La choppe est posée sur le bois, sali par un nombre incalculable de boissons déversées dessus. La main est posée sur la anse, prête à lever le calice des merveilles dans lequel s'agite une boisson aux reflets ambrés, une large mousse blanche sur le dessus. Un soupir s'échappe des lèvres rosées alors que les iris d'un vert vif et ourlés de noir parcourent la salle, s'arrêtant sur les clients présents. L'oreille aux aguets puis s'arrêtent sur le tavernier.

- Sacré cicatrice ! Tu te l'est fait où ?

Un léger silence s'installe, le temps à la blanche de porter la choppe à ses lèvres et descendre une bonne lampée du contenu. Elle repose le contenant sur le comptoir de bois et perd son reflet dans le liquide mousseux.

- une lame m'a effleurée.

la réponse est simple, à peine enjolivée par un sourire ironique.

Il y a quelques années, ailleurs.

Debout sur une muraille, Céleste regarde l'horizon, ou plutôt l'étendue nuageuse aux pieds de la citadelle du ciel. Un faucon vient à crier mais la blanche ne le regarde pas, scène de routine. Elle se détourne de la muraille pour descendre le long escalier de pierre et rejoindre la place criante des fermiers, les odeurs de marchés et de bestiaux venant envahir l'espace. Ses épées bien accrochées dans le dos, elle rejoint une écurie accolée au château central, vaste demeure de pierres grises et hautes de plusieurs mètres, surplombant la cité.

-Celeeeeeeste !!!

Un cri aiguë vient stopper le mouvement de la jeune femme, se retournant juste à temps pour attraper une silhouette plus frêle aux mèches dorées.

- Mélodie....tu es encore sortie du château sans avertir père et mère
- Et tu as encore décidé que tu partirais sans me dire au revoir.
- Je t'ais dit au revoir ce matin au petit déjeuner !
- et tu pars bien des heures plus tard alors qu'on pourrait profiter jusqu'à la dernière minute !

Celeste ouvre la bouche pour répliquer et finit par la refermer, laissant un soupir sortir sous un sourire léger. Elle vient ébouriffer les cheveux de sa jeune soeur. Mélodie était de 5 ans sa cadette, une intelligence vive dans un corps frêle et malade. Elle restait au château, auprès de leurs parents, à l'abri de l'extérieur. D'ailleurs elle se mit à tousser un peu ce qui dessine un pli soucieux sur le front de Celeste.

- Allez, je te ramène au château et s'il te plait, n'en sort pas. Tu te rend encore plus malade.!

Elle reconduit donc sa jeune soeur à l'intérieur des murs, profitant de ce cours passage pour aller saluer ses parents et son frère de 5 ans son ainé, Joshua. Puis, elle retourne à l'écurie pour sceller sa jument grise et l'emmener aux portes de la citadelle du ciel, devant le chemin céleste, succession de passerelles suspendues et de bouts de terre en lévitation permettant de rallier la citadelle à la terre ferme. Oh le chemin n'était pas spécialement long mais pour les personnes sujettes au vertige c'était une véritable enfer. Mais un peu moins que ce qui se passait au sol.

Il y a de cela bien longtemps, la terre entra en colère, une colère si sombre, si ardente qu'elle mit à genoux la vie qu'elle portait sur son dos, laissant sortir de ses entrailles nombres de créatures issue de ses profondeurs, rendant les lieux hostiles à une vie paisible. Pour sauver les villes qui pouvaient encore l'être, les sorcières usèrent de leur pouvoir et des cercles de pierres druidiques pour élever les cités dans les airs, les rendant inaccessibles à tout ce qui naissait de la terre. En contrepartie, le sol leur fut interdit et la vie du se réorganisée entre la nouvelle cité aérienne et cette terre maudite.

Céleste attend quelques minutes, le temps pour les autres chasseurs de l'ordre de se joindre à elle puis le groupe se met en marche pour rejoindre le sol, chacun armé aussi bien d'épée, que d'arc, dagues et potions en tout genre. Ici, la magie est l'apanage des sorcières, compétences qu'elles mettent à disposition des chasseurs et des chevaucheurs en échange de carnet de commandes à honorer lorsqu'ils descendent sur la terre ferme. Aujourd'hui est d'ailleurs un jour de cueillette et de chasse pour l'une d'elle.

Céleste lève le nez alors que le sol se rapproche, regardant le ballet des chevaucheurs bien installés sur leur wyvernes. Ces derniers filent dans le ciel pour une destination bien plus lointaine que la vôtre. Chacun ayant son territoire de chasse. Ainsi étaient les choses.

Le groupe de Céleste, une fois arrivé sur le sol aride et brûlant, se lance au galop pour rejoindre l'ombre d'une forêt bien trop sombre pour qu'une pâquerette y pousse. Bois morts et squelettiques, brume rougeâtre, de quoi donner envie de faire demi-tour mais cette option n'était pas envisageable. Céleste reste en tête, le regard passant chaque recoin, chaque souche au peigne fin, sur le qui-vive.

Puis, alors que le silence en devient assourdissant, des ombres se mettent à bouger entre les arbres morts. Chacun se tend puis dans un mouvement souple, Celeste vient se saisir d'une de ses lames, l'acier chuintant à la sortie du fourreau. Ce simple son sonne le glas et le début des hostilités alors que les ombres sortent de la brume pour se jeter sur les premiers à portée de crocs.

Des chiens de feu.

Celeste saute à terre et s'engage dans la mêlée, sachant ces créatures attaquant en meute, elle ne comptait pas perdre de temps. Les ordres fusent, les lames tranchent ce qui passe sur leur fil et bientôt la scène devient une danse où chacun lutte pour sa survie, jusqu'au dernier chien qui tombe. Celeste est essoufflée, quelques égratignures un peu partout, elle observe ses camarades, certains plus durement touchés et elle fronce les sourcils. Les chiens de feu ne quittaient jamais les plaines ardentes. Un sentiment d'urgence et de dangers s'installe dans son subconscient alors qu'elle va aider ses camarades mal en point, hésitant à ordonner un repli vers la citadelle.

C'est alors que le chant d'un poignard volant dans l'air se fait entendre, venant achever l'un des siens. La panique commence à monter alors qu'une seconde lame vient en blesser un autre, réduisant encore le nombre de chasseurs valide pour continuer la mission.

Sort alors de l'ombre ceux nommés les renégats du feu, des hommes et des femmes ayant choisis de braver l'enfer du sol, ceux refusant l'ordre installé dans les cieux.

De nouveaux chiens de feu viennent sortir des arbres et le combat reprend, Celeste se trouvant aux prises avec le renégat. La joute est déséquilibrée, Céleste n'avait pas encore assez d'expérience pour pouvoir rivaliser bien qu'elle arrive à tenir tête. Un pas pourtant la déstabilise, la lame de son adversaire venant dessiner une longue balafre sur le visage de la blanche. Elle chute au sol et commence à vouloir riposter quand elle voit sa dernière heure sonner.

Céleste ferme les yeux, essoufflée, n'ayant pas la ressource pour s'opposer.

Quand le portail l'aspire sans qu'elle ne puisse s'y opposer.

Un cri s'échappe de ses lèvres, ne comprenant pas ce qui lui arrive. Cri qui se perd sur une place inconnue. Cri qui se perd lorsque d'étranges ordres viennent sonner dans son esprit. Des ordres qu'elle ne comprend pas mais qu'importe. Sonnée, perdue, elle se laisse emmener à son arrivée, sans rechigner, sans poser de questions.

Docile.

Au tout début.

Dans la taverne

Elle finit de boire une longue gorgée, achevant la choppe avant de la reposer sur le comptoir, vide et lâche quelques pièces pour payer sa consommation. Son regard fait de nouveau le tour de la salle sans s'arrêter sur qui que ce soit.

Cela faisait un moment qu'elle était là maintenant. Seule. Oh, les paroles qui l'avaient accueillis à son arrivée dansent toujours dans sa mémoire mais sa méfiance c'est aussi installée au fur et à mesure, sa méfiance et une grande défiance envers l'église, un trop grand nombre d'interrogations venant se poser jusqu'à remettre en cause la légitimité de leurs places.

Mais tout cela restait scellé dans sa tête. En apparence, Céleste n'était qu'une aventurière parmi tant d'autres.

Celeste...que dire. Un brin de femme d'un joli mètre 72, d'allure plutôt athlétique, on devine que la demoiselle (peut-être plutôt dame) est sportive et s'entretient bien. Des cheveux entre le blanc et le gris encadrent un visage fin porteur d'un sourire souvent ironique parfois charmeur suivant qui est en face d'elle. Oh non, ne vous méprenez pas, elle ne saute pas sur tout ce qui bouge bien qu'elle puisse apprécier quelques compagnie. On remarque également son regard, d'un vert vif et toujours entouré de noir, qui coule quand il pleut, ça donne un effet dévastateur.
Celeste privilégie les tenues pratiques et confortables, passe partout au milieu des aventuriers (faut pas se griller ils ont dit), le tout chaussée de bottes sans talons de préférence (pas pratique pour courir).

Vous la trouverez facilement dans les tavernes où elle apprécie une bonne choppe et une bonne assiette. Compagnie agréable, elle apprécie le rire et la bonne humeur et se prête volontiers au jeu. Et aux jeux de dés ou de cartes aussi. Elle adore les loups et les félins, passe du temps à se coiffer le matin et entretien avec un soin presque maniaque ses armes.

J'ai vu de la lumière et je suis entré    ou presque. J'ai pas mal entendu parler du forum, j'ai fais ma curieuse et finalement....je débarque \o/