Morrigan
Rafiki 2.0
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"Deux gentlemans valent mieux qu'un"
Never-Utopia
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Le bataillon administratif était fidèle à lui-même, c’est-à-dire tributaire du premier venu et lamentablement paresseux. Arrivé à ce stade, Morrigan se demandait comment diable avaient-ils fait jusqu’ici pour se débrouiller sans lui. Les tumultes du département des gratte-papier ne lui manquaient guère, préférant de loin le calme tranquille du centre de recherches et de la salle des archives. Suzy l’avait convoqué, presque implorante, pour venir remettre de l’ordre dans les dossiers urgents de l’accueil. Ses compétences sociales et son nez pour flairer le potentiel des aventuriers ainsi que les ragots les plus croustillants de la cité n’étaient plus à prouver. Mais son rangement laissait à désirer, pour ne pas dire qu’il était tout bonnement catastrophique. Le mage soupirait franchement en voyant l’étendue des dégâts, avec des liasses de documents qui sortaient de leurs pochettes colorées comme un éventail improvisé.
« C’est la dernière fois, Suzy... » pesta t-il en toisant le chaos devant lui.
« Oui, oui ~ Merci Morri t’es le meilleur. » dit-elle de son ton enjoué habituel qui lui donnait des airs de tête à claques.
« N’en fais pas trop, peste que tu es... » grommela t-il en commençant à trier le plus gros.
Après avoir essuyé un petit rire sonore de sa part, le télépathe s’attela à son odieuse tâche dans un silence et une concentration religieuse. Une fois satisfait d’un début de résultats, Morrigan se résolut à prendre une courte pause avant de reclasser correctement les dernières références. Machinalement, il se servit une tasse de thé qu’il imaginait sans mal amère et insipide, à l’image du personnel. Quand il le goûta sans entrain, son visage prit des inflexions inattendues.
« Mais… il est parfait. » dit-il lui-même étonné d’entendre spontanément un compliment sortir de sa bouche.
Pour une fois, le thé avait été infusé parfaitement et la température de l’eau avait été scrupuleusement bien respectée. L’érudit s’était longtemps privé de ce breuvage commun, après de trop nombreuses mauvaises expériences résultant de ses collègues. Un miracle avait eut lieu aujourd’hui, tandis qu’il se tournait d’un air interrogatif vers Suzy. Si elle voulait le surprendre, c’était agréablement réussi.
« Suzy c’est toi qui a fait ça ? » l’interrogea t-il en ayant retrouvé une once de bonne humeur.
« Ah non, c’est Philippe. »
« Philippe... » répondit-il de façon incertaine et songeuse.
Son nom lui disait quelque chose mais le mage était incapable de le remettre. Etait-il dans le même département ? L’insupportable commère se mit à rire franchement devant son désarroi.
« J’y crois pas, tu y mets tellement pas du tien que t’as même pas retenu le nom de tout le monde depuis tout ce temps ? Tu sais, y’a pas que Derek à Portalia ~ »
Un rouge honteux lui monta rapidement aux joues. Il n’avait clairement pas de leçon de mémoire à recevoir d’une tête de linotte qui ne retrouverait même pas une feuille sur son bureau. Et puis qu’est-ce qu’elle insinuait ? Il voyait du monde en dehors de Derek en dehors de ses relations professionnelles. Comme par exemple… Elizabeth. Oui, il était allé à sa fête d’anniversaire, en traînant des pieds, mais tout de même. Certes, il ne l’avait pas vu depuis des lustres avant ça, tout comme Elim, mais c’est parce qu’ils étaient tous les deux très occupés. En faisant un rapide panorama de ses dernières péripéties sociales, le télépathe constatait qu’il n’avait passé du temps qu’avec des connaissances dans le cadre de services ou de missions. Mais à qui la faute, finalement ? C’était aux Portaliens de se montrer un peu dignes d’intérêt… Ce n’est pas comme s’il y mettait une véritable mauvaise volonté. Suzy se régalait de son silence embarrassé, tandis qu’il cherchait des contres-arguments qui s’étaient déjà fait trop attendre pour être crédibles.
« Bon, t’as de la chance, j’ai justement des trucs à lui filer. T’as qu’à y aller de ma part, comme ça tu pourras plus dire que tu le connais pas. »
« Je crois que tu oublies que je suis venu t’aider de mon plein gré, pas pour servir une fois de trop de laquais à ce fichu service... » rétorqua t-il en ayant retrouvé sa répartie.
« Steuplait ! Je te jure que c’est pas par flemme, je suis sûre que tu t’entendrais trop bien avec lui en plus ! Ça serait pas chouette d’avoir des amis avec qui râler, plutôt que des gens sur qui râler pour une fois ? »
« C’est très aimable à toi de te préoccuper de ma vie sociale. » grinça t-il de manière sarcastique. « Mais si je ne sollicite pas ton aide pour ce genre de chose, c’est pour une bonne raison : je n’ai pas besoin d’une entremetteuse pour gérer mes relations. » trancha t-il d’un air agacé avant de collecter les documents qu’elle ne voulait pas livrer elle-même. « Ne te fatigue pas, je vais donner ça à ce fameux Philippe, ça sera toujours mieux que de t’entendre geindre sur le travail mal fait. » conclut-il en faisant tout l’étalage de sa susceptibilité.
Elle souriait, ravie de le voir céder une fois de plus à ses doléances. Et puis, elle commençait à suffisamment le connaître pour ne pas prendre la mouche à chaque fois qu’il se montrait désagréable. Elle finissait même par croire que c’était sa façon bien à lui d’apprécier les gens qui l’entouraient. Morrigan fit vole-face avec sa pile en main, prêt à s’en aller comme un prince, pour finalement s’arrêter net après deux grandes enjambées et fixer son interlocutrice d’un air contrarié.
« Et où est-il… le bureau de Philippe ? »
Il se serait bien passé de ce nouveau fou rire, qui ne faisait que donner raison à cette incorrigible pipelette. Elle lui indiqua tout de même la direction, non sans continuer à se moquer de lui avec son rire infernal. L’érudit l’ignora délibérément en se rendant dans le bureau du principal intéressé. Après avoir frappé à la porte comme l’exigeait l’usage, le mage entra dans la tanière exiguë de son mystérieux collègue. Une odeur d’encre, qui ne lui déplaisait pas, s’imposait à lui ainsi que de nombreux ouvrages disposés dans des étagères bien fournies.
« Bonjour, Philippe. J’apporte des documents de la part de la tire-au-flanc qui nous sert de collègue. » maugréa t-il sans se préoccuper du potentiel lien entre les deux individus.
Son regard se porta un instant sur son interlocuteur qu’il scrutait silencieusement tout en essayant de ne pas trop le dévisager. L’individu était paré avec élégance, bien peigné, dans une coiffure presque semblable à la sienne. A première vue, il avait bon goût, chose rare dans cette cité. Après ce très rapide examen, le télépathe promena son regard sur l’étal de livres le plus proche, à la recherche de quelque chose qui clochait. Une vue d’ensemble suffisait à montrer un tri pertinent et des références intéressantes, ce qui ne manqua pas de l’étonner.
« C’est vous qui avez constitué cette bibliothèque ? » demanda t-il alors tout en continuer d’inspecter tranquillement les titres des ouvrages.
A son plus grand désarroi, les livres étaient impeccablement alignés et aucune poussière ne venait obscurcir la tranche. Il devait lire beaucoup, tout en prenant soin de ses outils. Morrigan cherchait de quoi exciter sa mauvaise humeur et donner tort à Suzy mais Philippe lui donnait du fil à retordre. Pire encore, il devait bien admettre pour l’instant n’avoir rien à redire et critiquer en son for intérieur. C’était tout bonnement scandaleux.
« C’est la dernière fois, Suzy... » pesta t-il en toisant le chaos devant lui.
« Oui, oui ~ Merci Morri t’es le meilleur. » dit-elle de son ton enjoué habituel qui lui donnait des airs de tête à claques.
« N’en fais pas trop, peste que tu es... » grommela t-il en commençant à trier le plus gros.
Après avoir essuyé un petit rire sonore de sa part, le télépathe s’attela à son odieuse tâche dans un silence et une concentration religieuse. Une fois satisfait d’un début de résultats, Morrigan se résolut à prendre une courte pause avant de reclasser correctement les dernières références. Machinalement, il se servit une tasse de thé qu’il imaginait sans mal amère et insipide, à l’image du personnel. Quand il le goûta sans entrain, son visage prit des inflexions inattendues.
« Mais… il est parfait. » dit-il lui-même étonné d’entendre spontanément un compliment sortir de sa bouche.
Pour une fois, le thé avait été infusé parfaitement et la température de l’eau avait été scrupuleusement bien respectée. L’érudit s’était longtemps privé de ce breuvage commun, après de trop nombreuses mauvaises expériences résultant de ses collègues. Un miracle avait eut lieu aujourd’hui, tandis qu’il se tournait d’un air interrogatif vers Suzy. Si elle voulait le surprendre, c’était agréablement réussi.
« Suzy c’est toi qui a fait ça ? » l’interrogea t-il en ayant retrouvé une once de bonne humeur.
« Ah non, c’est Philippe. »
« Philippe... » répondit-il de façon incertaine et songeuse.
Son nom lui disait quelque chose mais le mage était incapable de le remettre. Etait-il dans le même département ? L’insupportable commère se mit à rire franchement devant son désarroi.
« J’y crois pas, tu y mets tellement pas du tien que t’as même pas retenu le nom de tout le monde depuis tout ce temps ? Tu sais, y’a pas que Derek à Portalia ~ »
Un rouge honteux lui monta rapidement aux joues. Il n’avait clairement pas de leçon de mémoire à recevoir d’une tête de linotte qui ne retrouverait même pas une feuille sur son bureau. Et puis qu’est-ce qu’elle insinuait ? Il voyait du monde en dehors de Derek en dehors de ses relations professionnelles. Comme par exemple… Elizabeth. Oui, il était allé à sa fête d’anniversaire, en traînant des pieds, mais tout de même. Certes, il ne l’avait pas vu depuis des lustres avant ça, tout comme Elim, mais c’est parce qu’ils étaient tous les deux très occupés. En faisant un rapide panorama de ses dernières péripéties sociales, le télépathe constatait qu’il n’avait passé du temps qu’avec des connaissances dans le cadre de services ou de missions. Mais à qui la faute, finalement ? C’était aux Portaliens de se montrer un peu dignes d’intérêt… Ce n’est pas comme s’il y mettait une véritable mauvaise volonté. Suzy se régalait de son silence embarrassé, tandis qu’il cherchait des contres-arguments qui s’étaient déjà fait trop attendre pour être crédibles.
« Bon, t’as de la chance, j’ai justement des trucs à lui filer. T’as qu’à y aller de ma part, comme ça tu pourras plus dire que tu le connais pas. »
« Je crois que tu oublies que je suis venu t’aider de mon plein gré, pas pour servir une fois de trop de laquais à ce fichu service... » rétorqua t-il en ayant retrouvé sa répartie.
« Steuplait ! Je te jure que c’est pas par flemme, je suis sûre que tu t’entendrais trop bien avec lui en plus ! Ça serait pas chouette d’avoir des amis avec qui râler, plutôt que des gens sur qui râler pour une fois ? »
« C’est très aimable à toi de te préoccuper de ma vie sociale. » grinça t-il de manière sarcastique. « Mais si je ne sollicite pas ton aide pour ce genre de chose, c’est pour une bonne raison : je n’ai pas besoin d’une entremetteuse pour gérer mes relations. » trancha t-il d’un air agacé avant de collecter les documents qu’elle ne voulait pas livrer elle-même. « Ne te fatigue pas, je vais donner ça à ce fameux Philippe, ça sera toujours mieux que de t’entendre geindre sur le travail mal fait. » conclut-il en faisant tout l’étalage de sa susceptibilité.
Elle souriait, ravie de le voir céder une fois de plus à ses doléances. Et puis, elle commençait à suffisamment le connaître pour ne pas prendre la mouche à chaque fois qu’il se montrait désagréable. Elle finissait même par croire que c’était sa façon bien à lui d’apprécier les gens qui l’entouraient. Morrigan fit vole-face avec sa pile en main, prêt à s’en aller comme un prince, pour finalement s’arrêter net après deux grandes enjambées et fixer son interlocutrice d’un air contrarié.
« Et où est-il… le bureau de Philippe ? »
Il se serait bien passé de ce nouveau fou rire, qui ne faisait que donner raison à cette incorrigible pipelette. Elle lui indiqua tout de même la direction, non sans continuer à se moquer de lui avec son rire infernal. L’érudit l’ignora délibérément en se rendant dans le bureau du principal intéressé. Après avoir frappé à la porte comme l’exigeait l’usage, le mage entra dans la tanière exiguë de son mystérieux collègue. Une odeur d’encre, qui ne lui déplaisait pas, s’imposait à lui ainsi que de nombreux ouvrages disposés dans des étagères bien fournies.
« Bonjour, Philippe. J’apporte des documents de la part de la tire-au-flanc qui nous sert de collègue. » maugréa t-il sans se préoccuper du potentiel lien entre les deux individus.
Son regard se porta un instant sur son interlocuteur qu’il scrutait silencieusement tout en essayant de ne pas trop le dévisager. L’individu était paré avec élégance, bien peigné, dans une coiffure presque semblable à la sienne. A première vue, il avait bon goût, chose rare dans cette cité. Après ce très rapide examen, le télépathe promena son regard sur l’étal de livres le plus proche, à la recherche de quelque chose qui clochait. Une vue d’ensemble suffisait à montrer un tri pertinent et des références intéressantes, ce qui ne manqua pas de l’étonner.
« C’est vous qui avez constitué cette bibliothèque ? » demanda t-il alors tout en continuer d’inspecter tranquillement les titres des ouvrages.
A son plus grand désarroi, les livres étaient impeccablement alignés et aucune poussière ne venait obscurcir la tranche. Il devait lire beaucoup, tout en prenant soin de ses outils. Morrigan cherchait de quoi exciter sa mauvaise humeur et donner tort à Suzy mais Philippe lui donnait du fil à retordre. Pire encore, il devait bien admettre pour l’instant n’avoir rien à redire et critiquer en son for intérieur. C’était tout bonnement scandaleux.
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Lun 11 Sep - 15:39