Né dans un petit village caché des Plaines des Glaces, dont je tairai le lieu même sous la torture, j’ai passé une enfance plutôt heureuse en compagnie des hybrides renards de mon clan. Je n’étais ni de la famille directe du chamane, ni de celle de l’Alpha, mais j’avais une famille aimante en la personne de ma mère Kyukon, de mon père Genkuro et de ma grande sœur Kuzunoha. C’était un pur bonheur jusqu’à mes seize ans, je trouvais tout le monde extraordinaire autour de moi, « mon petit paradis personnel » comme j’ai toujours eu coutume de l’appeler.
J’ai suivi la voie pour devenir Kage, c’était à la fois ma passion et ma fierté. J’ai toujours été fort pour me soustraire aux yeux des vivants, j’avais pour objectif à terme d’aider à dissimuler le village en perfectionnant tous les moyens qui y menaient. Et si la magie devait devenir l’un d’eux, ce serait avec passion que j’allais y foncer tête baissée. Par ailleurs, j’ai appris à me débrouiller plutôt pas mal avec un arc, je n’en suis pas peu fier non plus, la chasse étant l’un de mes passes-temps favoris.
Toutefois, il n’est de plus funeste destin qu’un bonheur perdu trop tôt, et de toute éternité. La troisième nuit seulement après la nouvelle lune de mes dix-sept ans, j’ai manqué de perdre la vie… mais ce fut par un retournement du sort la seule chose qui m’ait été laissée. Car ce qui m’a été pris à la place de mon âme mortelle fut celle de tous mes proches, mon village n’étant désormais plus rien qu’un tas de cendres dont seule ma mémoire peut témoigner la gloire et la magnificence qu’il fut à son apogée. Mémoire entachée par la vision du feu qui a remplacé tous ces jours heureux en une seule heure, et qui désormais me glace le cœur au lieu de le chauffer.
Ah… J’aurais aimé vous dire qu’il y avait d’autres survivants, que l’on retrouva les membres de ma famille, que l’Alpha fit des miracles pour faire échapper la majorité à l’embrasement qui détruisit nos vies… Mais personne d’autre que le néant n’a jamais répondu à mes cris et à mes pleurs lors de cette funeste nuit.
Ce fut seul que je perdis les dernières larmes de mon corps. Seul que je m’effondrai dans la neige fondante lorsque ma voix éraillée se cassa pour de bon. Seul enfin que je demeurai, lorsque mon arc défait et mes flèches brisées ne me permirent plus de sauver ceux que j’aimais de tout mon cœur. Aucun instrument de destruction hélas, n’a jamais pu ramener la vie.
Or, la solitude en ces contrées confinant à la mort, je m’y enlisais peu à peu lorsque sa voix a brisé le silence mortifère des glaces immobiles.
Un loup. Un hybride, à l’en croire, l’un de ces étranges êtres dont il me fut longuement impossible de comprendre s’il était affilié à un clan, où même s’il était un Alpha ou un chamane, et dont je découvrirais bien plus tard qu’il était l’essence même des Kerberos Heart jusque dans ses actions les plus altruistes et les plus héroïques. Un certain Kergeris.
La première chose que je pus distinguer, dans ma dissociation affreuse qui se fichait de disparaître face aux coups de ces nouveaux venus, fut sa voix sombre et gutturale :
« C’est l’œuvre d’un Dark Soul. Vérifiez qu’il n’y en ait pas dans le coin ! »
Sa voix ne m’était pas destinée. De toute façon, ce qu’il disait n’avait aucun sens. Aucune âme sombre n’avait pour objectif de tuer les innocents. Aucun renégat n’avait jamais perpétré de massacre, pas plus qu’ils n’avaient intérêts dans ces contrées hors du pouvoir de l’Église de se faire mal voir par un compagnon de Sif le magnifique, notre protecteur.
Ce qu’il disait n’avait aucun sens.

Ce qu’il disait n’a longuement eu aucun sens.

Depuis, j’ai pu rejoindre d’autres clans, certains m’ont accueilli à bras ouverts. J’ai perfectionné mon rôle de Kage autant que possible, et c’est une voie qui me prendra ma vie à emprunter. J’ai repris du poil de la bête, et au bout de cinq longues années d’errances j’ai récupéré cette gentillesse, ce charme et cette espièglerie qui ont toujours fait de moi un kitsune fluffy et sympathique.

Mais au fond de moi, je sais que la colère gronde.
Je sais que le mot « Dark Soul » résonne à mes oreilles comme la promesse funeste, qu’un jour, tôt ou tard, quelqu’un devra payer pour ses actes innommables.
Je sais que si quelqu’un peut m’aider en ce sens, c’est l’Église de l’Ordre, et c’est pour m’en approcher que j’ai quitté mes terres des Glaces natales pour m’approcher de la mystérieuse Portalia.

Je sais enfin, que si tu es, toi qui me lis, concerné par le sort affreux qui entacha la vie des miens ; que si tu n’as ne serais-ce qu’un simple grain de responsabilité dans le massacre des Crocs de Lune, que si leur vie n’a eu à tes yeux que si peu de valeur que tu fis le choix d’en éradiquer la surface de la terre…
alors ta vie n’est plus rattachée qu’à un fil. Car de mon sourire espiègle tu verras la fin arriver. De ma tendresse tu verras ton souffle s’effacer.
Et le jeu bienveillant qui m’est cher achèvera ton joug, comme ma flèche dans ton cœur achèvera ton pouls.

Avec toute ma haine,

Yoka Nogi

Haha. Sergent, je veux bien parler de physique mais bon, les gens qui suivent me voient bien je crois.

Alors.
Je vais essayer de ne pas te sourire trop, il paraît que je suis d’un naturel taquin. Ou chafoin, selon qui le dit. Bref, plutôt joueur et espiègle. Mais bon, vu que le sergent regarde, je vais faire de mon mieux. Lève les yeux. Voilà. Non, pas autant, je ne fais qu’un mètre soixante-et-onze, pas la peine de regarder le plafond. Baisse un poil plus ton regard. C’est bon. Tu vois mes cheveux gris ? C’est la fierté de ma famille. Tu les trouves sympa ? Moi aussi, j’aime bien la façon dont je les ai attachés en arrière. Oui, ils sont super agréables au toucher. Mais bas les pattes, on n’a pas chassé les sangliers ensemble !
Les seuls qui ont le droit d’y poser une patte ont déjà dû se forger une place dans mon cœur, et je ne crois pas t’y avoir invité pour l’instant. Oui, je sais, je cherche encore qui fera glapir mon petit cœur, mais… non ! On ne parle pas de ça ici, idiot.
Tu vois les oreilles gris-blanches ? Oui, elles bougent. Oui, c’est parce que je t’entends me répondre. Et non, elles ne réagissent pas selon mes émo… non, j’ai dit pas toucher ! Décidément ! J’ai promis au sergent de ne pas mordre, mais avec toi, je sens que je vais devoir mordiller un peu quand même. Et non, mes oreilles ne bougent pas selon mes émotions, bon sang, suis un peu !
Bon, baisse les yeux. Non, pas plus bas. Voilà. Mon visage est plutôt fin. Non je ne te donnerai aucun conseil beauté, c’est naturel. Va vivre dans la glace si tu veux la même peau. Et puis, t’es pas mal dans ton genre non plus, je ne sais pas pourquoi tu t’entêtes à me demander comment j’entretiens ma peau. Bref. Tu touches pas aux vibrisses, le sergent m’a autorisé à mordre si tu fais mine de t’en approcher.
Baisse les yeux. Oui, chuis fin, et alors. Baisse encore les yeux. Non, pas … rien à fiche de mes pieds. C’est mes mains. Voilà, je peux griffer. Mais faut vraiment me chercher pour que j’en fasse usage. En vrai, je risque de te griffouiller pour jouer, mais t’inquiète, je demanderai ton accord avant. Non, on a toujours pas chassé les sangliers ensemble. Oui j’aime le poulet. Et… Nan mais sérieux, quoi, reste un peu concentré, qu’est-ce que mes choix culinaires ont à voir là-dedans ?
Ah.
Oui. Ça. Alors… non. Oui, ça t’a sauté aux yeux, c’est pas courant trois appendices caudaux. Oui, c’est le même gris-blanc et le même fluff que mes cheveux, oui, ça s’appelle un renard bleu, ou des neiges. Isatis, oui, ça vient du nom d’une plante. Mais non, toujours pas. Tu n’y TOUCHES PAS.
J’autorise parfois les enfants à en attraper une, parce que oui, c’est fluffy, mais NON. Tu es un purée d’adulte, alors tu te calmes. Oui, c’est pratique pour tenir chaud. Oui, je suis le seul à en avoir non pas une mais trois.
Aucune idée d’où ça me vient. C’est des queues de renard, ça pousse comme les bras où les jambes, et quand elles ont poussé j’étais même pas en capacité de te mordiller, alors bon.

Bref. Non, on s’en fiche en vrai de mon physique. Le sergent voulait que les personnes non-voyantes ou mal-voyantes puissent me reconnaître en me croisant dans la rue, mais bon, c’est pas difficile de me reconnaître, il suffit de demander. Si un voisin dit « c’est le gars aux cheveux gris, là, l’hybride renard à trois queues », le choix sera rude entre moi et un piano. Non, le piano n’en a qu’une, sauf si c’est un piano droit, auquel cas il n’en a pas du tout. Et aucun piano n’a de cheveux gris et un fluff naturel et charmant.
Non, je ne veux pas parler de ma famille. Ils étaient adorables, ils étaient parfaits. Oui, toi aussi tu es parfait ou parfaite (non, ton genre ne m’intéresse pas spécialement). Oui, je t’aime bien. Même si on n’a toujours pas chassé les … bref, t’as compris.
Kergeris ? Oh, oui, lui c’est quelqu’un. Les Kerberos Heart, tout ça. Non, il est trop vieux pour moi. Il aurait eu dix ans de moins, j’aurais sans doute rougi. Mais oui, c’est un sacré mentor, il m’a un peu sauvé la vie. Non, pour l’instant je vise l’Église, ils sauront comment m’aider à rétablir la justice. Comment ça j’ai quand-même rougi ? Nan, c’est la chaleur, j’ai pas l’habitude du climat de Portalia. Ou alors c’est toi qui me rends tout chose, faut croire que je t’aime bien. Non, toujours pas de sangliers ensemble, tu commences à me les briser. J’ai juste dit que t’étais sympa.

Eh, sergent ? Sergent Rex ? J’ai fait ce que vous aviez demandé, ça vous va ? Nan, la personne avec qui je parle est sympa, mais je crois que je vais devoir mordre. Juste un peu. Trop de fluff, tout ça.

Je peux y aller ?

Bon, c’était sympa. J’espère qu’on se reverra.
Oh, toi aussi ? Super.
Et… quoi ?
Ah. Oui, on ira chasser les sangliers ensemble, OK. Je sais pas trop qui t’a mis cette idée dans la tête, c’est débile mais pourquoi pas.

Salutation, belle compagnie.

Moi c’est Yoendel, Sol pour les intimes. Je suis arrivé sur ce forum via Mimi (dont le premier personnage est Yvana je crois). Prof de maths en collège, 29 ans, j’ai découvert les jeux de rôles de diverses façons, c’est la première fois que j’en fais sur un forum organisé avec d’autres personnes que des connaissances IRL.

Par ailleurs, j’ai un faible pour l’imagination, et tout ce qui gravite autour. Mon surnom dans la vraie vie, c’est le renard-bleu, d’où Yako. En vrai, je suis moins espiègle que lui et sans doute plus sympathique encore. J’ai tendance à partir un peu dans tous les sens, mais je ne mords pas.

Je suis fan de renards et de forêts, j’aime le tir à l’arc et les sciences, et mon amour pour le JDR ne peut être surpassé que par mon amour pour le plus mignon des copains du monde. <3

Ça me fait trop plaisir de reprendre le JDR avec vous, j’ai été super bien accueilli par celles et ceux qui m’ont trop bien vendu le forum (Mimi, Vlad, Elim, et Setsuna <3 ).  J’ai mis le temps à arriver mais je suis trop content d’être enfin là !

Merci de m’avoir accueilli en ces jolies contrées !