Les pantalons c'est cool mais les jupes c'est mieux ! Selon Karter...[PV : Yvana T. Sturdlewe] (Terminé)

Je réfléchis à ce que Derek venait de me dire.
Ma tête bourdonnait un peu.
Il avait raison, peut-être. Ou peut-être pas ? J’avais vu teeeeellement de dégâts causés par les mougnis que je ne savais pas si son discours devait me convaincre.Oui, 48h, ça va… Mais… Mais si j’avais été plus puissante, alors… Alors ces hommes, si ça se trouve, ils se seraient jamais remis, et ils seraient restés amoureux toute leur vie, un fausse idylle !
Je trouve ça terrible, quand j’y pense.
Non ?
Moi je trouve ça terrible.

Et puis ses mains sont un peu douces quand même.
Et puis il dit qu’il est inquiet pour moi.
Alors, je lui fais mon plus graaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaand sourire, et je lui répond.
Maiiiiiiiis tu peux pas t’inquiéter pour moi, parce que t’es là, donc tu sais qui est avec moi, eheheh.
C’est vrai, non ?

Et puis, il se passe un truc auquel je m’attendais pas : il me remercie. Je lève un sourcil profondément étonné.
Euh… De rien… C’est normal de te croire et de ne pas te rejeter… Et puis, j’aurais été bien triste de passer à côté d’une amitié comme la tienne, que je m’empresse d’ajouter.
Et c’est vrai : le courant était passé tout de suite avec Derek, c’était vraiment une belle rencontre. Comme si de toutes façons, on devait se rencontrer. Est-ce qu’on peut croire au destin ? Pfff, je veux pas réfléchir à ça. Je veux pas réfléchir tout court. Je veuuuuuux…. Je veux danser.
Mais j’sais pas danser.
Merci à toi, plutôt, d’accepter une sale demie un peu simplette comme moiiiii.
Faut que t’arrêtes de te dire que t’es simplette, ma vieille.
Et puis y’a l’autre Karter qu’a l’air de la ramener, parce que Derek il lui répond que c’est chiant d’être toujours avec lui. J’avoue, je compatis.
Comment il fait pour… pour dormir, sans se sentir épié ?
Ou… Ou pour aller aux toilettes ?
OH !
OU POUR PRENDRE UNE DOUCHE ???
Quelle horreur, le pauvre, moi je pourrais pas prendre ma douche devant un inconnu, même si c’est un fantôme, au secours !
J’ai la tête qui tourne.

Derek répond à mes questions avec un petit sourire, je crois qu’en fait, il est content de m’en parler. Enfin, c’est l’impression qu’il me donne. Est-ce que mon impression est objective ? J’crois pas, c’est pas objectif les impressions. Enfin bref.
Il m’explique qu’il y a de la magie dans son monde, mais qu’il a jamais vu personne l’utiliser. Je hoche la tête. J’ai du mal à imaginer un monde où il n’y aurait que des humains, et que la magie soit si peu fréquente qu’on puisse passer une vie entière sans en voir. Ça me paraît… complètement incongru. Il me dit aussi qu’il trouvait Gaoen intriguant. Je me rends compte que les standards de Gaeon ne sont vraiment pas les mêmes qu’ici, et j’avais jamais vraiment fait attention d’à quel point. Je pensais naïvement que tous les mondes devaient se ressembler, que si on était unis dans les mêmes univers, il devait y avoir une raison, que même, peut-être, les dieux des uns et des autres seraient les mêmes, mais peut-être avec d’autres noms.
En écoutant Derek, je me rends compte de la naïveté de mes croyances. Son mode à lui à l’air tellement différent, tellement improbable…
D’accord, alors… Il a un nom, ton monde ? Un monde sans que la magie fasse partie intégrante de vos vies, c’est dingue !!
Je ne peux pas masquer mon étonnement.
Il m’explique ensuite que là où il vivait, tout le monde avait fini par prêter allégeance à un roi. Je fais une grimace de dégoût.
C’était… C’était volontaire, je veux dire, ta famille lui a prêté allégeance parce qu’ils croiyaient en lui ou… Ou c’était sous la contrainte ?
Je me rendis presque compte de l’intrusion personnelle que pouvait être ma question, mais il avait complètement piqué ma curiosité. C'est vrai, quoi, j'étais trop contente d'en apprendre un peu plus sur lui, de découvrir un peu sa vie... Je voulais pas juste être la nana qui prend toute la place dans la conversation, et j'avais l'impression de l'avoir pourtant fait... Encore. Alors, savoir que je peux l'interroger, ça me fait du bien, et je suis vraiment intriguée de savoir sa vie d'avant Portalia. Est-ce que, comme moi, des gens là-bas pouvaient l'attendre ? Est-ce qu'il aimait sa vie avant d'arriver ? Comment il était devenu mercenaire, surtout, ça, ça m'intéressait vraiment. C'est un métier qui me paraissait un peu obscur, alors il avait bien fallu un déclencheur... Non ?

Sur ce coup là, j'aurais préféré me tromper.
Puisqu'il m’expliqua que sa cité avait été attaquée, et sa famille décimée. Mon visage se referma.
Oh… Oh, je suis vraiment désolée, pour ta famille et ta ville. Excuse-moi.
Je sens les larmes monter, mais je me retiens. Je ne veux pas avoir l’air encore faible devant son fantôme, et puis, c’est un peu incivil de ma part de pleurer pour sa vie à lui, alors qu’il ne m’en a presque pas fait part, encore.
Je trouve ça bien que tu aies appris la langue des signes pour ton oncle. Comme ça, il a été moins rejeté par la noblesse, j’imagine...
Faute d’avoir mieux à dire…

Je me rends compte que je commence à lutter pour ne pas m’écrouler de fatigue sur la table. Étais-ce la faute de toutes ces émotions qui m’avaient assailli ? Ou de la chopine que j’avais bu avec ma descente ? Ou peut-être simplement que je manquais légèrement de sommeil ?
Je ne voulais pas paraître impolie devant Derek, alors qu’il me confiait sa vie, aussi, gardai-je le silence sur mon état de fatigue, en paraissant la plus concernée possible. En plus, j'étais vraiment concernée, parce que je voulais vraiment connaître les réponses aux questions que je lui avais posé ! La fatigue passerait. Elle était toujours passagère, hein ?

Je. Garderais. Les. Yeux. Ouverts.

Elle partait vraiment trop loin dans ses réflexions quand elle était bourrée. Genre elle faisait une montagne d’un truc qui ne durait pas plus de 48h. Autant dire qu’il était temps qu’elle arrête de boire et que le bébé aille au lit vous voyez ? J’avais envie de lui jeter un seau d’eau au visage pour la rafraîchir mais malheureusement, je n’avais pas ça sous la main à mon grand damne. Cela aurait pu être drôle qu’elle soit là en mode. Hein ?! Euh...Hein quoi ?! Mais bon, j’avais la flemme de retourner voir le tavernier pour ça et honnêtement, elle ne méritait pas ça quand même…

Elle me saoule la gamine avec ses états d’âmes qui ont pas lieu d’être. On lui envoie un seau d’eau glacée à la tronche ?

Je regardes Karter et secoue la tête par la négative et il croise les bras.

T’es vraiment pas marrant gamin avec ton balais dans le derche. Faut vraiment apprendre à te lâché...

Je me recentrais sur Yvana ne sachant pas trop ce qu’elle allait encore me faire dans son état plus que précaire.

Oui à l’heure actuelle, je suis avec toi donc ça va mais ce sera pour les autres fois. Je ne vais pas toujours être là. Tu es une grande fille, tu n’as pas besoin d’un chaperon. Surtout que je sais ce que c’est d’avoir un mec coller aux basque H24 même dans la douche donc je t’infligerais pas ça.

Bon pas besoin de préciser qu’il ne venait pas épier dans la douche ou quand j’étais aux toilettes. J’aurais été une meuf je ne dis pas mais étant un mec ça ne l’intéressais pas le moins du monde et c’était tant mieux d’ailleurs j’avais le droit à un minimum d’intimité heureusement. Je souris quand je finis par la remercier de m’avoir accepté comme j’étais malgré le fait que Karter ait fait quelque chose qu’elle n’avait pas apprécié. Elle aurait pu dire que ça n’irait pas plus loin qu’on se côtoierait plus mais, même si elle ne l’aimait pas, elle restait car elle m’appréciait moi. Et je trouvais que c’était d’autant plus admirable de sa part de rester en sachant que mon acolyte lui était antipathique au possible.

Je lui mets une pichenette sur le front quand elle me remercie à son tour et qu’elle se qualifie simplette et sale demie.

Ne dis plus jamais ça devant moi Yvana. Tu n’es ni l’un n’I l’autre tu es juste toi. Une personne adorable un peu maladroite mais avec un bon cœur et un compagnon champignon plus puissant qu’on ne pourrait le croire. Les gens qui t’ont fait te sentir inutile ou mal dans ta peau tu les oublies. Ils ne te méritent pas. Tu vas leur prouver à tous qu’ils ont tort et que tu es bien mieux qu’eux tous réunis, ok ? Et non n’est pas une réponse, tu vas le faire et c’est tout lui dis-je déterminé.

Par la suite on dérive sur des questions me concernant. Je dois avouer que cela fait du bien d’en parler à quelqu’un. Karter connaissait à peu près l’histoire, mais bon il s’en fichait. Chacun sa vie quoi. J’étais content du coup que quelqu’un s’intéresses vraiment aux réponses que je lui donnais. Elle semble boire mes paroles, quand je pense que je m’étais dit qu’elle devait arrêter de boire d’ailleurs...Bref, elle était totalement fascinée et je voyais à ses expressions rapidement quand elle était surprise ou autre, c’était assez marrant. Elle faisait vraiment livre ouvert quoi.

Le nom de mon monde ? Zirconium. Mais oui, un monde avec de la magie, mais pas prépondérante. Beaucoup de gens sont très méfiants envers la magie. Ils ne savent pas l’utiliser et ça finit souvent mal. Des sortilèges déformaient des gens, explosaient des bâtiments entiers, il y avait des malédictions de lancées aussi. Donc les gens ont fini par la voir comme quelque chose de profondément mauvais alors que ce n’est pas spécialement le cas dis-je en haussant les épaules.

Par la suite quand je fis part du fait qu’on prêtait allégeance à un roi de manière générale, elle en fut dégoûtée. De ce qu’elle m’avait dit elle n’avait guère l’air plus libre avant. Elle était comme un oiseau dans une cage dorée qui ne pouvait aller où bon lui semble parce que patati patata...Finalement prêter allégeance à quelqu’un ce n’était pas si horrible que ça pouvait en avoir l’air. C’était simplement faire en sorte que les gens respectent les principes de ladite personne quoi.

Oui c’était volontaire. Ma famille à prêter allégeance à cette famille durant des générations. Nous n’étions pas spécialement contraints. Après il fallait que l’on prête allégeance à un roi des environs donc si ça n’avait pas été celui de notre ville ça aurait été un autre et on aurait été mal vu. Ce n’est pas forcément mieux.

Elle continuait de me poser des questions et je voyais aussi dans ses yeux qu’elle en avait déjà des tas d’autres et que ça fumait entre ses deux oreilles presque. Karter pour le coup restait silencieux respectant ce moment de partage entre nous.

Ne t’en fais pas c’est du passé. Et il n’y a jamais vraiment eut d’amour entre nous. C’est difficile à expliquer si tu veux, mais on avait vraiment d’affinités ou autre. C’est juste on devait faire ça. C’était notre devoir. Je ne me suis jamais posé de questions en vrai. Cela m’allait vu que j’étais bon pour ça. Mais quand j’ai perdu ma famille, je me suis rendu compte que là maintenant à cet instant précis plus rien ne m’obligeait à quoique ce soit. Que je pouvais être libre de faire ce que je veux sans plus aucune contrainte ou quelconque allégeance, tu vois ? J’ai été élevé comme un simple outil qu’on aurait pu remplacer s’il l‘avait fallu. L’honneur et la réputation de la famille prenait le pas sur tout le reste dont l’amour familial. Je ne saurais dire ce qu’est l’amour familial.

Je souris et vient caresser ses cheveux dans un geste réconfortant.

T’en fais pas tu ne pouvais pas savoir. Et oui, j’ai pu donner un peu de bonheur à mon oncle en le comprenant avant que tout ne s’arrête.

Je souriais en voyant qu’elle essayait de rester éveillée. Elle combattait la fatigue bravement, mais je voyais ses yeux de plus en plus papillonnés en mode, c’est l’heure du dodo. Elle m’avait déjà pas mal libéré durant cette soirée sur beaucoup de chose. J’allais donc la raccompagner jusqu’à chez elle car elle n’était clairement plus en mesure de marcher vu comment elle était à deux doigts de s’étaler sur la table pour mieux y baver tout son saoul.

Allez la belle aux bois dormants il est l’heure d’aller te coucher il semblerait.

Je souris et me levais. On pouvait disposer vu qu’on avait payé notre consommation. J’avais d’ailleurs rattrouper la nourriture dans mon petit baluchon que ce ne soit pas perdu. Je pris l’un des bras d’Yvana et le passait dans ma nuque tandis que je la soulevais sur mon épaule. Je ne savais pas trop comment porter une femme. Honnêtement, je n’avais jamais porter de gens tout court…

Wow ! Stop gros benêt ! Tu veux qu’elle te vomisse dessus ? Portes là d’une autre manière si tu ne veux pas qu’elle te vide son estomac dessus. Ça va être dégueu sinon...

C’est vrai que comme ça mon épaule finissait dans son ventre et que ça ne devait pas être agréable. Du coup, je la reposais sur la chaise et réfléchissais. Finalement, j’optais pour une nouvelle solution. Je me retournais dos à elle et chopais ses bras pour qu’ils entourent ma nuque tandis que j’agrippais ses cuisses et la soulevais pour la prendre sur mon dos cette fois.

Voilà ! Là c’est déjà mieux. Par contre on sait pas où elle habite aux dernières nouvelles.

Par rapport à ce souci, je partis donc à la guilde afin d’en savoir plus à ce sujet. Il y avait toujours quelqu’un de garde au cas où et même s’il n’était pas trop tard ça m’embêtait de déranger quelqu’un pour ça mais bon. Je n’avais pas bien le choix. On finit par me dire où elle habitait et je m’y rendis réussissant à récupérer sa clé dans l’une de ses poches et ouvrant finalement sa petite maison. Je refermer ensuite derrière moi et va jusqu’au lit. De là, je la dépose dans celui-ci et la couvre avant de me poser sur une chaise non loin et de commencer à sommeiller peu de temps après étant vraiment épuisé après tout ça...Elle serait peut-être surprise de me retrouver le lendemain, mais elle ne devrait pas trop m’en vouloir. De toute façon, c’était trop tard, j’étais trop fatigué pour me relever.

Je regarde Derek avec intensité, mes yeux pétillent.
Proooooomis, je me mettrai plus dans un ééééétat pareiiiiil avec des… inconnuuuus.
Je me sentais pourtant si bien, si heureuse. C’est agréable, comme sensation, je crois.
Je peux pas m’empêcher de pouffer de rire. Il a Karter tout le temps, le pauuuuuuuvre, même quand il prend sa douche, ça doit être terriiiiiiible comme situation.
Mwaaarf, vu les penchants de son fantôme pour les nanas, pas sûre qu’il reluque quand même. Heureusement, aaaahah ! Quoique, sait-on jamais, hein ?
Yva, bois de l’eau.

Je crois que Derek aime pas quand je me dévalorise. Il me met une pichenette, qui a pour effet de me faire éternuer. Mon nez remue un peu, j’ai les joues qui piquent. C’est bizarre comme impression, je suis comme dans du coton.
Il me sermonne gentiment, et il me dit que je suis adorable et que j’ai bon coeur, et que je dois arrêter de penser aux gens qui me font me sentir mal dans ma peau. Sa voix est tellement douce, et son discours ressemble vachement à celui de maman, ou de parrain. Ça me fait plaisir de l’entendre de quelqu’un d’autre, c’est indescriptible comme sensation. Je lui souris doucement.
Ouais… Oui, je vais faire ça. Je vais leur montrer, que je vaux quand même quelque chose, eheh. Parce que j’suis p’t’être qu’une demie, mais je tire à l’arc mieux qu’eux, parce qu’ils se sont pas aussi bien entraînés que moi ! Et en plus, j’sais utiliser les plantes, et pas eux. En fait, ils sont nuls, voilà.
Je sais pas si c’est vraiment vrai, ce que je raconte, mais ça me fait du bien de le dire à haute voix.
Alors d’accord, j’dis plus des trucs comme ça devant toi !
Je crois que l’alcool me fait pousser des ailes. C’est naturel, pour moi, de m’attaquer toute seule par les mots. Est-ce que parfois, des trucs qui nous sont naturels sont mauvais pour nous ?
Je sais paaaas, j’ai mal au crâaaaaaaaane.

J’écoute Derek avec le plus d’attention possible, ça m’aide à garder les idées claires. Parfois, je m’autorise une petite intervention dans ce qu’il raconte.
Zirconium ? C’est… C’est pas le nom d’un élément, genre d’une pierre, j’crois, ça ?
Est-ce que les éléments sont les mêmes partout dans tout l’Univers ?
Rhooo, pfff, j’en sais rien, je me pose trop des questions de scientifique là, j’y comprends rien à ça, moi.
Pour en revenir  l’histoire de Derek, on dirait que c’était pas imposé, le choix de leur roi. Ouais, ou simili-pas-imposé. Ça me rassure un peu, j’avoue, les muscles de mon visage se détendent lentement, et je hoche la tête de haut en bas, en comprenant l’importance qu’ils prêtaient à leur roi. Il continue en me parlant de sa famille, de l’absence d’amour dans laquelle il a grandi, et du fait qu’il se sentait libre, maintenant. Je laisse couler une toute petite larme, mais je l’essuie vite, pour ne pas me prendre de remarque de son fantôme désobligeant. J’adore Derek, mais j’aime pas Karter. Mais bon, y’a pas trop le choix, faut prendre le pack, on dirait, alors il est pas question que je laisse tomber quelqu’un que j’aime bien parce qu’il se traîne un boulet. C’est comme si on voulait plus me parler parce qu’on aimait pas Gus ! C’est pas cool, comme idée.
C’est un peu triste, je trouve, comme histoire. Mais l’essentiel, c’est que tu te sentes bien maintenant, je crois. Je suis pas une famille, alors c’est pas pareil, mais je laisserai pas des choses de ce genre empiéter sur mon amitié avec toi. Même si je pense que la situation ici est complètement différente que dans ton monde d’origine, quand même. Enfin… Enfin je sais pas si je suis claire, mais voilà.
Le sommeil me gagne, c’est difficile de rester cohérente dans mes paroles. Je sens distraitement qu’il me caresse les cheveux. J’aime bien ce contact, c’est agréable. Ça me fait des petites chatouilles sur le crane, ça me donne des tous petits frissons. J’aime bien cette complicité qui s’installe, un peu tendre, un peu protectrice, et en même temps, un peu « bouge-toi ». Enfin, c’est comme ça que je ressens l’attitude de Derek envers moi.

J’aime bien ça.
J’entends d’une oreille qu’il me dit de dormir, mais je crois que je m’endors déjà.
J’ai la tête qui danse, je crois qu’il me met sur son épaule… Ou… Non, qu’il me prend sur son dos.
Je laisse tomber ma tête sur son épaule, et je me laisse aller au sommeil, avec le bercement de ses pas. J’espère que je suis pas trop lourde. Des fois, ça a du bon d’être la brindille de service, petite poupée, va.
Je crois que Gus a quitté mon épaule, je ressens vaguement son vide. Tout bouge, j’ai la sensation de dormir, et en même temps, je me sens bouger, je sais pas ce qui est vrai ou ce qui l’est pas. Je crois que Gus s’est perché sur la tête de Derek. J’espère que Derek lui en voudra pas.
J’ai tellement sommeil…

Vaguement, j’ai la sensation d’avoir été posée dans mon lit, et que Gus s’est blotti contre moi.
De là ou je suis, une espèce de semi-conscience somnolente, j’ai la sensation de ne pas être toute seule chez moi. Peut-être que Derek était trop fatigué pour rentrer ?
Il a raison de rester s’il est fatigué.
Il faut jamais se forcer.

Il faut se laisser plonger, et dormir. Et tout va bien se passer, parce que je me suis fait un ami, et que cet ami est avec moi, et qu’il se sent plus en sécurité à dormir chez moi. Alors, même si j’ai peut-être un peu abusé, ce soir, avec la boisson, j’ai l’impression d’avoir fait un peu quelque chose de bien.

Et j’aime bien cette sensation.