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L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Yoka
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) - Page 2 EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Tes paroles te lient.
Il a complètement raison.

Tes paroles te lient, stupide renard. Mais tu sais que tu n’as plus de proche, que la seule famille que tu estimes digne ne peut désormais qu’être vengée et non plus protégée. Que tu n’as plus la moindre attache à ce jour.
Donc la seule chose que tu peux encore perdre est ta dignité, et elle ne sert de toute façon pas à grand-chose.

On acquiesce de la tête.

Et voilà qu’il parle des Darks Souls. On ouvre très grand les oreilles. En quelques phrases, t’as droit à bien plus d’info que tu n’en as jamais eues en de nombreuses années de recherches. Qui eut cru que ce type serait ton jour de chance ?
Il y a un truc étrange, par contre. « Observe ses habitants. Ceux qui se comportent autrement que comme des criminels sans envergure sont des portes d’entrée. »
L’orphelinat d’Elizabeth, l’armure, était bien dans les quartiers nord, et elle ne s’est jamais comportée en criminel. Est-il en train de prétendre qu’elle en est ? Ou au contraire prétend-il que je dois trouver les criminels d’envergure pour trouver les portes ?

Mais d'autres choses te font frissonner outre mesure.

« Tu m’appartiendras, Yoka »
Alors, j’ai rien contre tes kinks mais t’es pas obligé de le dire aussi brutalement, mon coco. À moins que ça te fasse plaisir l’idée de posséder des gens. Faut juste espérer que tu sois pas d’un naturel jaloux, parce que je connais de nombreuses personnes qui aiment bien dire ça, et t’es pas le premier à me l’avoir murmuré, quand bien même t’es le premier de tous à l’avoir déclaré à côté d’un autel mortuaire et dans un but extraordinairement incompréhensible.

En vrai, on sent qu’on est en train de passer un pacte avec le diable. Appartenir à quelqu’un, c’est un engagement complexe et ni lui ni toi n’en connaissez les limites réelles. Cela signifie potentiellement devoir interrompre tes libertés et tes passions pour autre chose que ta volonté. Cela signifie tourner le dos à une partie de toi-même et de ta liberté pour te cacher derrière un « Je ne peux pas, j’ai paragoï ». Cela signifie renoncer à soi, pour épouser une autre cause dont tu ne connais rien. Pour de nombreuses personnes, ce serait dégradant.

Mais si c’est le prix à payer pour se voir offrir sur un plateau le criminel que tu veux…. Si c’est le coût qui t’offrira le retour de tes nuits de sommeil, les trente deniers qui te libéreront de ta dette morbide envers les tiens, alors…

« Qu’il en soit ainsi. Tant que vous me ramener le bon assassin, sans me mentir à son sujet, et en me laissant perpétrer ma vengeance à son égard, vous pouvez me considérer comme votre propriété. Et ce jusqu’à ce que votre volonté de me libérer ne nous sépare. »

Il vient de tendre une main. Il attend que tu valides. Tu aurais pu te précipiter dessus pour valider l’offre, mais le sentiment de dignité est plus fort. L’instant est solennel. On n’offre pas sa condition humaine sans prendre le temps d’avoir conscience de ce que l’on fait, au moins en partie.
Tu fais certainement une canorie, mon goupil. Mais tu sais que ta vie ne vaut plus rien sans ta vengeance. Il est tant que tu l’assumes. Autant qu’elle profite à ce type en face, si cela peut faire de lui un allié et redonner un peu de sens à ton existence.

On saisit la main tendue avec force. Fichus relents, ils sont beaucoup trop prenants pour ton petit cerveau. Mais on ne lâche pas la main, pas tant que notre destinée qui s’y engouffre ne s’y trouve clairement scellée.
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Hypanatoi Konostinos
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Sa poigne était faible. Les cals de ses doigts étaient timides. Ses os avaient la consistance de la soupe. La créature, en face de lui, était inconsistante. Ce n’était pas important. Elle était captive, maintenant. Elle gravitait autour de lui, comme le faisaient les lunes de son monde lorsque chaque soir, elles couraient dans le ciel, empruntant inlassablement le même trajet. Certes, il n’était pas encore sa chose. Certes, cette chose n’était pas un artefact rare et précieux, un objet infiniment convoité pour lequel on faisait le sang. C’était un amas amorphe de rien et de fumée. De visions mal comprises d’un futur incertain, et d’un passé qu’il grignotait avec un appétit coupable. Un gros tas de portalien, sale au toucher, particulier à l’odeur, irritant à l’oreille. Mais c’était le sien, sinon aujourd’hui, au moins demain. Il était parvenu à faire ce qu’il avait voulu : dans l’esprit de l’homme-bête avait jailli l’idée de se mettre à son service. De comprendre que ce qu’il avait en face de lui n’était pas un mortel. Le terme de paragoï, pour ses oreilles de barbaroï, n’avait pas de sens. C’était un titre exotique aux sonorités amusantes. Mais malgré cela, il comprenait. Chaque seconde qui passait incarnait Hypanatoi, là, devant lui. Il s’imposait. Et sa poigne n’était pas molle. Et ses os étaient un cristal dur et tranchant. Et sa main était rude, façonné par deux décennies de guerre.

Il la retira. Contempla la créature. Elle n’avait, pour l’heure, plus rien à lui apporter. Comme il l’avait pressenti, leur relation se trouvait modifiée, et cela voulait dire qu’il ne pouvait faire plus confiance à ce qui allait à partir de maintenant sortir de sa bouche. Là encore : aucune importance. Il avait obtenu de lui beaucoup, et l’épiphanie précédente allait sans le moindre doute réclamer de lui qu’il fasse des efforts de réflexion pour s’assurer d’en comprendre tous les tenants et les aboutissants. Pour qu’il l’intègre dans l’architecture de son système de pensée sans la déséquilibrer, sans qu’elle ne s’effondre sous le poids malvenu d’une pièce trop hâtivement intégrée. Ce ne serait pas non plus un effort trop prenant, et il pouvait aisément y consentir.

C’était sans doute grâce à ce genre de personnage subalterne qu’il allait pouvoir forger l’outil nécessaire à ses desseins.

Pour l’heure, il fallait lui signifier tout ça, en lui délivrant les informations sous une forme digeste, et surtout en intégrant seulement ce qui lui était nécessaire. L’homme-bête aussi disposait à l’intérieur de lui d’un palais intérieur, qui représentait la somme de ses réflexions. Il était, au vu de sa capacité limitée à comprendre ce qui se passait, assez faible. Ses fondations étaient branlantes. Ses murs n’étaient pas décorés de bas-reliefs élégants. Il était un canevas, sur lequel il peindrait par la force de l’accord qui allait l’assujettir à sa volonté.

« Notre entretien du jour est lui aussi conclu. Va, Yoka. Je saurai te retrouver, quand en sera venu le temps. »

Il avait encore beaucoup à faire. Il fallait trouver comment intégrer la requête de la petite créature dans ses plans. Là aussi, ce n’était peut-être pas quelque chose de difficile. Mais Hypanatoi n’était rien sinon méticuleux. Chaque détail était considéré. Chaque possibilité était intégrée. Il voyait, et il planifiait. C’était cela qui avait fait de lui ce qu’il était. C’était ainsi qu’il s’était démarqué de ses pairs. Il savait quand venait le temps de trancher, et ses coupes étaient toujours justes et précises. Il se leva. Fit signe à son futur esclave de l’imiter, le plat de sa main dessinant une trajectoire ascendante. Et il marcha vers la sortie, un dernier commentaire s’échappant de ses lèvres :

« Si d’aventure tu as besoin que je préserve ta vie, trouve-moi. Tu es sous ma protection, Yoka, mais comprends-le : tes paroles te lient. Tes actions jettent sur moi une partie de ta lumière. Assure-toi que celles-ci ne portent jamais à moi le déshonneur. »

Il n’avait que peu d’espoir qu’il comprenne, et moins encore qu’il se révèle capable d’obtempérer. Il aurait à le travailler, sans doute. Il n’avait jamais été particulièrement doué dans l’art d’élever des esclaves, sur son monde, et laissait volontiers cette tâche indigne aux professionnels passionnés. Il pouvait briser un homme, certes, mais ce n’était pas cela qui était nécessaire ici. Il faudrait pétrir sa matière, et la reconstituer en quelque chose d’utile. Ouvrant la porte qui séparait son foyer du reste de la cité, il rendit la créature au monde. Il aurait à le revoir, bientôt. Le pauvre enfant ne comprenait pas encore ce qui s’était joué ici. Il saurait. Il hurlerait, sans doute, et sa révolte serait terrible d’impuissance, mais ce n’était pas pour aujourd’hui. Aujourd’hui, il pouvait généreusement lui accorder l’espoir que conférait la protection d’un être supérieur.
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) - Page 2 EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Mezatte, quelle poigne. Il a l’air d’y tenir, à te broyer les os.

Cet humain devant toi n’est qu’apparence de dignité et de force, il masque toute ses émotions derrière son imperturbable masque d’impassibilité. Mais c’est bien là tout l’artifice. Il masque. Comme de nombreux êtres, et parmi eux de nombreux humains. Tu sais qu’au fond de lui il jubile, bien plus qu’il ne le fera probablement jamais. Les gens sont ainsi, mon Yoka, ils aiment posséder. Savoir qu’ils ont quelque chose, quand bien même ce qu’ils possède ne serait que fumée, leur est un bonheur sans fond. De nombreuses personnes arrivent au terme de leur existence avec la vacuité de croire qu’ils ne détiennent quoi que ce soit. Que posséder à un sens, et mieux que cela une valeur. Qu’obtenir est une action facile et méritée.
Alors oui, tes mots te lient, stupide renard, et tu t’y tiendras. Mais cet homme ne sait en rien ce qu’il possède, parce qu’être la propriété de quelqu’un n’est pas une action qui a le même sens pour chacun. Peut-il guider tes pensées ? Non. Et… la nature pose d’elle-même les limites de ce qu’est l’appartenance. Quand bien même prendrait-il possession de ton corps, de ton esprit, de tes capacités et de tes croyances, que de nombreuses notions sur lesquels il ne peut de facto avoir droit lui échapperaient encore. Ton estime, par exemple, est une chose qu’il ne pourra jamais posséder sans ton propre consentement. Il va devoir la gagner, et à un prix d’autant plus cher qu’il t’es lié désormais. Car tes attentes à son égard en seront d’autant plus grandes. Tu lui seras fidèle, bien sûr, mais … tu sais que tu peux mettre fin à cette appartenance par de nombreuses façons, la moindre d’entre elles étant la pure et simple destruction de ton existence.

Voilà qu’il met faim au supplice de la poignée. C’est là que tu l’attends au tournant. Va-t-il vouloir, vouloir toujours plus, va-t-il réclamer et clarifier la façon dont il entend jouir de l’usufruit de ta personne ? Va-t-il désormais révéler ce qu’il veut réellement, et ce qui se cache derrière le masque de la négoce ? Va-t-il montrer la désinvolture, le désintérêt, la haine, l’humiliation ? Qui est le vrai Hypanatoï ? C’est à la place qui est la tienne que tu le découvriras le mieux.

Votre entretien du jour est conclu. Soit.

Inspire, petit Yoka. Pour la seconde fois, il se souvient de ton vrai prénom, le paragoï. Intéressant. Il saura te retrouver ? Mh. tentant. Toi aussi tu saurais le retrouver, parce que malgré ces relents perturbateurs son odeur t’es désormais bien encrée, et tu ne comptes pas la laisser filer aussi facilement. Proie et prédateur est un jeu amusant, et les rôles sont souvent voués à s’échanger dans la course endiablée qui amène à la mort. Ici, la question n’est pas aussi mortifère, mais le plaisir peut être tout à fait aussi plaisant. S’il veut te retrouver, qu’il te retrouve. Toi tu vas tout autant le pister, parce qu’en étant sien il s’oblige à t’obliger. En un sens, l’appartenance n’est pas dans un sens unique, quoi qu’il puisse en penser. Mais tu devines que, s’il est moitié aussi intelligent qu’il ne le prétend, il le sait déjà.

On se lève, il en a fait le signe. Intéressant. Pas sûr qu’il se soit rendu compte qu’il adoptait déjà la même attitude avant votre échange. Parce qu’il se comportait déjà comme si tu étais sa propriété. La seule chose nouvelle, c’est que maintenant il en est persuadé et souhaitera en disposer. De valeur humaine, tu es devenu à ses yeux valeur marchande sans doute, un bien dont il calcule l’utilité. Mais c’est bien là la magie. Il te calcule. Il t’estime. Comme un bien, certes, mais tu as quitté le champ de l’inatteignable dans son esprit. Toute la question sera de savoir ce qu’il en fera. Ou du moins, essaiera d’en faire.

On le suit. C’est bien vers la sortie qu’il te guide. Révélateur. Ce qu’il a obtenu lui a suffi pour qu’il n’ait pas besoin de plus pour l’instant.

On respire en s’éloignant de l’autel. L’air est bien plus pur quand on s’en éloigne.

Ce golgoth va rester indéchiffrable, donc l’objectif sera de savoir ce qu’il en retourne réellement de cet impressionnant énergumène. Car c’est de l’honnêteté de sa promesse que dépendra ton obéissance.
Mais pour l’heure, tu as plus urgent à faire. Tu n’as pas été massacré par cet être étrange, soit. Toutefois le monde ne s’arrête pas ici. Tu as un assassin à trouver, une vengeance à perpétrer, et tu ne placeras jamais tous tes œufs d’ouroboglace dans le même panier. La chasse reprend.

Même si … la curiosité de l’accord est grande. Arrête de sourire, idiot. Bon, il ne peut pas le voir. Mais t’es à peu près certain que d’une manière ou d’une autre il peut le sentir.

Préserver ta vie ? Haha, tu as bien trop d’orgueil pour venir le supplier de te sauver la mise. Obtenir des informations sur ton assassin, oui. Le défaire, encore plus. Mais si tu dois crever avant, eh bien qu’il en soit ainsi.  Il sera déçu de perdre son Croc, cet Hypanatoï, mais tu as ta fierté. Et puis, s’il a le pouvoir de préserver la vie et qu’il le souhaite, il le fera de toute façon. Ou alors c’est qu’il n’est pas à la hauteur de ce qu’il prétend, et dans ce cas cela ne regarde que lui.

Il t’offre sa protection. C’est mignon, car tu n’es pas aussi fragile qu’il ne le croit. Mais… qu’à cela ne tienne. Pour la lumière et le déshonneur, pas de souci mon coco, mais il va falloir préciser. L’honneur est une valeur morale des plus subtiles et surtout parmi les plus subjectives qu’il te soit donné de connaître. L’honneur des Crocs n’est pas celle des portaliens, et pire encore celle des Séléniens n’est en aucun cas celle de cet être.

Aussi, sur le pas de la porte, on se retourne avec prestance.

« J’entends et j’en prends acte. J’aurai juste besoin, en temps utile, d’une liste précise de ce qui à vos yeux rentre dans la catégorie de l’honneur et ce qui s’en trouve exclu. Car rien n’est plus vil que croire avoir compris un propos auquel ni vous ni moi n’accorderions le même sens. »

T’as encore souris, mon goupil. Et là, ça s’entend à ta voix. Fais pas genre que tu trouves pas ça épatant d’appartenir à quelqu’un d’autre. C’est un terrain inattendu, et en un certain sens bien plus terrible et autrement plus amusant que bien des histoires libidineuses. Une voie que tu n’empruntais pas encore ce matin.

Certainement la plus grande erreur de ta vie.

Mais une erreur bien plus enrichissante que de nombreuses réussites.
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Hypanatoi Konostinos
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Il avait besoin qu’on lui définisse la notion d’honneur. C’était toujours étonnant à entendre, peut-être pour des raisons assez étonnantes : peu de portaliens comprenaient ce terme, même après des dizaines d’explications, même après des centaines de démonstrations. Et pourtant, c’était sans doute la chose la plus universelle qu’il connaissait : les quelques personnes qu’il avait rencontrées et qui ne lui avaient pas paru immédiatement détestables possédaient cette notion. Plus encore, elles en étaient pétries, et s’assuraient que leur existence suive ses demandes. Certes, elle pouvait varier quelque peu de monde en monde. Certes, elle était parfois parasitée par l’existence de personne qui s’en réclamaient sans rien y comprendre. Mais là n’était pas l’essentiel. L’essentiel était que ce terme et tout ce qu’il charriait de grand et de terrible et de pesant se passait de la traduction imparfaite de l’enchantement de Portalia. Il pouvait parler à une femme-drakon, et savoir qu’elle entendait ce qu’il disait, et qu’elle comprenait au-delà de ses mots. Il pouvait parler à un mercenaire-thaumaturge, et être pareillement rassuré. Il pouvait parler à des gens tous différents, tous séparés par des destins discordants, et pourtant, ses mots étaient compris.

C’était rarement le cas.

Cela, il n’avait pas besoin de grands moments de réflexions et d’illuminations soudaines pour le percevoir. Même lors de ses premiers mois à Portalia, quand encore il avait voulu la voir avec douceur, et se montrer indulgent à écart, il l’avait vu : l’honneur était ici un concept désuet, une denrée rare dont le commerce l’avilissait irrémédiablement.

Que son interlocuteur, donc, lui demande ce que c’était était étonnant. C’était la première fois, après tout, qu’il entendait cette question. Chez lui, elle n’aurait pas eu plus d’intérêt que de demander si l’on devait respect à ses parents, ou si la lutte contre les ennemis héréditaires était un devoir auquel devait souscrire chaque personne. C’était un fait de la vie. Ici, la question était tout aussi curieuse : ceux qui avait conscience de ce principe n’avaient pas besoin de la poser. Ceux qui l’ignoraient étaient dans la même situation, bien que pour des raisons différentes.

Il marqua une pause. Qu’était-ce que l’honneur ? Son nouvel allié pensait que la définition pouvait varier. Il comprenait ce qu’il voulait dire, bien qu’il ne soit pas d’accord. Il répondit, mettant dans ses propos tout le soin nécessaire :

« Te l’inculquer demanderait toute une vie, et je comprends que ma demande puisse alors sonner comme tyrannique. Pour l’heure, fais cela : mesure tes pensées, qu’elles soient toujours utiles et précises. Fais cela, deux fois, pour tes paroles, et trois fois pour tes actions. Sois honnête, au moins avec toi-même, et défends l’intérêt de ton clan comme tu le fais aujourd’hui. Ne crains pas l’épreuve et la difficulté, ni la mort. Améliore-toi chaque jour. »

Il marqua une pause. Hésita un instant. Il n’aimait pas le contact physique. Ce genre de proximité ne l’intéressait que très peu. Il déposa tout de même une main rapidement enlevée sur l’épaule de l’homme-bête.

« Ce que tu entreprends contre l’assassin des tiens est une quête d’une grande noblesse, et tu as au moins pour cela mon respect. Ne l’abandonne pas. Le reste viendra naturellement. »

En ayant terminé, il retourna chez lui. Il fallait ordonner ses propres pensées, et continuer à travailler. Ces phrases s’appliquaient plus encore à lui qu’à cet individu : ce qu’il réclamait d’autrui, il l’exigeait en quantités plus importantes de lui-même. Il lui fallait comprendre, et se demandait ce qu’il devait faire de cette ville. De ces terres. Parfois, il hésitait. Parfois, il se questionnait. Cette occasion lui fournissait une raison supplémentaire de le faire, de s’assurer que son cours n’ait pas été infléchi par une influence pernicieuse et extérieure. Il n’en était jamais totalement sûr, et c’était là un problème supplémentaire que posait cet endroit.

Eloigné de la boussole que conféraient aux paragoïs les divins, il lui était souvent difficile de vérifier ses actes. De s’assurer de leur justesse. Les choses, ici, il se le répétait souvent, étaient par bien des aspects plus difficiles que chez lui. Plus sales, et laides. Elles demandaient de se salir, et il se demandait régulièrement s’il serait, quand il rentrerait chez lui, totalement propre.

S’il parvenait un jour à rentrer chez lui. Il se retourna, et ferma la porte de son habitation.
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