Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- 17/11/2021
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- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
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- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
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- Style d'Arme :
- Lance longue
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- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
descriptionS'approcher de la vérité et s'éloigner de la vie (Freya) (Terminé)Sam 18 Mar - 10:10
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(Essence rouge, 33980 points d'essence, rang A)
Ses genoux se plièrent, l’un après l’autre. Ils touchèrent le sol précieux devant son autel, que le sang des sacrifices avait tant de fois humidifié, et qui s’était ensuite séché au soleil. Il avait pris l’aspect dur et solide des terres saintes, alors que les dépôts rougeâtres durcissaient sa surface et lui donnait l’aspect des marbres qui sommeillaient à l’ombre des colonnes. Il porta sa main sur l’autel. La pierre, au contraire, s’était adoucie. Avait pris la texture de la soie, alors que liquide avait poli sa surface, déposant une patine délicate, en permanence tiède. Il la passa sur le couteau rituel. Lui aussi était affecté : ils réclamaient un entretien, et la partie de lame qu’il utilisait pour trancher les chairs, à force d’être aiguisée, était devenue infiniment plus tranchante. Le sang seul avait cette qualité, au-delà de tous les éléments de la nature, de transformer ainsi les choses. Extrait hors des corps inutiles des anciens dieux, il charriait comme un fleuve continu l’essence même de la divinité. Sublimé par les épreuves et les bénédictions, il transformait le mortel en paragoï, puis en divin. Rendu après la mort au Saint Calice, il permettait la continuation du cycle. Et ce dernier le nourrissait. Permettait l’élévation de sa qualité, contrebalançait son inévitable amenuisement. Le sang contenait les réponses. Toujours.
Le faire couler ne pouvait pas être anodin. C’était là encore une pratique atavique, qui répondait aux instincts intimes de l’âme, transmis par les ancêtres des ancêtres. Il plaça ses mains sur ses genoux.
Il avait répandu beaucoup de sang, ici. Et cela allait continuer. Ses enquêtes se montraient fructueuses, irriguées par ses efforts généreux, et le concours inopiné de nouvelles connaissances accélérait encore ce mouvement. Ses bras, après plusieurs longs mois de disette et de famine, se chargeaient rapidement de trésors appétissants. Il inspira profondément. Les odeurs fortes de son sanctuaire se mêlaient dans ses narines, élevaient son esprit et lui rappelaient pourquoi cet acte prenait toute sa dimension sacrée. Pourquoi il devait faire ce qu’il faisait, et pourquoi aucun autre choix n’était envisageable. Il ferma son troisième œil, le rendant aussi aveugle que les deux bouts de chairs inutiles qui encombraient ses orbites, et se plongea en lui-même, l’exercice coutumier de la méditation renforçant son esprit.
Aujourd’hui, il avait à parler à Freya.
La jeune femme s’était engagée à lui fournir des résultats.
Il attendait.
Plus très longtemps, maintenant.
Bientôt, elle parlerait, car elle avait expliqué qu’elle avait bientôt à parler.
Aujourd’hui, elle lui demandait de la rencontrer pour une autre raison.
Ce n’était pas encore l’heure. Il pouvait penser à autre chose, convoquer en lui les forces essentielles qui permettaient la floraison atrophiante de l’esprit et le recours aux chemins rapides de la pensée quand tout ce qui n’était pas important disparaissait et que seules subsistaient les sensations des choses fortes et dures et violentes et honorables.
Il se rappela du kerlong, et de la manière que son corps avait de zébré l’espace, et du cri strident de sa bouche quand l’eau jaillissait comme une lance perforant les liens même de la gravité. Il se rappela de ces hommes dans les sous-sols de la ville cachée dans les brumes, et des tunnels tentaculaires dans lesquels ils grouillaient comme des fourmis. Il se rappela de son combat contre son frère, et de la violence de son métal contre le sien, et du déchirement et de la haine et de l’amour qui s’étaient confondus en eux.
Il se rappela de la rage indicible qui avait étranglé ses entrailles quand il avait appris le sort de Kemat. Il se releva. Passa son armure. Se saisit de sa lance. Il savait pourquoi Freya le convoquait, aujourd’hui. Il avait su qu’elle le ferait avant même que leur première conversation ne s’achève, et avait espéré ce moment : il n’avait pas encore pu confirmé ses capacités, mais savait comme toujours que le meilleur moyen de pousser ses adversaires à l’erreur était simplement de menacer leur quotidien. De leur montrer que le cœur même de leurs bastions n’était pas sûr. Ici, c’était la bureaucratie portalienne qu’il griffait, par le biais du bras de la femme-drakon. Une belle journée s’annonçait.
Il quitta son foyer, et se rendit rapidement sur les lieux du rendez-vous, laissant de nouveau son œil intérieur sortir de son être, et prendre la mesure de son environnement. Il toucha les corps des passants, mous et faibles et lents, et tâta leurs respirations. Sans propos. Sans langage. Ils inspiraient comme le faisaient des parasites. Il écouta leurs paroles, quand ils s’arrêtaient pour converser. Il sentit leurs odeurs, et le fumet de leurs chairs. Il les voyait, plus sûrement qu’ils étaient capables de l’imaginer, et cela était tout aussi efficace que la plus studieuse séance d’introspection pour se rassurer sur la justesse de ses actes. Il allait frapper le monstre infâme à la gorge, et prendre le temps d’apprécier son agonie. Pour l’heure, un autre objectif l’attendait ; plus modeste, mais néanmoins essentiel à la réalisation de cet objectif impérieux ; ses pieds avançaient rapidement, martelant les pavés de la ville indigne. Bientôt, il arriva devant l’établissement où il avait pour la première fois rencontré Freya Bloodjörn. C’était un terrain connu, prompt à rassurer, parfait pour l'élaboration sereine de vengeances et de plans de bataille. Il s’y engouffra, et la chercha du regard.
Il peinait à se contenir : l'impatience rongeait jusqu'au bout de ses doigts.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 12 Mai - 6:05, édité 3 fois
Ses genoux se plièrent, l’un après l’autre. Ils touchèrent le sol précieux devant son autel, que le sang des sacrifices avait tant de fois humidifié, et qui s’était ensuite séché au soleil. Il avait pris l’aspect dur et solide des terres saintes, alors que les dépôts rougeâtres durcissaient sa surface et lui donnait l’aspect des marbres qui sommeillaient à l’ombre des colonnes. Il porta sa main sur l’autel. La pierre, au contraire, s’était adoucie. Avait pris la texture de la soie, alors que liquide avait poli sa surface, déposant une patine délicate, en permanence tiède. Il la passa sur le couteau rituel. Lui aussi était affecté : ils réclamaient un entretien, et la partie de lame qu’il utilisait pour trancher les chairs, à force d’être aiguisée, était devenue infiniment plus tranchante. Le sang seul avait cette qualité, au-delà de tous les éléments de la nature, de transformer ainsi les choses. Extrait hors des corps inutiles des anciens dieux, il charriait comme un fleuve continu l’essence même de la divinité. Sublimé par les épreuves et les bénédictions, il transformait le mortel en paragoï, puis en divin. Rendu après la mort au Saint Calice, il permettait la continuation du cycle. Et ce dernier le nourrissait. Permettait l’élévation de sa qualité, contrebalançait son inévitable amenuisement. Le sang contenait les réponses. Toujours.
Le faire couler ne pouvait pas être anodin. C’était là encore une pratique atavique, qui répondait aux instincts intimes de l’âme, transmis par les ancêtres des ancêtres. Il plaça ses mains sur ses genoux.
Il avait répandu beaucoup de sang, ici. Et cela allait continuer. Ses enquêtes se montraient fructueuses, irriguées par ses efforts généreux, et le concours inopiné de nouvelles connaissances accélérait encore ce mouvement. Ses bras, après plusieurs longs mois de disette et de famine, se chargeaient rapidement de trésors appétissants. Il inspira profondément. Les odeurs fortes de son sanctuaire se mêlaient dans ses narines, élevaient son esprit et lui rappelaient pourquoi cet acte prenait toute sa dimension sacrée. Pourquoi il devait faire ce qu’il faisait, et pourquoi aucun autre choix n’était envisageable. Il ferma son troisième œil, le rendant aussi aveugle que les deux bouts de chairs inutiles qui encombraient ses orbites, et se plongea en lui-même, l’exercice coutumier de la méditation renforçant son esprit.
Aujourd’hui, il avait à parler à Freya.
La jeune femme s’était engagée à lui fournir des résultats.
Il attendait.
Plus très longtemps, maintenant.
Bientôt, elle parlerait, car elle avait expliqué qu’elle avait bientôt à parler.
Aujourd’hui, elle lui demandait de la rencontrer pour une autre raison.
Ce n’était pas encore l’heure. Il pouvait penser à autre chose, convoquer en lui les forces essentielles qui permettaient la floraison atrophiante de l’esprit et le recours aux chemins rapides de la pensée quand tout ce qui n’était pas important disparaissait et que seules subsistaient les sensations des choses fortes et dures et violentes et honorables.
Il se rappela du kerlong, et de la manière que son corps avait de zébré l’espace, et du cri strident de sa bouche quand l’eau jaillissait comme une lance perforant les liens même de la gravité. Il se rappela de ces hommes dans les sous-sols de la ville cachée dans les brumes, et des tunnels tentaculaires dans lesquels ils grouillaient comme des fourmis. Il se rappela de son combat contre son frère, et de la violence de son métal contre le sien, et du déchirement et de la haine et de l’amour qui s’étaient confondus en eux.
Il se rappela de la rage indicible qui avait étranglé ses entrailles quand il avait appris le sort de Kemat. Il se releva. Passa son armure. Se saisit de sa lance. Il savait pourquoi Freya le convoquait, aujourd’hui. Il avait su qu’elle le ferait avant même que leur première conversation ne s’achève, et avait espéré ce moment : il n’avait pas encore pu confirmé ses capacités, mais savait comme toujours que le meilleur moyen de pousser ses adversaires à l’erreur était simplement de menacer leur quotidien. De leur montrer que le cœur même de leurs bastions n’était pas sûr. Ici, c’était la bureaucratie portalienne qu’il griffait, par le biais du bras de la femme-drakon. Une belle journée s’annonçait.
Il quitta son foyer, et se rendit rapidement sur les lieux du rendez-vous, laissant de nouveau son œil intérieur sortir de son être, et prendre la mesure de son environnement. Il toucha les corps des passants, mous et faibles et lents, et tâta leurs respirations. Sans propos. Sans langage. Ils inspiraient comme le faisaient des parasites. Il écouta leurs paroles, quand ils s’arrêtaient pour converser. Il sentit leurs odeurs, et le fumet de leurs chairs. Il les voyait, plus sûrement qu’ils étaient capables de l’imaginer, et cela était tout aussi efficace que la plus studieuse séance d’introspection pour se rassurer sur la justesse de ses actes. Il allait frapper le monstre infâme à la gorge, et prendre le temps d’apprécier son agonie. Pour l’heure, un autre objectif l’attendait ; plus modeste, mais néanmoins essentiel à la réalisation de cet objectif impérieux ; ses pieds avançaient rapidement, martelant les pavés de la ville indigne. Bientôt, il arriva devant l’établissement où il avait pour la première fois rencontré Freya Bloodjörn. C’était un terrain connu, prompt à rassurer, parfait pour l'élaboration sereine de vengeances et de plans de bataille. Il s’y engouffra, et la chercha du regard.
Il peinait à se contenir : l'impatience rongeait jusqu'au bout de ses doigts.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 12 Mai - 6:05, édité 3 fois
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Sam 18 Mar - 10:10