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L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Hypanatoi Konostinos
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Il se connaissait bien. Il connaissait sa propension à la morosité, et sa propension à la mélancolie : si Portalia avait clairement accru ces tendances chez lui, elle n’était pas responsable de leur existence. Son frère, quand leur relation était encore suffisamment bonne pour qu’ils puissent se parler franchement et échanger sans crainte du jugement, lui avait souvent demandé de sourire. De se dérider. D’abandonner ce qu’il appelait grossièrement sa gueule de pierre tombale. Ce n’était pas qu’Hypanatoi détournait doctement le nez dès lors qu’on lui présentait une opportunité de se réjouir, préférant les froides inclinaisons qui menaient à la sagesse et à l’austérité martiale. C’était simplement qu’il trouvait naturellement peu de joie dans ce qui amusait ses pairs, et que ce qui l’amusait lui ne provoquait que rarement chez eux des courants d’enthousiasme et d’hilarité. Malgré cela, il lui arrivait parfois de se joindre à la foule, de laisser un rire franc et large secouer son poitrail. Souvent, ses réactions étaient plus mesurées. Mais tout de même. Il n’était pas qu’un monolithe froid aux arrêtes tranchantes. Aujourd’hui, donc, il était, et plus important encore, se voulait de bonne humeur.

Devant lui s’étendait de manière indolente un spectacle unique et fascinant : Un homme prétendait soumettre une créature du chaos. On avait d’abord cru que son pouvoir unique lui permettait d’accomplir cet exploit, mais il avait rapidement dissipé cette notion. Selon lui, le sharkhound qui s’agitait en ce moment dans sa cage pouvait être rendu aussi docile qu’un chien bien dressé, et ce sans recourir à un quelconque artifice arcane. Hypanatoi doutait sincèrement de ses chances de réussite. Il s’était frotté plusieurs fois à ces bêtes, et savait pertinemment qu’elles étaient régies par un nombre limité d’instincts, et des émotions moins nombreuses encore. La rage permanente qui pourrissait leur crâne, la fureur à l’idée de partager leur espace avec une autre espèce, la faim permanente qui les étreignait, cela permettait facilement de les comprendre. Il n’y avait rien en elle qui permette de les rendre utile. Rien de l’instinct docile du bœuf devant la bride, rien de la joie servile du chien quand son maître le l’étrennait. Rien tout simplement de la relation mercantile de certains animaux dotés d’une forme primaire d’intelligence. Ces bêtes étaient des monstres, et ne vivaient que dans les limites imposées par leur condition. Ils détruisaient, et le cas échéant, ils dévoraient.

Cette démonstration serait merveilleuse, et le paragoï avait hâte de voir le verrou de la cage sauter. Certes, l’homme semblait à peu près capable de contrôler le monstre affamé et affaibli qui jetait sa peau squameuse contre les barreaux branlants de sa prison. Il ne fallait pas espérer mieux qu’une simple déconfiture, mais tout de même. C’était un plaisir qui ne se voulait pas autre que bas et facile, mais le paragoï savait, encore une fois, qu’il fallait parfois accepter de simplement décompresser, et de laisser même temporairement de côté les grands idéaux qui animaient son quotidien.

Finalement, et après avoir harangué la foule et vanté les mérites de son savoir-faire, l’homme ouvrit la cage. Il était équipé d’une armure en cuir relativement légère, qui ne se révèlerait une fois mise sur le chemin des crocs de l’hybride loup-requin que très insuffisante. Sa main tenait un fouet, mal assurée, et sa voix, bien que travaillée, tremblait un peu. Sans doute était-ce là l’ouïe surhumaine du paragoï qui captait un signal révélateur. Et ce dernier se sentait comme un enfin lors d’un grand festival, quand venait enfin le temps après de longs discours ennuyeux des représentations festives.

La cage s’ouvrit, le verrou métallique tombant sur la pierre battue de la grand place avec un bruit d’apocalypse. Et l’enfer se déchaina. La porte de la cage vola en éclat sitôt que l’animal stupide comprit qu’elle était déverrouillée, et il chargea droit devant lui, avant de pivoter sur ses appuis et de se retourner contre son tortionnaire.

Hypanatoi hésita un très bref instant, se demandant s’il devait intervenir. Il décida finalement que non. Tout cela était fort distrayant, et il ne voulait pas gâcher la représentation visiblement très travaillée de ce brave chaland. Il mourrait en vérité de voir comment ce dernier, épaulé de ses deux assistants, allait bien pouvoir retourner la situation. Il en mourrait en vérité d’impatience. Il n’était visiblement pas le seul : le reste de l’assistance était parcouru à son tour de tremblements discrets, cette fois plus anticipatifs qu’autre chose. Braves portaliens, toujours si prompts à accorder leur confiance ; un peuple réellement remarquable. Finalement, l’animal renversa le dresseur improvisé, ses larges mâchoires claquant dans le vide, alors que les deux alliés de ce dernier tentaient tant bien que mal le bestiau écumant.

« Magnifique spectacle ! ponctua le paragoï, essayant de couvrir de sa voix les quelques murmures qui se faisaient craintifs. »

Il ne voulait pas que cela cesse. Pas encore.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 21 Avr - 12:10, édité 4 fois
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« Oh oui, magnifique, vraiment ! J’en suis ébloui. »

Le sourire qui caractérisait cette nouvelle voix n’était pas de ceux qu’Hypanatoi avait déjà entendus. Car oui, il s’agissait d’un sourire que l’on entendait, le grand homme n’aurait jamais pu rater à travers le propos de la créature le haussement de sourcils de son voisin de droite ni le retroussement de ses lèvres à la fois amusé et, il pourrait en jurer, blasé. Nul besoin de vue, nul besoin même de le regarder. Cet être suintait l’envie l’ironie par tous les pores.

« Moi qui étais venu voir ce qu’était une créature du chaos… je ne sais pas lequel des deux est le plus chaotique. »

Le nouveau venu avait parlé pour lui, mais à voix suffisamment forte pour pouvoir être entendu de quiconque aurait pu s’intéresser à son propos. Il tourna cependant la tête vers Hypanatoi avant de le haranguer plus directement :

« Vous qui trouvez cela magnifique, vous sauriez m’éclairer sur les agissements de ce prétendu dresseur ? Il tente de danser, de mourir ou c’est un tour de magie et il ménage le suspense ? Les trois à la fois peut-être ?  Doit-on parier ? »

Aux vibrations de l’air, aux bruits légers à la fois contre les vêtements et dans le vide qui venaient parfois s’agiter entre deux murmures, ainsi qu’à l’étrangeté des mouvements qui avaient lieux dans le bas du dos du ricaneur, le géant pouvait constater les triples appendices caudaux qui fouettaient l’air avec la douceur grinçante de l’ennui. L’être montrait une déception sans faille envers la situation, jusque dans les petites oreilles qui s’agitaient au-dessus de ses cheveux. Un être vulpin des plaines du Loup, de toute évidence.
L’une des queues venait parfois heurter un objet démonté aux sons ligneux, soigneusement accroché dans le dos de l’hybride. Le carquois ne laissait aucun doute, il s’agissait d’un archer, plutôt chaudement vêtu pour la saison, comme les nouveaux arrivés qui n’avaient pas encore pris l’habitude des vêtements de la ville. Ou qui s’y refusaient, peut-être.

Tout son propos était tourné vers l’amusement, il semblait aimer sourire comme d’autres appréciaient de respirer. Déridé, il l’était au quotidien, à un point tel que froncer des sourcils n’était que trop souvent l’occasion pour lui de rebondir vers un plus grand sourire encore.
Il se prit à applaudir, alors que devant eux la créature venait de renverser pour la seconde fois l’usurpateur qui avait eu l’audace de prétendre la maîtriser. La jambe de ce dernier avait échappé de peu à la gueule du monstre, mais une fois encore, les camarades du trublion avaient réussi à sauver leur compagnon d’une mort atroce. In extrémis.

« Alors là, bravo. Je devrais m’interposer et vous faire cesser ce grabuge, mais je suis plutôt tenté de vous laisser apprendre de vos erreurs. Il y a suffisamment de malheurs qui surviennent seuls sans avoir besoin que vous ne vous y précipitiez de votre chef, alors assumez un peu. »

Oui, il était clair qu’il se tenait prêt à réagir, ses gestes implicites le montraient. Mais son attitude apparente tenait plus de la nonchalance, qu’une pointe de colère ponctuait depuis ses derniers propos. Le rictus ne quittait en aucun cas ses lèvres, il y était trop accroché. Il eut été étonnant qu’Hypanatoi ait déjà eu affaire à autant de frustration derrière un si grand sourire.

Après un instant de silence, il finit par lâcher une dernière fois, son regard se fendant en un rictus plus grand encore :

« Si vous voulez mon aide, ce sera 1000 Gils, pas moins. Ou vous vous débrouillez pour faire cesser votre pitrerie avant que l’Ordre n’ait à s’en mêler. »

Toutefois, le combattant aguerri ne pouvait pas en douter. Gils ou pas Gils, l’être interviendrait si jamais la situation empirait.
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Une voix, sur son côté, l’interpella. Il la considéra brièvement, son œil intérieur étudiant par réflexe son propriétaire. Un homme-bête, disposant de traits animaux. Il doutait qu’il soit un spécimen approchant de ceux qui marchaient sur son monde. La ressemblance, au moins physiquement, était très sommaire : son corps était grêle. Sa voix trop peu grave, et ses intonnations trop peu grondantes. Comme beaucoup de Portaliens, il semblait éternellement piégé entre l’enfance et l’âge adulte, victime de cet état d’éphèbe mal terminé. Hypanatoi, assaillit de question, se contentant d’un grognement distant. Ces interrogations faisaient plus figure de commentaires que de réels commentaires, et il comprit que c’était là une tentative de faire de l’esprit. Dans son immense mansuétude, il ne commenta pas sur la pertinence de cet essai, laissant au gueux tout le loisir de continuer à faire entendre le son de sa voix. Ce dernier profita immédiatement de cette largesse, expliquant rapidement qu’il entendait ne pas faire ce qu’il considérait nécessaire, pour à la place privilégier le cours naturel des évènements, espérant qu’il offrirait un avantage didactique.

Sans doute, dans le chaos ambiant, ne fut-il pas entendu. La foule avait eu le temps de se disperser, mais la curiosité chez beaucoup des badauds l’emportait sur la prudence, et nombre d’entre eux avaient simplement choisi de se reculer, et leurs commentaires enserraient l’espace dans un étau vrombissant. Les cris de la bête et ceux des dresseurs improvisés s’ajoutaient à cette cacophonie, et il semblait au paragoï qu’il entendait dans le lointain les pas cadencés de la milice de la cité. Sans doute le spectacle était-il amené à rapidement prendre fin. L’hybride homme-renard, enfin, décida de conclure sa harangue : il réclama pour son aide une somme exorbitante. Le paragoï avait accompli des quêtes qui réclamait l’extermination de nids entiers de pareils monstres, et avait été récompensé pour moitié moins. L’esprit entreprenant de la créature était certes louable, mais il était mis à disposition de choses bassement mercantiles, et fort mal dirigé. Le paragoï doutait que les pauvres dresseurs aient de quoi le payer. Leur spectacle reniflait, a fortiori au vu de la pitoyable direction qu’il avait pris, le désespoir financier et le manque de réflexion. Ces gens n’avaient que des moyens très modestes.

Il hésita à intervenir. La créature, après tout, avait fait preuve à son endroit d’un manque de politesse et de respect considérable. Elle avait sollicité de sa part des réponses, et plutôt que d’attendre avec sagesse le bon-vouloir du paragoï, elle s’était laissé aller à ses penchants dissipés, comme un élève mal discipliné. Sans doute l’arrière de ses cuisses avait-il été épargné dans sa jeunesse par la badine rêche des précepteurs. Sans doute n’avait-il tout simplement pas eu l’occasion de les côtoyer. Quelque puisse être la raison de ce manquement, il ne plaçait pas le bavard personnage dans une position favorable ; Hypanatoi jetait sur lui un regard désapprobateur et méfiant.

« Je doute que tu sois plus capable qu’eux de maîtriser ce monstre. »

Sa propre affinité avec la magie de l’Ordre permettait aisément à Hypanatoi d’estimer la puissance des gens également pénétrés par celle-ci. Le bavard intervenant, malgré toute sa superbe, risquait fort de se trouver mis en échec face au monstre. Peut-être parviendrait-il à un résultat honorable en conjuguant ses forces aux trois personnes déjà aux prises avec l’animal. Peut-être serait-il rapidement écharpé par les crocs aiguisés du loup-squale.

« Apporte-leur ton aide, et je m’engage à te payer personnellement. Ta récompense sera bien plus glorieuse que la somme que tu réclames. »

Le piège n’était pas particulièrement subtil, la provocation pas particulièrement adroite. Ils n’avaient pas à l’être. Hypanatoi, ayant dit ce qu’il avait à dire, se plongea de nouveau dans l’étude de ce qui se passait devant lui. Tout cela était absolument fascinant, et suffisait amplement à redorer le blason d’une journée autrement peu remarquable, et donc désagréable.
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Durant une demi-seconde, le renard haussa les sourcils en se retournant vers le golgoth. Puis il partit sur un immense rire communicatif, apte à détourner de nombreuses attentions dans sa direction tellement il était incongru d’afficher cette réaction dans pareil moment. Les seuls à ne pas s’en préoccuper étaient les malheureux qui peinaient encore face au fruit de leur témérité.

Puis son visage se tourna de nouveau face à la situation, aussi immobile qu’une statue dans son sourire inébranlable, jusqu’à ce que du coin de l’œil il ne perçoive l’arrivée qui devait le rassurer. Un instant plus tard, il se remit en mouvement, ouvrant son sac d’une main assurée pour en sortir un morceau de parchemin et une plume. Il y jeta son regard, afin d’y griffonner quelques brefs éléments avec un sourire torve sur le visage, tandis qu’un groupe de trois individus s’apparentant à la fameuse milice débarquait sur les lieux sans qu’il ne semble s’en soucier plus que cela désormais.

Ses pensées se tournaient vers des idées hors de la compréhension de son voisin.

Vous êtes de ceux prompts à juger et à ordonner, j'en ai bien pris note. J'ai parlé de les aider, je n’ai jamais prétendu maitriser cette créature. Il est des combats que la force ne remporte pas, et des aides qui ne sont pas restreintes à la seule musculature. Vous semblez de ces soldats aguerris, aussi je ne doute pas de vos capacités à vous, toutefois je doute de votre bonne foi. Si votre combat à vous fut de me piéger, sachez que ça n’aura pas pris. Hmm…Vous êtes sans doute de ceux qui détestent autant qu'on leur tienne tête que de perdre un combat, cependant sur un terrain dont vous ignorez tout vous avez déjà perdu. Et si vous pensez ma frustration comme la déception à l'égard de ces pauvres inconscients, c’est que vous ignorez qu'ils n'en sont en réalité pas le véritable objet.

Il s’interrompit et leva sa plume en l’air, avant d’hésiter avec un regard en coin puis de retourner l’un de ses parchemins.
Mh… Je peux toutefois au moins honorer le fait que vous comme moi n'apprécions pas plus que cela la vénalité, au vu de votre dernière remarque. Je vais donc en tenir compte et vous offrir une part de ma clémence. Cela dit, je prends aussi acte de votre propension à jauger tout le monde de haut sans leur laisser la moindre chance.

Il finit par griffonner un autre texte à la hâte, une phrase courte d’à peine quelques mots avec un sourire en coin. En ce laps de temps, deux membres des trois miliciens avaient réussi le tour de force de venir prêter main forte aux dresseurs devenues proies pour remettre de l’ordre dans tout cela, tandis que le troisième se préparait avec professionnalisme à les rejoindre. La présence d’un puissant parmi les deux au contact semblait avoir rendu la tâche aussi efficace qu’impressionnante, et si la créature demeurait encore libre à ce jour, l’issue du combat s’en était inversée. Ce n’était qu’une question de secondes avant qu’elle ne retrouve sa pleine captivité.
L’hybride y jeta un bref coup d’œil satisfait avant de tourner un nouveau regard silencieux vers Hypanatoi. Il n’hésita pas cette fois à le jauger des pieds à la tête, toujours dans ses pensées.

Est-ce vraiment vous, le membre de l’Ordre que je devais observer dans les parages ? Non... vous avez l’air d’aimer le chaos, il vous manque une part de ce qui fait de ses membres un groupe honorable. Ou plutôt, si vous en êtes, alors l’Ordre me déçoit de par son inaction. Serez-vous au moins quelqu’un de respectable, ou bien ma sur-enchère sur vos propos désobligeants ne mènera-t-elle qu’à votre jugement, votre mépris et votre passivité ? Je n’ai pas encore pris acte de toutes mes fonctions pour l’Ordre, aussi certaines actions me sont interdites, mais… je suis curieux de voir comment le monde agit face à telle situation, où de pauvres idiots commettent pour un quignon de pain des bêtises plus grosses qu’eux. Serez-vous la plus grande déception de cette ville ? L’Ordre va-t-il faire de même ou montrer mieux ?


Alors le vulpidé s’éclaircit la gorge et déclara à voix haute :

"Je suis au regret de décliner votre offre. Sauf votre respect, vous n'êtes pas encore, pas ou peut-être plus de ceux qui ont à m'offrir quoi que ce soit qui m'intéresse. Toutefois, puisque je ne laisse personne avec uniquement un avis négatif de ma part, sachez que votre armure vous va à ravir. Elle met en valeur votre fort joli visage. Il ne lui manque qu’un sourire pour devenir plus charmant que tout le reste de cette journée."

Une chose était sûr : si le sourire du renard se révélait désormais plus carnassier qu'auparavant, il n'avait jamais été aussi sincère dans ses propos que sur ces dernières phrases.

Et ce fut sur cet entrefaite que, sans la moindre pitié, le troisième membre de la milice envoya avec une rage affirmée l’arme qu’il tenait à la main achever la créature que ses camarades avaient en un temps record maîtrisée.

Alors l’ambiance changea devant cette agonie aussi courte que sanglante. Les quelques personnes que la curiosité avait poussées à rester sentirent le vent changer. L’hybride sourit d’autant plus, enroulant son document avec douceur tout en extrayant de son sac un nouveau parchemin roulé qu’il conserva cette fois dans sa main droite. Le plus gradé des miliciens s’approcha avec l’intention de tirer cette affaire au clair, tandis que ses alliés se tournaient vers les trois dresseurs afin de dissuader toute tentative de fuir.
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La créature faisait de l’esprit. Comme toujours. Comme chaque portalien, elle se trouvait quand elle se sentait obligée face à lui de faire la démonstration de sa répartie. Il n’était pas certain d’être la cause de ce curieux phénomène, ou bien d’être simplement le spectateur d’une tendance généralisée. Il penchait plutôt pour la seconde option : de ce qu’il avait vu, les autochtones se calquaient tous sur quelques modèles, en nombre très limités. Ce n’était après tout pas spécialement surprenant. La médiocrité ambiante, et leur incapacité à s’élever au-dessus de leur basse condition faisait que les différences qui existaient entre eux ne pouvaient être que ponctuelles et accessoires. Hypanatoi retint donc un froncement de sourcil irrité. Son interlocuteur avait d’abord décidé de sortir un papier et une plume, et d’écrire dessus. Hypanatoi ne commenta pas. Il doutait que sans support convenable, sa production littéraire soit parfaitement lisible, mais il comprenait que cela participait sans doute à un effet de manche. Il avait le droit à un spectacle.

S’il avait l’honneur douteux d’en profiter à son arrivée à Portalia, sans doute aurait-il été courroucé par le manque flagrant de respect. Être ainsi ignoré par un gueux était sur son monde suffisant pour le mettre rapidement à mort. Mais il savait que la créature ne pensait sans doute même pas à mal, et que si c’était le cas, elle ne comprenait pas la portée de ce qu’elle faisait. Ces gens ne le comprenaient jamais, car ils ne réfléchissaient que rarement à ce qu’ils disaient ou faisaient. Pas réellement, en tout cas. Quand l’homme-bête eut terminé d’écrire, il consentit enfin à lui répondre. Il déclina son offre, et Hypanatoi ne fut pas réellement surpris. Il avait voulu lui offrir une opportunité, et cet homme s’était montré méfiant. Il ne pouvait pas réellement le lui reprocher. Ce dernier après tout, en pensant que le paragoï entendait lui offrir ce qu’il désirait, et non ce dont il avait besoin, confirmait simplement qu’il devait tenter de se rendre plus facilement compréhensible, et se souvenir qu’il parlait à des enfants turbulents. La suite en revanche le fit hésiter.

Il venait d’être insulté. Même sur Portalia, c’était une chose excessivement rare. Qu’on lui explique que le seul point qui venait à l’esprit pour redorer un tableau autrement particulièrement négatif était la beauté d’une armure qui avait été conçue pour être laide et un visage qu’il savait repoussant selon les standards de l’endroit était sans équivoque. Il se demanda, l’espace d’un instant, s’il devait réclamer rétribution à l’insolente vermine. Sans doute cette dernière se pensait-elle autorisée à ce genre de privauté : c’était le cas pour Portalia, et Hypanatoi entendait suivre ses lois. Du moins tant que ces dernières ne se révélaient pas en désaccord trop profond avec ses propres principes. Il resta silencieux quelques secondes, considérant les possibilités qui s’offraient à lui. Le problème n’était pas la faisabilité de la chose. Il aurait pu avertir la créature de ses intentions, et toujours tenir sa vie entre ses mains, et il savait que malgré toute son espièglerie affichée, elle ne se permettait un tel écart parce qu’elle avait conscience de la protection étendue par la cité.

« Tu parles de respect sans comprendre la valeur de ce mot, fit-il finalement. Pour ne pas parler de son sens. C’est une chose normale. Regarde en face de toi. »

Plus que patient, il avait décidé se montrer généreux. Il désigna d’un geste rapide le trio, toujours affairé, et le bestiau qui semblait commencer à fatiguer. Miraculeusement, aucun d’entre eux n’avait été blessé. Si cela était sans doute à leurs yeux une bonne chose, Hypanatoi avait un avis tout autre. Seules les cicatrices et les os brisés enseignaient réellement des leçons définitives. Le reste était souvent trop inconséquent.

« Tu dresses le verbe comme eux dressent les monstres. Au-delà de l’esbrouffe, ce n’est que beaucoup de gesticulations, et tu te contredis plusieurs fois dans le même souffle. Avant de m’honorer de ce que tu penses être le produit brillant de ton esprit vif et agile, je t’en conjure : accorde plus de valeur au fond de ta pensée qu’à sa présentation. La première a besoin de travail, et la seconde est irrécupérable. »

Il avait souvent l’impression d’endosser la toge aux trois bandes du précepteur, lorsqu’il parlait aux portaliens. C’était bien malgré lui ; il n’avait aucunement l’arrogance de penser disposer des ressources titanesques que demandait le redressement de leurs lacunes ; le simple fait de leur parler demandait trop souvent qu’il exprime des concepts qui lui paraissaient évidents. C’était, au final, particulièrement lassant, et ce malgré son naturel jovial. Au moins l’exercice prenait-il aujourd’hui une forme un tant soit peu distrayante. Il leva un sourcil appréciatif devant les efforts de cavalier de l’un des hommes, et acheva le mouvement lorsque ce dernier fut désarçonné. Une belle inventivité. Un manque tragique de moyens.
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Yoka n’aurait su dire pourquoi, mais dès que le mastodonte, non content de lui étaler toute sa condescendance, lui avait désigné le trio sous ses yeux, il avait senti que le reste ne serait que les insultes gratuites d’un être qui se jugeait au-dessus de tous et de tout.
Enfin, des insultes… plutôt les croyances d’un vivant formaté qui ne voyait le monde qu’à travers sa vérité et ignorait tout de celles des autres. L’altérité n’était pas son fort, il semblait incapable de se mettre à la place des autres.

La valeur des mots était quelque chose que cet homme connaissait peut-être, sans doute très bien même, le vulpidé voulait bien le reconnaître malgré les apparences qui jouaient en la défaveur du géant. Toutefois, quand bien même celui-ci fut une déité spécialisée sur le verbe, Yoka n’aurait jamais laissé quiconque croire qu’il ne portait que peu de valeurs aux mots. Même si c’était vrai en réalité : il avait perdu tous ses proches, toutes ses attaches. Les mots n’étaient rien à côté, rien qu’un jouet futile qui n’avait que pour seul but de se faire comprendre des autres, et à travers eux de recréer de nouvelles attaches.
Des attaches qu’ils n’était pas prêt à renouer. Et que pourtant, par ses jeux, il continuait de rechercher. Voir la mort en face vous pétrit de contradictions, dont cet homme et ses prétendues leçons de bonne conduite semblait dispensé. Il semblait Être à voir la mort en face tous les jours, mais au contraire de Yoka, à la considérer comme un meuble hideux dans un salon trop grand. Quoique… non. Plutôt comme la décoration sordide d’une maison de taxidermiste : une normalité.
Alors que le renard des neiges la considérait comme une ennemie, à qui il fallait parfois sacrifier des gens mais qu’au final, on finirait par réduire à néant.
Cet être était énervant. Passionnant dans ce que son corps racontait de son histoire, mais énervant.

Sourire, Yoka, sourire. Il ne mérite pas ta haine, elle n’est vouée qu’à une élite dans l’art de tuer dont il n’a pas intérêt à faire partie. Il ne mérite peut-être plus non plus tes sourires, mais tu vas les lui donner quand-même, d’autant plus parce qu’il ne semble pas les vouloir.
Il insulte tes propos, et prétend que tes pensées ont besoin de travail ? Il peut parler. Lui ce sont ses valeurs qu’il doit revoir. À un niveau autrement plus profond, le bougre. Les cognitions fondamentales, c’est encore plus irrécupérable en général, et les siennes suintent à travers ses actions et ses inactions.
C’est ça, réponds-lui par ton sourire, c’est encore mieux.
Tu as décidé d’aimer les gens, Yoka, même les connurds. Sans t’attacher, mais d’aimer quand-même. Il n’a pas l’air d’apprécier les compliments physiques, son absence de réaction était parlant. Dommage, t’étais sincère. Tant pis pour lui.


« Au moins vous ne manipulez plus l’ironie. J’apprécie plus le vrai vous, je dois dire. »

Bon, ta seconde phrase était un mensonge éhonté. Mais… oh, et puis morde.

« En fait, je reviens sur mes derniers mots : je trouve détestable votre façon de me parler, mais je trouve encore plus détestable le fait qu’une part de moi l’apprécie. Je vous écoute sur ce que vous estimez être une pensée bien maniée et travaillée. Si vos mots et vos pensées sont aussi affutées que vous souhaitez forger les miens, nul doute qu’ils feront mouches. »

Concentre-toi sur le milicien, c’est sûr qu’il va vous contrôler pour savoir qui vous êtes. Ton papier est en règle, Yoka, et tu travailles pour l’Ordre. Cet homme ne changera pas ça. Jusqu’à preuve du contraire, tu as beau être nouveau ici, tu es dans ton droit et lui n’est pour l’instant personne.
Et tout le monde ici aura droit à tes sourires, parce que c’est tout ce que le monde mérite. Les larmes, elles, plus personne ne les verra, jamais.
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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La créature, lentement, pliait. Elle ne s’en rendait sans doute pas compte, mais le parallèle qu’Hypanatoi avait établi entre lui et l’animal qui se débattait devant eux n’était pas le fruit du hasard. La comparaison apparaissait comme évidente : deux êtres vivants, incapables de réellement se contrôler ; l’un parlait avant de réellement comprendre tout le sens de ce qu’il disait ; l’autre se débattait, prisonnier d’êtres qui devaient lui sembler pareils à d’étranges mirages : des proies qui renversaient l’ordre naturel. L’homme-bête continua à parler, et Hypanatoi fut l’espace d’un court instant surpris, pensant qu’il avait entendu ses conseils et sa requête. Au moins lui épargnait-il ce qui semblait être son mode de communication habituel. Les gens qui avaient trop facilement et trop souvent recours à l’humour, surtout lorsque la situation ne s’y prêtait pas, le faisait invariablement pour cacher quelque chose. La plupart du temps, c’était un simple manque de confiance en soi, une affliction d’une terrible trivialité. L’ironie horrible de la situation restait que ce faisant, ils s’empêchaient eux-mêmes de se tenir droit, et s’enfonçaient à chaque plaisanterie maladroite un peu plus profondément dans leur crasse. Si son interlocuteur du jour avait été un de ses disciples, Hypanatoi l’aurait fait courir nu autour d’un stade, jusqu’à ce qu’il abandonne définitivement toutes les notions superflues qui parasitaient son esprit.

Ce n’était pas le cas. Il était un portalien, produit standard d’une cité d’amuseurs et de pitres, et il portait simplement de manière plus évidente que le reste de celle-ci ses couleurs.

Il le laissa terminer. En face d’eux, les hommes finissaient à leur tour leur lutte. L’animal, épuisé, couvert d’une pellicule de sang luisant, sifflait et tentait de vocaliser les dernières notes de sa rébellion. L’un de ses tortionnaires était lourdement blessé, et Hypanatoi sentait la garde de la cité qui se pressait sur les lieux, émergeant au pas de course d’une des nombreuses rues qui donnaient sur la place. Le spectacle aurait été court, mais avait au moins eu le bon gout d’améliorer quelque peu son humeur. Il n’appréciait que peu, après tout, d’être perpétuellement maussade et mélancolique. A cela s’ajoutait en ce moment la rage constante qui grignotait l’intérieur de ses entrailles depuis qu’il avait appris le sort infâme qui avait été réservé à Kemat.

« Cette erreur, je peux volontiers te la pardonner. Elle est commune à tous les Portaliens : je ne manipule pas l’ironie, et j’ai toujours parlé de manière aussi abordable que possible, pour justement éviter de renforcer la confusion que font visiblement naître mes paroles dans vos esprits. Cette mesure a apparemment été tragiquement insuffisante. »

Il marqua une pause, comme il le faisait toujours, voulant s’assurer que son interlocuteur dispose du temps nécessaire pour comprendre l’information qui lui était délivré. Puis, il reprit, sur un ton toujours détaché, qui ne trahissait rien du léger amusement qui ensoleillait en ce moment sa journée.

« Quant aux sentiments contraires qu’inspire en toi ce que je dis, ils ne me concernent pas. Pas plus que ta capacité ou non à en tirer quelque chose de productif : tu as eu l’occasion, à ma demande généreuse, de me prouver ta valeur, alors que tu venais de faire la démonstration de ton indignité. Tu as choisi de refuser, simplement pour prouver, comme un enfant capricieux, que tu avais le pouvoir de dire non. Ce n’est pas de cela dont tu as fait la démonstration. »

La garde, comme un essaim bourdonnant, s’affairait autour d’eux. La majeure partie des soldats s’occupa du monstre, s’assurant qu’il était bien sous contrôle, et leur commandant, un elfe aux cheveux courts et aux bras trop longs, se répandit en imprécations courroucées, fustigeant le trio de dresseurs pour leur inconscience. Nul doute que ces derniers finiraient la journée dans l’une des geôles de la cité. Le reste de la garde s’occupa de disperser la foule, voulant s’assurer que l’accident soit correctement circonscrit et que rien ne puisse faire dégénérer une situation déjà suffisamment tragique. Somme toute, le spectacle se terminait, et Hypanatoi n’avait plus rien à faire ici.

« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos. Suis-moi, fit-il simplement. Et dis-moi : pourquoi trouves-tu détestable cette partie raisonnable de ton esprit qui apprécie ce que je te dis ? »

Peut-être pouvait-il encore se distraire. Son dégout de la population venait du fait qu’il essayait bien trop souvent de les prendre au sérieux. Qu’il voulait leur faire comprendre la vérité de leur situation, qu’elle soit personnelle ou en rapport avec l’urgence du monde. Mais peut-être, paradoxalement, devait-il faire comme eux : les prendre avec distance, admettre qu’il ne pouvait rien pour eux. La terre sur laquelle les plants de Portalia poussait était intrinsèquement viciée, et il ne pouvait pas espérer soigner les armes en les élaguant et en nettoyant leur écorce. Il était donc inutile d’essayer, et il fallait simplement accepter de continuer son chemin, ou bien profiter malgré eux des quelques fruits comestibles qu’ils donnaient. C’était contre sa nature altruiste, et cela allait contre son optimisme. Il voulait croire, à chaque nouvelle rencontre, qu’il était possible d’extirper à la surface les rayons de vertus qui persistaient au fond de chacun. C’était, malgré cette sage résolution qui l’occupait en ce moment, ce qu’il faisait en ce moment avec son interlocuteur du moment. Peut-être alors se mettre à distance suffirait-il. Peut-être fallait-il juste se protéger d’eux comme on pouvait se protéger en reculant loin du chemin boueux des éclaboussures des charrettes qui passaient. Joignant le geste à la parole, il se retourna, et se mit en route.
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Le gars se barra avant que le milicien n’arrive. Il avait quelque chose à se reprocher, le bougre ? Vas-y, tends tes papiers, toi, ils sont en règle de toute façon.

Ha, tu ne manipulais pas l’ironie ? Sérieusement, ton « Magnifique spectacle » du début était honnête, peut-être ? Il ne me semblais pas que l’affligement face à des situations évitables ne se prête à ce genre de propos, sauf ironie. Tu parlais de mes contradictions, mais tu sembles inapte à reconnaître tes torts, mon coco.

Laisse le palabrer sur tes sentiments contraires, Yoka.

Ce gars semblait n’avoir que sa personne dans son estime, se suffire à lui-même et n’avoir aucune envie de tenir compte des autres. Il parlait de demande généreuse, mais n’offrait rien. Il parlait de caprice, mais derrière ses travers et sa prétendue droiture, c’est lui qui en faisait. Il parlait de démonstration, mais n’avait à ce stade rien démontré du tout.

Hypanatoi Paragoï Konostinos, c’est ton nom ?

J’aimais les présentations simples, et j’admets que ne pas mettre de fioriture avant de se présenter m’allait grandement, mes meilleures conquêtes agissaient comme toi en général. À ceci près que mes meilleures conquêtes ne passaient pas leur première rencontre à me descendre, aussi je n’avais plus l’intention d’en faire une de toi.

Eh… bingo. On parle de la partie de moi que je déteste, celle qui t’apprécie. Et là, contrairement à tout le reste, tu montres de la curiosité. Sérieusement ?

Souris-lui, Yoka. Il aime quand tu ne le fais pas, mais toi, tu aimes le faire. Qu’il aille se faire feutre.
Choisis tes mots, en le suivant, et sache partir si la situation n’est pas ce que tu souhaites. Parce que parler, plus encore que flirter, est un sport qui s’entretient à deux et cesse dès que l’un n’en partage plus le souhait.


« C’est très simple : vous êtes de ceux qui semblez caresser l’espoir, à chaque personne que vous rencontrez, de le façonner. De ceux au caractère bien trempé, qui ne peuvent aimer personne parce que personne ne peut suffisamment ressembler à l’image que vous avez de quelqu’un à apprécier. Un espoir que, j’ai l’impression, vous jugez vain, du moins concernant les portaliens dont vous jugez l’erreur commune…  je me trompe ? Toutefois, je ne suis pas portalien, mais le détail vous importera peu. Pourquoi enfin une part de moi apprécie vos propos ? La raison ne vous plaira guère, et même vous décevra. Toutefois, je n’estime pas vous devoir ce qui vous plaît, quand bien-même j’aime plaire. Vous appréciez la vérité plus encore on dirait, alors voilà : il s’avère que j’aime quand les gens essaient de me façonner. Je suis le fruit de la mort et du désespoir, je suis de ceux qu’on ne façonne plus. Vous aussi, il semblerait. Mais des gens comme vous tentent de me façonner. Je suppose que, d’une certaine façon, c’est votre manière de vous attacher, et c’est cela que je déteste apprécier. Enfin, si je déteste vos propos, c’est parce que chacune de vos tentatives de me façonner sonne comme terriblement insultante. J’ignore quelle valeur vous y a poussé, mais elle semble prompte à générer le conflit, aussi je doute que beaucoup de gens apprécient de vous entendre leur parler ainsi. »

Vas-y, emboîte lui le pas… pour l’instant. Tu verras ce qu’il a à dire, le loustic. Mais tiens-toi près à te barrer fissa au moindre faux pas, mon petit Yoka.
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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La créature avait visiblement été touchée. Elle se répandit, en lui emboitant docilement le pas, en une longue explication de son comportement. Cette dernière était mal construite, mais il ne s’en formalisa pas : l’autre n’avait sans doute pas l’habitude de discourir, et il doutait qu’il ait été élevé dans l’idée que le débat d’idée était une chose formatrice, à laquelle il fallait préalablement être soi-même formé. Plus que cela, c’était son incapacité à se mettre à distance de lui-même qui l’empêchait d’établir une réponse cohérente : son explication était également une justification, destinée autant à convaincre celui qui la prononçait que celui qui l’entendait. Elle ne pouvait donc faire ni l’un ni l’autre, et le petit animal s’égara à plusieurs endroits, s’épanchant même brièvement sur le tragique de son destin, et le fait qu’il était le fruit de la mort et du désespoir. Il le laissa tout de même terminer. C’était pour lui une occasion rare de perfectionner sa compréhension des portaliens, et il avait rarement eu l’opportunité depuis sa réincarnation ici de tomber sur un spécimen suffisamment disposer à parler ainsi de lui-même.

Se rendant compte qu’il en avait terminé, Hypanatoi considéra ses paroles, tentant à sa place de remettre de l’ordre dedans, et de séparer le vrai du faux. L’émotion mal maitrisée qui avait façonnée son discours lui semblait un condensé de rancune et de résignation. Il était simple à identifier, et se retrouvait régulièrement chez une bonne partie de ces individus, même si le paragoï dut avouer sa surprise : il était rare de tomber sur une personne voulant cacher cette affliction en se réfugiant dans un humour permanent. La première chose à faire, sans doute, était de dissiper sa confusion :

« Tu parles comme un portalien. Tu penses comme un portalien. Tu agis comme un portalien. Certains sont nés ici, d’autres ont été invoqués de force. Ce n'est pas cela qui fait un portalien, et les quelques différences qui existent malgré cela sont trop anecdotiques pour être mentionnées. Pour cette même raison, je n’ai aucun espoir de te façonner. Tu es trop âgé, l’environnement ne s’y prête pas, et je n’ai ni les ressources, ni le temps, ni tout simplement l’envie d’essayer. Je cherche à comprendre. Vous êtes certes simples à décoder, mais les raisons profondes de votre état de délabrement sont pour moi incompréhensibles : j'ai besoin de remonter à la source cachée de celles-ci. »

Il marqua une pause. Ce qu’il avait à éclaircir avait été éclairci, et le reste de ses théories ne justifiait pas qu’ils perdent du temps à s’y attarder. Il se doutait bien que l’incompréhension fondamentale qu’il éprouvait se retrouvait par symétrie dans leurs propres esprits, et il fallait donc tenter d'aller à l'essentiel. Puis, il reprit la parole sur un ton qu’il voulut rassurant. La créature semblait penser qu’il éprouvait pour elle de l’animosité, ce qu’il pouvait comprendre. Il lui fallait dissiper cette notion, si possible sans directement la corriger une fois de plus. Lui faire entendre que ce qu’elle prenait pour de l’agressivité était l’expression d’une frustration teintée de mépris risquait fort de couper court à leur conversation. Plus que cela, il n’avait pas à faire beaucoup d’efforts pour saisir que son interlocuteur se retenait de réellement tout lui dire, et qu’il existait en plus de cette erreur toute une autre myriade d’autres que dont retenue empêchait l'indentification. C’était, comme il le lui avait précisé, un travail long et ardu, qui ne devait lui fournir aucune récompense.

Hypanatoi, tout simplement, devait se cantonner au plus strict nécessaire, et simplement le recadrer lorsque cela lui apparaissait indispensable pour que la conversation continue, et surtout continue à servir son objectif premier.

« Je consens déjà à de colossaux efforts pour me plier aux coutumes portaliennes. Que l’on ne me demande pas en plus de regarder avec indulgence ce qui est indigne, et de sourire quand j’ai déjà la bonté de retenir mon bras courroucé. Quant au conflit, Soka, tu en parles comme d’une chose mauvaise. Je ne partage pas ton avis. »

Il s’interrompit une dernière fois, saisissant l’espace devant eux d’un ample mouvement de la main, avant de la pointer, paume ouverte, vers Soka.

« C’est cela qui à chaque fois me plonge dans l’incompréhension. Vous haïssez la violence, ou le conflit, ou le nom imprécis que vous donnez à des concepts que vous saisissez très mal. Et vos justifications, invariablement, sont insuffisantes. Parle-moi des tiennes. Parle-moi de la peur qui atrophie ton âme et ton cœur. »

Sans doute avait-il été trop direct, et sans doute n’aurait-il encore une fois pas une réponse particulièrement différente. Il savait bien que ce genre d’interrogation directe déclenchait tous les réflexes défensifs du portaliens. Qu’il ne pouvait s’expliquer, et que, bafouillant, il cherchait une échappatoire facile. Soka, peut-être, serait-il différent. Il avait envie, malgré sa prudence et la sagesse qu’il avait de toujours suivre l’ordre qui lui avait été donné, de prouver qu’il avait raison. La tâche était certes impossible, mais il s’agissait là encore de ne pas lui pointer cette évidence. Hypanatoi s’autorisa un petit sourire : voir les choses comme un jeu rendait effectivement l’exercice du moment un peu plus tolérable. C’était enfantin, sans doute, mais il avait de toute évidence besoin de modifier ses méthodes.
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Et voilà. Son premier propos est de nouveau désobligeant.

Sérieusement ? Tu es donc incapable de réfléchir sans juger les gens ? Tout n’est que pour toi délabrement, et facilité à décoder un monde décadent ? Ton monde ne serait donc que déception, dureté, inutilité ?
Finalement, Yoka, tu pensais avoir touché le fond, mais d’autres creusent encore plus profond, malgré leur dignité apparente. C’est peut-être cela le secret : plus quelqu’un semble digne, moins il ne respecte les autres. Voilà qui donne une plus grande valeur aux personnes sans dignité… à l’exception notable d’un être, ou d’un groupe d’êtres, et tu sais lequel, mon renard, puisque sans le connaître tu le hais de tout ton cœur.

Des efforts colossaux. Vraiment, mon coco, si ce sont des efforts colossaux dont tu as besoin pour errer parmi les mortels, c’est que tu n’es pas à la hauteur de ta tâche. Fréquenter les humains ou les portaliens n’est rien, rien à côté de voir les siens massacrés. Moi, mes efforts colossaux, c’est à m’assurer qu’un tel massacre ne se reproduise jamais que je les consacre.

Indigne ? Courroucé ? Tu me déçois toujours plus. Nous ne partageons pas les mêmes valeurs, c’est le moins que l’on puisse dire.


« Je … constate. »

Oui, c’est ça. N’en dis pas plus à propos du conflit. Ce gars-là respire le conflit, il s’y plonge avec hargne et force, et pire encore, s’y complaît. Il chercherait du conflit avec n’importe qui si cela pouvait lui permettre d’avoir raison.

Des concepts que je saisis mal ? Sérieusement ?! Ce n’est pas l’humilité qui t’étouffe, chaton. Et tu crois que je vais te parler en toute confiance de la peur qui atrophie mon âme et mon cœur ? Bah crois-moi, mon chou, je vais t’en donner de la vérité, parce que j’en ai rien à fiche de ma plus grande peur. Je l’affronte tout autant que mon dégoût, coco.

« M’attacher à un être abject. »

Voilà, ce sera sa seule réponse, qu’il se démorde avec ça. Tu ne lui diras pas que tu flirtes, que tu joues avec la vie, que tu passes de jolis moments, et que chacun d’eux se teintent de l’amertume que, peut-être, l’interlocuteur de ta soirée pourrait être le démon qui a massacré les tiens. Que tu te réveilles bien trop souvent la nuit avec la nausée, et la hantise qu’à tes côtés le sourire de la conquête du jour n’ait été remplacé par la cruauté d’un regard avide de te réduire à néant. Que l’on te fasse comprendre que tu as été berné, et que tu as pu t’attacher à l’objet nauséabond de ta vengeance. Que tu as coupé de magnifiques opportunités par la seule crainte qu’en face, ce soit ton ennemi que dissimule le sourire ou la caresse.
Tout ça, tu ne le diras pas à un être aussi insensible que cet homme insipide.

Et surtout, parce qu’il semble estimer que chaque mot de plus n’est que justification inutile, tu vas en être avare, de mots. S’il est si futé qu’il ne le prétend, il comprendra que tu as choisi chacun de tes derniers mots avec le plus grand soin. Parce que tu affrontes cette peur depuis des années, et qu’elle façonne ta vie, au point que tu n’en as plus rien à faire si cette créature humaine devant toi n’essaie de la piétiner, cela ne fera que lui retirer de la valeur.
Parce que s’attacher, c’est ce qui définit ta vie, petit renard, que tu le veuilles ou non. Que « abject » est le seul qualificatif qui te tourne la tête, lorsque ta nuit est réduite à néant par le feu, par le sang, et par le souvenir marqué au fer rouge de ta famille réduite en cendres.

S’attacher, c’est ce qui te reste de la vie, Yoka. Et, parce que tu refuses de vivre dans un monde où de telles horreurs survivent, tu préfères encore t’arracher le cœur.

Le sourire que tu offres à cet Hypatanoi se voulait peut-être doux, mais tant pis, il sera carnassier. Mais ta curiosité n’en sera que plus grande encore.


« Et vous ? Quelle peur atrophie votre âme ? »
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Hypanatoi Konostinos
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L’animal se taisait. Cela aussi était commun. Le portalien, quand il parlait, se rendait généralement rapidement compte qu’aucun argument ne pouvait porter ; que son expérience autant que ce qu’il incarnait rendait nécessairement toute avancée téméraire et insuffisante. Il le justifiait souvent de bien des manières, grâce aux nombreuses stratégies qu’il avait mis en place. De la même manière qu’Hypanatoi avait souvent la tragique impression de parler à l’énième incarnation de la même rhétorique fatigué, il ne doutait aucunement que lui apparaissait en revanche dans leur esprit comme quelque chose d’assez difficile à conceptualiser. Il devait l’avouer, il disposait là d’un avantage conséquent : il avait eu largement le temps d’étudier ces gens, et de voir les nombreux points communs et les quelques différences qui façonnait le genre portalien. L’inverse était faux, et le paragoï l’avait souvent constaté : tenter d’expliquer son monde était souvent impossible. Il leur parlait, et le mot qu’ils recevaient était bien celui qui sortait de sa bouche. Mais le concept qui s’imprimait dans leur oreille était déformé, souillé par leur interprétation viciée et leurs esprits malhabiles. L’homme-renard lui expliqua qu’il constatait. C’était faux, mais il ne le pensait pas insincère. La petite créature, après le fiasco qui avait au début du charmant spectacle livré par les portaliens été le sien, semblait au moins s’être rendue compte que parler avant de réfléchir serait ici très malavisé. Il aurait apprécié qu’elle fasse preuve de modestie, et se rende compte qu’elle avait besoin de plus de deux secondes de cette dite réflexion entre chaque réponse. Malgré cela, le progrès était indéniable, et la bonne volonté également.

Il ne pouvait pas en attendre beaucoup plus d’elle.

Quand il lui expliqua ce qu’il craignait, la petite chose le surprit quelque peu. Il était rare de voir que quelqu’un ici soit capable de comprendre que s’attacher à une personne égarée ou vile déteignait immanquablement sur sa propre personne. Puis il se rappela de ce qu’il avait en face. Par s’attacher, il parlait d’un simple lien, dont sa personnalité fragile amplifierait l’importance. Par abject, il entendait trop direct. Qui osait ne pas le caresser dans le sens du poil, et fournir à sa vue un spectacle à même de le faire se questionner sur lui-même. Et donc de lui faire faire des efforts pour l’éviter. Il retint un grognement de frustration, et le laissa terminer. Il semblait toujours investi dans la conversation. Certes, le flot des informations se faisait moins rapide, sans doute parce qu’Hypanatoi avait fait la faute de lui expliquer que c’était là son intérêt à ses yeux. L’homme-bête lui retourna sa question, et le paragoï n’eut pas à réfléchir pour lui répondre :

« Aucune. Je ne connais que deux peurs : celle d’être indigne des attentes qui pèsent sur moi, et celle de m’amoindrir, ou de cesser de progresser, précisa-t-il en se rappelant que pour son interlocuteur, ces deux concepts n’étaient pas probablement pas synonymes. Mais elles sont utiles. Des rappels constants, qui me poussent de l’avant, qui agrandissent mon âme au lieu de la rapetisser. »

Il désigna une autre rue, et s’y engouffra. Il se rapprochait de son but, et n’avait pas avant de l’atteindre le temps de beaucoup converser. Il pourrait ensuite demander au petit être de le suivre, mais il doutait que sa nature timorée ne le rend enclin à le faire. Ce n’était, pour l’heure, pas le principal.

« Je note cependant que tu n’as pas parlé de ton cœur. Tu ne sembles pourtant pas un être particulièrement apathique, puisque tu n’as réussi ni à repousser, ni à canaliser cette crainte du mauvais attachement. D’où te vient cette terreur sacrée ? Pourquoi ne pas simplement décider qu’elle ne peut pas avoir d’emprise sur toi ? Je comprends que ce soit un effort de volonté, et que le concept puisse sembler étranger à ton esprit, mais j’ai besoin de comprendre pourquoi il te semble si difficile de simplement être mieux. Si tu parviens à t’en expliquer les raisons. »

C’était sans doute la première fois depuis le début de leur conversation que le paragoï espérait réellement avoir à sa question une réponse construite. Son interlocuteur semblait avoir décidé de se renfrogner, et il doutait donc d’obtenir satisfaction. Malgré cela, il espérait tout de même être agréablement surpris : comprendre quelle cause causait chez un portalien quel effet serait un très bon début. Certes, il lui faudrait tout de même fournir des efforts d’interprétation, tant il doutait que le pauvre homme soit capable de se voir clairement. Et pour cela, il faudrait comprendre quels les des symptômes de la maladie qui étreignait son être. Il n’avait pas pour ce diagnostic tout le temps nécessaire. Rien n’était jamais simple ici, pas même discourir avec un gueux désorienté.
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Aucune, ou deux peurs ? Faudrait savoir, mon coco. Mais au moins tu réponds, toi aussi. Tu t’en sors bien, on va dire. Moi, ce qui t’effraie ne me fait plus rien, car c’est un fait : je fus indigne des attentes qui autrefois pesaient sur moi. Et je prends à cœur d’être désormais indigne de nombreuses nouvelles attentes que l’on peu me prêter. Car je n’ai pas l’intention de m’enfermer dans un monde d’attentes, pas plus les tiennes que celles de qui que ce soit d’autre. Pas même les miennes, mon joli.
Quant à m’amoindrir, ou cesser de progresser, cela a été mon quotidien durant des années. Pour une grande partie de ma dernière vie, même. Si je renais enfin, c’est surtout parce que l’horreur a enfin laissé place au désespoir, et que ce dernier n’a trouvé d’accroche que dans la démesure. L’idée de savoir qu’il existe une personne qui mériterait la mort plus que n’importe qui anime mes jours et hantes mes nuits. Alors, si c’est cela que l’on appelle progresser, nulle doute que je progresse à pas de géant. Ta crainte te rend étrange à mes yeux, et la mienne semble t’échapper… ou du moins ton air perplexe semble le communiquer.

Attends… Pas parlé de mon cœur ? T’es vraiment passé à côté de quelque chose, coco. Je ne parle que de cela en réalité, il faut savoir lire à travers ce que je ne dis pas. Et … vers où me trimballes-tu de rues en rues ? J’avoue, je te suis, mais je me prépare toujours à sauter loin si le traquenard se révèle, mon chou. J’ai mes pics près à se planter dans le sol, au moindre mouvement brusque.

Eh, mais c’est que moins je te parle, plus tu poses des questions. C’est intéressant. Faut rester attentif, Yoka, on ne se laisse pas amadouer par la curiosité de l’autre.


« Décider ? J’aimerai bien avoir ce luxe … de décider. L’anéantissement de tout mon peuple m’a ôté toute capacité de décision, et mon sommeil ne me demande pas mon avis avant de me quitter pour partir errer du côté de son assassin. Si vous savez comment « choisir » d’arrêter cela, je vous écoute avec attention, et suis même près à offrir de ma personne si votre stratégie fonctionne. Personnellement, l’alcool n’est pas un moyen très efficace, mais l’amusement charnel en compagnie de gens aussi intéressants que vous l’est … à peine plus. C’est donc une de mes façons de tenter de… comment vous dites ? Ah oui, être mieux. Insuffisante, mais pas inefficace. »

Tu peux lui jeter un coup d’œil furtif à ce gars, mon goupil. Pour ce type, il semblerait que « choisir » soit facile. Il veut, il a, et s’il n’a pas, il prend. Cela ne semble pas être à patienter. Toutefois, tu ne l’aurais pas cru être à s’intéresser à quoi que ce soit, et pour étrange que soit la situation, entre deux attentions portées sur l’orientation, son regard semblait attendre tes réponses. Serait-il possible d’accaparer son attention ? Voilà un jeu qui pourrait en valoir la chandelle. Nouveau sourire, mon petit Yoka.

« Le mauvais attachement, le pire, serait de m’être pris par erreur d’affection pour quelqu’un qui mériterait la mort et, plus encore, ma haine. La vengeance en serait douce, mais pas l’impression d’avoir été floué. Seriez-vous capable de courir la prétentaine avec un ennemi en croyant qu’il s’agissait d’un ami ? Je ne souhaite plus m’attacher, mais mon esprit ne cesse de me rappeler que je tente de le faire. Aussi je déteste cette part de moi qui s’attache, sous quelque forme que ce soit. C’est aussi cela que je déteste dans la part de moi qui s’intéresse à vous… ou à toi, puisque le tutoiement semble de rigueur, à t’entendre. »

Note l’orientation des ruelles, mon mignon. Ce type semble chercher quelque chose de précis. Et rien ne dit que ce soit quelque chose de légal. Il convient de faire attention. Ou même mieux. Souris, prends un air détaché.

« Et… où cherches-tu à m’amener ? »

Une chose est sûre : où qu’il t’emmène, son accélération te dit clairement que ce n’est pas loin. Ce qu’elle ne te dit pas, c’est pourquoi il semble avoir si hâte d’y arriver tout en t’indiquant en même temps que tu peux l’y accompagner.
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Aucune règle ne semblait se manifester. Aucun point de compréhension suffisant ne semblait émerger, si ce n’était l’absence de motif récurrent. Certaines choses, cependant, étaient simples. L’homme-renard voulait parler de lui. Certes, il était encore un peu revêche, et préservait les apparences. Il avait déjà abandonné ses tentatives d’esprit à sa demande, et se pliait à ses exigences. Il fallait, pour ne pas justement qu’il se sente déjà attaché, qu’il puisse encore faire preuve d’indépendance. Hypanatoi n’avait pas besoin d’être télépathe pour entendre le train confus et rapide de ses pensées. Il le devinait, aussi facilement qu’il pouvait deviner un brûloir chargé d’encens derrière la tenture pudique d’un temple. Mais ce n’était pas cette lecture superficielle qui l’intéressait : cela, tout le monde en était capable, même si très peu de personnes s’en rendaient compte. Il suffisait d’écouter, non pas ce que la personne disait, mais ce que ses mots voulaient dire. L’exercice était rendu difficile par leurs langues différentes, et l’incapacité de la magie portalienne de traduire précisément ses mots. Son langage comptait douze mots pour désigner l’amour. Quinze pour l’honneur et ses variations. Quatre pour le sacrifice. Son peuple, d’abord par inclination, puis par nécessité, avait décodé les émotions et les passions humaines. Il avait codifié et listé, indexé et déchiffré, comme un entomologiste épinglant les cadavres séchés de ses prises.

C’était nécessaire, pour fournir au jeune disciple un enseignement capable de l’aider à devenir paragoï. A cesser d’être humain et insuffisant.

Mais à Portalia, ces subtiles variations se perdaient. Parfois, l’enchantement refusait tout simplement à traduire sa volonté, lorsqu’Hypanatoi entendait réellement parler en utilisant les mots précis de son monde. Du moins pensait-il que c’était là la raison : il n’en savait en vérité rien, et devait se contenter de ce qu’il avait pu voir jusqu’à présent. Réfléchissant au moyen de trouer les multiples membranes qui le séparaient de la compréhension qu’il cherchait à atteindre, il répondit à son interlocuteur, sa voix n’accusant aucun changement dans son parler presque monocorde :

« Tu n’as pas le luxe de décider : c’est un chose que tu fais chaque seconde que tu existes, et chaque jour que tu passes en te disant que tu ne le fais pas est un jour de plus que tu passes aveuglé. »

Continuant son chemin, il fit signe à l’autre de le suivre. Sa méfiance constante était épuisante, et pour ainsi dire relativement usante. S’il devait réaliser que l’existence était une simple succession de choix, il devait aussi comprendre que ceux d’autres personnes pesaient parfois plus lourd. Si Hypanatoï avait voulu sa mort, cette dernière aurait été inévitable. Ce n’était pas une allée mieux éclairée qui allait le protéger. Se heurter, encore et encore, pour des sujets toujours plus triviaux, à ce manque de discernement amenuisait sa patience. Il continua, tentant de rien laisser transparaître de cela :

« Je t’amène chez moi. Je veux te montrer certaines choses. Voir comment tu réagiras. Tu n’es pas en danger, pas tant que tu conserves ton attitude respectueuse. Quant à cet attachement dont tu parles, fit-il pour revenir au sujet qui l’intéressait, n’est-il tout simplement pas possible de le contrôler ? Comprends mon étonnement : je suis un paragoï. Un humain sur le chemin de la divinité. Si tu pouvais ressentir ce que je ressens, ton esprit s’effondrerait sous son propre poids, et malgré cela, je te vois geindre parce que sur ton chemin s’est trouvé un caillou qui a irrité la plante de ton pied délicat. Tu dis détester cette part de toi, comme si tu ne pouvais rien y faire. As-tu abandonné ? Es-tu à ce point indolent qu’il te semble impossible de devenir chaque jour meilleur que tu l’étais hier, jusqu’à ce que te protéger contre de tels écueils devienne aussi trivial que de respirer ? As-tu, tout simplement, considéré que si tu avais auparavant incapable de te prémunir contre le traumatisme qui t’afflige, ou de le voir venir avant qu’il ne soit trop tard, rien ne devrait aujourd’hui te laisser penser que la situation a changé, puisque tu n’as rien fait pour ? Tu dis craindre les conséquences de cet attachement, sans craindre ce qui en toi t’y rends vulnérable. »

Cela, il l’avait compris depuis longtemps ; ces questions n’avaient d’interrogatif que leur ton. Il avait parfois indiqué aux autochtones qu’ils étaient pour lui comme des enfants. Outre l’outrage que cela provoquait souvent, ils ne comprenaient jamais ce qu’il voulait dire. Pour eux, cela indiquait un manque d’autonomie matériel, ou parfois une maturité déficiente. C’était vrai, certes, mais partiel. Plus que des enfants, ils étaient des adultes inachevés, comme si le processus qui permettait de l’âge formatif l’émergence d’un individu complet s’était révélé insuffisant. C’était le cas, de fait, et il l’avait constaté. Ils voyaient l’enfance comme un moment privilégié, sans comprendre que c’était la période qui permettait à l’enfant de prendre conscience de son potentiel. De le développer. Ils s’offusquaient ensuite de leur médiocrité, et haïssaient plus encore qu’on la leur montre, sans voir qu’ils infligeaient ensuite à leur propre progéniture les même sévices.

Le talent, pour eux, était immanent. Le délice que l’on ressentait en se découvrant capable de repousser ses limites était abstrait.

Et la moindre douleur prenait des proportions titanesques, se transformait en un monstre cauchemardesque qu’il était impossible de mettre à bas, simplement parce que personne ne leur avait appris à le faire.

Souvent, ces gens pensaient qu’Hypanatoi les haïssait. C’était faux. Il les avait méprisés, un temps, certainement. C’était toujours le cas aujourd’hui, sans doute. Mais le sentiment qui prédominait en lui était une pitié infinie : chaque nouvelle rencontre était un monument terrifiant à tout ce qui avait été gâché. Et s’il éprouvait de la haine, si la colère qui brûlait en lui depuis sa naissance avait trouvé ici une cible, elle n’était pas les passants amorphes comme l’homme-bête du moment. Il avait des cibles précises en tête, contre lesquelles il agissait. Mais tout cela était simple à entendre. Ce qu'il ne comprenait pas, c'était que ce mode de fonctionnement semblait alien à ces gens.
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Yoka
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Il en a de bonnes, le mignon, à penser que je passe mon temps à choisir. Respirer n’est pas un choix. Vivre l’est à peine plus. Il doit faire partie de ceux qui ont ce luxe, de décider beaucoup. Grand bien lui fasse. Oui, je décide de survivre, de me nourrir, et d’où vont mes pas. Je décide en partie de ma vengeance. Mais pour le reste, de nombreuses choses sont le faits d’automatismes plus que de décisions. Briser la lassitude est peut-être ma seule réelle prise sur le quotidien. C’est elle qui m’a fait quitter les Glaces pour Portalia. Elle qui, malgré mon effroi de découvrir mon ennemi derrière chaque sourire, me pousse à rencontrer de jolies personnes dans les bars et à visiter cette ville de sa plus belle pierre jusqu’à ses plus viles fondations. Me confronter à l’inattendu, là est mon seul véritable choix quotidien.

Bah ouais, c’est pour ça que tu suis un joli gars au milieu de nulle part, Yoka, alors que tu sais pertinemment qu’il t’amène hors de ta zone de confort, pour le dire poliment.

Chez… toi ? Me montrer certaines choses !? Sérieusement, tu crois que ça va m’amener à te déclarer « Mh, me voilà curieux et parfaitement rassuré. Je te suis » ? Franchement, pire plan drague, mon joli, et pourtant je m’y connais en plan foireux. Mais de toute façon, si tu me montrais quelque chose de déplacé, je serais le plus à même de sourire avec amusement. Parce que la seule personne qui a sans doute vu plus de choses déplacées que moi en ce bas monde est sans nulle doute assassin, médecin ou … non, ET proxénète. Le respect, c’est ma seconde nature, sauf lorsque l’on souhaite me voir moins sage. Mais ce n’est pas ton genre, toi tu aimes l’ordre et l’obéissance servile, n’est-ce pas ? Même ton odeur respire l’ordre dans le chaos, plus encore que l’Église elle-même.

Contrôler mon attachement ? Je viens de te dire que no… oh. Mais si tu insistes autant, c’est peut-être que tu veux que je m’entraîne avec toi, en réalité. Oui, non, Yoka, évite de sourire pendant qu’il continue de parler, parce qu’il va se méprendre. Genre quel idiot arbore un sourire jusqu’aux oreilles quand quelqu’un lui parle d’être à moitié un dieu ? Mais s’il veut que je m’entraine à contrôler mon attachement, autant que ce soit lui qui serve de cobaye. En vrai, ça a tout de la logique du plan drague, c’est amusant. « Je vais t’aider à être plus toi. Et moi, je suis un demi-dieu. Viens chez moi, que je te montre l’étendue de ma … divinité ». Non, Yoka, garde le fou-rire pour toi. Mais avoue, s’il le fait vraiment, tu vas pleurer de rire. Faudra savoir te retenir, mon goupil. Et s’il ne le fait pas, tu seras le seul à avoir eu en tête l’image d’un gars aussi bien monté en train de lancer pareille idiotie.

Un paragoï, donc. C’est ça le nom qu’on donne aux demi-dieux ? Je ne connais pas ce nom. Sif est-il un paragoï ? Nan, il est bien au-dessus de cela. Il a … attends, quoi ?! Un caillou sous un pied délicat !? Non mais sérieux, mon gars, tu t’améliorais dans ton mépris. Y a rien à espérer de toi, en fait ! Je viens de te parler de massacre, et toi, parce que tu est à moitié aussi bien monté qu’Heraclès, tu considères que c’est un caillou sous ma botte ? Mais c’est quoi qui afflige un paragoï, à ce stade ? Sif est un protecteur. Toi, un insulteur. Demi-dieu du mépris ? Ceci expliquerait cela. Ou de l’indigence ? Mh.

Nan mais en fait il te cherche, il te teste. Il veut susciter ta réaction, ce gars. On cache le nouveau petit sourire contrit, et on se retient, mon renard. De toute façon, il peut voir les coups de queues dans ton dos ou les petites agitations des oreilles, mais leurs mouvements sont incompréhensibles pour les gens d’ici. Il croit que tu n’as rien fait pour ? Il t’a mal compris, le petit coco. Tu crains d’autant plus ce qui chez toi te rend vulnérable à l’attachement. Mais si quelqu’un tentait de t’en détacher, tu ne ferais que t’attacher plus encore à lui, ce qui serait l’exact opposé de l’objectif visé.
À ce stade, de deux choses l’une, ou bien il te drague de façon super maladroite, ou bien il sait pas tenir compte des humains dans leur diversité. Pourvu que ce soit la première version, parce que c’est celle des deux qui a les meilleures chances de mener quelque part de constructif, au mieux à une issue favorable et au pire à un moment sacrément amusant.

Ouais, bon, entre les ruelles sombres et les plus éclairées, il t’a pas encore sauté dessus, sans mauvais jeu de mot. On continue de faire gaffe, mais il semble pas avoir comme idée de te détrousser. Pour autant, on suit avec rapidité, en repérant dans quelle zone de Portalia il t’amène. Tant qu’il sait pas que tu peux être invisible, t’as toutes tes chances, donc faut rester confiant, mon doux renard. En tout cas, c’est la première fois que tu suis un joli gars dans sa tanière sans savoir si ça va se finir au pieu ou dans un combat sanglant. Les deux ? Haha. On peut rigoler. Espérer ? Ouais, non, faut pas déconner non plus.

Quoi retirer de tout cela ? Pour l’hypothèse de la prétentaine, autant conserver le quiproquo jusqu’au bout, ce n’en sera que plus amusant. Tu l’as écouté avec attention, as souri, as réfléchi à ses idées. Il a tenté de te faire réagir, et tu as souri en retour. Tu sais que, contrairement à ce qu’il prétend, tu n’as pas « rien » fait pour te prémunir de tes affections. Pas assez, certainement. Mais pas rien.


« Si vous souhaitez me montrer comment m’attacher sans me noyer dans l’attachement, je vous laisse m’en faire la démonstration. »

Haha. T’as fait ton plus joli sourire. Peut-être saisira-t-il là … l’opportunité d’amuser.
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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La créature suivait, et cela était déjà suffisant. Il ne fallait pas surcharger son esprit. Plus le temps passait, et plus Hypanatoi pouvait voir dans le flux et le reflux de son verbe les états transformatifs qui perturbaient son esprit. Ce dernier semblait avoir beaucoup de mal à rester concentré sur le même fil plus d’un instant, et c’était dans ce genre de moment qu’il regrettait sa cécité, et son incapacité de voir si son visage avait gardé la même expression, ou si comme le flot lunaire de ses paroles, il alternait entre des phases pleines et des phases vides. Mais l’autre suivait. C’était ce qu’il avait besoin de faire, et tout ce qu’Hypanatoi exigeait réellement de lui : son interlocuteur ne s’en doutait sans doute pas, mais la situation qui les occupait était assez rares. Il ne requérait de l’homme-renard rien de particulier, sinon qu’il continue à exister, et avait pour une fois une raison suffisante d’oublier les vagues sentiments de mépris et de pitié que faisaient normalement monter en lui un tel spectacle. Ici, le spectacle était nécessaire.

La créature ne réagit pas réellement à ce qu’il venait de lui dire, pas oralement en tout cas, et Hypanatoi comprit : l’homme, malgré le fait qu’il ait été rassuré et qu’il disposât de toutes les assurances nécessaires, était encore craintif. Et ce qu’il venait de lui dire lui hérissait le poil. Il doutait qu’il l’ait réellement interprété correctement, en vérité : outre le fait que sa situation actuelle traduise son incapacité à le faire, la réponse qu’il venait de lui donner montrait qu’il n’avait pas écouté. Il avait entendu, sans doute, mais pas écouté. Là encore, le paragoï ne s’en offusqua pas. Il préférait quand il le pouvait économiser ses paroles, et devait avouer trouver frustrant de devoir souvent s’expliquer plusieurs fois avant que le spécimen local parvienne à le comprendre. Mais là encore, cela faisait partie de son processus d’étude.

La chose était ridicule, sans doute. Il était prisonnier d’une cellule sans barreau, obligé pour purger sa sentence de satisfaire les exigences de ses deux geôliers. Et pour s’assurer de renverser la situation, il se retrouvait obligé d’étudier le fonctionnement de personnages curieux et manifestement inférieurs, s’improvisant déchiffreur des langages barbouillés qui écrivaient leurs pensées grossières. Il retint un grognement de lassitude, et se força à se reconcentrer sur ses objectifs, et sur l’utilité de son action. Les comprendre était utile. Les comprendre permettrait d’affiner ses plans. Les comprendre le protégerait contre leurs actions. Que ce soit déplaisant était secondaire.

« Ce n’est pas ce que je te dis, ni ce que je te propose, décida-t-il de corriger. Laisse-moi simplifier. Tu es faible. D’esprit. De corps. De nombreuses choses encore, dont la liste est trop longue. Je ne sais pas ce qui t’es arrivé, et cela ne revêt aucune importance. Ce qui l’est, c’est que tu n’as rien appris. Que tu as régressé, du moins l’espérè-je pour toi. »

Il marqua la pause traditionnelle qui indiquait dans son discours la conclusion d’une idée, l’importance de l’enregistrer, et le passage à la suivante, avant de continuer. Son interlocuteur ne lui semblait pas particulièrement stupide, simplement incapable d’actionner son esprit. Mais ce n’était pas cela qui l’intéressait, aussi prit-il sur lui, et accepta-t-il de se répéter une fois de plus :

« Une autre interrogation me vient : je fais toujours des efforts importants pour simplifier autant que possible ce que j’ai à dire, et communiquer clairement les informations nécessaires. Il y a de cela moins d’une minute, je t’ai expliqué la raison de notre déplacement. En remontant à peine plus loin dans ta mémoire, tu te souviendras que j’ai aussi parlé autant de mon incapacité à t’enseigner que de mon manque de volonté de le faire. Et malgré cela, tu t’accroches à cette possibilité, comme un parasite désespéré sur la coque d’un navire. Malgré le fait que tu mentionnes encore et encore ta peur de t’attacher. Malgré le fait que je te terrifie, et que j’apparaisse à tes yeux comme le spectre de la mort et de la violence, ou je ne sais quel mirage mal assuré conçu par ton esprit. Comprends-le : c’est absolument fascinant, bien que tout aussi tragique. C’est cela que je veux comprendre. Votre incapacité à vous voir clairement, à vous maîtriser aussi peu, et malgré la facilité de la découvrir votre assurance à penser le contraire. Je veux remonter aux sources de l'illusion. »

Il ne lui expliqua pas qu’il comprenait ici parfaitement ce que l’hybride faisait. Il transférait sur Hypanatoi ses propres désirs, car il était incapable ou de les visualiser, ou de les assumer. Sentant la faiblesse de sa position, il choisissait simplement de transformer la manière dont la réalité s’étalait sous ses yeux. C’était une malédiction affreuse, et plus que commune ici. L’ironie tragique était que ce faisant, il perpétuait tout simplement les conditions qui avaient en premier lieu permis l’émergence de ce marasme indigne. Mais cela, il ne fallait pas le lui dire, pas si il voulait le conserver dans un état suffisamment proche de cette condition portalienne qui était la sienne. Il était un sujet d’étude, et cela voulait dire qu’il fallait faire attention à ce qui lui était communiqué, pour ne pas perturber le non-équilibre fragile de son esprit.

Au moins venaient-ils d’arriver. Il posa la main sur la porte de son logement, l’enchantement qui la verrouillait reconnaissant la puissance divine de son propriétaire, et se dissipant pour laisser la laisser s’ouvrir. S’engageant dans son foyer, il fit signe à l’animal de le suivre, espérant simplement ne pas avoir une fois de plus à prendre soin de ses nerfs frayés.
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Tu te répètes ! Faible d’esprit, de corps. Et puis quoi encore ? Par « de nombreuses choses », j’espère que tu ne penses pas à mon goût vestimentaire ? Parce que le tien n’est pas meilleur, loin s’en faut. Ou de mes choix en matière de relation sociale ? Tu en fais partie, techniquement, mon beau. À moins que tu ne te détestes, toi aussi ?

Bref, Yoka, il pense que t’as régressé. Avoue, t’as hâte de l’entendre dire en quoi. Histoire de rigoler un coup. On se demande combien de jolis cœur il a saisi en les insultant de la sorte. Probablement pas des masses. Haha. Certains types un peu masochistes sur les bords, à la limite. Ouais, t’es maso, Yoka, il est temps que tu en prennes conscience. Tu suis le seul type qui passe son temps à te marcher dessus verbalement parlant.

Oh, il marque une pause. Contente-toi d’opiner du chef, mon goupil. Bon, il le voit peut-être pas, ça. Les sourires, il pouvait les percevoir à ton ton. Mais bon, ce n’est pas grave. Inspire un coup. Déjà, l’avantage c’est que t’as son odeur, à ce mec, donc si faut lui échapper ce sera un jeu d’enfant de savoir où il se trouve à l’instant t.
Ce qui est à la fois drôle et inquiétant, chez ce type là, c’est qu’il semble capable de justifier la plus sage des décisions et la pire sans sourciller. Du moins, tu mettrais l’une de tes queues à couper qu’il serait prêt à vendre père et mère si cela lui permettait d’avoir raison. Avec sa carrure, il y a de quoi hésiter sur le métier qui en découle : tueur à gage, peut-être ?
L’odeur semble le confirmer. Il a ces odeurs propres à ceux qui s’aventurent hors des murailles de la ville avec une régularité certaine.

Attends, ton incapacité à enseigner, oui, tu l’as déjà dit. Ta non volonté de le faire, aussi. Oui, oui, j’ai bien compris. Mais tes propos contredisent tes envies. Nul ne fait un long discours sur ce que devrait être le monde sans avoir la profonde envie de le changer, mais je te l’ai déjà dit. Tu aurais cessé depuis longtemps d’imaginer à quel point je pourrais avoir progressé sans avoir un référentiel de comparaison, grand malin. Que tu le veuilles ou non, toi aussi tu as des idées involontaires, et des attentes irréalistes. Et, parce que ton discours se lamente de l’état des choses et des êtres, tu apportes la preuve constante de ta volonté de me changer. Entre autre. C’est ce qui te rend intrigant, et j’aime jouer avec l’intrigue.
Oh, un parasite désespéré ? C’est un qualificatif sympa. On apprécie, Yoka, vraiment. Au moins il ne s’en cache pas, que tu es un parasite à ses yeux. Cela révèle enfin une part du fond de sa pensée : les parasites, ou bien on cherche à s’en débarrasser, ou bien on les étudie. Hors, ce type n’a pas l’air d’avoir envie de se débarrasser de toi, ce qui est tout aussi surprenant que ta cannorie de ne pas chercher à te débarrasser de lui non plus. Donc… il cherche à t’étudier ? Vraiment ?
De quelle façon, là est la question. Si tel est le cas, tu vas négocier sec. T’as l’habitude d’étudier les portaliens, et souvent cela se fait dans les deux sens, comme dans toute négociation inter-espèce.

« Fascinant ». Il a dit fascinant. C’est donc bien ça, il ne s’en cache plus autant. Il veut étudier, parce que la ruclare que tu es à ses yeux le fascine.

Les sources de l’illusion ? Franchement, mon lapin, si seulement tu savais ce qu’étais l’illusion. Ma sécurité ici est une illusion, j’en suis conscient. Mais toi aussi, tes croyances ne sont sans doute qu’une illusion de plus, elles aussi. Il faut l’avou…

Ah. C’est donc cela, son « chez-lui ». Je sais pas ce à quoi je m’attendais. Pas à un château, c’est sûr, le Parapente – c’était un mot comme ça – n’en a pas l’apparat. Mais ça a l’air… eh bien, ça parle. Disons que ça représente bien le personnage qui y réside, tant dans la magie qui semble animer la porte que dans ce que tu peux vaguement en percevoir à travers elle. Seul hic, il semble posséder un sortilège de verrou, et cela n’est pas un bon signe si jamais tu veux fuir. Cela signifie que ton seul atout si tu rentres là-dedans pour t’en sortir vivant c’est ton joli minois, et ce gars ne semble pas avoir la capacité perceptive de s’y montrer sensible.

« Tu ne veux pas m’enseigner quoi que ce soit, j’ai bien entendu. Ce qui questionne sur ce que tu peux bien vouloir attendre de moi. Outre le fait de te suivre, ce que j’ai fait jusqu’ici. Tu me trouves méprisable mais fascinant, me tromperai-je en affirmant que ce ressenti que je t’ai exprimé est partagé ? Est-ce cela qui te fait apprécier mon exécution de tes souhaits ? Si je pose la question, c’est parce que tu parlais de volonté et de choix… et que je me trouve à l’un des rares moments de ma journée où j’ai l’impression que mon choix importe plus que d’habitude. Et que, comme tous les choix de cette envergure, on ne peut mesurer sa démesure qu’à partir du moment où l’on en vient à le regretter, ce qui a le mauvais goût de ne pouvoir précéder le choix en question, linéarité temporelle oblige. »

Réfléchis, Yoka. Tu as souri en parlant, mais tu es on ne peut plus sérieux en ce qui le concerne. Car de sa réponse dépendra le fait que tu fasses le choix de t’engouffrer dans la partie la plus intime de cet être : son vestibule.
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Hypanatoi Konostinos
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Il reposait, encore et encore, les mêmes questions. En temps normal, le paragoï aurait trouvé cela insupportable. Mais de la même manière que l’homme-bête reposait les mêmes questions, lui se rappelait les mêmes impératifs. Rester calme. Rester patient. Ne rien laissant paraître de son agacement, voire même le jeter loin de lui : il voulait comprendre le portalien standard. Il l’avait en face de lui. Cela demandait de s’exposer plus que d’habitude à ce qu’il était. Et celui qu’il avait en face de lui, jusqu’à présent, avait été particulièrement coopératif. Il ne s’était pas répandu en vagissement indignés quand le paragoï lui avait clairement exprimé son insuffisance, et avait continué à le suivre. Il s’était certes montré inquiet, et continuait malgré les avertissements d’Hypanatoi de tenter d’interjeter un peu de son humour niais dans ses paroles. C’était confus, et sans grand intérêt, mais si cela lui permettait de conjurer le courage nécessaire pour le suivre, il voulait bien l’accepter, et repousser loin la lassitude habituelle. Il sentit cependant que la créature refusait de le suivre chez lui. Il s’interrompit. Prit le temps de se retourner pour lui faire face, et de le considérer de nouveau.

Peut-être le paragoï s’était-il trompé à son sujet. Peut-être, contrairement à ce qu’il imaginait comme logique, l’individu d’en face lui serait-il plus utile s’il comprenait exactement ce qui était attendu de lui. En somme, ce n’était rien, sinon qu’il soit comme il était normalement, et c’était pour cela qu’Hypanatoi n’avait pas voulu trop l’éclairer. Malgré cela, peut-être qu’une nouvelle approche s’imposait. Que lui expliquer de manière suffisamment détaillée pour que son esprit incapable de décoder n’ait qu’à lire. La créature avait après tout encore échoué à saisir ses paroles. Elle pensait qu’il la trouvait fascinante autant que tragique. Elle ne comprenait que seul un pan très limité de son être avait été qualifié de la sorte. Cela émanait sans doute de cette volonté d’attachement dont elle parlait, en rendant bien plus intime une remarque qui devait simplement permettre d’établir un discours subséquent.

« Tu as déjà eu la réponse à ces questions, rappela-t-il. Une explication plus complète s’impose peut-être. Les portaliens, dont tu fais partie, sont des êtres curieux. Je comprends quel acte cause quelle réaction chez vous, et cela est simple : votre médiocrité limite grandement la variété de vos réactions, et plus encore de vos actions. En revanche, je veux comprendre l’origine de cela. La cause première. Il me serait facile de dire que votre faiblesse est immanente, que pour le portalien, la médiocrité est du même ressort que la respiration : un mouvement naturel, impossible à interrompre bien longtemps. Seulement, ce n’est pas le cas. Certains, chez vous, échappent à cet état. Ils sont excessivement rares, et le résultat est variable. Dans tous les cas, c’est le fruit du hasard et non d’un environnement qui rend nécessaire l’excellence, mais quand bien même : leur existence prouve cette possibilité, mais ne vous emplie pas de honte quant à votre propre état. »

Il hésita un instant à continuer, et à lui expliquer l’erreur de sa vision. On ne regrettait pas ses choix parce qu’ils produisaient des effets averses. On regrettait le manque de moyens, et le manque d’efforts faits au préalable. Ces gens pensaient que le champ des possibles existait pour eux dans un vide confortable, et qu’il suffisait simplement de tendre la main comme pour cueillir un fruit ; ce dernier, parfois, était doux, et d’autres fois amer. C’était là la manière de penser de quelqu’un qui n’avait jamais réellement été exposé aux choses dures de l’existence. Qui avait été élevé dans un cocon lénifiant. Ce genre d’aveuglement disparaissait normalement après la première difficulté qui mettait l’individu en face d’un mur que son manque de capacité rendait infranchissable. Si Hypanatoi voyait clairement que le nombre de ces obstacles avait pour ces gens été réduits, il n’avait pas disparu. Sans doute ce que lui considérait comme une simple marche prenait pour eux des airs de montagnes, mais ce n’était pas tout. Il n’était pas possible que ce soit aussi simple, qu’ils soient à ce point dysfonctionnels. Portalia était malade, pas morte.

La seule explication qui avait alors du sens était simple : d’une façon ou d’une autre, ils étaient incapables de voir, ou d’apprendre de leurs échecs. Et c’était la raison de ce manque qu’il devait identifier. Son interlocuteur lui expliquait sans s’en rendre compte que pour lui, c’était un problème de vision. Paradoxalement, cela voulait sans doute dire que la cause réelle était plus profonde alors. Qu’il devait creuser plus profondément dans la fange, pour trouver la source du miasme.

« Mon intérêt n’est pas que purement académique, tu l’auras compris. Votre existence m’a d’abord intrigué, puis répugné. Maintenant, je suis simplement très las. Mais malgré cela, je dois comprendre, car si je suis captif de ce monde, cela veut aussi dire que j’ai des choses à y faire. Et pour cela, je dois d’abord l’analyser. C’est cela qui me fait apprécier ta coopération : tu acquiers grâce à elle une utilité que tu ne posséderais pas autrement. Ta curiosité est-elle satisfaite ? »

Il l’espérait. Il n’y avait rien d’autre à dire, rien de substantiel en tout cas, et comme il venait de le dire, il n’appréciait que peu ce moment. Il était nécessaire, certes, et cela voulait dire qu’il devait être accompli. C’était un instant désagréable à passer, mais il pouvait bien endurer encore un peu la présence d’un portalien si cela voulait obtenir ne serait-ce qu’un début de réponse. Il espérait simplement que l’autre ne prolongerait pas trop longtemps cette torture.
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Mh, il a pas tort sur la curiosité, même s’il s’emmêle encore sur ce qu’il appelle portalien. Cette ville n’est pas tienne, mon goupil, tu le sais de la pointe de tes oreilles jusqu’au bout de chacune de tes queues touffues. Vu son insistance, fait-il partie de ces gens qui confondent la cité et le continent ? Parce que, si on peut admettre que cette bourgade rayonne dans sa magie, elle n’est qu’une simple capitale économique, et en rien un lieu de politiques unifiées. Les crocs sont indépendants d’elle, et vice versa.
Mais cet être est un borné, pour lui tu es portalien, point barre, parce que tu respires comme eux. De nombreuses subtilités semblent lui échapper, demi-dieu est une condition fort limitée.

Toi, tu sens qu’il n’est pas comme les Natifs, ça transpire via toutes ses ports. Mais ce n’est le cas de quasi-personne ici  de s’apparenter aux autochtones. Ce qu’il appelle portalien n’est dans son immense majorité composée que de gens comme lui, plus que comme toi. Tous différents, mais techniquement, des colons plus ou moins involontaires d’autres mondes. L’identité portalienne, il entretient la fierté de s’en départir avec vigueur, mais il y appartient plus que toi, car elle fut plurielle dès la naissance de cette cité, toutes les légendes s’accordent sur ce point.

Il peut encore parler de honte, t’as bien compris qu’il ne lâchera pas ce refrain. Morde, on lui répond quoi à cela ? Un nouveau sourire, on va dire.

« J’entends. Tu sembles comprendre que je ne comprends pas, mais j’entends. Puisque c’est la seule chose qu’il me semble possible de faire, lorsque cela m’échappe. »

Un intérêt pas que purement académique, hein ? Ça je crois que j’ai compris. Je n’ai juste pas compris de quelle façon se manifesterai cet intérêt, au juste. Va-t-il vouloir discuter autour d’un verre ? T’analyser à la loupe ? Te dépecer ? Après tout, il n’est pas le seul type à avoir eu un intérêt morbide pour ta personne, parce que tu ne ressembles pas à tout le monde ici. T’as même pas encore croisé d’hybride pour le moment. Tu … ah. Tu dis coopération. Reste à savoir si tu fais cela uniquement dans le but de m’amadouer, ou si c’est réellement une coopération que tu espères.
Franchement, mon gars, tu parles de jouer carte sur table, mais tes propos sont plus que sibyllins.

« Ma curiosité est satisfaite, du moment que ton objectif n’est pas de me dépecer. Ou que tu te contentes de me dépecer du regard, on va dire. Mais tu sais comme moi que je te l’ai déjà dit, ce rappel est à pure visée d’insistance. »

Bon, allez, Yoka. Il y a un moment où il faut savoir se jeter à l’eau. Ou, ici, dans le vestibule.
On entre dans l’antre, et tant pis si tu dois le regretter. De toute façon, s’il se montre hostile, tu ne lui as pas encore tout montré, à cet homme aveugle. Il a beau transpirer une plus grande puissance que toi par tous ses pores, au pire tu emporteras au moins son oreille dans la tombe, à pleines dents.

En entrant, on contemple autour de nous son vestibule. C’est un lieu qui en révèle souvent bien plus qu’on ne le croit de son propriétaire, car il contient l’essentiel de ce que les gens veulent emporter sur eux en sortant. Autrement dit, il contient une part de leurs vêtements, mais aussi leurs espoirs en matière de protection, ce à quoi ils tiennent au point de ne pas partir sans. En outre, parfois ils laissent dans cet entrepôt de la transition et de l’éphémère les objets dont le sens a été perdu, ou ce qu’ils éprouvent le besoin de jeter. Et puis, l’état de la porte ou de la fenêtre crie souvent bien plus fort que ce dont ses propriétaires n’ont conscience leur état social. Craignent-ils l’extérieur, veulent-ils se montrer chaleureux ou accueillant ? Dans le cas du paragoï, rien de tout cela, apparemment.
Mais, plus encore que ce qu’on y trouve, ce vestibule est parlant par ce que l’on y sent. Après tout, il s’agit de l’un des rares lieux de passage de courant d’air, et pour peu qu’une pièce ait été laissée à aérer ou qu’un trou dans le mur ne persiste, toutes les odeurs de la maisonnée viennent s’y entremêler dans un mélange d’odeurs plus parlantes les unes que les autres. En une seule inspiration, tu peux savoir de cet être ce qu’il conserve dans son garde manger, ce qu’il digère plus ou moins bien dans ses toilettes, l’état de transpiration de sa couche. Et si jamais tout cela devait être obscur à tes sens, cela serait la révélation supplémentaire que le lieu est un dédale. Mais on ne craint rien de tout cela, car l’odeur d’un sélénien est unique, tu retrouverais ton propre chemin sans mal, quand bien même l’endroit eut-il été un labyrinthe de magie au changement permanent. Et, dans le cas de ce type, cette bouffée d’air t’as donné de nombreuses informations à son sujet.

« C’est… donc cela, un paragoï… »

Enfin, tu en apprends plus sur cet être, il fallait juste choisir le bon lieu à renifler.


Dernière édition par Yoka le Ven 21 Avr - 18:21, édité 1 fois
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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La bestiole entendait. Il était bon qu’elle soit précise dans ses mots : elle entendait, sans comprendre, et si elle faisait encore une fois preuve de son esprit joueur, la véritable ironie de sa phrase lui échappait. Un léger sourire menaça de dérider la face austère d’Hypanatoi, mais l’animal poursuivit, entrant enfin à sa suite. Ce pauvre garçon avait peur de tout. Il referma la porte derrière eux, et lui indiqua une fois de plus le chemin à suivre ; il n’y en avait qu’un, pour l’heure. Le vestibule se divisait en trois : à gauche, il donnait sur ses quartiers. Sa chambre. Son salon, et à la cuisine. Aucun esclave affairé, sur ce monde, ne s’occupait de ces choses. Aucun danseur exotique, aucune joueuse de flute ou de lyre. Il n’avait pas non plus souhaité le décorer. Il n’avait jamais été particulièrement attiré par les choses matérielles, il avait perdu l’opportunité de les contempler, sinon en passant ses doigts dessus, et il doutait de toute façon de pouvoir confier à qui que ce soit ici la tâche délicate de reproduire l’artisanat de son monde. A droite, les pièces plus studieuses : son armurerie, dans laquelle son équipement attendait. Son bureau, dans lequel il entreposait divers documents. Il ne pouvait certes plus lire, mais ce n’était pas une raison de ne pas garder certains papiers utiles. Avec un peu de chance, ils attireraient des visiteurs, comme le miel attirait la mouche.

Et devant eux, la cour intérieure.

L’autel.

Un bloc de marbre blanc aux arrêtes tranchantes, à la surface depuis longtemps rendue luisante par le sang et l’huile qu’il y répandait quotidiennement. Les herbes aromatiques, sacrées et profanes, et les huiles consacrées. Le linge de lin fin, et, enterré en-dessous, le cadavre de son prédécesseur, d’un autre paragoï tombé sur ce monde, l’essence divine de son corps le préservant par-delà la mort et sanctifiant ce temple. Il y mena Yoka, et l’arrêta loin de l’autel. Le but, aujourd’hui, n’était pas de rendre grâce ou de se plonger dans l’état second qui permettait la canalisation des passions et la clarification de la vision. Le but était simplement de le plonger dans un environnement nouveau. Il était certain que les brûloirs encore pleins de cendre chaudes et les couteaux aux lames brillantes accomplissaient facilement cet objectif.

Il avait vu comment il était en temps normal, certes très rapidement. Il avait vu comment il réagissait quand il était pris à parti, et comment il se comportait quand on remettait en question ce qu’il était. Pour l’heure, c’était une sorte de repli, et la mise en place d’un filtre qui atténuait et segmentait les informations, pour lui permettre de répondre sans avoir à réellement le faire. Pour lui, une énonciation simple des faits avait valeur d’agression : cela le protégeait, encore une fois. Lui donnait une excuse. C’était triste, mais Hypanatoi devait faire attention à préserver entre toutes cette illusion, s’il voulait avoir une chance d’extraire le savoir qui l’intéressait. Il lui serait facile d’influer sur d’autres choses. De sectionner d’autres endroits. Mais pas celui-ci. L’homme-renard devait rester, à cet endroit, totalement intact :

Il entendait, avait-il dit.

Hypanatoi s’assit sur l’herbe douce, l’odeur familière du bois de l’olivier qui l’ombrageait ralentissant un instant le train de ses pensées. Il ne manquait que la brise salée de la mer, et les cris de ses parents. Que la morsure du soleil, et la sensation des roches sèches sous ses pieds. Se tirant de ses souvenirs mélancoliques, il fit signe à son invité de l’imiter, sa main désignant le sol en face de lui.

« Quand t’es-tu réincarné à Portalia, et comment y vois-tu ton avenir ? commença-t-il simplement. »

D’abord, commencer par établir une chronologie. Pour l’heure, l’objet en face de lui s’inscrivait comme un facteur en dehors du temps, une sorte d’émanation plus protéiforme qu’amorphe. Il fallait le définir, pour arriver à se saisir de ses contours. Il doutait que ce soit là quelque chose de particulièrement difficile. Attentif, il attendit que le renard reprenne la parole.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 15 Mar - 6:47, édité 2 fois
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Eh beh, mazette. L’endroit respire son propriétaire, c’est le moins que tu puisses dire, mon Yoka. De toute évidence, être Paragoï, cela signifie régler les choses seul, car cet endroit respire l’autonomie et la solitude. Ainsi que la sobriété, jusque dans les odeurs. C’est propre, mais il ne s’acharne pas non plus. Et, pour quelqu’un dont la vue est un sens perdu, il est logique qu’il n’ait pas l’intention de faire dans la dentelle, mais rien ne laisse entendre le moindre objet apte à plaire à ses autres sens.
L’odeur du métal et du papier… il y donc des armes ici, évidemment. Et de l’administratif, vu la quantité. Mais… il y autre chose, et ça saute au nez, morde.
Les huiles et baumes le masquent bien, de façon envahissante, même… mais ça … ça sent le sang séché !
Et c’est là qu’il t’emmène, en plus, parce qu’à chaque pas tu le sens de plus en plus fort. On… Oh. Un autel ? Ce type conserve un cadavre chez lui, en plein milieu de la cour intérieur ?
Déjà, quiconque possède une telle cour en pleine ville est plus riche qu’il n’y paraît.
Mais, au contraire du corps enterré sous le sol… ce sang est récent. Les odeurs le montrent à différents stades de coagulation. Ça pue le rituel à plein nez, mais … lequel ? Jette un œil aux bras du type. S’il s’auto-mutile, c’est que c’est le sien. Sinon, tu t’es fourré dans un guêpier plus grand que toi. Parce que n’est pas du sang d’animal que tu sens là, c’est sûr.

Tout le matériel du rite sacrificiel est réuni, ça pue le sang sur chacune des lames, malgré leur nettoyage évident. Mais surtout, les baumes sentent très forts, trop fort… plus tu sens ça, plus ça envahit tes narines, au point de… non, ne pas tourner de l’œil, Yoka. Tenir. Un humain normalement constitué ne sentirait de telles odeurs qu’en venant renifler le cercueil huilé de plus près, mais pour toi, c’est déjà énorme. C’est littéralement comme si tu avais le sang épanché à quelques dizaines de centimètres de ta truffe… Tenir. Et cet encens qui envahit ton cerveau à travers tes narines… morde.


Et voilà qu’après t’avoir arrêté, il s’assoit. Il a marqué un silence endeuillé, donc c’est sûr que l’être sous le bloc de marbre est un proche. Rien qu’à l’odeur, on le devine déjà, quand on prend la peine de dépasser tous les nauséabonds marqueurs de la décomposition ralentie par tous les moyens possibles qui transparaissent à travers l’épaisseur de la terre sans que l’encens ne puisse le masquer en totalité. Rester silencieux, malgré ces fichues odeurs qui envahissent tes narines de plus en plus… que met-il dans son essence, telle est la question. Parce que c’est enivrant, mais très dérangeant. Tu pourrais partir, si tu respires trop fort, même à cette distance.

Ah, il veut que tu t’assoies en face de lui. Pas de souci, tant qu’il prend pas un couteau. On s’exécute, en retirant l’arc dans le dos pour le poser juste à côté, à portée de main tout de même.
On attend de savoir ce qu’il veut. Il inspire, il va parler…

Attends, quoi ?
Réincarné à Portalia ?! Euh…
Il y a méprise, là. Ou alors il a de drôle de façons de se mettre soudain à discuter de futilités…

« Si par réincarné, tu entends ma naissance ici, c’était il y a vingt-six hivers. »

On est pas certain que c’est ce qu’il veut, mais on reste poli. Après une minuscule pause, on enchaine :

« Pour l’avenir, j’y vois l’assassin de ma horde… mort, et une intense paix dans un village dissimulé par mes soins dans les lointaines Glaces. »

On marque une nouvelle pause, mon Yoka. Les gens normaux aiment les pauses, même si on n’a jamais trop su pourquoi.

« … et… toi ? »

La politesse veut de rendre la pareil, même si tu ne comprends pas le moins du monde le rapport entre ton âge et ton avenir. Peut-être qu’en entendant le sien, tu comprendras mieux.
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Son interlocuteur ne parvenait pas à se détendre, continuant à se penser dans une situation difficile ; il n’était pas entièrement certain de savoir pourquoi, mais se retint d’aller à son réflexe premier. Ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait avec en face de lui une personne qu’il terrifiait, et jusqu’à présent, il avait trouvé peu de moyen de calmer les natures facilement apeurées des portaliens. Il avait tenté de leur dire qu’il était inutile de craindre pour leur vie : il n’était pas comme eux, capricieux et allant rapidement à l’excès. Preuve en était, peu d’entre eux étaient morts de ses mains, s’il tenait en compte toutes les raisons d’épurer la cité qui s’amoncelaient à ses pieds. Il avait tenté de leur parler de l’inévitabilité de son courroux. Si d’aventure il décidait de les mettre à mort, il n’était rien qu’ils puissent faire, et s’inquiéter de cela était aussi productif que de s’inquiéter du lever du soleil ou du mouvement des marées. Il avait tenté, tout simplement, de leur intimer de faire preuve d’un peu de dignité, et avait employé nombre d’autres méthodes. A chaque fois, cela s’était soldé par un échec patent, et le paragoï n’était toujours pas certain de l’approche la plus efficace.

Heureusement, il n’avait pas aujourd’hui besoin que son interlocuteur se calme et redevienne quelqu’un de normalement constitué.

Il le laissa parler, notant encore une fois le rythme de ses paroles. Il enchainait les réponses longues et courtes en suivant une forme de cycle dont la logique lui échappait, et il voyait maintenant que ce dernier avait adopté sa propre façon de discourir. Il marquait des pauses entre ses paroles, bien que ces dernières n’en nécessitent aucune. Ce n’était pas la première fois que son interlocuteur l’imitait, et sans doute pas la dernière. Il n’était pas certain de savoir si ce mouvement de défense était chez lui raisonnée ou non. Cela donnait simplement à ses paroles un air plus intolérable encore : peinant à s’exprimer clairement, hésitant au milieu de ses phrases comme s’il était incapable de les formuler dans son esprit avec des les transmettre par sa bouche, il les émaillait maintenant de pauses soporifiques. Il pouvait cependant le lui pardonner : il n’avait de manière évidente jamais été correctement éduqué de manière convenable, et l’art du discours et ses subtilités lui échappaient. Pire que cela, il pensait sans doute le maîtriser avec un certain brio : les portaliens les plus insolents se voyaient souvent comme des maîtres de l’ironie et de l’esprit, dotés de la capacité de voir loin et de percer au-delà du visible.

Chose étonnante cependant, il était natif de l’endroit, et non réincarné comme Hypanatoi l’avait au début pensé. Son manque de connaissance de la valeur de l’argent d’ici ou des capacités d’un aventurier, combinées à la faible quantité de puissance divine qui imbibait son âme le marquaient comme un nouvel arrivant. Plus que cela, il était âgé de vingt-six ans. Il avait eu le temps d’apprendre, et même en admettant qu’il ait acquis la capacité d’engranger de la puissance divine une fois arrivé à l’âge adulte – phénomène rare s’il en est – il était malgré cela salement ignorant de certaines vérités pourtant fondamentales de ce monde. Cependant, il parlait de horde et de tribu, et il était donc sans doute un ressortissant d’un de ces groupements isolés de barbaroï, regroupés dans des huttes branlantes et infestant les recoins froids et humides de ce monde. Ne jugeant pas utile à ces mots de retenir un froncement dégouté des narines, le paragoï lui répondit :

« Je suis là depuis un an et demi. Je vais réintégrer mon monde, ou mourir en essayant, fit-il rapidement, avant de ramener une fois de plus la conversation sur un terrain productif. Tu parles de ta horde. Précise : donne-moi son nom et parle-moi de ton histoire, et de cet assassin. Dis-moi également depuis combien de temps tu es capable de manipuler la puissance divine. »

Il commençait à avoir un portrait de son interlocuteur, et il ne lui semblait pas bien difficile de le préciser. Quelques questions supplémentaires, quelques demandes orientées, et l’homme-bête lui fournirait un portrait complet de ce qu’il était. En le comparant aux autres profils qui encombraient son esprit, il pourrait confirmer lesquels de leurs nombreux points communs étaient réellement importants, et surtout quelles dissonances existaient entre eux, et ce qu’il pouvait exploiter dans cette masse chaotique et protéiforme. Ce serait un travail de longue haleine, qui lui demandait encore de nombreux entretiens de cette nature. Mais il n’avait jamais pensé pouvoir simplement utiliser Portalia simplement en la soumettant par la violence. Ce n’était pas un langage qu’elle comprenait. Pas un langage qu’elle parlait. Il fallait, pour l’amener dans la bonne direction, converser avec elle sur un autre ton.

Il savait lequel.

Il lui manquait simplement les bons arguments qui rendraient son propos clair et intelligible, et surtout impossible à ignorer.

L'exemple de son vis-à-vis, par exemple, était criant : il parlait de vengeance, mais ne ressemblait aucunement à quelqu'un qui poursuivait ce noble but. Les mots sortaient de sa bouche, et il ne doutait aucunement de leur sincérité, ni du fait que de nombreuses visions dansent à ce sujet dans sa tête. Et cette assurance, plus solide que beaucoup de choses, venait du fait simple que la personne en face de lui ne comprenait pas ce mot. Il ne savait pas que la vengeance demandait qu'on la prépare. Qu'on se transformer pour l'obtenir, qu'on fasse les choses dures et nécessaires, que l'on se dévoue tout entier à son acquisition. Qu'il fallait se résoudre à tuer plus qu'une personne. A parer aux imprévus, et aux demandes rigoureuses de cette entreprise. Qu'il fallait y sacrifier une partie de son présent, et une partie plus importante encore de son futur. Il ne le savait pas, parce que le mot vengeance ne faisait pas partie des mots dont il comprenait réellement le sens. Parce que, sans doute, il pensait à autre chose. Qu'il se réconfortait comme il pouvait.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 14 Avr - 5:19, édité 1 fois
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C’est sûr, il doute de toi. Sa façon de te regarder… enfin, morde, plutôt… de te prêter attention. Vu qu’il ne te regarde pas vraiment, faute de l’organe adéquat… bref, il semble douter. Ce qui est drôle avec ce type, c’est que plus tu lui parles, plus il te descend. Et : moins tu lui causes, non seulement moins il te descend, mais en plus il parle bien plus. À se demander s’il sait ce qu’il veut, parce que ses paroles disent le contraire de ce que son irritation transmet. Il veut savoir, mais il veut que les choses se passent à sa façon.

Et puis, ce temple et ces odeurs… toujours perturbant, zut. Franchement, c’est plus facile de flirter avec des gens que parler à des types comme lui, surtout dans de telles conditions. Flirter, ça part dans tous les sens, souvent en cailles même, mais au moins c’est facile de voir où ça va aller, et ce dès les premières minutes. Ici au contraire, chaque mot est un froncement de sourcils, une réflexion étrange, une incompréhension probablement mutuelle. Deux univers aux antipodes l’un de l’autre.

Raaaah, ces relents. Ne tourne pas de l’œil, Yoka.

Un an et demi ? Eh beh. Tu connais sans doute la ville, mon coco, et bien mieux que moi. Par contre, les dehors de Portalia, ça doit pas être ton domaine, parce que même si t’as la carrure pour avoir mis le pied dans les Plaines et en être revenu, t’as pas eu à y vivre à ma façon. Et quand bien même j’ai pas l’intention de poursuivre ma vie ainsi, je *sais* ce que c’est. Survivre dans la Glace, seul. Tuer, ne voir en tout être qui arrive qu’un potentiel danger… ne pas pouvoir se projeter plus loin que quelques heures, et être défini par la solitude… Tout l’opposé du fonctionnement des Meutes, d’ailleurs. C’est un miracle que t’aie réussi à survivre seul, stupide goupil.

Ah, tu veux le nom de ma meute, mon chou. Tu ne sais donc rien visiblement. Rien des Meutes des Loups et des Hordes des Crocs. Parce que le Nom n’est pas une question qui se demande, le Nom n’est même pas une question de confiance. Bref, désolé mon chou, mais quand bien même nous eûmes été intimes en pleine confession sur l’oreiller, je ne te donnerai pas le nom de ma Horde, il ne m’appartient même pas de te le transmettre.
On va te balancer l’histoire, mais on ne transigera pas avec les lois des Séléniens.

Mais desserts les poings, goupil. Tes dents serrées parlent déjà pour toi.

« Ma Horde n’a pas de nom, pas plus que l’assassin qui m’échappe encore et que je cherche à retrouver. Mon histoire, quant à elle, se résume en quelques idées : Une enfance douce dans le paradis des Glaces. J’ai suivi la voie des protecteurs, mais j’ai… eh bien, j’ai échoué à protéger les miens, et ils sont morts dans des circonstances aussi dures qu’étranges. La seule piste que j’ai accuse les Darks Souls, et plus probablement l’un des leurs capable de manipuler le feu. C’est ce qui m’amène ici, car c’est dans les parages que se trouve leur repère. L’étau se resserre autour du coupable, et lorsque je l’aurai à ma portée, il n’aura d’autre choix que la lente agonie que je l … »

On se tait, Yoka. Ta façon de parler devient inquiétante. Faudrait pas effrayer l’hôte, quand bien même il semble difficile à bousculer.

On reprend après un léger sourire.

« Bref. Quant à la puissance divine, je ne vois pas de quoi tu veux parler. Si tu fais allusion à ma magie, c’est le chemin de nombreuses années d’errances et de souffrance, entre sept et douze je dirais. Mais… les décrire me semble bien trop long, à moins que tu n’envisages de passer des heures à palabrer. La magie t'intéresse ? »



Dernière édition par Yoka le Ven 21 Avr - 18:22, édité 1 fois
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Il écouta l’autre. Il enquêtait, donc. Lentement. Péniblement. D’une certaine manière, et l’idée l’amusa un très bref instant, avant qu’il ne l’éloigne de son esprit – rien de substantiel ne pouvait les rapprocher – comme Hypanatoi le faisait. Il cherchait le coupable d’une offense qui lui avait été faite, et il parlait avec une certaine ardeur. Ses mots, cependant, sonnaient creux, là encore. Peut-être le trouverait-il. Peut-être mettrait-il un terme à la vie de ce pyromancien. Peut-être. C’était une question de hasard. Le paragoï ne commenta pas. Il arrivait à quelque chose, et c’était quelque chose de bon. Il comprenait de mieux en mieux son interlocuteur, et il prit le temps de rassembler ses esprits, de réfléchir à ce qu’il lui disait. Il ne pensait pas que la créature lui mentait. Elle ne comprenait pas ce qu’elle possédait, et peut-être était-ce parce que la puissance divine qui imprégnait son corps était dérisoire, et facile à ignorer quand on ne possédait une affinité développée avec cette force.

Il ignorait la source de son pouvoir. Hypanatoi, pourtant, aurait pensé que les rigueurs du climat rigoureux des Plaines du loup auraient poussé ses habitants à conserver les savoirs de Portalia à ce sujet. Plus que cela, c’était une des forces les plus importantes de ce monde, celle qui organisait de manière concrète la hiérarchie qui s’imposait à tous ses prisonniers. Il se demanda s’il avait affaire à un paria, qui n’avait pas l’opportunité de profiter de ce qui passait dans son clan pour une éducation. Il ne ressemblait effectivement pas à un Bushï ou à un Bura.  Peut-être un Kage particulièrement vitupérant, bien que là encore il en doutât. Un éclaireur professionnel aurait été au courant du fonctionnement de l’énergie divine qui imprégnait les gens sur lesquels Ordre et Chaos jetaient leurs dévolus. Plus que cela, ce dernier semblait se gargariser de son ignorance : une attitude de la sorte aurait rapidement condamné un éclaireur à la mort.

Non. Il avait sous les yeux autre chose. Une créature issue d’un clan subalterne, peut-être, d’une faction qui s’était détaché du tronc principal des hommes-bêtes, pour former quelque chose de neuf.

Pas forcément de performant, mais de neuf.

Il hésita à lui parler de cette étincelle de pouvoir qui l’habitait, et à dissiper sa confusion. Ce serait sans doute là un moyen de s’attirer sa reconnaissance. Si son interlocuteur n’avait sans doute aucun moyen de se rendre utile sur le long terme, ce serait là l’assurance qu’il continue de coopérer. Parler aux portaliens était toujours un exercice délicat, et il convenait en permanence de ménager leurs sensibilités. Si Hypanatoi était maintenant capable de le reconnaître, le faire était plus ardu. Il décida de ne pas s'y essayer. Il avait déjà établi que l’ignorance était pour son l’homme-bête un élément rassurant. La dissiper trop brutalement ne serait pas productif, et ne ferait que le faire se recroqueviller davantage.

« C’est un outil, répondit-il simplement. Je l’étudie donc. Comment remontes-tu la piste qui t’occupe ? »

Il avait déjà reconnu que la spécialité de son interlocuteur n’était pas le combat. Il n’était pas certain de cette dernière. Il ne voyait, en vérité que la collecte : son caractère jovial pouvait sans doute lui ouvrir les portes dont les autochtones les plus simples étaient les gardiens. Dans une certaine mesure. Mais il lui manquait une bonne dose de subtilité, entre autres choses essentielles. Peut-être Hypanatoi était-il trop dur dans son jugement. Nombre de portaliens souffraient de ce même défaut, s’estimant beaucoup plus malins qu’ils ne l’étaient réellement. L’environnement peu compétitif était à blâmer : sans moyen de se confronter régulièrement aux épreuves rigoureuses du monde, cette illusion perdurait. C’était pour cela, comprit-il brutalement, qu’ils chérissaient autant leur ignorance.

La révélation le frappa brutalement. Il venait de comprendre quelque chose d’essentiel, et s’il ne pouvait pas encore considérer celle-ci comme libre de toute circonspection, elle dissipait de nombreux mystères, et répondait à de nombreuses interrogations. Il aurait à l’éprouver, et à s’assurer qu’elle soit fonctionnelle. Ce n’était après tout pas la première fois qu’il aurait mis sur pied une hypothèse déjouée par les irritants habitants de ce monde. Mais c’était un élément de réflexion solide, sur lequel il était au moins possible de s’appuyer. Ravi de voir que son entretien ne se révélait pour une fois pas totalement improductif, il laissa un mince sourire traduire la satisfaction qu’il éprouvait en ce moment.

Il avait encore beaucoup de chose à tirer hors de l’homme-bête. Le travail était exténuant, mais il pouvait au moins s’y adonner en se rassurant quelque peu : il avançait.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 19 Avr - 12:30, édité 1 fois
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descriptionL'opportunité d'amuser  (Yoka) (Terminé) EmptyRe: L'opportunité d'amuser (Yoka) (Terminé)

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Un outil ? La magie est évidemment un outil, mais ça ne semble pas coller. À moins qu’il ne parle de … ce concept obscur qu’est l’essence. On nous avait expliqué les grandes lignes, lorsque l’apprentissage du rôle de Kage avait commencé.
Commencé…

C’est toujours frustrant de le reconnaître, n’est-ce pas, mon goupil ? Les connaissances théoriques ne manquaient pas à propos de l’essence, au village. Mais c’est la pratique dont tu aurais eu besoin. Or, tout ça s’est achevé si tôt. Trop tôt…
Autant te rentre invisible, ça t’as réussi à le découvrir par toi-même… autant maîtriser seul les nombreuses forces des Kage de ton clan, acquises par des générations d’apprentissages et de transmissions jalousement gardées, cela s’est révélé au-delà de toutes tes forces.
Tout ce que t’as trouvé, c’était des livres. Toujours des livres, rien que des livres. Mais aucun bouquin n’a jamais expliqué comment vivre l’essence, comment la respirer. Rien que l’invisibilité, ça a été ton petit miracle. Pour la découvrir, t’as même failli y laisser des queues.

Pour la piste, les choses ont été plutôt simples. T’as erré de nombreuses années pour survivre, mon renard. Depuis, t’as recroisé d’autres clans, tout aussi étranges et secrets que le tien. Aucun n’avait la formation des Séléniens, et si chacun a pu aider à sa façon, nul n’a permis de parfaire ton savoir. Kergeris avait juste révélé l’implication d’un Dark Soul, et t’as jamais pu lui demander pourquoi. Tu l’as cru, c’est tout. Après tout, il faisait parti de ces puissants, de ceux qui savent. De ceux dont le jeune toi n’aurait jamais remis en doute quoi que ce soit. Tu l’aurais cru autant qu’un envoyé de Sif, même s’il ne s’en est jamais déclaré.

Même si, parfois… dans le plus obscur de la nuit, quand t’es seul face à tes propres pensées, il t’arrive de … craindre. Et si tu faisais fausse piste ? Et si ça n’avait jamais été un Dark Soul ? Et s’il s’était lui-même trompé ? Si … si tout s’effondrait comme un château de cartes ? Morde. C’est … non ! Ne pas y penser ! Ne pas y … et ces fichus relents de baumes et d’onguents mortuaires ! Calme-toi, stupide goupil.

Inspire par la bouche, par pitié, mon renard. Expire. C’est ça. Bon.

« Mon plan est simple. Une… source sûre m’a indiqué les Dark Souls, et mon… mon vécu à confirmé le pyromane. J’ai passé de trop nombreuses années à tenter de me reconstruire, et à accumuler tous les savoirs les concernant en dehors de cette cité. Tout m’a mené ici, et c’est désormais de l’intérieur de la cité que j’enquête.
D’un, j’ai commencé par étudier les savoir théoriques à leur propos, afin de mettre la main tout indice de la localisation de leurs repères ou moyens de communications, et d’augmenter ainsi mes chances de débusquer le véritable coupable. Mais comme ils sont plus insaisissables qu’un Oglion, je traque en parallèle toute créature pyromane. Il est difficile de dissimuler l’odeur du feu, voyez-vous.
De deux, les connaissances accumulées me permettent d’évaluer leur degré de dangerosité. L’objectif n’est pas de les débusquer tous ensemble, je laisse cela à l’Église. Mon but n’est que circonscrire mes actions au seul coupable. Il me faudra donc patienter, comme dans toute traque. M’assurer de la solitude de ma proie. Trouver ses points faibles. Amplifier ses vulnérabilités. La priver de ses alliés, si nécessaire.
Et enfin, de trois, agir. Mais ce dernier point est bien trop théorique pour le moment, il ne sert à rien d’en parler tant que j’ignore quel sera le moyen adapté, je m’y préparerai lorsque j’aurai commencé la phase patiente de ma chasse.
Pour mes pistes, j’ai cherché dans les quartiers nord si des orphelins ont vécu même drame que moi, car ils sont ceux desquels les voix ne sont jamais entendues, dans aucun ouvrage ni rapport. Sans succès. Je prête par ailleurs une oreille très attentive dans les tavernes, et il m’arrive d’orienter quelque peu mes échanges avec mes conquêtes, lorsqu’elles se révèlent un petit peu sensible à l’alcool. »


Arrête de sourire, idiot. Ça te rend menaçant.

« … Disons que j’aime bien m’assurer que ma proie ne coïncide pas avec mes conquêtes, comme vous l’avez bien compris. Donc si du même coup elles peuvent m’apprendre quoi que ce soit, autant mêler l’utile à l’agréable. Parfois certaines se montrent très coopératives, l’alcool fait des merveilles. C’est par l’une d’elle que j’ai appris la grande règle des DS : ne jamais parler sauf si sa vie en dépent. C’est évident pour qui les a étudiés longtemps, mais j’en étais à mes débuts à ce moment et cela a changé radicalement mon approche envers eux. »

Difficile de ne pas sourire.

« Ce qui m’amène à un autre point. Si vous avez des informations à me fournir à ce sujet, vous vous rendrez compte que je peux me montrer extraordinairement conciliant envers mes alliés. Je suis prêt à offrir de ma personne en échange, dussé-je faire couler mon sang pour vous, ou toute autre lubie qui vous traverserait l’esprit. Vous rendrez compte que j’ai peu de limites à ce que je suis prêt à négocier pour ces informations. Si vous m’offrez une part de savoir convainquant concernant mon ennemi, je serai par exemple bien plus en confiance et docile à votre … expérimentation. Quelle qu’elle soit. Si cela peut vous aider, ce sera gagnant-gagnant. »

Cette fois, le sourire est plus doux, même s’il paraît bien plus carnassier. Tu négocies sec, goupil. Évite juste de lui avouer que tu irais sans doute trop loin si cela te permettait de mettre la main sur une information vraiment utile. Il est inutile de lui donner plus d’armes à ton égard qu’il n’en a déjà. Heureusement qu’il n’est pas un Croc, d’ailleurs. Parce l’un des tiens, s’il voyait comment tes appendices caudaux remuaient, tirerait une drôle de tête. La violence derrière est décelable, mais certains mouvements involontaires sont de ceux que tu produits lorsque tu flirtes. Et c’est chaïant que les gens aient accès à ça malgré toi.
Mais ouf, ce type, non seulement est aveugle, mais en plus il n’est pas un Croc. Donc il n’a aucune idée des codes sociaux propre aux tiens. Fort heureusement.
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Hypanatoi Konostinos
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Il parlait. Son plan, en théorie, était simple, et probablement efficace. Les mots employés pour le décrire assemblaient un édifice solide. Il l’écouta attentivement, et chercha à comprendre. Il voulait extraire avec précision de la fange des Dark Souls le coupable. C’était là un objectif ambitieux, et sans doute totalement irréalisable. Il n’avait pour cette organisation que mépris, mais devait à contrecœur leur reconnaître au moins une réussite : le code qui était le leur était suivi avec dévotion par ses affidés. Ils fonctionnaient comme un semble cohérent, coupé de la société. Le passé qui s’étendait avant l’absorption de l’individu dans la cabale était effacé. Il ne comptait plus. Une nouvelle famille lui était offerte. C’était un moyen efficace de souder ses membres. Qui n’était pas sans générer certaines faiblesses, certes, mais efficace malgré tout. Il ne commenta pas, le laissa terminer. L’homme-bête surestimait dramatiquement ses propres capacités. Cela était commun : reconnaître son ignorance ne suffisait pas au portalien pour qu’il comprenne que ses plans possédaient des fondations trop branlantes pour construire quoi que ce soit de solide.

Ce qui le fut moins, en revanche, fut la réponse de l’intéressé. Il quémandait son aide. Certes, il tentait en échange de faire valoir ses talents, mais Hypanatoi n’évaluait pas avec beaucoup d’enthousiasme ces derniers. Il n’était pas un combattant puissant. Cela était évident : il sentait son aura, pareille à une flammèche hésitante. Un souffle rapide aurait été suffisant pour la balayer. Il percevait sa volonté : elle tremblait. De son propre aveu, il n’était pas certain de ses limites. De ses capacités. Il se méconnaissait, et ne pouvait donc pas exercer un potentiel respectable. Ses capacités mentales restaient à évaluer. Sa vision était lacunaire, comme il l’avait déjà établi. Restait peu de choses. La capacité, disait-il, à rassembler des informations. A faire parler des amants. A se faire un informateur. Il ressemblait moins à un renard qu’à un petit rongeur badin et bedonnant, finalement. Il savait comment utiliser ce genre d’individu.

« Tes paroles te lient, Yoka, exprima finalement le paragoï. »

Peu importait qu’il n’ait pas face à lui l’expression d’un talent acéré. Son interlocuteur s’offrait à lui pour une pitance, et c’était là un marché qu’il pouvait juger acceptable. Plus que cela, il devait avouer apprécier ses efforts. La quête de la vengeance était quelque chose qu’il connaissait de manière intime, et elle allait lui offrir deux possibilités distinctes. S’endurcir, ou s’étaler sur le côté du chemin la gueule ouverte et les intestins présentés au soleil.

« Tu ne parviendras pas à atteindre ta cible, commença-t-il. Les Darks Souls avancent masqués depuis des siècles. Tu seras repéré pendant ton enquête. C’est probablement déjà fait. Si tu t’approches de trop près de la vérité, tu seras éliminé. Tu imagines l’exécution de ton plan avec une grande naïveté, comme si le monde allait rester immobile en face de toi. Tes moyens sont limités, et ceux de tes ennemis presque infinis. Entends-le : tu dois prendre cette situation asymétrique en compte. Fort heureusement pour toi, je sais comment atteindre toute personne dans cette cité. Si tu souhaites percer à jour leur organisation, tu ne dois pas être passif. Tu dois trouver un moyen d’appuyer sur leurs faiblesses. De menacer leurs intérêts. Leurs ressources viennent de plusieurs endroits, dont le crime. Tu es allé aux quartiers nord, mais tes yeux étaient fermés. Observe ses habitants. Ceux qui se comportent autrement que comme des criminels sans envergure sont des portes d’entrée. »

Il marqua une pause. Il n’était plus en train d’étudier la créature. Elle ne pouvait pas lui être utile, pas si elle pensait servilement à l’informer de comment étaient les portaliens, pas si elle faisait des efforts motivés par autre chose qu’une conversation simple. Mais il y avait plus important que son étude de ces gens ; comprendre les ressortissants de ces terres était un moyen, et non un but ; et si de l’homme-bête il pouvait faire un homme-chien, cela concorderait plus utilement à l’accomplissement de ses objectifs.

« Tu parles de ton manque de limite. J’entends les paroles enthousiastes d’une personne qui ne comprend pas la portée de ce qu’elle dit. Je peux, là aussi, dissiper ce doute. Tu m’appartiendras, Yoka. Je vais te livrer cet homme, et en échange, tu feras ma volonté. Intégralement, et sans question, et jusqu’à ce que je te libère de tes obligations. Mais en attendant, nous serons, comme tu le dis, alliés. »

Il tendit sa main, traversant l’espace qui les séparait, l’immobilisant tout proche de son interlocuteur. Il avait de toute façon déjà prévu de briser les Dark Souls. Que ces derniers soient ou non complices de la vermine qu’il chassait lui-même, leur destin était scellé. Trouver l’un d’entre eux pour l’étaler aux pieds de son suppliant du moment ne serait pas particulièrement ardu, même avant d’entamer son entreprise de destruction. Il avait lui-même accès à de nombreuses personnes des quartiers nord, et ses méthodes plus directes étaient sans doute plus décisives que celles de la petite chose qu’il avait en face de lui. Il apprendrait. Ils apprenaient tous, tôt ou tard.
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