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Hypanatoi Konostinos
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Portalia ne cessait jamais de le surprendre, et sans doute était-ce très paradoxal : rien ici ne pouvait prétendre s’élever au-dessus de la boue déformante qui nivelait le relief des êtres qui erraient sur ces terres inutiles. Mais malgré cela, chaque jour lui apportait son lot de nouvelles épreuves. De nouvelles rencontres. Elles étaient très rarement plaisantes, et le paragoï avait grandement raffiné certains pans précis de sa maîtrise de l’art social : il était capable avec une déroutante maestria de couper court à toute conversation, de montrer avec l’esprit le plus implacable qu’il ne fallait pas l’ennuyer. Pourtant, François-Claude – une créature à la silhouette fluette et à la voix tout aussi peu impressionnante – avait décidé de l’inviter à chanter avec lui, il avait dû avouer ne pas être sûr de ce qui avait pu provoquer une telle initiative. Certes, il avait mentionné son propre amour de la poésie, de la composition et du chant. Mais il doutait fortement que son répertoire habituel soit du gout de l’individu. Plus encore, il doutait de s’être présenté sous un jour amical, qui appelait naturellement l’amitié et la convivialité. Sans doute la créature était plus passionnée qu’il ne le pensait pas son art, et voulait saisir cette opportunité de le pratiquer.

Le premier réflexe d’Hypanatoi avait été de refuser. Il n’avait rien à dire à cet homme. Les histoires qu’il pouvait lui compter n’étaient rien pour lui. Il gardait bien en mémoire certains poèmes à accompagner de sa lyre, mais là encore ne pensait pas trouver son public. Portalia n’avait pas été particulièrement réceptive à son art. Il avait pourtant tenté plusieurs fois lors de ses premières semaines de le lui faire partager, pensant naïvement que sa musique lui permettrait d’ouvrir certaines portes amicales. Cela n’avait pas été le cas. Il avait au final, et contre toute logique, accepté l’invitation du petit homme. Ce dernier faisait preuve de bonne volonté, et le paragoï ne pouvait pas décemment se refuser à se produire, pas quand l’invitation était formulée de manière à ne pas froisser son honneur. Pas quand on faisait preuve d’une curiosité aussi louable, pas lorsque la volonté était sinon bonne, au moins capable d’être regardée sans mépris.

Alors il était préparé, drapant ses épaules du lin coloré d’une toge festive, les liserés verts ou rouges devant invoquer l’esprit festif d’une représentation légère. Il avait pris dans sa main la large lyre aux vingt-deux cordes, vérifiant la solidité de l’ouvrage : il avait demandé à un artisan renommé de la cité de le construire en suivant certaines instructions très précises. Il donnait un son qui était loin des notes chantantes auxquelles sont oreille délicate était habituée, mais tout de même. Il avait répandu sur les coins de sa bouche et sur le bout de ses doigts l’huile sacrée, et avait invoqué le regard des divins protecteurs des arts. Puis, il était sorti de chez lui, se rendant au point qui avait été fixé comme rendez-vous. La nuit était fraiche et jeune encore, et son pas l’y avait rapidement porté. L’entrée du quartier festif devait être pour eux un endroit qui leur permettrait aisément de trouver une taverne disposer à les accueillir. Le cas échéant, il était prêt à se produire au Rex, la taverne que son affidé tenait en son nom.

Il préférait l’éviter. La clientèle des lieux n’était pas spécialement à son gout. Mais son camarade du soir, ayant pris l’initiative de l’inviter, pourrait sans qu’Hypanatoi ne puisse a priori trouver quelque chose à y redire décider du lieu qu’ils iraient gracier de leurs présences. Finalement, il le vit arriver, et leva dans sa direction sa main libre, l’interpellant d’une voix forte et posée :

« François-Claude ! Ici, ici. Te sens-tu paré à me faire découvrir ton art ? »

Il espérait, au fond de lui, qu’il aurait la chance de profiter de quelque chose de beau. Il savait qu’espérer était ici la preuve de son esprit irrémédiablement optimiste. Mais tout de même. Cet homme semblait habité par sa passion, et il se devait donc de lui laisser au moins le bénéfice du doute.

Sa bonté serait sa perte, de cela au moins Hypanatoi ne doutait aucunement.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 30 Mai - 7:18, édité 1 fois
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L’appel des papillons naufrageurs


Honnêtement, je ne sais pas pourquoi j’ai voulu invité cet homme et encore moins pourquoi je l’ai fait. On est totalement opposé et il faut l’avouer, qu’il me fait aussi un peu peur. Bon d’accord, j’ai peur que juste avec son pouce il puisse le faire un trou dans le crâne. Pourtant, je l’ai invité pour échanger et parler de sa musique si différente de celle de chez moi. J’ai toujours été attiré par une belle mélodie, un beau chant, des notes harmonieuses et depuis que je suis ici, j’ai soif d’apprendre et de découvrir.

J’ai pu comprendre que ma sensibilité à la musique étant d’autant plus importante depuis que que je suis à Portalia. Alors qu’avant de travailler d’arrachepied pour apprendre une chanson, je répétais durant des heures, maintenant cela est d’une simplicité. J’avoue que c’est agréable. Je me dis que c’est pour me récompenser de mon dure l’labeur dans mon monde. C’est donc vêtu d’un beau costume lavande que je me rends à une taverne. J’ai le sourire aux lèvres et je transpire l’assurance. Ma démarche ressemble à celle de John Travolta dans la fièvre du samedi soir, j’ai l’impression d’être le roi de la soirée, le roi du lieu. Après tout, les rois du monde vivent au sommet.

J’arrive à la taverne et j’entends la voix de celui qui m’a accueilli avec peu d’amabilité qui m’interpelle. Alors que je me promenais sur de moi, sur de mon talent pour venir jusqu’ici, le courage disparait peu à peu. Je m’avance vers lui d’un pas hésitant et en manquant au passage de tomber, en me prenant les pieds dans une chaise qui recule sur mon passage. Il a peu fier allure le roi pour qui je me prenais il y a encore quelques minutes.

Bonsoir Hypanatoi, merci d’avoir accepté mon invitation.

Je me mets assis à sa table et tape du pied nerveusement contre le plancher des lieux. Je me pose encore une fois la question, pourquoi je lui ai proposé de venir aujourd’hui ? Une serveuse passe et je l’interpelle pour commander à boire, je sens que je vais avoir besoin de courage pour la suite.

J’ai surtout hâte de connaitre le tiens et voir si je suis capable d’être à la hauteur de ce que tu me demandes.



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Il était intimidé. Cela était normal, mais Hypanatoi devait avouer avoir l’habitude de faire face à des gens plus calmes, ou qui au moins tentaient de camoufler leur peur. Les tentatives étaient souvent maladroites, mais là n’était pas la question. Un mince sourire déforma un instant les traits tirés de sa bouche, avant de disparaitre : il était amusant de voir que c’était quand il se séparait de ses attributs guerriers, quand il se déplaçait avec pour une fois l’idée de n’exercer sur son environnement ni sa colère ni sa violence qu’il terrifiait son compagnon du moment. Il lui faudrait donc, s’il voulait profiter d’une soirée plaisante, rassurait l’homme qui lui faisait face. Ce dernier avait surmonté sa peur pour l’inviter. Ce n’était certes pas là un exploit digne des plus nobles héros, mais c’était malgré tout la preuve qu’il existait en lui quelque chose d’appréciable. Encore fallait-il clairement en identifier les limites. Commandant à sa suite un pichet de vin à la serveuse interpellée, il reporta après coup son attention sur l’homme.

« Je comprends que te le dire ne suffira pas à apaiser tes craintes, mais j’espère que cela permettra au moins de les adoucir. Tu n’as rien à craindre de moi. Tu m’as invité pour célébrer les arts, et cela place cette soirée sous le signe de la concorde. Je comprends que je sois pour vous, fit-il en désignant d’un geste large la salle, quelqu’un de difficile. Mais tu ne m’as jamais offensé, et plus que cela tu as fait preuve à mon endroit d’une bienveillance à laquelle je ne m’attendais pas. Dans mon monde, je t’aurais placé sous ma protection pour cela. Ici, je ne suis pas certain qu’elle soit la meilleure chose à t’accorder. »

Il reste après cela quelques secondes silencieux. Comme toujours, il entrecoupait ses discours de pauses, devant autant marquer l’importance de ce qu’il venait de dire que de faciliter une transition vers un autre sujet.

« Parle-moi de toi. Tu t’es rapidement illustré comme artiste, et je comprends que la musique tient dans ta vie une place prépondérante. Qu’est-ce qui t’as poussé vers cela ? »

La tentative de le calmer n’était pas particulièrement subtile, mais elle n’avait pas besoin de l’être. Il espérait qu’une conversation détendue serait propice à lui faire retrouver ses esprits, et à démontrer qu’il n’avait rien à craindre d’Hypanatoi. Certes, il n’avait que peu de respect pour son caractère : il était mou et timoré, comme nombre des gens qu’il avait croisé depuis qu’il s’était réincarné ici. Mais il fallait faire la différence entre l’individu et ce dont il était porteur. Peut-être ces élans coupables cachaient-ils un pan de sa personnalité qui se sublimait dans l’exercice de son art. Peut-être même s’en nourrissait-il. Quoi qu’il en soit, cela faisait bien trop longtemps que le paragoï n’avait pas eu l’occasion de simplement profiter de musique. Cela lui manquait. Beaucoup trop de choses lui manquaient.
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L’appel des papillons naufrageurs


Il ne faut pas longtemps après que je me sois installé pour que l’homme en face de moi, cherche à me rassurer. Cela doit être marqué sur mon front que j’ai la trouille. Je déglutis et me racle la gorge, alors que je l’écoute. Je ne comprends pas vraiment tous ce qu’il dit, j’avoue avoir du mal à me concentrer sur ses paroles. Son bras fait la taille de ma cuisse bordel ! Je me contente d’hocher bêtement la tête pour lui signifier que je l’écoute.

Il finit même par me dire, que chez lui, j’aurais été placé sous sa protection, même si je ne comprends pas bien pourquoi vu son comportement lors de notre rencontre. La serveuse vient deposer notre commande et je la remercie d’un mouvement de tête, avant de prendre la parole.

Hm.. et bien, je pense que je dois dire merci…c’est un honneur…

Je regarde ma bière et je m’en saisi pour en boire la moitié, alors qu’Hypanatoi me demande de parler de moi et de ma place d’artiste. J’ai les yeux qui brille et pose immédiatement mon verre, alors qu’il m’a demandé ce qui m’a poussé vers cette voie. Je sens mon cœur s’emballer, la musique, mon premier amour, le seul, l’unique.

Ma mère était une grande mélomane et j’ai baigné dedans tout petit. Je fredonnais des airs avant de savoir parler, et je bougeais en rythme avant de savoir marcher.

Je regarde dans le vide, mais avec une passion dans ma voix qui vibre.

Le regard des gens sur moi, mes pas qui foulent le plancher. Le rideau se lève et c’est mon moment. Je pouvais mourir sur scène, devant les projecteurs.




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L’homme avait des allures de petit oiseau. Ses membres grêles, et la manière qu’avait sa voix de s’envoler lorsqu’il manifestait son enthousiasme lui donnait un air d’oiseau chanteur, et la comparaison, au vu de son métier, n’était pas particulièrement ardue à soutenir. Il lui expliqua avoir hérité sa passion de sa génitrice, elle-même amatrice de musique, et Hypanatoi ne put retenir un mouvement approbateur du menton. Il était bon et très juste de suivre la voie de ses parents, et ainsi de les honorer, a fortiori quand ces derniers indiquaient un chemin prestigieux et noble comme la poursuite des arts. Son vis-à-vis semblait l’avoir compris, et parla de cette infusion arcane qui avait été faite en lui : la musique avait été son héritage, reçue en partage généreux, et avait rapidement remplacé le sang qui coulait dans ses veines.

Il était musicien, Hypanatoi le comprenait, non parce qu’il existait une raison qui justifiait cela. Il l’était, comme une pierre était une roche, comme une vague était un mouvement.

Son regard s’échoua quelques instants, et il continua. Il avait fait fructifier le partage reçu de sa mère, et s’était appropriée sa passion. Il professa son amour du spectacle, et l’envie puissante qui le saisissait à chaque fois qu’il voulait monter sur scène. Cela aussi, Hypanatoi pouvait le comprendre. Les arts doux n’étaient pas sa passion première, parce qu’ils n’étaient pas sa fonction première. Il pratiquait la poésie et la sculpture parce que ses dons s’y prêtaient : parler était aisé pour lui, et ses mains étaient agiles. Il restait, certes, un combattant, et son art se nourrissait de cela avant le reste. Mais il comprenait. Il comprenait, parce qu’il estimait que la violence qu’il exerçait était elle aussi un art, qu’elle réclamait pour être belle le soutien d’une philosophie et d’une discipline constante. Il laissa un moment de silence flotter, autant pour ne pas briser l’enchantement qui semblait posséder l’esprit de son camarade de ce soir que pour s’assurer que ce dernier en ait terminé. Cela semblait être le cas, et il n’y avait de toute façon que peu de chose à ajouter : déclarer vouloir mourir dans l’exercice de sa fonction était amplement suffisant pour exprimer ce qui nécessitait de l’être.

Le paragoï hésita encore un instant, ne sachant pas que dire de plus après cela. Peut-être, comme beaucoup de portaliens, les déclarations de son interlocuteur étaient-elles légères. Il en doutait. Peut-être, et en vérité sans doute, serait-il difficile d’apprécier la musique qu’il produirait. Hypanatoi avait parfois écouté les chants qu’appréciaient la population de l’endroit, et il n’avait que très rarement été laissé appréciateur. Peu importait. Il avait voulu inviter l’homme non pas parce qu’il était convaincu de son talent, mais parce qu’il avait pressenti sa passion. C’était de cela dont il avait besoin. C’était de cela dont il voulait se nourrir.

« J’espère que ce souhait te sera accordé, répondit-il finalement. »

Il hésita. Il avait envie de chanter, à son tour. De partager les rythmes de son peuple. L’instrument lourd qu’il avait posé à son côté ne laissait cependant aucun doute sur ses intentions finales, et il suffisait pour accompagner la poésie chantée d’un rythme de percussion du pied et des notes produites par ses doigts. Cela, en plus, encouragerait peut-être son ami à le faire à son tour. Certes, le répertoire du paragoï contenait principalement des odes guerrières qui racontaient des évènements brutaux, mais il disposait bien également de quelques chansons plus douces et accommodantes. L’une d’entre elles, en particulier, lui revint à l’esprit. Il n’était pas certain que la magie de ce monde – qui traduisait dans la langue barbare de l’endroit ses paroles ou les modifiaient au sortir de sa bouche – retranscrirait avec précision le texte, mais ce n’était pas somme toute important. L’esprit serait respecté, et il n’avait avec celle-ci par réellement besoin d’un auditoire capable pour l’apprécier de connaitre la culture de son pays.

« Je voulais entendre la musique de ton monde, jouée, par un musicien de métier. Avant cela, laisse-moi te jouer un morceau du mien. Cela fait longtemps cependant que je n’ai pas joué ou chanté. Sois indulgent. »

Il recula un peu sa chaise, et amena son instrument à son côté, avant de poser ses doigts dessus. On le lui disait souvent : il n’avait pas des mains de musiciens. Ses doigts étaient épais et parcourus de cicatrices, ses ongles épais à force de devoir repousser. Mais même lui savait apprécier ces moments entre les moments, ces interludes de tranquillité et de bonheur simple. Frappant du plat de la main et du pied contre sa kytheis, il laissa son autre main en tirer un rythme rapide, et laissa sa voix s’échapper de sa gorge, grave et rauque, mais sans les accents sévères et austères qui la coloraient d’habitude :

« Laissez vos docteurs et vos prédicateurs trembler de peur
Quand vient l’heure de guérir le goitre, la gratte et la goutte
Avec leurs potions, leurs sérums et toutes leurs vapeurs
Ils ne savent pas ce qu’il leur en coute !

Qui peut me donner le nom d’un tonique contre le pathétique
Qui soigne la colique, le foie et l’estomac,
Facile à deviner, si tu bois au verre le plus académique
Le liquide qui des ignares fait cesser le coma !

Garde donc confiance dans le vin, jamais bu en vain,
Qui noie tes chagrins et soigne tous tes grains,
Oh quel grand ennui, de jour à la nuit, du mortel au divin
Même si ce n’est qu’un brin, rien ne redonne comme le vin de l’entrain !

Aucun liquide cosmétique pour amants athlétiques,
Ou pour corps pathétiques ne donne autant de couleurs
Et par la douceur des jardins des fleurs dressées comme des piques
Donne jusqu’aux malheureux un tel parfum de bonheur
Et ce liquide si rare si tu l’offre en partage
Fera naître en toi la plus douce des rages, et l’appétit de vie
D’un poisson qui nage, comme par le miracle d’un mage
Si fort que tu toucheras les nuages et toutes tes envies !

Garde donc confiance dans le vin, jamais bu en vain,
Qui noie tes chagrins et soigne tous tes grains,
Oh quel grand ennui, de jour à la nuit, du mortel au divin
Même si ce n’est qu’un brin, rien ne redonne comme le vin de l’entrain !

Encore enfant au visage vermeil, ma nourrice avec des yeux qui s’émerveillent
Me remplissait la bouche, me gardant dans ma couche
Quand une goutte de sa bouteille, produit des merveilles
Tombant comme une mouche, gobée sans que j’y touche
Me fit bondir à bas et sauter hors de ses bras
Au sol je braillais et hurlais et pleurais
Jusqu’à ce que père et mère furent appelés au branle-bas
L’on crut que je mourrais, on me redonna de la purée
Jusqu’à ce que je crache la nourriture et mes premiers mots :
« Encore et encore, car le vin seul, saura soigner tous mes maux ! »
Et quelle éloquence, dans cette courte séquence,
Une sagesse immense et des paroles de beaucoup d’importance !

Garde donc confiance dans le vin, jamais bu en vain,
Qui noie tes chagrins et soigne tous tes grains,
Oh quel grand ennui, de jour à la nuit, du mortel au divin
Même si ce n’est qu’un brin, rien ne redonne comme le vin de l’entrain !

De mes jeunes agressions jusqu’aux temps de dépression,
De l’enfance l’impression reste dans mon esprit
Alors qu’à l’académie, du savoir je ne gardais aucune notion
Jusqu’à ce que sur ma langue le vin me permette d’ingérer le prix
Et alors que je vieillis par des temps souvent maudits
Du liquide des dieux le temps rend tout béni
Loin de moi l’ambroisie, le miel et le lait dont on dit
Le bien et l’idée pardi, en restant dans le déni
Du sang de la terre et du don du ciel
Dans mes veines rouges une seule décoction
Eloigne de moi les années et le fiel,
Et quand viendra la mort, je le veux comme onction !

Garde donc confiance dans le vin, jamais bu en vain,
Qui noie tes chagrins et soigne tous tes grains,
Oh quel grand ennui, de jour à la nuit, du mortel au divin
Même si ce n’est qu’un brin, rien ne redonne comme le vin de l’entrain !

Je te le demande une fois encore !
Qu’est-ce qui rend la vue aux aveugles,
Fait danser les infirmes et se lever les morts,
Qui fait philosopher l’idiot et taire le fou qui beugle,
Plus fort qu’un volcan, qui fait se lever tout un camp
Facile à connaître, si seulement tu voulais bien
Porter à tes lèvres quelques gouttes en attaquant
Jusqu’à ton méridien, qui demande de l’entretien,
Juste un peu de vin.

Garde donc confiance dans le vin, jamais bu en vain,
Qui noie tes chagrins et soigne tous tes grains,
Oh quel grand ennui, de jour à la nuit, du mortel au divin
Même si ce n’est qu’un brin, rien ne redonne comme le vin de l’entrain ! »

Reposant son instrument, il se rendit compte qu’il s’était sans doute, au fur et à mesure de son chant laissé gagné par l’entrain de la musique. Se refusant à tout commentaire, il tenta d’ignorer les réactions des gens qui lui avaient servi d’assistance improvisée, et, avec un sourire discret, fit signe de la main à son compagnon de jeu. C’était à lui.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Dim 22 Jan - 4:58, édité 1 fois
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L’appel des papillons naufrageurs


Mes mots semblent lui parler et le toucher. Il me regarde d’un air différent, j’ai l’impression qu’il me voit moins comme un idiot, ou alors c’est simplement une impression. En tout cas, je me détends un petit peu, même si cela ne m’empêche pas de prendre ma bière en main pour boire ce qu’il reste. Ce n’est pas bon de boire aussi rapidement, je le sais.

En tout cas, l’homme avec qui je passe un moment, me fait par de son souhait de me faire écouter la musique de chez lui. Ce qui me ravie. Je le regarde avec un large sourire et les yeux brillant.

J’ai hâte d’entendre ça ! Et j’espère pouvoir jouer de ton instrument, si tu me le permets plus tard évidement.

J’étais excité et impatient, comme un enfant le jour de noël. Je me recule donc pour lui laisser la place dont il a besoin pour s’installer. L’homme commença les premières et sa voix grave raisonna dans l’habitacle. Les conversations s’arrêtent autour de nous, pour écouter ce chant inconnu et cet air plein de symbolique. Je pouvais le ressentir, que ce n’est pas une chanson pour divertir, mais beaucoup plus profonde et avec un sens recherché.

Je tape en rythme de mon pied sur le sol et mes mains sur mes cuisses. La musique coule dans mes veines et je n’ai aucun mal à intégrer le refrain après l’avoir entendu une fois et le rythme de la chanson. Je viens même à chanter avec lui, en écho. Je laisse évidement sa voix dominer le chant, je viens simplement en supplément, rajoutant un relief. Mes yeux se ferment et je me laisse porté, jusqu’à la fin de la mélodie et de la chanson.

Quand les dernières notes se font entendre, j’ouvre les yeux et le regarde avec un sourire large. J’en oublie ma peur, car le plus important pour moi c’est la musique avant tous.

Désolé je me suis immiscé dans ton chant mais…il m’a transpercé ! Je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir y prendre part.

J’avais sans doute l’air un peu simple, mais j’étais sincère. Je le suis toujours quand je parle de musique. Je me lève donc pour lui partager aussi une chanson de mon monde.

Alors la musique chez moi est très varié. Il y a en pour parler d’amour, de sentiment, de souffrance, mais aussi pour faire rire ou simplement pour s’amuser.

Je me positionne donc et j’ouvre la bouche, me laissant guider par mon envie du moment, par ce qu’il me passe par la tête.



Alors le dé définis la chanson que François-Claude partage avec Hypanatoi. Laissons faire le hasard…merci aux participants pour les propositions <3


1-5 - choix de moi
Spoiler :


6-10 - choix de Polenchat
Spoiler :


11-15 - choix de Morrigan
Spoiler :


16-20 - choix d'Alek
Spoiler :


Dernière édition par François-Claude le Lun 29 Mai - 14:51, édité 1 fois

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Il appréciait le commentaire. Il restait dans le domaine de l’art, et plus particulièrement de la musique, un amateur. Un amateur éclairé sans doute, mais un amateur tout de même. Se voir ainsi reconnu par un homme qui avait consacré à la musique était appréciable. Certes, il n’était pas sûr de sa valeur : dans ce domaine comme dans tant d’autres, il semblait souvent que ce que les Portaliens considéraient comme excellent était selon les standards de son monde à peine digne d’un néophyte juvénile. Mais ce soir, le paragoï se voulait conciliant. Il n’était pas là pour donner à son visage l’apparence sévère des divins de la justice et du pouvoir, mais pour simplement apprécier quelque chose qui lui manquait depuis trop longtemps : une occasion de partager en public les choses douces de l’art, de se détendre et de jouer un peu de musique. Quand son vis-à-vis lui demanda s’il pourrait utiliser son instrument, Hypanatoi opina d’un mouvement simple du chef. Cela ne lui posait aucun problème, et il imaginait qu’il ne serait pas dur à prendre en main. Sur son monde, chaque pays possédait ses propres variations d’instrument à corde. Il ne doutait aucunement qu’il en allait de même sur les autres mondes. Après tout, il suffisait de voir un enfant jouer avec un fil pour avoir l’idée d’en faire un instrument de musique.

Son comparse du soir, visiblement enthousiasmé par le chant du paragoï, se mit à son tour à chanter. Il déclamait sur un rythme rapide les vertus sexuelles d’une certaine Daniela, visiblement une courtisane très prisée de son monde, au sommet de son art. Le texte était quelque peu vulgaire pour les gouts raffinés d’Hypanatoi, mais il restait avant tout un soldat, habitué aux rigueurs des campagnes et des expéditions, et au parler franc et souvent ordurier de la piétaille. Il hocha la tête en rythme, tapotant sur le bois de la table d’un doigt appréciatif, imaginant avec un sourire entendu les positions acrobatiques requises par les exercices décris dans le texte. Là encore, il était au fait de ces usages : les prêtresses des divins de l’amour érotique étaient savantes et éduquées, sans doute aisément les égales de cette Daniela. Lui-même n’avait simplement pas souvent eu recours à leurs services, et jamais à plus d’un ou d’une à la fois. Le sexe, et a fortiori les relations romantiques, n’étaient tout simplement pas pour lui des choses essentiels. Son existence était déjà entièrement remplie, et consacrée à d’autres choses.

Les gens, également, s’ils avaient respecté son nom avant son emprisonnement, n’avaient que rarement jugé utile de se rapprocher de lui. L’un d’entre elle, une fois, l’avait fait.

Il chassa loin de lui ces pensées parasites, et se fendit d’un applaudissement discret mais sincère, quand les dernières notes de la musique eurent fini de résonner. C’était là une composition légère, à même de dérider les visages et d’amuser les gens lors des soirs comme celui-ci. Elle était bien choisie, et il l’imaginait, bien exécutée. L’homme, bien que doté d’une voix un peu nasillarde à son gout, possédait au moins une maîtrise technique de son art tout à fait louable, et sans doute bien supérieure à la sienne.

« Un chant audacieux, mais plaisant, François-Claude. Et il est bon de te voir déployer tes ailes : tu te transformes quand tu chantes. »

De petite créature renfrognée et craintive, qui lui faisait penser à un lapin qu’on aurait tiré par les oreilles de son terrier, il s’était métamorphosé en chanteur possédé par les muses. La métamorphose était impressionnante, et, il l’espérait, définitive.

« Que dis-tu, avant de continuer, de boire un peu et de me parler de toi ? »

Lui servant un peu de vin commandé plus tôt, il refit pour lui-même le geste, avant de poser le pichet et de faire tourner dans son gobelet le liquide. Sa surface était épaisse, et son odeur passable. Il n’avait pas la chance d’humer en ce moment un grand cru, mais ne s’était pas attendu à autre chose. Tirer de ces terres un vin correct semblait être particulièrement ardu, et les quelques spécimens à même de satisfaire son palais exigeant étaient aussi rares qu’onéreux.

« J’aurai, plus tard, une proposition avantageuse à te faire. Mais plus tard. Pour l’heure, as-tu réussi à t’adapter à ce monde nouveau ? Je comprends qu’il doit être différent du tiens. »

C’était une des rares choses qu’il appréciait de Portalia : la possibilité d’entrevoir, au travers de ses écrits (encore fallait-il qu’on les lui lise ou qu’ils tombent sur certains d’entre traduits en braille, ce langage qu’Harmonie lui avait enseigné) ou des récits de ses gens des mondes nouveaux et inconnus. Hypanatoi avait toujours aimé voyager, et découvrir de nouveaux horizons. Il l’aimait toujours, et savait qu’il aurait trouvé les montagnes déchirées de ce monde et ses forêts épaisses appréciables, si d’autres éléments n’étaient venus gâcher son appréciation. L’idée même qu’il existe d’autres univers différents du sien ouvraient pour le futur des possibilités glorieuses. Glorieuses et fantastiques. Prenant une large gorgée du breuvage, il le trouva corsé et légèrement âpre. Il ferait l’affaire.
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L’appel des papillons naufrageurs


L’avantage que j’ai avec cette chanson, dans un endroit comme celui-ci, c’est que cela si prête bien. La majorité des personnes présentes sont des hommes avec un certain degré d’alcool déjà et les chansons graveleuses plaisent à ce genre de public. Ce n’est pas mon répertoire principal, mais je sais faire preuve de diversité, même si, j’ai ma préférence à moi. Je le sais, on ne me croit pas fidèle à ce qu’elle est. Pourtant, je reconnais la beauté dans chaque musique.

En tout cas, quand j’ai fini ma prestation, j’ai le droit à quelques applaudissements d’hommes ivres. C’est mieux que rien comme spectateur après tout. Il y en a un qui gueule.

Petit ! Faudra que tu me dises on je peux la trouver Daniela !

Je préfère l’ignorer, pour m’installer à nouveau avec Hypanatoi, qui semble content de mon chant et me fait même un compliment pour la peine. Je suis surpris, mais surtout ravis. On me dit souvent, que je suis différent quand je chante ou danse. Malgré qu’il soit aveugle, il a pu le remarquer. Cela veut dire que ma voix a pu le toucher. C’est une victoire pour moi.

Je suis ravi que cela t’es plu.

Il m’invite à boire avec lui et de parler de moi. En vrai, il faut être honnête, j’aime parler de ma personne. Evoquer mes prouesses, mes nombreux talents, ma vie, surtout auprès de belles femmes. Pourtant, la demande d’Hypanatoi, me laisse un peu dans l’indécision. Moi qui suis toujours très bavard, je me retrouve à ne pas savoir quoi dire pour intéresser mon interlocuteur. Je regarde le liquide rouge dans mon verre, comme si j’allais obtenir ma réponse.

Que veux tu savoir de moi exactement ? J’y répondrais avec autant de précision que possible.

Je bois une gorgée, alors qu’il titille ma curiosité, en me disant qu’il aurait une proposition à me faire. Je le regarde en fronçant les sourcils. Si j’avais assez de courage, j’aurais pu lui demander de m’en dire plus maintenant, mais je n’en ai pas, du moins face à lui. Je prends donc mon mal en patience, alors qu’il me demande si je me suis facilement adapté au monde de Portalia. J’hoche la tête vigoureusement.

Il est claire que mon monde était beaucoup plus facile sur plusieurs points. Rien que pour me faire à manger, je mettais dans le micro-onde et hop ! C’était près. Je suis toujours perturbé quand je vois se balader des hommes ou des femmes mis animaux. Je turais aussi pour pouvoir juste naviguer sur internet…

Je repense à mon monde qui me manque, avec ses nombreuses facilités et technologie. Je peux me douter que mon interlocuteur ne comprend pas du tout de quoi je parle, mais ce n’est pas important en somme. Je soupire et regarde autour de moi, avec un sourire léger.

Par contre, il est plus facile pour moi de partager ma passion et mon talent.




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L’homme lui parla. Difficilement, mais il lui parla, ce qui était une bonne chose. Il avait cru que la transformation allait perdurer, au moins un peu, dans le temps. Que François-Claude n’allait immédiatement se transformer en la petite créature aux épaules rapprochées et à la tête lourde qu’il avait rencontré sur la place des portails. Ce ne fut certes pas le cas, et il perdura en lui un peu de ce courage qu’il semblait avoir acquis pendant qu’il chantait. Mais vu la vitesse de sa dissipation, le paragoï ne doutait nullement que ce dernier aurait tôt fait de disparaitre totalement, et qu’il aurait de nouveau face à lui l’irritant personnage. Il fallait donc à la fois en profiter et à la fois faire en sorte que ce dernier ne parvienne jamais à totalement s’extraire des tripes retournées de son interlocuteur. Ce dernier lui parla de ce qu’il lui manquait. Du micro-onde, qui était un outil qui servait apparemment à préparer rapidement les repas. De l’embarcation ou de l’animal marin qu’il appelait internet, et sur lequel il s’était plu à naviguer. Hypanatoi ne l’aurait pas pensé marin : son ton n’était pas halé, et ses mains n’avaient pas dû tenir beaucoup de cordages. Mais il savait que certaines civilisations possédaient des moyens de locomotion utilisant les forces naturelles ou magiques du monde pour remplacer les voiles et les rames. L’idée était intéressante, et même fascinante. Il aurait aimé l’interroger encore, mais cela aurait été indélicat, et il craignait encore une fois de l’apeurer plus avant.

Il se contenta donc de hocher la tête quand ce dernier lui parla de la facilité qu’il avait ici à partager sa passion et son talent. Il avait au début espéré piquer sa curiosité en lui parlant de ce qu’il avait à lui proposer : il aurait été avantageux pour Hypanatoi que le jeune barde qu’il avait en face de lui réclame quelques éclaircissements. Ce ne fut pas le cas, et il craignait de savoir pourquoi. Le pauvre garçon était bien trop doux, et il se demandait comme il avait bien pu trouver initialement le courage nécessaire pour monter sur scène. Peut-être était-ce à ce point naturel pour lui, à tel point que l’espèce de dédoublement de personnalité auquel il assistait imprégnait toutes ses actions, divisant son existence en deux parties : celle que l’on admirait lorsqu’il se produisait, et celle que l’on refusait pudiquement de reconnaître lorsque ce n’était plus le cas.

Il marqua une pause. Il aurait pu lui dire que c’était alors une très bonne chose qu’il puisse s’adonner plus facilement à son art : cela évitait que la moitié la plus déplaisante de son être ne se manifeste trop souvent. Et avec un peu de chance, elle irait en s’atrophiant le libérant des chaînes de la banalité. Il en doutait, cependant. Ce qui viendrait l’aider, ce serait l’acclimatation à Portalia. Il ne voulait pas se faire insultant, mais le paragoï était fermement convaincu que François-Claude s’intégrerait parfaitement ici, une fois passé la période initiale de dépaysement.

« Je veux apprendre ce que tu voudras bien me révéler. Je sais que mes manières paraissent souvent rudes aux gens éloignés du monde des armes. Mais ce n’est pas un interrogatoire, fit-il en tentant un sourire rassurant. Livre ce qui te plaira. Demande ce que tu voudras. En attendant, j’ai une autre chanson à te proposer. Celle-ci parle de mon pays, et tout le monde chez moi la connait. »

Il recula de nouveau sa chaise, et replaça sa lyre en bonne position, entre ses jambes. L’instrument, haut et pesant, atteignait aisément le centre de son torse. Il prit une grande inspiration, et s’éclaira la gorge, avant de commencer :

« Avec la Mer Verte qui seule reste ouverte,
Et de verts reflets pour verdir ses pertes,
Et des pentes sans vert que le soleil lèche
Et qui à jamais montent vers lui comme des flèches,
Avec l’infini noueux du bois des oliviers,
Et un vent si sec qu’en le voyant vous voudriez dévier,
Du pays aux collines qui est le mien.

Avec des bâtons de berger pour seuls sceptres,
Et des autels dans le creux des routes qui glorifient les maîtres,
Ou des gens bronzés s’abreuvent de rayons
Avec le soleil cuisant comme unique haillon,
Et des pierres noires comme seules maisons,
Et le vent fidèle qui se fait une raison,
Du pays aux collines qui est le mien.

Avec la mer en bas qui arrache les falaises
Avec la mer en colère qui hurle comme la plus rouge braise,
Avec la mer qui donne et qui prend de concert,
Avec la mer avide qui dévore les offrandes qu’on lui sert,
Avec le vent qui seul sait comment la caresser,
Avec le vent qui brûle et qui refuse de cesser,
Pour le pays aux collines qui est le mien.

Avec les vallons du nord qui ne sont pas les siens,
Avec Klistafina la Vaillante quand elle revient,
Quand les fils de la rive nous retournent du large,
Quand le sol se fend comme le bois d’une barge,
Quand le vent nous soulève quand le vent nous emporte,
Quand le vent nous ramène quand le vent nous porte,
Vers le pays aux collines qui est le mien. »

Il reposa son instrument. Il n’écouta pas les réactions des gens, et se força à rester maître de ses émotions. Composé. Il avait le mal du pays, et cela n’était pas nouveau. A ces contrées humides et brumeuses, il préférait de loin son domaine. Son peuple. Son pays. Malgré cela, il devait rester digne. Il se retourna de nouveau vers son compagnon du soir, et ramena vers la table sa chaise. Puis, il reprit la parole sur un ton apaisé :

« A toi. »

Il lui désigna également son instrument d’un geste. Il ne savait pas si François-Claude comptait l’utiliser maintenant, mais il avait malgré tout émis le souhait de pouvoir le manier.
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L’appel des papillons naufrageurs


Nous reprenons le cours de la conversation avec Hypanatoi et il m’informe qu’il veut savoir tout ce que j’accepterais de lui dire. Je ne suis pas pudique sur mon monde, mais je n’ai pas envi étrangement d’en parler. J’ai envi de partager la musique, ma passion et rien d’autre pour le moment, parce que c’est ce qu’il me réconforte. J’hoche la tête après ses mots, alors qu’il m’informe qu’il a d’abord une autre chanson à partager avec moi. J’ai les yeux qui pétillent, comme un enfant qui attends une glace.

J’écoute la mélodie et les mots de l’aventurier en face de moi. Il n’a pas une voix mélodieuse, mais je devine sans aucun doute l’émotion et la véracité de ses mots, « celle-ci parle de mon pays et tout le monde chez moi la connait ». Je bas la mesure sur mes cuisses de la mélodie et le laisse chanté seul cette fois. Je ne voulais pas perturber ce moment qui semble être fort en émotion, même si cela ne ce voit pas sur son visage, mais je le ressens dans sa voix. Son monde lui manque et cela me fait me poser la question. Le mien ? Me manque-t-il ?

Cette question reste en suspens, alors qu’il termine sa chanson. Je garde le silence et me contente de m’incliner pour le remercier de partager avec moi cette chanson. Il n’y a pas besoin de parler parfois pour dire ce que l’on ressent. Il m’invite donc à chanter à mon tour et me montre même son instrument. Je ne peux pas dissimuler ma joie.

Merci…

Je prends avec précaution son instrument et commence à gratter les cordes. Il ne me faut que quelques secondes pour le prendre en main et faire résonner une mélodie joyeuse, voulant remettre de l’entrain dans cette taverne.

Ah qu'elles sont jolies les filles de mon pays…Lai lai lai lai lai lai, lai lai lai lai…

Je me lève, pris moi-même par mon entrain. Je joue et chante tout en montant sur une table et incite les gens autour de moi à me suivre dans le refrain qui est assez simple. Il y a même deux belles demoiselles qui apparaissent autour de moi, comme par magie dans des tenues scintillante. Elles se déhanchent et tournent autour de la table sur laquelle je me trouve, jusqu’à la fin de la chanson.

Je joue les dernières notes et j’ai le droit à des applaudissements. Je me sens bien, je me sens à ma place. C’est triste, mais mon monde ne me manque pas. Je le sais à ce moment-là. Les filles envoient un baiser avant de disparaitre aussi vite qu’elles sont apparues. Je descends de mon pied destale et je rejoins mon « ami » du moment pour lui rendre son bien.





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Il écouta les paroles de son chant. Il était normal, effectivement, de vanter la beauté des femmes de son pays, et c’était en vérité une compétition aussi immémoriale qu’immortelle, qui avait causé autant de rivalités irrémédiables que fait naître d’amitiés indestructibles. Il n’était pas certain du fonctionnement des rituels nuptiaux du monde du brave barde, en revanche ; sans doute ressemblaient-ils à ceux de Portalia. Ces pratiques lui semblaient souvent légères, mais il devait tout de même avouer que l’idée de pouvoir se marier librement n’était pas en soi quelque chose de déplaisant. C’était le cas des paysans de son monde, qui n’étaient pas contraints par la nécessité et le devoir comme lui pouvait l’être. Sans doute les similarités s’arrêtaient-elles là, en revanche. Il se laissa emporter par la fin de la chanson, s’autorisant à tapoter du doigt sur la table. Son interlocuteur, enfin, semblait heureux. Il s’était un peu départi de ce côté timoré, qui n’avait jusque-là qu’été masqué par son enthousiasme quand venait le temps de chanter.

Enfin, il s’adonnait et se donnait pleinement à son art, et, chose curieuse, Hypanatoi sentit son essence réagir. L’homme, dans son extase, semblait avoir fait réagir le potentiel magique qui imprégnait son corps. La puissance des dieux quatre fois maudits de Portalia s’activa, coulant hors de lui pour convoquer deux apparitions curieuses. Féminines, et tangibles, et pourtant des illusions. Quelque chose de temporaire. Elles l’accompagnèrent dans ses chants et son mouvement, et cela dura le temps qu’il termine son chant. Quand il revint vers lui, s’assit en face de lui et lui rendit son instrument, l’enchantement se dissipa, et le duo également. Hypanatoi réceptionna précautionneusement son instrument : l’homme à qui il l’avait prêté été incontestablement habile. Bien plus que lui, et il était plaisant de le voir. Il le reposa à son côté, doucement, avant de reprendre la parole :

« Tu viens de manifester tes dons. L’essence divine qui parasite ton être est responsable de la venue et de la disparition de ces deux créatures. »

Il aurait et, en temps normal, à lui parler de sa responsabilité. Du fait qu’il était placé au-dessus des masses amorphes des gens de cette ville, et qu’il devait prendre part aux efforts communs. Il ne le fit pas : cela n’aurait sans doute pas été un effort fructueux, et il n’estimait plus être lié par le devoir à Portalia. La cité avait failli, de la plus impardonnable manière, et leur relation s’en trouvait à jamais métamorphosée. Hypanatoi n’avait plus à se soucier de son sort. Plus comme quelque chose qu’il devait préserver. A la place, il se contenta de reprendre, sur un ton égal mais dans lequel il voulut continuer d’injecter un peu de chaleur :

« Tu apprendras, en temps voulu, à la manier. J’ai une dernière chanson, si tu le veux. »

Il n’attendit pas sa réponse. Il la connaissait, et savait aussi que l’homme qu’il avait en face de lui, insouciant et simple, ne résonnait qu’avec les textes les plus amusants. Il voulait des choses légères, parce que sa vie légère demandait qu’on évite de trop la lester, de peur de la chute. Convoquant dans ses souvenirs des chants qu’il avait régulièrement entendu dans les soirées légères partagées avec ses soldats, il finit par en trouver un qu’il espéra convaincre autant l’auditoire que son compagnon de soirée. Prenant son inspiration, il fit chanter son instrument, convoquant des notes rapides et un rythme enjoué, avant d’y joindre sa voix :

« Au marché gaillard de Sbriva,
A propos de bottes d’oignons,
Quelques marchandes en divas,
Se crêpaient un jour le chignon.
Quand soudain la cavalcade
De barbares mal inspirés
Vinrent en guise de bravade
Profiter de l’échauffourée.

Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C'est un usage bien établi,
Dès qu’un corrompu fait tête de grogne
Tout l'monde se réconcilie.
Ces furies, perdant toute mesure,
Se ruèrent sur les guignols,
Et donnèrent, je vous l'assure,
Un spectacle assez croquignole.

En voyant ces rats déconfits
Être à deux doigts de succomber,
Je hurlais qu’ils soient dégauchis
Sous la forme de macchabés.
Du grand balcon où je réside,
J'excitais les farouches bras
Des mégères barbaricides,
En criant : "Hip, hip, hip, hourra !"

Frénétique l'une d'elles attache
Le vieux maître de leur cavalerie,
Et lui fait crier : "Gloire aux divins !
Gloire à l’Empire et à sa paysannerie !"
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d'un de ces lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un étau.

La plus grasse de ces femelles,
Ouvrant son corsage dilaté,
Matraque à grands coups de mamelles
Ceux qui passent à sa portée.
Ils tombent, tombent, tombent, tombent,
Et, selon les avis compétents,
Il paraît que cette hécatombe
Fut la plus belle de tous les temps.

Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur comptant de gnons,
Ces furies, comme outrage ultime,
En retournant à leurs oignons,
Ces furies, à peine si j'ose
Le dire, tellement c'est bas,
Leur auraient même coupé les choses:
Par bonheur ils n'en avaient pas !
Leur auraient même coupé les choses :
Par bonheur ils n'en avaient pas ! »

S’autorisant à ces derniers vers un léger souffle du nez – ses narines se dilatant légèrement pour marquer son amusement – le paragoï reposa sa lyre. Cette soirée avait été profitable, et il était heureux d’avoir pu chanter de nouveau, et repenser aux souvenirs nostalgiques de chez lui. Sa terre était une part de lui, et cette part était absente : un pan gigantesque de son flanc lui avait été ôté, et il fallait vivre avec cette sensation permanente du manque. C’était une chasse longue, sans proie pour récompenser l’effort. Un printemps qui refusait au dégel de laisser refleurir les roses. Un jour sans pain. Quelque chose, tout simplement, de terrible et d’inconsolable. Mais malgré cela, il était heureux de se frotter de nouveau aux reflets qu’il pouvait convoquer, et de se rappeler de ce qu’il devait faire pour traverser de nouveau le miroir qui le séparait de son monde d’origine. Regardant son interlocuteur, il lui adressa un geste rapide du menton, lui demandant silencieusement s’il voulait continuer à chanter, et lui offrir une conclusion à leur échange.

Hypanatoi ne comptait certes pas repartir immédiatement chez lui, mais avait pour l’heure assez chanté. Peut-être que François-Claude, lui, verrait les choses différemment. Mais pour le paragoï, ce genre de regrets formait un tonique qu’il valait mieux ingérer avec prudence et modération.
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L’appel des papillons naufrageurs


Quand je reviens à la table, je prends une longue gorgée de mon verre, le terminant presque. Hypanatoi récupéra son bien et fit remarquer l’apparition et la disparition des deux belles jeunes femmes de tout à l’heure. Ce n’est pas la première fois que cela se manifeste, mais je n’ai pas encore une bonne maitrise de cela. Avec la pratique cela viendra, c’est ce que les d’ici m’ont dit. LA première fois c’est lors du défi du dramaturge et c’était des hommes. J’ai compris que c’était en fonction de mes besoins, de mes chansons, mais c’est encore assez complexe pour moi. Parfois je souhaite, mais rien ne se passe et je me retrouve quand même seul. Il faut que je m’exerce encore un peu.

D’ailleurs, mon acolyte me propose un autre chant et aux premières notes que j’entends, je me dis que cela doit être plus joyeuse. J’écoute les paroles tout en battant la mesure de mon pied. Les rimes et les mots sont loin de mon registre et il me faut un peu plus de temps pour comprendre le sens. Je crois deviner qu’il s’agit d’une affaire de femme, comme souvent. C’est bon enfant et un peu graveleux, mais le rythme est là. Je m’en amuse, ainsi que les personnes présentes autour de nous. Quand sonne les dernières notes, j’applaudit la représentation.

Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien, à parler, chanter et partager ma passion. Je pouvais sentir des regards sur moi et j’en étais fier. Je pense que je vais passer un petit moment ici après que nous allons finir tous les deux notre échange.  J’allais encore chantais, chantais ce refrain qui me plait.

Je vois ses yeux vide se poser sur moi et m’interroger silencieusement. Je pouvais très bien en rester là, mais j’avais encore une chose à lui demander.

Je n’avais pas osé tout à l’heure, mais maintenant que les échanges musicaux semblaient terminés, je n’allais pas rester sans réponse.

Tu as parlé d’une offre avantageuse tout à l’heure. C’est possible d’en savoir plus ? Cela m’intrigue beaucoup.

Ce que j’avais cru comprendre avec Hypanatoi, c’est que cela ne servait à rien de faire le modeste, des tournures de phrases longues pour arrondir les angles. Si je voulais une réponse, il fallait poser la question directement.



Spoiler :


Dernière édition par François-Claude le Lun 29 Mai - 14:34, édité 1 fois

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Les choses gaies se terminaient, et il fallait redevenir sérieux. Il n’avait pas ce soir profité d’un moment plaisant de détente sans que pèse sur sa joie le spectre des impératifs de ce monde. Mais tout de même, il avait tout de même pu simplement chanter, et titrer des cordes de sa lyre les accords distrayants qui manquaient à son quotidien. Ce n’était pas grand-chose, mais cela devait suffire à le calmer à lui faire prendre conscience qu’il pouvait tirer hors de la boue gluante de Portalia quelques instants dilués de contentement. En face de lui, le chanteur se calmait à son tour, son corps tremblant encore des accents musicaux trahissant de lancinantes intonations. Il l’écouta. Il avait faim, encore, et ses appétits avaient beau être modestes, et différents de ceux du paragoï, il pouvait malgré cela les reconnaître avec facilité. Le chanteur, remis de ses crises apeurées et de ses hésitations timorées, voulait maintenant qu’il lui parle de ce qu’il avait à lui proposer. Ce n’était là rien de bien sensationnelle. Hypanatoi, en vérité, avait justifié intérieurement cette soirée en lui conférant une utilité objective. Le Rex et son responsable avaient besoin d’aide si l’écueil devait être évité.

Et ce chanteur ferait amplement l’affaire. Il n’était pas un compositeur extraordinaire, et le paragoï doutait qu’il soit capable de produire un texte riche ou de traduire autre chose que les ressentis les plus primaires. Ce n’était pas important. Il serait parfaitement à sa place au Rex, et il n’avait pas besoin de déployer ses dons de clairvoyance pour voir que la relation entre lui et Patrick devait être harmonieuse. Le paragoï posa une main sur son instrument, caressant le bois neuf encore, et lui répondit, sur un ton qu’il voulut une fois de plus aussi rassurant que possible :

« Je possède des intérêts dans une taverne, le Rex. Un établissement à l’histoire marquée, bien que victime de sa désuétude. Mais grâce à ma guidance et à des investissements sages, sa fortune s’en trouve inversée. Tu t’y produiras, et tu auras en échange une scène qui te permettra de toucher les aventuriers les plus éminents de Portalia, un salaire décent et ma protection. »

Il marqua une pause, comme souvent. Continua :

« L’établissement n’a pas encore retrouvé ses lettres ancestrales de noblesse, sache-le. Mais cela viendra. »

Il espérait simplement que la présence du chanteur pourrait accélérer et confirmer ce processus. Patrick, malgré toute sa bonne volonté, ne se démarquait pas comme un exemple rassurant de constance, et le paragoï ne lui vouait qu’une confiance limité. Lui donner des atouts supplémentaires pour l’empêcher de dévier du chemin du succès semblait plus qu’un avantage. C’était un garde-fou essentiel, quelque chose qui permettrait au paragoï de se rassurer. Une entreprise à laquelle il avait attaché son nom, aussi mercantile soit-elle, ne pouvait échouer. Ce serait là une honte mordante ; peut-être pas un déshonneur éternel, sans doute pas même ; mais la question, justement, ne posait pas en termes commerciaux. Il ne s’agissait pas de soupeser le pour et le contre, et de s’assurer à l’avance d’être prémuni des retombées indignes de l’incurie de Patrick. Il s’agissait de mettre en place, en amont, des moyens de les prévenir.

Et le barde qu’il avait en face de lui semblait parfaitement indiqué. Perdu, il trouverait là un havre sécurisant et un centre stable autour desquels faire orbiter le reste de son existence. Se détachant autant par son potentiel que par le talent déjà exprimé de la masse amorphe de ce qui passait sur ces terres pour des artistes, il permettrait à l’établissement de fleurir. Somme toute, il était utile, et c’était là quelque chose de proprement exceptionnel ici. Le paragoï, alors, attendit, se demandant si son interlocuteur allait négocier, ou simplement accepter son offre. Lui-même n’avait qu’un rapport très distant avec l’argent d’ici : il gardait autant que possible son nez hors des tracas triviaux du quotidien, et préférait laisser à Patrick la responsabilité de ce genre de question subalterne.

Malgré cela, il était à près à faire beaucoup pour attirer le jeune barde. Sans doute ne comprenait-il pas encore toutes les implications de l’offre qui venait de lui être faite, et sans doute aurait-il été judicieux de les lui expliquer. Hypanatoi resta malgré cela silencieux. Il ne pensait pas qu’il serait particulièrement difficile de convaincre l’homme : comme lui, il vivait pour son art.

Pour sa mission.
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L’appel des papillons naufrageurs


L’homme en face de moi parfois parlait beaucoup et j’avais du mal à comprendre ce qu’il disait, mais là il ne passait pas par quatre chemins. Il me fit rapidement la proposition de travailler pour lui et de chanter au sein du Rex qui était simplement la taverne la plus connue de la place. Enfin proposé et un bien grand mot. Dans ses propos, cela sonnait comme un ordre, une évidence. Il est vrai qu’il serait totalement stupide pour moi de refuser.

En venant ici contre mon gré, j’ai pu obtenir tout ce que je désirais, une chance d’être connu et reconnu. On m’offre la chance, pas de me produire dans un endroit, mais deux. Une salle de spectacle et l’endroit le plus populaire de Portal. Rien ne m'arrêtera, impossible ou pas, parce que tout mon sang attendait d'être là. Mais rien ne me changera parce qu'au fond de moi, parti de rien, je n'oublie pas d'où je viens. Et cela à fini par payer oui !

J’accepte évidemment ! Et je commence quand ? Je suis né pour chanter et me produite !

Je me lève et sans attendre me serre un autre verre, bien trop heureux de l’opportunité que l’on m’offre. D’ailleurs sans attendre, deux belles jeunes femmes apparaissent, elles sont joliment vêtue, au couleur de la chanson dans mon cœur.

Je commence à chanter et tout le monde m’écoute. Je regarde les jolies filles présentent dans la pièce et leur chante la sérénade. La soirée ne pouvait pas être plus belle. J’allais chanter, jusqu’au bout de la nuit.

Un goût d'alcool déchire ma peau
Tous mes bateaux portent ton drapeau
Tu as brûlé mes avions de papier
Sur mon journal, tu fais la cover
Des fleurs du mal étouffent mon cœur
J'écris ton nom sur les nuits de janvier


La chanson cachée
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