Née d'une union défendue, de deux êtres que tout séparent. Deux nations qui se sont toujours détestées et que tout sépare. Une [censure] guérisseuse et un [censure] marchand. Mais que pourrait bien arriver à un couple aussi atypique ? Et bien, [censure] le découvrit lorsqu'il rentra au pays accompagné de [censure]. Boosté par sa situation de futur père, il s'attela à travailler deux fois plus tandis que sa bien aimée ouvrit une petite clinique sans prétention pour exercer sa médecine. Cependant, la présence d'une [censure] n'était pas la bienvenue. Bientôt, par précaution, elle arrêta de travailler pour rester, ainsi que son bébé à venir, bien en sécurité chez elle. Bien lui en prit puisque quelques vauriens s'amusèrent à vandaliser sa clinique. Inquiets pour eux et pour l'avenir de leur enfant, ils décidèrent de quitter le pays dès la naissance de leur fille chérie, Allys.

Quoi de mieux pour se faire oublier et mener une vie aussi insolite que leur famille que de se rendre en [censure] ? Qui pourrait bien les poursuivre dans un continent aussi indomptable ? Heureusement pour eux personne ne vint les déranger. Au contraire, la famille vécu là-bas de très belles années, tout particulièrement [censure], qui semblait retrouver le bonheur de ne plus vivre dans la crainte et exercer ses dons [censure] et médicinales en toute liberté. Quant à Allys, baignée depuis l'enfance dans cet environnement, grandit en toute insouciance. Elle ignora même qu’un autre drame avait eu lieu dans leurs premières années. Ses parents étaient si pauvre qu'ils n'ont de choix que de vivre sous le joug d'esclavagistes qui, pour passer l'éponge sur leur dîme non prélevée, enlèvent un jour son pauvre petit [censure], qui n'était qu'un [censure].




Arrivée à l'adolescence, la jeune fille sembla trouver un intérêt tout particulier à la mécanique. Elle prenait plaisir à imaginer et créer des inventions. Les moments qu'elle préférait étaient ceux où son père revenait les bras chargés de parchemins car elle savait alors qu'il lui était à nouveau possible de s'attabler à la confection de nouveaux croquis.

Et puis ses parents décidèrent qu'il était temps pour eux de redémarrer à nouveau. Après s'être isolés pour offrir une enfance décente à leur enfant, ils espérèrent lui offrir un apprentissage de bonne qualité en retournant sur les terres [censure]. Inutile de préciser qu'ils avaient fait un choix entre une vie simple mais sans risque avec la possibilité d'offrir un avenir plus stable pour leur fille mais risqué. Docile et encore bien naïve, Allys n'y opposa pas de résistance. Elle connaissait l'histoire des deux peuples et se doutait du caractère surprenant de la relation entre ses parents mais n'avait jamais été aux premières loges pour constater la méfiance et la haine qui existait entre les deux clans.

La famille s'installe à [censure]. Si l'endroit permis à la jeune fille de pouvoir suivre un apprentissage enrichissant et complet de l’ingénierie mécanique, ses parents prenaient un risque. Financièrement, pour son père marchand l'endroit était idéal pour travailler mais la criminalité faisait également partie intégrante de la ville. De plus, au fil des quatre années passées sur le continent, sa famille atypique se fait assez mal voir. Malheureusement pour Allys, l'accident arriva et ce fut pour elle…

C'est au détour d'une ruelle étroite qu'elle se sentit suivie. Nerveuse, elle accéléra le pas. C'est presque avec des coups d'œil constants qu'elle se rend à sa cachette habituelle. C'était un lieu isolé, quelque peu délabré, mais d'où la vue était agréable. Il se situait en hauteur si bien qu'elle prenait toujours attention à ne pas trop se rapprocher du rebord. Cette fois, elle hésita à s'y rendre mais rien ne semblait bouger à l'horizon. D’un haussement d'épaules elle décida de s'y engager. Déployant ses grands parchemins, elle se mit très vite à griffonner, fidèle à son passe-temps fétiche.

C'est alors qu'une bande de [censure] surgirent. Elle n'eut pas le temps d'esquisser un mouvement qu'un coup de poing s'écrasa sur sa mâchoire, la projetant au sol. La suite fut une série de douleurs. Tentant en vain de s'échapper, elle réalisa vite que la situation lui échappait totalement. Ils la passèrent à tabac jusqu'à ce qu'elle n'ait plus la force de résister, alors, enfin, les coups stoppèrent.

- Bien fait pour toi l'Anomalie !" cracha l'un d'entre eux, satisfait.
- La prochaine fois que je te vois je te ferai baiser mes pieds, ça plairait à ta mère la sorcière, elle est bonne qu'à l'esclavage comme ses congénères de toute façon...

Alors qu'ils tournaient les talons, riants de satisfaction, Allys trouva dans ces paroles la force de se relever, bien que chancelante. C'est alors qu'un coup de feu fusa.

- Mais merde t'es con toi! Pourquoi t'as tiré ? On a pas besoin de ça.

Allys ignorait lequel d'entre eux avait pu utiliser une arme. Elle hoqueta, vacilla, avant de sentir le sol se dérober sous elle. Non pas qu'elle se soit écroulée sur le sol, mais bien qu'elle s'était trop approchée du bord. Un craquement lui vrilla les oreilles alors qu'une tâche de sang se rependit lentement... Puis ce fut le noir.




« Où… Suis-je ? »

La jeune femme se redresse péniblement. Sa tête est lourde, un son strident lui vrille les tympans et alors qu’elle tente de se rappeler ce qu’elle faisait quelques instants plus tôt une sensation de vide l’étreignit. Le regard ambré se porta, hagard, vers ses paumes fichées dans le sol. Deux belles mains, bien en chair. L’une d’entre elles est parcourue de lignes couleur ocre sombre. Ces motifs, si finement dessinés, ressemblent à s’y méprendre à des rouages. Complexes, exécutés à la perfection. Une prothèse mécanique ? Non. En la touchant, c’est de la peau qu’elle sent. Froide, en revanche, contrairement à sa main droite. Intriguant.

Soupirant, la jeune femme finit par se relever. Elle chancelle, fait quelques pas, indécise quant à la direction à prendre, boitant légèrement pour une raison tout aussi étrange. Elle a bien deux pieds viables, non ? Surprise, elle soulève son pantalon de toile, dévoilant son mollet droit, lui aussi parcouru d’étranges tatouages dont l’effet d’optique fait aussi penser à une prothèse.

« Que m’est-il arrivé ? » se questionne-t-elle, sentant poindre un doute insidieux en elle.

Quelque chose ne tourne pas rond chez elle. Pourquoi ne parvient-elle pas à reconnaître son propre corps ? Où se trouve-t-elle ? Quels sont ces paysages inconnus ? Et… Pourquoi a-t-elle la sensation qu’on lui a arraché un pan entier de sa vie ? Était-elle réellement en train de tomber d’un toit avant de s’être réveillée ici ? Ce souvenir était trop vague et lointain pour sembler réel. On aurait dit le rêve. De quelqu’un d’autre.

Et si c'était elle, le problème, tout simplement ?

Allys est un échos, une "anomalie temporelle", une copie inexacte de son originale. Elle est le résultat d'un échec causé par le portail qui l'a emmenée dans ce monde. Difficile à dire si on peut encore la considérer humaine, il semblerait que son essence ait été transcendée dans le voyage… A voir dans l'avenir en quoi exactement.

Dans le monde où elle vivait avant il s'agissait d'une humaine d'une trentaine d'années. Les deux membres tatoués étaient de réelles prothèses mécaniques qu'elle s'est fabriqué après l'accident mentionné dans son histoire. La femme a vécu dans cet autre monde une vie tumultueuse faite de drames, de guerre, de violences et également d'une romance ayant fini par lui offrir une fin heureuse.

La version qui se présente ici n'est plus en possession de son histoire passée (bien que des fragments peuvent être ravivés), mais elle garde la même personnalité et les même souvenirs jusqu'à ses vingt ans, bien que légèrement déformés.

Il se trouve que quelqu'un à Portal vienne du même monde d'origine qu'elle.

Bonjour  Pour me présenter brièvement, disons que je suis une arriviste. J’ai été téléportée ici, c’était instantané -sisi- happée par un hameçon. Je connais quelqu’un ici, ça m’a donné envie de venir (puis ça avait l’air sympa, vous avez des cookies ? -Le non n'est pas accepté èwé-)