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Morrigan
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"Deux gentlemans valent mieux qu'un"






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Le bataillon administratif était fidèle à lui-même, c’est-à-dire tributaire du premier venu et lamentablement paresseux. Arrivé à ce stade, Morrigan se demandait comment diable avaient-ils fait jusqu’ici pour se débrouiller sans lui. Les tumultes du département des gratte-papier ne lui manquaient guère, préférant de loin le calme tranquille du centre de recherches et de la salle des archives. Suzy l’avait convoqué, presque implorante, pour venir remettre de l’ordre dans les dossiers urgents de l’accueil. Ses compétences sociales et son nez pour flairer le potentiel des aventuriers ainsi que les ragots les plus croustillants de la cité n’étaient plus à prouver. Mais son rangement laissait à désirer, pour ne pas dire qu’il était tout bonnement catastrophique. Le mage soupirait franchement en voyant l’étendue des dégâts, avec des liasses de documents qui sortaient de leurs pochettes colorées comme un éventail improvisé.

« C’est la dernière fois, Suzy... » pesta t-il en toisant le chaos devant lui.

« Oui, oui ~ Merci Morri t’es le meilleur. » dit-elle de son ton enjoué habituel qui lui donnait des airs de tête à claques.

« N’en fais pas trop, peste que tu es... » grommela t-il en commençant à trier le plus gros.

Après avoir essuyé un petit rire sonore de sa part, le télépathe s’attela à son odieuse tâche dans un silence et une concentration religieuse. Une fois satisfait d’un début de résultats, Morrigan se résolut à prendre une courte pause avant de reclasser correctement les dernières références. Machinalement, il se servit une tasse de thé qu’il imaginait sans mal amère et insipide, à l’image du personnel. Quand il le goûta sans entrain, son visage prit des inflexions inattendues.

« Mais… il est parfait. » dit-il lui-même étonné d’entendre spontanément un compliment sortir de sa bouche.

Pour une fois, le thé avait été infusé parfaitement et la température de l’eau avait été scrupuleusement bien respectée. L’érudit s’était longtemps privé de ce breuvage commun, après de trop nombreuses mauvaises expériences résultant de ses collègues. Un miracle avait eut lieu aujourd’hui, tandis qu’il se tournait d’un air interrogatif vers Suzy. Si elle voulait le surprendre, c’était agréablement réussi.

« Suzy c’est toi qui a fait ça ? » l’interrogea t-il en ayant retrouvé une once de bonne humeur.

« Ah non, c’est Philippe. »

« Philippe... » répondit-il de façon incertaine et songeuse.

Son nom lui disait quelque chose mais le mage était incapable de le remettre. Etait-il dans le même département ? L’insupportable commère se mit à rire franchement devant son désarroi.

« J’y crois pas, tu y mets tellement pas du tien que t’as même pas retenu le nom de tout le monde depuis tout ce temps ? Tu sais, y’a pas que Derek à Portalia ~ »

Un rouge honteux lui monta rapidement aux joues. Il n’avait clairement pas de leçon de mémoire à recevoir d’une tête de linotte qui ne retrouverait même pas une feuille sur son bureau. Et puis qu’est-ce qu’elle insinuait ? Il voyait du monde en dehors de Derek en dehors de ses relations professionnelles. Comme par exemple… Elizabeth. Oui, il était allé à sa fête d’anniversaire, en traînant des pieds, mais tout de même. Certes, il ne l’avait pas vu depuis des lustres avant ça, tout comme Elim, mais c’est parce qu’ils étaient tous les deux très occupés. En faisant un rapide panorama de ses dernières péripéties sociales, le télépathe constatait qu’il n’avait passé du temps qu’avec des connaissances dans le cadre de services ou de missions. Mais à qui la faute, finalement ? C’était aux Portaliens de se montrer un peu dignes d’intérêt… Ce n’est pas comme s’il y mettait une véritable mauvaise volonté. Suzy se régalait de son silence embarrassé, tandis qu’il cherchait des contres-arguments qui s’étaient déjà fait trop attendre pour être crédibles.

« Bon, t’as de la chance, j’ai justement des trucs à lui filer. T’as qu’à y aller de ma part, comme ça tu pourras plus dire que tu le connais pas. »

« Je crois que tu oublies que je suis venu t’aider de mon plein gré, pas pour servir une fois de trop de laquais à ce fichu service... » rétorqua t-il en ayant retrouvé sa répartie.

« Steuplait ! Je te jure que c’est pas par flemme, je suis sûre que tu t’entendrais trop bien avec lui en plus ! Ça serait pas chouette d’avoir des amis avec qui râler, plutôt que des gens sur qui râler pour une fois ? »

« C’est très aimable à toi de te préoccuper de ma vie sociale. » grinça t-il de manière sarcastique. « Mais si je ne sollicite pas ton aide pour ce genre de chose, c’est pour une bonne raison : je n’ai pas besoin d’une entremetteuse pour gérer mes relations. » trancha t-il d’un air agacé avant de collecter les documents qu’elle ne voulait pas livrer elle-même. « Ne te fatigue pas, je vais donner ça à ce fameux Philippe, ça sera toujours mieux que de t’entendre geindre sur le travail mal fait. » conclut-il en faisant tout l’étalage de sa susceptibilité.

Elle souriait, ravie de le voir céder une fois de plus à ses doléances. Et puis, elle commençait à suffisamment le connaître pour ne pas prendre la mouche à chaque fois qu’il se montrait désagréable. Elle finissait même par croire que c’était sa façon bien à lui d’apprécier les gens qui l’entouraient. Morrigan fit vole-face avec sa pile en main, prêt à s’en aller comme un prince, pour finalement s’arrêter net après deux grandes enjambées et fixer son interlocutrice d’un air contrarié.

« Et où est-il… le bureau de Philippe ? »

Il se serait bien passé de ce nouveau fou rire, qui ne faisait que donner raison à cette incorrigible pipelette. Elle lui indiqua tout de même la direction, non sans continuer à se moquer de lui avec son rire infernal. L’érudit l’ignora délibérément en se rendant dans le bureau du principal intéressé. Après avoir frappé à la porte comme l’exigeait l’usage, le mage entra dans la tanière exiguë de son mystérieux collègue. Une odeur d’encre, qui ne lui déplaisait pas, s’imposait à lui ainsi que de nombreux ouvrages disposés dans des étagères bien fournies.

« Bonjour, Philippe. J’apporte des documents de la part de la tire-au-flanc qui nous sert de collègue. » maugréa t-il sans se préoccuper du potentiel lien entre les deux individus.

Son regard se porta un instant sur son interlocuteur qu’il scrutait silencieusement tout en essayant de ne pas trop le dévisager. L’individu était paré avec élégance, bien peigné, dans une coiffure presque semblable à la sienne. A première vue, il avait bon goût, chose rare dans cette cité. Après ce très rapide examen, le télépathe promena son regard sur l’étal de livres le plus proche, à la recherche de quelque chose qui clochait. Une vue d’ensemble suffisait à montrer un tri pertinent et des références intéressantes, ce qui ne manqua pas de l’étonner.

« C’est vous qui avez constitué cette bibliothèque ? » demanda t-il alors tout en continuer d’inspecter tranquillement les titres des ouvrages.

A son plus grand désarroi, les livres étaient impeccablement alignés et aucune poussière ne venait obscurcir la tranche. Il devait lire beaucoup, tout en prenant soin de ses outils. Morrigan cherchait de quoi exciter sa mauvaise humeur et donner tort à Suzy mais Philippe lui donnait du fil à retordre. Pire encore, il devait bien admettre pour l’instant n’avoir rien à redire et critiquer en son for intérieur. C’était tout bonnement scandaleux.



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Aaaaah bon sang. Que cette journée aurait put être belle et tranquille s'il n'y avait pas eut CE détail en particulier. Une fois de plus, on l'avait nommé pour le thé. Bon en soit, il commençait à en avoir l'habitude en vérité, puisqu'il avait l'impression d'être le seul imbécile du coin à savoir faire un thé correctement. Et qu'il soupçonnait le service de faire en sorte que son tour tombe bien plus souvent sur cette tâche que la plupart des autres. Enfin. Si ça pouvait empêcher Gustave de s'en occuper, il n'irait pas se plaindre... Lui qui était prêt à récurer l'entièreté du bâtiment de la guilde si ça pouvait lui éviter de devoir boire cette... Chose... Qui était bien pire que de l'eau chaude sans saveur ! D'ailleurs, le fait que ce collègue soit capable de concocter un truc semblable à de la vase chauffer avec juste de l'eau et du thé... avait réussi à le fasciner. Il en aurait eut presque envie de l'étudier. Presque.

Ce jour là donc, Philippe était assigné à son bureau. Occupé à trier ses dossiers surtout. Tout en réglant quelques soucis à côté, dont il se serait bien passé, comme souvent. Mais bon. Après six ans de travail au sein du bataillon administratif, il avait finit par s'y habituer. Et surtout, à s'y résigner. En tout cas, tout c'était déroulé le plus normalement du monde, alors qu'il tentait de passer tel un fantôme quand il sortait de son bureau, n'ayant pas spécialement envie de socialiser. Il dut cependant se prêter à l'exercice lorsqu'il c'était enfin décidé d'aller préparer le thé pour la section. Tâchant en passant de garder Gustave loin des ingrédients, le soupçonnant d'avoir une sorte de capacité à donner un gout de vase à tout aliment qu'il pouvait toucher.
Puis, lorsque la tâche fut terminé, et après avoir servit une tasse à ce fameux collègue -sait-on jamais qu'il parvienne à saccager son travail- Philippe était retourné dans son antre pour profiter de ce petit instant de pause.

La cérémonie était toujours la même. Posé à une fenêtre ou à l'entrée du bâtiment, pour observer les passants alors qu'il profitait de ce breuvage qu'il appréciait tant. Loin de ceux qui avaient l'audace d'y rajouter du sucre. De préférence. Surtout dans le thé qu'il avait préparé lui-même. Autant il pouvait comprendre ce besoin d'agrémenter son thé avec du sucre lorsqu'il venait de main incapable d'en faire un correctement, autant le sien.... Bref.
Ce fut alors qu'il profitait de son thé, posé là à côté de la fenêtre de son bureau, qu'une âme prit le parti de venir toquer à la porte avant d'y entrer avec quelques paperasse en plus, annonçant que cela venait de la "Tire-au-flanc" qui leur "servait de collègue".

- Laquelle ? - Philippe haussa son unique sourcil visible avant de poser sa tasse sur l'appuie de fenêtre pour récupérer les dossiers qu'on lui apportait - Ah, cette tire-au-flanc la. D'accord.

Oh sur le coup il n'avait pas bien fait attention à l'arrivant. Prenant les choses comme elles venaient et continuant ensuite son boulot sans vraiment se poser de question. Il était là pour son salaire après tout. Mais le fait que le "coursier" ne reparte pas aussitôt, comme habituellement finit par l'intriguer. C'est précisément lorsqu'il posa de nouveau le regard sur lui qu'il se rendit compte que ce n'était pas un habitué de sa section. Et d'ailleurs, si sur le coup il ne parvint pas à remettre de nom sur le visage, tout finit par lui revenir. Ou presque, puisque les détails refusaient de ce joindre au nom... Du moins, pour le moment.

- Non, ils sont apparut là durant la nuit. - Fut la réponse qu'il donna en premier lieu à la question sur sa bibliothèque, en toute ironie. Il leva un instant les yeux au ciel d'ailleurs, avant de reprendre de façon plus sérieuse - Je les range ici en attendant de pouvoir les protéger de l'eau de mer.

Vue qu'il vivait dans la partie immergé du quartier Ouest... En tout cas, la majorité des ouvrages présent touchaient à de la documentation sur les différente zone de ce monde. Allant des peuples lié à l'ordre jusqu'à la topographie des zones connu à l'extérieur des murailles. Ainsi que quelques bestiaires qui étudiaient la faune lié au chaos. D'ailleurs, à bien regarder les ouvrages, Morrigan pouvait capter la présence d'un post-it sur un livre qui parlait de l'Oasis des Réfugiés, post-it sur lequel avait été dessiné un bonhomme pas content.

- Elle vous intrigue tant que ça, cette bibliothèque ?

Disons que pour lui, elle était tout à faire classique...
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Le dicton jamais mieux servi que par soi-même ne s’appliquait qu’à une poignée de gens à la guilde. Il valait pour Morrigan et pour les quelques rares personnes qu’il imaginait fiables et consciencieuses à l’intérieur de l’institution, tandis que la plupart s’amusait à déléguer même les tâches les plus triviales. La paresse en était une cause, mais l’incompétence en était une autre encore plus préoccupante. Comment pouvaient-ils un jour espérer être pris au sérieux en tant que rempart de l’Ordre ? Et dire qu’on l’avait chambré, humilié parfois, pour ses compétences martiales inexistantes… S’ils savaient de quoi il en retournait vraiment, en coulisse, ils céderaient au désespoir. Le télépathe se prit à une rêverie nostalgique et désillusionnée, songeant à ceux qui participaient activement à combler les lacunes de la guilde. Navré, Ryuusei, mais toutes tes sessions d’entraînement n’arriveront jamais à bout de l’inertie fainéante qui règne ici. Oublie tes plans de grandes envergures Freya, ils ne concocteront pas le moindre plan de bataille là où ils ne savent pas organiser un simple bureau. Relativise, Derek, tu ne feras jamais de ces gens des soldats, mais que peut-on espérer de la part de ceux qui transforment une infusion de thé en vase ?

Il avait épargné Elizabeth, qui était finalement la plus sage du lot, en se préservant de la politique absurde de l’institution. C’est elle qui avait tout compris. Mais au comble du désespoir, quelque chose d’inespéré s’était produit. Le thé était bon, excellent même. La promesse d’un être civilisé et raffiné se profilait derrière les notes subtilement amères de la bergamote. Tout n’était pas bon à jeter, à commencer par ce breuvage. Suzy s’était délestée d’une énième contrainte, sous le regard désapprobateur de l’érudit. Elle l’avait envoyé rencontrer le responsable d’un tel prodige, non sans une pointe de malice. Pourquoi est-ce que la commère pensait qu’il s’entendrait bien avec un type pareil ?

Devant le fait accompli, le mage s’obstinait à chercher la petite bête dans le bureau de Philippe. Lorsqu’il mentionna l’inaptitude de sa collègue, l’homme se fendit d’une question tristement pertinente. Le télépathe lui adressa en retour un long soupir suivit d’un sourire pincé, désabusé. C’est vrai que la mention pouvait prêter à confusion. Son regard était éloquent, exprimant muettement un Je sais. C’est affligeant. Vous le savez aussi. Voilà à quoi ils en étaient rendu, en terme d’attente et de projections sur leurs pairs. Alors qu’il s’apprêtait à lui révéler l’identité de la malheureuse, son interlocuteur le prit de court en comprenant de lui-même de quoi il en retournait. Encore une surprise de la part de Philippe. Le mécanisme de la réflexion et de la déduction n’était pas le propre de la guilde et l’amateur de thé tirait fâcheusement son épingle du jeu. Quand il l’interrogea sur sa bibliothèque, le mage grimaça un nouveau sourire, plus déridé que le premier. L’ironie était de bonne guerre et récréative, de surcroît.

« On ne peut pas en dire autant de l’ordre qui règne enfin à l’accueil, hélas. » répondit-il en se prêtant au jeu du sarcasme. « Rien qu’un cristal d’essence et qu’un peu d’aquamancie ne sauraient résoudre, en définitive. » poursuivit-il à propos de la conservation des documents sans réaliser encore qu’il avait effectivement mis le doigt sur quelque chose.

De façon étrange, il ne croyait pas aussi bien dire. Les ouvrages exposés s’adressaient aux aventuriers et aux férus de cartes. Mais l’attention de l’érudit fut irrépressiblement attirée par des manuscrits bien plus rares qui mentionnaient l’Oasis des Réfugiés. Le lieu était tristement connu comme une curiosité dont on pouvait tirer profit, à cause de l’eau aux propriétés mystérieuses qui s’écoulait dans le territoire. Il avait déjà eu l’occasion d’entendre des chercheurs se disputer à son sujet. L’Oasis était une terre d’aquamanciennes, ainsi, Morrigan n’apprenait certainement rien à son interlocuteur. Le mage fronça légèrement les sourcils devant une petite note expressive qu’il ne parvenait pas à déchiffrer. S’agissait-il d’un symbole occulte ou d’une rune dont il ignorait encore l’existence ?

« Votre thé est exquis. » rétorqua t-il à sa question avec une défiance qui n’allait pas avec le compliment. « Et je découvre maintenant que votre collection est bien rangée. Croyez-moi, vous seriez tout autant interloqué à ma place, après avoir du vous habituer pendant des mois aux guignols de l’accueil. »

Les principaux intéressés, à l’humour douteux et aux compétences fluctuantes, étaient sa seule référence au sein du bataillon. Ainsi se méfiait-il encore de la justesse et du bon goût de son interlocuteur. Son regard bifurqua sur une nouvelle salve de documents intéressants et jugés comme subversifs par certains critiques de l’Église, dans la mesure où ils remettaient en cause la cosmogonie de l’Ordre, préférant des croyances plus primitives qui personnifiaient la Nature. Le télépathe avait eu l’occasion de lire l’un d’entre eux, car quelques copies subsistaient dans les rayonnages de la bibliothèque de la guilde. Il n’épargna pas Philippe de sa soudaine curiosité.

« Oh. Qu’avez-vous pensé du Traité de la Nature et du Cycle de la Vie ? » demanda t-il d’une voix calme et dénuée de suspicion.

L’ouvrage était éminemment critique en pointant du doigt l’inefficience de l’Ordre sur les territoires extérieurs à Portalia, en profitant pour adresser une pique bien méritée aux institutions au sujet de la quête qui n’avait pas avancé d’un pouce malgré les fondements bien enracinés de la doctrine. Il y avait donc tout intérêt pour les hommes les plus zélés à condamner ce genre d’ouvrage plutôt que d’y voir une façon d’aiguiser son esprit critiques. Morrigan n’était pas de cet avis et questionnait en permanence les réalités de ce nouveau monde, d’autant plus celles qu’on lui exposait comme des vérités absolues. Mais les bien-pensants de la cité cachaient souvent leur avis, pour rentrer dans le moule et plaire à la majorité. Est-ce que Philippe était l’un d’entre eux ? Si oui, le mage mettrait enfin le doigt sur une faille, quelque chose pour faire chuter l’amateur de thé de son piédestal. Philippe ne pouvait pas être un homme de bon goût ET un homme d’opinion. Sans quoi l’érudit serait contraint de réviser son jugement, donner son estime dans sa forme la plus simple et inoffensive à un collègue. Portalia n’avait qu’à bien se tenir, Morrigan, lui vivant, ne changerait pas d’avis aussi facilement !



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Finalement, l'Inkomocien commençait à s'intéresser à son interlocuteur. Sa curiosité venant d'être titillé, se demandant si la venue de celui-ci n'avait pas été orchestré par la dites tire-au-flanc pour une raison qu'il ne réalisait pas encore tout à fait, même s'il avait commencé à en arpenter les sentiers. D'ailleurs, il ne put s'empêcher de tirer un sourire léger quand celui-ci fit mention de l'"ordre" qui régnait à l'accueil. Il faut dire que ça faisait quelques jours qu'il n'y avait pas mit le nez... Et bien plus longtemps qu'il n'avait pas daigné leur venir en aide en faites, prétextant divers obligation. Une tactique qu'il avait put parfaitement rôder depuis le temps qu'il travaillait ici. Depuis le temps qu'il avait put observer et "étudier" leur façon de faire. D'ailleurs, il savait aujourd'hui qu'il y avait surtout un manque de main d'œuvre, pour un travail qui devenait de plus en plus conséquent -et compliqué- chaque jour qui passait, chaque fois qu'un nouvel invoqué arrivait, chaque fois qu'une nouvelle naissance survenait.

- C'est d'ailleurs un rituel plutôt intéressant à observer. Si vous en avez un jour l'occasion de voir ça, je vous le conseil.- Répondit-il au sujet de l'aquamancie pour les livres... Bien qu'il fut quasiment sûr que s'il voyait ça, ce ne serait pas avec l'expertise propre des aquamanciennes de l'Oasis. Mais ça, il se gardait bien de le dire. Pour le moment du moins. Ses origines, et même sa véritable nature en faites, n'étaient pas des choses qu'il partageait sans raison valable. Sans que la conversation n'aille réellement dessus. Ce n'étaient pas des sujets sur lesquels il se lançait comme ça, même si ce n'était pas non plus un secret. Certains de ses collègues étaient d'ailleurs au courant, sans que lui-même sache vraiment ce qu'ils pouvaient penser de tout ça. Même s'il avait l'impression que certains l'évitaient parfois ou qu'ils avaient l'air de marcher sur des œufs quand ils venaient lui parler. Et ça l'amusait en vérité. D'autant que bon. Il n'avait jamais mangé qui que ce soit. Ni même noyé la moindre âme. Pour le moment du moins.

Philippe avait donc laissé son visiteur du jour observer sa bibliothèque actuelle, et l'avait même questionné sur le sujet. Une interrogation qui ne resta pas sans réponse bien longtemps. Oh, il avait manqué de haussé un sourcil au compliment enrobé de méfiance avant de finir par affiché un sourire quelques peu amusé lorsque celui-ci mit en avant la surprise de trouver quelque chose d'aussi bien ordonné au milieu du désordre ambiant de la section des gratte-papiers.

- En vérité, cela fait six ans que je travaille avec eux. Ils sont ce qu'ils sont et on ne pourra pas les refaire, mais de ce fait je vois où vous voulez en venir. Mais ne leur en tenez pas rigueur. Il y a bien peu de monde dans ce bataillon, pour la quantité de travaille que nous avons aujourd'hui. Sans parler des divers  problèmes qui la gangrène au fil du temps... Ils ne sont que des petites mains.

Il finit d'ailleurs par lâcher un soupire lasse sur le sujet. Et oui, il ne c'était pas mit dans le même panier que les autres, se voyant à l'écart de tout ça. Après tout, il se contentait de suivre simplement le fil de la rivière et prenait le salaire qu'on lui versait chaque mois. Le reste.... A ces yeux ce n'était pas ces affaires. Et si tout avait été autant complexifié, ce n'était pas non plus son problème. D'autant qu'il n'avait pas l'impression que qui que ce soit ne prenait réellement le soucis au sérieux et ne semblait vouloir régler ça. A ces yeux, Portalia était un fouillis sans nom, qui avait tendance à se créer elle-même des problèmes, la rendant bien plus chaotique que l'organisation qui régnait à l'Oasis. D'ailleurs, parfois il regrettait d'avoir quitté son cocon...

Philippe retourna auprès de son appuie de fenêtre pour récupérer sa tasse, tout en écoutant les paroles de Morrigan. Tout en écoutant la question qu'il avait finit par lui poser à force d'observation des documents qui étaient à porté de vision.

- Le Traité de la Nature et du Cycle de vie ?- Il laissa couler volontairement quelques secondes, comme s'il recherchait les informations contenu dans l'ouvrage, puis reprit - C'est un ouvrage plutôt intéressant je dirais. Plutôt intriguant.

Il c'était contenté d'une réponse qui se voulait neutre, dans l'idée de tâter un peu le terrain sur ce point. Lui qui ne croyait ni en l'ordre, ni au chaos. Ni même à la moindre quête divine en vérité. Mais Philippe avait apprit que c'était un sujet sensible par ici. Alors il se contentait généralement d'acquiescer par simple envie qu'on lui foute la paix, sans pour autant s'empêcher de réfléchir sur le sujet et les ouvrages qu'il pouvait trouver au fil du temps.

- Et vous ?
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Cela faisait bien longtemps que Morrigan n’avait pas eu à préciser et développer ses propos dans ces bureaux afin de les rendre intelligibles. Philippe, aussi sujet à caution et mystérieux soit-il, maîtrisait les tenants et les aboutissants du langage, du moins en assez grande partie pour comprendre directement les allusions de l’érudit. Parler d’égal à égal, en terme d’esprit, était presque impossible dans les strates administratives. Mais le télépathe n’allait pas se laisser éblouir par la simple jugeote et un niveau de langue un tant soit peu décent. Sans sourciller, il accueillit la remarque de son interlocuteur avec un air préoccupé mais attentif.

« J’y songerai. » consentit-il à lâcher sans s’épancher davantage. « L’aquamancie ne fait pas partie de mon domaine d’expertise mais je crois que nous avons à apprendre de toutes les magies. »

La recherche ne pouvait être sectaire, afin d’aboutir sur une découverte digne de ce nom. La plupart des innovations s’étaient après tout fondées sur des incidents. Un érudit se devait de cultiver un esprit curieux pour ne négliger aucune piste et garder toujours une vision globale sur ses observations. C’est justement cette même perception qui manquait généralement aux membres de son département qui avaient du mal à prendre de la hauteur et à s’extraire de leur vision étriquée. Pour preuve, ce fichu projet de train à essence qui traînait en longueur face à l’inefficience de ces vieillards dépassés par leur temps. Le mage avait bien tenté de rajouter son grain de sel, mais la guilde avait cette fâcheuse tendance à mépriser ceux qui ne distinguaient pas par un haut rang de puissance d’essence. Cette cité courait à sa perte, avec l’immobilisme rituel qui régnait dans ses rues et sa gouvernance. Heureusement, le télépathe avait depuis baissé les bras en renonçant à jouer les lanceurs d’alarme. Si Portalia s’écroulait, il aurait agi à la hauteur de ses capacités.

Morrigan n’avait donc rien trouvé à redire à Philippe et sa suggestion. L’homme avait le calme tranquille des savants qui ne souhaitaient pas éroder leur patience au service des ingrats. Mais avec un respect poli et indulgent que le mage n’aurait sans doute jamais en retour pour ses pairs. Les mots qui suivirent les propos acides du télépathe étaient justes et mesurés. Philippe avait non seulement le monopole de l’ancienneté mais aussi de la magnanimité qui résultait de ses conclusions. Six ans que son interlocuteur subissait les injonctions de l’Ordre avec une sérénité déconcertante. Si certains en auraient éprouvé une légère honte, Morrigan et sa mauvaise foi préféraient penser que son manque venait une fois encore de l’ingérence de l’institution. Dans une ambiance de travail digne de ce nom et sans comportements parasites, l’érudit aurait certainement pu se familiariser davantage avec les lieux et l’ensemble des collègues du département.

« Six ans… quel palmarès. » reconnut-il dans un soupir presque admiratif.

Pas sûr qu’il devienne aussi sage à leur contact que l’était Philippe aujourd’hui après toutes ces années. Dans son cas, c’était plutôt l’aigreur qui fermentait comme un bon vin sous la coupole des frustrations Portaliennes. S’il n’était pas totalement de mauvaise foi, il pourrait reconnaître qu’il était devenu plus tendre et tolérant depuis son arrivée mais il était toujours plus facile de voir le côté ravagé du panorama plutôt que sa croissance. L’argument de l’effectif réduit se tenait mais il ne suffisait pas, d’après le mage, à excuser leur frivolité.

« C’est justement pour cela que je déplore leur légèreté. On ne se targue pas d’incompétence quand on ne peut pas diluer la responsabilité. Autant se dévoiler directement comme coupable désigné les prochaines fois, histoire de gagner du temps. A effectif réduit, on ne peut pas vraiment se cacher derrière plus bête que soi. » conclut-il durement en songeant aux trop nombreux déboires qu’il avait du essuyer de la part de ses collègues qui étaient décidément toujours les premiers surpris. « Petites mains ou non, ils sont la première impression faite de la guilde auprès des factions extérieures. Que l’image en pâtisse est une chose... » illustra t-il avec un haussement d’épaules nonchalant qui montrait son peu d’estime pour la réputation de l’institution. « ...mais qu’ils prennent le risque de se faire influencer en est une autre. »

Morrigan n’admettrait pas qu’ils s’inquiétaient pour certains, dans une faiblesse d’esprit affective à laquelle il ne pouvait se résoudre. Qu’ils fassent les clowns n’était pas un problème tant qu’ils étaient capable de résister aux agissements de leurs détracteurs. Mais la corruption qui sévissait dans leurs rangs était un bel exemple de cet écueil. Rien ne les mettait à l’abri de la tentation d’un bon discours ou de conditions de travail plus alléchantes. Et tout ça parce que la guilde tolérait une certaine marge de vice tout en ne prenant pas soin de ses agents et de leur loyauté.

Maintenant qu’il s’était confié sur une partie infime de sa rancœur contre le système, le télépathe espérait obtenir le fond de la pensée de cet homme énigmatique. Mais Philippe était prudent, suffisamment pour lui servir un avis tiède et peu subjectif, ce qui arracha un sourire amusé à l’érudit qui le cuisinait. Son petit manège était rondement mené, avec une interrogation feinte et une question rapidement retournée pour modérer son propos. Morrigan se demandait d’où lui venait ses stratégies oratoires et ne put s’empêcher de faire le parallèle avec sa propre éducation. Faire de tels rapprochements était dangereux, rendant Philippe presque sympathique à ses yeux. Presque.

« L’influence de l’Ordre a ses limites. C’est un fait. Il suffit de regarder les divergences d’opinions et les actes de barbarie qui s’opèrent à l’extérieur mais parfois aussi à l’intérieur de la cité. » dit-il de manière factuelle en pensant notamment à l’esclavage des hybrides et des femmes invoquées ou encore du procès tristement célèbre de Gemini. « Puisqu’il est bon de penser par soi-même et que personne ne vous conseillerait logiquement de compter sur une intervention divine pour régler vos tracas, chaque pensée doit être nourrie par une autre qui lui est antagoniste. L’Ordre n’y fait pas exception. Ce livre est une belle contre-pensée à toutes les prétendues vérités absolues qu’on peut entendre. » analysa t-il de manière implacable et sans une once d’hésitation. « Voilà ce que j’en pense. » conclut-il en plantant ses yeux d’un air insolent dans ceux de son interlocuteur plus frileux.

En sciences comme en magie, les choses étaient rarement toutes blanches ou toutes noires mais l’idéologie, voire le fanatisme, avaient la peau dure. Morrigan était un homme méfiant et réfléchi avec un pragmatisme qui faisait de lui un bon chercheur mais une catastrophe d’un point de vue relationnel. Ses pensées étaient souvent mal perçues, d’autant plus quand elles étaient étayées avec sa suffisance habituelle. Mais quoi de mieux que de montrer l’exemple pour connaître le fin fond de la pensée d’autrui ?



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descriptionDeux gentlemans valent mieux qu'un [Feat. Philippe Varech] EmptyRe: Deux gentlemans valent mieux qu'un [Feat. Philippe Varech]

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Philippe acquiesça tranquillement au sujet de l'Aquamancie. Sur le fait qu'il y avait à apprendre de toute les magies. S'il semblait habituellement blasé, s'il semblait ne s'intéresser à rien et n'être qu'une ombre qui passait d'un lieu à l'autre, Philippe gardait une curiosité qui lui était propre au sujet des capacités des autres. Au sujet de ce que l'on appelait pouvoir évolutif aussi. Au sujet des trois types d'essences. Peut-être aurait-il trouvé un poste qui lui convenait mieux parmi les chercheurs d'ailleurs, mais il n'était pas assez motivé à l'idée de faire bouger quoi que ce soit, il n'était pas assez motivé pour faire partie de ceux qui tenterait de faire bouger la moindre chose.

- L'Aquamancie est en quelque sorte mon expertise. Si on considère que l'encre soit lié à la magie de l'eau. - Tout en parlant, alors qu'il venait de vérifier la quantité qui lui restait dans son encrier, il fit un geste léger de la main, venant créer une boule d'encre qu'il fit ensuite glisser à l'intérieur de la bouteille en verre... - Mais cela ne m'offre pas la capacité de protéger ses livres de l'eau de mer.

Si le Kelpie était totalement frileux à l'idée de dévoiler sa véritable nature - De peur d'effrayer les autres - il n'avait aucun mal à montrer la magie qui le parcourait. Bien au contraire. Après tout, il continuait de chercher des clients pour tenter de vendre un peu plus d'encre qu'il ne le faisait déjà. Par pure envie de récupérer plus de Gils qu'il n'en récupérait actuellement.

La conversation c'était ensuite tourné vers les problèmes qui secouaient la Guilde. Une conversation qu'il entendait bien trop souvent à son gout d'ailleurs. Non pas avec ces collègues, mais avec les membres des autres sections, avec les étrangers à la guilde aussi. La réputation de la faction qu'il avait rejoint n'était en soit, plus à faire. Et à ces yeux, c'était bien à cause de cette réputation que les choses ne faisaient que s'envenimer. En plus du fait que les hauts gradés ne faisaient pas grand chose pour changer ça non plus.
En tout cas, il ne put qu'avoir un sourire amusé à la réaction de son interlocuteur concernant ses six ans au sein de la Guilde. Il l'écouta donc ensuite, gardant un sourire léger sans prendre la mouche une seule seconde. Il ne se sentait pas concerné par tout ça. Même s'il savait au fond de lui, que si quelqu'un venait lui proposer une somme d'argent pour passer outre les règles, les lois, il tomberait sans aucun doute dans la corruption. Philippe n'était pas attaché à la Guilde. Tout comme il n'avait aucune affection pour la ville. Et encore moins pour ses habitants... Il n'était là que pour le salaire.

- Ce ne sont que des symptômes d'un mal plus profond dans tout les cas. - Il laissa échapper un soupire lasse - Un mal qui finit par briser même les âmes les plus motivés à changer les choses.

Et il en avait vue passer, des petits nouveaux, motivé à faire en sorte que les choses changent et s'améliore. Des petits nouveaux qui aujourd'hui faisait partie des employés qui n'avaient plus vraiment de motivation à faire les choses correctement. Et autant dire que ce genre d'observation lui donnait encore moins envie de s'appliquer à quoi que ce soit, ou d'offrir sa loyauté à qui que ce soit d'autre qu'aux Matriarches de l'Oasis.

D'ailleurs, le sujet suivant touchait plus précisément ces origines. Des origines qui lui avaient offert ces propres croyances et une méfiance accrue envers l'Eglise. Envers ceux qui ne voyaient qu'à travers l'Ordre et rien d'autre. Envers ceux qui croyaient en l'existence même de divinité.
Buvant tranquillement son thé, il ne put que laisser un sourire plus grand glisser sur ses lèvres. Alors il n'avait pas à faire à l'un de ces pure croyant ? Voila qui était intéressant.

- Il n'y a que le débat qui permet de faire avancer les choses, n'est-ce pas ? A condition qu'il soit intelligent. - Et que ce ne soit pas une vulgaire dispute entre deux personnes qui refusent d'écouter ne serais-ce qu'un peu l'argumentation de l'autre - Vous voulez vraiment savoir le fond de ma pensée ? - S'il restait assez frileux jusque là, le Kelpie finit par décider de mettre directement les pieds dans le plat. Les choses devenaient intéressante pour lui, et plutôt que de continuer à "jouer" il prit la décision de faire franc jeu. Histoire d'être soit directement déçue et d'éviter de nourrir quelques espoirs qui pourraient être brisé par la suite, soit de savoir qu'il se trouvait face à une âme qui pourrait lui offrir quelques discussions particulièrement intéressante - Je suis plus prompt à croire à ce qui se trouve dans Cet ouvrage, qu'en l'existence même de l'Ordre.

Oh, dans  le fond il prit plaisir à articuler ces mots, alors que son regard c'était plongé dans celui de son vis à vis, dans l'idée de ne rien louper des réaction qu'il pourrait avoir après cet révélation. Il était particulièrement curieux de savoir comment il allait réagir et ce qu'il allait pouvoir dire après tout ça. Mais la créature des marais ne laissa qu'un silence de quelques secondes, le temps qu'il puisse ingérer ces mots avant de reprendre, comme n'ayant pas envie de le laisser sur sa fin, comme souhaitant bien poser les choses pour qu'il sache à qui il parlait exactement.

- Je suis originaire de l'Oasis des réfugiés, et là bas, ce n'est pas une divinité qui nous protège, mais bien la magie offerte par le sacrifice d'une âme. Et ce ne sont pas les "créatures du Chaos" qui ont tenté d'exploiter les eaux de cet endroit, ou de détruire la roche qui en protège la source, mais bien ceux qui se targuent d'agir au nom de cette pseudo divinité. Et d'après moi, s'il devait y avoir une divinité de l'Ordre, je doute qu'elle puisse laisser ces agents agir de la sorte, au risque de briser même l'équilibre d'un lieux.

En tout cas, une chose était certaine. Il ne portait pas l'église dans son cœur, bien au contraire. Même s'il n'irait jamais suivre le mouvement des Dark Soul pour autant. Ces larbins de l'église faisaient bien ce qu'ils voulaient, tant qu'ils ne venaient pas empiéter sur le territoire de l'Oasis....
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L’adage disait qu’il fallait se méfier de l’eau qui dort. Philippe avait le calme tranquille des eaux troubles, à la fois opaques et pleines de richesses fantasmagoriques. L’homme se démarquait par sa retenue mais aussi son étrangeté. Il était serein, éduqué mais sa discrétion avait quelque chose d’emprunté. Sa solitude semblait de courtoisie, comme s’il tenait les autres à distance par nature, et non par caprice de caractère. Pourquoi quelqu’un comme lui se tenait volontiers dans l’ombre ? Le bataillon des chercheurs ne pourrait que profiter de l’aura d’un confrère éclairé et méthodique. Et pourtant Philippe préférait la poussière à l’étincelle, la paresse à l’effusion. Voilà qui lui confirmait le manque cruel de vision de la guilde qui s’échinait à mettre ses agents sur des postes inadaptés. Ne savait-il pas qu’il pouvait prétendre à mieux ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? Morrigan en avait pourtant connu, des taciturnes, mais celui-ci ne révélait pas facilement son jeu.

« Oh. Voilà qui explique en partie la composition de cette bibliothèque. » dit-il avec une ruse amusée face à la démonstration du don de son interlocuteur.

Bien sûr qu’il s’agissait ici d’une forme d’aquamancie. L’encre n’était après tout qu’un mélange de phase aqueuse et de pigments. Dans les mains de Philippe, l’art devenait raffiné et le mage ne doutait pas que l’inkomocien devait impressionner son auditoire. Morrigan n’était pas du genre à se pâmer devant le talent mais il éprouvait parfois des scrupules à le diminuer.

« L’aquamancie est un art tenu en haut respect de là où je viens. Pour autant, je ne souhaiterais à personne de naître avec ce don ici bas. » lâcha t-il en guise de compliment malhabile, sans oublier d’évoquer sa contrepartie négative. « La rançon de la gloire, si l’on peut dire. » ajouta t-il avec une pointe de cynisme.

A quoi bon venir au monde avec un talent élémentaire pour servir à jamais un ordre imposé ? Les mages, dotés de ces pouvoirs, avaient des responsabilités sacrificielles. En servant à jamais les temples associés à leurs éléments pour le bon déroulement de la société, leur vie n’était qu’une parenthèse anecdotique. Finalement, l’érudit n’était pas convaincu que ce destin soit plus reluisant que celui des télépathes. Son monde était malade, et le contraste avec le multivers ne faisait que le mettre davantage en lumière.

« Ne pouvez-vous pas changer la composition de votre propre encre ? » demanda t-il intrigué face à sa problématique. « La résine a déjà montré de bons résultats et je ne serais pas étonné que d’autres molécules aient été découvertes entre temps pour imperméabiliser les encres de nos ouvrages. »

Oui, Philippe était définitivement un curieux personnage. Il ne manquait pas de ressources mais vraisemblablement de volonté. Une réalité si éloignée de la sienne que le télépathe ne parvenait pas à comprendre clairement les limites de sa motivation. En revanche, Morrigan ne manquait pas d’évoquer celles de leurs futiles collègues. Car la plupart d’entre eux n’étaient pas seulement paresseux mais aussi sans imagination, ou simplement condamnés à la médiocrité. Son interlocuteur avait une vision beaucoup plus nuancée que la sienne, expliquant leur bassesse par l’usure. Le mage prit le temps de la réflexion. Est-ce que le système suffisait à réduire la volonté individuelle des Portaliens ?

« C’est vrai. » reconnut-il sans s’attarder sur le fait de lui donner raison. « Mais on ne pourrait se cantonner qu’à cette excuse seule. Ces institutions sont un leurre, une grande mascarade pour nous empêcher de nous entre-dévorer. Comme tous les systèmes politiques à grande échelle, me direz-vous, certes. Mais voilà, toutes ces factions ne changent rien à cette réalité universelle : tout le monde ne fait que suivre ses propres aspirations. C’est encore plus vrai pour ceux qui ne sont pas nés dans cette capitale. » admit-il sans se soucier de tenir des propos dissidents. « Je ne réprouve pas leur manque de vision à l’échelle collective, je déplore leur manque d’ambition personnelle. »

Morrigan n’était pas idiot, il savait que la loyauté ne suffisait pas. Pouvait-on même parler de dévouement dans ce contexte précis ? La plupart des Portaliens vivaient ici sous la contrainte, après avoir été arrachés à leur monde d’origine. Ne trahiraient-ils pas les leurs si la survie de leur propre monde en dépendait ? Le mage ne croyait pas plus en l’altruisme. Les savants qu’il côtoyait dans le département de la recherche n’œuvraient pas vraiment pour le bien commun mais pour satisfaire leur ego et faire taire leur curiosité scientifique. Et c’était justement ce qui intéressait Morrigan, de savoir de quoi brûlait les gens, pas leur pseudo-engagement civil. On en apprenait après tout plus sur les valeurs d’autrui en conversant qu’en leur demandant leur allégeance.

Les barrières sociales de son interlocuteur commençaient enfin à s’amoindrir face à la morgue du mage à l’égard de la guilde. Mieux encore, l’homme s’apprêtait à lui délivrer le fond de sa pensée. Enfin Philippe lui montrait autre chose que cette façade prudente. Face à sa révélation, ses yeux s’arrondirent légèrement sous l’effet de la surprise. C’était une opinion scandaleuse, suffisamment pour lui arracher un sourire qui aurait pu le trahir auprès d’un autre public. Morrigan était le premier à tout remettre en question sans se satisfaire d’un fade statu quo, bon pour ceux qui se fiaient uniquement aux croyances populaires et à l’expertise de quelques figures d’autorité. Toujours sceptique, l’érudit préférait se fier à ses propres recherches. Quitte à enfreindre les règles ou de risquer la désapprobation. S’il était parfaitement honnête avec lui-même, il pourrait même admettre qu’il aimait la contestation, en réalité.

« Je ne vous imaginais pas aussi subversif. » plaisanta t-il en feignant l’outrage. « C’est un point de vue critique qui soulève plusieurs questions pertinentes. » conclut-il dans un premier temps, songeur.

Les récents événements parlaient d’eux-même. Malgré l’intervention direct du Chaos, aucun sbire ou représentant de l’Ordre n’était apparu à eux en contrepartie. Qu’est-ce qui expliquait cette timidité divine ? L’Ordre soutenait-il toujours ses soldats à l’heure actuelle ? Philippe était tout à fait légitime de remettre en cause la présence d’une entité fantôme à laquelle il n’avait jamais été directement confronté.

« Je crois néanmoins que vous mettez le doigt sur quelque chose de fondamental. La limite entre magie et métaphysique est ténue, d’après moi. Si nous prenons comme exemple les résurrections qui ont lieu dans cette ville, certains vous parleront d’invocation, tandis que d’autres préféreront le qualifier de miracle. Les actes peuvent alors devenir rationnels ou thaumaturgique, tout est question de vocabulaire et de subjectivité. »

Il était agréable de pouvoir livrer ce genre de théorie sans craindre de voir sa tête tomber. Morrigan n’était pas inquiet. Si Philippe se décidait à le dénoncer, il n’aurait aucun mal à convaincre un auditoire du contraire. Et puis, il pouvait bien se mouiller à son tour après de tels aveux.

« Ne rougissez pas trop fort de vos opinions. J’ignore tout, ou presque, de l’Oasis. Mais je connais des peuples, au-delà des montagnes qui s’en remettent à leurs propres divinités. Vos pensées sont loin d’être marginales et criminelles. » avoua t-il en pensant naturellement aux Crocs des glaces.

Le mage était bien placé pour savoir qu’il était aisé de stigmatiser des idées qui allaient contre les pensées universelles. Mais Portalia était à ses yeux suffisamment cosmopolite pour être obligée de fermer les yeux sur ce genre d’écart.

« Je suis curieux. » dit-il après avoir trié l’essentiel de ses observations. « Pourquoi s’évertuer à œuvrer pendant six ans pour une cause à laquelle vous croyez si peu ? »

Sa question était plus qu’indélicate et pourtant, le télépathe n’exprimait aucune gêne ou rédemption. Philippe n’était pas fait du même bois que lui mais il trouvait chez lui une certaine connivence. N’étaient-ils finalement pas tous les deux de la mauvaise graine aux yeux des pontifes de ce monde ?



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descriptionDeux gentlemans valent mieux qu'un [Feat. Philippe Varech] EmptyRe: Deux gentlemans valent mieux qu'un [Feat. Philippe Varech]

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Pour ainsi dire, les paroles de son vis à vis le questionna. qu'entendait-il par "Là d'où il venait" ? Etait-il aussi un enfant de l'Oasis ? Pourtant, son visage ne lui disait rien. Même si bon, il ne pouvait pas se targuer de connaitre tout les habitants du lieu. Ceci dit, sa théorie tomba à l'eau -sans mauvais jeux de mots- lorsqu'il fit savoir qu'il ne le souhaitait à personne. Une chose qui intrigua le bleu, et qui dans son esprit, éliminait d'office l'Oasis. Quel habitant de ces lieux viendraient à ne pas souhaiter ce don à quiconque ? Dans son esprit, il s'agissait de la vie, il s'agissait d'une bénédiction de la sourcière. Même s'il continuait de rester perplexe au côté encre de son propre don.

- Pourquoi donc, ne le souhaiter à personne ?

Autant poser la question. Et espérer obtenir une réponse, évidement.

En tout cas, il eut un sourire navré à la question concernant l'utilisation de son encre pour protéger ses livres. Il jeta un coup d'oeil à sa bibliothèque.

- Je n'ai pas encore cette expertise, bien que j'essaie d'y travailler. Pour l'heure, ma création est toujours composé de la même chose. De l'eau et de la suie. Une suie provenant de bruyère je pense, au vue de l'odeur. - Il feintait le questionnement du pourquoi, même si dans les faits, il en connaissait parfaitement la raison - De plus, ma maitrise ne touche que l'encre que je produit. Donc je ne pourrais pas non plus espérer modifier une encre ayant une origine différente. Tant bien même, cela ne protégera pas le papier.

Et puis, cela lui donnait toujours une raison pour aller à l'Oasis. Oh il n'avait pas bien besoin d'excuse pour s'y rendre, mais... Avoir cette raison le poussait à réellement y aller au lieu de fuir ces regards qu'il s'imaginait réprobateur.

Philippe écouta ensuite les paroles de Morrigan concernant les problèmes lié à la Guilde. Concernant les difficultés de l'administration. Et sa réponse ne put que donner l'impression à Philippe d'être visé. En était-il honteux ? Pas du tout. A dire vrai, ça l'amusait plus qu'autre chose. Lui ne voyait en soit, pas l'intérêt de changer les choses. Il se fichait bien de Portalia dans les faits. Il n'était ici qu'en tant qu'être auto exilé de son lieu de naissance. Il n'était ici que pour faire le minimum et ramener de quoi vivre à sa mère de cœur. S'il ne pouvait pas lui redonner la joie et le bonheur d'autrefois, il pouvait bien l'aider à vivre correctement.

- Je serais, de toute manière, un bien bel imbécile, si je pensais que le problème n'était posé que sur une seule chose. Mais je constate juste que mes collègues sont bien plus éreinté que réellement sans motivation.

Contrairement à lui. Mais ça, il ne prit pas la peine de le rajouté.

En tout cas, lorsqu'il finit par révéler le fond de sa pensé, concernant toute ses histoires d'Ordre et de Chaos, la réaction de son camarade du moment ne fut que plus intéressante. Et le sourire qu'il vit se dessiner sur son visage, lui faisait dire que la suite de la conversation pourrait être des plus intéressante. Pouvoir lâcher tout ce qu'il pensait réellement du fonctionnement du monde, sans avoir à devoir subir la condescendance des plus croyant, était assez intéressant. Philippe en esquissa un sourire léger ceci dit, amusé d'être vue comme "subversif".
Il l'écoute donc, adossé contre son bureau, à boire tranquillement son thé.

- Hé bien, si vous voulez vous documenter sur l'Oasis, je vous déconseille fortement ce livre. - Il montra d'un mouvement de tête le livre au post-it smiley pas content - Sauf si vous souhaitez vous abreuver de préjugés venant de l'esprit d'une âme qui pense que le fonctionnement de Portalia est un modèle de perfection.

Il termina tranquillement sa tasse avant de se redresser, tout en la posant sur le bois de son bureau...

- Mais je vous rassure. Je ne rougie pas de mes opinions, et j'apprécie écouter celle des autres. Je n'ai juste pas envie de perdre mon temps avec des êtres qui refusent d'entendre des pensés différentes aux leurs. Bien que, pour être honnête, ces histoires d'Ordre et de Chaos, ont tendance à m'agacer. J'ai surtout l'impression d'y voir une excuse pour garder la population bien en main, et se lancer sur des petites guerres qui viennent à rassasier la soif de sang de certains. - Finit-il par lâche, alors qu'il croisait les bras, en laissant sa lassitude transparaitre - Si l'Ordre existait réellement, pourquoi aurait-elle laissé sa très chère ville se faire attaquer comme elle l'a été ? Cet endroit est censé être sous la protection d'une déité, et pourtant... L'Oasis est bien mieux protégé par la bonté d'âme d'une mage tombée au combat. Quand au chaos.... - c'est un soupire qui termina sa phrase sur le sujet. Qui donc avait besoin d'un dieu du Chaos quand les mortels parvenaient à le mettre en pratique sans l'aide de qui que ce soit ? - Quoi qu'il en soit, je suis plus à pensé que ce monde est parcourut par une, voir des magies débridées qui viennent à créer des fractures entre les mondes et le temps, venant piéger des âmes malchanceuses.

Pour lui, c'était aussi simple que ça. Peut-être même, y avait-il quelque chose de cassé dans ce monde. Oh, il la connaissait l'histoire que l'on venait raconter. Mais là aussi, il restait assez sceptique sur le sujet. Enfin... Après, avait-il seulement essayé de creuser les choses ? Absolument pas. Il avait bien d'autres choses en tête pour se lancer dans ce genre de chose.

En tout cas, il haussa un sourcil à la question, posant son seul oeil visible sur Morrigan. Pourquoi ? Parce qu'il ne se sentait plus le bienvenue chez lui. Et que Portalia était en soit le seul endroit où il pouvait gagner sa vie. En plus du fait qu'il pouvait être en contacte directe avec les aventuriers, avec les familias. Avec des êtres qui pourraient éventuellement lui donner des indices sur ce qui était arrivé à Adrian. L'avantage de son apparence, c'est que ceux qui l'avaient connus venaient à se questionner. Il en avait déjà croisé. Mais pas assez à son gout. Son héro, son sauveur, semblait être bien inconnu aux yeux des gens. Et puis surtout, pour le moment, il n'avait même pas réussi à mettre la main sur le nom de la familia qui l'employait. Mais ça... Tout ça. C'était quelque chose qu'il ne partagerait pas. Tout ça était bien trop privé pour qu'il ne prenne le temps à en parler. Même s'il le savait, garder le silence n'allait pas vraiment aider. Mais il n'avait confiance en personne.

- Pour le salaire et les primes. On ne fait pas grand chose et on est payé, quoi de mieux ? ~

S'il venait de volontairement appuyé le préjugé du fonctionnaire paresseux, malgré ce qu'il avait put dire juste avant ? Absolument.
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L’aquamancien commençait à mordre à l’hameçon, passant d’une passivité de circonstances à des interrogations non filtrées. Morrigan se félicitait intérieurement d’un tel changement. Étonnamment, Philippe était peut-être ce qui se rapprochait le plus de son milieu naturel. S’il était en mesure de le reconnaître, il aurait pu s’avouer que l’art de la conversation lui avait manqué. Bien qu’il exécrait l’hypocrisie bourgeoise et la vanité des salons, le télépathe n’avait pas beaucoup eu l’occasion de débattre de la littérature ou de la politique depuis un certain temps. Certes, il avait développé un prototype avec Elim et rhabillé pour l’hiver tous les pontifes de la cité avec Freya mais les moments de grâce se faisaient rares. La faute à qui ? Son épouvantable caractère et sa propension à suspecter vivement toute conduite sympathique, sans aucun doute.

La spontanéité de sa première question le frappa suffisamment pour lui faire détourner les yeux des étagères, sondant quelques instants les intentions qu’il pensait pouvoir lire dans le regard tranquille de Philippe. Pourquoi chercher sans cesse le mal dans un lieu à des années lumières de chez lui ? Il faut dire que le mage ne parlait pas de ces choses-là, en dehors d’anecdotes situationnelles ou des échanges sur le passé qu’il avait pu avoir avec Derek. Pourtant, c’est ce que les gens ordinaires faisaient lorsqu’ils parlaient à cœur ouvert, en parlant de leur vie d’antan ou de leur enfance avec une aisance que l’érudit ne comprendrait jamais. Morrigan avait encore du mal à accepter cette vie-là, à ne pas se sentir comme une pièce rapportée qui retournerait bientôt dans sa boîte parfaitement compartimentée pour lui. Mais non, il ne rentrerait pas chez lui de sitôt, et si cette réalité lui avait subtilement échappé ces derniers temps, ces échanges de banalités le rappelaient à l’ordre. Puisqu’il en prenait conscience pour la première fois de manière explicite, la moindre des choses était de répondre afin de satisfaire la curiosité de celui qui avait provoqué cet état de pensée.

« Je suis un invoqué. » dit-il d’abord sans la moindre hésitation comme pour se dédouaner au passage de la médiocrité des mœurs de Portalia. « Les pouvoirs élémentaires sont canonisés dans mon monde d’origine. Quiconque les reçoit renonce à sa vie pour le bien commun, si l’on peut dire. »

Il se ramollissait, comme tous ceux qui avaient franchis le portail depuis un certain temps, au point d’oublier la rudesse dans laquelle il avait été élevé. Ici, le télépathe n’était pas contraint de peser chaque mot, chaque pensée, en arpentant les rues ou l’extérieur de la ville. Et s’il se relâchait parfois, il n’était pas sûr non plus de savoir exactement comment lâcher prise. Philippe lui semblait son parfait opposé, cherchant à atteindre ses objectifs de manière patiente et tolérée. Il semblait attendre qu’une opportunité se présente plutôt que de lui-même provoquer sa chance. Dérouté, l’érudit l’écoutait parler de ses projets d’encre imperméable avec un flegme déconcertant. Et malgré tout, Morrigan n’avait pas envie de le secouer, ni de le taxer de paresse, à son plus grand désarroi. Ce n’était plus un aveu de faiblesse mais de la folie, à ce stade.

« Je sais que mon département travaille sur du papier enchanté, dans le but de protéger les archives de toutes les intempéries possibles et inimaginables. » Ce qui n’avait rien d’étonnant, compte tenu de l’intensité des conflits entre chaque faction et des pouvoirs de chacun. « Je pourrais essayer de descendre quelques prototypes pour voir leur affinité avec votre encre. Bien sûr, le papier à lui seul ne suffira pas à garantir la pérennité des ouvrages alors il faudra vous pencher sérieusement sur la composition de l’encre... » conclut-il en guise de maigre sermon.

Même en y mettant de la mauvaise volonté, l’érudit n’était pas parvenu à lui reprocher clairement son manque de travail. Pire encore, il avait essayé de lui proposer une alternative afin de lui donner la motivation de poursuivre ses desseins. C’était donc ça avec de la sympathie pour quelqu’un ? Mon dieu, pourvu que cela ne se reproduise plus jamais. Morrigan préféra donc revenir à un domaine dans lequel il excellait : se plaindre de la guilde et de ses agents. Là au moins, son savoir-faire n’était plus à prouver. Mais Philippe restait nuancé dans son propos, tempérant ses ardeurs en plaignant davantage les conditions de travail de leurs collègues plutôt que leurs méthodes discutables. Le télépathe n’était pas sûr d’adhérer pleinement à la théorie en bon bourreau de travail qui refusait de croire que la norme était plutôt à l’économie d’énergie. Il en déduisit que Philippe avait meilleur fond que ce qu’il voulait bien laisser entendre.

« Ils doivent vous adorer... » conclut-il dans un soupir de son sarcasme habituel.

Avec quelqu’un pour leur trouver autant d’excuses, ils ne pouvaient que se délecter de leur fainéantise. Si le discours sur la guilde n’avait pas fait mouche, on ne pouvait pas en dire autant de la critique de l’institution. Tranquillement adossé, son interlocuteur lui semblait ravi de son procès. Comme il l’invita à observer la petite note, Morrigan repoussa d’un air théâtral l’ouvrage décrié.

« Merci pour la mise en garde, j’ai lu suffisamment d’horreur à la grande bibliothèque pour réitérer l’expérience... » lâcha t-il en finissant de remettre le dos du livre à l’exacte hauteur de ses voisins. « J’imagine que je devrais plutôt chercher une note plus positive comme… celle-ci ? » dit-il en sortant un petit volume qui comportait une note de couleur lilas.

En retournant le papier, l’érudit fut bien incapable de déchiffrer l’expression indiquée. Un symbole occulte ? Une émotion inconnue de la race humaine ? L’aquamancien était décidément bien mystérieux… ou très mauvais dessinateur. Mais seul Philippe pouvait trancher. En attendant de savoir s’il avait fait bonne pioche ou non, le mage s’arrêta un instant sur les dernières paroles de son interlocuteur. Ses arguments étaient recevables dans la mesure où la bête se nourrissait de sa propre politique. Voilà pourquoi la plupart des Portaliens eux-mêmes avaient oublié leur objectif de départ après l’inertie du quotidien. Il n’était donc pas étonnant que des natifs, tel que Philippe, rejettent les enseignements dogmatiques de leur monde d’origine.

« Bien entendu, on ne pas écarter les idéologies de leur dimension lucrative. » répondit-il de façon à mettre en lumière de manière plus cynique les propos de son interlocuteur. « Mais voilà, tous les meilleurs mensonges tirent partie d’un fondement de vérité. Il ne tient donc qu’aux gens capables de démêler le vrai du faux. »

Pour lui, le mythe avait toujours un fondement d’histoire. Si aujourd’hui les habitants souffraient des dérives actuelles, Morrigan était convaincu que le problème eut sa source véritable. S’il se sentait capable de garder son esprit critique face à tous ces prédicateurs, ce qui l’intéressait présentement était de comprendre les rouages de l’esprit de son hôte.

« J’étais présent lors du siège de Portalia. L’entité qui a ravagé la ville près du centre d’entraînement se revendiquait explicitement du Chaos. Qu’en pensez-vous ? » demanda t-il à Philippe en le gratifiant d’un sourire amusé, plus pour tester les limites de son raisonnement que par véritable malice.

Si le Chaos n’existait plus, les créatures douées d’intelligence qui avaient ravagées la ville n’auraient eu aucun intérêt à exprimer leur allégeance. Un complot et des compétences d’acteurs prodigieuses ne pouvaient ne sauraient suffire à expliquer les tenants et les aboutissants de l’attaque de Portalia.

Enfin, le mage obtenu la réponse à la question qui lui brûlait les lèvres. Sincèrement désarçonné, la provocation de rigueur fit place à une moue ahurie. Cette fois-ci, lui trouver des excuses convaincantes serait une épreuve.

« Vous… avez encore le temps de changer d’avis et de trouver une vraie source de motivation. » dit-il en serrant légèrement le poing pour sceller sa détermination.

Non, il ne laisserait pas quelqu’un avec ce potentiel se gâcher dans la médiocrité d’usage. A moins que ça ne soit son propre ego qui obscurcisse son jugement. Lui vivant ne s’entendrait jamais avec un être paresseux et sans aucune aspiration. Donc Philippe se fourvoyait, les dés en étaient jetés. Si Morrigan avait à apprendre de lui sur sa force tranquille, il était de son devoir de lui montrer les vertus de la discipline et de l’ambition.



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descriptionDeux gentlemans valent mieux qu'un [Feat. Philippe Varech] EmptyRe: Deux gentlemans valent mieux qu'un [Feat. Philippe Varech]

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