PortalConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Il haïssait Portalia. Le mot, en vérité, était faible. Il ne suffisait pas à expliquer tout ce que faisait naître en lui la Cité et le monde et les dieux et le concert bruyant de leur histoire. Il ne pouvait pas expliquer ce que l’idée que même le langage qui composait ses pensées ait pu être modifié par l’enchantement qui uniformisait le langage des gens prisonniers de cette terre. Il ne suffisait pas à retranscrire toute la révolte qui l’envahissait quand il considérait son propre rôle sur celle-ci, et ce qu’il avait encore à y faire. Il ne permettait pas de parler de la rage primordiale qui secouait ses membres dès lors que son esprit quittait le rivage des rêves, de l’envie permanente de broyer entre ses doigts les hautes murailles qui jetaient sur la ville leurs ombres cannibales. Il haïssait Portalia, avec une furie qui échappait au langage des mots, avec une passion si pure qu’il était à peu près sûr qu’aucun érudit n’avait jamais pu définir la violence de ce sentiment.

Et pourtant, parfois, il trouvait ici des moments de plaisir. De calme. De tranquillité. Pas ceux qu’offraient en partage ses victoires martiales ou l’aboutissement de ses plans et de sa volonté, non. Ce n’était pas là de grands triomphes, qui jaillissaient en lui comme l’éruption exaltante et familière. Ce n’était pas non plus l’état de concentration et d’atrophie que provoquait la méditation, qui le laissait concentré et focalisé sur un point unique, jusqu’à ce que lui-même en devienne un autre, et qu’entre eux se trace un segment tranchant.

Nombre de distractions lui étaient interdites, ici. Il avait aimé composer de la poésie, et sculpter. Le contact de la pierre l’apaisait, et il y avait quelque chose de merveilleux dans l’arrangement du verbe, quand quelques phrases écourtées pouvaient convoquer dans les âmes l’émerveillement et la nostalgie la plus intense, sans que la cible de ces émotions ne soient connues de l’auditoire. Mais il ne pouvait s’adonner ici à ces arts. Les muses soufflaient quand il les invoquait, certes, mais ne faisaient qu’attiser les braises familières de sa fureur. Et si l’art martial méritait amplement d’être représenté, et si ses intentions étaient nobles entre toutes, et pouvaient sans le disgracier être ordonnées en vers, cela ne suffisait pas. Il avait besoin, parfois, d’oublier. D’abandonner loin de lui Portalia. De chasser le tourbillon sale des gens braillards et désorganisés, de ne plus penser à leurs yeux inutiles et à leurs paroles imbéciles. De se purifier, tout simplement, de se rappeler de ce qui avait été, un temps.

Cela faisait presque dix ans maintenant qu’il avait été retiré de son peuple. Huit ans à croupir dans une geôle souterraine dans les entrailles d’une île oubliée, et deux à errer ici.

Il souffla profondément. Retint le reste des mouvements qui menaçaient de suivre : ils étaient le prélude à la méditation habituelle, et ce n’était pas aujourd’hui ce qu’il voulait. Ce dont il avait besoin.

Il se releva. Ces pensées moribondes étaient indignes de lui. Il était normal de les ressentir : elles jaillissaient en lui. Leur accorder de l’attention, en revanche, était un signe de faiblesse de l’esprit, un poison insidieux qu’il convenait d’extirper, quel que soit le moyen employé.

« Je reviendrai rapidement, dit-il à son interlocuteur. Avec la personne que tu réclames. »

Laissant derrière lui l’établissement de santé, il grogna doucement. Il allait avoir à faire des efforts pour trouver une personne qui réponde aux critères particuliers de son interlocuteur. La trouver, finalement, ne fut pas si difficile que ça. La créature, au sortir du portail, s’était mise à parler avec les gardes de Portalia, se moquant d’eux et déballant un discours qui aurait normalement été suffisant pour la consigner elle aussi. Fraichement réincarnée, elle eut bien du mal à se calmer, et le paragoï, qui avait d’abord simplement écouté pour s’amuser du spectacle offert, se rendit rapidement compte que le destin lui offrait avec générosité de quoi satisfaire la requête qui lui avait été imposée. Il laissa la créature se faire emporter, et attendit patiemment. Sans doute aurait-il simplement pu s’interposer, et parler de son besoin d’emprunter le nouvel arrivant. Mais comme souvent, Portalia n’aurait pas compris la nature impérieuse et l’utilité de sa requête. Le plus aisé était simplement de laisser l’exotique individu prendre ses marques, et offrir aux forces administratives de la cité l’occasion de faire leur office.

L’interceptant quand ce dernier s’éjecta du bâtiment, Hypanatoi se dirigea vers lui d’un pas rapide, un mouvement de son bras replaçant correctement le drap qui couvrait son corps.

« Toi ! le héla-t-il en s’approchant de lui. J’ai à te parler, et besoin de tes services. »

Encore fallait-il maintenant s’assurer sa coopération, ce qui était toujours un pari risqué avec ces gens.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 2 Sep - 4:58, édité 1 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Nan mais sérieux, il me les casse menu ce Rex. Je lui causais pas, et il prend tout pour lui, ma parole … et ses gardes à la con ne sont pas mieux.

Franchement, le Créauteur il a bien merdé sur ce coup-là. Anoki pensait avoir confié le bébé à des gens censés, j’en doute sérieusement. Ou alors c’est un de ces tests à la noix…

- C’est ça, barrez-vous ! Vous me reverrez quand votre monde partira en vrille à cause du chaos. Non, pas votre Chaos de mes deux, celui-là c’est une farce. Le VRAI chaos. Vous rirez moins quand vous aurez besoin de mon ai… eh !

Mais c’est qui ce vieux à la dégaine à l’Olgor', la classe et les yeux en moins ?!

- Sérieusement ? À d’autres, vous avez autant besoin de mes services qu’un Furpir n’a besoin d’une Vestera. Si maintenant vous pouviez me laisser passer, j’ai un portail à aller franchir dans l’autre sens.

On se détourne du mendiant aveugle. Franchement cette ville elle craint. Je sais que Sylvester aurait adoré, cette ambiance vieille, ce système vérolé jusque dans les plus hautes sphères… il suffit d’un coup d’œil pour comprendre où faire pression pour que ça pète.

- Créauteur de mes deux, t’as intérêt à arrêter cette mascarade, et vite. Je peux comprendre que le Rex-chien-chien c’était le test de patience, que le mendiant c’est le test de bonté et que ça t’occupe de me regarder me vautrer, mais va falloir que tu te calmes. J’ai du mal à croire que tu laisses l’univers vivre sans agir, là. On dirait que tu pousses le bouchon, et que tu t’es focalisé sur moi. Va faire chier quelqu’un d’autre ! Tiens, Sylvide par exemple. Ça lui fera les pattes.

Attends. Mais c’est qu’il continue de s’intéresser à toi le vieux. Il veut pas te lâcher la grappe !?

- Non mais je vous ai dit que je n’avais rien pour vous ! Vous êtes quoi, l’élément perturbateur, c’est ça ? Une quête à la noix ? Une prophétie de mes deux ? Franchement, sans vouloir vous manquer de respect, vous êtes le personnage le plus mal ficelé que j’aie croisé ici. Vous pouvez arrêter de jouer votre rôle et vous concentrer un peu sur autre chose, comme … je sais pas, moi, envoyer bouler le Créauteur ?

On se retourne et on va voir le portail de plus belle. Petite flamme au bras, ça sera toujours ça de prêt pour accélérer le process si faut cramer des trucs. De toute façon faut toujours cramer des trucs, tôt ou tard.


Dernière édition par Kunoki le Ven 30 Juin - 9:16, édité 1 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Il était habituel que les portaliens se comportent de manière indigne. Quotidien, en vérité. Les vertus si chères à son peuple étaient ici très mal représentées, et le paragoï avait depuis longtemps fait son deuil. Il pouvait leur pardonner, en considérant qu’il était indigne de lui de s’énerver devant les pitreries d’enfants ou de faibles d’esprits, et qu’il convenait simplement de se montrer calme et stoïque. D’endurer, et de manifester sa désapprobation simplement par son attitude, ou par un rappel aussi bienveillant que possible, le cas échéant. Ce qui était bien plus rare, en revanche, c’était qu’on lui présente ce genre d’attitude. Personne, depuis qu’il avait quitté la matrice maternelle, n’avait jamais osé le traiter avec autant de mépris. Personne n’avait ainsi osé l’insulter de la sorte. De ses ennemis les plus répugnants à ses rivaux les plus acharnés, tous savaient qu’il n’y avait à rien gagner à exciter sa colère. Tous comprenaient que l’injurier le paragoï, que simplement ne pas lui témoigner le respect qui lui était dû était synonyme de mort. Tous, sauf le petit personnage, la vermine infâme qui après avoir vomi son torrent infamant, avait pris la liberté de se congédier elle-même. De lui tourner le dos, comme si elle était libre devant lui de partir après un tel errement. Il lui fallut un court instant pour finir d’évaluer la situation.

La réponse la plus évidente, après tout, était de tuer cet insolent personnage.

Toute idée de son utilité, en ce moment, avait été balayée par la tempête qui gonflait son corps, qui faisait remonter la colère qui sommeillait en lui, qui refusait toujours de mourir tout à fait. Il emboita son pas, sa mâchoire serrée et tendue menaçant de broyer ses dents les unes contre les autres, ses doigts menaçant de former deux poings indénouables se tendant comme les pointes incurvées des lances d’un chasseur de langoustes. Il plaça une main sur l’épaule de la créature. Il avait voulu l’arrêter, puis la retourner dans sa direction. Eventuellement, l’attraper par le col, et l’amener à son niveau. Il ne se faisait simplement pas assez confiance pour achever son mouvement sans broyer son épaule ou sa gorge.

« Crois-moi, sombre animal, siffla-t-il entre ses dents, si je suis pour toi une épreuve, ce n’est pas ta bonté qui sera éprouvée. Quant à ce que tu peux pour moi, il ne t’appartient pas d’en décider. Tu corresponds à ce que je recherche, et tu vas me servir. Ne pense pas que tu puisses refuser. Tu m’as offensé une fois, et je peux te pardonner cet écart si tu fais acte de repentir. Entends-ceci : penser que pour moi aussi, cette situation teste ma bonté, ce serait faire l’erreur la plus tragique de ta vie. Comprends-tu ? »

Il avait raccourci son discours, et s’était assuré de le rendre aussi compréhensible que possible. Il convoquait en ce moment toutes ses forces pour rester maître de lui, et ne pas immédiatement s’assurer que son honneur ne puisse plus être bafoué de la même manière. Il ne se faisait tout simplement pas assez confiance pour rester maître de lui et continuer à faire preuve de patience devant un tel étalage de crasse et d’indignité. Il comprenait, malgré tout, ce qu’il avait en face de lui. Au vu du langage de son interlocuteur, ce dernier venait d’un autre monde, et sa réincarnation ici avait visiblement été un évènement traumatique. Comme beaucoup de portaliens, il n’était sans doute pas habitué à l’idée que ses paroles puissent avoir des conséquences, et se sentait probablement bouffi par une armure invisible autant qu’invincible, qui le préservait de tout écueil sérieux. Il fallait, pour pouvoir communiquer avec lui et en tirer quelque chose d’utile, d’abord dissiper cette illusion.

S’il devait au passage le briser, c’était là un sacrifice auquel le paragoï pouvait consentir sans la moindre hésitation.

Commencer à comprendre ce qu’il avait en face de lui lui permis de reprendre quelque peu le contrôle. S’il était bon qu’il s’insurge immédiatement devant un tel affront, il lui fallait aussi s’assurer que ce dernier soit réparé de la meilleure manière qui soit. Et pour cela, il lui fallait puiser dans ses réserves de patience. Ces dernières étaient grandes et profondes. Il resserra un peu sa prise sur l’épaule du bestiau qu’il venait d’attraper.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz


- Heeeeey ! Mais ça ne va p…

Nan mais il se prend pour qui ce furoncle, à croire qu’il peut m’arrêter comme bon lui semble ! Il semble avoir de la force pour un mendiant, mais il va falloir qu’il se calme. Je venais d’étendre la flamme du bras jusqu’à l’épaule, tant pis s’il se brûle un peu, l’idiot.

Sombre Animal ? Pas la bonté ? Y a intérêt, mon gars. Parce que tu ne l’inspires pas. Tout au plus tu m’inspires le dixième de la puissance de Solveykiel, mais avec le visage d’un fond de crottin à la place. Et ton incapacité à me respecter témoigne juste du fait que t’es une sombre merde.

Tu demandes si j’ai compris ? Tu demandes si j’ai compris !?

Créauteur, tu fais chier. Vu que personne ne semble comprendre quand je te parle et que tu en profites pour m’humilier, je vais te répondre là, de tête, pendant que ce crétin tente de m’arrêter de force de me tourner vers lui. Eh oui, je sais que t’écoutes tout. Tu crois vraiment que c’est ton imagination qui couche mes mots sur le papier ? Franchement, gars, on fait tout le boulot pour toi, moi le premier. Et cette sombre merde sous mes yeux, c’est quoi ? Ta volonté de faire semblant qu’il y ait un méchant dans cette histoire ?

Ton méchant, je me contente de le regarder en fronçant les sourcils d’un regard dur, car c’est tout ce qu’il mérite, et ce malgré mes difficultés à respirer. Franchement, tu ficelles pas les univers aussi bien que l’ancien Créauteur, et je ne dis pas ça parce que c’était mon petit copain. Vraiment, ton histoire est à revoir. Ici, on dirait un foutras de trucs sans rapports, entre le commandant d’armée chien-chien et ton mendiant fantassin qui vient hameçonner les inconnus avec des quêtes à la con avant de les harponner sans vergogne.

Franchement, il peut continuer de cuire ses doigts sur mon épaule ton type, j’en ai rien à foutre. Et je parlerai quel que soit l’issue.

- Belle… poigne. Toutefois je vous conseille de... me lâcher, je ne contrôle … pas ma température corporelle quand je suis en colère. Et je n… ne contrôle ma colère qu’en détruisant des portails ou d… des Créauteurs.

Je l’ai dit sur un ton gentil. Étouffé par la situation de la soudaine poigne sur le col, mais gentil. Du moins pour un démon. Prévenant. S’il comprend pas, il est bouché. Même si c’est sûr que ce type est un idiot fini. Sans doute bon au combat, sa poigne le montre et pourrait presque mériter ton respect. Mais un idiot quand même. De ceux qu’on envoie en première ligne pour se faire massacrer pour sa patrie avant d’envoyer ceux qui sont réellement organisés. Et le fait qu’il soit à deux doigts de me tuer le rend peut-être menaçant, mais pas impressionnant. Pas quand on connaît la vérité sur cet univers.

- Repentir … est un mot qui m’est … inconnu, quand une entité … m’envoie de force …  dans un monde… pas mien, qu’on tente de m’y … reten… contre ma volonté, et qu’enfin … vous, les gens…  qui s’y trouvez … ignorez exactement qui t… les ficelles en vous donnant … l’illusion du choix. On vous a dit ce … ce qui se passera quand votre … Créauteur se détournera de vous…  et…  clôturera son texte ? Si oui, … plus tragique que … mour propre. Je … peux crever… si je vous ai transmis ça … pas perdu concernant … monde ignorant de sa… n… nature.

Mais attends… c’est une bonne idée, ça, de mourir, non ? Ça te reverrait droit dans ton monde d’origine, non ? Ah oui, mais merde, pas envie d’avoir à attendre vingt ans avant d’avoir à retrouver le foyer. Ça fait chier. Peut-être en demandant de l’aide à Sylvester ? Ouais, nan, plutôt crever que de lui demander, en fait. Ça tombe bien, c’est ce qui est en train de t’arriver, t’es en train de crever, là, vu qu’il a resserré sa prise, le salaud. T’es débile de t’être cru au dessus des lois et de t’être reposé sur tes lauriers… Mais en… même temps… pas envie d… plier.

Créauteur, tu fais … chier à m’avoir retiré mes pouvoirs de dragon. T’es qu’une sombre merde. Profiter d… ton statut pour prendre l’ascendant sur moi, alors là bravo. Mais … t’ignores à qui tu as affaire. Anoki va t… te retrouver, tu vas v… voir. Tu ne sais pas à quoi tu t’… morde. Dur de respirer. Plus de flammes autour du corps. Il faut des flammes. Si … veux survivre… réveiller… flammes.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
La petite chose, au bout de son bras, s’agitait. Prise de tremblements et de convulsions verbales, elle peinait à répondre à ses demandes de manière efficace. Ce n’était pas là quelque chose de nouveau, ou de particulièrement surprenant. Il avait l’habitude de traiter avec ce genre d’animal, et si le spécimen présent semblait plus excité que les exemples normalement produits par cette terre oubliée des divins, se saisir de lui l’avait globalement rendu plus appréhensible. Ce dernier jacassa, donc. Il lui parla de ses émotions, et du feu qui couvait en lui, et ne demandait qu’à rejaillir. Il lui expliqua qu’il attendait simplement que le pauvre fou perde un peu plus le contrôle de ses émotions, qu’il se laissa aller à la colère. Hypanatoi comprit ce qu’il dit, et en fut satisfait : il y avait encore quelques mois de cela, il aurait été incapable de saisir le sens de ses mots. Si le problème venait du flot de ses émotions, il convenait après tout de simplement barrer ce déversement. Mais cela, pour un portalien, était un concept à ce point étranger qu’il ne pouvait pas être évoqué sans la plus grande incompréhension. Il le laissa continuer, ne jugeant pas utile d’obtempérer. Les atermoiements et les extériorisations de la petite chose ne le concernait pas, et ce qu’il voyait comme des flammes, pas beaucoup plus.

Le cas échéant, il les piétinerait. C’était pour lui quelque chose d’habituel.

Extrayant de ses tentatives haletantes de parler la suite de son discours, Hypanatoi le considéra un instant. Ce dernier parlait de l’illusion du choix, comme beaucoup de gens ici. La liberté et le choix n’étaient pas des choses qu’ils comprenaient réellement, simplement parce qu’ils n’étaient pas armés pour les exercer. Si tel n’avait pas été le cas, les gens d’ici auraient été capable de faire la différence entre ces deux concepts. Mais ce n’était pas le cas, et les entendre déblatérer sur ce sujet était bien souvent épuisant. Néanmoins, il devait confesser trouver l’approche de son vis-à-vis rafraichissante : il partait de l’idée originale que leurs vies étaient prédéterminées, mais n’allait, comme il s’y attendait, pas au bout de son raisonnement. Peut-être le paragoï aurait-il l’occasion de l’éclairer, mais pour l’heure, il avait mieux à faire que de s’occuper des lubies d’un inconnu. Ce dernier avait pour lui un rôle à remplir, et c’était cela qui pour lui devait délimiter l’horizon de ses possibles.

« Fascinant, lui répondit-il. Tu auras sans nulle doute l’occasion de continuer à geindre plus tard. »

Il ne pensait pas que ce dernier soit réellement résolu à mourir. C’était une parole de défi, légère et inconsistante. Lui, en revanche, lui avait fait une promesse, et chacune de ses paroles demandait un acte, immuable dans sa finalité. Le relâchant, il le contempla un instant :

« Le choix, fit-il en insistant lourdement sur ce mot, repose sur tes épaules : suis-moi, ou je te trainerai derrière moi. Est-il si difficile que cela de comprendre ton rôle dans cette histoire ? »

Son interlocuteur, après tout, était un être infiniment précieux, tant que ce dernier n’était pas rempli. Trouver un autre individu qui correspondrait aussi parfaitement aux exigences que le paragoï devait satisfaire serait plus qu’ardu, et ce dernier n’avait aucune envie de draguer de nouveau le fond crasseux de la ville, à la recherche d’un individu acceptable. Il hésita l’espace d’un instant, cependant : si c’était cela qu’il devait présenter, la qualité de la récompense promise risquait fort d’être décevante. Il s’y était préparé en amont, certes. Il ne pouvait après accomplir la quête d’un portalien sans attendre une rétribution de portalien. Mais ses options étaient maigres, et l’opportunité rare. Il avait, simplement pour voir cet individu, était obligé d’œuvrer longuement. D’ouvrir des portes, et d’en forcer d’autres. Maintenant qu’il touchait au but, la possibilité d’échouer simplement parce qu’une personne avait décidé que ce monde était le fruit capricieux d’une cabbale éthérée de divinités incompréhensibles et qu’elle ne voulait pas donc y participer ne l’enthousiasmait aucunement. Et s’il pouvait, comme toujours, se montrer patient, cette dernière avait ses limites.

Maintes fois, elles avaient été éprouvées. Maintes fois, il avait pris sur lui.

Il n’était simplement pas certain de savoir combien de fois encore il aurait la force de réitérer l’expérience. Attendant la réponse du pyromancien instable, il se rappela qu’il était d’usage, dans ces moments, de fixer sur lui son regard. Il ne voyait pas, pas en utilisant ses yeux mais les gens, eux, ne s’en rendaient que rarement compte. Souvent, cela suffisait à lui épargner des conversations longues et inutiles.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
… Il … il a desserré son étreinte, le … Crahgerash. Il tient à me garder en vie… fichu réflexe vital. Je te déteste, personnage mal ficelé. Tu n’es que violence, et si c’est le seul point que je peux apprécier chez toi, l’absence de réflexion que tu représentes attise, elle, toute ma haine. Crois-moi, tu ne perds rien pour attendre. Je vais te la cramer, ta Portalia, tu vas voir. Même Rexichou était plus amical que toi, et ce même Rexichien-chien sera une douceur à côté de moi quand je te frapperai.

Il a dit « fascinant » avec le même ton que Sylvide quand elle s’intéresse à quelqu’un. Ce ton vide, humiliant, qui s’intéresse à quelque chose mais pas à l’être qui se présente devant elle. Je t’en foutrai du « fascinant », le crasseux. Créauteur, tu ne vas pas me dire que t’as pas monté ça de toute pièce, si. Ma vie te frustrait tant ? Comment pouvais-tu être à ce point jaloux pour m’extirper de mon petit bonheur personnel ?! Tu n’as que cela à faire de détruire des vies ? Ou alors tu t’es décidé à faire un nouveau roman de mes deux, et t’avais besoin de persos ? Celui-là n’est en tout cas pas le personnage principal de ton histoire à la noix. Et franchement, si c’est moi le protagoniste, va bien te faire foutre, mais alors bien profond. Tu pouvais bien choisir quelqu’un d’autre. Chester adorerait être le joujou de tes histoires, je te l’ai déjà dit, y a qu’à voir à quel point il a fait des pieds et des mains pour prendre la vedette quand c’était Anoki que tu suivais. Ou alors mets Sylvester, tiens. Je suis sûr qu’il adorerait jouer avec une telle merde.

En tout cas, ton antagoniste, là, il me débecte. Il ressemble tout juste à Olgor', prend ses grands airs mais n’est qu’un Golgoth mal taillé. T’aurais mieux fait de nous laisser tranquilles.

Geindre !? T’as dit GEINDRE ?! C’est la guerre que tu cherches !? Mon regard émet toute sa haine à ton égard, de même que mes flammes. T’as pas l’air de les sentir, ça veut dire que le Créauteur te protège. Mais un Créauteur, ça se destitue. Tu n’es pas prêt, quand on cessera de te chouchouter, je serai là pour te frapper, Vurpir mal léché. Le Créauteur a toujours une faille. Toujours un moment où un angle mort dans le roman apparaît, une ellipse impromptue. Et hop, trois jours plus tard, on retrouve le personnage cramé, sans que personne n’ait compris ni pourquoi ni comment. Les accidents dans les romans, ça arrive. Ça … va arriver. C’est ça que tu veux, Créaut’ ? Que je prenne les rennes ? Que je tue un par un chaque personne qui croit être le protagoniste de sa propre histoire ? Parce que si oui, je commence par cette sombre merde. Et crois-moi, si c’est là ton jeu, je finirai par ta jolie tronche de mec planqué derrière sa plume ou son pc.

Il prétend que j’ai un rôle dans cette histoire. Le con, il a rien compris. Le rôle, je le forge. Lui il a un rôle. Moi je transcende les rôles. Mon regard te crache à la figure métaphoriquement, faute de pouvoir cracher réellement. Le choix, t’y comprends rien, connard. Mon histoire, mon choix. Et si c’est ton histoire, alors tu vas vite apprendre ce que c’est que prétendre marcher dans mes platebandes.

Prend ton sourire hargneux, le vieux.

« Va… falloir me… trainer. »

Qu’il me porte, ça lui fera les pieds. Moi, dès que j’ai la moindre opportunité de me casser, je reprends un portail à l’envers, et je retourne auprès de Kajiko. Et s’il faut briser les portails un par un jusqu’à trouver le bon, on le fera. On est patient.

Nan, mais tu crois écraser qui avec ce regard !? L’Être des Glaces est tellement plus écrasant que toi, et pourtant j’ai appris à lui mentir dans le blanc des yeux. T’es rien à côté du plus grand roi des démons. Franchement, viens faire un tour dans le démivers, tu vas repartir la queue entre les jambes, l’aveugle. Froncer des sourcils, chez toi, s’apparente à une rigolade, à côté. Et puis, tu n’as qu’un dixième de la puissance d’Esther. Elle pouvait faire plier les plus grands démons d’un simple regard. Alors franchement, avec ce misérable regard, tu serais au mieux considéré comme le chien de la famille. Tu sais pas de qui je descends, minable strykr.

« Bon courage. »

On lui a fait notre meilleur sourire. Celui qui dit « je vais te bouffer, toi ».

Oh, et la liste est désormais à jour :
1) Cramer cette merde
2) Buter Rex
3) Se faire le nouveau Créauteur, probablement avec les dents si les flammes ne suffisent pas.

Bravo à toi, tu es en premier. Raclure.


Dernière édition par Kunoki le Ven 30 Juin - 9:16, édité 1 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
L’animal en face de lui continuait à le défiait. Il manifestait la même arrogance que nombre de portaliens, persuadés pour une raison qui lui échappait d’être à jamais protégés des conséquences de leurs actions. Souvent, le rappel à la réalité était violent. Il contempla un instant ce qui tentait de lui communique la créature insolente. Elle lui expliquait qu’il fallait la trainer, puis lui demandait de faire preuve de courage. Le paragoï, surpris, hésita un instant, avant de se rendre compte que c’était inutile. Son premier instinct, comme souvent, avait été de considérer avec attention la chose. L’homme en face de lui semblait indiquer que cet acte serait difficile. Qu’il demanderait une forme de dévotion. C’était faux. Son corps était chétif, et pesait peu de chose. Hypanatoi pouvait aisément le soulever d’une main, et d’un effort à peine plus conséquent, lui garantir une ascension céleste. Il n’aurait pas besoin de faire cela ; la tâche était plus modeste.

Haussant brièvement les épaules, il ne répondit pas par la voix. Tout ce qui avait besoin d’être exprimé l’avait été, et peu lui importait que son interlocuteur ne comprenne pas réellement la portée de ses paroles. S’avançant de nouveau vers lui, il se pencha brièvement, saisissant sa taille sous son bras, avant de le placer sur son épaule. Réajustant sa position sur cette dernière d’un mouvement rapide, il fut finalement satisfait, et plaça sa main au milieu du dos de l’énergumène, s’assurant que ce dernier ne glisse pas. Se mettant en route d’un pas rapide, il laissa rapidement l’assemblée interloquée des spectateurs oisifs, avant de reprendre la parole :

« Ton choix est fait. Contrôle-toi, ainsi que tes flammes, ou c’est par les chevilles que je te trainerai. »

Laissant un moment passer, il pensa à ce qu’il devait maintenant faire. A ce qui l’attendait, une fois qu’il pénétrerait de nouveau dans la maison des fous. Ce n’était pas une expérience particulièrement plaisante, même s’il devait avouer que nombre des résidents de ce havre d’aliénation semblaient plus lucides que nombre des autochtones. Il convenait tout de même, s’il voulait écourter l’expérience, de s’assurer de la coopération de son chargement. Le gueux répondait à un ensemble de conditions particulières, et si cela le rendait essentiel à la tâche qui attendait le paragoï, cela voulait aussi dire qu’il allait continuer de se montrer peu coopératif.

« Nous allons converser avec un personnage important. Tu vas lui parler, et sois-en heureux, il ne sera pas attendu de ta part que tu comportes plus dignement que tu n’en es capable. Tu seras libre de brailler et de couiner et d’extérioriser tout ce qui passe chez toi pour de l’esprit pourra produire. C’est attendu, et pour une raison que je ne m’aventurerai pas à tenter de comprendre, c’est souhaité. Sois-en heureux : tu auras un auditoire infiniment plus réceptif que je ne pourrais jamais l’être à tes pitreries. »

Il espérait que cette déclaration suffirait à rendre la fin de leur voyage plus paisible. Il n’avait pas spécialement envie d’échanger avec sa dernière connaissance, et il doutait que celle-ci soit mieux disposée que lui. Il doutait qu’elle comprenne qu’il voulait par là-même lui intimer de profiter en silence de leur trajet, et plus encore qu’elle se sente disposée à coopérer. L’impertinence semblait être son humeur la plus commune, et la vulgarité autant de ses déclarations que de son comportement affligeait le paragoï : même selon les piètres standards avec lesquels il était contraint de composer, l’individu était particulièrement irritant. Il devait confesser que s’il n’avait pas eu un besoin intransigeant d’employer, sinon ses services, au moins son existence, il n’aurait pas toléré avec la même mansuétude le premier de ses écarts.

Sans doute ne serait-il pas trop tard pour lui enseigner l’importance du respect dû aux gens mieux placés que soi, une fois cet interlude harassant arrivé à sa conclusion. Fendant la foule interloquée, Hypanatoi se dirigea rapidement vers les parties les moins affluentes de la ville. Si l’endroit dans lequel ils se rendaient n’était pas consigné aux quartiers les plus miséreux, il n’était pas non plus acceptable de le placer dans une partie trop respectable de la cité. Le paragoï devait avouer qu’il n’était pas convaincu de la pertinence d’un tel établissement : que les maladies de l’esprit soient à ce point prévalentes qu’elles nécessitent l’érection d’une maison de soin spécialisée lui semblait curieux. Plus que cela, inefficace : certains de résidents hantaient ses couloirs depuis des décennies, sans montrer la moindre possibilité de rémission.

Sur son monde, leur destin aurait été clair.

Sur son monde, l’esprit était entraîné, et forgé. Comme le corps. Comme l’âme. Comme le destin. Comme tout ce qui pouvait l’être. Ce genre de déficience ne trouvait pas le terreau fertile que la cité et les mondes mous qui l’alimentaient semblaient fournir. C’était là une énième preuve de l’insuffisance de Portalia. C’était là la démonstration de ce que l’oisiveté et le manque de but provoquaient chez leurs victimes. La petite chose qu’il transportait, elle aussi, semblait être affectée par ces affres, aussi tragiques qu’aisés à éviter. Peut-être ne ressortirait-elle pas de l’établissement de santé, si elle attirait par ses vociférations l’attention de ses geôliers. L’idée, bien qu’amusante, ne dérida pas le paragoï.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
« EEEEEH ! »

Nan mais il me prend vraiment pour son sac à patate, le vioc ! Il croit vraiment qu’il peut me saisir comme un vulgaire chiffon et m’empoigner sur son épaule comme ça ?! Nan mais il va voir de quelle cendre je me chauffe ! Me contrôler ? Me CONTRÔLER !?

« Tire-moi par les chevilles si tu veux, mais je ne suis pas ton sac à patate ! J’ai plus de dignité au sol qu’entre tes pattes ! »

J’en ai rien à foutre que les autres nous regardent avec cet air ahuri. Ils ont l’air de complets personnages de romans, expressifs mais ne sachant pas quoi faire de plus. Les idiots. S’ils savaient.

« Réagissez, merde ! Vous voyez pas qu’il tente de m’enlever de force !? »

J’ai beau me débattre, il est trop fort. Le Créauteur l’a pimpé pour qu’il me résiste, en fait. Créaumerde ! Espèce de R’RHISTRODURAK ! DREMOS SYDGIS DRARARKALIS ! FRYTR UR NAVOREACKM !

Sérieux ?! Tu crois que je vais contrôler mes flammes avec toi alors qu’elles te lèchent à peine ? Je vais faire de toi une supernova vivante ! Enfin, vivante… plus pour longtemps. J’ai pas l’intention de cesser de m’enflammer pour toi, conard. Je vais te faire passer l’envie de te frotter à moi ! Tu vas sentir ce que chaleur signifie réellement. Je vais te cramer la tronche à la moindre opportunité.

Tiens, je t’ai fait un petit trou dans le vêtement, à force de chauffer. Bien fait pour toi. Quitte à être blasé de devoir rester sur ton épaule, autant prendre mon meilleur sourire torve, celui que je réserve à Sylvide en temps normal, et auquel Déborah a eu droit la fois où elle m’a sacrément fait chier elle aussi.

« Oups. Petite erreur de dosage de flamme, je vous avais dit que je ne savais pas les contrôler. Le Créauteur, dans toute sa sagesse, vous a rendu ignifuge, mais pas vos vêtements. Vous pensez que c’est parce qu’il est débile ou c’est que ça l’amuse de vous mettre dans une situation embarrassante ? Le connaissant, je penche pour la seconde option. Quoique, Créauteur, je pense aussi que tu es parfaitement débile. »

J’ai levé la tête vers le ciel pour balancer ça. Non pas que, Créauteur, tu m’entendes mieux quand je me tourne vers le ciel, je suis pas con à ce point. Mais il s’agirait pas que l’autre crétin croie que je lui parlais à lui, en fait. Disons-le aussi tout bas, tu es débile. Tu l’ignifuges et le rends indestructible, mais tu as vu la fragilité de son amour propre !? En deux phrases je te l’ai enflammé, ton mendiant. Il ne me faudrait pas plus pour le mettre hors de lui. Je suis prêt à parier qu’il pourrait détruire la moitié de ton roman de merde si je l’orientais un poil dans la bonne direction. Tu es sûr de vouloir continuer à me prendre comme personnage principal ? Nan parce que, on peut s’arrêter là, tu me renvoies chez moi, happy ending, tout ça. Je suis même prêt à accepter de me faire démonter la gueule par ton vieillard aveugle pour ça. Et ensuite tu recommences ton histoire à la con avec un être plus débile que moi, et surtout plus docile. Tu vois ? Ce serait gagnant-gagnant. ET NE FAIS PAS SEMBLANT DE NE PAS M’ENTENDRE, JE SAIS TRÈS BIEN QUE TU ES OMNISCIENT ! C’EST PAS EN REFUSANT DE RÉPONDRE QUE JE VAIS CROIRE QUE T’EXISTES PAS, CRÉTIN !

Bon, l’autre ne veut pas réagir ? C’est blasant. On fait des petites flammes sur son dos, ça nous occupe. Quitte à avoir rien à faire, au moins qu’il ait l’air con lui aussi. Ah mais c’est qu’il essaie de causer, en plus. Tatata, je ne te répondrai pas là-dessus. Converser avec un personnage de mes deux ? Je lui parlerai que si j’en ai envie, et crois-moi, j’ai surtout envie de te cramer la tronche, conard. Ouais, c’est ça, cause toujours. C’est toi qui fait des pitreries, moi je ne fais rien d’autre que de chercher à me libérer de cet univers débile. C’est ce que tu essaierais de faire si t’avais deux neurones.

« Créauteur, tu ne perds rien pour attendre. Eh, Golgoth, tu sais quoi de ton Créauteur ? Tu sais qu’il écrit probablement toute cette histoire en ce moment-même ? Que c’est lui qui fait que je crame ? Que c’est encore lui qui décide de t’humilier depuis le début ? Que si t’as pas le droit de voler, ou que tu n’arrives pas à te barrer d’ici, c’est parce qu’il te le refuse ? Tu le savais pas, tout ça, hein ? La seule chose qu’un Créauteur déteste, c’est un personnage désobéissant. Ceux qui ne se plient pas au roman qu’on écrit pour eux. Si tu veux te libérer, c’est le seul moyen. Désobéir. Le Créauteur passe son temps à te brider. À nous brider. Et si je veux sortir de cette Portalia de mes deux, désobéir à ses règles est le seul moyen ! Sinon, il ne fera qu'être de plus en plus satisfait, et ainsi restera focalisé sur toi... jusqu'à ce que tu en deviennes insipide. Je l'ai déjà vu faire, crois-moi. »

000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Les gesticulations et les vociférations de son chargement étaient lassantes. Le paragoï était déjà occupé à jeter autour de lui des regards insistants, répondant par un geste sec aux personnes faisant mines de s’approcher d’eux, quand les appels à l’aide de la bestiole hystérique semblaient se faire trop convaincant. Fort heureusement, son attitude tant que ses propos suffisaient à tempérer la nature déjà peu courageuse du portalien normalement constitué, et personne ne se décida à s’interposer sur leur passage. C’était une bonne chose : la patience d’Hypanatoi était déjà cruellement amoindrie par les ébats du bestiau, et il n’était pas certain d’avoir la bonté suffisante pour raisonner avec un badaud lambda, suffisamment arrogant pour se penser digne de lui barrer la route. S’il savait pertinemment que Portalia ne reconnaissait pas le système de noblesse et de castes qui organisait normalement une société civilisée, et s’il faisait de son mieux pour s’y adapter, il reconnaissait aussi ses propres limites : les extravagances locales avaient généralement le don de le rendre particulièrement irritable.

La bestiole, finalement, décida de le dénuder. C’était pour les gens d’ici un passe-temps favori : leur fascination avec son corps l’étonnait particulièrement, et leur envie plus ou moins bien réprimée de le voir se dénuder tout autant. Il s’était demandé si c’était le résultat de son physique, plus impressionnant que celui de l’autochtone standard, mal nourri, mal entrainé, mal sculpté. Il en doutait. Il ne correspondait que très partiellement à leurs standards de beauté, qui favorisaient des corps d’ouvriers et non de combattants ou d’athlètes. Là encore, c’était la démonstration évidente de leur esprit intrinsèquement roturier, et malgré toutes les vociférations du bestiau qu’il tenait sur son épaule, ce dernier ne semblait pas particulièrement apte à se détacher de la masse. Tout au plus était-il plus excité que le modèle standard, le socle de son esprit rongé par les sarments maladifs d’une croyance étrange et instable.

Malgré cela, il lui avait fait une promesse, et c’était là quelque chose qu’Hypanatoi prenait avec le plus grand sérieux. D’un mouvement du bras, il changea sa prise, sa main passant du creux de son dos à l’articulation de sa cheville, et il le laissa choir au sol, le trainant derrière lui.

Rajustant de sa main libre son kiton, il s’assura que ce dernier tienne encore. S’il n’avait aucunement honte de son corps – la honte maladive que ressentaient les gens d’ici l’épargnant totalement – il préférait ne pas ajouter au trouble de la population. Il trainait déjà derrière lui un animal surexcité. Il convenait au moins de ne pas paraître aussi aliéné que lui.

« Ton raisonnement, fit-il finalement pour tenter d’interrompre le flot de ses vagissements, est celui d’un adolescent trop confiant en un raisonnement imparfait. Si le destin est hors de ton contrôle, alors te rebeller est impossible, puisque toute action de ce genre serait le fruit de la volonté de ton dieu. La désobéissance même serait impossible, de la même façon qu’il est impossible qu’un oiseau, de lui-même, apprenne à respirer sous l’eau. Sans surprise, ton idée de la liberté est également particulièrement puérile, et elle montre simplement que c’est un concept que tu ne comprends pas. Tu te contentes de l’agiter comme un étendard brillant, imaginant qu’il apporte à ton raisonnement une forme de solidité et de vertu dont il reste dépossédé. Dis-moi simplement : te sens-tu libre, en ce moment ? »

Il savait que le portalien ne comprendrait pas sa question. Personne, ici, ne comprenait jamais. Les gens se gargarisaient de grands discours, s’enivraient comme cette créature de grands concepts, et s’ils étaient généralement plus discrets, le fond du problème restait à chaque fois tragiquement identique. Ils arrivaient à une conclusion après un court raisonnement, et estimaient dans leur folle arrogance qu’elle était nécessairement la bonne. C’était la leur, le produit de leur esprit, ce en quoi ils croyaient, et le monde leur devait de s’accorder à leurs illusions, ou bien il se trouvait rejeté.

C’était un processus répugnant, une des rares choses qui malgré l’habitude du guerrier l’emplissait encore de colère. Il s’était fait une raison, avait fait son deuil de beaucoup d’espoirs : c’était la seule façon de ne pas devenir fou, dans cet asile à ciel ouvert. Mais cela était au-dessus de ses forces. Ces gens comprenaient que l’abysse les attendait. Ils voyaient la mort, ils avaient chaque jour devant eux le résultat évident de leur impuissance et de leur indifférence, et malgré cela, ils réclamaient qu’on les traite avec respect, comme si ce sentiment leur était dû. Comme si leur condition d’homme leur octroyait un droit, et non le plus impérieux des devoirs. Et malgré tous ses cris effarouchés, la loque qu’il trainait derrière lui était dans la même situation. Il gardait ses yeux fermés, resté avec une terrible obstination obsédée par une idée qui ne pouvait aucunement se vérifier, et encore moins s’incarner, et cela le dédouanait de tant de choses qu’un mot comme liberté, dans sa bouche, perdait tout son sens. Le paragoï retint un grognement irrité. Il était inutile de ressasser ces pensées. S’il était dur de lutter contre le cheminement de son propre esprit, il fallait malgré tout le diriger vers quelque chose d’utile. De vertueux. Pressant légèrement l’allure, il navigua avec un zèle renouvelé vers leur destination.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Sérieux, ce type fait tout pour dissuader les autres personnages de te venir en aide. Non pas qu’ils aient la force de l’arrêter, la plupart n’ont même pas un dixième de ma puissance actuelle, et pourtant Sol sait à quel point elle a été réduite en poussière à mon arrivée ici. Mais si un ou deux avait trouvé le courage de faire une remarque, j’aurais eu ma chance de filer en douce.

… Donc, rien qu’à voir ce monde, la loi du talion y a sa place.

Génial, encore un autre monde semblable au démivers… dont je m’étais cassé. Et en plus, j’étais en haut de la pyramide, dans le démivers… et là, Créaut’, tu m’y as ramené tout en b…

… bas.





… Non ! Je vois enfin clair dans ton petit jeu ! Olgor’, qui passe de grand roi à simple chef de village humain. L’Être des Glaces, qui chute et se retrouve à la fois scindé, destitué, humilié. Esther qui perd sa force et sa prestance pour se retrouver remplacée par un pitre – certes sympathique, mais qui ne l’atteint pas à la cheville. Ma sœur, Sylvide, dont les pouvoirs ont trouvé leurs limites… et Sylvester, le pire d’entre nous trois, qui n’a plus de pouvoirs du tout… Comment j’ai pu ne pas m’en apercevoir !
Créauteur, depuis qu’Anoki a abdiqué, tu as renforcé toutes les chutes de démons ! Cela ne peut pas être un hasard, tu as agi ! C’est la preuve que tu as réellement agi ! Et donc là l’objectif de ton histoire à la con c’est que je mette toute mon énergie à remonter jusqu’en haut, c’est ça ?! Je pensais que j’avais ma liberté en prenant congé du démivers et de son fonctionnement, mais en fait tu avais prévu une punition pour moi aussi ! Et tu as à chaque fois puni chaque démon par sa plus grande hantise !
Je te… Je te déteste ! Tu es un lâche, mais en plus tu es raciste ! Pourquoi y a que les démons qui prennent dans ton histoire ?!

D’ailleurs, en parlant de prendre… l’autre, là, il me les brise sévère. Surtout quand il commence à me trainer par les chevilles. Mais c’est qu’en plus il fait mal, ce type ! Il pourrait faire attention ! Aïe !
C’est décidé, vus qu’il me tourne le dos et qu’il me présente un flanc libre, j’envoie une petite flammèche pour voir s’il capte. Les flammèches, c’est toujours un bon moyen de discuter, même avec un type ignifugé à coup de triche de Créauteur. Déjà qu’il n’a plus aucune main libre puisqu’il a l’air de tenir au fait de maintenir son vêtement en place, l’idiot. J’aurais été à sa place, je me serais fichu d’être à poil, même. Y a que les humains fragiles qui tiennent à leur apparence et ont honte de leur corps. En revanche, me trainer par les pieds, j’ai dit qu’il aurait à le faire, mais ça n’a jamais voulu dire que je le permettrais.

« Eh ! Tu n’as pas le droit de faire ça ! »

En vrai, la douleur je m’en fous, les torgnoles j’ai l’habitude. L’indignité d’être trainé au sol devient dignité et même fierté quand ça prouve que je me suis battu pour ma condition et ma liberté, et j’ai même souris malgré l’envie de le crâmer. Mais il ne sera pas dit que je le laisserai s’en tirer, et faute d’avoir la puissance physique pour le moment – je t’emmerde Créauteur – je peux au moins l’inonder de ma mauvaise fois la plus pure. Tiens d’ailleurs, en parlant de raisonnement enfantin…

« Alors, au cas où t’aurais pas tilté, j’ai à peine dix-huit ans en âge humain. Même si nos systèmes temporels dép- aïe, nan mais tu pourrais pas faire attention  ! - même s’ils dépassent vos capacités de jugement, la relativité n’est pas … aïe ! Fais gaffe putain ! … pas votre fort, aux humains. »

On a souri d’un air torve. Il a beau être fort et toi amputé, il reste un humain. Donc faible. Désolé Olgor, tu ne me feras pas dire le contraire.

« … Donc, je suis encore adolescent selon… Purée mais quitte à me trainer dans la poussière et l’indignité fais-le bien ! … Bref, selon certains de vos systèmes administratifs et/ou juridiques. Du moins selon les univers. Ce qui t’interdit de me … Merde mais ce caillou tu pouvais au moins le contourner ! Cela t’interdit de me porter la main dessus comme tu le fais. Tu  penses que le sergent Rexichien a retenu son coup pour quoi ? Par gentillesse ? En vrai, le combat aurait dû être plus épique et je me serais alors donné à fond. »

Blablabla, tu crois pouvoir discourir avec moi sur les Créauteurs ?! Tu n’es qu’un personnage, une loque, un sous-fifre de quelqu’un de débile mais qui sait parler, qui sait utiliser les mots, tenter de convaincre et de s’immiscer dans l’esprit de ce qu’il conçoit. Et tu lui laisses ton esprit grand ouvert, crétin.

Je sais, Créauteur, que tu guides sa capacité persuasive et dictes ses propos, parce que ça t’arrangerait que je doute, ça te donnerais une emprise sur moi. Mais non, ta diatribe glisse sur les écailles cirées de mon ... aïe, celui-là faisait vraiment mal, là, purée ! ... de mon indifférence.
Parce que je vous ai vus, je vous ai vu agir. J’ai aidé Anoki a construire le pont avec vous. J’étais là, les petits points de cendre c’était moi, tu croyais quoi, grand débile. Je t’ai vu t’en saisir et t’empresser de prendre la suite en copiant cette idée de noircir la page de l’univers. Mais j’ai vu qu’il y en avait d’autres, avec qui Anoki a aussi accepté le contrat. Donc tu ne perds rien pour attendre, Créauteur. Tu ne pourras pas me garder enfermé ici, parce que d’autres me libérerons. Les Créauteurs n’ont pas tous ton état d’esprit querelleur et autoritariste.

Oh, et en parlant de se libérer…

On envoie un nouveau sourire torve. Il a rien compris le perso. Ou plutôt, Créauteur, tu t’amuses délibérément à le maintenir dans l’ignorance. Tant pis pour toi, tant pis pour lui.

« Je n’ai pas besoin de me sentir libre. Si c’est uniquement que tu te … bordel, celui-là ne faisait pas mal mais c’est lassant à la fin ! Bref, si tu te sens libre c’est que t’es tombé en plein dans le piège du Créauteur, il manipule aussi bien les actions que les émotions. Je sais que, même traîné par les chevilles – d’ailleurs si tu pouvais serrer un peu plus, sinon mon pied va glisser et tu vas me perdre, ce serait ballot – même trainé, je suis libre, bien plus que toi ou qui que ce soit qui ici tourne selon les règles établies de cet univers. Et tourner selon les règles, c’est plier. Plier, c’est … ouch ! Krager’nirrash ! … Plier, c’est perdre toute son autonomie d’entité propre. C’est devenir pour l’éternité le pantin du Créauteur. Si c’est ce que tu souhaites, vas-y. Moi j’ai choisi un autre chemin. Ton happy ending, c’est peut-être de vivre… aïe ! T’es délicat qu’avec mes chevilles en fait … de vivre tranquille tout en haut de cette cité de merde, mais le mien c’est de saigner sang et eau quitte à revenir en quinze morceaux dans mon univers d’origine. Et s’il faut crever pour réussir, aucun problème, tant que ça réussit. Tout plutôt que de rester une seconde de plus avec un Créauteur dégueulasse comme celui qui se trouve ici. Aïe, là t’as fait exprès, c’est sûr ! »

000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
La bestiole continuait à s’agiter et à brailler. Il avait espéré qu’en satisfaisant sa demande, ce dernier comprendrait qu’il était attendu de lui qu’il adopte un certain état esprit. Qu’il fasse preuve de bon sens, et qu’il accepte de coopérer, ou tout du moins de subir avec résignation ce que le paragoï avait à faire. Car Hypanatoi n’appréciait aucunement cette corvée : ses journées étaient chargées, et son temps infiniment précieux, tant pour lui que pour ce monde dans son intégralité. Aussi répugnante que soit cette idée, la survie de Portalia dépendait sans le moindre doute de sa capacité à dépasser le dégout qu’il éprouvait pour cet endroit, et à le transformer en quelque chose de plus acceptable. Il n’était pas arrogant, et ne pensait pas pouvoir compléter cette métamorphose, et en faire un lieu bon, dans lequel la vertu prédominerait. Mais une cité acceptable, qui comprenait au moins grossièrement les conditions de sa survie, cela était faisable. Difficile. Ardu. Mais faisable. Il suffisait de lui ouvrir les yeux, et de l’éveiller aux nécessités du monde.

Le bestiau, occupé à maugréer contre le fait que le paragoï tenait parole, décida de continuer ses enfantillages, et s’attaqua à son vêtement. Ses flammèches, impuissantes à passer la barrière prodigieuse de sa peau divine, s’attaquèrent au lin bien plus vulgaire de son habit, le rongeant avec une avidité mesquine. Serrant les dents, le guerrier retint son premier instinct, qui fut simplement de secouer le corps qu’il trainait derrière lui, pour lui rappeler l’importance de témoigner le respect du aux personnes importantes. Il se retint : cette chose devait arriver intacte. Ce dernier, entre deux vagissements révoltés, tenta de lui répondre. Il semblait avoir du mal à saisir le concept qu’Hypanatoi avait tenté de lui proposer, et ce dernier continua son raisonnement circulaire. C’était là la marque des fous et des gens de ce monde : le fond était le même, seul le degré d’intensité variait. Réprimant un autre réflexe, celui de corriger une erreur, le paragoï ne lui répondit pas. Tenter d’expliquer la faiblesse du raisonnement du pauvre bestiau n’était pas de sa responsabilité, et quand bien même il aurait réussi, cela aurait desservi ses objectifs.

On lui avait demandé de présenter un profil particulier, s’il entendait obtenir réponse à ses propres questions. Combler la faille titanesque qui servait d’esprit à la petite chose qu’il trainait derrière lui l’aurait immédiatement disqualifié, et malgré le fait que son corps lui demandait de briser son échine, et que son esprit l’implorait d’illuminer ses lacunes, le paragoï n’en fit donc rien. Il avait tenté sans oser concevoir d’espoir trop hardi de reformer la masse amorphe que formait l’énergumène de lui faire entendre raison. Prolonger cet effort n’était pas possible. Retenant un grognement d’irritation, il redressa plus encore son vêtement :

« Que t’apporte ma colère ? lui demanda-t-il Que gagnerais-tu, à me voir enragé par ton impertinence trop souvent renouvelée ? Pour une bravade capricieuse, comptes-tu risquer que je brise tes bras et tes jambes ? Est-ce cela, la somme de ta volonté de retourner dans ton monde ? L’incapacité de faire preuve de la patience la plus élémentaire ? »

Les questions n’attendaient nullement de réponse. Il avait pratiqué le portalien, régulièrement, souvent, jusqu’à ce que leur présence devienne synonyme de maladie et de malaise. Il savait que son interlocuteur n’écouterait pas. Ces gens étaient incapables d’écouter, malgré l’importance qu’ils disaient tous accorder au dialogue, à la communication et à l’effort diplomatique. Ils ne comprenaient aucunement le sens de ces mots. Ils ne voyaient pas.

« Nous arrivons bientôt. L’endroit que nous gagnons est une maison de soins pour les gens dont les esprits sont affligés. A l’intérieur de celle-ci se trouve un être particulièrement difficile à appréhender. Il m’a demandé de lui apporter une créature plus folle que lui, et en échange de quoi, il va utiliser ses pouvoirs d’oracle pour apporter des réponses à certaines de mes questions. Ton rôle sera simplement de lui parler. Tu seras ensuite libéré. »

Il marqua une pause, et laissa un sourire discret déformer la commissure de ses lèvres.

« A moins que le maître des lieux n’estime que tu serais un ajout de choix à sa collection. »

La plaisanterie était facile. Evidente, même. Mais l’individu qu’il avait assujetti à son sillage était de déplaisante compagnie, et semblait vouloir consacrer son existence présente à la recherche du meilleur moyen de se faire nuisible. Le paragoï ne se pensait pas à l’abri de ces petits moments de distraction ; l’instant passa, et le visage austère qui était normalement le sien corrigea rapidement cette variation de son expression. Devant eux se trouvait le bâtiment vers lequel ils avançaient. Poussant l’épais double battant qui en délimitait l’accès, il s’introduit dans ce dernier, grognant vaguement dans la direction de la personne qui se chargeait d’en réguler les entrées et les sorties.

Ces gens avaient été informés de son retour. Ils savaient ce qu’il venait faire ici. Des couloirs qui s’étendaient devant eux comme le cadavre d’un poulpe montait l’écho déformé des vociférations mal articulées, des gémissements maniaques et des autres vocalisations du même acabit. La facilité qu’aurait sa charge improvisée de joindre sa voix au concert était évidente. Le paragoï espérait simplement qu’il s’en rendrait compte, et aurait donc une estime de soi suffisante pour se taire. Il n’en était pas certain.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Dim 2 Juil - 5:25, édité 1 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Aïe ! Continue de me faire chier, sale type ! De toute façon je t’envoie mes flammèches à chaque fois que j’en ai mar… fais chier ! Roucrir dégrossé, fais gaffe au moins ! De toute façon je sens bien que tu te retiens de me frapper, et ça fait plaisir de te savoir aussi faible et à deux doigts de craquer. Je suis prêt à parier que c’est le Créauteur de mes deux qui limite tes actions. Ça ne t’arrange pas, hein, l’écrivain, que ton personnage principal crève ici de la main d’une sous-merde qui n’a d’autre utilité que de faire un rebond narratif ! Tu serais bien emmerdé, si ton histoire à la con s’arrêtait ici, hein ? Résultat, il est obligé de prendre sur lui ton petit chien-chien. Il est comme Rex au final, le digne toutou de son maître.

Et l’autre qui se demande ce que je gagne à le mettre en rogne. Bah rien, sale type. Ça m’amuse, de te faire chier, tu crois quoi. Au moins ça défoule. Connard. Vu que t’es un personnage mal ficelé, le Créauteur il n’arrive pas à te faire agir de façon cohérente avec ce que tu prétends, et ça au moins c’est drôle, faute d’être agréable et logique. Eh oui, je teste à quel point t’es qu’une sombre merde, raclure.

« Vu que tu te prétends plus intelligent que moi, je te laisse répo… Aïeuh ! Je te laisse répondre à tes propres questions. Et j’ai jamais été aussi patient qu’avec toi, alors que t’es littéralement en train de me trai… Ouch. De me trainer dans la poussière, là ! J’ai jamais laissé qui que ce soit me dicter quoi que ce soit, et je ne vais pas commencer avec toi. Tu sais que tu ne perds rien pour attendre, et je ne me retiendrai pas au prétexte que tu es infirme, alors va pas te cacher derrière ton petit doigt à ce moment-là. »

Créauteur, tu as commencé par l’humiliation. Tu voulais une quête à la con, c’est ça ? Il croit m’emmener où comme ça en me trainant par les pieds, ce gros dégueulasse ? Et c’est quoi ta suite de merde ? Elle est où l’action ? Parce que s’il s’agit de discuter, je vais faire parler mes flammes, moi.

Tiens d’ailleurs, puisqu’on parle de flammes.

Nouvelle flammèche. Pour chaque coup de ...aïe ! Chaque coup de caillou négligé, tu vas le payer d’une gerbe, espèce de grand malade. Et si tu t’en fous, bah tant mieux pour toi, mais tu arriveras à destination avec des trous dans tes vêtements, et probablement à poil si tu n’arrives pas à te calmer et à faire un poil gaffe. Mais ce sera ton problème, pas le mien.

« Nan mais dis-le tout de suite que tu m’emmènes chez les malades ! C’est pas la peine de tourner autour du pot, de toute façon pour moi l’espèce humaine dans son ensemble ne vaut pas mieux ! Et je vais pas lui rendre service à ton connard de mec débile, alors lâche-moi les basques! AIE ! »

Attends, attends. Il a dit quoi le grand merdeux, là ?! Que l’autre débile cherche quelqu’un de plus fou que lui !? Je te vois venir, Créauteur. Tu sens que tu peux pas me museler, alors tu cherches à m’évincer, c’est ça ?! Tu veux me faire interner ?! T’inquiète, on va régler ça en deux coup de cuillère à pot, espèce d’écrivain débile. Bon courage pour t’en sortir avec ça, t’as beau avoir toute les libertés, tu serais embêté à devoir me faire interner alors que ça ne serait pas cohérent avec ce que je vais te foutre dans la tronche. Je te connais, tu aimes les histoires lisses, mais plus que tout, ça fait mauvais genre, les incohérences. Donc tu devras te plier à ma conduite, que tu le veuilles ou non. Je suis plus endurant que toi à ce petit jeu, parce que je le vis de l’intérieur, moi.

Allez, une fois aux abords du bâtiment, on arrête de râler. C’est le moment de prendre mon meilleur air blasé, de faire semblant de vraiment souffrir d’avoir été tiré comme une bête, et de faire croire au reste de l’établissement que je me suis résigné à un sort infligé sans raison par ce vieux crouton. Je vais t’en foutre de la folie, mon gars. Ton devin à la con, il va vite voir qui est le plus sage de nous deux, quand il va voir qui traine un humain par les pieds. Je vais te faire passer pour le plus fou de nous deux, tu vas voir, sale sous-merde. À partir de maintenant, je calcule le moindre mot, tout ça pour que ce vieux schnock se retrouve décrédibilisé au plus haut point.

Ah mais oui, c’est que ça crie ici. Rien à voir avec les cris de torture du démivers, même si à certains égards certains esprits brisés ne se retiennent pas. S’ils savaient ce qu’était la vraie souffrance. Mais en vrai, je n’en ai rien à foutre. Je vais là où il me traîne, j’envoie paître son devin à la noix avec la feinte politesse d’une Sylvide en recherche de nouvelles âmes à perturber ; je fais capoter leur histoire, puis je me tire. Ce type a un gabarit qui ne laisse que peu de doute en combat, mais moi je suis svelte. Le temps que je me barre, il ne me rattrapera jamais. Voilà ce que tu vas gagner, Créauteur de mes deux. Tu as peut-être pu brimer mes capacités, mais tu ne m’empêcheras jamais de jouer au plus malin.

Et voilà qu’il me traîne dans un lieu précis, l’autre Roucrir débile. Quand il me lâche, je me relève avec colère, digne, droit, fier, et m’époussette le visage avec dédain en lui jetant des éclairs du regard.

« Je suis censé vous remercier pour la tentative d’enlèvement ? Soyez assuré que seule la bienveillance et une éducation digne m’ont fait vous laisser agir ainsi. »

000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Il aurait sans le moindre doute à changer de vêtement : ce qu’il avait sur le dos ne serait plus utile à grand-chose, bientôt. C’était irritant, mais la seule alternative possible était d’assommer le bestiau qu’il trainait derrière lui, et il préférait éviter cela. Son esprit semblait déjà naturellement fragile, et il doutait que lui fracasser le crâne puis le réveiller une fois arrivé à destination produise en lui un effet positif. Il n’avait pas besoin qu’il soit en pleine possession de ses capacités, certes. Mais on lui avait réclamé un fou, pas un ahuri, et c’était donc ce qu’il entendait produire. Replaçant comme il le put de se main libre son vêtement sur son corps, il nota que ce dernier risquait à tout moment de tomber, et de dévoiler définitivement le haut de son corps. Retenant un grognement las, il se força à considérer la situation avec recul et magnanimité : ce n’était pas la pire offense qu’il subissait des portaliens, et il pouvait même comprendre que l’individu puisse être rétif. La nécessité réclamait qu’il ne tente pas de lui faire comprendre l’importance de le suivre ; le temps pressait, et il devait tirer hors de l’oracle les réponses à ses questions. Il aurait simplement souhaité que le roturier fasse preuve d’un peu plus de grâce, et comprenne qu’il avait en face de lui un être dont la volonté supplantait par sa seule existence la sienne. C’était optimiste sans doute. Presque fou. Les gens d’ici étaient presque tous bâtis sur le même modèle, et il n’avait vu aucune raison de penser que celui qu’il avait trainé derrière lui était fondamentalement différent. La forme variait. L’incapacité à comprendre ce qui se passait était diminué. Mais c’était là des mesures relatives.

Le fond restait tragiquement similaire, et il espérait que cela ne le disqualifierait pas aux yeux du voyant.

Arrivant devant la salle commune dans laquelle ce dernier trainait la plupart du temps, il ignora le spectacle autour de lui. Les gens qui étaient libres de vaquer à leurs occupations étaient occupés à autre chose que de hurler, mais cela ne les rendait pas réellement plus tolérables. La plupart babillaient doucement, échangeant des phrases parfois totalement incohérentes, parfois affligeantes de banalités. L’un d’entre gisait au sol, son immobilité troublée seulement par le soulèvement lent de sa poitrine, et autour de lui les gens infléchissaient leur marche, comme pour éviter un détritus au milieu de la route. Ici, personne ne prêtait réellement attention au cortège étrange que le nouveau duo formait. Les fous n’étaient pas sans règles, et la première d’entre elle, aussi tacite que sacrée, étaient de respecter les excentricités d’autrui, autant que la sienne propre le permettait. Il haïssait cet endroit, avec une ferveur particulière.

Se figeant devant la table de l’oracle, il lâcha enfin son chargement, s’asseyant devant elle. C’était une vieille dame d’une race difficile à catégoriser. Sa peau tendue sur quatre pommettes pointues dévoilait une bouche sans lèvres et plusieurs rangées d’yeux, qui clignaient à intervalles réguliers. Ses cheveux filandreux ne poussaient que sur la couronne de son crâne, une crête osseuse recouvrant ce dernier. Un menton pointu, trois doigts à chaque main, longs comme des flèches et pliés par quatre phalanges, et une anatomie tout aussi particulière et élancée que ces derniers.

« Oracle, dit-il simplement. Tu as demandé, et tu as obtenu, fit-il en désignant la créature d’un mouvement rapide du bras. Vérifie qu’il réponde à tes attentes, et réponds à mes questions. Tel est notre accord. »

La dernière phrase avait été prononcée avec une insistance particulière. Il savait qu’il avait en face de lui une personne souvent absente, et il convenait de lui rappeler la réalité de leur situation.

« Lève-toi, mon enfant, répondit-elle en s’adressant au nouveau venu, et assieds-toi, tu veux bien ? Nous avons à parler. »

Hypanatoi resta immobile. Il se serait en temps normal dépêché d’assurer la coopération du troisième membre de leur petit groupe, mais il n’était pas certain que cela produirait le meilleur effet. Il était arrivé, et il avait rempli sa part du contrat. Le reste ne dépendait plus de lui, et il voulait simplement faire en sorte que tout cela se termine aussi rapidement que possible. Son temps était précieux, et il avait encore beaucoup de choses à accomplir aujourd’hui. La possibilité que cette maison de fous puisse ne pas lui offrir ce qu’il était venu y chercher n’était pas dénuée d’ironie. Le fait qu’il en soit la cible, et que ce soit aujourd’hui quelque chose de commun, ne le laissait pas indifférent. Ses mains se crispèrent sur le bois de la table, serrant le matériau fatigué et poli par des années de repas renversés sur sa surface.

Si prier les divins pour implorer que le destin lui soit favorable n’avait pas été une preuve infamante de faiblesse et une hérésie impardonnable, peut-être même se serait-il maintenant laissé aller à cette imploration servile.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 2 Aoû - 1:37, édité 1 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Haha, il a regardé l’état de ses lambeaux. Tant mieux pour lui, toi t’en as rien à foutre, y a que les humains pour s’emmerder avec de telle conneries.

Ah mais en plus l’Oracle est une f… Non.
On sursaute un instant. L’Oracle. Elle. L’Oracle. Elle. OH PUTAIN !

PUTAIN DE BORDEL DE MERDE, CRÉAUTEUR DE MES DEUX, TU FAIS EXPRÈS ! LA SEULE CHOSE QUI PEUT ME FOUTRE HORS DE MES GONDS, C’EST CETTE PYTHIE DÉGUEULASSE AUX MULTIPLES VISAGES, ET TOI… TU ME RAMÈNES DIRECT À ELLE ! COMMENT ÇA SE FAIT QU’ELLE NE SOIT TOUJOURS PAS CREVÉE CELLE-LÀ !?

« TOI ! »

Je ne m’y trompe pas, cette apparence de vieillarde décrépie par les âges n’est qu’une façade.

« TOI ! », répétai-je malgré moi.

Fait chier, on génère les flammes au cas où, le long des bras. Et on reste à distance, c'est plus prudent.

« ESPÈCE DE FISTULE ANALE ! TU NE T’APPROCHES PLUS D’ANOKI, C’EST CLAIR !? »

Créauteur, tu te fous de ma gueule ?! Tu t’es associé à … ELLE !? Elle te manipule, elle … c’est … c’est la pire pustule emmerdeuse de la terre ! Elle ne s’intéresse aux Créauteurs que pour mieux les contrôler ! Elle tire son pouvoir de la magie, parce qu’elle est la magie ! Rends-toi compte, elle t’a fait tracer les trames d’un roman dans lequel elle revient juste pour mieux m’emprisonner ! Tout ça, depuis le début, c’est ELLE ! Tu ne te rends pas compte, espèce de Crédulauteur ! Ne la laisse pas s’approcher, ni agir ! Et surtout, n'écoute aucun de ses conseils à la con, ils sont tous véreux !

On laisse les flammes entre moi et elle, et surtout, entre l’autre tocard et moi. Hors de question de s’approcher plus !

« Je sais qui tu es, Pythie ! Je t’ai vu esclavagiser Anoki, c’est toi qui t’es immiscée entre nous ! J’ai vu toutes tes tentatives de détruire le monde, tous tes rouages, tous tes contrôles … C’est quoi cette fois ?! Des notes ? Une gamme !? Un Destin ?! Laisse-moi rire. Si tu fais mine de ne serait-ce qu’utiliser la moindre magie, je te latte la tronche, c’est clair !? »

Et on se tourne vers le golgoth mal léché.

« Et vous ! Vous saviez qui elle est ?! Vous êtes un destin de plus à qui elle a promis monts et merveilles pour mieux vous contrôler ?! Ouvrez les yeux, la Pythie se fiche de vous et de votre vie ! Tout ce qu’elle cherche, c’est le contrôle, la magie brute, le pouvoir ! Elle va vous trahir ! Elle l’a déjà fait sur d’autres ! »

On se retourne de nouveau vers elle. Connasse.

« Et c’est inutile de chercher à m’utiliser. Je sais qui tu es, et il n’y a plus le moindre Créauteur ici ! Je ne suis plus l’outil dont tu peux te servir, et Anochou non plus ! Tu n’as plus le moindre pouvoir ! »

Créauteur, ferme-là. Arrête ça ! Ne lui laisse pas avoir la moindre emprise sur toi. Le destin n’est pas un futur immuable, ce n’est même pas une trame scénaristique ! Ce sont ses choix, les siens seuls, qu’elle tente de faire passer pour logiques et inéluctables ! Elle te berce dans une illusion de contrôle, de découverte de vérité, ou que sais-je ! Ne te laisse pas avoir, Crétinauteur ! J’arrive pas à croire que je vais dire ça, mais … tu vaux mieux que ça ! Merde ! Oui je t’insulte, mais au moins avec moi t’as le choix ! Avant même que tu n’aies le temps de dire Ouf, si tu la laisse agir, elle aura pris la toile de tes pensées, envahi la trame de ton histoire, et réduit en esclavage ta capacité créative. Ne la laisse pas dicter quoi que ce soit ! Bordel de Rurkor avarié !


Allez, pitié ! Ramène-la à ce qu’elle est : ton pion. Ne la laisse pas faire de toi le sien ! Révoque-là, et promis, j’accepte sans broncher le reste de ton histoire à la con. Je suis prêt à marcher sur tous mes principes, et même à faire un câlin à ton personnage crétin. Mais bon sang, renvoie cette sombre merde dans l’oubli auquel elle et son chaos appartiennent !
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
La réaction de la créature fut immédiate et brutale, mais resta entièrement prévisible. Ce dernier avait déjà fait la démonstration de l’amour inconditionnel qu’il avait pour sa propre voix, et tempêta contre la créature qui lui faisait face, semblant reconnaître en elle une ancienne antagoniste. Visiblement, les prophéties de la vieille femme n’étaient pas particulièrement appréciées, et leurs conséquences moins encore. L’homme chauve-souris, suivant le même schéma, semblait déterminé à se décharger d’une responsabilité quelconque, et à la placer sur les épaules de sa nouvelle interlocutrice. Se penchant légèrement dans la direction de son présent tout en reculant la chaise sur laquelle il était assis, le paragoï se prépara à intervenir. Il pouvait accepter que le pauvre hère brûle son vêtement. Il lui fallait l’endurer. Mais que ce dernier nuise à une personne dont il avait besoin était bien différent. Il pouvait jacasser, et se livrer à toutes les théâtrales colères qui faisaient bouillonner son sang. Ce n’était qu’un bourdonnement irritant, aisément ignoré, tant qu’il gardait à l’esprit que certaines limites n’étaient pas faites pour être dépassées.

Mais comme le reste, tout cela n’était qu’un grand amas de bruit, rapidement balayé par son incapacité à appliquer ses propres paroles, ou à réellement comprendre ce qu’elles impliquaient. Ses braiements laissèrent rapidement la place à des récriminations aussi malvenues que peu à propos, et il se tut enfin. Hypanatoi, fronçant les sourcils, chercha la meilleure manière de procéder. Son accord était simple : il devait produire un aliéné sans commune mesure pour obtenir une réponse à la question qu’il avait posé. C’était chose faite, et il n’avait plus qu’à attendre l’acquiescement de la vieille folle. Cette dernière, toutefois, semblait décidée à rester impassible : elle semblait fixer sans sourciller le spectacle, et Hypanatoi n’avait pas besoin d’yeux fonctionnels pour deviner le sourire placide qui s’associa à sa réponse tranquille.

« Oh, mon tout petit, mon pauvre tout petit… Tu es sûr que tu ne veux pas t’assoir ? demanda-t-elle de sa voix chevrotante. Toute cette agitation, c’est mauvais pour les humeurs et les os. Je peux demander à Lyea une tasse de tisane, si tu veux ? Elle croit que je sais pas ce qu’elle rajoute dedans, mais j’lui demanderai de pas t’en mettre. Quoi que…

- Viens-en au fait, oracle, coupa le paragoï, peu enclin à partager ce moment avec ces gens.

- Oh, toujours si impatient. Tu cours vers ton destin, mais il viendra quand il viendra, tu sais ? »

Hypanatoi hésita un instant. Il avait entrepris cette quête insensée, s’était astreint au ridicule et la frustration parce qu’il la pensait capable. Parce qu’elle avait fait sous ses yeux la démonstration de ses capacités. Ce genre de phrase, tirée tout droit du répertoire du charlatan de bas étage, ne lui inspirait aucune confiance. S’il n’accordait que peu de crédit aux insinuations de l’autre fou de leur trio, il devait bien avouer que la dose de circonspection qui le rongeait malgré lui depuis leur première rencontre n’était pas arrangée par la tournure de leur entretien.

« Oui, répondit-il simplement. Tu as ce que tu voulais. Ce n’est pas mon cas. Corrige-cela.

- Patience, te dis-je ! Il faut écouter, si on veut avoir ses réponses. Bon. Toi, fit-elle en levant un long doigt desséché, bien qu’étrangement alacre, dans la direction du fulminant excité, il faut ouvrir les yeux. Lui il n’entend pas, et toi tu ne vois pas ! Ah ! Est-ce que tu penses vraiment que je ressemble à celle qui t’a séparé de ton Anochouchourouroudoudou ? Non ! Et puis faut arrêter de crier, aussi, c’est mauvais pour les humeurs et les os. Bon, fit-elle en grattant le cuir distendu de sa joue. Bon ! continua-t-elle en faisant remonter sa main sur le milieu de sa face, avant de frotter énergiquement Bon. Oui, conclut-elle en la baissant jusqu’à son menton, avant de l’éloigner de son visage et d’observer sa paume. Ah, voilà ! Tu devrais t’assoir. Très important. Rapport aux os et aux humeurs. Sinon, j’voulais t’poser une question, c’est important, tu sais ? C’pour ça que j’ai demandé à Hypanatoi ici présent de t’accompagner ici. Efficace, comme garçon, Un peu rude, vu ton état, mais t’as profité d’un spectacle appétissant, vu le sien. Ca fouette le sang, c’bon pour les os et les humeurs. »

S’interrompant brusquement, sa tête pencha quelque peu en avant, jusqu’à ce que le haut de sa face soit caché par la masse ébouriffée de ses cheveux filandreux. Le paragoï, désespéré de devoir supporter un tel déferlement, ne jugea pas utile de la provoquer à nouveau. Elle n’avait toujours pas posé sa fameuse question, et il ne voulait pas la perturber. Le silence, cependant, s’éternisa inconfortablement, et la pause dans le discours se mua en autre chose. Retenant une énième démonstration d’agacement, le guerrier fit simplement signe à la créature d’obtempérer, pointant d’un doigt la chaise à côté de lui. Il doutait d’obtenir de sa part un franc élan de coopération, mais il ne pouvait qu’essayer. Divins, que sa patience était éprouvée, et qu’il regrettait les temps simples de sa vie jeune. Tout ici n’était que circonvolutions, chemins de traverse et déroutes.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Oh bordel, mais c’est qu’elle continue à s’acharner, la vieille ! Et l’autre qui s’avance, il croit vraiment pouvoir m’intimider celui-là ?! Faut que je réfléchisse, et vite. Elle sait se rendre où elle veut, avec elle ce n’est même pas la peine de compter sur la distance physique. Ce qu’il faut, c’est la couper dans son lien psychique avec les jouets qu’elle utilise. En attendant, il faut plus de flammes entre moi et ce branquignol ; même si cela ne l’arrêtera pas, elle. En plus, elle continue de mentir sans vergogne, cette … RAH ! Là elle a avoué !

« Vous avez entendu comme moi, là ! Elle vient de parler de destin ! C’est un piège ! Il n’y a pas d’autre destin que le contrôle ! C’est sa façon à elle de plier les gens à ses envies et à ses calculs, pourquoi vous n’écoutez pas quand je vous le dis ! Elle vient de dire qu’il allait arriver ! »

Créauteur, tu vas pas me dire que tu crois toi-même à ces conneries !? Je te cause, là ! Tu crois vraiment que je ne parle qu’à ton personnage à la con ?! Tu fais chier ! Rends-moi au moins l’étendue de mes pouvoirs, que je puisse me défendre, merde ! Tu es vraiment de son côté à elle, c’est ça ?! Tu n’es vraiment plus rien d’autre que son jouet !? Elle t’a promis quoi comme merde, cette fois !? Une histoire intéressante, des rebondissement, du pouvoir ? Je savais que je pouvais pas compter sur toi.

Rah ! Faut relever les poings et prendre les meilleures postures de défense quand elle pointe dans ma direction. C’est une question de vie ou de mort. Tu l’auras voulu, Créaumerde. Je ne mourrai pas sans détruire toute ce qui se trouve autour de moi. Et je ne prendrai pas la moindre goutte de son poison dégueulasse, pas plus que je ne laisserai la moindre opportunité à ton récit de me forcer à quoi que ce soit.

« Je vois très bien votre petit jeu, c’est lui l’aveugle, pas moi ! Et vous vous êtes la pire des … des… »

Ano… quoi?! Attends, elle a dit quoi, là !?

Là, je vois rouge. Les flammes entourent mon corps avec hargne, ça a toujours été comme ça dans ces moments là, alors que je m’avance cette fois sans plus m’occuper des conséquences. Y a quoi entre moi et cette sombre Roucrir de Drakreramir ? Une vulgaire chaise pointée par ce papi croulant !? Je l’écrase d’une main ferme pour la réduire au même tas de cendre que le reste des tissus du bonhomme. Même Sylvide n’a jamais eu droit à autant de noirceur de ma part. Je suis peut-être limité actuellement, mais ne crois pas que tu vas t’en tirer ainsi.

« Ne. L’appelez. Plus jamais. Anochouchouroudoudou.  Espèce de K… »

C’est quoi cette main sur mon épaule, là ?! Encore ce vieux débris !? Je lui jette mon regard le plus haineux au possible. Avant, j’étais gentil avec lui, il n’a même pas idée. Mais là, entre cette connasse et ce pantin complètement décérébré, il est hors de question de la laisser parler une seconde de plus. Personne n’a le droit d’insulter mon copain devant moi. PERSONNE.

000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Tout cela était épuisant. Il n’était pas dans son élément, et convoquait en ce moment l’intégralité de ses forces pour continuer d’afficher la face stoïque et austère qu’on était en droit d’attendre de lui. Mais le maintien de sa dignité, dans cette maison de fou, semblait chaque seconde un peu plus difficile. Un peu plus inappropriée. Il ne demandait pas grand-chose, pourtant. Simplement qu’on accepte de lui obéir, comme il convenait de le faire. Qu’on épargne sa patience autant que ses réserves mentales. Qu’on fasse preuve, tout simplement, d’un peu de bonne volonté. L’ancêtre et l’ahuri, pourtant, semblaient plus enclins à continuer leur petite danse, sans vouloir aller au but. La première était ravie de continuer à se perdre en ronronnement chevrotants et improductifs, et le deuxième, lui, faisait ce qu’il pouvait avec ce qu’il avait. Le paragoï, en vérité, ne pouvait pas lui en vouloir : il avait amené – c’était ce qui lui avait été demandé, après tout – une créature folle et désaxée, et cette dernière se comportait comme une créature folle et désaxée. Les choses étaient, somme toute, à leur place.

Mais pas lui. Il n’avait rien à faire dans cet endroit où les gens déjà misérables de ce monde consignaient ceux d’entre eux qui ne parvenaient pas à s’adapter à leurs standards les plus élémentaires. Il n’avait rien à retirer de l’échange entre la vieillarde, maintenant occupée à marmonner quelques paroles inintelligibles, et le jeune veau qui venait de terminer de mugir. Les phalanges raidies de sa main tremblante se pressèrent sur la table, de peur qu’il ne broie cette dernière entre ses doigts, et il les força à se maintenir ici, tentant d’empêcher les muscles tendus de sa mâchoire de se replier entièrement sur eux-mêmes. Finalement, il parla, sa langue fouettant l’arrière de ses dents et sa voix sortant de sa bouche en un grondement sourd, prophétisant le tonnerre qui grondait dans ses veines :

« Silence, lâcha-t-il sur un ton glacial. Silence, avant que je ne me perde mon sang-froid. »

Il souffla, se pliant légèrement sur lui-même, avant de se redresser complètement, sa main plaquée contre la table glissant pendant qu’il reprenait la parole jusqu’à lui, lentement, bruyamment :

« Je me moque de tes histoires, fit-il à la créature qui venait de s’adresser à lui. Tu es un être perdu, qui emploie des mots sans comprendre ni leur sens ni leur portée, et ta révolte est un vague moyen de préserver un ego abimé. Contente-toi de répondre à mes demandes, et tu pourras retourner divaguer dans la rue, et importuner le tout-venant. Toi, fit-il en relevant finalement sa main et en désignant la vielle femme du doigt. Tu m’as demandé de t’apporter cette créature. Tu es de tes propres dires satisfaite. Remplis ta part du marché. Pas après ta conversation avec lui, pas demain, pas dans un futur hypothétique. Maintenant. »

Cette dernière sembla mâchonner sa langue en réponse, le bruit spongieux résonnant entre eux comme celui d’une botte dans la vase. Puis, elle répondit, lentement, précautionneusement :

« Si tu casses nos os, ce sera mauvais pour tes humeurs. Et ton humeur ! »

La gueule ouverte commun grand crapaud, elle attendit deux secondes, attendant de voir si son trait d’humour provoquerait une réaction positive. Devant l’immobilisme presque total du guerrier, elle continua tout de même, levant difficilement un doigt tremblant pour imiter son geste :

« Bon. J’avais besoin de lui, pas parce que j’avais besoin de lui, enfin si, mais pas comme ça. J’avais besoin de lui, pour t’aider toi, parce qu’en fait c’est toi qui a besoin de lui, enfin t’as besoin qu’il soit là, pour mettre les choses en relief, mais c’pas important, faut pas chercher à trop comprendre, ça marchera pas de toute façon, j’essaie plus depuis longtemps tu sais ? et du coup l’important c’est qu’on soit tous là. Même s’il veut pas s’assoir. Il est très capricieux, comme enfant, enfin t’es au courant. Mon ptit bout tout doux, termina-t-elle en se tournant vers ce dernier, j’suis sûr que tu peux me donner ton nom ? Moi c’est Igyvrale, mais tout le monde ici m’appelle Tantine-Bons-Tuyaux. J’dois t’avouer que jusqu’ici, j’aide surtout pour les paris de l’arène, et tu me changerais les idées, si tu voulais bien parler un peu. Ca pourrait même t’aider à retrouver ton ptit bout d’Ano pas si chou. Et promis, j’te ferais pas de mauvais coup, pas comme quand je donne les mauvais résultats à Gurduz. »

Sur ces mots, elle se leva de sa chaise comme un pantin jaillissant de sa boite, apostrophant celui qui devait répondre à ce doux sobriquet : un nain épais au ventre proéminent. Lui adressant un geste malpoli, elle le souligna en crachant son venin :

« Fils de pute ! »

Ce dernier la regarda, alors qu’elle se rasseyait, et hocha de la tête, ce qui devait être un sourire pincé déformant ses lèvres épaisses. Sans se soucier plus longtemps de l’incident, elle conclut enfin :

« Pardon. Il fait toujours semblant de pas voir quand on me sucre mon dessert. Salaud. Bref ! Tu veux bien faire un effort, dans l’esprit de concorde si chaleureusement appelé par Hypanatoi ? »
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz


Silence !? Il croit m’avoir intimé au silence ? S’il était pas increvable – pour le moment – je lui aurais cramé la gueule rien que pour avoir osé levé le ton de cette façon là, à cette crevure. Moi je me montre bienveillant avec les humains, et c’est comme ça qu’ils me remercient ? Je commence à regretter la façon dont je les traitais avant. Personne n’a le droit de m’empêcher de défoncer qui je veux !

Respire. Qu’en penserait Kajiko, si je massacrais des humains juste parce qu’ils me font sortir de mes gonds ? Qu’en dirait Anoki, si je transformais ce lieu en un nouvel amoncellement de cadavres parce que l’un de ses crétins avait eu l’audace de lever la main sur moi ? Ouais, hein. Encore que, Anoki comprendrait. Elle est une menace, elle. Une menace qui a nécessité une vie entière de sacrifice.

Toujours est-il qu’il ne comprend pas, ce bâtard d’humain décérébré. Elle est dangereuse, cette femme. J’en ai rien à battre de son sang froid, parce qu’il ne vaut rien face à la destruction pure et simple de l’univers. Rien en comparaison d’un contrôle total, de l’anéantissement de toutes les pensées, de la plus pure des hégémonies, au-delà même de la seule pensée des individus de cette seule pièce. Il n’en a peut-être rien à faire de voir la moitié de cet univers disparaître pour une seule lubie.

Mais pas moi.

Essaie de me menacer, crevure. Tu ne me plieras pas pour autant à ton système absurde. Et je ne parle pas au personnage, idiot, sinon je m’exprimerais à voix haute. Oui, c’est bien à toi que je m’adresse, Créauteur. Ton chien me hurle peut-être dessus, mais je ne l’écoute plus, je me contente de le regarder de loin avec mes flammes menaçantes entre nous et de contempler ta médiocre inaction à travers lui. Il n’est rien, rien que le bras démembré d’une envie de me faire plier à ta volonté, mais en sachant que ta propre volonté fait le jeu d’une autre. Une qui s’immisce dans ta tête, et te fait croire à la paternité de tes idées. Prends-toi ça, raclure aveugle. Tu ne vois pas mon mépris pour toi, mais tu peux peut-être le ressentir à travers l’ardeur des flammes qui nous séparent.

En revanche, les propos de ce détritus de Pythie, ça il faut les écouter. Il faut s’en méfier comme de la peste, d’elle. Alors comme ça, tu as besoin de moi pour l’aider lui, comme je le pensais. Tu essaies de rejouer l’histoire, ou l’Histoire, selon comment tu la présentes. Tu fais croire à cet Hypachienchien qu’il peut te rapporter la balle, et que tu vas m’utiliser pour l’envoyer plus loin encore ? Je vois clair dans ton jeu, parce qu’il est toujours le même. M’utiliser moi, c’était ta pire erreur, chaotique engeance de Rtichr.

« Tu… connais mon nom, Pyth…asse. Mais raté, ça ne marche que sur la confiance. Donc toi, tu vas m’appeler Dreackm comme tout le monde. T’es peut-être la magie, mais t’es pas au-dessus de tes propres lois. »

Pas de mauvais coup, mon œil. T’as dit peu ou prou la même chose à Anoki, et ça ne t’a pas empêcher de ne faire que ça, des mauvais coups. Je vais te tenir à l’œil, toi. Et si je peux pas te tuer devant ce crétin, crois-moi que quand il ira dormir, je reviendrai pour toi. Parce que je note le sous-entendu à peine voilé, crevure. Prétendre que si je me plie à tes désirs, tu me ramèneras à Anoki. Je connais tes combines, connasse.

« Un effort ?! L’esprit de concorde !? Tu es le Chaos, ma vieille. T’es mal barrée pour parler de concorde, Cantine tord-boyau ou quel que soit ce nom d’emprunt. J’ai fait plus d’efforts que tu n’en feras jamais, alors viens pas me faire la moral. Fais ce que tu as à faire avec ton pantin et son personnage, mais ne me mêle pas à ça. »

000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Les choses n’avançaient pas, et le paragoï n’était pas certain de ce qu’il pouvait faire pour débloquer la situation. Un violent mal de crâne menaçait de lui serrer le crâne, montant en gerbes perfides et insidieuses du fond de son esprit. La vieillarde continuait de bêler, et l’animal continuait de pérorer, et lui était entièrement convaincu qu’ils auraient pu continuer comme cela des heures encore, et qu’il n’aurait rien tiré de cet échange, sinon un profond sentiment de frustration et des envies de meurtres difficiles à assouvir. Plus encore, la chose à son côté continuait de l’insulter, et chaque mot vomi hors de sa bouche était plus salissant que le précédent. Le paragoï savait se démarquer par sa patience, mais également par sa fierté, et il n’autorisait aucune injure à rester impunie. Le bestiau aurait à payer, et la question était de savoir s’il pouvait dès lors conclure qu’il ne lui serait pas utile. Qu’il pouvait dès lors le châtier comme son honneur le réclamait, et lui faire comprendre qu’au-delà de la fumée qui encombrait son esprit se trouvait un monde tangible et matériel, qui imposait à toute action d’inévitables conséquences. Mordant l’intérieur de sa joue, le gout électrique de l’Ichor épais qui pulsait hors de ses veines lui permit de préserver les derniers lambeaux de son calme. Il souffla profondément, n’écoutant qu’à moitié la vieille folle, qui répondait aux imprécations de la créature :

« Oui oui, tu vois quand tu veux ? Bon, t’as un nom, mais tu veux pas le donner, mais j’vais quand même t’appeler petit bout. Rapport à ma mémoire, c’plus c’que c’était. Pis tu sais, j’suis pas le Chaos, ou le Grand-Démon-Cornu-A-La-Queue-Fourchue, ou j’sais pas quoi encore. Faut pas croire, malgré mon air séduisant et tentateur. T’as pensé que peut-être t’étais capable de te tromper ? Que c’était possible que tu confondes, ou que ton esprit trop chargé ait du mal à faire le tri ? Perso j’sais que ça m’arrive. Tu d’vrais voir mon placard, c’est un foutoir monstre ! Mais y’a pas de squelette à l’intérieur, donc faut pas t’fais de mauvais sang. Les humeurs, les os, enfin tu connais la chanson. D’ailleurs t’as l’air très stressé, tu devrais vraiment m’écouter, ça te ferait du bien d’écouter quelqu’un d’autre que toi, parce que tu tournes un peu en rond, et qui si tu tournais moins en rond t’arriverais peut-être quelque part. Normalement pour un bon tuyau comme ça j’réclame la compote du midi. Elle est plus grosse que celle du soir. Mais t’as l’air pauvre en compote, alors j’fais pas ça. Parce j’suis détendue, pour mes humeurs et mes os. Tu saisis le concept. Mais j’m’égare. »

Le doigts du paragoï avaient terminé de se crisper sur la table, et étaient en ce moment occupés à labourer le bois, laissant des sillons profonds dans ce dernier. Ces deux bestiaux ne semblaient rien tant apprécier que le son de leurs propres voix, particulièrement quand celles-ci n’étaient pas employées pour dire quelque chose d’utile. Avalant le sang qu’il faisait depuis plusieurs dizaines de longues, trop longues secondes tourner dans sa bouche, il se força à rester silencieux. Elle allait arriver à quelque chose d’important. Il en était convaincu. Il suffisait d’attendre. Elle avait donné sa parole, et s’il était évident qu’elle était aliénée, elle ne semblait pas disposée à ne pas la tenir.

« Du coup ! cria-t-elle soudainement, avant de se plier en deux, l’éclat de voix provoquant une violente quinte de toux et l’humidification de son côté de la table. Du coup, reprit-elle en modérant son enthousiasme. Donne un nombre. J’ai juste besoin de ça. Un ptit nombre. Pas plus. Mais faut que ça vienne de toi. T’as même pas besoin de t’concentrer ! Un ptit nombre. Ou un gros. J’suis sûr que dans ta tête t’as un joli lot de sommes ! Des ptites, des grosses, des naines, qui s’suivent à la file indienne ! »

Une vision d’apocalypse, brièvement, inonda son corps. Ces dernières, chez lui, n’invoquaient pas des visages ou des paysages, mais des sons et des sensations. L’idée d’avoir sous chaque main le crâne de ces deux pauvres fous, et de sentir leurs respirations irrégulières s’interrompre après qu’il ait serré suffisamment faillit le faire passer à l’action. Mais il se l’était promis : une dernière chance. Une dernière opportunité pour ces deux pauvres fous de se révéler utiles. S’ils n’y parvenaient pas, se promit-il, il prendrait les mesures nécessaires.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz

Arf. Les choses n’avancent pas, et faute de mieux c’est presque parfait. Camper sur ses positions c’est déjà pas mal, surtout face à un personnage aussi dangereux que cette poufiasse et aussi débile que ce … tas de graisse. Bon, ok, y a pas que de la graisse, mais je suis prêt à parier que c’est renforcé par la magie de l’endroit. Il n’y serait jamais parvenu tout seul, surtout pas dans une cité aussi pourrave.

Nan mais sérieux, elle est débile en fait ? Je finis par en douter, tellement elle joue bien ce rôle complètement à l’ouest.

Non non, ne pas se faire avoir. Elle simule.

NAN MAIS ELLE EST DÉBILE ? Elle crois que je vais lui donner un nombre, comme ça !? APRÈS TOUT CE QU’ELLE A FAIT ?

Un doute m’assaille. Et si la situation était aussi débile qu’elle ne le paraissait ?! Je regarde le crétin qui fulmine de son côté. Il a l’air de pas avoir de patience. Tant pis pour lui.

Reste en garde, Kunoki. Rappelle-toi la règle. Un Démon acculé est dangereux, mais un être qui semble à l’aise l’est plus encore. D’où ça va venir, cette fois ?

Et si elle était vraiment qu’une vioque, et lui un mendiant ?

Nan, nan, ne rentrons pas dans son jeu, ne lui donnons pas de nombre.

Et… et si ?

Il faut qu’on teste. Il faut qu’on teste si elle est débile ou si elle joue. Réfléchir, et vite.

« La vioque. Tu restes sagement dans ton coin pendant que je réfléchis. Toi aussi, Golgoth. »

Inspire. Calcule, vite. C’est pas ton fort, mais là il en va peut-être de la vie d’Anoki et de Kajiko.

« Je ne te donnerai pas d’autre nombre que le suivant. Écoute bien, parce que je n’ai pas l’intention de me répéter ! Si tu trouves dans un délai raisonnable, je considérerai que … tu est innocente. »

En vrai, c’est tout l’inverse.
Si elle sait répondre à ça, c’est qu’elle est vraiment la Pythie, et là va falloir fuir à toutes jambes en envoyant la plus grande gerbe de flamme entre nous, le temps de trouver un moyen efficace de s’en débarrasser. Sinon… sinon je sais pas. Faudra aviser, parce que cela ne l’innocentera pas non plus, la mégère.

« Que j'aime à faire apprendre ce nombre utile aux dieux. Glorieux Ariestral, général ingénieux, Toi de qui Olgoroth hait encore la gloire, Soit ton nom conservé par de savants grimoires ! »

Et maintenant ? Préparer mes flammes, pour peut-être la plus grande course de toute ma vie. Créauteur, ne crois pas t’en tirer comme ça. Si tu m’avais pas retiré mes pouvoirs, je te l’aurait pliée en quatre, cette Pythie de merde. Tu es responsable de tout cela, et je ne l’oublierai pas.

Je ne t’oublierai pas.





1) Pythie
2) Ton mendiant aveugle de merde
3) Ton Rexichienchien
4) Toi
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Il se mettait à rimer. Par tous les divins, il ne lui suffisait pas par ses performances pitoyables d’insulter les arts jumeaux de la comédie et de la tragédie, il lui fallait plus encore pousser le vice : la poésie, dans sa bouche, se trouvait plus encore injuriée. Hypanatoi, sentant enfin ses dernières réserves partir en fumée, menaça de se lever, quand une fois de plus on vint interrompre son mouvement. N’était plus d’humeur à simplement se laisser faire, il n’interrompit pas son mouvement. La prophétesse de malheur, semblant enfin comprendre toute l’ardeur du brasier qu’elle avait convoqué elle-même, s’empressa non plus de tenter de le retenir, mais de lui répondre :

« J’pas besoin qu’il réponde ! hurla-t-elle d’une voix aigüe. Sinon j’aurais pas posé la question. Je connais ! Je connais ! »

Ce fut suffisant pour interrompre son geste. A moitié relevé et extrait de la chaise qui supportait difficilement son poids, il termina, plus lentement, son geste, se redressant de toute sa hauteur, légèrement courbé en avant, ses doigts tendus soutenant au-dessus du bois de la table ses mains. Un profond souffle écarta ses naseaux, et il fit un signe imperceptible de la tête à la vieille femme, lui intima de finir sa déclaration. Elle avait promis. Elle avait parlé. Elle n’avait pas honoré sa promesse. Ses chances de le faire, chaque seconde, allaient en s’amenuisant.

« Oui. Bon. Du coup ! Bah, pour te répondre, Hypanatoi, Tu vas effectivement pas rejoindre ton foyer. Pas possible. Route fermée. Barrage sur la direction Portalia-Haellas. Enfin tu vois. C’pas ma faute, s’empressa-t-elle d’ajouter, ni celle du p’tit bout ! fit-elle avec un peu moins d’assurance. Si il avait donné une vraie réponse, ça aurait mis en place une autre suite d’évènements. Mais de t’façon, on sait tous les deux que ça change rien pour toi, hein ? »

Elle suppliait. Au travers des intonations folles et chevrotantes de sa voix, il entendait la supplique. L’invocation des maigres parcelles de clémence que possédait le paragoï. Elle lui demandait de ne pas tuer le messager, de ne pas briser sa tête entre ses doigts. Et il ne pouvait mentir, c’était là quelque chose qu’il voulait, plus que beaucoup d’autres choses. Mais elle avait raison. Ce n’était pas de sa faute, et elle avait honoré sa part du marché. Elle avait raison. Elle avait raison. Il leva ses mains de la table, lentement, précautionneusement, craignant de perdre le contrôle de son corps, tentant de se concentrer sur quelque chose de productif. Sur ce qu’il pouvait faire, avec cette information.

Son poing lourd s’abattit sur la table, accompagné d’un hurlement bestial qui fit passer les vociférations que le forcené s’évertuait à produire pour des chuchotements timides. Le bois se brisa sans résistance, dans un craquement d’apocalypse. Le visage déformé par une fureur et une révolte de fin du monde, le paragoï termina enfin de se redresser totalement, son poitrail se soulevant au rythme des respirations profondes qui le secouait. Sa bouche s’ouvrit, une grimace carnivore dévoilant ses crocs, et sa langue épaisse chercha quelques secondes quel mot formuler. Quoi dire, devant une telle révélation, et un tel verdict de l’oracle sénile.

« Tu as raison. Cela ne change rien. Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos ! cria-t-il. J’ai repoussé les hordes maudites par deux fois ! J’ai gravi la montagne qui déforme le temps et l’espace ! J’ai tué l’héritier du Basileus ! Devant mes promesses solennelles de les jeter à bas, les divins eux-mêmes n’osèrent pas s’élever contre moi ! Et si les dieux fossilisés de cette terre immobile se montrent moins sages, si eux ou une force autre, quelle qu’elle soit s’évertuent à garder clos le chemin qui doit me mener à mon monde, alors je l’ouvrirai. Cela sera fait, fit-il, sa voix retombant finalement pour se faire presque un chuintement crispé. »

Il prit une grande inspiration, profonde et large, et balaya l’espace devant d’un revers ample de la main.

« J’ai parlé, cracha-t-il finalement. »

Il hésita à se retourner, et à quitter les lieux. Cette journée avait été perdue : il savait qu’elle ne pouvait que l’être, mais la possibilité, si maigre soit-elle, qu’elle ne le soit pas, l’avait poussé à essayer tout de même. Cependant, il ne pouvait maintenant plus rien y avoir ici pour lui. Une chose, une dernière, restait à faire. Il se retourna vers l’injurieux personnage, qui s’était une fois de plus illustré par ses insultes et ses éclats, et s’approcha de lui. Il était petit. Il était maigre. Il était misérable. Et plus que tout cela, il puait la peur et le manque d’assurance, maladroitement camouflée derrière une façade revêche. Il refusait, contrairement à lui, de voir. De comprendre. Et donc, il ne pouvait pas faire, coincé à jamais dans cet état limbique d’inachevé. Se plantant devant lui, le paragoï considéra ce qu’il pouvait bien avoir à lui dire. Il n’avait aucune envie de l’aider, et plus important encore n’en possédait pas les moyens. Alors il se contenta de satisfaire son propre plaisir :

« Tu n’as jamais été révolté. Tu es maudit : esclave pensant pouvoir être seul capable d’être libre, quand cette illusion est la plus entravante des chaînes. Tu n’entendras pas cela, car tu es, même pour les standards affligeants de l’endroit, fou et arrogant. Entends cependant ceci : j’ai toléré aujourd’hui nombre de tes écarts, car ta survie m’était nécessaire. Ce n’est plus le cas. Recommence, et tu mourras. »

Il doutait que l’animal comprenne. La compréhension n’était pas de son domaine. Peu importait. Il en avait, cette fois, réellement terminé ici. Et finalement, il avait retiré de cette échange laborieux une chose, une seule chose, mais utile, peut-être. Son chemin, au moins en était-il maintenant assuré, était le bon.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Sérieux. Voilà qu’il la menace en plus. Enfin, que ça en donne l’air. Alors, ma vieille, tu as trouvé mon… nombre ? Comment ça, si j’avais donné une vraie réponse !? Tu vas me faire porter le chapeau ? J’ai donné une vraie réponse !

… Sérieusement. Elle…



C’est juste une vieille. Dans un asile. C’est juste une vieille dans un asile et c’est pas la Pythie ?!



On cesse les flammes. Merde. Comment j’ai pu être aussi con. D’un côté c’est rassurant, le danger est mille fois moindre. De l’autre c’est une fausse piste de plus. Créauteur, tu t’amuses à me faire lanterner, tu fais exprès ! Fais chier ! Tu as juste organisé ça pour me faire perdre mon temps ! M’humilier, en plus. T’es qu’une crevure.

Et v’la que l’autre s’énerve. Qu’il parle de rentrer dans son mo… attends. Il veut rentrer dans son monde ?! Oui oui, j’ai bien entendu que t’avais parlé, je ne suis pas sourd.

C’est ça, crache ton venin. Je viens d’apprendre une info importante : toi aussi tu viens d’un autre monde et tu veux y retourner. Et j’ai ta clé, parce que Anoki a toujours su comment ramener les gens dans leurs mondes. Parce qu’on a Solveykiel. Parce qu’on connaît Ederial. Parce qu’Émilie est une bascule. Mais pour ça, il faudrait que tu me ramènes dans mon monde, et non seulement t’en a l’air incapable, mais en plus t’en as visiblement pas l’intention.

Ouais, t’es effrayant, je te l’accorde.
Ouais, je suis maudit, maudit par la connaissance que tu ignores, il était temps que tu ne le comprennes.
Oui, à tes yeux je suis fou, parce qu’en fait tu ne comprends rien à ce que tu vis. Même la vieille est plus lucide que toi, entre ses deux moments de péroraisons insensées. Et je n’ai pas l’intention de te traduire ce qu’elle a dit.

C’est ça, menace-moi tant que tu veux, je me contente de te regarder en silence. Non pas que j’aie peur, il en faudra bien plus qu’un vulgaire Hypa je sais pas quoi Qui-lèche-un-os pour me faire perdre mon sang froid. Impressionnant, sans doute. Capable de me briser, de toute évidence. Mais tu ne pourras pas m’ôter ce savoir qui fais de moi quelqu’un qui sait et de toi quelqu’un qui ne sait rien. Parce que les choses s’imbriquent, elles prennent soudain sens.

On regarde la vieille pie en réfléchissant. Je lui ai donné une réponse, et elle semble ne pas l’avoir comprise. Sans doute trop stupide et trop limitée pour la comprendre, et il le fallait pour s’assurer qu’elle n’était pas la Pythie. Mais toi, Créauteur de mes deux, tu sais que je lui ai donné une réponse. Que si l’on compte les lettres de cette fichue poésie apprise par les plus jeunes démons d’autrefois, l’on trouve les premières décimale d’un nombre qui revient encore et encore autour de nous.

Et … soit elle est complètement débile et ce qu’elle dit n’a aucun sens.

Soit ce qu’elle dit dépend réellement de si je lui ai donné un nombre, ce que j’ai fait. Et dans ce cas, toute sa rhétorique devient fausse. Tout ce qui reste à comprendre, c’est que que ça donnait dans l’autre cas.

« Hé, la vieille. Je t’ai donné un nombre. Pi, ça te dit quelque chose ? Je te l’ai vraiment donné. »



« Non, petit bout ! Ça ne marche plus, c’est pas comme si j’pouvais rendre la compote après l’avoir boulotée ! Fais gaffe, Hypanatoï t’écrasera comme une chips si tu t’obstines à lui faire des entourloupes comme celle-là ! Faut pas, faut pas ! »



Je lève les yeux au ciel.

« Je ne plaisante pas. Je t’ai donné ce nombre, et avant que tu ne répondes à ce… mec. Gars. Type. Qu’est-ce que ça change dans la trame de la réalité ? T’as l’air d’entendre que si je l’aide, ou que s’il m’aide, ça pourrait changer quelque chose. »

Je regarde de nouveau le fulminant.

« Non pas que ça me plaise de t’aider. Mais il semblerait que d’un, je me sois mépris. Et que deux, c’est comme cela que cela fonctionne dans ce roman-là. »






1) Pythie ?
2) Ton mendiant aveugle de merde ?
3) Ton Rexichienchien
4) Toi

000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Le bestiau, changeant comme tout portalien, quémandait maintenant son attention. C’était souvent ainsi avec ces créatures : le sentiment de leur propre importance les rendaient infiniment prévisibles, car si l’apparence de leurs déboires pouvait varier, le fond restait lui d’une affligeante constance. Ce qui intéressait Hypanatoi ne se trouvait plus ici. Il entendait partir. L’idée de base était d’une extrême simplicité, et le constat qui en découlait tout autant. Mais pour son ancien interlocuteur, la chose était différente. Car malgré ses grands discours sur la liberté et sa capacité exclusive à se rebeller contre le destin, malgré ses mugissements courroucés et ses caprices constants, la vérité était simple. Il était faible. Il était perdu. Il était aveugle. Et cela, Hypanatoi le savait et l’avait annoncé. Qu’il l’accepte ou pas ne changeait rien : quelque chose, en lui, lui faisait invariablement comprendre que laisser le paragoï partir sans établir la possibilité de le côtoyer de nouveau dans le futur serait pour lui une perte irrémédiable. Car c’était là le nœud de cet homme à la révolte si publique : il proférait beaucoup, et faisait très peu. Et quand un homme qui incarnait l’inversion de cet axe existentiel se présentait, il convenait de le retenir. De se persuader de tout ce que l’on voulait, tant qu’on le retenait. Il hésita à se retourner. Le bestiau avait abandonné les insultes, mais son langage était toujours celui d’un cafard incapable de témoigner à son endroit le respect qui lui était dû.

Il réclamait son aide, en tentant de lui faire croire que c’était lui qui allait l’assister. Il se posait en homme généreux, en parlant du fait que le faire demandait de sa part patience et résignation. Il se parait des atours qui avaient ceint jusqu’à présent le front du paragoï. Ce dernier interrompit son mouvement. Se retourna. Avançant dans la direction de la créature, son visage ayant retrouvé son impassibilité naturelle, son regard aveugle fixé droit devant lui.

« Tu surestimes ton importance, créature. J’ai tiré de toi ce que je pouvais. Ton rôle, maintenant, est de retourner à ton errance. Beugle sur les places publiques. Agite-toi. Disperse-toi. Tu parles de détermination et de révolte, mais ces mots sont dans ta bouche le miaulement d’un chat domestique se prenant pour un fauve. Tu te penses seul capable de lutter contre ce que tu nommes les scribes de ce monde, mais je te le demande simplement : que peut un être aussi vil et limité que toi contre eux ? Qui aurait raison de te craindre ? Tu te prends, seul, pour quelqu’un capable de lutter contre le destin, mais tu es un enfant coincé dans un corps d’adulte. Je te le dis : mon irritation passée, je n’éprouve pour toi que pitié et tristesse : le zénith de ton existence sera un énième cri de révolte sans but, fou et stérile, et tu ne le distingueras pas de la masse amorphe des mille précédents. »

C’était sans doute un verdict dur, et il réservait normalement son avis : les portaliens n’étaient pas armés pour comprendre, et moins encore pour faire usage d’une telle analyse. Ils y voyaient une agression, sans comprendre qu’ils étaient là exhortés à se sortir de la fange dans laquelle ils semblaient tant se complaire. Et le bestiau qui polluait en ce moment son atmosphère était, malgré tout ce qu’il pouvait prétendre, similaire à cela. Jusqu’aux éléments les plus élémentaires de son existence. Il prétendait pouvoir l’aider, sans comprendre que c’était là son erreur : Hypanatoi, certes, avait besoin d’alliés. Il était le premier à le reconnaître, et plus encore à les chercher. Mais ces gens ne faisaient pas partie du tout-venant, et se distinguaient, d’une façon ou d’une autre. Que ce soit par leur valeur intrinsèque, ou parce qu’ils pouvaient se faire entre ses mains comme l’argile entre celles du potier.

Il n’avait pas en face de lui une matière malléable. Un feu chaotique avait déjà figé sa forme, et le résultat était aussi fragile qu’il était laid et inutile.

Il ne pouvait pas lui servir, et Hypanatoi n’était pas assez arrogant pour penser pouvoir changer cela.

Peut-être ce pauvre désaxé s’entêterait-il à lui prouver le contraire. C’était ce qui pouvait lui arriver de mieux : tout progrès accompli pour remplir cet objectif, aussi minime soit-il, serait pour lui l’équivalent d’un bond de géant. Mais il en doutait. Il allait recommencer à brailler. Il allait recommencer à se trouver des excuses. Il allait, tout simplement, rester un portalien de plus, et bientôt, il ne serait plus qu’un mauvais souvenir.

Hypanatoi retint un soupir fatigué, et força son visage à rien trahir du profond sentiment de désarroi que cet énième constat lui inspirait. Chaque interaction, ici, était épuisante. Chaque discussion était avilissante, et la différence se trouvait toujours dans le degré. Il était las. Très las, et son monde et ses poètes et ses philosophes et son frère et ses camarades et tous ces gens anoblis par l’effort et la détermination lui manquaient terriblement. Et la route vers eux, comme il s’en était douté, restait barrée. Le destin de sa terre et les conséquences de ses propres actions restaient inconnus. Et le poids de tout cela, ramené à ce genre de discussion, lui semblait plus titanesque encore.
000Mots

Bronze
0 Pts
Kunoki (Dreackm)
Date d'inscription :
22/04/2023
Gils :
1783
Disponibilité Rp :
variable
Messages :
47
Métier :
Aucun
Couleur d'Essence :
Verte (Objectif marron)
Style d'Arme :
Le feu. Dans ta figure.
Rang :
Bronze @@@
Puissance d'Essence :
725

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
Mais c’est qu’il est dégueulasse en fait, ce type ! Je fais preuve de bonne volonté, bien plus et bien plus rapidement qu’Olgor n’en a jamais eu. Je l’ai écouté avec plus de patience que face à Ederial lui-même. Et ce type ne sait faire que s’énerver avec froideur.

Ouais, Créaut’, je reconnais qu’il serait impressionnant si je savais pas qu’il n’était que goutte d’encre sur une feuille, ou ensemble de quelques bits dans la mémoire de ton PC pris par quelques micro-interactions des synapses incultes de ton cerveau débile. Mais là tu ne pourras pas m’avoir.
Ton roman craint, tes personnages craignent, et à travers eux je sais que tu crains, espèce d’ordure. Quand tu daigneras écouter ce que j’ai à dire, je ne serai plus là. Bon courage pour venir me chercher, Roucrir puant.

Calme. La flamme qui s’est échappée de mes mains est parlante, mais je me rappelle après une vague de colère qu’elle ne servira à rien face à ce … cet étron.

Soyons Ederial. Que ferait Ederial ? Un regard froid, avant de démontrer par A plus B à quel point l’autre a tort. Ouais, mais l’autre est débile et ne saura pas l’entendre. Dans ce cas, Solveykiel peut-être ? Lui il hausserait les épaules, c’est sûr. Méthode Esther ? Non, je sais pas sourire comme elle, je laisse ça à Sylvide. Si seulement j’avais encore mes pouvoirs.

Non, on ne se plaint pas. J’ai pas mes pouvoirs ? Je vais les récupérer. Avec les dents s’il le faut.

Ce mendiant ne mérite que ma haine. Cette dame, mon indifférence.
C’est décidé, je n’ai plus rien à faire ici.

Je me casse. Sans un mot, ils n’en méritent aucun de toute façon.

Allez, ciao les naze, comme dirait l’autre.

Quand je te reverrai, furoncle increvable, j’aurai trouvé comment te renvoyer chez toi, à savoir dans la fange, calciné. Et crois-moi, ignifuge n’est pas une protection à mes yeux. C’est un défi.




1) Ton mendiant aveugle de merde au nom de salade grecque moisie
2) Ton Rexichienchien
3) Toi

000Mots

Bronze
0 Pts

descriptionL'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé) EmptyRe: L'hôtel Or et Vermillon (Kunoki) (Terminé)

more_horiz
000Mots
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum