Morrigan
Rafiki 2.0
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"Face à la vérité"
Never-Utopia
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Tout était sous contrôle. Morrigan faisait de ce leitmotiv une philosophie de vie. Du moins, jusqu’à ce que sa route croise celle du chaos le plus ravissant de la capitale. Derek ne le mettait pas dans tous ses états par la force seule de son joli minois mais aussi par sa propension à se mettre dans des situations impossibles. Enfiler un anneau maudit et s’attacher la présence insupportable de Karter ne lui avait vraisemblablement pas suffit. Il fallait maintenant que le mercenaire parte en croisade contre l’injustice en s’assurant de répandre une myriade de sang sur son sillage, buté et téméraire qu’il était. Morrigan avait d’abord cru à une mauvaise blague, à un écueil que la lenteur administrative avait laissé traîné en voyant cet avis de recherche. Pourtant, le papier était formel, Hypanatoï Konostinos et Derek Ravencross étaient activement recherchés par la guilde. Pire encore que de savoir son grand brun relégué au vulgaire rang de hors-la-loi, ce dernier ne l’avait aucunement avisé sur la situation. Ne s’étaient-ils pas suffisamment écharpés lors de leur première interaction pour savoir qu’il savait endurer un certain nombre de choses ?
C’est avec un agacement palpable que le télépathe se préparait à confronter l’homme qui lui causait autant de tourments. Tout en s’acharnant de manière consternée sur sa botte qui avait l’audace de ne pas s’aligner parfaitement sur son mollet, de façon à rendre la couture perpendiculaire à son talon, le mage ruminait. Il passait en revue le peu d’informations qu’il avait collecté au sujet de cette affaire. On attribuait aux deux criminels un charnier retrouvé dans le quartier Nord et le vieux port. Morrigan n’avait aucun mal à imaginer la justice décomplexée à laquelle s’étaient livrés les deux compères, qui passaient pour particulièrement irascible auprès de l’opinion publique. Même si l’érudit ignorait encore la raison de ce massacre, ses conjectures l’avaient mené à envisager la thèse de la justice punitive. Derek n’était pas fou au point d’entacher gratuitement sa réputation, contrairement à ce que les idiots de la guilde voulaient bien laisser croire. Quant à Hypanatoï, un homme de son rang ne se serait pas élevé de la sorte pour tout perdre sur un coup de sang. L’histoire devait être suffisamment sordide pour ne pas être contée.
Alors qu’il devait déjà lutter contre les rumeurs scandaleuses des badauds à propos de la nature de leur relation, les agents les plus zélés venaient désormais lui demander des comptes sur le mercenaire. Un cinglé aux fantômes qui s’amourachait d’un intello grincheux tout en poursuivant sa route secrète de renégat, c’était vendeur… Et assez tapageur pour rendre la foule des curieux encore plus insupportable. La dénommée Freya n’avait pas fait exception à la règle en venant le sommer de lui dévoiler tout ce qu’il savait sur Derek. Après une discussion animée, l’érudit avait consenti à arranger une rencontre entre la dragonne et le grand brun, voyant en elle une alliée potentielle. Mais avant de renforcer leurs allégeances, Morrigan devait impérativement demander des explications en premier lieu à celui qu’on taxait d’être un criminel. La lettre qu’il lui avait écrit en amont devait déjà lui être parvenue.
Mon cher Derek,
Je pourrais te demander des nouvelles tout en espérant que tu te portes bien. Mais les rumeurs n’ont pas attendu ton exposé pour venir directement à moi.
Comme je ne souhaite pas tergiverser à l’écrit, pas plus qu’auprès de mes assesseurs qui m’assaillent de questions à ton sujet, je t’invite à nous rencontrer afin d’éclaircir la situation.
Je te laisse me communiquer une adresse à laquelle je te rejoindrai dans les prochains jours, sur l’un des horaires indiqué.
- Ton bien dévoué, Morrigan.
Tout maniaque qu’il était, le mage n’avait pas résisté à l’idée d’intégrer ses créneaux de disponibilité sur une petite note attachée au courrier. L’heure était trop grave pour se moquer de ses fâcheuses habitudes. Il avait fait en sorte de ne pas s’étendre sur le motif de sa visite, au cas où sa lettre serait interceptée et présentée de manière diffamatoire. On n’était jamais trop prudent. La preuve en était avec cette affaire qui était venue s’ajouter au pêle-mêle des ennuis.
Maintenant qu’une date et un lieu étaient convenus, le télépathe s’était rendu dans une petite auberge aux premières lueurs du crépuscule. Encore de quoi attiser un nouveau tumulte auprès des commères de la guilde… Mais le mage n’avait pas le déplaisir de s’occuper de ces scandales ô combien récréatifs pour ceux qui les encourageaient.
« C’est deux pièces en plus si vous comptez passer la nuit entière et une de plus pour le p’tit déj. » grommela mécaniquement le tenancier qui scrutait les quelques gils glissés sur son comptoir.
C’était plutôt raté pour la discrétion. Si on lui demandait, l’homme se souviendrait très certainement de l’homme guindé et embarrassé qui s’était figé sur place au moment où il lui avait simplement demandé s’il passait la nuit ici. Confus et peu habitué à fréquenter ce genre de lieu, Morrigan se contenta d’un sourire pincé et entendu avant de donner à l’homme quelques pièces supplémentaires. Il ignorait si leur entretien allait s’étendre ou non, mais il était sûr d’une chose : celle de ne pas vouloir être dérangé pendant une conversation aussi délicate.
« Bonne soirée. » renchérit-il laconiquement en se désintéressant maintenant de son client acquitté de sa dette, préférant reprendre nonchalamment sa lecture à laquelle le télépathe l’avait suspendu.
Peut-être qu’il se faisait des idées et que la situation était plus tendue qu’à l’accoutumée, car l’homme, une fois son dû acquis, cessa de le scruter lui ou le registre qu’il feuilletait pour trouver la chambre de Derek. Se rendre en catimini dans ce genre d’établissement avait de quoi intriguer et être vecteur de scandale dans son esprit si discipliné. Fort heureusement pour lui, il avait évité une honte bien plus cuisante en n’ayant pas obtenu l’adresse du mercenaire suite à sa mission botanique. Dieu seul sait ce qu’il aurait fait s’il était allé rendre visite à Derek ce soir là après sa lubie d’ivresse et de quel ridicule il se serait couvert auprès de son bien-aimé…
Quand il frappa à la porte et qu’il vit enfin le grand brun lui ouvrir, il parvint à peine à cacher son ravissement pour finalement retrouver sa mine grave de circonstance. Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’érudit le salua en se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser à la jonction de ses cheveux et de sa tempe comme pour lui signaler que ni la nature ni l’intensité de son affection n’avaient changé depuis la dernière fois.
« Bonsoir, Derek. » murmura t-il simplement à son intention sans se laisser corrompre pour autant par la proximité de ses bras ou l’odeur de ses cheveux car il avait un réquisitoire à mener.
Il tourna ensuite les talons, le laissant fermer la porte après ces courtes retrouvailles. L’érudit prit alors une grande inspiration, assez oxygéné pour démarrer au quart de tour. Ses gants, qu’il enleva dans la foulée, terminèrent leur course sur le torse du mercenaire après avoir été jetés sous l’impulsion du geste.
« Deux jours ! C’est l’espérance de vie que je te donnerais dans mon monde si tu daignais m’accompagner avec ton inconscience actuelle. Et tu oses prétendre vouloir m’y suivre ?! » dit-il furibond, en évoquant mesquinement une ancienne promesse.
Sans vraiment attendre de réponse immédiate de sa part, Morrigan lui colla l’affiche froissée contre lui, celle-là même où figurait son nom et celui de son frère d’arme.
« J’exagère à peine si j’admets avoir entendu cette histoire de toutes les bouches sauf la tienne ! Comptais-tu seulement m’en parler ? » vociféra t-il en plissant légèrement les yeux.
Il osait espérer que oui, surtout quand on constatait la discrétion dont il avait fait preuve dans ce scandale.
« Même Karter dans une école pour filles ferait sans doute moins de bruits ! Alors de là à imaginer que tu pourrais me cacher une chose pareille... » ponctua t-il d’une expression odieuse et hautaine.
Il venait à peine de reprendre son souffle, ou du moins en avait-il l’impression après avoir piétiné comme un lion en cage, laissant libre court à son impulsivité inquiète et vexée.
C’est avec un agacement palpable que le télépathe se préparait à confronter l’homme qui lui causait autant de tourments. Tout en s’acharnant de manière consternée sur sa botte qui avait l’audace de ne pas s’aligner parfaitement sur son mollet, de façon à rendre la couture perpendiculaire à son talon, le mage ruminait. Il passait en revue le peu d’informations qu’il avait collecté au sujet de cette affaire. On attribuait aux deux criminels un charnier retrouvé dans le quartier Nord et le vieux port. Morrigan n’avait aucun mal à imaginer la justice décomplexée à laquelle s’étaient livrés les deux compères, qui passaient pour particulièrement irascible auprès de l’opinion publique. Même si l’érudit ignorait encore la raison de ce massacre, ses conjectures l’avaient mené à envisager la thèse de la justice punitive. Derek n’était pas fou au point d’entacher gratuitement sa réputation, contrairement à ce que les idiots de la guilde voulaient bien laisser croire. Quant à Hypanatoï, un homme de son rang ne se serait pas élevé de la sorte pour tout perdre sur un coup de sang. L’histoire devait être suffisamment sordide pour ne pas être contée.
Alors qu’il devait déjà lutter contre les rumeurs scandaleuses des badauds à propos de la nature de leur relation, les agents les plus zélés venaient désormais lui demander des comptes sur le mercenaire. Un cinglé aux fantômes qui s’amourachait d’un intello grincheux tout en poursuivant sa route secrète de renégat, c’était vendeur… Et assez tapageur pour rendre la foule des curieux encore plus insupportable. La dénommée Freya n’avait pas fait exception à la règle en venant le sommer de lui dévoiler tout ce qu’il savait sur Derek. Après une discussion animée, l’érudit avait consenti à arranger une rencontre entre la dragonne et le grand brun, voyant en elle une alliée potentielle. Mais avant de renforcer leurs allégeances, Morrigan devait impérativement demander des explications en premier lieu à celui qu’on taxait d’être un criminel. La lettre qu’il lui avait écrit en amont devait déjà lui être parvenue.
Mon cher Derek,
Je pourrais te demander des nouvelles tout en espérant que tu te portes bien. Mais les rumeurs n’ont pas attendu ton exposé pour venir directement à moi.
Comme je ne souhaite pas tergiverser à l’écrit, pas plus qu’auprès de mes assesseurs qui m’assaillent de questions à ton sujet, je t’invite à nous rencontrer afin d’éclaircir la situation.
Je te laisse me communiquer une adresse à laquelle je te rejoindrai dans les prochains jours, sur l’un des horaires indiqué.
- Ton bien dévoué, Morrigan.
Tout maniaque qu’il était, le mage n’avait pas résisté à l’idée d’intégrer ses créneaux de disponibilité sur une petite note attachée au courrier. L’heure était trop grave pour se moquer de ses fâcheuses habitudes. Il avait fait en sorte de ne pas s’étendre sur le motif de sa visite, au cas où sa lettre serait interceptée et présentée de manière diffamatoire. On n’était jamais trop prudent. La preuve en était avec cette affaire qui était venue s’ajouter au pêle-mêle des ennuis.
Maintenant qu’une date et un lieu étaient convenus, le télépathe s’était rendu dans une petite auberge aux premières lueurs du crépuscule. Encore de quoi attiser un nouveau tumulte auprès des commères de la guilde… Mais le mage n’avait pas le déplaisir de s’occuper de ces scandales ô combien récréatifs pour ceux qui les encourageaient.
« C’est deux pièces en plus si vous comptez passer la nuit entière et une de plus pour le p’tit déj. » grommela mécaniquement le tenancier qui scrutait les quelques gils glissés sur son comptoir.
C’était plutôt raté pour la discrétion. Si on lui demandait, l’homme se souviendrait très certainement de l’homme guindé et embarrassé qui s’était figé sur place au moment où il lui avait simplement demandé s’il passait la nuit ici. Confus et peu habitué à fréquenter ce genre de lieu, Morrigan se contenta d’un sourire pincé et entendu avant de donner à l’homme quelques pièces supplémentaires. Il ignorait si leur entretien allait s’étendre ou non, mais il était sûr d’une chose : celle de ne pas vouloir être dérangé pendant une conversation aussi délicate.
« Bonne soirée. » renchérit-il laconiquement en se désintéressant maintenant de son client acquitté de sa dette, préférant reprendre nonchalamment sa lecture à laquelle le télépathe l’avait suspendu.
Peut-être qu’il se faisait des idées et que la situation était plus tendue qu’à l’accoutumée, car l’homme, une fois son dû acquis, cessa de le scruter lui ou le registre qu’il feuilletait pour trouver la chambre de Derek. Se rendre en catimini dans ce genre d’établissement avait de quoi intriguer et être vecteur de scandale dans son esprit si discipliné. Fort heureusement pour lui, il avait évité une honte bien plus cuisante en n’ayant pas obtenu l’adresse du mercenaire suite à sa mission botanique. Dieu seul sait ce qu’il aurait fait s’il était allé rendre visite à Derek ce soir là après sa lubie d’ivresse et de quel ridicule il se serait couvert auprès de son bien-aimé…
Quand il frappa à la porte et qu’il vit enfin le grand brun lui ouvrir, il parvint à peine à cacher son ravissement pour finalement retrouver sa mine grave de circonstance. Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’érudit le salua en se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser à la jonction de ses cheveux et de sa tempe comme pour lui signaler que ni la nature ni l’intensité de son affection n’avaient changé depuis la dernière fois.
« Bonsoir, Derek. » murmura t-il simplement à son intention sans se laisser corrompre pour autant par la proximité de ses bras ou l’odeur de ses cheveux car il avait un réquisitoire à mener.
Il tourna ensuite les talons, le laissant fermer la porte après ces courtes retrouvailles. L’érudit prit alors une grande inspiration, assez oxygéné pour démarrer au quart de tour. Ses gants, qu’il enleva dans la foulée, terminèrent leur course sur le torse du mercenaire après avoir été jetés sous l’impulsion du geste.
« Deux jours ! C’est l’espérance de vie que je te donnerais dans mon monde si tu daignais m’accompagner avec ton inconscience actuelle. Et tu oses prétendre vouloir m’y suivre ?! » dit-il furibond, en évoquant mesquinement une ancienne promesse.
Sans vraiment attendre de réponse immédiate de sa part, Morrigan lui colla l’affiche froissée contre lui, celle-là même où figurait son nom et celui de son frère d’arme.
« J’exagère à peine si j’admets avoir entendu cette histoire de toutes les bouches sauf la tienne ! Comptais-tu seulement m’en parler ? » vociféra t-il en plissant légèrement les yeux.
Il osait espérer que oui, surtout quand on constatait la discrétion dont il avait fait preuve dans ce scandale.
« Même Karter dans une école pour filles ferait sans doute moins de bruits ! Alors de là à imaginer que tu pourrais me cacher une chose pareille... » ponctua t-il d’une expression odieuse et hautaine.
Il venait à peine de reprendre son souffle, ou du moins en avait-il l’impression après avoir piétiné comme un lion en cage, laissant libre court à son impulsivité inquiète et vexée.
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Dernière édition par Morrigan le Lun 29 Mai - 18:51, édité 1 fois
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Mer 17 Mai - 0:19