Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27992
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
Portalia ne cessait jamais de le surprendre, et sans doute était-ce très paradoxal : rien ici ne pouvait prétendre s’élever au-dessus de la boue déformante qui nivelait le relief des êtres qui erraient sur ces terres inutiles. Mais malgré cela, chaque jour lui apportait son lot de nouvelles épreuves. De nouvelles rencontres. Elles étaient très rarement plaisantes, et le paragoï avait grandement raffiné certains pans précis de sa maîtrise de l’art social : il était capable avec une déroutante maestria de couper court à toute conversation, de montrer avec l’esprit le plus implacable qu’il ne fallait pas l’ennuyer. Pourtant, François-Claude – une créature à la silhouette fluette et à la voix tout aussi peu impressionnante – avait décidé de l’inviter à chanter avec lui, il avait dû avouer ne pas être sûr de ce qui avait pu provoquer une telle initiative. Certes, il avait mentionné son propre amour de la poésie, de la composition et du chant. Mais il doutait fortement que son répertoire habituel soit du gout de l’individu. Plus encore, il doutait de s’être présenté sous un jour amical, qui appelait naturellement l’amitié et la convivialité. Sans doute la créature était plus passionnée qu’il ne le pensait pas son art, et voulait saisir cette opportunité de le pratiquer.
Le premier réflexe d’Hypanatoi avait été de refuser. Il n’avait rien à dire à cet homme. Les histoires qu’il pouvait lui compter n’étaient rien pour lui. Il gardait bien en mémoire certains poèmes à accompagner de sa lyre, mais là encore ne pensait pas trouver son public. Portalia n’avait pas été particulièrement réceptive à son art. Il avait pourtant tenté plusieurs fois lors de ses premières semaines de le lui faire partager, pensant naïvement que sa musique lui permettrait d’ouvrir certaines portes amicales. Cela n’avait pas été le cas. Il avait au final, et contre toute logique, accepté l’invitation du petit homme. Ce dernier faisait preuve de bonne volonté, et le paragoï ne pouvait pas décemment se refuser à se produire, pas quand l’invitation était formulée de manière à ne pas froisser son honneur. Pas quand on faisait preuve d’une curiosité aussi louable, pas lorsque la volonté était sinon bonne, au moins capable d’être regardée sans mépris.
Alors il était préparé, drapant ses épaules du lin coloré d’une toge festive, les liserés verts ou rouges devant invoquer l’esprit festif d’une représentation légère. Il avait pris dans sa main la large lyre aux vingt-deux cordes, vérifiant la solidité de l’ouvrage : il avait demandé à un artisan renommé de la cité de le construire en suivant certaines instructions très précises. Il donnait un son qui était loin des notes chantantes auxquelles sont oreille délicate était habituée, mais tout de même. Il avait répandu sur les coins de sa bouche et sur le bout de ses doigts l’huile sacrée, et avait invoqué le regard des divins protecteurs des arts. Puis, il était sorti de chez lui, se rendant au point qui avait été fixé comme rendez-vous. La nuit était fraiche et jeune encore, et son pas l’y avait rapidement porté. L’entrée du quartier festif devait être pour eux un endroit qui leur permettrait aisément de trouver une taverne disposer à les accueillir. Le cas échéant, il était prêt à se produire au Rex, la taverne que son affidé tenait en son nom.
Il préférait l’éviter. La clientèle des lieux n’était pas spécialement à son gout. Mais son camarade du soir, ayant pris l’initiative de l’inviter, pourrait sans qu’Hypanatoi ne puisse a priori trouver quelque chose à y redire décider du lieu qu’ils iraient gracier de leurs présences. Finalement, il le vit arriver, et leva dans sa direction sa main libre, l’interpellant d’une voix forte et posée :
« François-Claude ! Ici, ici. Te sens-tu paré à me faire découvrir ton art ? »
Il espérait, au fond de lui, qu’il aurait la chance de profiter de quelque chose de beau. Il savait qu’espérer était ici la preuve de son esprit irrémédiablement optimiste. Mais tout de même. Cet homme semblait habité par sa passion, et il se devait donc de lui laisser au moins le bénéfice du doute.
Sa bonté serait sa perte, de cela au moins Hypanatoi ne doutait aucunement.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 30 Mai - 7:18, édité 1 fois
Le premier réflexe d’Hypanatoi avait été de refuser. Il n’avait rien à dire à cet homme. Les histoires qu’il pouvait lui compter n’étaient rien pour lui. Il gardait bien en mémoire certains poèmes à accompagner de sa lyre, mais là encore ne pensait pas trouver son public. Portalia n’avait pas été particulièrement réceptive à son art. Il avait pourtant tenté plusieurs fois lors de ses premières semaines de le lui faire partager, pensant naïvement que sa musique lui permettrait d’ouvrir certaines portes amicales. Cela n’avait pas été le cas. Il avait au final, et contre toute logique, accepté l’invitation du petit homme. Ce dernier faisait preuve de bonne volonté, et le paragoï ne pouvait pas décemment se refuser à se produire, pas quand l’invitation était formulée de manière à ne pas froisser son honneur. Pas quand on faisait preuve d’une curiosité aussi louable, pas lorsque la volonté était sinon bonne, au moins capable d’être regardée sans mépris.
Alors il était préparé, drapant ses épaules du lin coloré d’une toge festive, les liserés verts ou rouges devant invoquer l’esprit festif d’une représentation légère. Il avait pris dans sa main la large lyre aux vingt-deux cordes, vérifiant la solidité de l’ouvrage : il avait demandé à un artisan renommé de la cité de le construire en suivant certaines instructions très précises. Il donnait un son qui était loin des notes chantantes auxquelles sont oreille délicate était habituée, mais tout de même. Il avait répandu sur les coins de sa bouche et sur le bout de ses doigts l’huile sacrée, et avait invoqué le regard des divins protecteurs des arts. Puis, il était sorti de chez lui, se rendant au point qui avait été fixé comme rendez-vous. La nuit était fraiche et jeune encore, et son pas l’y avait rapidement porté. L’entrée du quartier festif devait être pour eux un endroit qui leur permettrait aisément de trouver une taverne disposer à les accueillir. Le cas échéant, il était prêt à se produire au Rex, la taverne que son affidé tenait en son nom.
Il préférait l’éviter. La clientèle des lieux n’était pas spécialement à son gout. Mais son camarade du soir, ayant pris l’initiative de l’inviter, pourrait sans qu’Hypanatoi ne puisse a priori trouver quelque chose à y redire décider du lieu qu’ils iraient gracier de leurs présences. Finalement, il le vit arriver, et leva dans sa direction sa main libre, l’interpellant d’une voix forte et posée :
« François-Claude ! Ici, ici. Te sens-tu paré à me faire découvrir ton art ? »
Il espérait, au fond de lui, qu’il aurait la chance de profiter de quelque chose de beau. Il savait qu’espérer était ici la preuve de son esprit irrémédiablement optimiste. Mais tout de même. Cet homme semblait habité par sa passion, et il se devait donc de lui laisser au moins le bénéfice du doute.
Sa bonté serait sa perte, de cela au moins Hypanatoi ne doutait aucunement.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 30 Mai - 7:18, édité 1 fois
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Lun 7 Nov - 11:23