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Emilia Reisalin
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Les joies d'une vie simple
Hypanatoi

-Un plat du jour !
-Tout de suite !
-Deux hydromels Mademoiselle !
-Je vous ramène ça !


Le soleil venait de ce coucher et le monde s'entassait un peu plus chaque seconde dans cette taverne bien en vue, le Poney Scintillant, comme dans tant d'autres entre les murs de Portalia. Belle bâtisse à la devanture décorée de statues de fidèles destriers trônant au milieu de commerce plus modeste, l'établissement avait attiré l'attention d'Émilia depuis déjà plusieurs soirs ou elle tournait discrètement autour de la taverne et aujourd'hui, il se trouvait que l'une des serveuses ne s'était pas présenté sans donner aucune explication ou nouvelles ! C'était une nonne de l'Église du Chapitre des Pénitences, en bas de l'échelle elle était de celle qui nettoyait derrière ses maîtres et qui arrondissait ses fins de mois comme elle pouvait. Elle avait dû être retenue se disait, agacé, le gérant... Une aubaine pour la demoiselle qui avait besoin de quelques pièces et d'un endroit pour passer la nuit, la négociation avec le propriétaire avait donc été assez facile pour une fois.

Une aubaine, vraiment.

Retrouvant très rapidement ses marques de serveuse, ses nouveaux atouts lui permettaient même retrouver plus facilement les clients à l'odeur et ses réflexes l'aidaient beaucoup à danser au milieu de la foule avec ses deux plateaux emplis de victuailles qu'elle baladait d'un bout à l'autre de la taverne d'un pas léger et assuré. Habillée d'une robe blanche à manche longue qui tombait jusqu'au mollet et d'un petit tablier orné du logo de l'endroit, Émilia abordait un sourire lumineux alors qu'elle s'attelait à la tâche avec ardeur et bonne humeur.

Invoqué depuis peu de temps, la demoiselle avait décidé d'opter pour un style de vie simple, mais vagabonde. Son but était maintenant clair, elle voulait renverser la Papesse et reformer ce monde comme elle le souhaitait, et son seul ennemi était l'Eglise.

Errant de quartier en quartier en fonction de ses envies, du boulot et de ses petites faims, elle évitait de rester trop longtemps au même endroit et tacher de cacher les traces de ses passages. Ce soir, elle profitait juste du moment, de la musique et de l'ambiance globale.

Cependant, une fraction de seconde d'inattention suffit à briser ce genre de moment. Un client un peu ivre et irrité qui se déplace soudainement, une esquive parfaite, mais trop juste... Le client poursuit sa route et bouscule la serveuse d'un jour qui vois alors son plateau s'envoler de ses mains sans qu'elle ne puisse rien y faire... Alors que cette chope d'hydromel et cette magnifique salade composée n'avaient rien demandé, quel gâchis...

-Oyo ?!

Fut le seul son qui parvint à sortir de la bouche de la Corrompue.


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Dernière édition par Emilia Reisalin le Jeu 19 Jan - 19:21, édité 2 fois
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Hypanatoi Konostinos
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On lui avait demandé de payer attention aux gens de l’endroit ; de tenter de s’intégrer parmi eux, de se faire un ami. Comme si se parer de la peau d’une brebis suffisait à transformer le son clair de sa voix, l’aspect haut de sa silhouette et la noblesse innée de son visage. La guilde le lui avait demandé. Pas intimé, mais demandé de manière détournée, comme c’était leur usage. On lui avait conseillé des établissements. Des théâtres, des tavernes, et d’autres endroits de ce genre. Les quelques personnes qu’il avait croisé l’avait fait également. Il devait, selon leurs chaudes recommandations et leurs sages conseils, apprendre à s’intégrer. Donner une chance à la cité. Il l’avait fait. Plusieurs fois, faisant preuve d’une générosité et d’une mansuétude qui l’avait lui-même étonné. Il avait pardonné aux barbaroï leurs manières braillardes, et leur hygiène déplorable, et leurs petites faiblesses du quotidien. Malgré cela, ce n’était pas suffisant. On lui demandait d’en faire plus, encore et encore. Cela en soi ne le dérangeait pas : c’était une constante qui avait survécu à son voyage vers ce nouveau monde.

Ce qui le dérangeait, en revanche, c’étaient leurs airs contents et condescendants, quand ils s’adressaient à lui.

Comme s’il ne comprenait pas ce qui rendait l’endroit si attrayant. Comme s’il n’avait qu’à essayer encore, à se forcer un peu plus. Après tout, la grande majorité d’entre eux y parvenaient, et pourquoi donc pas le paragoï ? Mais il comprenait, parfaitement. Il voyait comme l’endroit promouvait une vie facile, et comme les œillères obligatoires pouvaient sembler douces, quand elles enserraient les tempes. Il comprenait le plaisir d’une vie indolente, et du rejet des responsabilités. Cela, simplement ne lui plaisait pas. Et malgré cela, ce soir, encore une fois, il faisait un effort. Il tentait de construire un pont, d’ignorer le terrain sablonneux sur lequel ses fondations étaient posées. Il n’en trouverait pas de plus solide ici. Il s’était habillé d’une toge simple, pratique pour les soirées détendues. Avait cherché un établissement bien en vue, que l’on qualifiait généralement de respectable et de propre. Le Poney Scintillant. Ce nom était ridicule. Sans doute cela faisait-il partie du charme léger apprécié par les autochtones. Il s’y était rendu. Avait tenté de prendre un air amical, lorsqu’il avait commandé à manger et à boire. Avait même eu un peu d’espoir, quand on lui avait lu le contenu de la carte. Certains plats semblaient convenir à son palais, et le chef semblait compétent.

Il avait attendu, donc, et avait porté la nourriture à sa bouche. Les conversations de l’endroit venaient certes irriter ses oreilles sensibles, et il s’était trouvé obligé d’en suivre plusieurs à la fois. Mais il était passé outre. On avait fini par placer devant lui de la nourriture, et il avait attaqué son entrée. La viande était légèrement trop cuite. Les légumes s’accordaient mal entre eux. Comme partout ailleurs, l’excellence véritable et la maîtrise de son sujet restait ici inaccessible. Il devait cependant bien le reconnaître, les standards de l’endroit étaient légèrement au-dessus de ce à quoi il avait été habitué. Ce n’était sans doute pas là un restaurant respectable, mais tout de même : il pouvait ingérer ce qui lui été proposé sans sentir monter en lui des envies meurtrières.

Il avait terminé la moitié de son plat, quand il sentit l’accident. Ses yeux naturels ne voyaient plus. Ses autres sens composaient. Son œil intérieur capta le mouvement d’un client trop imbibé, et la tentative d’esquive de la serveuse. Elle semblait à la fois capable de mouvements assurés, et à la fois incapable de réagir de manière efficace. Là encore, la chose ne le surprenait pas réellement. Il observa le contenu de son plateau voler dans les airs, et s’écrouler à quelques pas de lui. La coupe d’hydromel, finissant de répandre son contenu sur le sol, roula jusqu’à taper dans son pied. Irrité, il posa son pied dessus pour l’immobiliser : le bruit qu’il faisait en roulant sur le sol l’ennuyait. Il observa la réaction de la créature qui ne semblait pas particulièrement prompte à réagir. Seul un son inarticulé s’échappa de sa bouche. Un bon maître l’aurait fustigé pour son manque de réactivité, mais nul doute que son employeur, s’il réagissait, se contenterait de s’assurer de son bien-être. Hypanatoi reposa ses couverts sur la table, et son index vint pianoter sur cette dernière. Il hésitait. Peut-être était-ce là l’occasion de rendre une soirée autrement sans intérêt plus passionnante.

« Ici, fit-il simplement, en désignant d’un geste rapide de la main le réceptacle coincé sous sa semelle. »

Peut-être. Il en doutait.
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Les joies d'une vie simple
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Les poings serraient, la mine fâcher, Émilia se retenait de ne pas arracher le cou de l'idiot qui venait de tout envoyé volé et elle s'en voulait de ne pas avoir mieux antissipé l'action qu'il venait de ce passer. Heureusement, à part des pertes pour le patron -trop occupé par l'affluence de monde- il n'y avait pas eu de victime collatérale et ce fut juste un joyeux fou rire qui se dégager de cette histoire. Posant un genou au sol, tenant sa robe d'une main pour éviter de la salir, la jeune femme se hâtait de rassembler les bouts de salades, de condiment et de petits bouts de viandes qui traînaient maintenant un peu partout.

C'était alors qu'un geste venant d'un client qu'elle avait servi plus tôt dans la soirée essayé d'attirer son attention. Essayait-il de l'aider ? Le prenait-elle pour sa boniche ? Dans tous les cas, il montrait la coupe vide qu'il maintenait sous sa botte sans pour autant la poussé gentiment vers la dame, ou sans la prendre pour lui la tendre, non il la désignait juste...

Le sang commençait à monter, une lueur rouge au fond des yeux, Émilia tentait de maintenir une respiration calme et elle récupérait la coupe en forçant un sourire et un merci à demi-mot avant de se relever. L'homme était fort bien bati, habillé d'un simplement, mais maintenant une posture noble et droite. Sur son visage grave, ses yeux semblaient avoir trouvé les ténèbres éternelles...

- Excusez-moi pour ce désagrément, Monseigneur...

L'œil farouche, Émilia prit sur elle pour s'incliner devant le client importuné et sortir sa tirade poli et collant à l'étiquette malgré le ton un peu cassant qu'elle employait. S'apprêtant à faire de même avec l'autre andouille qui l'avait bousculé, mais un pelletage de fesse en règle vint accélérer la situation. D'un geste ample et vif, une claque magistrale partie d'elle-même en plein dans le visage déjà roussi du client enivré. Alors que le son du choc résonnait entre les murs de la taverne, les rires se turent un moment avant de reprendre de plus belle et évidemment, le client maladroit n'apprécia pas l'hilarité qu'il venait de provoquer.

Homme en pleine fleur de l'âge, habillé convenablement pour une classe moyenne de Portalia, très certainement un forgeron ou un tout autre travail manuel, l'homme à la coupe en bols attrapait la demoiselle par le colle et la soulevait légèrement du sol.

-Tu te prends pour qui pour oser lever la main sur moi, traîné ?! Tu ne sais pas qui je suis ?! Je suis le fils de Sir Reinier Theobald, propriétaire de ce taudis et de bien d'autres dans cette rue ! Mais tu es bien mignonne ma foi, je pense qu'il y a bien des moyens de te faire pardonné...
-Lâche moi...


Attrapant le poignet de son agresseur avec une voix glaciale, la jeune femme gardait le visage baissé, sa chevelure couvrant la partie haute de son visage et les deux yeux rouges luisants qu'il portait.


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Hypanatoi Konostinos
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Effectivement, rien de passionnant ne semblait en cours. Il regarda la petite chose se rapprocher de lui, et s’abaisser à ses pieds. Déplaçant celui qui bloquait le gobelet, il s’apprêta à passer outre l’incident. La jeune femme s’adressait à lui en respectant les convenances en place, et si son ton était plus que déplacé, il ne s’attarda pas dessus : les gueux de l’endroit n’avaient pas la même discipline que les serviteurs de son monde, et il était donc injuste d’exiger d’eux le même degré d’excellence. S’apprêtant à se replonger sur son repas, il eut tout de même la désagréable surprise d’être de nouveau dérangé. Un énième intrus jugea pertinent d’offenser ses sens, son haleine chargée d’alcool et son corps plein d’une odeur âcre de sueur s’approchant plus qu’il n’était agréable de lui. Il s’arrêta à quelques pas derrière la jeune femme, et s’accommoda de ses fesses, sa main explorant librement l’anatomie de la serveuse. Retenant un soupir, Hypanatoi tenta de fermer sa conscience à tout cela. Il avait pensé ce genre de comportement licencieux limité aux confins des établissements spécialisés et des quartiers nord. Sans doute s’était-il trompé. Forcé d’écouter l’échange suivant, il se demanda l’espace d’un instant si la jeune femme était affectée par il ne savait quelle malédiction, attirant à elle les pires individus. Sans doute était-ce le cas : il ne doutait aucunement qu’il aurait lui-même été obligé de la corriger, si elle avait eu le loisir de continuer à se montrer aussi impertinente.

« Sache alors que j’ai été fort mal reçu, Sir Reinier Theobald, fit-il finalement. Ton établissement sert une nourriture de seconde zone, et les crus proposés sont au mieux médiocres. Le service y est passable, et si je t’encourage à châtier d’importance cette serveuse, je te somme de le faire loin de moi. Tes braiements m’ennuient, et ton manque d’imagination rend tes menaces salaces tristes pour l’esprit, même d’humeur grivoise. »

Il ne mentionna pas le fait qu’il doutait sincèrement qu’il puisse réellement résister plus de quelques instants à la colère de la jeune femme. La puissance divine qui infusait son être lui permettait de détecter celle des gens. Le duo qui s’évertuait en ce moment à noyer ses oreilles sous leurs bourdonnements n’était pas équilibré. Mais tout cela ne le concernait pas. Il reposa ses couverts sur la table. Il doutait d’être écouté, comme souvent. Personne, ici, n’avait le bon sens de l’écouter. Il annonçait pourtant toujours ses intentions et ses demandes avec la plus grande clarté ; pour une raison inconnue, cela ne suffisait pas, et il était lui-même toujours surpris de l’incrédulité de ceux-ci, lorsque les conséquences de leurs actions se faisaient claires à leurs yeux.

« Je te pardonne cependant, fit-il en levant une main impérieuse, anticipant la répartie du fils du propriétaire. Vaque à tes occupations, et assure-toi de ne plus salir l’honneur de tes géniteurs et de leur établissement. C’est un péché grave. Et toi, fit-il en pointant du doigt la serveuse. Assieds-toi face à moi. Quelques questions affleurent à mon esprit. Tu y répondras. »

Ayant terminé d’exposer ses demandes, il attendit une réaction de la part des deux personnes concernées. Il ne se faisait pas la moindre illusion, et savait qu’il allait passer pour un provocateur arrogant. Sans doute même aurait-il à démontrer qu’il avait amplement la capacité d’imposer ses demandes. Ce n’était pas une chose qu’il anticipait particulièrement : faire attention à ne pas provoquer d’incident trop dommageable était fatigant, et il entrevoyait déjà une longue nuit. Sans doute aurait-il été plus sage de se taire, mais il entendait suivre les conseils bien intentionnés des locaux. Il voulait pouvoir affirmer qu’il faisait preuve de bonne volonté, et cela demandait certains efforts de sa part. Son index gauche erra distraitement sur le manche de sa fourchette. En faisait-il assez ? La question était épineuse.

Il était trop tard, de toute façon, pour reprendre la parole et ajouter à ses demandes les conséquences que provoquerait un manque de coopérativité. Il faisait déjà preuve de patience en supportant le triste naufrage de cette soirée avec autant de bonne volonté. Non, conclut-il intérieurement. Il n’en faisait sans doute pas assez. Il aurait à se reprendre, quand les différentes parties concernées auraient eu le temps de réagir à ses demandes.
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Les joies d'une vie simple
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Pour changer, notre amie se retrouvait dans une situation tendue... Elle qui avait pourtant l'impression de profiter des joies d'une vie simple comme elle n'en avait plus connu depuis bien longtemps maintenant. Mais bon, comme on disait, « il y a des cons partout » et bien sûr, Portalia ne dérogé pas à la règle. Ainsi, Émilia se retrouvait bloquée entre un couard qui la menaçait, un vieux ronchon aveugle qui prenait tout le monde de haut, son envie d'égorger tout ce beau monde et la voix d'Hex qui résonnait dans sa tête, tel la petite voix d'une conscience un peu trop discrète, qui lui murmurait « tu sais ce qu'il te reste à faire pour paraître ordinaire »...

Heureusement, ou malheureusement tout dépend du point de vue, l'intervention de l'inconnu à la table d'à côté avait eut le mérite d'attirer l'attention du fils de bourge et son ami qui avait par ce lever à son tour pour assister, ou tout du moins pour roucouler avec, son ami, tapant du poing dans sa paume pour paraître impressionnant. Émilia souffla du nez, mais Messir Reinier lâché sa prise en titubant, tapant du poing sur la table de l'homme en beuglant un truc incompréhensible tout en le dévisageant.

-T'as un problème, papi ?! Je fais ce que je veux, je dis ce que je veux ! Personne ne me dit quoi faire à moi !!! Hein Bernar ?!
-Haha ouais ! Trop mon pote !


Répondait l'autre en ce tapant la cuisse, laissant à la jeune femme tout le loisir de remettre son chemisier en place. Toisant l'inconnu du regard, le bourge finit par tourner les talons, embarquant son camarade avec en bousculant la serveuse au passage, lui lâchant dans le creux de l'oreille un joyeux :

-Je ne vais pas te louper, traînée, regarde derrière toi quand tu rentreras ce soir...

Répondant d'une simple révérence emplit de défi en soutenant le regard du garçon qui partait enfin recommander un verre, Émilia laissait un sourire mauvais apparaître sur son visage alors que... l'ordre ? De l'homme lui revenait à l'esprit. Elle n'aimait pas les ordres, encore moins ceux dit sur le ton que le client avait employé, ça lui rappelait son père... Mais en voyant le patron la dévisageait à l'autre bout de la taverne, elle savait qu'elle ne pouvait plus se permettre de faire trop de raffut. Pliant sa robe sous ses genoux, elle prenait donc place face à l'aveugle en le regardant, intriguée et se demandant si il pouvait percevoir quelque chose quand même. Cet homme n'était en effet pas ordinaire, elle le soupçonnait même d'être un invoqué au vu de son niveau de bizarrerie... Ce tenant bien droit sur sa chaise, mal à l'aise, elle laissait quelques minutes s'écouler avant de lâcher un timide :

-Vous vouliez me parler... Messire ?


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La réponse normale aurait de se lever, et d’égorger le rat qui en se moment se répandait sur sa table. Il parlait, et de sa bouche coulait une logorrhée déplaisante et insultante. Mais Hypanatoi se voulait un homme généreux et patient : il savait qu’ici, on attendait pas des gueux qu’ils fassent preuve de retenue, et évitent de polluer l’atmosphère des gens qui régnaient sur eux. Il ne commenta donc pas. L’autre jouait son rôle, et bombait le torse pour se donner des airs importants. Il allait partir, bientôt. Après une menace d’usage supplémentaire, annonçant à la jeune fille une fin de soirée mouvementée, il décida effectivement de prendre le large. C’était une bonne chose. Le paragoï était patient, certes, mais même sa bonne volonté pouvait trouver ses limites. Il entreprit donc de continuer son repas, et sentit la jeune femme s’assoir en face de lui. Sans doute attendait-elle qu’il la questionne, comme il l’avait annoncé. Mais il attendait avant toute chose finir de manger, ne souhaitant pas troubler son expérience en devant en plus du brouhaha ambiant supporter le contact d’un des ressortissants de la cité.

Elle aurait son utilité, au moment où il le jugerait opportun.

Il termina son assiette, et serre ses doigts autour de la base de son verre, quand elle décida de se manifester. Sa question était convenue, et ne servait qu’à se rappeler à son bon souvenir. Elle attendait de lui un signe quelconque, et adoptait presque instinctivement l’attitude de soumission qui convenait à son espèce. Cela au moins était bien, même si elle s’était avérée incapable de compléter le processus en attendant simplement qu’il daigne lui adresser la parole. Mais encore une fois, il convenait sur ces terres de se faire plein de mansuétude. Il ne porta donc pas la coupe à ses lèvres, et leva vers elle son visage. Le geste était inutile. Il n’avait pas besoin de ses yeux pour voir, et souvent, lors des conversations qu’il tenait avec les quelques proches qu’il possédait ici, il se passait de cet artifice.

« Oui. répondit-il simplement. »

Il desserra son étreinte autour de sa coupe, et posa ses mains à plat sur la table. Il considéra un instant ses questions. Il savait déjà comment les formuler, et en vérité imaginait déjà sans peine les réponses qui pouvaient lui être faites. Il ne voulait pas converser avec la créature pour le plaisir de son esprit et de sa répartie : elle semblait particulièrement dépourvue. Mais sa diligence coutumière faisait qu’il ne pouvait sur l’occasion de confirmer certaines de ses théories, et de vérifier certaines de ses impressions.

« Tu te fais serveuse, dans un endroit qui n’a de cesse de t’humilier. Tu t’armes de patience pendant ton travail, comme tu t’armes de patience en ce moment-même. Pourtant, de nombreuses autres avenues, plus lucratives et aussi accessibles, s’offrent à quelqu’un possédant tes capacités. Pourquoi alors travailler ici ? Est-ce que tu n’as pas été capable de trouver mieux ? Est-ce simplement parce que c’est la première option qui s’est offerte à toi ? Comment arrives-tu à justifier cette soirée ? »

Il savait que lui-même n’y serait pas arrivé. Il endurait pourtant les indignités quotidiennes d’un endroit qui ne provoquait chez lui qu’un dégout presque sans concession, mais celui-ci n’était pas provoqué par une personne qui s’érigeait en ennemi. Portalia était de par sa nature une ennemie, mais elle ne voulait pas l’être. Pour la personne qu’il avait en face de lui, la taverne représentait un terrain hostile et cruel, auquel elle acceptait volontairement de se soumettre. Sa dignité était monnayée, et elle y attachait elle-même un prix : celui de son salaire, journalier ou autre. Il suffisait de la voir, prostrée sur elle-même, mutine, vaincue. Son cul devenait un bien public, son être un réceptacle à insulte et à crachats, et aucun allié n’était en vue, ici. Il imaginait que c’était là l’indifférence que la cité avait tant envie de faire passer pour de la liberté. Lui-même, à la fin de la soirée, se séparerait sans doute de la jeune femme. Il ne pouvait pas grand-chose pour elle, pas au vu de l’état auquel elle était réduite.

Les gens qui se faisaient volontairement martyrs, sans se rendre compte que personne d’autre qu’eux ne proliférait dans leurs ombres concupiscentes faisaient naître en lui des pulsions meurtrières.
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Les joies d'une vie simple
Hypanatoi

L'homme imposant était calme, poursuivant son repas sans dire un mot, le visage impassible. Émilia commençait doucement à perdre patience, tapotant sa cuisse avec son index alors qu'elle pouvait entendre les gens murmurer autour d'elle, se demandant ce qu'il était en train de se passer et si l'homme avait payé un petit supplément pour passer du temps avec la belle.

Ce mordillant l'intérieur de la joue nerveusement, qu'elle ne fut pas le soulagement lorsque le silence finissait enfin par être brisé ! La Corrompue s'attendait alors à tout, des reproches, des remarques, des conseils pour mieux service sa Seigneurie et ne pas froisser les fils de riches... Mais il n'en fut rien.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, toutes les interrogations qui furent énoncées à notre amie pouvaient facilement être résumé en une seule : « Pourquoi perds-tu ton temps ici ? ». Ne s'attendant pas du tout à ça, Émilia fut légèrement désarçonné et restait bouche bée quelques secondes. La manière de parler de l'homme était singulière. Calme, hautain, mais magnant les mots avec dextérité rare et élégante. Regardant devant elle avec de grands yeux ronds et plein d'interrogations, la demoiselle ne put s'empêcher de répondre par une question qu'elle ne put retenir.

-Vous êtes un Noble, n'est-ce pas?

Elle ne parlait pas de faux noble née avec une cuillère dans la bouche comme l'autre cornichon croisé plus tôt, mais d'un vrai, comme ses parents lui avaient expliqué quand elle était jeune. Dans son village perdu au milieu de la forêt sur une terre dépourvu de véritables gouvernements, Émilia n'avait jamais eu l'occasion de croiser ce genre de personne qui évitait de se mélanger aux roturier comme elle. Évidemment, ses parents et ses petits boulots lui avaient appris à manier l'étiquette avec plus ou moins d'efficacité et au final ce n'était que des contes et des ragots qui rapportait les faits de ces gens qui se voulaient au-dessus du lot grâce à leurs argents et leurs cercles de connaissances.

Si elle avait vu juste, elle venait là de faire une faute et elle se hâtait de se reprendre, secouant son visage de droite à gauche vivement pour rassembler ses idées et ses pensées.

-Excusez-moi, je n'ai pas répondu à vos questions ! Malheureusement, je travaille ici, car c'est la seule chose que je sais faire, Monseigneur. Je n'ai aucune raison d'aller risquer ma vie en dehors des murs pour aller affronter monstres ou rois et il me faut de l'argent pour pouvoir dormir et manger.

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La créature bavait. Comme souvent avec les créatures d’ici, il fallait trier ce qui relevait de l’information utile de l’enrobage adipeux. Elle lui demandait s’il était un noble. Ou plutôt, elle l’affirmait, et prenait la peine de prétendre qu’elle posait une question. Il n’était pas un noble. Pas au sens que l’entendaient ces gens. Pour eux, les bien-nés baignaient dans une atmosphère privilégiée, qui favorisait l’accroissement de l’embonpoint. Il n’était pas noble, donc. Pas comme elle l’entendait. Il aurait pu lui expliquer la différence. Lui parler de ses devoirs. Du sacrifice. De la vertu mandataire. Du poids qui pesait sur ses épaules. Cela n’aurait pas été utile : ce monde enchantait leurs paroles, et leur permettait de se comprendre, mais ne faisait rien pour rendre les paroles du paragoï plus intelligibles pour ceux qui n’avaient pas les bases requises. Il se contenta donc de hocher de la tête : il était noble. Pour elle, cela suffirait. Son monde était simple, et ne pouvait qu’être simple. Ce n’était de toute façon pas le principal. Elle lui posait cette question, simplement pour confirmer ce qu’elle pensait, et pour pouvoir continuer sur des bases connues. Cela, en vérité, ne le concernait pas.

La suite non plus, en vérité. Elle lui parlait, et lui expliquait la même chose que le reste des masses amorphes qui infestait les rues de cette cité. Elle définissait ses choix non pas grâce à ce qu’elle pouvait faire, mais par ce qu’elle ne pouvait pas faire. Elle se justifiait, presque instinctivement, et tentait de donner une valeur morale à ses excuses. Il l’écouta parler, silencieusement, immobile, se demandant si elle souhaitait continuer. Ce ne fut visiblement pas le cas. Les portaliens arrivaient à occuper l’espace vocal sans jamais y ajouter quoi que ce soit d’intéressant, et ce, de manière infaillible. C’en était presque admirable. Il laissa s’écouler quelques courtes secondes après que la jeune eut terminé de parler, autant pour trouver quoi lui répondre que pour s’assurer qu’elle-même comprenne bien tout ce qu’elle venait de dire, puis reprit la parole.

« Je vois, commença-t-il simplement. »

Cela suffirait, comme commentaire.

« Tu es pleine de la puissance de l’Ordre. Cela te permet de prétendre à de nombreuses opportunités, même si d’aventure tu es trop timorée pour affronter les forces extérieures. Je ne te parlerai de ce que tu devrais faire, ni de ce que tu devrais considérer comme le minimum de dignité auquel tu as à prétendre. L’expérience m’a appris que ce n'est pas le bon langage. Je souhaite te parler, car pour moi vos esprits sont étrangers et difficilement déchiffrables, et que tu tires de la médiocrité ambiante un caractère relativement représentatif. »

Il marque une pause supplémentaire, le temps que les informations délivrées arrivent jusqu’à l’esprit de la jeune femme. Les autochtones avaient souvent du mal à intégrer les informations, même les plus simples. Souvent, il faisait de grands efforts pour rendre ce qu’il voulait dire accessible. Il n’y parvenait que très rarement, et c’était pour cela qu’il voulait converser. Il lui manquait quelque chose, non pas pour déchiffrer les rouages qui conditionnaient l’esprit de ces gens.

« Comment vois-tu ta vie ? Ton futur, à court terme ? Comptes-tu persévérer dans cet endroit, qui de toute évidence te traite sans le moindre respect ? Quelle ambition as-tu pour améliorer ton existence ? Comprends-moi : nombre des usages des mondes semblent s’accorder avec aisance à ceux d’ici. Ce n’est pas le cas pour ceux du mien. Je veux comprendre. »

Il doutait en vérité qu’elle soit capable, même malgré elle, de l’éclairer. Ce n’était pas la première fois qu’il tentait de déchiffrer le fonctionnement des gens de la cité, qu’ils soient natifs de cette dernière, ou comme lui, originaires d’un autre endroit. Jamais, cela n’avait abouti. Il n’avait pas de raison de penser que cette soirée serait différente : son interlocutrice ne lui donnait pas l’impression d’être particulièrement agile. Tout de même, il attendit, et fit preuve de sa bonté et sa patience habituelles. Tout de même, il but une nouvelle gorgée de sa coupe ; le vin était sans grande substance, et était trop doux pour revendiquer le corps nécessaire à un repas consistant, et trop âpre pour être coupé de résine ou de miel. Faisant signe à un autre serviteur que celui qu’il avait en face de lui, il commanda d’une parole impérieuse autant qu’expéditive une nouvelle coupe. Peut-être le vin, en humidifiant son gosier, rendrait plus facilement digestes les paroles de la petite chose qu’il interrogeait.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 26 Sep - 11:33, édité 1 fois
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Les joies d'une vie simple
Hypanatoi

Non en fait, cet homme était juste hautain... Sa façon de parler, de se comporter envers la petite demoiselle de basse naissance qui lui faisait face ainsi qu'envers les autres travailleurs, en était une preuve flagrante, à moins qu'il n'était juste pas du tout à l'aise avec les rapports sociaux et qu'il cherchait, par cette conversation, à s'améliorer à ce niveau-là ? Émilia n'en avait aucune idée, en tout cas elle n'appréciait pas l'homme qui lui faisait face.

Le client à la voix calme eut alors rapidement fait d'expliquer, avec plein de mots compliqués que la demoiselle de la campagne peinait à comprendre, qu'elle était emplie d'une puissance divine et qu'elle perdait son temps à jouer les serveuses pour des bouts de viande sans intérêt. Elle ne comprenait pas tout à ce que l'aveugle lui racontait, mais elle crut comprendre qu'il trouvait qu'elle était médiocre à perdre son temps dans cette taverne, à se mêler au petit monde. Croisant les bras en écoutant ses mots, la patience de la demoiselle perdait doucement de son efficacité alors qu'il entamait la fin de son monologue, demandant à Émilia ce qu'elle souhaitait faire de sa vie dans un avenir immédiat.

Prenant une profonde respiration alors qu'elle sentait son pouls augmenter lentement, la Corrompue se demandait s'il était bien judicieux de continuer de jouer ce jeu du petit interrogatoire bien sagement ou si renverser la table et le foutre dehors ne serait pas une solution plus rapide... Dévisageant l'homme, concentré sur les énergies qui l'entourait, Émilia eut la désagréable surprise de voir que sa perception des essences ne c'était pas affiné malgré ses efforts depuis qu'elle avait découvert cette faculté lors de son arrivée. Soupirant finalement après quelques minutes de silence, elle se contentait de répondre, froidement.

-Je n'ai aucun intérêt à aller jouer les héroïnes en dehors des murs pour le joli sourire des bouts de viande qui nous entourent, qu'ils soient riches ou pauvres. La médiocrité que je cultive en me mêlant à eux et ce qui permet de survivre de jour en jour, ce qui est mon but à court terme aujourd'hui. Je persévère dans cet endroit, car c'est le seul qui me reste et qui me nourrit de surcroît. Je ne compte pas me mettre au service de qui que ce soit, Dieu, Papesse ou Église, ils ne sont tous que de futur cadavre sur patte à mes yeux et j'ai bien envie de libérer ce monde de ceux qui se croient être une voix unique et toute-puissante, s'offrant le droit de vie ou de mort sur les autres en pensant détenir l'unique vérité.

Se penchant sur la table, dévoilant son décolleté aux petits curieux qui aurait le regard baladeur, Émilia se rapprochait de son interlocuteur avec une lueur vermeille dans le regard.

-Beaucoup de monde ici sont étrangers à ses terres. Si tu... Vous souhaitez comprendre, commencez par dire clairement ce que vous ne parvenez pas à saisir plutôt que de poser milles questions philosophiques aussi flou les unes que les autres.

Reprenant sa place, la donzelle attrapait une chope que l'un de ses collègues emmenait à une autre table, n'osant rien protester lorsqu'il croisait le regard noir de sa collègue d'une nuit. Buffant une longue gorgé, c'était officiel, Émilia en avait marre de cette soirée et avait une soif de sang grandissante...


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Le portalien, de manière générale, ressemblait à son prochain. Cela n’était pas nouveau, et cette considération se rappelait à Hypanatoi dès qu’il s’aventurait à converser plus de quelques secondes avec l’un d’entre eux. Ce n’était pas en soi particulièrement étonnant : le nivellement dont il était à la fois l’architecte maniaque et la victime consentante ne laissait que peu de place à l’expression de l’individualité. Ce n’était pas pour dire qu’il n’existait pas de variation. Mais ces dernières se faisaient soit dans la forme, soit dans l’archétype que l’individu entendait prendre comme modèle. Le paragoï, en écoutant le parler approximatif de la personne qui lui faisait face, avait l’impression d’entendre d’autres personnes avant elle. Certains noms émergeaient à la surface de sa conscience, et le souvenir de ces rencontres passées ne faisait rien pour le rendre plus clément. Il les balaya rapidement, et se concentra sur les quelques points de divergence qui se présentaient à lui. Aussi anecdotiques qu’ils puissent être, ils avaient sans le moindre doute pour la créature qui lui faisait face une valeur symbolique, presque religieuse. Ils étaient ce qui constituaient chez elle les piliers de ce qui lui servait d’identité. Une impression de comprendre, en premier lieu. Pas parce que son raisonnement était solide, et qu’elle avait passé en revue plusieurs hypothèses imposées par la situation. Mais parce qu’elle le voulait. Elle parlait avec l’assurance des gens qui n’avaient pas quotidiennement à prouver qu’ils avaient raison, parce que personne ne prenait réellement la peine d’écouter ce qu’ils avaient à dire.

C’était sans doute pour cela qu’elle semblait aussi heureuse de parler. Elle ne répondait pas exactement à la question qu’il avait posé, mais cela aussi était usuel. Elle livrait de toute façon plus qu’il n’en avait demandé, et il l’écouta avec intérêt. Elle voulait agir, ou tout du moins le disait-elle. Il n’était pas certain de comprendre en quoi faire la découverte du caractère attrayant que possédait pour les locaux son fessier était utile à ses objectifs, mais il ne commenta pas. C’était, là encore, un produit de la dichotomie portalienne. La façon dont se voyaient ces gens et ce qu’ils étaient réellement différait presque immanquablement de manière dramatique. La suite de sa réponse fut plus curieuse, et il hésita un instant après s’être rendu compte qu’elle attendait de lui qu’il précise sa pensée en des termes plus concrets. Elle lui demandait de se rendre plus accessible, et cela était rafraichissant. Il n’était certes pas certain de comprendre pourquoi elle semblait averse à la philosophie, ou pourquoi elle pensait que ses questions relevaient de ce domaine, mais il devait avouer que ce n’était pas spécialement important. Il avait en face de lui un gueux qui admettait, bien qu’à reculons, son incapacité à comprendre les choses. Plutôt que d’insister de manière cruelle sur ses limitations, Hypanatoi pouvait bien se faire grand seigneur. Il modulait après tout déjà son langage, évitant les formes soutenues et poétiques normalement privilégiées par ceux de son rang. Il pouvait bien consentir à quelque chose de plus drastique encore.

« Tu ne peux m’expliquer ce que je ne parviens pas à saisir, fit-il en ralentissant légèrement son débit. Ta pensée est amorphe, continua-t-il avant de lever une main qu’il voulut apaisante. Ce n’est pas de ton fait. Passons sur ce détail, car nous ne pouvons rien y faire. »

Elle n’en avait pas les capacités. Lui n’en avait pas l’opportunité. Il reposa sa main sur le bois de la table, et pianota distraitement, cherchant la meilleure manière de se faire comprendre. Il lui fallait à la fois prendre garde à ne pas froisser l’ego démesurée du portalien. Ce dernier, malgré le peu de choses accomplies, se plaçait souvent sur un piédestal très haut. Très étroit, aussi, bien que cela, il ne le voit pas.

« Comment comptes-tu accomplir ce grand changement ? Tu proposes après tout de renverser tout l’ordre de la Cité. »

Et pour cela, nombreux étaient ceux qui auraient voulu l’écharper. Le fait qu’elle ne se rende pas compte, et qu’elle annonce à voix haute son ambition montrait clairement soit qu’elle n’avait pas conscience de ce fait, soit qu’elle était prise par ce sentiment d’invincibilité qui enserrait nombre des autochtones. Lui-même avait bien certains projets similaires, mais préférait emprunter pour y arriver un autre chemin. C’était cela, en vérité, qu’il voulait comprendre. Etait-elle convaincue, réellement convaincue, de ce qu’elle racontait ? Comptait-elle agir, avancer dans cette direction ? Trop souvent, les paroles des gens d’ici s’étaient avérées avoir la consistance du vent, et une légèreté plus grande encore. Il doutait sincèrement que ce soit aujourd’hui différent : rien ne laissait soupçonner autre chose. Mais plus que tout, il connaissait, sans le moindre doute, le tabou qui se retrouvait sans la moindre exception chez ces gens. Et il savait qu’il était déjà en train de s’en approcher ici. Il lui fallait composer avec prudence.

C’était amusant : il avait ici à faire plus attention à ne pas froisser le gueux du soir, qui avait retenu son attention simplement parce qu’il avait été au bon endroit au bon moment, qu’aux égards dus à un être qui avait fait la preuve de son mérite. Amusant, certes. Mais surtout, significatif. Il cessa de pianoter, et attendit une réponse, qu’il savait ne pas devoir être pertinente. Il lui faudrait encore besogner âprement pour l’obtenir.
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Les joies d'une vie simple
Hypanatoi

L'homme assit devant Émilia était décidément bien atypique et elle avait énormément de mal à le cerner. Grand Seigneur aux habits simples, vagabond à la langue bien pendue ou Phylosophe égaré bien loin de chez lui ? Impossible à dire réellement pour la petite paysanne qui fixait froidement son interlocuteur en caressant, du bout du doigt, le tranchant de coupe à moitié entamé.

Contre toute attente, l'homme aux regards de verre fini par expliquer qu'il y avait bien des choses qu'il ne parvenait pas à comprendre et que, de ce fait, il ne pouvait pas mettre de mot clair dessus... Ce qui semblait logique dans un sens, bien que voir quelqu'un avec un langage aussi soutenu et complexe que le sien ne pas parvenir à s'exprimer clairement, était quelque chose d'assez... Pitoyable aux yeux de la Corrompue.

Semblant chercher ses mots pendant quelques instants, plongés dans les méandres de la bibliothèque de savoir que devait être son esprit, cherchant ses mots avec la rigueur d'un érudit en pleine thèse, l'étrange noble finit par poser une question simple et clair, demandant simplement à notre amie comment elle comptait ci prendre pour mener son projet à bien.

Un peu surprise par la question, le visage d'Émilia se figeait un instant. Depuis qu'elle c'était décidé de prendre pour cible cette église qui représentait, à ses yeux, le mal absolu qui rongeait tous les mondes, elle ce n'était jamais attardé sur les détails de son plan qui se résumait, à l'heure actuelle, à : arracher la tête de la Papesse, démembrer l'Ordre et libérer tous Portalia de la tyrannie muette qui la muselait, laissant enfin libre de faire ce qu'elle veut la petite demoiselle cannibale...

Un plan certes simple et efficace... Mais un chouille trop simple et efficace dans l'état actuel des choses, et ça, elle en avait bien conscience, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle ne c'était pas attardé sur les détails. Alors, que répondre à ce genre de question ? De base, elle aurait mieux fait de se taire, mais l'homme l'agaçait tellement qu'elle avait fini par sortir de ses gonds... Éluder la question ? Non, il semblait être trop têtu pour laisser sa proie s'échapper. Répondre à côté ? Et passer pour une idiote... Maintenant !? Certainement pas !

~Et si on lui arrachait la colonne vertébrale et qu'on s'en servait de cure-dent... ?


Murmurait une petite voix au fin fond de l'esprit d'Émilia. Celle-ci faisant un simple « non » du menton en baissant les yeux, en marmonnant dans sa barbe.

-Restons réaliste... Relevant la tête, elle défiait de nouveau du regard l'aveugle qui attendait sa réponse. Les joues rougies de honte, elle se mordait la lèvre inférieure en hésitant un instant avant de se décider à ouvrir la bouche. Je ne suis pas ici depuis longtemps... Je suis une enfant des champs, je ne suis pas du fait de comment on fait pour s'approcher des Grands de ce monde... Pour l'instant, je me concentre sur l'instant présent, mais j'aimerais libérer Portalia des mensonges des églises. Qu'importe comment je vais devoir mis prendre, du temps que cela vas me demander et si je vais devoir me salir les mains ou pas, je ne me laisserais pas, une nouvelle fois, me faire écraser par la botte d'une religion soit disant toute-puissante.


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Il écouta soigneusement les paroles de la jeune enfant. Elle parlait de la religion de Portalia, et ses paroles décrivait une image bien éloignée de la réalité. Cette dernière était connue pour sa tolérance, qui devait selon sa grande maîtresse permettre de composer plus facilement avec la multitude des gens qui foulaient ces terres. Il existait certes des factions plus dures, mais ce n’était pas elles qui avaient le pouvoir, et leurs agissements étaient soigneusement contrôlés. Peut-être était-ce d’eux qu’elle parlait. Ca ne semblait pas être le cas, à moins que la forme même de ses paroles manque autant de précision que ses pensées. Le paragoï osait espérer, sans doute avec cet optimisme particulier qui le caractérisait, que ce n’était pas le cas. Il s’autorisa un moment de calme et de réflexion pour arriver à lui donner une réponse appropriée. Il l’avait prévu, et la jeune paysanne n’avait pas réussi à le surprendre : ce qu’elle disait manquait de solidité, et son projet était de l’ordre du fantasme. Il était aisé de comprendre pourquoi, et surtout comment son esprit s’arrangeait. Trop souvent, Hypanatoi avait vu des constructions similaires s’ériger dans l’intimité des mortels.

Ils bâtissaient avec du vent, faisait une existence de fantasme curieux, souvent pervers. Il était parfois utile de les canaliser dans la bonne direction, même s’il doutait que ce soit ce soir la bonne chose à faire. Outre le fait que le rapport qui existait en ce moment entre lui et la pétulante enfant n’était pas particulièrement conclusif, il n’avait pas pour l’heure une impression favorable de ses capacités. Elle manquait cruellement de vision, ce qui était une bonne chose. Elle était intimement convaincue du contraire, ce qui la condamnait presque irrémédiablement à l’inutilité, voire pire.

« Ton temps est limité. Le monde ne reste pas immobile en attendant que tu daignes faire quelque chose de ces belles paroles. Tes dons, encore une fois, t’auraient permis autre chose. Que ton objectif de ce soir ait été de te familiariser avec la cité, d’accumuler des ressources pécuniaires ou je-ne-sais quelle autre fantaisie, je me dois d’insister : servir dans cet établissement est une perte de temps, et un choix de facilité. »

Pas un choix, donc. L’ironie était mordante, et il se rappelait de sa conversation récente avec son protégé. C’était secondaire. Il écarta cette plaisante pensée de son esprit, et se concentra totalement sur l’instant présent. Il avait encore quelques petits morceaux juteux à extraire de cette interaction, et avant que leurs patiences respectives n’arrivent au bout de leurs courses, il entendait bien y parvenir :

« J’entends cependant ce que tu dis. Cette libération dont tu parles, prendra-t-elle la forme d’un éveil généralisé des consciences, ou forceras-tu la population à te suivre dans ton élan rénovateur ? Que feras-tu, quand tu auras rasé les églises et jeté à bas les prophètes menteurs ? Comment combleras-tu le vide ? »

Il fallait avancer, encore et encore. C’était pénible. Laborieux. Chaque pas était une épreuve, chaque réponse arrachée de l’esprit malhabile de la créature demandait qu’il déploie des trésors de rhétorique et de patience. Mais il voulait croire qu’il y avait quelque chose de plus là-dessous. Que la crasse qui salissait l’extérieur cachait quelque chose d’utile. Il ne savait pas quoi, et il ne pensait pas que ce serait un trésor miroitant aux reflets irisés. Mais tout de même. Il ne pouvait pas croire que le portalien standard soit tout entier dépourvu de valeur. Cela aurait remis en question trop de choses, et aurait trop grandement compliqué ses plans.
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Hypanatoi

Cet homme était décidément bien étrange. D'un calme stoïque et totalement imperturbable, il continuait d'insister, d'essayer de gratter l'inconscience de notre Corrompue qui se trouvait être de plus en plus perturber par cet conversation des plus hétéroclites.

Émilia devait bien l'admettre, l'homme avait un don pour toucher les points sensibles que son interlocuteur ne percevait même pas. Mettant en lumière incohérences et idées fragiles pour les retourner et les dévoiler complètement.

Évidemment, l'envie de la jeune femme de renverser l'ordre établi en Portalia était, dès le départ, motivé par une vision binaire des choses. Rongée par la colère et ses traumatismes, elle était restée totalement bloquée dans ses idéaux et ses préjugés et tous cela venait de lui exploser au visage. Et ceux, non pas en utilisant la force comme aurait pus le faire Hex, mais en utilisant les mots. Habilement, sagement, patiemment...

Ne dit-on pas que la plume est plus forte que l'épée?

Émilia était au tapis. Affalée dans sa chaise, elle se mordait les doigts nerveusement, le regard fuyard, rougeoyant, perdu. D'une petite voix tremblante, elle marmonnait dans sa barbe des mots qu'Hypanatoi devait entendre sans trop de difficulté.


-Il a raison... Je perds mon temps ici. Pourquoi est-ce que je perds mon temps ici... ?

Sortant de nulle part, le petit bourge que nos deux tourtereaux avaient croisés plus tôt dans la soirée revenait à la charge, plus déterminée et enivrée que jamais.

-Alors ma chérie? Tu n'as pas encore fini de pécho ton amoureux de papi?! Tu devrais venir avec un vrai homme, moi je vais te faire découvrir les plai-

La voix du garçon se brisait lorsqu'Emilia tendait vers lui sa main et que son long doigt cristallin, tranchant comme une lame de rasoir, s'arrêtait à quelques millimettre de sa couteuse pomme d'Adan.

-La ferme, je réfléchis.

Les yeux de la jeune femme poursuivaient ces mouvements oculaires rapides et indécis. Finalement, elle finit par ce lever de sa chaise d'un bond, sa main de cristal reprenant son apparence pâle originel, laissant à la demoiselle toute l'opportunité d'attraper le garçon, qui c'était uriné dessus, par la gorge avec une poigne de fer qui le soulevait à quelques centimètre du sol.

-Je ne forcerais jamais personne à suivre les mêmes idéaux que moi. Je ne suis pas l'Église, je souhaite être sa nénémis, son antithèse. En fait, je veux juste faire ça... Pour moi... Seulement pour moi. Car je déteste ceux qui veulent imposer un ordre ou une loi universel. Je déteste ceux qui souhaitent vous enfermer dans une cave car vous êtes différent d'eux. Vous m'avez ouvert les yeux, étranger... Aussi désagréable êtes-vous, vos paroles m'ont fait prendre conscience de ma propre stupidité et de l'absurdité du plan menant à mon objectif...

Le garçon s'agitait nerveusement au bout du bras de la jeune femme, griffant celui-ci en marmonant des mots de plus en plus étouffés sous les exclamations plaintif de la foule qui n'osait pas bougé le petit doigt pour autant. Relevant le regard vermeil et luisant vers son interlocuteur, Émilia lui adressait un sourire sincère.

-Vous êtes bien plus sage que moi, ceci est une certitude. Je suis encore une petite nouvelle ici, je ne connais rien de ce monde et de son fonctionnement. Je ne sais ni comment fonctionne l'Église, ni si elle est aussi pourrie que celle que je connais. J'ai juste cette voix qui résonne encore dans ma tête et qui m'ordonne de suivre une voie que je n'ai pas choisie... Et l'odeur du sang et des cendres... Mêlé aux blasons des servants des Dieux... Il faut que je trouve ma place ici, dans ce monde, avant de vouloir le changer par la force. Que je comprenne ses rouages, si je veux les briser, comme le cou de ce bout de viande insolant.

La poigne d'Émilia continuait de se resserrer alors que ses paroles coulaient de sa bouche. Et alors qu'il s'apprêtait à perdre connaissance, la prise fut finalement lâchée et le garçon tombait lourdement au sol. Une violente toux et une tentative de remplir ses poumons d'oxygène venant briser la monotonie du brouhaha ambiant.

-Vous me sortez par les yeux, étranger. Votre voix, votre prestance, votre façon de parler et de prendre les gens de haut. Mais vous êtes Grand. Bien plus Grand que moi ou que tous ceux que j'ai pus croiser jusqu'ici. Vos réflexions, bien qu'énervante, soulève de vraies questions, je suis bien forcé de l'admettre... Et si nos chemins venaient à se recroiser, j'espère vous apporter des réponses bien plus intéressantes pour vous.

Concluant ses mots par une petite, maladroite, mais polie révérence, Émilia lança un regard noir au petit noble qui trempait dans son urine et qui reculait d'un bon mètre en gémissant de peur. Le toisant du regard, Émilia partait de l'établissement sans demander son dû, s'évanouissant dans les ténèbres de la nuit tel une bête nocturne partant en chasse. Une chasse qui allait avoir un gout bien amère ce soir.

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