Le petit village de Syvara, perdu loin de la première grande ville du continent sauvage de Velperia. Entouré d'une large forêt et faisait frontière commune avec un lac d'eau salée maintenu à bonne température par une activité volcanique voisine, les villageois de Sylvara vivaient majoritairement de la vente de bois, de la chasse et du tourisme.

C'était ici que vivait la petite famille Reisalin composé d'un papa bûcheron et menuisier de métier, d'une maman jonglant entre mère au foyer de quatre enfants et un poste de serveuse à la taverne du coin.

Bien que rude, la vie ici-bas se voulait calme et heureuse, Emilia et son frère Adel veillaient sur leurs deux sœurs, la demoiselle aidant sa mère au travail et le frère, son père dès qu'ils le pouvaient pour les aider à joindre les deux bouts. Vesperia, le continent de l'Est, se voulait être impitoyable avec ses locataires, effrayant les autres nations qui voudraient tenter une invasion, mais rendant les locaux plus endurcis que la moyenne. Même les enfants se devaient de savoir se défendre dès leurs plus jeunes âges, ne serait-ce que pour passer l’hiver.

Cependant, les monstres ou les bandits n'étaient pas les pires créatures que l'on pouvait croiser dans ce monde au bord de l'extinction... En effet, depuis plusieurs décennies, le Corruption se voulait redoubler d'ardeur après chaque hiver, le nombre d'infecté augmentant un peu plus chaque année. Maladie d'origine inconnue, affectant l'essence même de tout ce qui était vivant, les transformant en des créatures avides de sang. La Corruption était un véritable fléau que la Sainte Inquisition, organisme religieux des pays de l'Ouest, qui tentait d'éradiquer ce fléau, sans grande réussite...

Une nuit d'hiver ou la neige tombait à gros flocons, Emilia demandait à son frère d'aller chercher du bois pour le feu alors que c'était son tour de le faire. Voyant la fatigue sur le visage de sa sœur, qui avait aidé leur mère à la taverne toute la journée, le jeune homme de bonne carrure et à la chevelure argentée acceptait avec le sourire. Alors que toute la famille ce retrouvait autour du feu, attendant que le fils absent soit revenu pour souper, Adel mit plus de temps que prévu pour rentrer. Débarquant finalement, le front en sueur et le bras en sang et rouge de fièvre. Paniqué, ses parents se hâtèrent de le soigner et de le mettre au lit, demandant à l'ainée de veiller sur lui cette nuit-là.

Hésitante et ayant un très mauvais pressentiment, Emilia eut beaucoup de mal à trouver le sommeil, elle pouvait entendre son frère trembler et grogner juste à côté d'elle. Terrorisée, elle enfuit son visage dans son oreiller en se bouchant les oreilles. Cela marchait un temps, son esprit commençant doucement à sombrer lorsqu'un hurlement vint la ramener lourdement à la réalité.

Ce levant d'un bond, Emilia retrouvait son frère, les yeux rouge sang, en train de se repaitre la chaire encore chaude de ses deux sœurs sous le regard tétanisé de leur mère, complètement paralysé par cette vision d'horreur. Mut d'un mouvement réflexe dénué de tout instinct de préservation, Emilia s'élançait sur son frère, essayant de le séparer de ses proies. Voyant là une nouvelle cible, Adel enfonçait ses crocs dans le bras de sa sœur qui hurlait à son tour, se débâtant comme une lionne avec la créature sauvage qu'était devenu son frère.

Finalement attiré par les bruits de lutte, le père de famille se décidait enfin à débarquer dans la pièce, frappant ce qu'était devenu son fils avec une pelle qu'il avait récupéré en chemin. Enchaînant les attaques, il avait réussi à faire fuir la bête qui c'était enfui tel un chat surpris en train de chier en dehors de sa litière. Soulagée, l'adrénaline laissait lentement place à des larmes de tristesse et à la peur dans le cœur d'Emilia alors qu'elle se redressait doucement.

-R-Reste au sol, sale monstre !!

Un violent coup venait de s'abattre sur le visage pâle de la jeune femme qui retombait au sol, sonné par le choc. Levant un œil désorienté vers ses parents, son cœur se brisa lorsqu'elle vit les regards horrifiés que ceux-ci lui lançaient. Son père s'approcha alors d'un pas lourd, l'attrapant par les cheveux comme une chatte prend ses petits par la peau du cou et il trainait sa fille jusqu'à la cave où elle se retrouvait enfermer sans comprendre ce qu'il venait de se passer.

Le soleil se levait lentement ce jour-là, perçant difficilement les nuages, comme si il avait peur d'émerger de son sommeil. Profitant de la lumière qui parvenait à filtrer à travers la petite fenêtre servant d'aération à la cave, Emilia regardait l'état de son bras et ne pus retenir ses larmes lorsqu'elle vit les longues veines noires qui parcouraient son bras blessé, trace laissée par une Corruption naissante. Sa vie innocente, touchait à sa fin.

-Sale vermine. Tout est de ta faute ! Tu vas payer... L'Église va venir, te punir, te châtier. Mais je ne compte pas attendre sans rien faire !

Descendant d'un pas haineux, Emilia fut au début heureuse lorsqu'elle entendit la porte de la cave s'ouvrir, mais ses quelques mots la fit complètement déchanter, surtout lorsqu'elle le vit défaire doucement sa ceinture de cuir.


En boule dans un coin de la cave, mordant nerveusement ses bras et ses jambes jusqu'au sang, qui coulait doucement le long de sa peau, Emilia ne parvenait plus à fermer l'œil depuis plusieurs heures...? Jours? Semaines? Elle ne savait plus... Mais maintenant, elle avait trop peur. Peur qu'il revienne... Peur des coups, des insultes, le tout sur le chant des pleurs incessant de sa mère qui n'essayait même pas d'arrêter son mari, complètement anéantit par la perte de sa famille.

-L'Église va venir -venir -venir... ♫
Me punir -punir -punir ♪
Me châtier -châtier -châtier ♫
Et tout ça est mérité -mérité -mérité... ♪
Mais je n'ai qu'une envie : c'est dormir, joué... Mangé... ♫

La voix brisée de la jeune femme résonnait ainsi toutes les nuits... Maintenant elle n'avait plus besoin de boire ou de manger pour vivre... Ses blessures se refermaient d'elle même à une vitesse inhumaine, même la Mort ne semblait pas avoir envie de venir la chercher. Et une faim, grandissante, dévorante, creusait doucement un immense gouffre dans l'esprit et le cœur d'Emilia.

Elle le savait, aujourd'hui encore son père viendrait la punir, profiter de son impuissance par des violences et des abus de toute sorte... Encore une fois... Elle le savait, elle l'entendait déjà marcher à l'étage juste au-dessus d'elle et alors qu'elle poursuivait son chant désincarné en se mordant le bras à nouveau, un sourire se dessinait tendrement sous ses yeux bleu marine livides qui paraissaient prendre une teinte rouge sang...


-Bonjour Madame, Sir Agilion de la Sainte Inquisition. L’Église nous envoi suite à votre appel, mes hommes sont déjà en train de traquer la bête qui rôde dans les bois et qui a déjà fait de nombreuses victimes ces derniers mois. Où se trouve l'autre enfant contaminé ?
-En bas mon Seigneur, avec mon mari. S'il vous plaît, sauvez nous !
-Nous sommes ici pour ça, Madame. Vous deux, venez avec moi.

Armés d'épées en acier scintillantes dans leurs belles armures en plaque orné d'un soleil d'or, symbole de l'ordre, les trois chevaliers rejoignirent la cave où une odeur âcre de sang ce dégageait. Arrivant en bas des marches, ils furent accueillis par le spectacle macabre d'un homme démembré au pied d'une fille à la robe immaculée de sang, son bras droit recouvert d'une excroissance cristalline rouge vermeil, qui profitait patiemment de son repas en tournant ses yeux entièrement noir, hormis la pupille rouge qui trônait en leurs centres, vers ceux qui venaient de débarquer.

-Vous n'auriez pas un peu de sel?

Lançait nonchalamment Emilia en se léchant les doigts un par un. Évidemment, sans crier gare, les chevaliers sortir leurs lames de leurs fourreaux et s'apprêter à pourfendre cette créature diabolique. Pour la jeune femme, ce son résonnait comme celui d'une ceinture qui se détache. Pour elle, eux aussi voulaient la faire devenir une femme. Eux aussi voulaient la punir. Eux aussi...

Un sourire carnassier se dessinait sur son visage angélique couvert de sang. D'un bond, elle enfonçait ses griffes de cristal dans l'armure de l'un des chevaliers qui lâchait un râle d'agonie avant de s'effondrer au sol. Prenant appui sur l'un des murs, Emilia évitait les deux autres adversaires abasourdies et parvint à quitter sa cage. Dans le salon, sa mère était tremblante, une idole religieuse entre les mains. Elle avait la peau sur les os, de profondes poches sous les yeux et elle semblait épuisée psychologiquement et physiquement.

-L'Église me protège, Démon ! L'Église nous protège tous !!!

La créature aux yeux vermeil qui venait de débarquer de la cave regardait la petite femme mourante d'un œil intrigué avant de filer en brisant une fenêtre, partant droit vers la forêt afin d'en escalader un arbre.

Au sommet du pin, le regard de la jeune femme reprenait doucement sa teinte bleutée tandis que son bras droit perdait ses cristaux inhumains. Ce soir-là, le ciel était teinté de rouge, afin d'endiguer la Corruption qui venait d'apparaître ici, l'Église avait ordonné à son Inquisition de réduire toute la vallée ainsi que toute sa population en cendre.

Un sourire se dessinait de nouveau sur le visage crispé et larmoyant d'Emilia qui observait ce spectacle en étouffant un rire mêlé de sanglot et alors qu'elle sautait afin de retrouver le sentier, elle vit un portail de lumière s'ouvrir sous ses pieds.

Les préceptes de l'Ordre résonné dans son esprit embrumé, des histoires de Chaos, de Rois, de Héros... Tout était confus, tous ce mélangés et éclatant d'un rire sombre, elle mêlait son chant à ce flot de parole vide de sens.

-Oh petite Église qui me fait venir
Oh petite Église qui me fait venir
Je n'ai qu'une hâte, c'est de te voir périr ♪
Oh petite Église qui devait tous nous protéger
Oh petite Église qui souhaite me châtier ♪
Je n'ai qu'une hâte, c'est de tous vous...

Emilia est un joli bout de femme, aux formes joliment dessinées et au regard bleu marine profond et mystérieux. Sa longue chevelure blanche lui tombe jusqu'en dessous des épaules. En civil, elle porte généralement des vêtements ample et léger, sinon elle porte son armure de cuire gris clair, avec une cape orné du blason de la clinique d'Elim. Son épée à la ceinture et une sacoche de cuire autour de la taille, elle dissimule plusieurs lame au niveau de ses chaussures ainsi que des dagues de lancés.

Psychologiquement, Emilia est une jeune femme assez refermé, laissant rarement voir se qu'elle ressent ou se qu'elle pense. Son esprit divisé ayant encore du mal à trouver un réel terrain d'entente, elle peut se montrer assez antipathique et détaché, restant sur la défensive jusqu'à se qu'un lien commence à se créer avec les autres.

A la recherche d'un monde où elle pourrait vivre sereinement, elle a décidé de nettoyer Portalia de la corruption qui la ronge de l'intérieur, en commençant par les dieux jumeaux qu'elle vois comme problématique.

En temps normal, Emilia se veut être une jeune femme souriante et discrète, un peu effacé et peu bavarde. La vie des autres ne l'intéresse pas vraiment, si elle vient à demander des choses personnelles, c'est sûrement pour essayer d'en tirer une information ou juste pour paraître polie, tout dépend des situations...

Suite à une mésaventure lors de son passage rang Or, Emilia à perdu son bras gauche qui c'est vu remplacé par une prothèse de métal noir.

Hello hello ! Je suis MJ sur des JDR sur table, j'ai fait mes premières armes sur des forums comme celui-ci et après plusieurs années d'arrêt, je suis tombé ici et le design ainsi que le contexte m'ayant bien plus, je me suis dis qu'il était temps de remettre le couvert !