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Hypanatoi Konostinos
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(Essence rouge, 33980 points d'essence, rang A)

Ses genoux se plièrent, l’un après l’autre. Ils touchèrent le sol précieux devant son autel, que le sang des sacrifices avait tant de fois humidifié, et qui s’était ensuite séché au soleil. Il avait pris l’aspect dur et solide des terres saintes, alors que les dépôts rougeâtres durcissaient sa surface et lui donnait l’aspect des marbres qui sommeillaient à l’ombre des colonnes. Il porta sa main sur l’autel. La pierre, au contraire, s’était adoucie. Avait pris la texture de la soie, alors que liquide avait poli sa surface, déposant une patine délicate, en permanence tiède. Il la passa sur le couteau rituel. Lui aussi était affecté : ils réclamaient un entretien, et la partie de lame qu’il utilisait pour trancher les chairs, à force d’être aiguisée, était devenue infiniment plus tranchante. Le sang seul avait cette qualité, au-delà de tous les éléments de la nature, de transformer ainsi les choses. Extrait hors des corps inutiles des anciens dieux, il charriait comme un fleuve continu l’essence même de la divinité. Sublimé par les épreuves et les bénédictions, il transformait le mortel en paragoï, puis en divin. Rendu après la mort au Saint Calice, il permettait la continuation du cycle. Et ce dernier le nourrissait. Permettait l’élévation de sa qualité, contrebalançait son inévitable amenuisement. Le sang contenait les réponses. Toujours.

Le faire couler ne pouvait pas être anodin. C’était là encore une pratique atavique, qui répondait aux instincts intimes de l’âme, transmis par les ancêtres des ancêtres. Il plaça ses mains sur ses genoux.

Il avait répandu beaucoup de sang, ici. Et cela allait continuer. Ses enquêtes se montraient fructueuses, irriguées par ses efforts généreux, et le concours inopiné de nouvelles connaissances accélérait encore ce mouvement. Ses bras, après plusieurs longs mois de disette et de famine, se chargeaient rapidement de trésors appétissants. Il inspira profondément. Les odeurs fortes de son sanctuaire se mêlaient dans ses narines, élevaient son esprit et lui rappelaient pourquoi cet acte prenait toute sa dimension sacrée. Pourquoi il devait faire ce qu’il faisait, et pourquoi aucun autre choix n’était envisageable. Il ferma son troisième œil, le rendant aussi aveugle que les deux bouts de chairs inutiles qui encombraient ses orbites, et se plongea en lui-même, l’exercice coutumier de la méditation renforçant son esprit.

Aujourd’hui, il avait à parler à Freya.

La jeune femme s’était engagée à lui fournir des résultats.

Il attendait.

Plus très longtemps, maintenant.

Bientôt, elle parlerait, car elle avait expliqué qu’elle avait bientôt à parler.

Aujourd’hui, elle lui demandait de la rencontrer pour une autre raison.

Ce n’était pas encore l’heure. Il pouvait penser à autre chose, convoquer en lui les forces essentielles qui permettaient la floraison atrophiante de l’esprit et le recours aux chemins rapides de la pensée quand tout ce qui n’était pas important disparaissait et que seules subsistaient les sensations des choses fortes et dures et violentes et honorables.

Il se rappela du kerlong, et de la manière que son corps avait de zébré l’espace, et du cri strident de sa bouche quand l’eau jaillissait comme une lance perforant les liens même de la gravité. Il se rappela de ces hommes dans les sous-sols de la ville cachée dans les brumes, et des tunnels tentaculaires dans lesquels ils grouillaient comme des fourmis. Il se rappela de son combat contre son frère, et de la violence de son métal contre le sien, et du déchirement et de la haine et de l’amour qui s’étaient confondus en eux.

Il se rappela de la rage indicible qui avait étranglé ses entrailles quand il avait appris le sort de Kemat. Il se releva. Passa son armure. Se saisit de sa lance. Il savait pourquoi Freya le convoquait, aujourd’hui. Il avait su qu’elle le ferait avant même que leur première conversation ne s’achève, et avait espéré ce moment : il n’avait pas encore pu confirmé ses capacités, mais savait comme toujours que le meilleur moyen de pousser ses adversaires à l’erreur était simplement de menacer leur quotidien. De leur montrer que le cœur même de leurs bastions n’était pas sûr. Ici, c’était la bureaucratie portalienne qu’il griffait, par le biais du bras de la femme-drakon. Une belle journée s’annonçait.

Il quitta son foyer, et se rendit rapidement sur les lieux du rendez-vous, laissant de nouveau son œil intérieur sortir de son être, et prendre la mesure de son environnement. Il toucha les corps des passants, mous et faibles et lents, et tâta leurs respirations. Sans propos. Sans langage. Ils inspiraient comme le faisaient des parasites. Il écouta leurs paroles, quand ils s’arrêtaient pour converser. Il sentit leurs odeurs, et le fumet de leurs chairs. Il les voyait, plus sûrement qu’ils étaient capables de l’imaginer, et cela était tout aussi efficace que la plus studieuse séance d’introspection pour se rassurer sur la justesse de ses actes. Il allait frapper le monstre infâme à la gorge, et prendre le temps d’apprécier son agonie. Pour l’heure, un autre objectif l’attendait ; plus modeste, mais néanmoins essentiel à la réalisation de cet objectif impérieux ; ses pieds avançaient rapidement, martelant les pavés de la ville indigne. Bientôt, il arriva devant l’établissement où il avait pour la première fois rencontré Freya Bloodjörn. C’était un terrain connu, prompt à rassurer, parfait pour l'élaboration sereine de vengeances et de plans de bataille. Il s’y engouffra, et la chercha du regard.

Il peinait à se contenir : l'impatience rongeait jusqu'au bout de ses doigts.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 12 Mai - 6:05, édité 3 fois
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Quelques jours se sont passés depuis que tu as rencontré Hypanatoi une première fois, quelques jours où tu auras déployé moult efforts pour parvenir à tes fins. Quelque part, cette histoire te touche – si tant est que tu possèdes un brin de sensibilité. La victime aurait très bien pu être un alpha de ton monde. Et quand tu te souviens la manière dont tu as été accueillie dans ce monde, cette idée même te fait serrer les poings. Les Portaliens ne manquent pas de culot ; d’où ta volonté de leur faire ouvrir les yeux par n’importe-quel moyen, mais surtout de faire changer les choses. Les simples mots n’ont pas grande valeur pour toi, qui es une femme d’action. Tu as réussi à obtenir des résultats, mais à quel prix ? Malgré tes efforts pour être discrète, tu t’es tout de même faite repérer. Tu as bien vite compris que ce dans quoi tu as mis les pieds dépasse tes attentes. Et pourtant, tu n’éprouves aucun regret. Bien au contraire, tu veux révéler ce complot au grand jour, à tes risques et périls. Ainsi as-tu donné à nouveau rendez-vous au paragoï le soir, au même endroit que la dernière fois. Tu le salues d’un signe de tête en l’apercevant.

« J’ai un nom. »

Ainsi commence la conversation, par une bonne nouvelle. Tu vas droit au but, devinant sans mal que le paragoï n’est pas un homme qui aime se perdre en discours. Tu lui présentes un résultat franc, comme il s’y attend. Tu lui fais ainsi savoir que tu prends cette enquête très au sérieux, et que tu n’as pas perdu de temps pendant ces quelques jours. Il est vrai que ton appartenance à la Guilde possède des avantages à bien des égards pour la récolte d’informations. D’ailleurs, ce n’est pas tout ce que tu sais. Tu t’empresses ainsi de poursuivre avec les autres détails.

« Aster, un haut placé de l’Eglise. Un humain natif de Portalia. Il aurait contribué à la traque de cette femme et cherché à étouffer l’affaire. »

Oui, l’Eglise est impliquée dans tout ceci. Tout du moins cette personne, mais tu n’es pas dupe et tu sais qu’il a des complices dans son propre camp. Tu n’as jamais eu d’affinités particulières avec cette faction, et tes rapports à l’Eglise n’ont fait que se détériorer suite à cette découverte. Sans doute as-tu tort de stigmatiser tout au groupe sur l’action de certains, mais c’est plus fort que toi. Tu gardes une profonde rancune vis-à-vis de ce groupe et de leur position auprès des invoqués. Est-il normal d’arrachés des gens à leur monde, à leur famille sans leur consentement pour venir à bout d’une quête qui ne les concerne pas en premier lieu ? Certainement pas à tes yeux. Le pire étant que les résultats ne se font pas sentir : si les méthodes de l’Eglise sont si glorieuses, pourquoi la quête de l’Ordre n’a-t-elle jamais bougé en tant de temps ?

« Je ne l’ai jamais rencontré en personne. J’aurais aimé te donner plus d’informations sur lui, néanmoins mon enquête a pris une tournure pour le moins inattendue. »

Nulle émotion n’est décelable dans ta voix lors que tu affirmes cela. Es-tu déçue de ne pas pouvoir lui fournir plus d’informations pour le moment ? Peut-être pas ; tu lui en as déjà donné pas mal. Cet Aster s’est fait plutôt discret, tu devines sans mal que c’est un homme à agir dans l’ombre et que ce dernier est particulièrement bien entouré. Tu ignores à quel point il est redoutable, ni de quoi il est réellement capable. Tes intuitions de guerrière te poussent à la prudence, à ne pas sous-estimer ton adversaire. Tu n’as d’ailleurs pas fini ta prise de parole, car tu sors des lettres de ta sacoche pour les tendre au paragoï.

« J’ai reçu ces lettres de menaces de mort tachées de sang. » reprends-tu, « J’ai l’impression que cette affaire prend des proportions que nous n’avions pas réalisées alors. Quel que soit le cœur de cette manigance, on cherche à me faire taire. »

Cela n’a pas l’air de te choquer, ni de t’affecter. Après tout, n’es-tu pas habituée à la violence, toi, puissante alpha Drakenmayer ? Tu ne t’attendais néanmoins pas à tant de réponses véhémentes en t’engouffrant dans cette affaire. Une fois de plus, tu ne regrettes rien. Cela t’encourage au contraire à mettre ton nez dans les rayons interdit. Il en faut bien plus pour te démotiver, vois-tu tout ceci comme un défi.

« Bien sûr, tu te doutes bien que je ne reviendrai pas sur mon engagement auprès de toi. Je souhaitais simplement t’avertir en toute transparence avant de poursuivre. Je pense que ces personnes n’ont pas encore remonté la piste jusqu’à toi. Lorsque ce sera le cas, tu auras des ennemis mortels. »

Tu as fini ta prise de parole. Désormais, tu attends patiemment la réponse du paragoï. Que pensera-t-il de tout ceci ?


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Le but premier d’une bouche n’était pas de parler. C’était d’inspirer de l’air, et d’alimenter le corps quand l’effort rendait les narines insuffisantes. C’était de dévorer les courants du monde, de les prendre en soi et de les convertir en potentiel d’action. Peu de gens, sur son monde, se rendaient compte de cela. Personne, ici, ne le comprenait vraiment. Ils parlaient et parlaient et gâchaient vainement leur temps et leur énergie et sacrifiaient tout leur potentiel aux forces entropiques qu’ils invoquaient eux-mêmes, chaque jour un peu plus, chaque fois misérablement. Ce n’était jamais de grands ébats sacrificiels qui permettaient l’embrasement des choses, et une mort franche. C’étaient de petits actes oubliables puisque instantanément oubliés. Freya parla, longuement, délivrant plusieurs informations. Elle le surprenait par son efficacité ; il avait pensé qu’elle serait bloquée plus rapidement ; il avait espéré qu’elle serait suivie. Elle jetait à ses pieds un nom qui sonnait comme l’abatardissement grossier des patronymes des nobles alliés de son peuple. Simple, rapide à cracher, c’était celui que l’on donnait au chien amusant offert à un jeune enfant. Une ironie de plus. Une offense de plus. Deux syllabes, laides et sans imagination, qui allaient le pousser sur une voie nouvelle. Il réflechit rapidement aux possibilités que la phrase suivante amena jusqu’à lui.

Un natif du monde. Une perspective limitée donc. Plus encore que celle de la plupart des étrangers réincarnés. Un dignitaire de l’Eglise. Un homme vulnérable, dont l’image était la première vulnérabilité. Il serait facile de le frapper. Il ne pouvait aisément se protéger sans déclencher la circonspection puis la curiosité dérangeante des autres factions. Il pensa à ses points d’entrée dans le monde de la religion portalienne. Elle était nébuleuse dans son dogme, créée pour mettre d’accord autant de personnes que possibles. C’était encore une fois la manifestation typique d’une des faiblesses portaliennes. Ces gens manquaient cruellement d’imagination, ce qui ne l’étonnait guère : ils étaient sans le moindre doute les créations des dieux jumeaux, qui eux non plus ne se démarquaient pas par leur capacité à proposer autre chose que des lieux communs ennuyeux.

Freya, enfin, confirma ce qu’il avait prévu. Il ne s’était donc pas trompé, et avait simplement sous-estimé sa rapidité d’action. Elle était suivie. Surveillée. Menacée. Elle lui parla de lettres de sang qui tachaient les parchemins, et d’injonctions menaçantes. Là encore, ce n’était rien de particulièrement surprenant, encore qu’il aurait imaginé de la part des avatars de Portalia une approche moins frontale. Peu importait. Il avait ce qu’il voulait. La confirmation de la fidélité de la femme-drakon ne demandait plus qu’un entretien rapide avec Aster. Ses ennemis, pensant à raison son interlocutrice plus vulnérable que lui, s’étaient eux aussi dévoilés, au moins partiellement. Il avait une piste à remonter, et au-delà de cela d’autres choses à exploiter. Il prit un instant pour apprécier l’avertissement de Freya Bloodjörn. Elle le prévenait que ses adversaires allaient étendre jusqu’à lui leurs attentions. Son visage sembla brusquement s’éclairer comme de l’intérieur, dévoilant deux rangées souriantes de dents immaculées :

« Un ennemi qui n’est pas mortel est un insecte – une chétive nuisance rapidement écartée –, Freya Bloojörn. Je souhaite qu’ils remontent jusqu’à moi. Qu’ils se sentent zélés dans l’application de leurs menaces. Qu’ils m’offrent une prise, un pan de leurs vêtements que je puisse agripper pour les tirer hors des ombres. Je n’ai jusqu’à très récemment pu exterminer que les sbires les plus inconséquents de leur organisation, et je ne demande qu’à ce que cela change. »

Il marqua une des pauses habituelles qui rythmaient ses discours, s’arrêtant pendant quelques secondes de parler, avant de reprendre :

« Je suis heureux en tout cas d’entendre ce nom. Et ne t’inquiète pas si tu penses les renseignements fournis insuffisants : Aster a scellé son destin dès lors qu’il a entravé celui d’un des ressortissants de mon monde. Son nom me suffit, et j’ai mes propres moyens pour remonter sa piste. C’est après tout un personnage important, et donc public. Il sera aisé de le retrouver. »

Il se saisit enfin des documents tendus, et passa rapidement un doigt dessus. Il ne pouvait pas les lire. Mais il pouvait s’assurer que le sang s’effritait sous la peau sensible de son index. Il remonta jusqu’à sa narine, le reniflant brièvement. Il nota l’odeur, et la sensation du parchemin sous son doigt. Le grain du matériau. Les parfums qui avaient survécu au temps et qui gonflaient de manière invisible ses fibres.

« Que disent-elles précisément ? fit-il en les lui rendant. »

Il doutait que ses adversaires soient simplement assez stupides pour lui livrer gratuitement leurs identités. Il aurait sans doute à continuer d’exploiter leur assurance ; ils se pensaient invincibles, protégés par la carapace administrative et le système dont ils étaient héritiers. Ils ne comprenaient pas encore, malgré les démonstrations répétées du paragoï, que cette protection n’avait de valeur que contre une personne assujettie aux mêmes contraintes, qui consentaient à jouer selon les mêmes règles.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Jeu 13 Avr - 1:33, édité 1 fois
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Le paragoï prouve une fois de plus sa force et sa prestance à tes yeux lors de sa réaction. Il n’est pas de ces couards qui prennent les jambes à leur coup après quelques belles paroles, loin de là. Nulle peur n’alimente les paroles de ton interlocuteur alors qu’il parle. Il semble au contraire des plus déterminer à poursuivre. Tu sais alors que tu as fait le bon choix en t’alliant à lui, qu’Hypanatoi est une personne des plus intéressantes, bien au-dessus de ces lâches qui peuplent les rues de Portalia. Tu es en cet instant persuadée que vous vous différenciez de la masse et que vous êtes voués à faire quelque chose de grand. S’il t’est difficile de déchiffrer les expressions faciales du paragoï, tu devines que ce dernier semble bien prendre la nouvelle. Malgré les quelques embuches que tu as rencontrées lors de ton enquête, il semble être content d’avoir enfin un nom à poser sur un coupable, un nom à haïr. Au final, est-il si surprenant que l’Eglise soit liée à tout ceci ? Cette faction à qui tu en veux tant ? Certainement pas, mais tu sais que tu n’es peut-être pas au bout de tes surprises car la Guilde a elle aussi vraisemblablement des choses à se reprocher.

« S’ils ont la bêtise de tenter quoi que ce soit sur toi, tu auras un parfait prétexte pour en venir à bout. » conclus-tu, « Reste à savoir s’ils allieront les gestes à la parole. Les gens d’ici savent parler, mais agir leur est bien plus difficile. »

Pour le moment, tu devines que ceux qui t’ont menacée ne sont que de simples sbires d’Aster, des complices souhaitant étouffer toute l’ampleur de cette affaire. Hypanatoi n’est pas le seul à voir son zèle renforcé ; tu es plus que jamais déterminée à faire éclater le scandale. Portalia doit voir les dessous du décor, les coupables doivent être pourchassés et punis et ainsi régnera la justice et l’ordre – du moins le penses-tu. Si tu as été découverte, l’ennemi ignore encore que tu es alliée au paragoï. Cela ne saurait pourtant plus tarder. Une idée de traverse pourtant la tête ; pourquoi ne pas agir tout de suite, et bénéficier de l’effet de surprise face à ces subalternes ? Les éliminer avant qu’ils ne tentent quoi que ce soit présente un risque – notamment pour ta réputation – mais vous bénéficierez ainsi de l’effet de surprise. Cela servirait de bon avertissement à Aster et d’un message des plus clairs. Tu n’oublies toutefois pas la manière dont ont été traités Hypanatoi et Derek lorsqu’ils ont rendu justice. Et si la même chose t’attendait ? T’en soucies-tu seulement ?

« De simples menaces de mort anonymes. » réponds-tu en haussant les épaules, « On me met en garde de ce qui m’arrivera si je m’approche trop près de cette affaire, celle-ci me dit que je finirai la tête au bout d’une pique. »

Tu as parlé avec une certaine nonchalance, comme si tout ceci ne t’affectait aucunement. Sur ta dernière phrase, tu n’as pas pu t’empêcher de rire. Ce sont de très basses menaces à tes yeux. En remettant ta réaction dans son contexte, vous n’êtes pas des tendres, vous, les alphas Drakenmayers. Sans doute es-tu habituée à attiser la haine de tes ennemis, surtout avec ton côté effronté. Que tes adversaires n’aient pas eu l’audace de se montrer, qu’ils n’aient pas eu le courage de te dévoiler leur identité ne t’inspire qu’un profond dégoût. La tentative d’intimidation est loin de respecter tes codes, comment pourrais-tu ne pas la dédaigner ? Comment pourrais-tu la prendre au sérieux ? Tu sais te défendre, quant à Hypanatoï, c’est nul doute l’aventurier le plus puissant que tu connaisses. Tu es donc incapable de prendre ces menaces bien au sérieux.

« Tu as une idée derrière la tête, je me trompe ? »

Ton regard plongé dans celui – aveugle – du paragoï, tu essaies comme toujours de déchiffrer son expression, attendant patiemment qu’il donne son avis sur la situation. Il t’a prouvé qu’il s’agit avant tout d’un homme d’action, tu sais donc qu’il ne restera guère les bras croisés face à tout ceci. Il vous faut remonter la piste, et surtout, écraser vos adversaires une bonne fois pour toutes.


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Il avait douté – c’était révolu – de Freya. De sa sincérité. Elle était, après tout, marqué par un héritage que des générations de paragoï avaient été conditionnés à haïr sans réserve. A chasser, à traquer, à annihiler. Sa simple présence provoquer en lui un hurlement atavique, une réaction violente qu’il lui était particulièrement difficile de retenir. Un drakon était une bête puante et mauvaise, un ver gigantesque couvert d’écailles visqueuse, dont l’haleine charriait le feu et la mort. Sa présence annonçait l’avancée de la Corruption. Son existence même était anathème à tout ce qui était bon et glorieux. Il savait, bien entendu, que cela n’était vrai que pour les dragons de son monde. De l’orgueil effaré de ces monstres, Freya n’avait gardé qu’une fierté ombrageuse. De la fureur liquide qui changeaient leurs esprits en une vase toxique, elle avait gardé une rancune mauvaise contre ceux qu’elle désignait comme ses ennemis. Il savait cela : elle le portait sur elle, aussi fièrement que son armure ou que ses armes. Et lui pouvait aller contre son instinct ; ce dernier était un bon conseiller, certes, mais un mauvais maître ; ce ne serait de toute façon pas la première fois. Mais cette méfiance avait été remplacée par autre chose. Elle s’était liée à sa cause rapidement. Elle était venue le chercher pour cela, et il ne savait pas ce qui la motivait. Il doutait que ce soit quelque chose de trivial comme un simple sentiment d’admiration, et il n’était pas entièrement certain qu’elle soit réellement dotée d’une vision politique ou idéologique pour la cité.

Peut-être se trompait-il.

Il ne pouvait pas le savoir, pas réellement, pas encore, mais cela viendrait. Pour l’heure, il lui fallait simplement accepter son aide. Elle avait au moins gagné ce privilège. Celui d’être comprise par lui, entièrement et totalement, viendrait en temps et en heure, et il pourrait alors aviser. Mais ce qu’elle offrait était simplement trop précieux pour qu’il puisse l’ignorer, et, encore une fois, il ne lui semblait pas avoir en face en lui un portalien répugnant. Les mots qui sortaient de sa bouche résonnaient avec le paragoï.

Il la laissa terminer, l’écoutant très attentivement. Elle ne le disait pas clairement, mais il l’entendait parfaitement : elle attendait de lui qu’ils passent à l’action, rapidement si possible. Les gens qui la menaçaient commettaient une erreur tragique. Ils employaient contre elle des tactiques d’intimidation, sans doute habitués à les voir fonctionner. Mais ces dernières ne pouvaient être utiles que contre des gens qui avaient des choses à perdre. Un guerrier, un véritable guerrier, un être qui se dévouait corps et âme à son art et aux choses nécessaires à son exercice, n’avait rien à perdre. Plus que cela, il faisait en sorte de n’avoir rien à perdre, et de pouvoir simplement mettre sa vie dans la balance le moment venu. Cela semblait pour les gens d’ici quelque chose de très exotique. D’enfantin, presque, comme ces choses impossibles dont les adolescents peuplaient leurs fantasmes. Ils ne voyaient cela que dans leurs récits et les histoires distantes de personnages fantasmagoriques. Ils n’avaient jamais eu à plonger le regard dans celui d’une personne qui avait réduit (même temporairement) son existence à un but très simple : l’annihilation de son vis-à-vis. Et cela les rendait détestables, parce qu’ils étaient coupés d’une réalité pourtant essentielle de l’existence. Ils en étaient irrémédiablement rendus incomplets. Fragmentés.

« J’ai mes entrées à l’Eglise. Des gens capables de me renseigner. Aster est, encore une fois, un personnage public d’une faction publique. Cela le protège. Du moins le pense-t-il. En vérité, il en devient vulnérable. »

Il voyait sa position comme une tour haute et fortifiée, un donjon inexpugnable duquel il pouvait faire descendre ses ordres, et commander ses affidés. En vérité, c’était un piédestal, très étroit et très haut. Il suffirait de le heurter quelque peu pour l’en faire choir, et regarder la cohorte des ambitions grouiller pour prendre sa place.

« Ils vont nous donner l’adresse d’Aster. Puis, nous allons aller lui rendre visite, et exprimer nos différends. »

Il se leva, plaçant sur la table quelques gils pour payer l’hospitalité du tenant des lieux, et se mit en marche. Continuant son discours, il décida de rester direct. Il voulait en savoir plus sur Freya. Ses motivations étaient différentes maintenant, mais cette volonté restait la même :

« Pourquoi m'aider, Freya Bloodjörn ? Qu’est-ce qui te motive ? »

Il se doutait des raisons, en vérité. Elle ne semblait pas possédée d’un esprit particulièrement vénal. C’était, ici, une affaire de conviction, et peu d’entre elles menaient jusqu’au paragoï. Mais ce qui était réellement intéressant, comme souvent, c’était de remonter plus loin encore. De chercher en-dessous de la surface. De voir ce qui pouvait pousser cette personne à s’impliquer de la sorte dans cette aventure. Lui le faisait parce qu’il devait rentrer chez lui. L’avenir de la cité, de ce monde tout entier s’écrasait devant cette nécessité impérieuse. D’autres objectifs secondaires occupaient son chemin, certains tout autant importants. Mais la finalité de son voyage était immuable. Il ne savait tout simplement pas si c’était autant le cas pour la combattante. Si elle comprenait déjà la réalité de cet univers.

Ce qu’il allait très bientôt exigeait comme tribut.

Et il devait le savoir, s’il voulait pouvoir s’en faire une alliée véritable et durable.
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Il est intéressant de constater ces accords tactiques qui passent entre vous ; vous êtes des fiers guerriers, vous vous comprenez. Lui comme toi n’êtes pas du genre à baisser les bras face à l’adversité, à renoncer face aux difficultés. Ton respect envers Hypanatoi ne fait en outre que grandir à mesure du temps passé en sa compagnie ; évidemment, ignores-tu tout de l’aversion véritable que tu lui aurais instinctivement procurée si tu étais une native de son monde. De ton côté, tu reconnais que tous les hommes venant ici ne deviennent pas infidèles pour autant. L’expérience avec Ryuusei te laisse encore un goût amer dans la bouche. Il a beau être de Drakenmarg – au contraire d’Hypanatoi –, c’est pourtant bien avec ton interlocuteur que tu retrouves les sensations familières de ton monde qui t’avaient tant manquées. Bien sûr, le paragoï ignore tout de toi, de ton parcours. Peut-être doute-t-il, peut-être pas. Toujours est-il que tu t’attendais à cette curiosité sur tes motivations. Après tout, c’est toi qui es venue le trouver pour lui proposer ton aide comme peu l’auraient fait.

« Dans mon monde j’étais alpha, j’étais une meneuse d’hommes destinée à la succession du trône de mon père. » tu marques une pause, « Mon invocation m’a arrachée à tout ça, pourtant le devoir m’appelle encore à Drakenmarg. »

Tu sais que tu peux répondre avec sincérité, tu sais que le paragoï ne se moquera pas. Tu ne saurais dire pourquoi, mais tu le sais. Tu réalises que tu ne sais pas grand-chose – toi non plus – sur ton interlocuteur si ce n’est la terrible injustice dont il a été victime. Pourtant, tu estimes que tu as vu assez pour pouvoir le jauger. Sa force n’est pas que physique mais également mentale. Peut-être saisira-t-il cette occasion pour te parler plus en détails de son monde, ou pas. Dans tous les cas, tu ne lui forceras guère la main ; vous avez en ce moment fort à faire et faire plus ample connaissance n’est sans doute pas une priorité à l’heure actuelle.

« Je veux retourner chez moi – et si ce n’est pas possible – me forger un nom dans cette cité. Je ne veux pas être de ces portaliens timorés, ni de ces aventuriers sans ambition. Pour accomplir la quête de l’Ordre et annihiler la menace qui pèse sur ce monde, les choses doivent radicalement changer. » affirmes-tu.

Il est important de noter que c’est la première fois que tu exprimes tes ambitions de vive voix. Tu n’es encore que rang or, mais tu convoites déjà les places des grands. Il n’est d’ailleurs pas impossible que, dans tes désirs de grandeurs, tu souhaites remplacer ceux qui s’assoient sur les plus beaux sièges. Tu as peut-être perdu tes titres lorsque tu es arrivée à Portalia, tu n’as toutefois pas perdu ton ambition. Tu fais tout ça à la fois pour toi et pour Portalia ; es-tu convaincue que ton ascension profitera au bien commun. Les choses n’ont que trop dérapées, et la Guilde n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était. De ton côté, tu as la rigueur et l’expérience militaire d’une grande alpha Drakenmayer. Tu as peut-être perdu beaucoup de force depuis ton arrivée ici, mais certainement pas ton caractère ni ton esprit vif.

« Je pense que tu le comprends, mais je souhaite gravir les échelons au sein de la Guilde. J’ai de grands projets pour elle, pour Portalia. Il nous faut tout d’abord purger nos rangs des indignes afin de pouvoir redorer notre blason. »

Ce qu’a subi la femme du monde du paragoï n’a absolument rien de normal à tes yeux. Et cela ne fait que prouver la corruption et le vice qui ne cessent de s’étendre au gré des années. Tu penses que derrière cette affaire, un grand complot se cache dans l’ombre. Vous êtes peut-être les seuls à avoir conscience de ce que cela signifie réellement, c’est donc tout naturellement que tu viens proposer ton appui à Hypanatoi.

« J’ai vu ta force, Hypanatoi. Ainsi que l’ardeur qui t’anime au travers de tes convictions. » tu marques une pause, « Je suis sûre qu’un destin glorieux t’attend, et je sais que je ne perds pas mon temps à t’épauler pour l’atteindre. » nouvelle pause, « Je pense que nous avons des objectifs communs, et qu’ensemble, nous ne serons que plus forts. »

Hypanatoi est un grand, tu le sais. Il est différent de la masse de gens que tu as rencontré jusqu’à présent ;  vois-tu donc toute l’étendue de son potentiel. Tu comprends en outre qu’il n’est pas passé rang obsidienne pour rien et que ses rudes efforts pour restaurer l’ordre et la justice finiront tôt ou tard par payer. Possède-t-il des ambitions politiques similaires aux tiennes ? Tu penses que oui, mais tu n’en as pas la certitude ; est-il donc bien sage d’en révéler autant ? Vous avez un intérêt certain à vous allier ; de ton côté pour la puissance du paragoï, et du sien pour ton appartenance à la Guilde. Tu es persuadée qu’ensemble, vous allez accomplir de grandes choses. Et l’utilisation de la force pour parvenir à vos fins ne te dérange aucunement.

« Je tiens également à ajouter une dernière chose ; je n’ai pas été des mieux accueillies à mon arrivée ici. Cette femme aurait très bien pu être un alpha de mon monde. Qu’aurais-je voulu faire face à ces actes ? Les faire payer tous jusqu’au dernier. Ta vengeance est légitime et je vais t’aider à l’accomplir. »

Car oui, Portalia ne t’a pas fait de cadeaux. Ils te jugent tous alors qu’ils ne connaissent rien de toi. De ton côté, tu as fini par te complaire dans cette position d’antagoniste, bien loin que tu es de te remettre en cause. Finalement, tu es bien la fière représentation des gens de ton peuple.

« Ainsi donc tu as de bons contacts au sein de l’Eglise ? Dois-je en déduire que tous ne sont pas aveuglés par sa prétendue grandeur ? »

Suivant le paragoï, tu as eu un léger sourire suite à tes paroles. Hypanatoi a décidément le bras long ; les choses promettent d’être intéressantes.

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Cela faisait presque deux ans qu’il était emprisonné dans cette prison à ciel ouvert. Que ces terres inutiles limitaient son horizon et testaient chaque jour durement autant sa patience que la solidité des murs de son esprit. Cela faisait presque deux ans. Deux ans plus difficiles à supporter que la quasi-décennie qu’avait duré son emprisonnement. Deux ans à côtoyer des gens qui lui inspiraient tour à tour dégout et colère. Deux ans à tenter de déchiffrer le langage barbare de ce monde, à tenter d’en comprendre les règles. Deux ans éreintants. Deux ans, et pour la première fois, il entendait de la bouche de quelqu’un d’autre ces mots familiers. On lui parlait de gloire, et de lutte. On lui parlait de vengeance, et de la nécessité de se renforcer pour les épreuves futures. On lui parlait, tout simplement, et ce qui venait jusqu’à lui n’était pas qu’un flot inconséquent et rapidement dissipé. Il avait rencontré des gens, ici. Certains avaient été méritants. Mais c’était la première fois qu’il rencontrait une guerrière. Une personne qui orientait sa vie autour de cet art ancestral, qui satisfaisait ses exigences. Qui le voyait plus que comme un outil que l’on utilisait à contrecœur, comme ce qu’il était. C’était un privilège rare, ici, et il en avait presque oublié la saveur.

Elle lui parlait, et au-delà de ses mots, il entendait ce qu’elle disait.

Hypanatoi avait, depuis très longtemps, porté une attention particulière au langage. Il n’était pas le plus habile des hommes lorsqu’il s’agissait de converser avec son prochain. Il s’exprimait difficilement, et là où Portalia avait du mal à se faire guerrière, lui avait du mal à prendre l’apparence d’autre chose qu’un combattant. Ce qu’il entendait, ici, étaient les paroles d’une personne qui parlait son langage. Il n’avait pas besoin de faire d’effort pour être compris d’elle, et s’il l’avait réalisé dès leur première rencontre, l’intégrer de la sorte était nouveau. Ses doutes se dissipaient. Sa propre parole, maintenant, pouvait se faire plus directe, sans qu’il ait à réfléchir à la manière de se faire comprendre.

« Tes paroles m’honorent, et je saurai me montrer digne de ton estime, lâcha-t-il simplement. »

Plus qu’une guerrière, c’était une personne avec laquelle il pouvait résonner et raisonner. Elle lui parlait de ses motivations, et il les comprenait : le fait qu’il faille corriger un élément discordant suffisait à la pousser à l’action. Et elle les identifiait, comme lui le faisait. Sortant de la taverne, il prit le chemin d’une des antennes de l’organe pseudo-religieux de la cité.

« L’Eglise est un animal deux fois millénaire, un pachyderme fatigué. La fondation de sa doctrine est la résolution de la quête de l’Ordre, et pourtant, aucun progrès n’a jamais été fait. Cela engendre forcément des mécontents. Plus commun, peut-être, est un fait auquel ces organisations dont la fonction n’est plus que symboliques dont habituées : elles abritent une part disproportionnée d’intrigants et d’ambitieux, totalement détachés de la raison d’être du corps qu’ils parasitent. Ils sont exploitables. Très aisément exploitables. »

Il pensait à Nephtys. Un exemple patent de cela, une prêtresse à l’ambition dévorante, qui avait su lui proposer quelque chose d’utile. Elle avait réclamé son aide, et en échange de son ascension avait proposé de faciliter ses projets. Leur accord était largement resté lettre morte : elle était inerte. Malgré cela, elle avait ouvert certaines portes. Hypanatoi parlait un nombre de langages limités, pour revenir sur ce point. Mais il les maîtrisait parfaitement, et il n’avait pas été bien difficile de s’attacher les services de certains fonctionnaires, aveuglés par l’apparition d’un être qu’ils étaient incapables de comprendre. Il conclut, simplement, d’une voix dans laquelle il laissa poindre un soupçon de chaleur :

« Je suis heureux d’entendre tes projets. Quand l’œuvre qui m’occupe sera achevée, nous aurons sans doute à discuter plus avant. Portalia, je partage ton avis, va devoir choisir une direction nouvelle : la métamorphose, ou le néant. »

Ce n’était pas que l’idée de voir la cité abandonnée des divins s’anéantir et succomber à sa propre faiblesse lui déplaisait. C’était, au contraire, une conclusion logique et méritée. Une bonne centaine de générations n’avait rien produit qui vaille la peine d’être sauvegardée. Mais il était confiné sur ces terres, et si comme Freya Bloodjörn il ne souhaitait rien tant que de les abandonner, il avait pour cela besoin qu’elles échappent à l’anéantissement qui leur était promis, tant que durerait son exil. Tant qu’il ne trouverait pas de solution concrète pour s’arracher à l’emprise de son dieu bicéphale. Peut-être, dans le futur, se rendrait-il compte que pour cela, Portalia devait brûler. Il devait l’avouer, une partie mauvaise de lui l’espérait : il tirerait un plaisir mesquin mais indubitable de la destruction pure et simple de ce bouge. Il en doutait, simplement. La chose la plus logique à faire, pour l’heure, était de refondre le métal émoussé de cette cité. De le fondre, de le débarasser de ses scories, de le reforger.

C’était, ironiquement, ce qu’il était en train de faire. Sa croisade avait purgé une large partie des éléments subversifs de la ville, et l’avait placé comme un élément nouveau dans le paysage politique de la cité. Il incarnait maintenant une voie nouvelle, qui n’était certes pas encore définie avec précision dans l’esprit de ses habitants. Il ne l’avait, de toute façon pas encore précisée. Le système oligarchique de la ville accordait au gros de la populace une importance qui restait très symbolique, et encourageait au-delà d’une volonté démocratique des alliances d’intérêts. Sécuriser le pouvoir serait simple : il fallait placer aux postes clés de Portalia des gens qui partageaient sa volonté. Freya, peut-être sans le savoir, venait de se démarquer comme candidate potentielle.

Les rues de Portalia, ce soir, semblaient plus laides qu’à l’accoutumée. Plus tortueuses.

Ils avaient encore du chemin à faire, avant d’arriver à destination.
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Vous avez effectivement tout intérêt à vous allier, tout comme vous aurez fort à discuter après cette affaire de vengeance. Tu savoures ces paroles ; la métamorphose ou le néant. La direction que prendra Portalia ces prochaines années sera décisive, tu le sais. Il n’est pas dans ton intérêt de voir la cité tomber, tout comme l’idée de rejoindre les rangs des rois du chaos ne t’a jamais réellement traversée. La vérité est que tu as avant tout pensé à ta personne en t’alliant à l’Ordre, et à la Guilde. Tu as été invoquée contre ton gré, et tu souhaites rentrer chez toi. Quand bien même la société portalienne possède bien des tares à corriger, tu as bon espoir de pouvoir faire changer les choses. Mais pour cela, tu sais qu’il te faut bien t’entourer. Et aider le paragoï n’est que le début d’une longue quête vers l’ascension. Ton ambition a-t-elle des limites ? Jusqu’où désires-tu aller ? Ce sont deux questions pour le moment sans réponse. Avant toute chose, tu te dois de devenir plus puissante pour pouvoir imposer le respect aux quelques couards qui douteraient de toi. Imposer par la force si nécessaire ne te dérange donc aucunement, fière alpha Drakenmayer que tu es.

Si les choses avaient été différentes, si tu n’avais jamais eu le moindre espoir de rentrer chez toi suite à l’accomplissement de la quête de l’Ordre, tes choix auraient-ils été différents ? La question reste ouverte, et il n’est pas impossible que tu te serais laissée consumer par la haine. Il existe un équilibre fragile entre le bien et le mal ; et malgré ton alignement avec le bon camp, tes prises de position sont des plus discutables pour la plupart. Pour toi – bien loin de te remettre en question – il est évident que tu es incomprise ici. Au moins le paragoï parle-t-il le même langage que toi, celui d’un guerrier. Tu te dois de choisir tes relations avec soin ; tu ne peux t’entourer de ces portaliens trop timorés pour agir, persuadée que tu es de te distinguer de la masse. Oui, vous aurez beaucoup à faire tous les deux.

Vient également la question de l’Eglise, fondation même de la quête de l’Ordre. Tu as écouté les propos de ton interlocuteur d’une oreille attentive. Tu n’es en outre pas surprise que certains invoqués commencent à faire preuve de mécontentement face à cette organisation. C’est sans doute bon signe car cela contribue à mettre de l’eau dans votre moulin. Tu crois le paragoï sur parole ; tu te doutes donc que le mécontentement ne se fait encore ressentir car certains ont encore peur de critiquer cette organisation millénaire de vive voix. Pourtant, tu devines qu’un rien, un scandale pourrait enfin montrer les tensions cachées. Le peuple a le droit de se révolter face à ces méthodes des plus déplorables. Quelle lâcheté, de ton point de vue, que d’arracher des personnes à leur monde, à leur famille, pour un danger que Portalia n’est pas capable de faire face seule. Et le pire dans tout cela ? L’absence totale de résultat.

« Nous sommes suivis. »

Tu t’es légèrement penchée vers le paragoï pour lui souffler cette information. Il vous reste une petite trotte avant d’atteindre l’Eglise et vous vous situez présentement dans l’une des nombreuses ruelles de la cité-forteresse. Dans la foule, tu n’as pas été alarmée. Mais désormais, ces bruits de pas, ces regards insistants ne font qu’éveiller tes réflexes guerriers. Peut-être ton alerte est-elle inutile, sans doute le paragoï a-t-il lui aussi flairé le danger. Tu devines sans mal qu’il doit s’agir d’un espion d’Aster.

« Si tu aimes l’action, je pense que tu vas être servi. »

Tu as ponctué ta phrase d’un sourire carnassier. Tout ceci est après tout bien loin de t’intimider, toi, Freya Bloodjörn de Drakenmarg, soldate de rang or de la Guilde. Loin d’aimer ces manigances, tu affrontes la menace en face. Aussi te retournes-tu, le visage empreint d’un air de défi.

« Montrez-vous ! »  

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Sous sa carapace de métal, sa respiration se ralentissait. Il inspirait, profondément, et expirait. Ses poumons se vidaient, se recroquevillaient sur eux-mêmes comme deux sacs privés de leurs contenus, inutiles et obsolète. L’absence d’air et l’interruption du mouvement de sa respiration signalait à son esprit l’arrivée imminente du combat. L’avertissement de Freya sonnait à ses oreilles, et il se retourna. Il sentait son sang épais se liquéfier de nouveau, les flots dorés du liquide divin élargir les sillons déjà larges de ses vaisseaux sanguins. Son esprit, suivant la fonction millénaire, se transforma aussi. S’atrophia, rejetant loin de lui tout ce qui était superflu. Les chemins de sa pensée se firent plus directs, plus prompts. Les informations qui inondaient en permanence son troisième œil, maintenant totalement ouvert, se firent tranchantes. Elles arrivaient en impulsions courtes, et il ne prenait pas la peine de les traduire totalement. Il sentait la puanteur de ses adversaires.

Car les portaliens, en plus d’aligner nombre de tares, puaient.

Ils ne lavaient pas leurs corps avec les huiles parfumées que les gens civilisés appréciaient. Les pratiques hygiéniques des divers ressortissants étaient au mieux aléatoire, quand elles n’étaient pas tout simplement inexistantes. Leur même cité était une catastrophe de voierie publique, et malgré la conjoncture de savoir-faire issus d’innombrables réalités, une pellicule agressive enserrait chaque élément de ces terres maudites, faisait monter jusqu’à lui des effluves dont il se serait volontiers affranchi. Sans doute était-il quelque peu partial, et mauvais dans son jugement.

Cette idée n’en engendra pas une autre. Devant eux, leurs ennemis émergeaient des ombres. Ils parlaient, aussi, se rendit-il compte. Les mots qui arrivaient à ses oreilles ne le faisaient pas sous la forme de phrases intelligibles. Il comprenait l’idée. Ils annonçaient les menaces habituelles. Cela n’était pas intéressant. Il n’avait jamais écouté ce genre de propos fatigué, et les gens qui les proféraient jouissaient toujours d’une imagination lacunaire. Sans doute y avait-il autre chose à déceler là-dedans. Ce n’était pas important : ils parleraient, après. C’était toujours en s’approchant de la mort que l’on s'éloignait du mensonge. Cette sagesse ancestrale, il la connaissait : il l’avait apprise jeune, et elle avait façonné, plus que nombre de ses congénères, son existence.

Il inspira de nouveau, et il sentit son corps se déployer. Ses pieds foulèrent le pavé, fracturant sous lui la pierre de la ville, alors qu’il sentait dans son corps son essence divine suivre un chemin maintenant intimement familier.

Sa force, pendant, dix minutes, s’en trouverait doublée. Certes, une chance existait qu’il ne soit pas capable de conjurer la fureur qu’exacerbait en lui cette magie. Mais il avait en face de lui des exutoires parfaitement appropriés, le cas échéant. La lame courbe qui couronnait sa lance décrivit dans les airs un mouvement ample, grondant comme un animal courroucé, alors que ses deux mains serrées autour de son manche se tendaient sous l’effort. Joignant sa voix à la sienne, il hurla, le son de son imprécation couvrant aisément le bruit :

« Des naufragés devant la déferlante ! Des carcasses devant la tempête ! »

Ses adversaires apprenaient lentement ; peut-être n’était-il pas le prix que la vermine de ce soir voulait récolter. Devant eux se tenaient des combattants respectables. Il sentait leurs auras. Il percevait la forme de leurs corps, et la manière dont ils occupaient l’espace. Ils tenaient avec assurance, sinon maîtrise, leurs armes. Le plus proche d’entre ouvrit la bouche, surprit par le déferlement soudain de son adversaire, mais n’eut pas le temps de lui répondre. Il leva un bouclier.

Hypanatoi n’arrêta pas son mouvement. Le manche de son arme était intégralement constitué de métal, et se balançait en amplifiant la force d’un être pour qui la retenue était un concept abstrait. Elle ponctua dans un bruit de tonnerre le verdict qu’il venait de leur délivrer. Le bras qui tenait le bouclier se plia en un angle exotique, l’os brisé le perforant en deux endroits, et le mouvement continua. Le corps se compacta sous la violence du coup, jusqu’à ce que l’énergie de ce dernier ne le submerge totalement, et ne l’envoie s’écraser contre le mur le plus proche. Se désintéressant du cadavre maintenant incapable d'assouvir sa soif toujours prenante, il prit immédiatement une position plus défensive. Faisant tourner autour de lui son arme pour créer de l’espace, un grondement chaud remonta de l’estomac du paragoï. Il fallait continuer son œuvre. Sa fonction, fruit de générations de fonctions similaires, était rempli. Son âme résonnait bruyamment de la satisfaction de faire ce pourquoi il avait été façonné. Il s’en emplissait, et ses narines dilataient appréciait le fumet que prenait maintenant la scène. Il ne semblait plus aussi repoussant qu’avant. Enfin, il sentit le contrecoup du sortilège qui doublait sa force. Se concentrant un bref instant, il tenta de conserver la maîtrise de ses actes, se tournant tout de même vers le prochain adversaire : s’il perdait le contrôle, sa première cible serait cette vermine.

(Hypa utilise sa compétence fureur de Groll, qui double pendant dix minutes sa force physique. Le dé à la suite de ce message décide de sa capacité à conserver ses facultés mentales. En cas de 1 ou de 2, il ne reconnait plus ses alliés de ses ennemis.)

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 22 Avr - 12:29, édité 1 fois
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Regardant du coin de l’œil le paragoï, tu remarques un brusque changement d’attitude à la venue du danger. Tu reconnais l’aura puissante liée à son rang. Mais surtout cette lueur dans le regard ; celle d’un tueur. Comment se fait-il qu’il existe en ce monde un homme aussi similaire aux alphas Drakenmayers ? Plus tu passes du temps en la compagnie du paragoï, plus tu en viens à l’apprécier. Il est la preuve que tous les invoqués ne manquent pas d’ambition, que tous les aventuriers ne sont pas dans cet aveu d’évidence faiblesse mentale. Reportant ton attention sur les ombres se mouvant devant vous, tu n’as plus aucun doute, toi non plus et tu n’en as jamais laissé le bénéfice. Ce sont bel et bien des adversaires, des ennemis à abattre. Ils ne fuient pas. Vous ne reculez pas. Tu perçois un beau culot de la part de tes adversaires, sont-ils les mêmes qui t’ont pourtant menacée avec couardise ? Tu en doutes. Ils sont trois. Peut-être ont-ils entendu votre conversation plus tôt, et sans doute ne vous laisseront-ils pas arriver à destination sans encombre. L’air désinvolte, tu avances vers eux, comme te riant à la face du danger.

« Vous avez fait le pas de trop.
- Pauvres fous. »

Ils seront coriaces, tu le sens. Pourtant, tu as toi aussi gagné en puissance, et tu sens l’un d’entre eux comme étant un peu plus faible que ces compagnons. Sans doute est-ce celui dont tu devras te charger. Tu n’aimes guère prendre cette option de facilité, mais tu connais l’écart de puissance entre Hypanatoi et toi. Tu sais en outre que tu le gêneras plus qu’autre chose si tu prends une autre décision. Toujours est-il que si ton partenaire est aussi fort que sa réputation le prétend – et tu n’en doutes guère – vos adversaires ne feront pas le poids face à vous deux.

L’attention des ennemis se reporte rapidement sur le paragoï tandis que ses hurlements déchirent la nuit. Tu le vois se battre comme personne, n’éprouvant pas une once de pitié pour ses cibles. Tu ignores ce qui se passe réellement, mais tu devines que tu ne dois pas rester trop près de lui afin de ne pas être dans ses pattes. Profitant de la distraction, tu t’es plutôt placée derrière vos ennemis de sorte à leur couper toute voie de repli. Le dernier soldat, vraisemblablement afféré par la scène se déroulant sous ses yeux, en profite justement pour battre en retraite. Sans plus attendre, tu inspires profondément avant de cracher des flammes. Tu l’entends hurler de surprise et douleur, puis s’effondrer au sol. T’approchant de lui, une moue écœurée sur le visage en raison de sa précédente lâcheté, tu dégaines ton épée, Gara, et l’achèves sans la moindre hésitation.

C’est la première vie humaine que tu prends depuis ton arrivée à Portalia, et cela ne semble te faire ni chaud ni froid. Tu n’as pas besoin de regarder derrière toi : tu sais qu’Hypanatoi se débrouille très bien de son côté. Quant à toi, tu t’interroges. Venez-vous de venir à bout de membres de l’Eglise, ou de simples mercenaires ?


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Il avait conservé le contrôle de son esprit. Ce pouvoir, qui rivalisait avec une aisance insolente avec la puissance offerte par les bénédictions des divins de son monde, avait longtemps inspiré en lui une profonde méfiance. C’était une arme de l’ennemi. Outre le contre-coup évident, il rechignait à se remettre plus encore entre les mains des deux dieux : l’essence étrangère qui le galvanisait était déjà un don qu’il était forcé d’utiliser. Transformer ce dernier en le premier élément d’une liste alors vouée à s’allonger n’était pas une option plaisante. Mais il n’avait pas le choix. Plus il avançait, et plus il se rendait compte que les ennemis alignés par les forces de ses adversaires réclamaient de lui qu’il se donne, totalement et sans réserve, à son objectif. Utiliser cette magie sans devenir dépendant d’elle serait un processus très similaire à celui qui régissait sa relation à l’essence divine qui avait remplacé celle qui était originellement la sienne. Un exercice difficile, donc. Mais il appréciait ces derniers.

Son arme s’abattit contre celle d’un autre adversaire, et ce dernier résista à l’impact. Ses genoux se plièrent, et le choc du métal heurtant le métal résonna comme un gong gigantesque dans la ville. Le paragoï serra, les dents, et attaqua de nouveau. Un ennemi capable de lui résister de la sorte n’était pas, ou plutôt plus, chose commune. Il réclamait qu’il l’étudie. Qu’il comprenne ce qu’il avait en face de lui. La femme était grande, et ses membres étaient longs. Deux longues lames incurvées dansaient dans ses mains, ses bras restant mobiles, maintenant qu’ils se tournaient autour, cherchant dans la garde de leur ennemi une faille. Lui avait l’avantage de la portée, et sans le moindre doute de la force physique. Le reste restait pour l’heure du domaine de l’inconnu, et il fallait donc partir du principe que son ennemie du moment avait alors l’avantage. Il sentait sa force, difficilement contenue. Elle était presque son égal, et le maigre avantage qu’il pouvait avoir contre elle était allégrement nié par le nombre supérieur des alliés dont elle disposait. Certes, l’écart entre elle et ces derniers était plus vaste qu’entre elle et Hypanatoi : leurs adversaires n’avaient visiblement assigné à leur corps punitif qu’une seule meneuse digne de ce nom.

Sans doute le rassemblement d’auras trop puissante aurait-il attiré l’attention d’observateurs indiscrets. Au vu du vacarme actuel produit par leur combat, cette précaution semblait bien inutile. Brusquement, l’autre commença à lui parler, sa voix se révélant incapable de se débarrasser de la tension qui l’habitait :

« C’est après elle que nous en avons, et… »

Il ne répondit pas. Ces gens avaient l’habitude curieuse de discuter pendant les combats. De dévoiler des pans entiers de leur existence, de se remémorer à haute voix d’anciens souvenirs. Non pas que lui-même soit toujours muet : il appréciait de hurler sa colère, mais cette dernière n’avait pas vocation à faire démarrer une discussion. Il annonçait, simplement, la mort qui arrivait pour ses ennemis, afin que ces derniers puissent s’y préparer. Son adversaire esquiva d’un pas rapide, la lance du paragoï transperçant l’endroit où s’était trouvée un instant plus tôt sa tête, avant qu’il ne la ramène vers lui tout en lui imprimant un mouvement circulaire. Sa lame chassa la femme trop bavarde, et cette dernière utilisa ses deux cimeterres pour bloquer, accusant brièvement l’impact du coup. Son arme se retrouva contre les siennes, elle remonta dans sa direction, les laissant crisser contre le métal de la hampe de sa lance. La manœuvre était habile, il dut bien le reconnaître, et surtout une des seules qui pouvaient lui permettre d’égaliser quelque l’avantage naturel que l’allonge prodigieuse d’Hypanatoi lui conférait.

Il recula, un pas en arrière pour chacun de ses pas en avant, jusqu’à finalement la surprendre d’un mouvement violent : fracassant le sol sous son pied, il convoqua sa force pour broyer le terrain, l’onde de choc la secouant brièvement. Ce n’était pas suffisant pour la déstabiliser plus d’une fraction de seconde. Elle était agile, bien plus que lui. Mais il n’avait pas besoin de plus longtemps. Renversant la prise que sa main gauche avait sur son arme, sa trajectoire décrivit un arc-de-cercle presque complet, passant de l’extérieur de la garde de son adversaire à l’intérieur. Emporté par son élan, celle-ci tenta de se contorsionner. Son coup toucha son bras, faisant pendre tout un pan de son biceps gauche. Elle poussa un cri de douleur rapidement étouffé, avant de se jeter à son tour contre lui, acceptant la douleur et refusant de perdre l’initiative que sa blessure venait de lui acheter. Hypanatoi répéta la manœuvre précédente, envoyant de nouveau son pied s’écraser au sol. Elle était prête, cette fois, et elle bondit, se projetant en avant comme un trait jaillissant d’un arc, son bras encore vaillant cherchant à enfoncer sa lame dans l’unique œil que son casque exposait.

Il se pencha en arrière, sentant le tranchant de son adversaire érafler sa pupille. Le coup, s’il avait eu besoin de son œil pour voir, aurait été une mutilation aux implications catastrophiques. Hélas pour elle, ce n’était pas le cas. Ramenant vers lui son arme d’un mouvement rapide, la faisant glisser entre les doigts de sa main droite, il utilisa l’autre pour appuyer sur le dos de la bretteuse, et l’envoyer s’empaler sur le fil de son arme. Celle-ci déchira la partie gauche de son ventre, la dent vorace qui la prolongeait pénétrant aisément son armure de cuir, sectionnant sa colonne vertébrale avant de déchirer ses intestins. Un dernier pas en arrière, le temps d’extraire l’arme de son ventre, et elle s’écroula au sol, ses jambes dorénavant inutiles et son esprit effaré par la révélation de sa mort inévitable refusant de la soutenir plus longtemps.

Elle avait été, nota-t-il distraitement, l’adversaire le plus dangereux qu’il avait affronté ici. Peut-être pas le plus directement puissant, mais le plus dangereux tout de même. Leur combat n’avait duré que quelques courtes secondes, et autour d’eux déjà les survivants de l’embuscade hésitaient, la balance des forces en présence se trouvant clairement perturbée. Il grogna, s’apprêtant à faire le nécessaire.
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Ton regard flamboie, ton cœur bat la chamade face à l’ardeur du combat. Ton intervention aura peut-être été mineure dans cet affrontement, mais le simple fait d’avoir ôté une vie te fait sentir vivante comme jamais. Tu regardes l’affrontement entre Hypanatoi et son ennemie avec intérêt. Tu sens que cette dernière est bien plus puissante que les autres ; s’agirait-il de leur meneuse ? Elle donne du fil à retordre au paragoï. L’épée en main, tu te tiens prête à intervenir lorsque l’adversaire semble sur le point de blesser ton compagnon d’arme, mais c’est inutile. Dans un jeu de force incroyable, tu la vois se faire empaler, puis tomber au sol. Vos trois adversaires ont été terrassés, mais votre combat a attiré l’attention. Derrière vous, deux hommes sont arrivés en renfort. Face au carnage qu’ils voient, ils hésitent. Hypanatoi et toi êtes quant à vous prêts à en découdre. Tu vois les deux nouveaux arrivants échanger un regard, puis prendre leurs jambes à leur coup.

« Lâches ! »

Ils se pensaient forts et solidaires en souhaitant vous avoir par le nombre. Et en voyant que le rapport de force s’est tourné en votre faveur, ils ont aussitôt pris la fuite. Pareille couardise ne peut que t’écœurer tant l’absence de loyauté est transparente chez vos ennemis. Tu sais en outre que ta précédente théorie s’est avérée correcte ; Hypanatoi a bel et bien terrasser leur meneuse et ils ne valent rien sans elle. Tu comprends que ce sont des fourbes ; pareille fripouille vient-elle réellement de l’Eglise ? Tu peines à le croire malgré tes mauvaises impressions sur cette organisation. Tu penses qu’ils ont plutôt engagé des mercenaires, quelques âmes en peine en quête d’argent. Ils n’ont été que de la chair à canon, et pourtant tu n’éprouves pas une once de pitié pour eux. Après tout, ce sont tes ennemis, ils t’ont menacée. Les terrasser est donc une conclusion évidente. Qu’ils prennent la fuite pour le moment et que cela leur serve de leçon. Cette fois, tu ne les courseras guère.

« Inutile de nous attarder ici. »

Tu jettes un dernier coup d’œil aux cadavres, avant de te détourner. Ton armure poisseuse de sang attira sans doute l’attention, et il en ira de même pour le paragoï. Au point où tu en es, tu t’en moques éperdument. Ils ont eu le manque de jugeote de s’attaquer à vous, et vous avez rétabli la justice en exterminant vos adversaires. Alors qu’il s’est battu à tes côtés, ton respect grandit encore vis-à-vis d’Hypanatoi. Tu sais que tu ne t’es pas trompée en jaugeant l’aventurier et qu’il est un guerrier digne des grands alphas Drakenmayers.

Sans un regard en arrière, tu avances d’un pas décidé, la tête haute. Tu laisses grandir le sentiment de révolte dans tes tripes. Qui que soit Aster, tu devines que c’est un homme au bras long. Est-il aussi puissant que la femme terrassée par Hypanatoi ? Ou est-il un simple lâche qui a demandé à des gros bras de venir enterrer le problème ? Hormis le fait que ce soit une personnalité influente, tu n’en sais pas plus sur lui, est-il vraisemblablement le genre d’homme à agir dans l’ombre. Que l’Eglise soit impliquée dans cette affaire n’est pas surprenant d’outre-mesure mais en dit long sur la corruption des grandes organisations. Plus que jamais, tu es convaincue qu’il est temps de remettre un peu d’ordre dans cette cité.

Vous êtes arrivés devant la cathédrale, qui semble presque lugubre de nuit. Tu observes attentivement les alentours. Tu regardes à droite, puis à gauche. Rien. Tu as un mauvais pressentiment. Vos précédents adversaires ne se sont-ils pas hâtés pour faire le rapport à Aster pour lui dire que vous arrivez devant sa porte ? Ton intuition guerrière te souffle de faire attention.

« Pas le moindre comité d’accueil, c’est étrange… » murmures-tu, « Je te conseille de rester sur tes gardes, cela pourrait très bien être une autre embuscade. »


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Il n’était pas un homme subtil. Il le savait, et plus que cela, le revendiquait ; c’était, selon lui, quelque chose de particulièrement surévalué. La subtilité était ce qui était nécessaire quand la planification et le déploiement habile des forces ne suffisait pas à former un bélier capable de faire voler éclat les défenses proposées. C’était un accessoire dont se vantaient les gens qui manquaient de prévoyance. De pugnacité. De vision. Elle avait, sans le moindre doute, et malgré ce verdict sévère, ses usages. Il préférait ne pas y avoir recours. Il aurait voulu, s’il en avait eu les moyens, convoquer des forces suffisantes pour briser ses adversaires. Les gens qui prenaient devant lui la fuite étaient certes inconséquents, mais ils pouvaient parler : même le plus misérable sbire entendait et voyait des choses, souvent malgré lui.

Il aurait pu les faire parler.

Il grogna, clignant doucement de l’œil, sentant sa paupière fendue en deux répandre son sang doré en ruisseaux hésitants, le lambeau de chair peinant à recouvrir son œil inutile. Il aurait à le recoudre, ou à l’arracher, plus tard. Pour l’heure, il fallait avancer. Il aurait tôt fait de coaguler. Son alliée semblait partager son avis, s’étant elle aussi acquittée à merveille de sa part du combat. Il hocha de la tête dans sa direction, et grogna doucement, se remettant en marche. Tout avait été dit, et il appréciait que contrairement à nombre de gens ici, elle n’ait pas envie après cet interlude de se répandre en conjectures stériles et en bavardages oisifs. Ils devaient avancer rapidement, et faire preuve de toute la détermination nécessaire. Ils eurent tôt de fait de parcourir les dernières enjambées qui les séparaient de l’Eglise qui les intéressait. Derrière eux, dans les rues qu’ils avaient abandonnées, les échos plaintifs et colériques des témoins et de la garde se faisaient entendre. De manière ironique, le repaire présumé de leur ennemi serait sans doute pour eux un havre de tranquillité, loin de l’agitation des forces portaliennes. Le grand bâtiment était percé à plusieurs endroits de portes plus ou moins splendide : la principale d’entre elles, qui permettait le jour de laisser couler le flux affairé des prêtres et autres ecclésiarques, était fermé et sans le moindre doute barré. Le sanctuaire des indigents et des nécessiteux – quand venait la nuit et que les fidèles respectables réintégraient leurs couches – restait clôt. Sur les façades attenantes étaient disposées des portes plus modestes, et autour de ce grand monolithe de foi moutonnaient des bâtisses plus modestes. Il était difficile, en vérité, de savoir où se trouvait son contact. Sa méthode, pour le contacter, était normalement simple. Il venait, et prenait l’air impatient. On venait généralement le mander rapidement. Ce n’était pas ce soir une possibilité, mais Freya offrit gracieusement la solution.

« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos ! hurla-t-il. Aster, nous avons à parler ! »

Il n’était pas un homme subtil. Chercher l’un des quelques contacts qu’il possédait ici n’était pas une option raisonnable, et il n’entendait pas perdre inutilement son temps pour tirer du sommeil un personnage subalterne. Il avait eu un nom, et sa sœur d’arme indiquait que leurs ennemis craignaient de se montrer à visage découvert. Il suffisait donc de leur retirer cette possibilité. Il réitéra sa déclaration, sa voix gagnant encore en force, couvrant de manière presque tangible l’endroit.

Enfin, une porte attenante pivota sur ses gonds, révélant une silhouette féminine et frêle. Un bras se tendit dans leur direction, et leur fit signe d’approcher.

« Si c’est une embuscade, dit-il à Freya, nous venons de leur ôter le luxe du secret. Viens. Les réponses sont proches. »

Il se dirigea vers la silhouette. Sa propriétaire était emmitouflée dans un manteau épais, et son visage était couvert d’une capuche épaisse. Pour le paragoï, cet effort anonymisant était peu probant : il ne reconnaissait pas les gens par le relief de leurs faces. Il suivit, malgré cela, s’enfonçant dans les couloirs tentaculaires qui couraient autour du corps principal de la cathédrale, là où les fidèles dévoués ne posaient pas le pied.

« Aster va vous recevoir. »

Ce fut la seule indication qu’on leur donna. La seule dont il avait besoin, en réalité. Il n’était pas certain qu’elle soit véridique. Sans doute l’intéressé avait-il déjà fui : il semblait peu enclin à se confronter directement à lui, et après la démonstration que le paragoï et son alliée avaient livré ce soir, il était peu probable que leur ennemi se découvre soudainement un courage suffisant. Là encore, ce n’était pas important. Les manœuvres de ses adversaires ne pouvaient avoir que l’importance qu’il leur accordait ; ils ne comprenaient pas encore, malgré ses nombreuses démonstrations, que les règles qui les contraignaient n’étaient pas les siennes.

Ils finirent par pousser une porte épaisse, comme celle qui l’avait mené, il y avait de cela plusieurs mois, dans les bureaux de Nephtys. Il avait donc en face de lui une personne sinon bien placée, au moins capable de se sécuriser un confort matériel et de s’attacher les services de quelque serviteur, aussi dispensable qu’ait pu être la femme encapuchonnée. Il la poussa d’un revers rapide de la main, et pénétra dans une nouvelle pièce. La proie se rapprochait. Il allait pouvoir planter ses crocs dans quelque chose de plus consistant.

La colère qui ne le quittait jamais, à l’idée de s’approcher aussi intimement d’un ennemi si avéré, embrasa son esprit, le concentra en un point unique. Son chemin était dévoilé.
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Les hurlements du paragoï ne te surprennent guère. Lui comme toi n’êtes pas friands de fourberies. Lui comme toi voulez affronter la menace de face. Une silhouette féminine sort finalement de la cathédrale, et tu écoutes ton partenaire d’une oreille distraite. Tu n’es pas tranquille. Quand bien même la femme vous conduira à Aster, que ferez-vous face à lui ? Vous en prendre directement à un haut dignitaire de l’Eglise sur son propre terrain serait de la folie pure et ne conduirait ni plus ni moins qu’à votre arrestation. Tu te demandes si Hypanatoi a un plan ; peut-être vous faudra-t-il faire preuve de plus de subtilité pour mettre à genoux ce complot de l’ombre. Tu as cette impression que l’ennemi ne veut pas se révéler. Quelle ont donc été ses motivations pour laisser passer pareilles injustices ? Tu penses qu’on a pu lui graisser la patte, mais ce n’est qu’une supposition. Alors que vous attendez dans une petite pièce, la femme qui vous a accueilli tantôt ne tarde pas à revenir et vous intime de la suivre. Un homme se tient au milieu d’une grande salle. Tu devines sans mal qu’il s’agit d’Aster.

« Je vous écoute. »

Ton regard se fige tandis que ta mâchoire se crispe et qu’un rictus se forme sur ton visage. À la lumière des bougies, tu aperçois un homme mince de petite taille au visage blafard. Ses cheveux noirs, sont coupés courts et sa barbe est soigneusement taillée. Ton regard planté dans le sien, c’est toi qu’il dévisage tout d’abord. Après tout, n’a-t-il pas essayé de se débarrasser de toi ? Pourtant, son plan a échoué. Tu te tiens là, face à lui, fière. Et il se trouve que tu es la première ici à céder face à ton sang chaud.

« Vous nous écoutez ?! N’est-ce pas plutôt vous qui auriez des comptes à nous rendre ? » tu marques une pause, le regard flamboyant « Ce sont vos subalternes qui m’ont menacée, vos sbires qui m’ont tendu un piège. Auriez-vous quelque chose sur la conscience Aster ? »

Toi qui songeais quelques instants à la subtilité, serres les poings pour t’empêcher de te jeter sur lui. Aster semble douter de ce que tu peux t’apprêter à faire car il t’observe d’un air méfiant. Tu t’interroges ; comment peut-il rester calme avec tout ceci ? Comment peut-il dormir tranquillement avec toute cette couardise ? Tu t’attendais à faire face à un ennemi puissant et tu es bien déçue. L’apparence frêle d’Aster ne t’aide pas à le prendre en respect, bien qu’elle puisse être trompeuse. Reprenant ton souffle, tu te calmes graduellement. Non, les méthodes de l’ennemi ne sont pas celles d’un alpha Drakenmayer. Mais t’attendais-tu à autre chose que de la lâcheté face à un portalien ? Aster est l’incarnation même de tout ce que tu méprises. Tu as finalement quelqu’un à haïr.

« Inutile de jouer les innocents. Je sais que vous êtes coupable de ce qui est arrivé à cette femme, et vos actions auront des conséquences.
- Et à supposer que ce soit vrai, pourquoi cela vous importe-t-il ? »

Tu restes sans voix. Il n’a même pas cherché à se défendre, il est resté calme malgré tes vociférations, venant enfin de s’exprimer après vous avoir accueilli. Lançant une œillade à Hypanatoi, tu te décales d’un pas pour qu’il puisse se mettre en avant. Nul doute que le paragoï aurait beaucoup de choses à penser de tout ceci. Aster s’était mis la mauvaise personne à dos, et il n’allait pas être au bout de ses surprises.

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Il avait devant lui une des incarnations du mal qui avait été fait à son monde. Du mal qu’il s’était échiné à redresser. Devant lui se tenait un homme quelconque, sans intérêt particulier : il n’était ni grand ni petit. Sa voix n’était ni grave ni aigüe. Son aura était quelconque, et il parlait comme un portalien standard, perturbé simplement par sa propre existence. Il pouvait lire dans les courants de son discours tout ce qu’il était. C’était cela, qui avait réduit à sa plus triste expression une ressortissante de son monde. C’était cela, qui avait commis l’irréparable. Oh, il n’était pas le seul responsable, ni même l’instigateur premier du mouvement, sans doute pas. Si tel avait été le cas, il se serait rendu compte de ce qu’il avait en face de lui.

Il avait en face de lui la conséquence de ses actions.

Et il ne le comprenait pas. Il se pensait encore bouffi d’importance, rassuré par les murs de pierres qui formaient autour de lui les murailles indifférentes de l’Eglise. Il croyait que sa position était à la fois un bouclier et une épée et un poignard et une mitre et il-ne-savait-quoi encore. Que ce qu’il était, au final, était un aboutissement. Les dents du paragoï se serrèrent, menaçant de réduire en poussière leur émail, et il prit le temps de se calmer. Il fallait procéder intelligemment, et s’assurer de tirer de la scène tout ce qu’il pouvait en tirer. Il n’aurait certes rien aimé de plus que de tirer hors du répugnant personnage sa colonne vertébrale, pour avoir de quoi l’étrangler. Mais il n’agissait pas ici simplement pour la satisfaction de ses penchants mauvais. Il agissait ici, dépositaire d’un mandat infiniment supérieur : il redressait les torts commis. Il obtenait rétribution. Il cherchait, plus encore que ces impératifs pourtant glorieux, d’autres noms. Car d’autres personnes étaient impliquées. Et tant que l’une d’entre elle était vivante, Hypanatoi n’avait d’autre choix que de continuer son travail.

Il se rendit compte que plus personne ne parlait, quelques secondes après qu’un silence pesant se soit imposé dans l’espace clos qui était le leur. Il fit un pas en avant.

« Cela m’importe, Aster. Cela m’importe grandement, et puisque tu poses la question, je veux te répondre, et m’assurer que tu comprennes totalement la portée de tes actions. »

Il inspira longuement, prenant en lui l’odeur des livres et de l’encens et du corps de son nouvel interlocuteur, avant de continuer sur un ton qu’il essaye de garder aussi calme que possible.

« J’ai appris que Kemat avait été violée. Réduite en esclavage. Pourchassée comme une bête fauve et effarée. Et depuis, Aster, mes pensées ont été tournées dans cette direction. Mon existence s’est cantonnée à cet horizon. Cela m’importe, Aster. Tu as nui à l’action d’une personne s’étant jointe à ma cause. Je brûlerai dix mondes comme celui-ci pour amener les coupables en pleine lumière. Je rougirais cent océans si cela m’assurait la vengeance qui me revient. Tu le demandes : en quoi cela m’importe ? Aster, fit-il, marquant une pause légère. Tu poses la question, et tu révèles une tragique ignorance. Mais ne t’inquiète pas : je connais les chemins qui mènent à la vérité. »

Le prélat était resté silencieux durant son monologue. Peut-être écoutait-il attentivement. Peut-être ne s’était-il pas attendu à une réponse aussi complète. Peut-être, tout simplement, voulait-il gagner du temps. Il répondit, finalement, son visage pincé traduisant autant son agacement que son incapacité à réellement comprendre ce qui était en train de se jouer ici :

« C’est grandiloquent, pour pas grand-chose. Je ne sais pas de quoi vous parlez. Vous hurlez mon nom à une heure indécente de la nuit, vous venez me perturber en vous comportant comme des sauvages, et votre discours est celui d’un couple totalement aliéné. Bien sûr que j’ai tenté d’intimider cette jeune femme. Elle a eu sous les yeux, grâce à des procédés illégitimes, des informations sensibles de l’Eglise. Et votre réaction a été la boucherie. Maintenant, avez-vous quoi que ce soit à dire qui puisse justifier votre folie, ou dois-je faire venir les gardes pour vous livrer à la justice ? »

Le paragoï ouvrit la bouche, mais seul un souffle épais et chaud en sortit. Il devait mobiliser toutes ses forces pour ne pas simplement jeter à terre l’insolent personnage qui lui faisait face, et le pulvériser sous ses poings. Il se retint, difficilement, et fit signe à son alliée de prendre le relais. Il fallait encore tirer de lui autre chose, et son petit manège de bourgeois courroucé ne convainquait nullement le paragoï.

Seule la nécessité impérieuse de rassembler plus d’informations retenait en ce moment son bras. Il avait en face de lui, il en était intimement convaincu, un membre des conspirateurs directement responsables de l’ignominie qu’il avait à venger. Il lui était particulièrement difficile de ne pas simplement se ruer sur lui, et de s’assurer que plus jamais sa langue traitresse ne pourrait fourcher hors de sa bouche.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Jeu 4 Mai - 9:29, édité 1 fois
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Ayant laissé place au paragoï, tu écoutes sa colère légitime. Qui parviendrait à garder son sang-froid face à une pareille injustice ? Tu as promis d’aider Hypanatoi et tu tiens parole. Tu prends une part d’autant plus personnelle à cette affaire que tu penses qu’un grand complot se cache dans l’ombre et qu’il t’appartient de l’élucider. L’Eglise n’est pas aussi parfaite qu’elle le prétend, la Guilde non plus. Qui sait si des Dark Souls ne sont pas également impliqués dans cette histoire ? Aster représente tout ce que tu méprises : celui qui est à un rang et une place qu’il ne mérite nullement. Celui qui a profité du pouvoir pour se laisser corrompre. Tu sens ton partenaire bouillonner, comme s’il s’apprête à se jeter sur votre ennemi. C’est une très mauvaise idée, tu le sais. Le moindre faux pas pourrait vous être fatal au point où vous en êtes. Vous ne vous en prenez pas à n’importe-qui, autant jouer avec prudence. Si tu t’étais décalée, quelques temps plus tôt, tu t’es de nouveau avancée pour prendre la parole.

« Vous êtes sûr, Aster ? J’ai des preuves contre vous. »

Tu dois reconnaître que votre interlocuteur sait très bien jouer la comédie, mais cela ne suffirait à te duper. Tu sais très bien que tu ne t’es pas trompée et il te reste des cartes à abattre. Méditant sur les manières de l’Eglise, tu trouves tout de même surprenant qu’un membre de cette dernière considère comme étant un acte normal de chercher à t’intimider de la sorte. Tu aurais pensé les portaliens trop timorés pour parvenir à des actes aussi sanglants, puis tu te rappelles qu’Aster ne s’est pas sali les mains avec toi. Est-il, comme de nombreux hauts-placés, aveuglé par son propre orgueil qu’il ne croit plus nécessaire de dépenser trésors d’énergie pour Portalia ? C’est une possibilité. Toujours est-il que tu as une idée derrière la tête. Sortant un document d’un petit sac, tu l’agites sous les yeux d’Aster.

« Ceci est un ordre concernant la traque de Kemat. C’est votre signature n’est-ce pas ? » tu marques une pause, « Faites donc, appelez la garde. Je serai plus que ravie de leur montrer ceci. »

À la lueur de la bougie, tu crois voir l’homme pâlir, comme s’il ne s’attendait pas à cela. Sans doute se demande-t-il comment tu as pu obtenir ce papier. Tu n’as décidément pas menti au paragoï lorsque tu affirmais avoir un nom avec autant de certitude. Tu ranges la preuve aussi vite que tu l’as sortie. Le mal est exposé, Aster ne peut dorénavant que difficilement nier les faits. Quant à toi, tu continues de te poser des questions. Sur les organisations de Portalia, sur Aster, sur l’Eglise. Combien d’autres histoires si peu élogieuses ont-elles été étouffées grâce à un jeu d’influence ? Tu doutes que votre interlocuteur soit à son coup d’essai, et sans doute aurait-il d’autres choses à se reprocher. Mais tel n’est pas le sujet du jour. Tu as réussi à exposer votre ennemi, et tu en es particulièrement satisfaite.

« Vous n’avez pas seulement fermé les yeux face à ce trafic d’humains, vous y avez participé. Vous imaginez, l’impact que cela pourrait avoir sur vous et votre réputation si cela se savait ? Vous pourriez dire adieu à tous vos privilèges. »

Tu conclues avec un léger sourire, imaginant sans mal le scandale que tu serais capable de provoquer. La frontière entre l’ordre et le chaos est relativement floue pour toi. Peut-être le chaos est-il parfois nécessaire pour parvenir à l’ordre. Regardant attentivement Aster qui semblait pris au dépourvu, tu t’interroges. Qu’aurait-il à répliquer à cela ?

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Les choses s’arrangeaient parfaitement. Elles se formaient en une procession complaisante, comme la file de petites fourmis besogneuses, affairées à ramener dans leur antre les morceaux les plus juteux d’une prise de chasse. Sa partenaire avait agité comme un étendard le petit papier qui contenait selon elle les preuves suffisantes pour faire tomber son ennemi. Et ce dernier, au lieu de prononcer un aveu infamant ou de nier l’accusation, était resté silencieux, perdant de sa superbe orgueilleuse, faisant un pas en arrière. Un tout petit pas, minuscule, presque imperceptible, à peine suffisant pour faire bouger le pli de ses vêtements. A peine suffisant pour bloquer dans sa gorge un souffle. Pour que dans celle d’Hypanatoi, le rythme régulier de sa respiration s’impose de nouveau. Il venait, tout simplement, de lui livrer avec la plus grande générosité toutes les preuves dont il avait besoin. Sans doute que préciser à la justice portalienne que son interlocuteur lui avait donné un signe physique de sa conscience alourdie n’aurait pas été suffisant, mais il n’était pas la justice portalienne. Et puis, Freya continua. Elle le menaçait, mais elle aussi ne prenait pas encore totalement la mesure des conséquences de ce qui venait de se passer ici ce soir. Toute volonté d’agression physique disparaissant de son corps, il reprit la parole, ne laissant pas le temps au répugnant personnage de reprendre ses esprits :

« Nous ne parlons pas ici de réputation. J’ai tué plusieurs centaines de tes sbires. Des petits criminels, qui m’ont permis chacun à leur tour de remonter la piste jusqu’à de plus gros morceaux. Ta malchance a fait que mon alliée m’a emmené par le précieux raccourci qui menait jusqu’à toi. Mais ce n’est pas cela qui doit t’inquiéter. Ce qui doit t’inquiéter, c’est que les autorités de Portalia sont impliquées. Les poursuivants de Kemat, qui sont passés sous les yeux des gardes sur la place des portails, auraient sinon été identifiés. Un groupe de mercenaires chassant une jeune femme laisse planer peu de doute quant à leurs intentions. Plus que cela, on n’a pas tenté de m’arrêter. J’ai rougi les rues du quartier nord, et on me laisse continuer. »

Il marqua une pause. Tout le monde était parfaitement au courant de cela, et il était plus que rare qu’il prenne la peine de répéter des faits connus. Il continua, tout de même, un sourire pur et sincère illuminant son visage :

« Tu seras mené à l’autel sacrificiel. Je te le dis : ta position d’autorité ne retient pas ma main. Mais te clouer sur la place publique agiterait tes amis. Exposerait des faiblesses. J’aimerais le faire. Et toi, tu paierais pour cela. Tes anciens partenaires te jetteraient à la colère du peuple, feraient peser sur tes frêles épaules l’intégralité de la faute. Parle, Aster, conclut-il en s’approcha de lui et en laissant une main lourde se poser sur l’épaule de l’intéressé. La vérité est ton seul refuge, maintenant. »

Enfin. Il touchait au but. Après des mois à patauger dans la fange de la cité, à côtoyer ce qu’elle produisait de plus haïssable. Après avoir été contraint, encore et encore, d’expurger de leurs contenus les terriers fétides dans lesquels se terraient ses ennemis. Après avoir dû supporter, chaque jour, de ne pas pouvoir exercer sa vengeance, de savoir qu’il côtoyait sans le savoir certaines personnes impliquées dans cette affaire. Après plusieurs longs mois passés à les traquer, comme un chien enragé. Enfin. Il se retint de resserrer sa main, de broyer l’épaule de son nouvel interlocuteur. Cet homme, en ce moment, était l’individu le plus précieux de Portalia, et il allait mettre en tribut aux pieds du paragoï des merveilles indicibles.

« Je… Si je parle, tu me tueras. »

C’était vrai. Il ne s’était pas attendu à ce que l’homme se rende compte de cela, mais c’était indéniablement vrai. Il ne présentait donc pas un esprit totalement liquéfié, comme il l’avait pensé. Cela viendrait, en temps venu, comme sa mort.

« Je te tuerai, Aster. Quoi que tu fasses. Si tu penses qu’une prison m’empêchera de le faire, tu te trompes. Si tu penses que tu peux fuir, ou te cacher, tu te trompes. Si tu penses que tu peux m’arrêter, d’une façon ou d’une autre, tu te trompes. Ton choix ne concerne pas la vie ou la mort. Il concerne la façon dont celle-ci va se produire. »

Nombre des gens qu’il avait interrogé avait été confrontés à cette même proposition. Nombre d’entre eux étaient restés incrédules, malgré l’évidence de leur situation. La mort, pour ces gens, était à la fois un spectre terrifiant et un mirage lointain. Quand cette dernière se précisait, ils trouvaient son visage horrifiant.

« Parle. Il est temps de te délester. »

L’homme resta coi, comme pétrifié. Hypanatoi resserra l’étau de sa main, formant autour de sa clavicule un poing. Il ne se produisit rien. Il le secoua, sans plus de succès. C’était comme si la vie avait quitté l’individu, ou qu’il s’était évanoui, les yeux ouverts, les jambes raides. Il s’éloigna un peu : il avait déjà vu ce genre de réaction se produire. Il fallait leur laisser du temps, car ils étaient, que l’explosion de leur nouvelle réalité réclamait de leur part un effort. Il tourna la tête vers Freya, et le désigna d’un geste. Peut-être saurait-elle produire un effet positif.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 6 Mai - 4:03, édité 1 fois
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Les mots d’Hypanatoi sonnent toujours avec justesse à tes oreilles. Si ton attention reste focalisée sur votre cible, son récit t’intéresse. Tu savais que le paragoï était déjà passé à l’action, mais il est intéressant de noter personne n’a tenté de l’arrêter. Les gardes, les autorités n’ont rien fait. Même après que l’on ait entendu parler de lui suite aux massacres qu’il a provoqué avec Derek. Pourquoi personne n’agit donc ? Les légendes de ce monde ont-elles décidément toutes sombré dans la paresse et la luxure ? Ou bien se murent-elles dans un silence coupable ? De ton côté, tu es obnubilée par une chose : la personne détenant la vérité face à ce complot se tramant dans l’ombre est face à vous. Tu t’imagines – peut-être à tort – te faire un nom, ou tout du moins faire entendre parler de toi en perçant ces honteux mystères au grand jour. Tu comprends une fois de plus le courroux de ton allié, tout comme il est dans ton intérêt de l’aider, toi qui as pris la décision d’aller à contre-courant de ce que tous peuvent penser. Beaucoup parlent, certains prennent conscience. Mais vous, vous agissez. Et c’est ce qui vous place au-dessus de la masse selon toi.

« Parlez et la suite sera sans doute moins douloureuse pour vous. » conseilles-tu.

Alors que le paragoï s’est tourné vers toi, tu as de nouveau avancée de quelques pas, observant l’homme dans la pénombre. Il a été pris sur le fait, mais sa réaction reste encore imprévisible. Allait-il malgré tout appeler de l’aide ? Combien le soutiendrait-il en sachant ce qu’il a fait ? Pareilles actions feraient un scandale à Portalia. De ton côté, tu sais que rien ne dissuadera Hypanatoi de tuer Aster, et c’est une chose dont tu ne te mêleras guère ; cela t’importe-t-il seulement ? Tu vois votre interlocuteur rester figé. Il semble pétrifié. Prenant le relais, tu t’interroges. Que faire s’il refuse de parler ? L’amener à la Guilde ? Le torturer ? Cette dernière méthode ne figure pas dans les pratiques de ta faction mais ne te dérangerait aucunement compte tenu de ton éducation particulière. Néanmoins, tu penses que l’amener pour un interrogatoire serait l’option la moins risquée. Tu es pragmatique ; enlever Aster sans ordres se fera remarquer et la Guilde possède de nombreux moyens, même des télépathes pour extraire les informations. Alors que tu t’apprêtes à faire part de ton idée au paragoï, tu vois Aster se figer puis s’effondrer au sol.

« Qu’est-ce que… »

Te penchant vers le corps, t’aperçois qu’une flèche a transpercé l’homme aux cheveux bruns.  Mortelle et précise, l’organe vital a été touché. Tu secoues légèrement Aster, en quête du moindre signe de vie. Les yeux de l’homme sont voilés par la mort. Tu avances prudemment vers la fenêtre ouverte, sans grands espoirs. Tu ne vois rien. Impossible de savoir où se cache l’archer. Dans le noir et ne pouvant savoir d’où la flèche est arrivée, tu comprends que c’est peine perdue de retrouver le coupable. Tu te tournes à nouveau vers Hypanatoi pour lui faire part de ta réflexion.

« Quelqu’un a voulu le faire taire. » tu marques une pause, « Quelqu’un qui ne voulait pas qu’il parle. »

Tu en es sûre : vous n’étiez guère loin de faire avouer à Aster quelque chose de crucial. Peut-être était-ce une mauvaise idée finalement, de réaliser une entrée si remarquée ? Les alentours étant au courant de votre visite, n’importe-qui aurait pu monter un tel coup. Tu te doutes que le nombre de personnes impliquées là-dedans dépasse peut-être l’entendement. Il n’est d’ailleurs pas impossible que vous ayez sous-estimé toute l’ampleur cette affaire. Toutefois, Aster est mort.

Qu’allez-vous faire maintenant ?

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Il sentit le mouvement du projectile, et tenta de réagir. Il s’était attendu à une réaction de ce genre : leur arrivée ici n’avait pas été discrète, et plus que cela avait été prévue, comme l’indiquait le groupe qui s’était dressé plus tôt sur leur chemin. Et comme il l’avait dit à Aster, sa position était maintenant plus que compromise. Pour ses anciens alliés, il avait cessé d’être utile, et représentait maintenant un risque qu’il convenait de gérer. Le paragoï, cependant, ne fut pas assez rapide. Le tireur avait tiré à travers le mur, le projectile enchanté capable de se dématérialiser pour passer l’obstacle, et Hypanatoi n’avait pas été assez prompt pour l’intercepter. Aster, effondré au sol, était maintenant sans valeur, et il n’avait pas besoin d’attendre le verdict de Freya, affairée à tenter de vérifier son décès, pour le comprendre. Quelqu’un qui prenait le risque d’assassiner devant eux et dans l’Eglise un prélat de cette importance s’assurerait sans le moindre doute que son coup porte, et soit fatal.

Le premier instinct d’Hypanatoi fut de charger. De broyer la paroi du mur pour charger dans la direction de l’assassin. Mais malgré toute l’envie qu’il avait de le faire, c’était probablement inutile. Le court laps de temps qui venait de s’écouler était probablement suffisant pour que le coupable ait eu le temps de s’enfuir.

On l’avait arrêté. On avait ôté de ses mains celui qui détenait une part suffisamment importante de la vérité pour exposer ses ennemis, et les trainer enfin dans la lumière dure de son jugement. Encore une fois, il subissait les manœuvres viles de ses adversaires, et devait se contenter de leur opposer sa détermination et son endurance. Mais contrairement aux fois dernières, tout cela n’était pas suffisant. Leur acte était grossier, et laissait de nombreuses ouvertures dans lesquelles s’engouffrer. Il inspira profondément, s’assurant de rester maître de soi, et de contrôler la fureur qui menaçait de le submerger. Cette dernière était utile. Essentielle. Elle focalisait son être. Affinait son action. Le rendait capable de considérer avec le détachement que seul le courroux le plus insoluble procurait la situation.

Il se retourna, et se dirigea rapidement vers la porte, l’ouvrant en grand. Derrière cette dernière se trouvait la servante d’Aster – qui les avait mené jusqu’à lui – et d’autres personnages de second plan. Armés. Ils attendaient leur venue. Avant que le premier d’entre eux puisse parler, Hypanatoi le devança :

« Votre maître a été tué par un assassin. Une flèche a transpercé son corps. »

Sans doute le calme transcendant avec lequel il leur annonça cela les désorienta-t-il. Il continua, levant la voix, après qu’une seconde d’effarement ne se soit écoulée.

« Eh bien ! Donnez l’alerte ! Organisez la battue ! Réveillez tout Portalia, si vous le devez ! Aster est mort, je vous dis !

- Vous l’avez…
- Considère très soigneusement la fin de ta phrase, coupa Hypanatoi. Une flèche lui a transpercé la gorge, et ni Freya Bloodjörn ni moi ne sommes équipés d’arcs. Est-il judicieux pour toi d’attirer mon courroux en te fendant d’une accusation aussi stupide ? »

Il y eut un moment d’hésitation. Ces gens étaient impliqués, eux aussi. Mais probablement très indirectement. Il aurait pu les briser, et extraire d’eux le nom de leur commanditaire. Il voyait le fonctionnement de nombreuses autres personnes mentionnés par leurs prédécesseurs. Des silhouettes encapuchonnées, des intermédiaires d’intermédiaires. Non. Cela n’était pas utile. Il pouvait renverser la situation, avec aisance. Cet assassinat était la preuve de la panique de leurs ennemis : ils amputaient les membres gangrenés. Ils le faisaient devant eux, parce qu’ils avaient jusqu’à présent nourris l’espoir qu’ils n’auraient pas à le faire. C’était dans cette hésitation que le paragoï et sa camarade d’arme devaient trouver la faille qui permettait l’approche de la position ennemie.

« Plus vite, beugla-t-il de nouveau ! Ou es-tu complice de cet assassin, et cherches-tu à lui offrir la possibilité de s’échapper ? Aster était important pour moi, et je te le dis dès lors, je trouverai ses complices. »

La menace était claire. Il pointa dans la direction de la femme qui les avait amenés jusqu’ici.

« Toi. Viens constater la mort de ton maître. »

Il fallait d’abord solidifier la vérité. La rendre indiscutable. Il savait que les portaliens ne considéraient pas que les paroles qu’ils prononçaient les liaient, sans possibilité de retour. Mais il savait aussi qu’ils accordaient trop d’importance au pouvoir de leurs mensonges, et plus que cela à leur habileté à les manier. Le mensonge ne blessait pas. C’était la lame nue et épurée de la vérité qui tranchait. Et ici comme ailleurs, elle était son alliée.

« Ils tremblent, Freya. Nous allons trouver ce que nous cherchons ici. »

Ses paroles concernaient autant son alliée que les spectateurs de la scène. Il disait une chose à la femme-drakon, et insufflait autre chose dans l’esprit des autres participants. Il fallait simplement leur laisser l’occasion de se révéler. D’agir, et d’échouer. Après tout, c’était là encore une vérité absolue : le duo n’avait besoin pour réussir que d’une seule erreur de la part de leurs ennemis, quand ces derniers requéraient pour maintenir le silence et l’invisibilité qui les occultaient à leurs yeux de franchir l’abysse insondable que seule traversait un fil tendu.
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La réaction d’Hypanatoi ne se fait pas attendre suite à la mort d’Aster. Le voyant ouvrir la porte, tu constates la scène qui se déroule sous tes yeux. Les membres de l’Eglise sont sous le choc – comme tu peux t’y attendre – et ne réagissent pas tout de suite. L’un d’entre eux vous accuse presque d’avoir tué l’homme aux cheveux bruns avant de se rendre à l’évidence : aucun d’entre vous ne possède un arc. De ton côté, tu es étrangement calme. Quelque part, au fond de toi, tu t’attendais à ce qu’une telle chose se produise, à ce que vous ne voyez pas le bout de cette histoire en une nuit. Les subalternes finissent par obtempérer, mais tu sais d’avance que la battue ne donnera rien. L’alerte est sonnée, l’Eglise s’éveille et la nouvelle se répand. L’assassin a prévu son coup, il a eu le temps de s’enfuir, tu le sais. Et tu doutes qu’il ait été suffisamment stupide pour laisser des preuves derrière lui. L’ennemi tremble-t-il, comme l’affirme Hypanatoi ? Et si Aster n’était qu’un autre subalterne dans cette grande mascarade ? Une tête a été éliminée, mais combien d’autres se cachent-elles derrière ? De ton côté, tu attends, sans un mot, les bras croisés. On vous a conduit dans la salle où vous étiez tantôt, avant d’être reçus par Aster. La nuit s’éternise alors que les heures passent dans le silence. Tu lèves la tête lorsque l’on vient vous voir.

« Nous n’avons rien trouvé.
- Ce n’est pas étonnant. » fais tu remarquer, « L’assassin a bien planifié son coup et ne désire pas se faire prendre. » tu pousses un léger soupir, « Je doute que nous trouvions quelque chose ce soir, mais poursuivez quand même les recherches. »

Alors que le jour commence à poindre, tu estimes que vos espoirs de retrouver l’assassin sont de plus en plus faibles. Tu te lèves de la chaise où tu étais assise, et fais un pas vers la fenêtre d’un air pensif. La dame qui vous a reçu en premier lieu aurait fait une bonne coupable, mais tu sais pertinemment que ce n’est pas possible ; elle se trouvait derrière la porte au moment où la flèche a été tirée. Retenant son apparence, tu penses néanmoins qu’il n’est pas impossible qu’elle sache quelque chose ou qu’elle ait été impliquée dans cette affaire. Sans preuves, tu ne peux rien faire, mais peut-être en glisseras-tu un mot à la Guilde. La seule chose que vous a laissé l’assassin, c’est cette flèche. Un maigre butin de consolation. Le corps d’Aster ayant été évacué de la salle, et la flèche ôtée de son corps et nettoyée des traces de sang, tu sais qu’elle est la démarche logique qu’il te faut entreprendre.

« Je vais faire examiner cette flèche. Je ne suis pas experte en arcs, mais elle possède peut-être un attribut qui nous permettra d’obtenir des indices. »

Tu n’y crois pas trop ; sans doute s’agit-il d’une flèche comme les autres. Néanmoins, en désespoir de cause, tu sais que cela vaut toujours le coup d’essayer. De ton côté, tu estimes qu’il faut parler de tout ceci à la Guilde. Peut-être est-ce risqué, peut-être certains hauts placés de ta faction sont-ils également impliqués dans cette affaire. Toutefois, tu te dois d’être réaliste ; la Guilde possède des moyens que vous n’avez pas. Et des talents mieux spécialisés que vous dans ce genre d’enquêtes. Tu sais que la mort d’Aster et l’ordre concernant la traque de Kemat suffiront pour qu’ils se penchent sur cette affaire, ne serait-ce qu’en surface pour vous aider à élucider le mystère. Tu ne te fais pas d’illusion sur le fait que certains ne seront guère trop zélés pour s’impliquer dans une telle histoire, mais l’ignorance totale ferait scandale.

« Je vais faire mon rapport à la Guilde. » affirmes-tu, « Aussi corrompue soit-elle, je ne pense pas qu’elle ferme les yeux sur cette affaire. Un haut représentant de l’Eglise est mort après tout, et je possède des preuves. »

Bien sûr, tu as fait part de ta réflexion à ton acolyte avant de prendre la moindre décision. Après tout, il est le principal concerné par tout ceci. Vous ne pourrez mettre ce complot à jour à vous deux seulement. Le paragoï en est-il conscient ? Il vous faudra mettre plus d’efforts, et surtout, vous entourer d’alliés.

« Nous aurons besoin de toute l’aide possible pour percer ce mystère. »

Et il comprendra le sous-entendu.

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On avait voulu les accuser. Cela au moins été évident : il n’y avait aucune autre raison pour que ces gens restent en embuscade derrière la porte. Dans cette position, ils ne pouvaient pas assurer la sécurité d’Aster, comme cela avait été démontré. Ils ne pouvaient que constater, et si le paragoï doutait qu’ils comprennent leur rôle dans cette histoire, cela ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas servir sa vision. C’était après là un symptôme de la faiblesse des portaliens : rien ne les transcendait. Rien ne les élevait au-dessus de leur condition première, et cette dernière était particulièrement vile. Les anciens partenaires d’Aster connaissaient les frontières de sa dévotion à leur cause, et ces dernières étaient resserrés. Ils savaient qu’il n’aurait aucun problème à les trahir s’il estimait que c’était là son intérêt, et Hypanatoi, en se manifestant devant lui, avait enlevé à cette théorie tout son caractère abstrait. Tout aussi important que le besoin de préserver leur anonymat, c’était pour les membres de cette organisation un moyen d’envoyer un message au reste de leurs membres. De leur expliquer qu’il n’était pas possible de négocier avec leur adversaire, que l’alternative à la préservation du secret était la mort.

Tant de moyens déployés, simplement pour préserver leur repaire de vipères lubriques et la possibilité de continuer leurs excès.

Il réprima un mouvement de dégout, ses doigts se tendant au lieu de former un poing rageur. Cela ne changeait rien. Il allait les trouver. Il n’avait pas d’autre choix que cela : des choses plus grandes que lui étaient en jeu, et il n’était pas homme à laisser ce genre d’affront impuni. Freya Bloodjörn, à côté de lui, s’était penchée sur la flèche. Elle voulait la faire examiner, et si cela sans doute serait inutile, ce serait en revanche un très bon moyen de s’introduire auprès des autorités compétentes de la guilde. D’accélérer leur implication dans cette affaire, et de lutter contre la terrible inertie de Portalia.

« Tu as raison. Sois prudente tout de même : plus l’étau se resserrera, plus le désespoir les fera agir de manière violente. »

C’était en vérité ce qu’il espérait. Il avait impliqué de très nombreuses personnes dans cette affaire, leur expliquant ses motivations et tentant de se constituer un groupe d’alliés fiables. Et si certains d’entre eux étaient précieux à ses yeux, la plupart d’entre eux étaient dispensables. Ils pouvaient mourir, si cela se faisait en attirant ses adversaires : plus leur champ de bataille s’élargissait, plus son avantage se creusait. Plus il forçait Portalia à abandonner ses convictions confortables, à prendre ses responsabilités et à se regarder en face. Elle le refusait : sa laideur la repoussait, et rendait toute introspection très difficile. Mais c’était cela, en vérité, qu’il devait faire ; le choc, brutal, serait un réveil ; tourner vers l’intérieur ses yeux était toujours un prélude nécessaire aux choix vertueux et utiles.

Lui avait encore de nombreuses choses à faire ici. Il pouvait voir le ballet affairé des sbires de l’Eglise, et la succession des gens importants, réveillés par le vacarme et leurs serviteurs alertés. Il fallait leur parler, leur offrir une autre version que le poison que la vermine qui infestait leurs rangs allait répandre. Il s’avança au-dehors. Il voyait plusieurs personnes se regrouper en rangs bruyants, et certaines d’entre elles se questionner sur la marche à suivre. Un meneur, enfin, se dégagea. Un pontife, sans doute, plus important que les autres, capables de se détacher de la foule pour comprendre ce qui se passait et endosser la responsabilité qui allait avec cela sans trop se compromettre. Parlant d’une voix forte, il demanda ce qui se passait ici. Il le savait déjà, sans doute, informé qu’il était par sa cohorte d’affidés dévots. Mais il fallait le faire, pour s’assurer de n’avoir rien manqué, et prendre la mesure du paragoï. Ce dernier lui répondit, aussi calmement que possible, voulant ne rien laisser transparaître des envies qui chauffaient en ce moment son corps :

« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos. Tu connais ce nom, et tu sais que je remonte depuis plusieurs mois déjà la piste des assassins de Kemat. Aster, ici, présent, était leur associé, et ils l’on assassiné avant qu’il ne puisse nous parler. Mon alliée va donner à examiner l’instrument du crime à la Guilde, et impliquer cette organisation. Vous pouvez vous dispersez, conclut-il d’une voix forte, en s’adressant à la foule.

- Vous n’avez pas d’autorité ici ! lui répondit le prélat. Votre responsabilité dans cette affaire est suspecte, pour ne pas parler des intentions qui vous animaient ce soir. Un homme de l’Eglise est mort, et c’est donc à l’Eglise de s’occuper de cette affaire !

- Le temps des postures est achevé, prêtre, cracha-t-il. Je n’ai aucune confiance en qui que ce soit ici, sinon en ma camarade. Les rangs de l’Eglise sont corrompus. Je vous le demande ! fit en haranguant l’assistance. Combien parmi vous peuvent dire sans douter d’eux que la hiérarchie de ce lieu est au-dessus de tout soupçon ? Quel prêtre, en réalité, ignore que l’Eglise est devenu un morceau rongé par les factions qui la compose, un havre discordant d’intérêts divergents ? Qui peut parler librement de la Quête, ou, quand ces sujets sont abordés, des problèmes de la cité ? Le culte a été fondé pour guider Portalia ! Pour se faire un exemple de neutralité, un rappel constant de ce qui relie les myriades de races et de religions et de cultures de ce monde ! Est-ce le cas aujourd’hui ? Je vous le redemande ! Est-ce le cas ? »

Il y eut un vague moment de silence. Il devait l’avouer, il venait de prendre un risque. Une réponse unifiée de la part de ses interlocuteurs aurait rendu sa position intenable, et l’aurait condamné, ainsi que sa partenaire, à subir l’examen de l’Eglise. Mais ce risque était calculé. Il connaissait l’Eglise, de part les nombreuses personnes qu’il avait côtoyé en son sein. Et si sa connaissance restait celle d’un observateur extérieur, il savait qu’elle était une organisation normale. Que Portalia, qu’il comprenait, produisait en utilisant les mêmes causes les mêmes effets. Il pouvait donc agir, et avait visiblement été récompensé de son acte. L’homme, en face, de lui, ne savait pas quoi répondre. Il ne s’était pas attendu à cela, à ce que l’invocation de son autorité ne fasse exploser un problème. Et cette dernière, soudainement, lui paraissait cruellement insuffisante.

« Dans votre hésitation, je trouve toutes les réponses nécessaires. Hors de mon chemin. »

Jouant des coudes, il se fraya un passage dans la foule. Leur ébahissement ne durerait qu’un temps, et il convenait de partir avant que ce dernier ne se dissipe. Il ne pouvait pas se permettre d’être ralenti ici : ce soir marquait la fin de la préparation de ses plans, et tout allait maintenant converger et s’accélérer.

La rage et la joie s’unissaient en lui, comme elles ne l’avaient plus fait depuis longtemps.
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