Parler aux esprits ? La routine ~ [PV : Enzo]

En ce moment j’enchaînais pas mal les contrats pour des gens qui voulaient faire leurs adieux à divers personnes proches d’eux étant décédées. Je ne comprenais pas vraiment dans le sens ou ma famille entière avait trépassée et que je ne voulais revoir aucun d’eux. Le seul que j’aurais bien voulu revoir, je n’avais pas trouvé son corps alors je partais du principe qu’il était toujours vivant. Les autres, j’avais souffert et avait été tellement malmené durant mon enfance que franchement ce n’était pas une grosse perte...J’avais même appris récemment la raison du pourquoi du comment grâce à Morrigan. Je n’étais pas un enfant légitime, ma mère avait fauté et en plus elle avait même essayé de mettre fin à mes jours.

Bref, même sans comprendre ce que les gens pouvaient ressentir, je n’hésitais pas à le faire. Cela ne m’empêchait pas de les aider et de peut-être leur apporter une certaine paix. Comme dirait mon oncle, fais aux autres ce que tu voudrais bien que l’on te fasse. Du coup, j’aidais un petit vieux à faire les adieux qui convenaient à sa petite fille partie trop tôt à cause de son métier d’aventurière. Sa dépouille avait été ramené en ville, et elle avait été enterrée au cimetière proche de l’entrée de celui-ci.

Le spectre de la jeune femme m’apparut assez rapidement avec un sourire triste. Je posais ensuite ma main sur l’épaule du vieil homme.

Abygaïl...dit le petit vieux.

Oui il vous est à présent possible de la voir et de lui parler. Prenez votre temps.lui dis-je tandis que le vieil homme commença à parler d’une voix remplie de sanglots.

Cela dura à peu de chose près une bonne heure. La majorité des gens autour de nous avaient du se dire que nous étions cinglés, discutant dans le vide. Les autres personnes non en contact avec moi ne pouvait pas voir le spectre de la jeune femme. Celle-ci se tourna vers moi par la suite dans un hochement de tête accompagné d’un petit merci. J’hochais la tête à mon tour et elle finit par disparaître.

Merci Monsieur Ravencross. Vous n’imaginez pas ce que cela représente pour moi. Merci infiniment pour votre miséricorde.

Le vieil homme me donna quelques gils et je les lui rendis d’un hochement de tête en mode pas la peine, c’est pour moi. Il s’inclina de reconnaissance et disparut au coin d’une rue. Je regardais la tombe de la jeune femme me disant qu’en effet, elle était morte bien jeune. Pourtant, c’était le lot de tout aventurier. Les risques du métier comme on dit, mais ce n’est pas évident pour ceux qui restent, jamais.

Hey gamin, y a un gosse là-bas qui nous regarde depuis genre bien trente minutes. Tu penses qu’il veut quoi à ton avis ? Encore un qui te prend pour un gogole tu penses ? dit-il amusé.

On va aller lui demander ce sera le plus simple. De toute façon, je n’ai rien à faire dans l’immédiat. Donc ça ne coûte rien de savoir ce qu’il veut.

Je me détourne finalement de la tombe et sort du cimetière m’approchant du banc non loin de l’entrée de celui-ci. J’imagines qu’à cette place, il avait dû voir toute la scène sans potentiellement rien comprendre à ce qu’il venait de se passer.

Hey toi là, tu veux ma photo ? Si tu as quelque chose à dire, dis le je vais pas te manger. dis-je d’un ton bourru.

Quelle entrée en matière...tu m’étonneras toujours quand il s’agit de parler avec des étrangers...

Je me passe de tes commentaires Karter. Je m’adresse aux gens comme je l’entends dis-je tournant ma tête vers le fantôme avant de tourner de nouveau ma tête vers l‘homme en face de moi.

Je croise les bras et hausse un sourcil.

T’as jamais vu des gens parler aux esprits c’est ça ? C'est certes, pas très courant, mais c'est pas forcément ce qui a de plus bizarre dans ce monde, si ?

Dans ce monde ce n’était pourtant pas l’activité la plus bizarre du monde, si ? Franchement, ne serait-ce que l’apparence de certains gens étaient plus bizarre que de parler aux fantômes. Genre, on ne voit pas tous les jours, des femme-serpent par exemple, ou des femmes araignées, si ? Fin bref, de toute façon, on me juge toujours malgré le fait que je sois là depuis un moment donc, je suis plus à ça près. Du moment que Morrigan ne changeait pas d’avis sur moi, peu importe l’avis des autres.

Il avait passé le début de la journée à aller s'entrainer, profitant de l'accès à la zone d'entrainement. Depuis peu, il avait senti que son grimoire semblait avoir évolué. Il avait donc finalement constaté qu'une certaine puissance magique avait augmenté en lui et qu'il était capable de faire plus de choses. Mais il avait besoin d'entrainement pour maitriser tout ça, car c'est bien beau de faire apparaitre des bulles et des piques de terre, mais si c'est pour que ça vole dans tout les sens, à quoi bon l'intérêt.

Il avait passé au moins 3 bonnes heures sur le terrain, ne rentrant qu'après avoir considéré qu'il s'était suffisamment fatigué mentalement, physiquement et psychologiquement. Oui, quand il était décidé, Enzo se donnait à fond pour réussir ce qu'il voulait, quitte à tomber d'épuisement, même s'il allait rarement jusqu'à ce point. Il avait alors rejoint la ville, ce posant sur un banc, non loin d'un cimetière après avoir récupéré une bouteille d'eau.

Il consultait alors son grimoire, se reposant tranquillement là, sur le banc, se rafraichissant de l'eau qui trouvait dans sa bouteille. Mais des voix et des pleurs lui parvinrent du cimetière. Une voix provenant visiblement d'un homme plutôt jeune et l'autre voix, ainsi que les pleurs, d'un homme bien plus âgé. Son regard curieux se posa sur leurs manières d'être, sans totalement comprendre la discussion d'où il se trouvait mais il essayait de deviner ce qu'il se passait, car le jeune ne semblait pas être la cause des larmes du doyen.

Il y a déjà quelques temps, il avait entendu parler d'un homme, capable de ramener l'esprit des morts l'espace d'un instant. Il avait cru entendre qu'il apparaissait parfois pour que les gens aient la possibilité de dire un dernier au revoir à leur proche. Cette idée fit qu'Enzo se mordit la lèvre inférieur. Il se rappelait alors qu'il aurait bien aimé avoir cette chance il y a quelques années.

Ça pouvait paraitre impoli, mais Enzo avait regardé avec curiosité ce qu'il se passait, essayant d'être le plus discret possible, ne voulant ni déranger, ni perturber ce moment qui était très certainement des plus important pour la personne âgée. Le jeune homme s'était imaginé qu'il était venu faire ses adieux à sa femme avec laquelle il avait vécu très certainement toute sa vie. Il se surprit même à imaginer sa vie, son histoire et toute l'expérience de la vie qu'il avait pu vivre. Il eut un petit sourire sur le coin des lèvres, s'imaginant une nostalgie qu'on ne pouvait lire que dans les romans.

Il repéra finalement le moment où le plus vieux allait partir. Il semblait remercier de loin le plus jeune et lui tendait des pièces que ce dernier refusait, ce qui donnait un nouveau sourire sur le visage du garçon aux cheveux blancs. Il allait se lever quand il vit finalement apparaitre une silhouette auprès du plus jeune, comme si un fantôme venait d'apparaitre près de lui.

- Qu'est ce que ...

Et finalement il vit le regard du jeune sur lui. Enzo ravalait sa salive, visiblement mal à l'aise. Il s'était fait repérer à épier un moment de vie d'autrui, comme quoi, même s'il considérait ça comme une qualité, la curiosité pouvait être un vilain défaut. Il venait alors de lui parler, lui offrant un sursaut de surprise quand à la manière dont il venait de lui parler. Et avant qu'il ne puisse lui répondre, l'esprit réapparu comme pour sermonner son "ami". Le jeune s'adressait à nouveau à lui alors qu'Enzo détournait le regard.

- Mmh ... Non ... Ce n'est pas ça ...

Visiblement encore mal à l'aise, il passait la main dans ses cheveux, se grattant la tête. Il réfléchissait à ce qu'il allait dire et comment il allait le dire.

- Je ... Suis désolé ... Je ne voulais pas vous épier comme ça. Mais j'ai entendu parler de vous, et j'étais curieux.

Il regardait alors de loin le petit vieux qui s'éloignait, rentrant très certainement chez lui.

- C'est bien ce que vous avez fait. Je suis sûr que vous avez alléger un coeur et que ce pauvre monsieur s'en remettra un peu plus vite.

Il tourna le tête vers l'homme, essayant d'ignorer l'esprit malgré sa curiosité. Il lui fit un sourire, voulant lui montrer sa sincérité. Il se lève alors de son banc, venant ranger la bouteille dans son sac et se tournant face à l'homme qui était en face de lui.

- J'ai vu que vous avez refusé le paiement que ce monsieur à voulu vous donner. Laissez-moi vous offrir le repas. Mon père tient un restaurant en ville. Vous méritez bien ça.

Il regardait l'homme en face de lui, le sourire toujours aux lèvres, totalement honnête et généreux. Mais on pouvait deviner dans ses yeux sa curiosité presque débordante.

J’avais l’habitude des regards indiscrets quand je parlais avec Karter, et que les gens pensaient que je parlais tout seul. Au début Karter ne pouvait pas apparaître comme il l’entendait alors c’était souvent sujets à quiproquos et les gens me regardaient avec des yeux ronds en mode « à qui il parle ce taré ? ». On va dire que c’était déjà mieux maintenant car Karter avait la capacité de pouvoir se rendre visible auprès des autres, seul bémol, je devais rentrer en contact direct avec les gens pour qu’ils l’entendent, car sinon ils assistaient tout bonnement à un théâtre muet si Karter commençait à vouloir leur parler.

Je n’aimais pas spécialement toucher les gens, cela me répugnait même dans la plupart des cas. Je ne les connais pas, je ne sais pas ce qu’il en est de leur hygiène de vie, ni des potentiels soucis qu’ils peuvent avoir autre que des maladies. Sûrement que Morrigan avait pas mal déteint sur moi sur cet aspect de ma personne. Je n’étais pas aussi maniaque de la propreté avant, mais j’aimais quand même prendre soin de moi un minimum je dois bien l’avouer.

Le fait que Karter l’ait aperçu semblait mettre mal à l’aise le jeune homme. Boarf, pourquoi s’incommoder de si peu. Tu regardais et après, hein ? Ce n’est pas la mort. Enfin bon, les gens se prennent bien souvent la tête pour pas grand-chose selon moi. Je finis par l’aborder de manière très cash et très moi...Karter y alla de son petit commentaire et je le mouchais sans prendre de gant.

Qu’est-ce alors ? dis-je un tantinet impatient mais en même temps intrigué.

Il n’était donc pas plus surpris que cela que quelqu’un parle aux esprits ? Sa seconde phrase me fit comprendre le pourquoi du comment. Il avait entendu parler de moi d’où le fait qu’il n’était que très peu surpris en définitive. Ma réputation me précédait je me demandais bien en quels termes ont lui avais parler de moi cela dit. C’est très souvent des termes peu élogieux sur ma personne. Je le vis regarder derrière moi et tournait la tête pour apercevoir le petit vieux que j’avais aidé. Il fit une simple remarque et j’haussais les épaules.

Il ne s’en remettra jamais. Il a perdu sa petite fille, ce n’est pas dans l’ordre des choses. Cela dit je lui ai permis un adieu plus apaisant et digne que ce soit pour lui ou pour elle. La mort est un concept qui est difficile à appréhender. Surtout ici, parfois des aventuriers reviennent à la vie et d’autres non. Elle aurait pu revenir, mais son désir de revenir n’était peut-être pas aussi fort qu’on aurait pu le penser.

L’homme finit par se lever et me sourit. Je le vois regarder Karter et réfléchit.

Vous semblez très curieux au sujet de Karter, je me trompe ? Si vraiment vous voulez en apprendre plus poser vos questions. Pour une fois qu’on ne me crache pas dessus parce qu’on me prend pour un cinglé. Je préfère la curiosité. Mais en contrepartie, il vous faudra également répondre à mes questions si j’en ai.

J’hausse un sourcil à la suite de ses mots tandis qu’il se propose de m’offrir le repas.

Oh mais c’est un gamin bien élevé qu’on a là.

Pourquoi ferais-tu cela ? Tu ne me connais pas.

En tout cas, je gardais dans un coin de ma tête le fait qu’il était le fils d’un restaurateur. C’était une information intéressante. Et peut-être un bon endroit pour manger régulièrement à moindre frais si je rendais service comme il fallait. D’ailleurs cela me fit penser au fait qu’il devait vouloir quelque chose de moi pour m’inviter pour un repas. Il ne faisait pas cela par charité, si ? Les gens ne semblaient plus si généreux de nos jours mais peut-être que je me trompais ?

Tu veux quelque chose de moi peut-être ? Un service ? Une requête ? Toi aussi tu as perdu quelqu’un avec qui tu aimerais converser ? Faire tes adieux correctement ?

Après tout, c’était quand même bizarre de faire une pause devant un cimetière, non ?

Ou tu t’es poser devant le cimetière totalement par hasard ? C’est un lieu de repos certes, mais pour les morts généralement pas pour les biens vivants comme toi et moi. Tu conviendras que ce n’est pas forcément le lieu le plus propice.

Laisse le respirer ce gosse, tu lui fais un véritable interrogatoire là. Il est peut-être juste curieux. C’est pas un criminel, alors que toi on peut pas vraiment en dire autant avec le massacre que tu as fait avec le paragoï.

Certes, mais d’avis que même si cela me coûte de dire cela, je suis d’accord avec Karter. J’ai été dur avec toi, reprenons sur de bonnes bases. Je suis Derek Ravencross, Mercenaire et Thaumaturge à mes heures perdues dis-je en tendant la main au jeune homme.

L'homme en face de lui semblait presque impatient, pas des plus sociable. Peut-être méfiant aussi ? Et le garçon d'habitude timide essayait d'être le plus à l'aise possible, il ne voulait pas effrayer ou offenser l'homme en face de lui, simplement converser avec lui. Après tout, de ce qu'il avait vu, l'homme semblait être quelqu'un de bon, ce qui avait eu tendance à relâcher toute méfiance que le tatoué aurait pu avoir.

Il lui répondit par rapport au grand père qu'on ne voyait déjà plus. Ce qui amenait au sujet de la mort. Enzo l'écoutait, curieux. Après tout, la mort est quelque chose de flou pour les vivants, on ne sait pas s'il y a quelque chose après, s'il y a réincarnation ou non. On peut entendre beaucoup de choses, beaucoup d'idées. Certains parlent de long tunnels avec une lumière blanche, d'autres de paradis et d'enfers. Lui, Enzo, ne s'imaginait rien de la mort. Il n'arrivait pas à imaginer ce qui pouvait nous attendre. Plein de questions pourraient lui venir en tête et il se disait que l'homme en face de lui pourraient peut-être répondre à quelques-unes, lui qui semble avoir un pouvoir lié à la mort et au passé.

Quand il parlait de Karter, le jeune homme tournait les yeux sur l'esprit avant de regarder à nouveau l'homme, surpris d'abord de ce qu'il disait à propos de l'avis des autres sur sa personne avant de dévoiler un sourire, visiblement content quand il lui proposait de répondre à ses questions, à condition de répondre aux siennes en contrepartie.

- Je ne pense pas que vous soyez un "cinglé" ou quoi que ce soit. Je pense que vous vivez avec votre "pouvoir". Certains pourraient penser que c'est une bénédiction ou encore une malédiction, je suis plutôt d'avis de penser que si c'est ce pouvoir qui vous a été attribué, c'est que vous en êtes digne. Et ce ... Hum ... Karter ? Demandait-il pour être sûr de ne pas se tromper. J'ai l'impression qu'il n'est pas un esprit comme les autres, je me trompe ?

Il s'inclina respectueusement devant Karter en se rendant compte de ses paroles.

- Par simple curiosité ! Sans vouloir vous offenser !

Puis venait la question évidente de pourquoi lui offrir un repas. Ce qui décrochait un nouveau sourire sur le visage du myope.

- Pourquoi ne le ferais-je pas ? Vous avez bien offert votre aide à cet homme. Et je pourrais parier que vous ne le connaissez pas non plus.

Il soutenait alors son regard, ne laissant presque rien transparaitre au flot de questions que l'homme lui posait. Il semblait simplement tiquer légèrement à ses morts, lorsqu'il lui demandait s'il aimerait converser avec un défunt, lui faire ses adieux correctement. Puis il reprit une respiration lorsque homme conversa avec l'esprit autour de lui, en profitant pour reprendre consistance et oublier ses idées idiotes.

Il fit un geste négatif de la tête par rapport au cimetière.

- C'est un hasard. C'est, certes, pas des plus appropriés mais c'est un endroit calme où on peut se poser facilement.

Il fit un nouveau sourire à l'homme, honnête avec lui. D'ailleurs, ce dernier se présenta avant de lui tendre la main. Laquelle Enzo prit et serra doucement, poliment.

- Enchanté ! Je m'appelle Enzo Battung, simple aventurier archéologue. Vous pouvez parler avec les gens du passé, et je cherche plutôt à apprendre ce qu'il y a eu dans le passé. Nous sommes peut-être moins différent de ce que vous pourrez penser !

Il met son sac en bandoulière sur son épaule avant de le regarder dans les yeux.

- Ma proposition tient toujours, je vous offre ce repas ? Il sera toujours plus agréable de discuter autour d'une assiette, pour que vous puissiez répondre à mes questions et moi aux vôtres, si vous en avez évidemment !

Je n’étais pas très cool avec ce jeune homme. Je devais vraiment fournir des efforts de sociabilité. Ces derniers temps je me satisfaisais de ma présence de Morrigan, et du coup, j’étais de nouveau un peu trop sauvage avec les gens...Faut vraiment que je fournisse des efforts. Surtout qu’il avait l’air bien gentil ce garçon. Il semblait vouloir vraiment faire en sort que la discussion se passe bien. En tout cas, il ne semblait clairement pas hostile à mon égard. Il semblait même reconnaissant envers moi pour ce que je venais de faire à un inconnu.

Ilo semblait aussi très intrigué par la mort. Qui ne le serait pas après tout ? Surtout quand il était possible de pouvoir en savoir plus avec quelqu’un y ayant souvent fait face. La mort était une chose avec laquelle je vivais au quotidien, que ce soit en temps que mercenaire parce que je risquais ma vie ou parce que j’étais Thaumaturge comme dirait Hypa. En cela, j’aidais beaucoup de gens à converser avec des spectres. Je pense que mine de rien, les gens avaient tout de même changer à mon égard pour certains. Certains me prenaient même pour un charlatan quand ce n’était pas un cinglé. Mais de voir véritablement leur proche et pouvoir leur parler, de penser que cela était possible même de façon minime, forcément que certains prenaient le temps de réfléchir à la question. Cela n’engageait à rien de venir me voir après tout. Et cela se révélait souvent fructueux pour les gens qui osaient.

C’est...gentil. Surprenant aussi, mais gentil. Digne ? dis-je en rigolant.

Karter se mit à rire lui aussi de son côté.

Je suis maudit. Depuis que j’ai osé sertir cet anneau à mon doigt, mon âme à été scellée avec celle de Karter, et je ne peux retirer cet anneau. C’est mon côté mercenaire vénale qui est responsable de mon « don », mais crois moi vivre avec un fantôme H24 sans aucune intimité, pas sûr que tu en parles encore comme d’une bénédiction.

Je rigole une fois de plus quand il se met à parler de Karter. Il va même s’incliner face à l’ectoplasme ne voulant pas passer pour un offenseur de spectre. Cette blague, Karter un spectre pas comme les autres, c’était certain, mais pas dans le bon sens du terme cela dit.

Humm...je l’aime bien ce petit...~ Si jamais tu trouves moyen de nous séparer Derek, met moi dans ce gosse. Ce sera rigolo je pourrais faire ce que je veux de lui... dit en souriant faussement au jeune homme tout en se frottant les mains.

Ce que Karter n’avait pas vu c’est que le jeune homme venait de tout entendre car j’avais vite fait entrer en contact un doigt avec son avant-bras. Pas à hauteur de regard donc, Karter n’avait rien vu trop dans son film.

Voilà le genre de personne qu’est Karter. Je te déconseille fortement de maximiser sa grosse tête avec des compliments qu’il ne mérite pas forcément.

Hein ? Oh merde tu l’as laisser entendre ça ? Sale gosse ! Je voyais déjà ma vie de rêve avec un gosse manipulable...

Je continuais la discussion sans prendre ombrage des dires de Karter et demandais à mon interlocuteur le pourquoi ce repas offert ? Après tout, tous les inconnus ne m’offraient pas un repas gratis donc y avait des raisons de se poser des questions.

Je souris et hausse les épaules.

Certes difficile de trouver endroit plus calmes. Ce ne sont pas les morts qui viendront t’emmerder. Enfin après, lieu calme ça dépend de la personne, quand les morts se pointent devant toi à tout bout de champ, ce n’est pas vraiment calme.

Il serra la main que je lui tendis tout en se présentant à son tour.

Intéressant comme métier. En vrai, nos professions alliées à mon don, tu pourrais en apprendre peut-être encore plus de certaines ruines si elles contiennent des dépouilles. Il faudra qu’on essai une fois. Je serais curieux de voir ça.

Il met son sac en bandoulière tandis qu’il dit que discuter pouvait se faire devant une assiette chaude. Ce n’était pas faux et l’idée de manger me fit grogner de l’estomac.

Ok partons là-dessus. Allons partager ce repas que tu m’offres. J’espères que tu ne reviendras pas sur ta parole...dis-je restant méfiant.

Dernière édition par Derek Ravencross le Sam 20 Jan - 10:15, édité 2 fois

Le garçon écoutait ce que l'inconnu avait à lui répondre par rapport au "pouvoir" dont Enzo lui avait qualifié de "digne". Il venait de lui expliqué en quelques mots qu'il se trompait peut-être sur ce compte, que c'était pour lui une malédiction et non une bénédiction. Le tatoué semblait avoir un sourire sur les lèvres en entendant ces paroles et il reprit, comme pour justifier ses paroles.

- Je pense tout de même que vous devez être digne de ce "don", comme vous le qualifier. Vous venez vous-même de dire que vous étiez un mercenaire vénal. Il y a certainement des choses que vous avez faites pour de mauvaises raisons. Peut-être s'agit-il là d'une sorte de punition ? Cela pour vous renvoyer vers le droit chemin et de vous offrir la possibilité d'une rédemption ? Ce n'est qu'une théorie. Mais si c'est le cas, vous vous en sortez bien. La scène avec le monsieur que vous avez aidé en est la preuve. Vous l'avez fait sans même chercher à "vous racheter". Cela me prouve bien que vous êtes une bonne personne.

Il lui fit un sourire, doux et calme. Enzo aimait avoir raison, c'était évident, mais ses mots n'avaient pas été choisi au hasard, il était quelqu'un de réfléchi et d'intelligent. De là à dire qu'il avait raison sur toute la ligne serait exagéré, après tout, il n'avait pas toutes les informations en poches mais il avait tout de même su élaboré rapidement une théorie avec les seules informations qu'il avait pour le moment obtenu.

L'archéologue senti le toucher de ce thaumaturge sur son bras avant d'entendre enfin la voix du spectre qui répondait à la "bienveillance" qu'avait eu Enzo. C'était assez peu ragoûtant et ce dernier eu un regard proche du dégoût en regardant l'esprit qui se plaignait maintenant auprès de son porteur d'avoir laissé "le gosse manipulable" l'entendre. Son regard revenait sur l'homme avec un soupir.

- Merci pour le conseil. Je ne risque pas de recommencer ...

Il l'écoutait à nouveau parler, d'abord du cimetière, cet endroit "calme" pour certains, malheureusement pas pour d'autres, mais là, le garçon n'y pouvait rien. Mais Enzo eu ensuite de vraies étoiles dans les yeux lorsque son interlocuteur lui parler d'allier leurs professions et dons dans des endroits comme les ruines pour pouvoir en apprendre plus à partir de certaines dépouilles.

- Oh ! Ce serait un réel plaisir ! Il faudra qu'on se fasse une excursion un de ces quatre alors !

Content de l'idée, il avait un grand sourire sur les lèvres alors qu'il commençait à prendre la route en direction du restaurant de son père, se disant que l'homme allait le suivre. Après tout, son ventre criait famine et il serait plus rapide de suivre le jeune aventurier pour trouver un repas que le garçon lui avait promis gratuit.

- Bien sûr ! Je vous pris de ne pas douter de mes mots, je ne reviens jamais sur mes paroles ! Mais vous avez aussi dit que vous répondriez à mes questions !

Il marchait joyeusement, l'esprit bien serein pour quelqu'un qui venait de rencontrer un inconnu que certains pouvaient qualifier de "bizarre". Mais il fallait bien avouer que l'archéologue s'était toujours senti en sécurité au sein de Portalia. Après tout, la guilde et l'église n'étaient pas loin et il avait du mal à s'imaginer que des personnes mal intentionné pouvaient agir ici sans se faire repérer. Lentement, il calmait finalement ses joies, se rappelant qu'il était avec quelqu'un et qu'il était plutôt malpoli de le laisser derrière, sans même lui parler.

- Par curiosité encore, vous êtes né à Portalia ? Ou vous êtes peut-être l'un de ceux qu'on peut nommer comme "invoqué" ?

Le nombre de gens lui disant que son pouvoir était un don était tout de même important. C’étaient pourtant aussi souvent les premiers à l’éviter dans la rue. On marchait sur la tête. C’était facile de qualifier de don quand j’aidais sur le moment une personne, mais on n’était pas à ma place ça se voyait aussi. Parfois j’avais l’impression que seules quelques personnes comprenaient vraiment mon calvaire parfois. Morrigan notamment était le premier impacté par la présence de Karter au quotidien, mais malgré son agacement perpétuel en sa présence il ne mélangeait jamais sa hargne à l’égard du fantôme avec l’affection qu’il avait pour moi. Il distinguait bien nos deux personnes l’une de l’autre. Je pense qu’il fallait tout de même montrer quel genre de personne était vraiment Karter à ce petit bonhomme histoire qu’il ne tombe pas dans le panneau.

Pour le coup je suis en accord avec toi, il ne peut s’agir que d’une punition. Mais bon je me console en me disant que ça peut être pratique dans certains cas. Rédemption ? Je ne suis pas sûr pour le coup, voler un anneau qui était finalement abandonné ne constituait pas un délit très grave. En revanche étant mercenaire, j’ai eu parfois à tuer contre de l’argent. Je ne suis pas la personne la plus vertueuse du monde, et c’est un fait. Dans mon monde, il me fallait survivre et survivre à parfois un prix plus gros qu’on pourrait le penser. Il est question parfois de tuer ou être tué. Quant à être une bonne personne, du moment qu’on ne me chie pas dans les bottes, je ne mords pas. Mais toute injustice face à moi réclame mon attention. Je ne resterais pas sans rien faire.

Ce jeune homme aimait avoir le dernier mot en tout cas. Il me rappelait Morrigan. Etais-ce si satisfaisant que ça de vouloir et d’avoir raison peut-être ? En sachant qu’il n’ait pas à ma place je trouvais cela assez culotté de sa part, mais bon s’il y tient. Je ne suis pas le meilleur orateur du siècle et je ne tends pas à le devenir. S’il veut gagner un combat de parole qu’à cela ne tienne, peut-être que je vais me battre un peu puis après potentiellement je vais me lasser et le laisser blablater tout son saoul.

Je suis plus homme d’action que de pensée. Pour ça aussi que je le touchais de manière discrète et totalement absent d’arrière-pensée, simplement pour le faire prendre conscience de qui était l’ectoplasme devant lequel il s’était incliné plus tôt en mode, c’est quelqu’un d’important votre ami. Il devait tomber de bien bas à présent en voyant son regard rempli de dégoût face aux dires de Karter. C’était cool parfois de réussir à montrer que ce vieux rabougris pouvait être une sacrée charogne et que cela ne venait pas que de moi. Après les gens étaient là en mode, je ne comprends pas pourquoi tu es aigri...Vous imaginez seulement vivre avec ce spécimen H24 sans aucune intimité, jamais ? Bref...

Les apparences sont parfois trompeuses nous sommes d’accord. Soit plus méfiant, tu pourrais avoir des surprises ici, tu as vraiment tout types de spécimens. Cee serait dommage que des gens mal intentionnés se servent de toi sans que tu t’en aperçoives. Tu pourrais finir pris dans une spirale plus vite que ton ombre crois moi.

Je souris en voyant le jeune totalement à fond, les yeux brillant d’un nouvel éclat quand je fis par qu’allié nos professions pourrait s’avérer intéressant. Il semblait très intéressé. Quelque chose me disait, vu son comportement à mon égard notamment, qu’on allait se revoir régulièrement.

On peut en discuter dès maintenant si tu veux. Si tu as des idées de l’endroit où tu voudrais te rendre. Tu vaux quelque chose en combat d’ailleurs ? Savoir si tu es un aventurier ou un civil. Si tu pars dans les ruines en dehors de Portalia, j’aurais tendance à dire que tu sais un minimum te défendre, je me trompe ?

Je suivis Enzo tandis qu’il semblait se diriger quelque part avant de comprendre que c’était jusqu’au fameux restaurant promis. Je n’allais pas cracher dessus après tout. Un bon repas, c’était toujours bon à prendre. Je rigole en entendant ses paroles.

Donc tu m’offres un repas pour être sûr d’avoir les réponses à tes questions ? Tu es vraiment un sacré phénomène de curiosité toi.

Finalement, pas une perte ce gosse, ça m’aurait fais chier de passer ma vie dans les mêmes vieilles ruines...

Il prenait la marche rapide et finit par revenir à mon côté se disant que me laisser derrière ne se faisait peut-être pas ? Ou alors il avait déjà de potentielles questions en tête, qui sait ? En tout cas, il était plutôt rigolo cet Enzo, et je l’appréciais plutôt bien en vrai. Il avait l’air d’être une bonne personne, peut-être même un peu naïf. Il allait falloir l’aider à s’ouvrir un peu plus au monde et à ses vilénies. Pas une façon simple d’aborder les gens, mais souvent ion ne se rendait pas compte que derrière la bonté il pouvait y avoir de gros vices cachés.

Je suis un invoqué. Je viens de la grande cité forteresse de Kirkwall. C’était bien moins magiques et fantaisistes là-bas. Mais il n’y avait pas moins de crimes. J’étais déjà mercenaire là-bas. Disons qu’ici, j’ai bien plus de cordes à mon arc pour aider mes contractants.

Il marchant tout en écoutant la réponse de son interlocuteur. Il n'avait pas spécialement envie d'insister sur le sujet, ne voulant pas spécialement ennuyer le mercenaire, ou ne voulant pas paraitre comme quelqu'un pouvant lui faire des reproches. Il réfléchissait simplement silencieusement sur la question. Mais après tout, le garçon ne connait pas le passé de l'homme en face de lui, il ne l'avait pas vécu non plus. Il venait de comprendre que Derek était un invoqué, et que dans le monde dans lequel il avait apparemment vécu, les choses n'avaient visiblement pas été simple pour lui, en tout cas, pas aussi simple que pour Enzo.

Il fallait bien l'avouer, Enzo avait vécu une enfant et une adolescence sans histoire. Il avait perdu sa mère à l'âge de 18 ans, mais c'était son seul fait de vie marquant. Il souriait en entendant ses derniers mots, lui offrant un doux regard, comme s'il lui offrait sa confiance.

- L'idée n'est pas de vous laisser marcher dessus. Mais il n'empêche que même si vous avez fait de mauvaises choses, que ce soit par choix ou par nécessité, je pense que vous avez un bon fond et que vous êtes quelqu'un de bien. Après tout, je pense qu'il faut bien vivre, et pour cela, on a parfois pas le choix de faire certaines choses.

Il regardait devant lui, marchant plein d'assurance, un sourire sur les lèvres. Il espérait que ses mots changeraient un peu la façon dont l'invoqué voyait les choses.

- Vous devriez avoir plus confiance en vous. Peu importe le regard des autres, vous savez ce que vous êtes et ce que vous voulez.

Oui, Enzo aimait avoir le dernier mot. Attention, il savait admettre ses tords mais il était du genre à aimer avoir raison. Il n'imposait pas non plus sa façon de penser. Il était plutôt du genre à aimer cette richesse de différences d'opinion et il aimait débattre avec toute personne de différents sujets plus ou moins intéressants, mais il fallait que ça reste cordial. Il faut accepter les divergences d'opinions sans pour autant finir une discussion par ue bagarre, pourquoi être aussi rustre après tout ?

Désormais, il évitait Karter, il évitait de le regarder mais aussi de l'approcher, comme s'il y avait un moyen que ce spectre l'atteigne. Il était méfiant de nature, là n'était pas un problème mais il avait été calmé dans ses ardeurs alors qu'il avait essayer de montrer du respect envers l'ectoplasme, chose qu'il regrettait déjà. Il lançait un regard à l'aventurier alors qu'il le mettait en garde.

- Je suis peut-être encore jeune, mais je suis suffisament sur mes gardes pour ne pas me faire embobiner si facilement ... Ne pensez pas que je suis naïf par simple fait que ma garde s'est calmé devant vous.

Encore une fois, il avait l'impression qu'on le jugeait sur son jeune âge et sur son manque d'expérience. Enfin bref, il n'avait pas spécialement envie de penser à tout ça et il préférait écouter la question de l'homme par rapport à ces excursions en dehors de la ville vis-à-vis de son métier d'archéologue.

Enzo souriait doucement lorsqu'il lui demandait s'il savait se défendre. La main sur le torse, il touchait du bout des doigts le grimoire caché sous son t-shirt, cet artefact offert par son père qui lui avait offert la possibilité de se défendre seul et de devenir un aventurier en suivant les traces de sa mère.

- Mmh, j'aime à dire que je suis un aventurier archéologue. Je sais me défendre, même si je ne me considère pas très puissant et que j'évite souvent de combattre inutilement. Mais disons que je me débrouille et que je sais éviter un danger si je l'estime trop important.

Enzo marchait toujours d'un pas décidé vers le restaurant de son père, souriant toujours aux paroles de son interlocuteur.

- Je prends votre remarque pour un compliment. Certains pensent que la curiosité est un vilain défaut, je pense plutôt que sans cette curiosité, je ne connaitrais pas grand chose et je n'aurais pas réussi à trouver ma voie.

A nouveau, il ignorait la chose qui servait compagnon malgré lui à Derek, suffisamment dégoûté de ses paroles pour réussir à ignorer sa présence qu'il pouvait juger comme dérangeante. Il écoutait alors à nouveau le mercenaire qui parlait de son passé. Grande cité de Kirkwall. Le nom d'un lieu qui resterait dans la tête du mage et qui venait lui offrir une nouvelle étincelle de curiosité dans les yeux.

- Je vois, si vous ne voulez pas parler de votre passé, n'hésitez pas à me le dire, je ne veux pas que ça vous dérange ... Mais comment était la vie là-bas ? Je veux dire ... Comment cette cité forteresse était-elle diriger ? Etait-ce comme ici avec des entités comme le conseil des douze et la guilde ?

Un peu de politique, c'était un changement drastique de sujet, avouons-le, mais après tout, Enzo s'intéressait à tout.

Le jeune homme marchait devant moi, me guidant en silence jusqu’à l’établissement familial. Je n’avais pas vraiment pour habitude d’être invité de la sorte. Les gens me fuyaient davantage qu’ils essayaient de me connaître alors, c’était un changement appréciable et bienvenu. Mais ma nature méfiante ressortait me disant que ce n’était pas juste de la bonté et qu’il voulait certainement quelque chose en échange... A force d’avoir côtoyer les mauvaises personnes, j’ai parfois du mal à voir celles de bonté d’âme. Je n’en connais que très peu il faut dire aussi donc ça n’aide pas à se faire une bonne image des gens. La majorité étant plutôt du type égoïste et intéressée...Mais, il semblait tout de même différent. Alors pourquoi pas ?

En tout cas, lui semblait déjà me faire confiance. Il ne devait pas avoir vécu énormément de chose traumatisante pour avoir autant confiance en l’humanité. C’était à la fois bien pour lui, comme ça pouvait jouer contre lui. Après parfois ça fait du bien de rester dans le brouillard de l’insouciance. On est moins cynique envers la vie. Il n’était cela ne dit pas stupide et semblait me cerner mieux que je ne pourrais le penser. Il ne négligeait pas les actes que j’avais pu faire par le passé, mais il ne se contentait pas non plus de ceux-ci et voyait plus dans la globalité et j’esquissais un fin sourire durant un bref instant.

En effet, je ne suis pas vraiment homme à se laisser embêter sans réagir. La violence n’est pas toujours la solution, mais je suis impulsif alors parfois ça peut aller très vite...Mais je pense que Morrigan serait en accord avec toi sur le fait que je ne suis pas quelqu’un de mauvais. J’aime le combat, j’ai baigné dedans toute ma vie, mais je ne prends pas plaisir à prendre une vie. Que cela soit nécessaire ou non. Mais à chaque fois qu’une vie est prise de mon fait, je fais parvenir un petit don anonyme aux familles, car je sais que peu importe comment une personne a été mauvaise, si cette personne à une famille c’est cette dernière qui paiera ses actes pour lui ou elle.

En tout cas, cela faisait plaisir d’être vu par des yeux qui me voyaient autrement que comme un cinglé ou un dégénéré sanguinaire. C’est sûr que c’est facile de dire ça quand on se contente de se faire dessus quand des gens subissent des injustices face à vous. Mais c’est quelque chose que je ne peux permettre sans réaction. C’est ce que je déteste le plus au monde.

Cela fait longtemps que je ne me préoccupe plus de l’avis des autres. Cela dit, je me suis habituée à la version péjorative que les gens ont de moi. Ce n’est pas une bonne façon de faire et tu as raison sur ce point. Après tout, je n’ai de compte à rendre à personne et du moment que les bonnes personnes savent reconnaître ma valeur, les autres, je m’en contrefiche bien. Je vais réfléchir à tout ça posément. Merci Enzo. Cela fait du bien d’avoir un interlocuteur objectif.

Je rigolais intérieurement me disant que ce gamin ne lâchait pas le bout de gras et qu’il aimait avoir le fin mot de l’histoire et le mot de la fin. Pourquoi pas après tout. Il serait face à Morrigan, il aurait bien du mal, mais contre moi, je le lui laissais avec plaisir.

En tout cas, il en était revenu de Karter le grand fantôme. Je voyais qu’il l’évitait de manière habile, mais peu discrète. Je ricanais tandis que Karter boudais.

PFF ! Tu m’as volé une chance inouïe de pécho de la gonzesse avec tes conneries. Il était parfait !

Faut savoir t’arrêter Karter. Tu n’as pas à user du corps d’un autre pour faire tes saletés. Tu utiliseras ton propre corps quand on aura réglé notre problème. En attendant, inutile de ruiner la vie de ce garçon.

C’est facile pour toi, t’es tangible ! Moi je ne sais pas si je le redeviendrais un jour...

Tu l’as été un jour et tu as été maudit certainement pour comportement préjudiciable. Soi déjà reconnaissant que je veuille t’aider pour retrouver un semblant de vie.

Il me regardait en grognant avant de finalement détourner le regard en haussant les épaules. Il savait que j’avais raison, une malédiction ça ne nous tombe pas sur le coin de la gueule comme ça, c’est une punition comme j’ai eu en voulant l’anneau. Maintenant on était deux dans cette galère, mais il ferait bien de réfléchir un peu plus loin que juste le bout de son nez...

Si tu le dis. Curieux de voir ton évolution sur le long terme.

La discussion dériva ensuite sur ses moyens de se défendre. Après tout, il disait sortir de la ville pour se balader dans les ruines des temps anciens. Donc, il devait avoir de quoi se défendre ou alors engager des gens pour le faire. J’étais curieux de la solution qu’il adoptait cela dit.

C’est bien tu ne te surestimes pas. C’est une qualité importante pour survivre ici-bas. La fuite est primordiale quand on n’est pas de taille et la fierté d’un homme peut parfois être synonyme de sa mort. C’est bien que tu connaisses tes limites, c’est là une chose importante et surtout ce qui détermine l’évolution d’un aventurier. Tu iras probablement assez loin. Peut-être même très loin en peu de temps.

J’hausse les épaules à la suite de ses paroles.

La curiosité n’est ni une qualité ni un défaut en soi. Il faut surtout savoir la doser. C’est une qualité qui peut te foutre dedans si trop prononcé comme ne jamais te mener à rien si tu ne l’as pas ne serait-ce qu’un peu. Tant mieux si elle est bien dosée chez toi.

Il s’intéressa ensuite à mon passé, et comme plus rien ne m’attendait dans mon ancien monde, je ne voyais pas de raison de lui cacher quoique ce soit. Si ça l’intéressait après tout pourquoi pas.

Je ne suis pas homme à ressasser le passé, cela dit, je ne suis pas non plus du genre à l’oublier totalement. Du moment que les sujets ne sont pas trop personnels, tu peux me demander ce que tu veux.

Je réfléchissais à ses questions posément tout en continuant de le suivre avec sérénité.

Kirkwall était dirigé par un roi. C’était une monarchie qui orbitait autour de celui-ci. Il fallait tout faire pour lui et le protéger lui avant tout le reste. Les familles nobles comme la mienne étaient bien souvent pourvu d’au moins un guerrier pour faire partie de la garde royale par la suite et honorer notre famille. Mon frère quant à lui était plutôt un érudit et était voué à devenir l’un des conseillers du roi. Mais les conseillers n’étaient là que pour débattre avec le roi, mais leurs avis n’avaient pas vraiment une once d’important, la décision du roi étant seule maîtresse en définitive.

Je finis par me stopper devant la même enseigne qu’Enzo.

J’imagine que c’est ici ? Entrons nous restaurer, je répondrais à tes questions devant une bonne assiette complète. Je meurs de faim.