Hypanatoi Konostinos
Behemoth - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 30381
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 46408
Il fallait lui parler. Hypanatoi craignait peu de choses, et en vérité pouvait facilement dresser la liste de ce qui était capable de le terrifier. L’œil d’un ses parents, ou la badine qui venait frapper l’arrière de ses cuisses ; sa brûlure l’emplissait de honte, bien après qu’elle ait cessé de lui faire mal. L’idée d’être insuffisant, d’être jugé comme déméritant au moment de la dernière ascension. D’autres choses encore, intimes et secrètes. Il pouvait fièrement dire que ces peurs contribuaient à solidifier son caractère, qu’elles représentaient des épreuves qu’il était parvenu à surmonter. Mais malgré cela, il était bien obligé de se l’avouer, de peur justement de se révéler hypocrite. Il craignait ce qui allait arriver. Ce n’était pas simplement l’anticipation résigné de la corvée inévitable, mais bien la peur devant l’ordalie cruelle : parler à Patrick était quelque chose qui faisait naître en son cœur pourtant fortifié des tremblements apeurés. Il craignait sa conversation ahurie, il craignait les efforts de patience et de bonté qu’il allait devoir commettre pour rester maître de lui. Il craignait le grand sentiment de lassitude et de vide qui allait étreindre son âme, et réclamer de lui une période ardue de rémission. Cet homme, non, cette création indue faisait croître dans le sein d’Hypanatoi des craintes atavique et tempêtueuses, héritées de temps anciens qu’il aurait mieux fallu oublier.
Pourtant, il poussa la porte de la taverne, sachant qu’en cette heure pourtant peu tardive il ne trouverait personne d’assez fou ou généreux pour se dresser entre lui et l’homme qui gérait le sinistre établissement. Il avait aujourd’hui à lui parler des résultats de cette dernière, à le guider dans une direction pertinente, à converser avec lui des choses importantes qui devaient désigner le chemin emprunté par l’entreprise. Il doutait que le tavernier comprenne réellement tout cela. Il n’était certes pas stupide, mais il fallait tout de même y faire face avec clairvoyance et résignation : son esprit fonctionnait de manière particulièrement unique, et le déchiffrer requérait des efforts titanesques, presque en-dehors des capacités du paragoï. Ce dernier, pourtant, tirait une grande fierté de ce qu’il appelait sa vision, ou sa capacité à comprendre et à déchiffrer le monde qui l’entourait.
Le gérant du Rex restait malgré cela une énigme insondable.
Il grogna doucement, prit une grande inspiration, l’air fétide des rues populeuses de Portalia ne lui semblant presque pas une agression. Puis, il poussa les portes de l’endroit, son œil intérieur prenant rapidement la mesure de la salle. Quelques chaises rapidement abandonnées par les clients trônaient, mal arrangées, face à des tables branlantes. Il pouvait sentir l’atmosphère lourde et humide de l’endroit, et les odeurs fantomatiques qui enfumaient en refusant de mourir l’atmosphère : la bière frelatée, dont la provenance devait rester un secret. L’odeur de la viande humaine, et de la viande des repas, et celle des autres relents organiques : la transpiration, le vomi, l’urée. Tous ici n’avaient pas une conception rigoriste de l’hygiène. Quelques reliefs timides finissaient de s’échouer sur le bois humide des tables, et ça et là trainaient quelques rectangles de papier épais. Des cartes. Il grogna une fois de plus, et alla contre son réflexe, s’empêchant de prendre une grande inspiration. Au fond de l’endroit se tenait, comme une sentinelle impavide et malfaisante, l’objet de sa quête du jour.
Hypanatoi devait maintenant payer le prix de son avidité et de sa vanité. Il avait pensé mettre avec facilité la main sur un commerce qui ne demandait qu’à fleurir, et associer son auguste patronyme à ce qui passait ici pour un représentant émérite des intérêts de la ville. Il avait depuis longtemps terminé de déchanter. Son pas rapide le porta rapidement au niveau de Patrick, sa présence s’enregistrant facilement dans son esprit, la forme unique de sa chevelure l’identifiant avec sureté.
« Nous avons à parler. Décris-moi les résultats de l’établissement, et parle-moi de ceux escomptés. »
Il voulait faire les choses rapidement et efficacement, autant que possible. Les divins étaient loin de ces terres maudites, et aucune incantation suffisamment efficace ne figurait dans son répertoire pourtant pieux et fourni. Il était seul, face à la gueule abyssale de la bête, et ne pouvait qu’attendre son exécution, et invoquer toutes les forces cachées qui sommeillaient au fond de son âme. Il sortirait victorieux de cette confrontation, et sa santé mentale n’en serait pas affectée. Cela, il se le promettait. Il se le devait, et il pouvait bien s’autoriser cette générosité. Il avait déjà beaucoup souffert, et n’était pas venu ici pour rajouter encore à cette souffrance.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 27 Jan - 0:28, édité 1 fois
Pourtant, il poussa la porte de la taverne, sachant qu’en cette heure pourtant peu tardive il ne trouverait personne d’assez fou ou généreux pour se dresser entre lui et l’homme qui gérait le sinistre établissement. Il avait aujourd’hui à lui parler des résultats de cette dernière, à le guider dans une direction pertinente, à converser avec lui des choses importantes qui devaient désigner le chemin emprunté par l’entreprise. Il doutait que le tavernier comprenne réellement tout cela. Il n’était certes pas stupide, mais il fallait tout de même y faire face avec clairvoyance et résignation : son esprit fonctionnait de manière particulièrement unique, et le déchiffrer requérait des efforts titanesques, presque en-dehors des capacités du paragoï. Ce dernier, pourtant, tirait une grande fierté de ce qu’il appelait sa vision, ou sa capacité à comprendre et à déchiffrer le monde qui l’entourait.
Le gérant du Rex restait malgré cela une énigme insondable.
Il grogna doucement, prit une grande inspiration, l’air fétide des rues populeuses de Portalia ne lui semblant presque pas une agression. Puis, il poussa les portes de l’endroit, son œil intérieur prenant rapidement la mesure de la salle. Quelques chaises rapidement abandonnées par les clients trônaient, mal arrangées, face à des tables branlantes. Il pouvait sentir l’atmosphère lourde et humide de l’endroit, et les odeurs fantomatiques qui enfumaient en refusant de mourir l’atmosphère : la bière frelatée, dont la provenance devait rester un secret. L’odeur de la viande humaine, et de la viande des repas, et celle des autres relents organiques : la transpiration, le vomi, l’urée. Tous ici n’avaient pas une conception rigoriste de l’hygiène. Quelques reliefs timides finissaient de s’échouer sur le bois humide des tables, et ça et là trainaient quelques rectangles de papier épais. Des cartes. Il grogna une fois de plus, et alla contre son réflexe, s’empêchant de prendre une grande inspiration. Au fond de l’endroit se tenait, comme une sentinelle impavide et malfaisante, l’objet de sa quête du jour.
Hypanatoi devait maintenant payer le prix de son avidité et de sa vanité. Il avait pensé mettre avec facilité la main sur un commerce qui ne demandait qu’à fleurir, et associer son auguste patronyme à ce qui passait ici pour un représentant émérite des intérêts de la ville. Il avait depuis longtemps terminé de déchanter. Son pas rapide le porta rapidement au niveau de Patrick, sa présence s’enregistrant facilement dans son esprit, la forme unique de sa chevelure l’identifiant avec sureté.
« Nous avons à parler. Décris-moi les résultats de l’établissement, et parle-moi de ceux escomptés. »
Il voulait faire les choses rapidement et efficacement, autant que possible. Les divins étaient loin de ces terres maudites, et aucune incantation suffisamment efficace ne figurait dans son répertoire pourtant pieux et fourni. Il était seul, face à la gueule abyssale de la bête, et ne pouvait qu’attendre son exécution, et invoquer toutes les forces cachées qui sommeillaient au fond de son âme. Il sortirait victorieux de cette confrontation, et sa santé mentale n’en serait pas affectée. Cela, il se le promettait. Il se le devait, et il pouvait bien s’autoriser cette générosité. Il avait déjà beaucoup souffert, et n’était pas venu ici pour rajouter encore à cette souffrance.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 27 Jan - 0:28, édité 1 fois
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Mar 29 Nov - 11:04