total, et celui du médecin en revanche venait de s’éclairer d’une lueur plus douce. Plus clémente. Il lécha l’arrière de ses dents. Il retint un claquement de langue. Beaucoup allaient devoir périr. Pas seulement par sa main.

Comme souvent, deux mots revinrent à la surface de sa pensée. Peu importait. Peu importe. Peu importerait. La variation était secondaire. Seule comptait l’essence, et la nécessité de l’action. Bientôt, son camarade se relèverait. Bientôt, ils pourraient reprendre leur marche. Maintenant que la chaleur de son sang s’étiolait lentement, maintenant qu’il se sentait vidé de l’excitation martiale et de la colère qui avait possédé ses membres, une lueur impitoyable illuminait ses pensées. Leurs actes auraient des conséquences. Et s’il manœuvrait avec intelligence, ces conséquences seraient délicieuses et fertiles.
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Derek Ravencross
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Je tenais bon. Je tenais comme je pouvais mais j’y arrivais c’était l’essentiel. Hypanatoï comme le médecin ne me facilitait pas la tâche mais je savais que c’était seulement pour mon bien. Donc je prenais sur moi et ravalais la douleur à chaque fois qu’elle voulait sortir par un cri foudroyant, la rejetant dans mon fort intérieur. Difficile et épuisant, je suais comme un porc en tout cas c’était mon impression et ça ne devait pas être super glorieux à voir.

L’avantage c’est que je ne sentirais pas le reste ? J’avais plutôt l’impression que tout mon corps était écrasé dans un étaux tellement j’avais mal partout à l’heure actuelle. Au moins, cela me ferait réfléchir pour me montrer encore plus prudent et surtout ça me faisait me dire que je ne m’entraînais pas assez. Je m’étais trop relâcher ses derniers temps et voilà le résultat. Je prenais trop de temps pour moi et je pensais trop de choses acquises et ça avait fait mal de voir que ce n’était pas forcément tant le cas que cela. Cette défaite, ou plutôt cet échec de ma part, c’était comme une douche froide, ou une gifle monumentale qu’on m’aurait donnée.

Je croquais de nouveau dans le truc qu’on m’avait donné pour maîtriser la douleur tandis qu’il retirait le projectile de ma cuisse. Cela faisait un mal de chien mine de rien, mais peu de sang avait coulé signe qu’Hypa avait fait ce qu’il fallait. Je restais sans bouger vu qu’apparemment, c’était ce que voulais le médecin. De toute façon, bouger dans tous les sens ne m’aiderait pas, je me devais d’être soigné. Je n’avais pas le choix, donc plus je faciliterais son travail, plus vite ce serait terminé.

Quand il plongea sa main dans la plaie, je cru bien que je n’allais pas tenir et hurler mais je serais encore une fois de plus les dents tandis que je m’agrippais férocement à la table pour me retenir. La douleur s’apaisa au fur et à mesure, lentement mais sûrement jusqu’à ce que le médecin se retire et que je ne sente plus aucune plaie sur ma cuisse. Bon c’était déjà ça, il connaissait son métier…

Par la suite il s’occupa de mon os qu’Hypa avait mis en pièces et ce fut tout aussi douloureux. J’avais l’impression que je n’étais pas plus qu’un puzzle qu’on reformait et l’entreprise était des plus désagréables. Déjà je ne m’évanouissais pas c’était quelque chose. Mais je ne voulais pas faiblir ou me montrer vulnérable plus que je ne l’avais déjà été aux yeux d’Hypa. Je me devais d’être fort et de lui montrer que je valais encore quelque chose.

Par la suite, mon ami fut assigné à me faire boire un antidote tandis que le médecin s’occupait de mes yeux. L’antidote n’avait pas un goût super sympathique, mais ça se buvait quoi. Et puis généralement tout bon médicament à un goût horrible donc ça devrait être efficace j’imagines. Tout comme l’os à reconstruire les globes oculaires furent remanier et cela me fit mal aussi, mais avec toute la douleur que j’avais subis en si peu de temps, je n’étais plus vraiment à ça près.

Merci docteur pour votre aide précieuse et vos conseils avisés. Je vais faire en sorte de suivre vos conseils. Merci à toi aussi mon ami de l’avoir assisté pour mes soins.

Elim sembla d’attaque pour soigner mon phyleï à présent même s’il semblait très fatigué. La sieste ça existe et les nuits de sommeil aussi. Vu qu’il n’avait user de sa magie qu’à certain moment et de manière ciblée, il ne devait clairement pas être au mieux de sa forme. Je ne le voyais pas mes cela se sentait.

Je souriais tandis qu’Hypa s’installa par la suite sur le tabouret afin de se faire soigner à son tour. Mon ami avait pris de bonnes blessures pour me tirer de là, mais elles avaient été secondaires dans son esprit par rapport à mes blessures. Malgré son côté très bourru Hypa savait se montrer attentif aux autres et attentionnés. Il leur fallait juste s’en montrer digne. Et apparemment, ça avait été le cas pour moi. Sûrement parce que contrairement à d’autres, je ne l’avais pas jugé sur ses actes ou sa façon de penser. Je voulais le comprendre, comprendre cet homme que je trouvais grand et charismatique. De là à dire que c’était mon idole peut-être pas non plus, mais il inspirait l’admiration et la détermination. Je voulais me surpasser à ses côtés. J’avais failli, et j’avais encore du mal à passer au-dessus, mais il ne m’en voulait pas, il me l’avait clairement dit qu’il me fallait reprendre juste des forces et qu’on y retournerait. Il ne semblait pas vouloir me tenir à l’écart alors qu’il aurait pu et qu’il en aurait eu le droit. Après tout, c’était sa vengeance à la base, sa vendetta à lui. Moi je n’étais qu’un soutien pour l’aider dans sa quête pour laver l’honneur de son peuple et l’injustice que sa semblable à subi.

Je sentis que le petit loup se mettait déjà au travail avec mon ami. Plus vite ce serait fait et plus vite il pourrait aller dormir sûrement.

Je crois qu’il ne sera pas de trop que vous fermiez votre cabinet après nous, histoire de dormir une bonne journée entière. Vous semblez affreusement fatigué. Vous avez besoin de repos dis-je au médecin.

Je regardais là où je pensais qu’Hypa était par la suite.

Merci mon ami de m’avoir emmené ici, j’ai une dette envers toi.

Je retourne vers là où je pense être le petit loup.

Tout comme Hypanatoï, j’ai une dette envers vous. Si vous avez un jour besoin d’aide, je serais là.

Sûrement que cela semblait évident, mais je préférais l’énoncer. Ici, tout le monde venait de monde différent avec des règles différentes de vies. Alors, je préférais être clair. Même s’il s’agissait finalement d’un natif. Au moins, il savait que j’étais là si jamais un quelconque problème survenait. Je restais allonger sur ma table et essayais de ne pas trop réfléchir tandis que le médecin soignait mon ami à côté. Je voulais essayer de me reposer un peu le temps qu’il finisse. Après tout, j’avais quand même été pas mal épuisé avec tous ce qu’il s’était passé cette nuit.
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Elim
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Il lui restait encore à soigner le colosse. Une tache qui serait sans doute plus facile qu'avec l'autre aventuriers. Derek avait été une véritable épave, qui avait potentiellement ruinée son carrelage en laissant s'échapper les trois quart de son sang sur la céramique.
Tel qu'il se connaissait, le loup aurait sans doute quelques heures de nettoyage après leur départ. Sa propre rigueur lui refusant de laisser son cabinet souillé.
La magie était une chose, et n'excusait certainement pas un manque d'hygiène au sein du cabinet. Elim tenait à avoir cet endroit aussi propre que possible, il en allait autant de son image en tant que médecin, que de sa propre maniaquerie.
S'autorisant un petit soupir et un léger étirement, qui ne manqua pas de faire craquer la moitié de son squelette, Elim se remit au travail.

-Un carreau d'arbalète, mais vous avez eu de la chance, ce n'est pas une zone trop dangereuse.

Il y avait un bon nombre de vaisseaux sanguins, de muscles et de tendons, mais le colosse en face de lui était tellement musclé, que le projectile n'avait fait qu'endommager ces derniers. C'était à peine s'il avait ralenti le géant. Et ce dernier semblait toujours infatigable.
Ayant finit par comprendre que les explications étaient superflus, il se contenta de tirer dessus avec le peu de force qui lui restaient. Sans cérémonie, le médecin arracha le corps étranger de l'épaule du paragoï, examinant la pointe. L'acier émoussé trahissait la mauvaise qualité de cette dernière, mais à n'en pas douter, le poison n'avait pas fait le moindre effet.
Récupérant un flacon de désinfectant, il en imbiba un tissus propre avec lequel il palpa les bords de la plaie. Soupirant alors que les deux patients lui promettaient de l'aide en cas de nécessité.

-Je note l'information, mais pour le moment, vous ne pourrez strictement rien faire pour moi.

Pour le moment. Mais c'était le genre de promesses que le médecin chérissait plus qu'un paiement en bonne et due forme. Il ne comptait plus vraiment le nombre de fois où des patients l'avaient dépannés.
Et vu la puissance du duo, ce serait un contact à garder pour plus tard.

-Tachez simplement de survivre pour tenir votre promesse !

Dit il avec un léger sourire, avant d'attraper du fil de suture et une aiguille. Sa magie était épuisée, et ne lui permettrait certainement pas d'user d'avantage de son pouvoir. Ou au risque d'avoir des conséquences néfastes pour lui. Et s'il était certes très impliqué, Elim ne pouvait se permettre de se sacrifier pour ses patients. Pas de cette façon tout du moins.
Alors, lentement, il commença à recoudre la plaie du géant. Le travail fut minutieux, douloureux mais précis. Même épuisé, le loup savait comment faire son travail. Rapidement, il coupa le fil excédentaire avant de désinfecter son travail.
Pour le reste, il aurait pu leur ordonner de rester ici jusqu'à ce qu'il se repose. Mais l'hybride savait pertinemment que sitôt que le duo serait en état de marcher, il reprendrait sa route. Alors, il récupéra un des baumes d'Yvana, en appliquant une petite quantité sur chaque ecchymose du colosse. C'était bien moins efficace que la magie, mais cela aiderait l'homme à se remettre plus vite.
Suivit de cela, il attacha un grand bandage sur tout le pourtour de son torse.

-Voilà qui fera l'affaire pour vous.

Le loup s'éloigna avec un soupir s'éloignant du géant pour commencer à ranger son matériel. Il récupéra un sceau qu'il laissa près de la porte avant de revenir vers Derek. Ses yeux fatigués, secondés par des cernes aussi sombres que les abysses se posèrent sur l'aventurier, avant qu'un sourire, épuisé ne rejoigne l'équation.

-Après avoir tout nettoyé oui, peut être même deux jours si les gens me laissent faire.
Mais j'en doute, à moins d'un miracle.

C'était suite à des journées comme ça qu'il rêvait d'un peu d'aide. Une infirmière qui pourrait rafistoler les patients qui ne présentaient pas de gros soucis. C'était d'ailleurs les trois quart de ses consultations.
Des petits soins qui prenaient un temps fou, sans être pour autant très grave. Mais personne ne voulait se salir les mains. Pas ici, pas avec le peu d'avantages que proposait l'argenté.
Déjà qu'il peinait à se nourrir convenablement...

-Quoi qu'il en soit, j'en ai finit avec vous. Je vous dirais bien de vous reposer pendant une bonne semaine, et si possible d'aller voir un apothicaire pour récupérer des anti-douleur. Mais vous êtes du genre à aimer souffrir de ce que j'ai compris.
Alors... ma foi faites comme vous voulez. Sachez juste que si vous forcez trop, les blessures vont se rouvrir.

Pour le colosse en tout cas. Derek était relativement hors de danger vu qu'il avait pu bénéficier des soins magiques du loup.

-Si vous souhaitez revenir pour que je fasse des soins magiques, revenez dans deux jours et je m'engage à terminer le travail de façon plus... rapide.

Pas avant, car comme l'avait annoncé l'aventurier, Elim fermerait boutique. Allant probablement occuper le lit de Céleste une journée complète. Sa sœur de cœur ne manquerait d'ailleurs pas de lui reprocher son état.
Car après le départ des deux, il faudrait encore tout nettoyer et se trainer jusqu'à chez elle. Une destinée bien moins héroïque que les deux guerriers devant lui.
Il finit par frapper dans ses mains, tachant de chasser la fatigue qui s'installait lentement dans ses membres engourdi.

-Allez, sur ce ! Vous êtes soignés ! J'ai un cabinet à nettoyé ! Tachez de ne pas vous casser en sortant, car je ne pourrais vraiment rien faire. Direction la taverne pour raconter vos aventures, ou vos maisons pour un peu de repos nécessaire !
Dans un cas comme dans l'autre, il est déjà tard, et vous avez mieux à faire qu'écouter un médecin vous donner des conseils !







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Hypanatoi Konostinos
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Le brave homme gesticulait, et tenter de remplir le vide ambiant de sa présence. La tentative était maladroite, et dissimulait difficilement la gène qu’il ressentait. C’était en somme un spectacle très normal, qui ne devait chez Hypanatoi rien susciter de particulier. Il avait fait ce que l’on était décemment en droit d’attendre de lui, et c’était plus que la plupart des gens. Le guerrier se prit, l’espace d’un instant, à se lamenter sur ce potentiel gâché. Ses dons merveilleux étaient employés de manière presque totalement stérile, et son manque d’intelligence venait rendre triviale une volonté pourtant généreuse. Il n’avait pas le temps de ce genre de pensée. Il devait rester concentré. Maintenant que Derek était hors de danger, la tension qui avait comprimé son esprit se relâchait, et le tumulte inconséquent du quotidien se faisait de nouveau entendre. Il devait le mettre à l’écart : le danger immédiat était contrecarré, mais les véritables problèmes restaient tout aussi présent qu’auparavant. S’autoriser un moment de faiblesse, aussi nécessaire et aussi souhaité soit-il par l’homme-bête, c’était ouvrir la porte au cortège des incendiaires et des saboteurs. Il se rendait compte de la hauteur de la muraille qu’ils avaient à abattre. Son bras ne pouvait pas vaciller, même dans l’ombre, même loin des regards, même loin de tout. D’autres avaient ce luxe. Lui se le refusait.

Il s’approcha de Derek, précautionneusement, hochant tout de même de la tête dans la direction du médecin. Ce dernier avait encore une fois beaucoup parlé, mais rien de ce qu’il racontait n’appelait réellement de réponse. Il parlait plus pour lui-même que pour ses patients. Comme Hypanatoi, il conjurait un rituel pour repousser la lassitude et la fatigue. L’espace d’un instant, le paragoï se demanda si la ressemblance pouvait aller plus loin. Puis, il balaya l’idée fantasque, comme tant d’autres avant elle. Ce n’était rien. Il était un mirage sur son chemin, et lui un hurlement au bord du sien. Rien d’autre. Leurs chemins évoluaient en parallèle, et se croisait lorsque la nécessité l’imposait. Rien de plus. Rien de plus. Il fallait s’en assurer.

Il passa un bras sous les épaules de son frère d’arme. Il avait saigné pour lui, aujourd’hui, et sa vue avait été sacrifiée sur l’autel de ses ambitions. Il ne pouvait pas lui en être redevable : ils étaient au-delà de ce genre de chose. Si Derek avait eu le privilège de voir son sang être tiré des hautes lignées, et la couleur boueuse de ce dernier se teinter de l’or des divins, Hypanatoi aurait sur le champ prononcé un serment de fraternité éternel, et mêlé son sang au sien. Mais il ne le pouvait pas, n’en avait simplement pas le droit. Il n’était pas le propriétaire final de l’inestimable ichor qui pulsait dans ses veines, et Derek restait un mortel. Un mortel issu d’un autre monde, dont le chemin était irrémédiablement appelé à lui aussi se séparer du sien. Il serra les dents. Voulu encore une fois balayer cette traitresse pensée, qui le dévoyait et l’empêchait d’avancer droit. Il n’y parvint pas, et il se sentit mal. Sa colère était impuissante, les règles qui consignaient son comportement étaient inadaptées à ce monde, et il ne comprenait toujours pas plus les raisons fondamentales qui dictaient l’agencement de ces terres abandonnées par la vertu et le bien.

Il avait mieux à faire. C’était secondaire. Ce n’était pas bon. Ces formules rituelles perdaient de leur efficacité, maintenant que ses actes engageaient quelqu’un d’autre que lui. La coupe franche qui séparait normalement l’honneur de la honte peinait ici à lui montrer la voie.

« Nous vaincrons. »

Cela était sûr, et il le murmura doucement à l’oreille de son phyleï

« Tu obtiendras rétribution. Nous obtiendrons rétribution. »

Cela aussi l’était. Sa voix ne se fit pas pour autant plus forte.

« Pour l’heure, nous devons récupérer. Nous sommes faibles et vulnérables. »

Il refusait malgré tout de se terrer comme un rat, de se dérober à l’assaut. Il affronterait le front droit les représailles de la multitude ignoble et sans visage qui entendait continuer son œuvre. Mais il lui fallait aussi trouver le moyen de préserver Derek. Il pouvait, lui, endurer. C’était ce qu’il faisait de mieux. Il restait debout, et à la fin, quand la poussière et le feu finissaient leurs ballets enragés, il était seul à se camper sur ses jambes. Cela était bon. Le reste n’était que détails secondaires.

« Allons. »

Il n’y avait rien d’autre à dire.
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descriptionDéshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé) EmptyRe: Déshonneur et clémence (Derek/Elim) (Terminé)

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