Hypanatoi Konostinos
Behemoth - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 30381
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 46408
« Reçois ma sagesse, fils. Se montrer patient et clairvoyant permet d’économiser son action. »
Il avait reçu. Il était un réceptacle vide, un calice tout entier empli des anciennes leçons délivrées par sa mère. Elle était de très loin la personne qui avait eu le plus d’influence dans sa jeunesse, et son ombre fraiche et reposante s’étendait encore aujourd’hui autour de lui, le drapant dans un halo réconfortant. Il était facile de se prétendre sage et expérimenté. Il était aisé d’impressionner un jeune homme plein d’amour et de lumière dans les yeux, qui ne voulait rien tant que de se montrer digne de se tenir droit auprès du couple de géants que formaient ses parents. Il était en revanche bien plus difficile, une fois les illusions de l’enfance dissipées, de maintenir ce rang, de prouver que le statut que l’on s’était arrogé n’était pas le produit d’un regard trop clément, mais au contraire qu’il ne pouvait que s’accroître, alors que les années révélaient toute la justesse des leçons proférées. Il se rappelait encore de la figure matriarcale, alors qu’elle se tenait au-dessus de lui, son acier lui chatouillant le cou. Elle était restée immobile face à son assaut, le laissant s’épuiser, avant de frapper. Une fois.
« Reçois ma sagesse, fils. Un ennemi n’a de valeur que s’il est puissant. Une victoire n’a de valeur que si elle définitive. »
Il avait reçu. Son père, lui, était un personnage plus contestable. Non pas qu’il ne soit un guerrier d’exception : sa mère, lors de ses jeunes années, s’était illustrée par sa bravoure et sa pugnacité, et plus encore par la solidité de son bras. Elle avait été un des meilleurs partis disponibles, courtisée même par les fils du Basileus de l’époque. Par le père de celui qui devait plus tard devenir son frère d’arme, favori entre tous. Traître entre tous. Son géniteur avait malgré tout réussi à s’attirer ses faveurs. Et si Hypanatoi n’avait pas pu bénéficier de ses leçons sur le maniement de l’arcane, n’ayant pour les arts magiques que peu d’affinité, il devait avouer que l’homme était habile. Rusé. Retors, auraient ajouté ses ennemis, si les survivants n’avaient pas uniquement été composés de ceux qui avaient su être assez sages pour comprendre la valeur de la parole retenue. Il lui avait enseigné la stratégie. Le discours. La compréhension de ses pairs. Tout son art de l’analyse, et de la planification. Si le naturel d’Hypanatoi avait fait qu’il s’était plus rapproché de la personnalité maternelle, il ne pouvait nier la justesse des apports de son père, et le fait qu’ils résonnaient toujours en lui.
« Reçois notre sagesse, fils. Ne crains pas le flot de ta colère, et les pulsions qui t’animent. Les fous construisent des barrages. Le sage canalise la violence du torrent. »
Il entendait. Il entendait. Il entendait. Ses mains étaient posées sur l’autel, ses doigts raclant la surface du marbre. Il était difficile de se contrôler, parfois. Il avait toujours, depuis sa tendre enfance, été plein de rage et de colère et d’il ne savait quel penchant purement bestial. Il avait d’abord cru qu’il fallait le cacher. Ses deux parents, après tout, étaient des modèles de stoïcisme et de patience. Des gens calmes et toujours maîtres d’eux-mêmes. Mais il était inutile de vouloir le faire, et leurs yeux perçants avaient tiré hors de lui la vérité de son être, et ils lui avaient expliqué que ce feu qui l’habitait n’était rien de honteux ou de mauvais. Il lui suffisait simplement de l’utiliser, de le diriger dans la bonne direction. Il inspira longuement, l’odeur cuivrée du sang envahissant ses narines et après elle tout son corps, et il passa doucement sa main sur la nuque de l’individu qu’il venait de sacrifier. Les quartiers nord formaient un vivier particulièrement grouillant, et la difficulté était surtout de trouver quelqu’un qui puisse se montrer digne du rôle sacré qu’il réservait à ces gens. Celui-ci lui avait semblé particulièrement vif et bien portant, et le bouillon épais du sang qui avait giclé de son cou n’avait fait que confirmer son impression.
Il le laissa choir sur l’autel. En temps normal, les prêtres se seraient occupés de la dépouille. Il lui faudrait le faire lui-même. Plus tard. Il avait pour l’heure d’importantes affaires à régler, et maintenant qu’il s’était rappelé des enseignements essentiels de ses géniteurs, que son esprit s’était comprimé sur lui-même, qu’il avait retiré toutes les parties superflues de sa conscience, et qu’il ne restait rien de lui que cette matière bouillonnante, il devait agir. Il s’équipa rapidement, et s’éjecta de sa demeure, écartant le flot boueux des passants. Il avait quelques jours plus tôt fait porter un message au phylei Derek Ravencross, lui expliquant ce qu’il allait faire. Ce dernier comprenait de toute façon sans le moindre doute ce qui s’imposait à Hypanatoi. La seule question était de savoir s’il comprenait réellement les implications de ce qui allait maintenant se passer. Le temps de la vengeance était venu, et le combattant n’était pas certain de savoir combien devraient être mis à mort. Qui devrait être mis à mort. L’affaire impliquait sans le moindre doute nombre de personnes importantes. Il était parfaitement possible qu’il découvre que toute la machine de Portalia était corrompue. Cela pour lui ne changerait rien. D’une manière ou d’une autre, il devait vaincre, maintenant, ou mourir en essayant. Il était prêt. Cela, il l’avait expliqué à Derek, aussi clairement que possible, sans tenter de lui masquer la vérité.
S’il voulait l’accompagner, il pourrait le retrouver à l’entrée des bas quartiers. Il lui avait indiqué un point de repère auprès duquel il l’attendrait pendant quelques temps. S’il ne le souhaitait pas, il le comprenait et l’acceptait sans la moindre rancune. Cette quête était la sienne, et il ne pouvait accepter de souiller son caractère sacré en y introduisant une transaction quelconque. Arrivé à l’endroit du potentiel rendez-vous, il s’immobilisa, sa respiration lente et profonde peinant à soulever son poitrail épais. Il se demanda si son compagnon se présenterait. Il se demanda s’il existait dans cette ville indigne, qui jamais ne contemplait l’idée du bien et de la vertu, quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance. L’idée lui parut amusante, mais il n’eut pas envie de rire.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 13 Juil - 8:26, édité 3 fois
Il avait reçu. Il était un réceptacle vide, un calice tout entier empli des anciennes leçons délivrées par sa mère. Elle était de très loin la personne qui avait eu le plus d’influence dans sa jeunesse, et son ombre fraiche et reposante s’étendait encore aujourd’hui autour de lui, le drapant dans un halo réconfortant. Il était facile de se prétendre sage et expérimenté. Il était aisé d’impressionner un jeune homme plein d’amour et de lumière dans les yeux, qui ne voulait rien tant que de se montrer digne de se tenir droit auprès du couple de géants que formaient ses parents. Il était en revanche bien plus difficile, une fois les illusions de l’enfance dissipées, de maintenir ce rang, de prouver que le statut que l’on s’était arrogé n’était pas le produit d’un regard trop clément, mais au contraire qu’il ne pouvait que s’accroître, alors que les années révélaient toute la justesse des leçons proférées. Il se rappelait encore de la figure matriarcale, alors qu’elle se tenait au-dessus de lui, son acier lui chatouillant le cou. Elle était restée immobile face à son assaut, le laissant s’épuiser, avant de frapper. Une fois.
« Reçois ma sagesse, fils. Un ennemi n’a de valeur que s’il est puissant. Une victoire n’a de valeur que si elle définitive. »
Il avait reçu. Son père, lui, était un personnage plus contestable. Non pas qu’il ne soit un guerrier d’exception : sa mère, lors de ses jeunes années, s’était illustrée par sa bravoure et sa pugnacité, et plus encore par la solidité de son bras. Elle avait été un des meilleurs partis disponibles, courtisée même par les fils du Basileus de l’époque. Par le père de celui qui devait plus tard devenir son frère d’arme, favori entre tous. Traître entre tous. Son géniteur avait malgré tout réussi à s’attirer ses faveurs. Et si Hypanatoi n’avait pas pu bénéficier de ses leçons sur le maniement de l’arcane, n’ayant pour les arts magiques que peu d’affinité, il devait avouer que l’homme était habile. Rusé. Retors, auraient ajouté ses ennemis, si les survivants n’avaient pas uniquement été composés de ceux qui avaient su être assez sages pour comprendre la valeur de la parole retenue. Il lui avait enseigné la stratégie. Le discours. La compréhension de ses pairs. Tout son art de l’analyse, et de la planification. Si le naturel d’Hypanatoi avait fait qu’il s’était plus rapproché de la personnalité maternelle, il ne pouvait nier la justesse des apports de son père, et le fait qu’ils résonnaient toujours en lui.
« Reçois notre sagesse, fils. Ne crains pas le flot de ta colère, et les pulsions qui t’animent. Les fous construisent des barrages. Le sage canalise la violence du torrent. »
Il entendait. Il entendait. Il entendait. Ses mains étaient posées sur l’autel, ses doigts raclant la surface du marbre. Il était difficile de se contrôler, parfois. Il avait toujours, depuis sa tendre enfance, été plein de rage et de colère et d’il ne savait quel penchant purement bestial. Il avait d’abord cru qu’il fallait le cacher. Ses deux parents, après tout, étaient des modèles de stoïcisme et de patience. Des gens calmes et toujours maîtres d’eux-mêmes. Mais il était inutile de vouloir le faire, et leurs yeux perçants avaient tiré hors de lui la vérité de son être, et ils lui avaient expliqué que ce feu qui l’habitait n’était rien de honteux ou de mauvais. Il lui suffisait simplement de l’utiliser, de le diriger dans la bonne direction. Il inspira longuement, l’odeur cuivrée du sang envahissant ses narines et après elle tout son corps, et il passa doucement sa main sur la nuque de l’individu qu’il venait de sacrifier. Les quartiers nord formaient un vivier particulièrement grouillant, et la difficulté était surtout de trouver quelqu’un qui puisse se montrer digne du rôle sacré qu’il réservait à ces gens. Celui-ci lui avait semblé particulièrement vif et bien portant, et le bouillon épais du sang qui avait giclé de son cou n’avait fait que confirmer son impression.
Il le laissa choir sur l’autel. En temps normal, les prêtres se seraient occupés de la dépouille. Il lui faudrait le faire lui-même. Plus tard. Il avait pour l’heure d’importantes affaires à régler, et maintenant qu’il s’était rappelé des enseignements essentiels de ses géniteurs, que son esprit s’était comprimé sur lui-même, qu’il avait retiré toutes les parties superflues de sa conscience, et qu’il ne restait rien de lui que cette matière bouillonnante, il devait agir. Il s’équipa rapidement, et s’éjecta de sa demeure, écartant le flot boueux des passants. Il avait quelques jours plus tôt fait porter un message au phylei Derek Ravencross, lui expliquant ce qu’il allait faire. Ce dernier comprenait de toute façon sans le moindre doute ce qui s’imposait à Hypanatoi. La seule question était de savoir s’il comprenait réellement les implications de ce qui allait maintenant se passer. Le temps de la vengeance était venu, et le combattant n’était pas certain de savoir combien devraient être mis à mort. Qui devrait être mis à mort. L’affaire impliquait sans le moindre doute nombre de personnes importantes. Il était parfaitement possible qu’il découvre que toute la machine de Portalia était corrompue. Cela pour lui ne changerait rien. D’une manière ou d’une autre, il devait vaincre, maintenant, ou mourir en essayant. Il était prêt. Cela, il l’avait expliqué à Derek, aussi clairement que possible, sans tenter de lui masquer la vérité.
S’il voulait l’accompagner, il pourrait le retrouver à l’entrée des bas quartiers. Il lui avait indiqué un point de repère auprès duquel il l’attendrait pendant quelques temps. S’il ne le souhaitait pas, il le comprenait et l’acceptait sans la moindre rancune. Cette quête était la sienne, et il ne pouvait accepter de souiller son caractère sacré en y introduisant une transaction quelconque. Arrivé à l’endroit du potentiel rendez-vous, il s’immobilisa, sa respiration lente et profonde peinant à soulever son poitrail épais. Il se demanda si son compagnon se présenterait. Il se demanda s’il existait dans cette ville indigne, qui jamais ne contemplait l’idée du bien et de la vertu, quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance. L’idée lui parut amusante, mais il n’eut pas envie de rire.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 13 Juil - 8:26, édité 3 fois
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Mer 20 Avr - 9:32