La salve de flèches s'était arrêtée - et heureusement, sinon tu n'aurais pas fait long feu. Car si tes camarades ont réussi à esquiver ou détourner les flèches, toi tu es dans un piteux état. Tu serres les dents pour essayer de taire la douleur qui te tiraille, mais rien n'y fait tant que ces flèches resteront plantées dans ta chair. Tu songes un moment à les retirer et à brûler tes blessures, mais vos ennemis ne t'en laissent pas le temps : déjà, ils contre-attaquent.

C'est une flotte entière qui vient vers vous cette fois ci, plus organisée. Les hybrides, semblant déjà plus "réussis" mais surtout, plus intelligents, cherchent directement à abattre votre navire.
En temps normal, tu aurais déjà foncé vers eux pour combattre au front.
Mais la douleur des flèches te clouait sur place et rendait chaque pas impossible. Tu ne pouvais pas agiter ton arme comme ça, quand bien même ton bras droit était valide.
Évidemment, les ennemis allaient en profiter.

Tu vois l'un d'entre eux se détacher du groupe pour se ruer vers Jin et Sunny. Un autre vient vers toi et Céleste, te visant en particulier - le plus facile à abattre, en l'état.
Tu recules à peine, traînant ta jambe plus que tu ne la lèves.
C'était peut-être le moment de demander de l'aide ?
Certainement pas.
Non pas que tu n'aimais pas demander de l'aide... Enfin, si. Tu as une fierté de paon, cette même fierté qui te pousse à ne jamais admettre quand tu ne peux plus continuer, quand tu es vaincu. Cette fierté, tu la remballes devant peu de personnes, seulement ceux que tu considères comme des "professeurs".
C'est pour ça que tu n'allais certainement pas t'avouer vaincu face à de la poiscaille qui jouait aux pirates. Devant son arme, c'est un rictus provocateur que tu affiches.

-Amène-toi, tas d'arrêtes.

Et puisque tu ne pouvais pas bouger de toute façon, autant utiliser ta magie.
Il te faut d'habitude beaucoup de concentration pour faire entrer ta cible spontanément en combustion. Mais cette fois ci, ce n'est pas l'énergie de la concentration que tu utilises, mais ta rage froide contre ces ennemis que tu méprises. Une flamme prend alors naissance au niveau du cou de ton ennemi, et la délicieuse odeur de la chair brûlée vient chatouiller tes narines.
S'il va rapidement prendre feu, cela n'a fait que l'énerver encore plus.
Et l'ennemi te vise directement, se rapprochant trop rapidement.
Peut-être aurais tu du demander de l'aide, finalement. Car sinon, tu vas rapidement être cuit, toi aussi.

Peut-être aurais tu du te calmer avant de provoquer aveuglement. Ton ennemi était bel et bien en train de brûler, mais se dirigeait plus vite vers toi à présent. Ton arme à tes pieds et incapable de l'utiliser, tu allais être à sa merci.
Jusqu'à ce que la "Castafiore charmante" ne vienne se placer devant toi et... te railler ouvertement.

-Que... Qu-Pardon !!??

Tu étais resté bouche bée, moins offensé par le fait d'être défendu, plutôt que d'être appelé "damoiseau en détresse". Enfin, objectivement, tu l'étais, à cet instant.
Mais tu n'es certainement pas objectif, et si tu es bel et bien blessé et en difficulté, tu n'es certainement pas un "damoiseau en détresse".
Mais Céleste se moque visiblement de ton regard outré, finissant d'achever le travail. Tu l'aurais remerciée, si elle ne s'était pas moquée de toi... donc non, ce n'est qu'un grognement que tu lui adresses.

Jin et Sunny s'en sortent eux aussi très bien de leur côté, et c'est avec un véritable soulagement que tu vois la canonière ériger une barrière autour de vous. Des trappes s'ouvrent, vous invitant à prendre du repos tant que vous le pouvez.
Tu n'as plus le luxe d'être arrogant, Ignis : si tu ne te fais pas soigner, tu ne seras pas qu’humilié, mais bien pire.

-Mmh... Merci, ça ne sera pas de trop...

Ce qui ne t'empêche pas malgré tout d'ignorer royalement la blanche.

C'est avec difficulté que tu empruntes les trappes, avec une jambe traînée et un bras que tu ne peux vraiment pas lever. Tu fais de ton mieux pour prendre sur toi, serrant les dents à chaque pas et chaque secousse qui ravive la douleur des flèches, des gouttes de sang marquant ton passage.
Ces soins tombaient à pic.

-J'aurais besoin de soins...

Tu t'adresses à l'équipe médicale vous attendant en bas, ne perdant pas d’énergie à expliquer la nature de tes blessures : l'acier dépassant de ton corps parlait tout seul...

Les soins avaient été tout sauf agréables, mais ce fut de courte durée. Les soigneurs étaient expérimentés, et en un rien de temps, des blessures qui se seraient refermées au bout de plusieurs semaines se guérirent presque instantanément. C'est un véritable soulagement que tu exprimes, parce que sans ça, tu aurais bien été incapable de reprendre le combat.
Autour de toi, tes camarades étaient déjà guéris aussi, la blanche distribuant même des boissons à votre première victoire. Tu acceptes tout de même, tu sais à quel point chaque petite victoire mérite d'être fêtée.
Quant à Jin, il pense déjà à la suite. Tu hoches la tête à ses mots.

-Oui, d'autant plus s'ils se préparent effectivement à leur "dernier assaut".

Vous vous en étiez plutôt bien sortis jusque maintenant - sauf toi qui a fini en porc-épic - alors si vous attaquiez ensemble et de manière plus organisée, tu ne doutais pas que vous y arriveriez.
Soigné, voilà que ton entrain à combattre revenait.
S'ils voulaient tout donner, tu n'allais certainement pas te retenir non plus.

C'est donc avec un entrain renouvelé que tu remontes sur le pont, reprenant directement ta chère Flamboyante que tu avais osé laisser sur le pont.
Et tu allais bientôt pouvoir la réutiliser, car devant vous apparait effectivement le dernier assaut.
Une poiscaille bien plus grande, bien plus équipée et imposante que les autres.
Mais une poiscaille quand même. Et qu'est-ce que tu détestes la poiscaille.

-Venu pour rejoindre ses petits copains ?

Oui, tu en as déjà oublié ce que t'a presque valu cette arrogance.
Ton arme en main, ce n'est pourtant pas elle que tu vas utiliser. Lorsque l’hybride requin lance son arme vers vous, tu recules plus loin, mais tu ne te ravances pas. Non, tu restes immobile, gardant tes distances avec votre ennemi, n'ouvrant plus ta grande gueule cette fois ci. Encore une fois, tu voulais l'embraser, et le cramer jusqu'aux os. C’est donc ta magie que tu utilises pour attaquer.
Il était temps d'en finir.