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Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Emilia Reisalin
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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Un jour sans fin
Hypanatoi

Un profond soupir. Des muscles endoloris et fatigués. Émilia n'avait presque rien dormi de la nuit, ayant passé celle-ci à davantage tourner encore et encore plutôt que de profiter d'un peu de repos.

Elle ne se sentait pas à l'aise, pas chez elle... Malgré que l'odeur mêlée de Kamélia et Hypanatoi ne soit présent que sur ceux-ci, celle de son Reflet suffisait à ramener notre amie à cette réalité.

Elle avait finalement quitté les draps bien plus tôt que nécessaire, ayant ainsi tout le temps pour se préparer. Dans un premier temps, elle avait commencé à enfiler son armure de cuir et ses équipements en espérant que le paragoi ne vois pas cela comme une marque agressive de sa part... Espérant seulement que tout cet attirail ne servirait pas à rien, elle prit tout de même soin d'emmener un haut sombre ample et d'un pantalon en tissu léger, ne prenant tout te fois pas la peine de cacher ses cicatrices comme elle avait pourtant l'habitude de le faire.

*Ton passé n'a aucune importance pour ce qui concerne ton avenir...*

Si il fallait faire un premier pas dans la bonne direction, celui-ci en serait le premier. Abandonnant les marques de son passé à la vue de tous, laissant sa chevelure blanche détaché, elle prit finalement la route en plein milieu de la nuit.

Les rues étaient désertes et calmes, comme elle les aimait. Les mains dans le dos, elle se laissait aller à apprécier l'air frais de la nuit et le chant des créatures nocturnes. Profitant du temps qu'elle avait devant elle, elle sauta sur les toits, vagabondant en direction de la demeure du colosse crains des Dark Soul et de tant d'autre.

Émilia avait une chance en or devant elle, pouvoir approcher l'homme de si prêt et même profiter de son entraînement spartiate était une aubaine qu'elle ne pouvait laisser passer. Que ce soit pour elle, pour son rêve ou pour ses proches, elle n'avait pas l'attention de flancher.

Qu'allait lui réserver l'homme ? Qu'avait prévu pour elle son acolyte à l'apparence si étrange ? Jamais elle n'aurait assez d'imagination pour en avoir une vague idée... Elle ne les connaissait ni eux, ni leur monde ou les coutumes qu'ils avaient pu leurs êtres transmis là-bas...

Une chose était sûre, c'est qu'ils étaient reconnus pour être de farouche combattant. Si les escarmouches qu'avait pu avoir notre protagoniste au fil des mois lui avaient appris, c'était bien la faiblesse de ses compétences martiales. À chaque fois, elle s'en était sorti à un cheveu, usant d'une chance désinvolte à chaque fois et elle en avait assez de cette sensation de faiblesse... Des jambes qui trembles et de sa situation qui n'évolue pas... À cause d'elle ? De son incapacité à faire les bons choix ? Sûrement. Oui, le Titan avait sûrement raison et cela dégoûtait de le reconnaître.

Elle arrivait finalement devant la porte. Prenant une profonde respiration, elle se tourna vers les étoiles, guettant les premiers rayons du soleil qui vinrent dorer les toits de la cité forteresse pour frapper quatre fois.


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Dernière édition par Emilia Reisalin le Mar 6 Juin - 13:20, édité 4 fois
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Chaque jour était cadencé. Chaque pas était rythme. Il y avait, dans la conduite d’une existence vertueuse, une forme de musique inaudible, qui s’exprimait en pulsations de mouvement et en crescendos de volonté. Il fallait s’assurer que l’esprit et le corps et l’âme et tous les fragments sans nom qui constituaient les parties de l’être entre ces trois pans résonnaient harmonieusement. Et quand tous étaient alignés, quand ils faisaient irrémédiablement face à la même direction, quand tout se déplaçait suivant la même impulsion, alors il y avait là quelque chose de fondamentalement beau. De fondamentalement transcendant.

Il avait mis beaucoup de temps, avant de le voir.

Plus jeune, il avait été marqué par un pragmatisme rationnalisant, et une idée d’une grande simplicité : il faisait ce qu’il faisait, parce qu’il le devait. Il n’avait pas besoin d’autre raison que cela. Une lame ne questionnait pas l’intention de la main. L’argile, dans le four, n’interrogeait pas la brûlure du feu. Le disciple, le paragoï, et même le divin : eux non plus ne déviaient pas du chemin. Comment l’auraient-ils pu ? Le faire impliquait d’abandonner tout ce qu’ils étaient. De redevenir des mortels, accablés du poids de l’échec et de la honte. D’autres que lui avaient cherché des justifications à leur existence. S’étaient trouvé des causes particulières à endosser. Hypanatoi n’avait jamais fait cela. Même aujourd’hui, même après avoir compris que ce qu’il faisait été plus que la ligne qui séparait la vertu de la turpitude, il restait un homme simple. Il devait rentrer chez lui. C’était cela, son objectif. D’autres choses pouvaient se placer sur le chemin, mais elles étaient des étapes nécessaires, ou elles étaient supprimées. Et dans cette certitude, dans cette volonté cannibale qui régulait l'intégralité de sa vie, il trouvait le sublime et l'accomplissement, dispensés avec une générosité exaltante.

Tout en lui, sans discontinuer, brûlait du même feu. Irradiait de la même lumière. Allait dans la même direction, sans que jamais ne résonne la moindre fausse-note. Il posa ses mains sur l’autel qui lui faisait face, le contact froid et lisse de la pierre noircie par le sang des sacrifices quotidiens marquant la fin de sa méditation. Il était prêt. Aujourd’hui, il recevait une portalienne. Un exemple criant de ce que créait la cité, et plus que cela une variation intéressante du modèle habituel. Là où lui était concentré en un rayon monodimensionnel, elle s’éparpillait en une sarabande confuse de points. Il imprimait au monde sa volonté, et elle existait en réaction à la volonté du monde. Il se voyait clairement, et son esprit était un miroir constellé de cassures.

Il se leva ; elle était arrivée ; Il prit tout de même le temps de passer sur sa face l’huile sacrée, et de remettre correctement le vêtement qui drapait son corps. Il se dirigea vers l’entrée. Il ouvrit la porte. Il contempla de son œil intérieur la petite chose. Elle était venue armée, et en armure. Ce n’était pas un mal, et il convenait qu’elle soit prête. Il n’avait pas jugé bon de lui faciliter la tâche en lui donnant son adresse, et il semblait qu’elle avait eu la présence d’esprit nécessaire pour la trouver.

« Entre, Emilia. »

Sa langue claquait dans sa bouche comme la lanière sèche d’un contremaître irrité par un esclave paresseux. Il ouvrit la porte totalement, et se retourna, adressant à sa visiteuse un signe rapide de la main pour lui indiquer de le suivre.

Elle était à lui, jusqu’à ce que ce jour s’achève. Il comptait bien en profiter, et exhumer hors de la boue primordiale qui la composait toute la matière qui pouvait lui être utile. Allant jusqu’à la salle dans laquelle il prenait habituellement ses repas, il lui fit signe de s’assoir.

« As-tu mangé avant de venir ? reprit-il »

Il y plaça les ingrédients qui composaient la collation du réveil. Des galettes épaisses, des olives, du fromage, du miel. De la viande marinée, des feuilles de vigne fourrées, et l’osko. Cette dernière, sans doute, ne serait pas de son gout. Les portaliens appréciaient peu le mélange pourtant vertueux que miel, le lait fermenté et le fromage râpé de chèvre fournissait. Il s’installa, fit de nouveau un signe à la jeune femme, lui indiquant de l’imiter, et commença lui-même à manger, ses doigts allant d’une assiette à une autre.

« Réponds à la question que je t’ai posé hier. »

Mieux valait commencer par cela. Elle avait eu, auparavant, six mois pour arriver à exprimer ce que leur rencontre avait laissé en elle. Du bruit qui saupoudrait du vide. En une nuit, il doutait qu’elle soit parvenue à grand-chose de pertinent, mais il devait au moins reconnaître que son attitude semblait différente. Elle était plus docile, comme un cheval rétif qui aurait finalement compris qu’il devait accepter la bride. Restait à savoir si c’était une bonne chose. Si la bête n’avait pas été trop brisée, et n’était pas devenue une bourrique inutile.
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Un jour sans fin
Hypanatoi

Devant cette porte close, Émilia restait pensive, repensant aux derniers mots et aux questions que lui avait laissées Hypanatoi avant qu'elle n'aille réunir ses affaires pour cette nouvelle page de son histoire. Réajustant son gantelet, elle repensait au Titan fou, ses paroles, ses agressions, ses interrogations... Elle ne venait même à se demander comment elle pouvait encore être entière après tout ce qu'il s'était passé.

Elle soupira, entendant les bruits de pas sourd de la montagne de muscles s'approcher pour finalement lui ouvrir et l'inviter à rentrer. L'endroit était une maison simple à la décoration similaire à celle de Kamélia, mais en plus... "Pragmatique" ? L'odeur de l'huile flottait pour une raison qui échappait à notre héroïne qui laissait son regard volé d'un mur à l'autre, tenant son bras nerveusement en suivant son hôte jusqu'à une table où était disposé le repas le plus important de la journée.

-J'ai juste grignoté quelque chose en chemin.

Répondit-elle simplement, en ayant marre de faire des ronds de jambes, de toute manière inutiles, elle se contenterait de répondre normalement et poliment sans en faire des caisses comme elle avait put le faire auparavant, ils en étaient plus là. Prenant place, sous la directive du colosse, elle scruta les éléments déposés devant-elle d'un œil curieux. Il y avait ici beaucoup de mets qui lui était inconnu, même de son temps où elle s'alimentait normalement. Sucré, salé, mélange des deux, beaucoup de ces choses avaient une odeur atypique qui éveillait sa curiosité.

Un doigt sur les lèvres, elle finit par se laisser tenter par un bout de viande mariné et une espèce de petit biscuit bizarre qu'elle n'arrivait pas à identifier... Un mélange de miel et de fromage ? Commençant par la chair d'animaux, elle leva le regard vers Hypanatoi qui entamait finalement sa journée.

-Qu'importe ce que je pourrais vous dire, mes mots n'auront aucune valeur, pour les raisons que vous avez énoncées : J'ai embrumé la nature de notre relation, je vous ai insulté et mal jugé... Je vous prouverais ma détermination par des actes, pas par des mots mûrement réfléchis à l'avance. J'aimerais toutefois expliquer un point qui est plusieurs fois revenu : Je n'ai pas attaqué votre amie. Elle m'as surprise dans cette cabane, je ne l'avais pas senti arriver, mais je n'ai pas été agressive avec elle à partir du moment où j'ai constaté qu'elle n'était pas une menace.

Croquant dans l'osko, elle le mâcha silencieusement pendant quelques secondes avant que le visage de la jeune femme se fige un instant, portant alors sa main à son visage, elle se tourna pour tousser. Le goût fort du mélange venait de réveiller ses papilles endormies qui ne se génèrent pas pour le faire savoir. Manquant de tout recracher, elle regarda l'aliment, le défiant du regard avant de repartir au combat, enfournant le reste en grimaçant avant de s'enfiler un grand verre d'eau.

Elle venait de se faire avoir par cet étrange mélange, trop habitué à goûter le sable à chaque nouvel essai culinaire, Émilia n'avait pas prévu un tel revirement de situation. Le mélange du lait fermenté et du fromage avait eut l'effet d'une petite bombe sur son palais... Pas mauvais en sois, elle avait le même sentiment que lorsqu'elle mangeait épicé dans son village, elle qui n'avait l'habitude que des plats simple de sa mère qui n'étaient guère assaisonner... Même aujourd'hui, ses barres protéinées n'étaient pas des mets exquis et ses repas plus "conventionnel" n'était guère plus que de la viande rouge ferreuse.


Une larme à l'œil, elle se contenta de la viande mariné dont le goût était bien moins fades que les aliments habituels tout en étant moins fort que l'osko, sûrement à cause de sa méthode de préparation ou des épices utilisés. Reprenant ainsi son souffle après cet exercice culinaire, elle poursuivit son grignotage en silence, espérant que sa réponse avait pas trop déçu le colosse...


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Il semblait effectivement que quelque chose se trouvait modifié chez son interlocutrice. Elle parlait avec résignation, le feu qui avait brûlé en elle totalement éteint. Ce n’était pas en soi une mauvaise chose : ce dernier utilisait comme combustible des matériaux disgracieux, et offrait un spectacle peu réjouissant. Il fallait en revanche s’assurer que toute possibilité d’embrasement n’était pas définitivement écartée. Si tel était le cas, un an ne suffirait pas : elle ne comprenait déjà pas ce qui était requis d’elle pour combler le fossé abyssal qui la séparait du paragoï. Il lui faudrait jeter l’intégralité de ses forces dans cet objectif, si elle voulait que l’illusion de le rattraper ne soit pas brisée. Que cet idéal régulateur continue d’exercer sur elle sa magie. Mais cela ne perturbait pas Hypanatoi. Cette affaire était celle de Kiana, et il devait avouer qu’il ne comprenait pas ce qui avait pu motiver la jeune femme à prendre pitié du tas de néant qui s’étendait en face de lui. Peut-être la ressemblance physique suffisait-elle à lui faire ressentir un lien. Il espérait que ce n’était pas le cas : cela aurait été une raison particulièrement décevante. Mais là encore, peu importait. Il aurait la réponse en temps voulu, et n’avait pas pour l’heure besoin de la connaître pour agir comme il l’entendait.

Il la regarda se décomposer, et mâchonner timidement le repas qu’il avait aligné. Lui laissa sur eux peser un certain silence. Elle ne lui avait rien dit ici de particulièrement intéressant, et il avait besoin de manger. Son corps avait besoin, pour tenir le rythme de son existence, de quantités de nourritures prodigieuses. Il supposait que c’était là ce qui expliquait la différence physique entre lui et les portaliens. En plus d’être issu de lignées ancestrales valorisant la force physique et les corps correctement construits, il avait pratiqué depuis sa plus tendre enfance des exercices soutenus, et avait toujours mangé avec un appétit redoutable. Quand il voyait les portions malingres et les corps flasques des gens d’ici, il était difficile de ne pas tirer une conclusion amère sur leur mode de vie. Terminant son repas, il s’autorisa un souffle satisfait, et répondit finalement à sa servante du jour :

« Un chien, quand il dévoile devant un homme ses crocs, ne doit pas s’attendre à une quelconque clémence. Peu m’importe que le coup ne soit pas parti. L’intention suffit pour caractériser l’agression. Tu dois comprendre, parce que je ne sais pas si elle te le dira : Kiana, ou comme tu l’appelles, Kamélia, est la fille de deux divins de mon monde. Deux êtres sacrés, qui ont passé toutes les épreuves des paragoïs. Qui ont bu l’ichor des anciens dieux, et qui se sont débarrassés des affres de la mortalité. Elle est, selon toute évidence, la première et la dernière dans cette situation. Ce que tu as fait, Emilia, justifierait que je mette fin à tes jours, mais elle a intercédé en ta faveur. Elle a demandé clémence. Tu vies, parce qu’elle le veut. Tu mourras, si elle le veut. Peu m’importent tes excuses, et le détail insignifiant que tu penses salvateur. Mais passons. »

Il se pencha à l’arrière de sa chaise, et la considéra brièvement.

« Tu es aujourd’hui sous mon toi. Entends-le : tu m’appartiens pour un jour. Maintenant, parle avec franchise, sans crainte de mon ire. Que penses-tu savoir de moi ? Que voient tes yeux, quand ils se lèvent pour me contempler ? »

La véritable question était après tout de savoir comment il allait pouvoir occuper la jeune femme. Son service lui était certes attaché, mais il ne voyait pas exactement ce qu’elle pouvait pour lui. Elle ne semblait pas posséder de talent particulier. A la voir, là, chétive et repliée sur elle-même, dans une chaise qui avait fabriquée avec les dimensions du paragoï en tête, elle ne ressemblait même plus au chien enragé qu’il avait eu hier en face de lui. Cependant, il savait que ce n’était sans doute rien de définitif. Le portalien était doté d’un tempérament changeant, et la petite chose semblait particulièrement instable. Peut-être était-ce cela qui plus qu’autre chose l’avait éreinté de la sorte : habituée à ce que ses mensonges et ses bassesses suffisent à écarter ses problèmes, se trouver soudainement devant un mur indifférent à ses pitreries l’avait réduite à une impuissance particulièrement caractérisée. Plus encore quand ce mur avait ajouté à son indifférence le mépris explicatif qu’elle faisait naître en lui.

Kiana allait quoi qu’il en soit avoir à relever un défi particulièrement épineux. Elle aussi, sans doute, s’en trouverait épuisée.

L’ombre d’un sourire menaça brièvement de modifier sa face, mais il la contrôle, et resta impassible. Il voulait au moins entendre d’elle quelque chose de constructif. Elle lui permettrait, si elle s’ouvrait, de mieux comprendre les portaliens. Il doutait d’y arriver complètement, mais il se devait de persévérer. Posséder au moins un modèle fonctionnel serait essentiel pour la réalisation de ses propres ambitions.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 8 Mai - 8:17, édité 1 fois
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Un jour sans fin
Hypanatoi

Finissant sa troisième tranche de viande marinée, Émilia se laissa tomber dans sa chaise, remarquant la taille imposante de celle-ci et à quel point elle avait l'air d'une enfant assise dedans, nageant dans l'espace qui lui était accordé. Évidemment, le mobilier avaient été fait sur mesure pour son propriétaire et se retrouvait à son image... Cela était quelque peu déconcertant pour la jeune femme qui releva une nouvelle fois les yeux en entendant le soupir de satisfaction du colosse qui revenait sur leur dernier échange, expliquant enfin pourquoi il avait décrété que notre amie avait fait une faute.

Ainsi, d'après ses dires, celles qui se retrouvaient affublées de deux noms seraient la fille de deux "divins". Un terme étranger aux oreilles de la belle, Kamélia serait donc la fille de deux êtres qui seraient devenus des dieux ou bien des équivalents par chez eux ? Pensé que dans certains mondes les mortels pouvaient s'élever à des rangs aussi élevés lui semblait grotesque, chez elle les Dieux étaient des incarnations même de la fureur de la nature, les Héros étaient, au mieux, leurs champions. Cependant, cette explication levait, en effet, le voile sur certaines choses.

Croisant les bras, elle écoutait le Titan Fou avec attention, tâchant de comprendre ses paroles en évitant d'en extrapoler des vérités. Sa façon de parler, ses manières et sa façon d'être le rendait difficile à décrypter... À moins que tout le monde soit difficile à comprendre et qu'elle joue la carte de la facilité depuis bien trop longtemps maintenant...

-Je comprends mieux... J'ignorais totalement qu'elle avait un rang si particulier. Je vous remercie d'avoir partagé votre savoir.

Baissant docilement le regard, Émilia réfléchissait à toute cette histoire. D'après les rapports, Hypanatoi se nommait lui-même comme l'un de ses paragois qui seraient, d'après ce qu'il venait de dire, devenu l'équivalent de divin chez lui. Il n'était pas compliqué d'en déduire qu'il devait être sur un chemin similaire avant d'être envoyé à Portalia... La jeune femme portait sa main à son menton, pensive, mais elle fut tirée de ses réflexions par l'intervention de son hôte qui posa là une interrogation surprenante.

Il voulait savoir, une nouvelle fois. Comprendre. Entendre ce qu'elle avait en tête quand elle le regardait. Il disait qu'elle pouvait parler sans retenue, il avait mentionné que la vie de notre amie était dorénavant entre les mains de celle qu'il considérait plus qu'entre les siennes. Ce repositionnant sur sa chaise, elle posa les mains sur ses genoux, remplissant ses poumons de l'air emplie d'arôme avant de répondre, portant un regard froid sur l'aveugle.

-Je sais peu de chose. Vous avez une très mauvaise réputation parmi la population, beaucoup de pauvre des Quartiers Nord vous appelle le Démon et vous traite de meurtrier asseyant ses convictions avec violence. Je vous avoue que je n'y croyais pas vraiment, notre échange dans cette taverne ne m'avait pas donné l'impression de faire face à quelqu'un comme ça, je vous voyais plus comme un "sage moralisateur". Mais votre comportement d'hier, sans les explications que vous venez de me donner, à plutôt validé ses histoires. Cependant...

Émilia poussa un soupir en croisant de nouveaux les bras, regardant l'homme dans les yeux en tapotant son bras de son index.

-Quand je vous regarde, je vois un être fort et fier. Certains de ses pensés et de ses idées et les revendiquant avec force, voir avoir violence... Mais je ne vous connais pas, ses dernières heures l'on démontrés. Aujourd'hui, je vous vois comme un problème. Un mur qu'il me faudra faire un tomber un jour ou l'autre si je veux rendre à ce monde sa liberté... Mais vous avez dis vouloir seulement rentrer chez vous ? Cela est-il seulement possible ?

Il voulait savoir, maintenant il savait. Malgré la clémence qu'il avait pu offrir, Émilia le voyait toujours comme un problème sur le long terme. Sa force, ses convictions et son dégoût pour ce monde le mettra forcément sur son chemin à un moment ou à un autre. Mais si il voulait vraiment juste rentrer dans son monde, alors leurs objectifs pouvaient converger un tant soit peu. Elle savait qu'il ne lui faisait pas confiance (et cela était réciproque de toute façon) et qu'elle ne lui était d'aucune aide à l'heure d'aujourd'hui, malgré cela, si elle parvenait à s'élever à leurs niveaux, elle pourrait peut-être suivre le rythme pour rendre Portal meilleur.


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La petite chose semblait avoir du mal à répondre à sa question. Ce n’était pas spécialement étonnant. Son premier réflexe fut de convoquer la perception qu’avait les gens de lui, ou tout du moins, une partie d’entre eux. Elle parla des quartiers nord, et il se retint de lever un sourcil. Elle ne ressemblait pas à quelqu’un des quartiers nord. Il savait qu’elle ne venait pas de ce monde, et l’état de ses vêtements autant que le fait qu’elle ait pu il y avait six mois de cela choisir de travailler dans une taverne la marquaient irrémédiablement comme quelqu’un de trop riche pour que la vie dans ce bouge soit une obligation. Elle n’avait pas leur odeur. Elle n’avait pas leurs manières. Elle s’était jusqu’à présent trouvée une armure imaginaire, et il avait fallu la briser pour qu’elle se rende compte de sa folie. Ce n’était pas là une habitante du quartier nord. Et dans ce lieu ne se trouvaient que deux catégories d’individus : ceux qui étaient forcés d’y rester, enserrés par la misère ou traqués par les autorités officielles, et ceux qui s’y rendaient épisodiquement, pour y assouvir leurs penchants ou parce que leurs intérêts réclamaient ces plongées.

Etonnamment, elle lui parla de sa réputation auprès des personnes pauvres des quartiers. C’était étonnant. On lui avait parlé de toute autre chose, et le fait qu’il cible exclusivement les charognards qui trafiquaient des esclaves avait selon ses propres sources eu tendance à dorer son blason, plus encore quand il avait en public défié la guilde. Mais il supposait que les gens pauvres dont elle parlait représentaient un échantillon tout particulier.

C’était là quelque chose qu’il aurait à exploiter, en temps et en heure. Emilia, pauvre petite qu’elle était, avait grandement surestimé ses capacités, et ne comprenait pas que le gouffre qui les séparait n’était pas que physique.

Il pouvait le répéter, une fois de plus : elle apprendrait.

La suite, en revanche, fut moins intéressante. Elle lui parla de sa volonté de le faire tomber, un jour, et de la solidité de ses convictions. Si c’était là un discours plus élaboré que les aboiements précédents, cela ne témoignait que peu de leur qualité. Somme toute, son discours partait d’une utilisation brouillonne de rumeurs courant sur lui pour finir sur une généralité, et elle le terminait en posant une question à laquelle il avait déjà apporté suffisamment d’éléments pour qu’une réponse s’impose de manière évidente. Il aurait normalement passé à tabac l’un de ses disciples, s’il avait eu à supporter de sa part un déferlement aussi honteux.

« J’entends, répondit-il à la place. Tes questions et l’ambition que tu me dévoiles sont liés, et si tu le voyais, tu ne poserais pas les premières, et tu aurais une chance de réaliser la seconde. Je te l’ai déjà expliqué : sans doute vais-je mourir, en cherchant à rentrer dans mon monde. Les dieux jumeaux pourraient aisément me détruire, d’une simple pensée. Peut-être n’ont-ils pas la capacité de me renvoyer chez moi. Mais tout cela, et toutes les autres raisons de cet acabit ne sont que fumée. Je ne fais pas parce que je peux. Je fais parce que je dois. Contemple-ceci : tu passes tant de temps à douter, à suivre tes impulsions et à les abandonner à la moindre difficulté que tu restes totalement immobile. »

Il marqua une pause, considéra la petite chose. Les rares fois où il parlait de ces choses revêtaient toujours un caractère surnaturel à ses yeux. Elle lui avait parlé de son apparence de sage moralisateur. Il avait répété, et répéter encore, des choses qu’un enfant de huit ans savait chez lui.

« Ce qui nous sépare, ce n’est pas l’essence divine que j’ai accumulée, Emilia. Ce n’est pas mon habileté martiale, ou la qualité de mes réflexions, ou les innombrables domaines dans lesquels je te suis supérieur. Cela n’est pas une cause. C’est une conséquence. Ce qui nous sépare reste la différence qui existe entre nos volontés. Je fais. Tu abandonnes. J’endure. Tu cherches des excuses. Tout le reste n’est que vanité. »

Il arrivait maintenant au cœur du problème. Il connaissait les portaliens, et avait écouté les histoires de nombre d’entre eux. Certains étaient des mercenaires, et d’autres des prêtres. Des druides, ou des civils. Des gens d’ici, ou d’autres mondes. Certains avaient connu la guerre, et d’autres des apocalypses et des cataclysmes. Et pourtant, malgré la différence de ces histoires, de leurs races, de leurs cultures et de tout le reste, l’écrasante majorité d’entre eux pensaient de la même manière. Ils pensaient comme des enfants élevés dans cocons doux et lénifiants, qui n’avaient jamais connu le moindre jour difficile, comme si toutes ces épreuves n’avaient été que des mirages distants. Cela, Hypanatoi ne le comprenait pas.

« Comment te vois-tu ? enchaîna-t-il. »

Il n’obtiendrait pas d’éclaircissement particulier, il le savait. Elle était foncièrement incapable de fournir une réponse satisfaisante. Mais il se devait de demandait. Là encore, il agissait parce que c’était ce qu’il devait faire, non pas parce que c’était ce dont il avait envie. Ce moment amer d'auto-dérision fit presque naître un sourire son visage. Il entrelaça ses doigts, et les posa sur son poitrail.

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Un jour sans fin
Hypanatoi

Hypanatoi jugeait, encore et toujours, sans savoir véritablement ce qu'avais pu traverser la petite femme qui lui faisait face. Il répétait de nouveau les différences qu'il pensait voir en les reflétant dans le prisme de son savoir. Il n'avait pas tort dans le fond, oui Émilia avait souvent abandonné face à ce qu'elle avait perçu pour des causes perdues et elle le faisait toujours aujourd'hui. Mais elle avait néanmoins des moments où elle refusait cette réalité qui se dressait devant elle et où elle faisait face, à tort ou à raison.

Si on suivait la logique du Titan alors elle aurait du profiter de la pluie et de la boue pour fuir la nuit précédent, durant le combat ou encore après coup, lorsqu'elle était retournée chercher ses affaires, mais elle était tout de même là, assise sur cette chaise trop grande, faisant face à celui qui pourrait la plier en deux.

Les bras croisés, elle l'écoutait répéter ce qu'il avait déjà dit, elle se rendait compte qu'elle aurait mieux fait de se taire, une fois de plus. Elle se demandait si c'était cela qu'il avait prévu pour cette journée : discuter autour d'une table. Si c'était le cas, elle serait déçue. Elle s'attendait à bien des choses sans réussir à les imaginer, mais certainement pas à tailler le bout de gras pendant des heures car si c'était le cas, ce serait elle qui endurerait et lui qui serait en train de se chercher des excuses pour asseoir son dû dont il ne savait quoi faire.

Repartant à l'assaut, Hypanatoi vint à demander ce qu'elle pensait d'elle-même. Une question épineuse sur laquelle elle se c'était jamais attardé. Une interrogation qui demandait réflexion dont la réponse ne serait certainement pas exacte ou complète aujourd'hui.

-Je me vois... Comme une petite fille perdue qui essaye de maintenir la tête hors de l'eau sans savoir où le courant est en train de l'emmener.

Émilia releva les yeux, fixant le visage de l'homme sans vraiment le regardé, plongé dans ses pensée et ses souvenirs, ses doigts caressants ses cicatrices machinalement.

-Une petite fille qui continue malgré tous à se battre et qui essaye d'avancer, même si elle ne sait pas où elle veut aller, ni comment y arriver.

Revenant à la réalité, elle revit le visage de l'homme. Elle pensait bien qu'il ne serait pas satisfait de sa réponse, elle-même ne l'était pas cet aveu de faiblesse de sa part, mais elle avait le mérite d'être honnête au moins. Elle se demandait également comment Kamélia et lui parvenait à s'entendre malgré leurs caractères qui semblaient si radicalement opposés. Elle voulait bien entendre qu'il n'était sûrement pas aussi chaotique et invivable qu'elle avait put le penser aux premiers abords, mais l'aveugle restait tout de même assez... Spécial, il fallait bien l'avouer.


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C’était là le mystère des portaliens. Il devait bien l’avouer, il ne s’était pas attendu à cette réponse de la part de la jeune femme. Il savait que son propos, quand il lui demandait de parler d’elle, serait très court : elle avait peu à dire, parce qu’elle savait peu. Une action aussi confuse que la sienne ne naissait d’un esprit qui se connaissait. Mais qu’elle se décrive elle-même comme une enfant était à même de l’interpeller. Il l’écouta, plus attentivement encore qu’à l’accoutumé, cherchant dans le détail de ses mots la vérité qui s’y trouvait. Comme toujours, il fallait décoder ce que l’interlocuteur de ce monde disait, comprendre que ce qui sortait de sa bouche n’avait de la valeur qu’une fois ce travail accompli. Une enfant, disait-elle. Elle mettait en relation l’enfance et le manque de direction, l’enfance et le danger, marquant clairement la faiblesse de son apprentissage. Cela ne le surprenait pas : il avait très rapidement lié l’éducation lacunaire des portaliens et le piètre résultat produit. Avoir la centième confirmation de sa théorie l’avouer clairement n’était pas particulièrement instructif. Elle parlait également de se battre, et liait sa lutte à son manque de direction. Là encore, c’était une chose facilement compréhensible : le portalien ne réfléchissait pas. Pas réellement. Il ne prenait jamais le temps de chercher à réellement comprendre son environnement et sa place dans ce dernier, préférait substituer à la réalité une version plus confortable.

Rien n’était de sa faute, il ne devait rien au monde, et son seul objectif était une existence plaisante. Le monde, autour de lui, pouvait brûler : l’important était que son potager produise toujours des salades.

Il retint un grognement affligé. C’était à chaque fois la même chose, et l’ironie était que cette vision égocentrique des choses faisaient qu’ils étaient incapables de les voir autrement que par l’histoire de leurs vies respectives, et l’importance démesurée qu’ils leurs accordaient. Il hésita un instant. Il avait eu les réponses qu’il voulait, et si certaines d’entre elles avaient été utiles, les dernières ne l’aiguillaient que très peu. Se penchant en avant, il essuya ses doigts avec un linge humide, s’assurant que ces derniers soient entièrement propre, tout en prononçant quelques mots :

« Ce sentiment d’impuissance et d’égarement est également une conséquence. Suis-moi. »

Se relevant, il passa machinalement le plat de sa main sur le pli du drap qui l’habillait, et se dirigea vers la cour intérieure dans laquelle trônait l’autel devant lequel il avait encore été en train de méditer, une dizaine de minutes auparavant.

S’agenouillant devant ce dernier, il invita d’un geste la jeune femme à faire de même.

« Ferme les yeux. Tourne vers l’intérieur ton regard, et écoute. »

C’était un exercice qu’il envisageait depuis très longtemps. Personne chez lui ne se posait les questions qui tourmentaient la jeune femme. On instillait chez les jeunes enfants, de la progéniture humble des pâtres et des pêcheurs à celle des plus antiques lignées les valeurs essentielles qui permettaient ces écueils. Il savait, avant toute chose, que c’était cela qui manquait à ces gens. L’éducation. Ils voyaient l’enfance comme un moment d’insouciance, qui permettait aux adultes de vivre par procuration une joie nostalgique. C’était, au contraire, la période durant laquelle un individu apprenait le plus facilement. Celle pendant laquelle il était encore trop faible et inexpérimenté pour participer aux tâches de ses ainés, et n’avait alors qu’à apprendre. Plus que cela, la plus grande joie ne venait de l’abandon invétéré à ses pulsions d’enfant. Elle venait de la satisfaction de se dépasser. D’apprendre. De devenir meilleur. Souvent, le paragoï s’était demandé s’il pouvait corriger les portaliens. Changer leur attitude. A chaque fois, il s’était dit que c’était là quelque chose d’impossible. Il ne surestimait pas ses capacités, et savait que le modèle qu’il proposait était en désaccord complet avec celui de Portalia. Plus que cela, il n’en avait pas le temps, ni les capacités : il était incapable, seul, de fournir un enseignement exhaustif, et son rôle n’était pas d’enseigner.

Enfin, aucun portalien n’avait jusqu’à présent été réceptif.

Mais il avait devant lui une personne qui se jugeait elle-même comme une enfant. Aussi pathétique que cela puisse sembler au premier abord, c’était au contraire la preuve d’une certaine conscience de soi, aussi imparfaite soit-elle. Il n’avait qu’un jour, mais peut-être pouvait-il produire quelque chose. Peut-être était-ce cela, ce qu’Emilia pouvait pour lui : lui apporter la réponse à cette interrogation persistante.

« Entends ceci : mon monde, comme celui-ci, comporte plusieurs cultures. Quatre. Seule une religion, en revanche, les unit. Nous avons, il y a de cela très longtemps, tué nos propres dieux, car ils s’étaient révélés indignes. Et nous avons décidé des vertus nécessaires à la divinité. La discipline. L’acceptation de la mort. La connaissance de soi. L’abnégation. Tu regardes ce monde, et tu dis qu’il n’est pas libre. Tu te trompes. Le problème est au contraire qu’il ne sait pas quoi faire de cette liberté. Car pour utiliser son libre-arbitre, il faut d’abord être maître de soi, si l’on ne veut pas simplement être l’esclave de ses pulsions. C’est là ton premier problème. Tu ne sais pas ce que tu veux, parce que tu ne sais pas ce qui est important. »

C’était ça, la chose difficile. Il ne savait quels étaient les devoirs de la jeune femme. Ce qui la motivait. Il lui apparaissait comme évident qu’elle ne satisfaisait, pas comme d’autre, de sa simple existence, du simple assouvissement de ses désirs. Peut-être était-ce simplement une illusion. Peut-être devait-il lui faire confiance, quand elle lui disait qu’elle était perdue et qu’elle abandonnait. Mais il ne le pensait pas.

« Qu’est-ce qui justifie ton existence ? Qu’est-ce qui justifie de ne pas simplement te laisser choir sur le côté du chemin, et d’attendre la mort pour en finir avec ton jour sans fin ? »
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Un jour sans fin
Hypanatoi

Hypanatoi grogna, il ne semblait pas avoir apprécié les réponses que lui avait donné son invité. Cela n'étonna guère Émilia qui se contentait de regarder l'homme se lever de table, l'invitant à la suivre sans en ajouter davantage. Un peu prise au dépourvu, la jeune femme sauta également sur le sol, suivant son hôte dans un silence religieux jusqu'à une petite cours extérieur.

Comme dans la maison de Kamélia, ici était installait ce qui ressemblait à un autel religieux assez minimaliste. Ce goût du simple n'était pas pour en déplaire à la paysanne qui préférait ce genre d'endroit intimiste et calme plutôt que les bâtiments religieux gigantesque au point d'en devenir grotesque qu'elle pouvait avoir par chez elle où encore ici même, à Portalia, pour glorifier des Dieux qui, au mieux, faisant preuve d'un laxisme navrant.

Posant ses genoux au sol, elle s'installa aux côtés du colosse, l'observant avec intérêt jusqu'à recevoir les instructions suivantes. Allant de surprise en surprise, elle eut d'abord l'impression qu'il allait lui demander de prier... Décontenancer, elle fermait les yeux docilement en suivant ses indications qu'elle appliqua sans grande difficulté... Ce genre d'exercice de voyage intérieur, elle avait déjà l'habitude de le faire d'elle-même malheureusement.

Souhaitant qu'elle fasse le point, le vide... Pensant à rien, elle se contenta de se concentrer sur sa respiration, sur le flux d'air qui rentrait dans ses poumons, oxygénant son sang et ses muscles avant de ressortir. Ce cycle naturel et commun, elle le comprenait et elle l'appréciait.

La voix du Titan brisa de nouveau le silence et une explication résumé de son monde fut prononcé. Gardant les yeux clos, la belle l'écoutait avec attention, c'était là des informations dont elle ignorait tous et comprendre de là où venait l'étrange duo l'intriguait. Elle ouvrit alors ses yeux bleus, regardant l'homme qui venait de lui demander quel était le but de son existence. Elle ouvrit les lèvres, mais aucun son n'en sortis...

Émilia se tourna vers l'autel, l'esprit perdu dans ses pensées, elle ne savait pas quoi répondre. Pendant des années, elle avait pensé être une erreur, qu'elle n'aurait pas dû naître et que son existence était une souffrance pour sa famille... À par pour ses petites sœurs qu'elle avait essayé de protéger autant que possible... Mais pas assez de toute évidence. Prenant une bouffée d'air qui emplit ses poumons, elle se décidait finalement à répondre aux interrogations du paragoi.

-Je vis la vie que mes sœurs se sont vu arracher...

Fixant l'édifice de pierre devant elle, elle ne rajouta rien d'autre, sa voix s'étant éteinte sur ses derniers mots, comme emportés par le vent. Elle pouvait déjà entendre la suite du discours du mercenaire, demandant si ses sœurs seraient contentes du chemin inexistant qu'elle avait parcouru depuis leurs disparitions... Non, évidemment que non. Elles avaient des rêves pleins la tête, elles étaient intrépides et courageuses... Si elles avaient été à sa place, elles se seraient déjà hissé parmi les plus grands héros de Portalia, revendiquant férocement leurs idéaux.

Émilia avait l'impression de faire face à sa propre inutilité et son cœur se serrait dans sa poitrine, une larme coulant silencieusement sur sa joue alors qu'elle commençait à se griffer le bras nerveusement jusqu'au sang.


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Enfin. Enfin, il pouvait le dire, il avait une prise sur la jeune femme. Enfin, il pouvait commencer quelque chose de bon qui ne le concernait pas lui ou ses objectifs, pour la première fois depuis qu’il avait été forcé de fouler cette terre abandonnée des divins. Elle parlait de ses sœurs, et de leur mort. De leur assassinat, selon ses mots. Il n’en connaissait pas les circonstances, et cela en vérité était inutile. Ce qui comptait, et qui apparaissait comme évident, c’était la réaction que cela provoquait en elle. Lui ne pouvait pas fermer les yeux. Il ne pouvait pas interrompre, d’un simple mouvement des paupières, sa vision du monde. Au prix d’un effort de concentration, il pouvait simplement se concentrer sur lui-même, tromper un instant son esprit. Il la sentit gratter, puis griffer son bras, et l’odeur du sang se porta bientôt à ses narines. Il n’interrompit pas le mouvement. Il était bon que ses regrets autant que le cortège tumultueux d’émotions qui l’accompagnait sans le moindre doute s’expriment pleinement. Cependant, elle faisait là encore preuve d’une faiblesse de raisonnement. Il n’avait pas besoin de pénétrer intimement son esprit pour le savoir. Peut-être était-ce là encore un manque de maîtrise du langage. Une imprécision verbale. Il ne le pensait pas. Cela traduisait quelque chose. Autre chose.

« Abandonne cette illusion, lui dit-il après quelques instants supplémentaires. Tes sœurs sont mortes. Elles ne vivent pas à travers toi. Honore leur mémoire, si elles en sont dignes. Cela est bon. Sois quelqu’un dont elles peuvent être fier, que leurs regards, en se penchant sur toi depuis l’après-vie, ne soient pas voilés par la honte. Cela est bon. Mais n’utilise pas leur souvenir comme une excuse pour t’empêtrer dans un deuil aussi permanent qu’avorté. Cela est honteux, et un éloignement de la vertu. »

Il plaça ses mains sur la pierre qui lui faisait face. Elle avait été maintes fois rougie par les sacrifices, mais malgré ça, il ne sentait en elle aucune des vibrations divines qui faisaient vibrer l’air autour des temples de son monde. Il n’était pas empli d’une ferveur puissante en s’en approchant. Son sang ne bouillonnait pas dans ses veines. C’était une pierre. Un bloc taillé. Rien de plus. Et pourtant, il continuait ses rituels. Ces derniers avaient du sens, parce qu’il en avait décidé ainsi. Parce que les sages, quand ils parlaient de l’esprit et des forces qui l’habitaient, s’accordaient sur peu de points, sinon un, d’une grande simplicité : l’esprit, comme le corps, bénéficie grandement d’un entrainement quotidien, d’une discipline stricte, et d’une hygiène soigneuse. Sans cela, il est voué à la déliquescence la plus ignominieuse.

« Tu offres un spectacle honteux à tes sœurs. Plus que leur mort, c’est ta déchéance qui trouble leur esprit. Est-ce là la jeune femme qui voulait faire choir l’Eglise ? Est-ce cela, la portalienne qui pense pouvoir me briser ? La simple évocation d’un souvenir suffit-elle à la réduire à l’état de larve incohérente ? Je t’ai demandé d’ouvrir les yeux, Emilia. Si tu ne le fais pas, je te le retirerai pour te faire prendre conscience de l’importance d’une vision clairvoyante. Respire. Reprenons. Réponds à ma question, car ce que tu viens de me dire n’est pas satisfaisant. »

Il marqua une pause. Il faisait preuve de beaucoup de générosité, en aidant ainsi la créature à se relever, et il devait bien avouer que son enthousiasme à l’idée d’avoir entre les mains un portalien entièrement docile avait, au moins pour l’heure, supplanté ses plans initiaux. Mais il ne les oubliait pas, et la journée était encore très longue. Il reprit, sa voix se teintant d’une émotion dure et exigeante, jusque-là absente d’un ton mesuré et détaché :

« Ne me parle pas du jour sans fin. Pourquoi, Emilia, es-tu encore en vie ? Qu’existe-t-il en toi qui ne soit pas ombre et médiocrité ? Regarde, Emilia ! hurla-t-il finalement. Regarde vraiment, nue et honteuse, dépossédée de tout artifice. C’est dans ce tas de néant que tu trouveras les choses à préserver, et les choses à anéantir. »

C’était, après tout, un processus avec il était intimement familier. Avec lequel tout membre de son monde était familier. Il était attendu de tous une pratique régulière des activités physiques et martiales, autant que le maintien d’un esprit solide. Leur monde était en guerre. Leurs ennemis étaient innombrables, et nombre d’entre eux étaient des serpents insidieux, avides de s’infiltrer par les failles présentées par les membres déficients de leur civilisation. Ils savaient comme exciser la faiblesse, et la remplacer par la force.

C’était un art qu’ils pratiquaient depuis la nuit des temps.

Et personne n’était aussi doué dans cette pratique qu’un paragoï, pour qui elle prenait un rôle central : c’était cela, qui lui permettait, lors de son ascension finale, d’être jugé digne. Sans quoi, il mourrait. Au vu de ce qu’il avait devant, cette alternative lui semblait préférable à un long pourrissement stérile. Il retira ses mains de l’autel, plein d’une nouvelle appréciation pour les pratiques et la sagesse de son monde.
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Un jour sans fin
Hypanatoi

Émilia ferma les yeux, serrant les dents ainsi que ses doigts autour de la plaie qu'elle venait elle-même de creuser. La gorge nouée, Hypanatoi l'énervait, mais plus encore, c'était sa propre inutilité qu'elle palpait à ce moment même. Le sourire de ses sœurs voletaient dans la pénombre de ses paupières, leurs rires résonnaient dans ses oreilles... Elle évitait, depuis plus d'une demi-année, se souvenir. Il était trop fort, trop douloureux... Elle était responsable de cette tragédie et elle n'avait rien pus faire, à part encaisser le coup du sort en ravalant sa tristesse et sa colère pour les enfermer au même endroit que cette créature qui grognait dans son cœur.

Essuyant sa joue humidifiée par la larme qui venait de couler, elle relevait les yeux vers le colosse, la rage au fond de ses yeux océan, il reposait sa même question en demandant une meilleure réponse, lui demandant de regarder le tas de ruines qu'elle était à ses yeux pour en sortir quelque chose qu'elle ne parvenait pas à voir elle-même. Baissant le regard, elle se replongeait dans les pénombres, arrêtant de rediriger sa colère vers le paragoi car elle ne lui était pas destinée réellement. S'était-elle même qu'elle maudissait en cet instant.

Respirant, essayant de calmer l'afflux d'émotions qui tourmentaient son cœur, elle sursauta lorsque l'homme haussa le ton, se relevant instinctivement. Serrant le poing, elle se retrouvait face au Titan qui enlevait calmement ses mains de la pierre. Serrant les dents, elle refit un pas vers l'homme.

-Qu'est-ce que vous voulez entendre à la fin ?! Je veux détruire cette partie de moi qui doute et qui à peur ! Je veux un monde où les enfants n'auront plus à subir les égotrip de soit disant dieu ! Moi qui aurait déjà dû mourir trois ou quatre fois déjà, je me relèverais encore et encore, autant de fois qui le faudra pour arriver à mes fins... Mais pour ça il faut que j'apprenne et que je comprenne ! Je veux détruire cette faiblesse qui me ronge, c'est pour ça que je suis ici !

La surprise du cri passé, elle se tournais vers l'autel de pierre, posant un genou au sol elle hésitait un instant avant de poser sa main sur l'idole de pierre. Elle repensait à ses sœurs, à son frère. Aujourd'hui, elle était esseulée, mais elle avait trouvé une nouvelle famille à protéger et il était hors de question qui leur arrive à nouveau malheurs. Ses sœurs voulaient devenir des chevaliers, parcourant les routes pour protéger les faibles et terrasser le mal... Elles ne pourraient jamais vivre leurs rêves, mais Émilia pourrait les aider à avoir un repos plus doux, il suffirait qu'elle arrête de pleurer dans son coin, qu'elle accepte son passé et qu'elle avance sur la route qu'elle se sera tracé. C'était cela que l'homme voulait lui faire comprendre.

Elle retira sa main de la pierre froide, accordant une prière muette à ses âmes disparus qu'elle pouvait néanmoins sentir à ses côtés. Passant sa main sur sa blessure, celle-ci se cristallisa, elle regarda un instant ses marques de son passé, ravalant sa rancœur envers elle-même. Plus d'une demi-année, il lui fallait avancer maintenant.

Jamais oublier, juste avancer.
Tuer la petite fille et laisser naître celle qu'elle aurait dû devenir depuis des années déjà.
Elle esquissa un sourire devant la stupidité de la situation, de sa situation.


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Enfin. Enfin, quelque chose de tangible, un morceau de viande pesant, qui s’imprimait dans la réalité autrement que comme les volutes éphémères qu’elle croyait capables de le troubler. Enfin, elle hurlait, et l’air qu’elle expulsait en syllabes à peine articulées ne formait plus les mots inconséquents du mensonge. Enfin, elle se s’ouvrait en deux, plantait ses mains dans son ventre, pour montrer ses entrailles avec la plus grande impudeur, et sans honte pourtant. Seule la vérité permettait cela, quand le sentiment qui motivait l’acte était bon. Seule la vérité conférait aux paroles et aux actes un tranchant véritable, loin des circonvolutions et des émulsions lénifiantes des excuses et du mensonge. Enfin, il avait devant lui ce qu’il y avait dans un portalien, ce qui se révélait quand la gangue épaisse et poisseuse de crasse était épurée.

Enfin.

Il entendait quelque chose qu’il pouvait comprendre. Des paroles qui ne nécessitaient pas de sa part un effort d’interprétation, des déploiements titanesques de bonne volonté et d’indulgence face à la plus répugnante indignité. Enfin, elle parlait. Et il ne doutait aucunement que le produit de l’éruption n’était pas permanent. Que le magma bouillonnant allait se solidifier en une roche alvéolée et friable, inutile et dispensable. Mais pour l’heure, il brûlait encore des convictions intimes et actionnables. Pour l’heure, il était encore de l’espèce primordiales des émulsions divines. Il fallait s’en saisir, et regarder les mains qui tentaient de le prendre se dissoudre dans sa chaleur. Le cristal de l’os, en dessous, pouvait tenir. Elle s’était levée. Elle avait marché vers lui. C’était la première fois qu’elle prenait devant lui une attitude réellement combative – loin des atermoiements apeurés et dociles, loin de la pétulante adolescente – et appréciable. Il la laissa parler, savourant ses paroles. Elle parlait correctement.

Elle montrait qu’il y avait plus dans son identité que du vide essentiel. Puis, elle s’agenouilla de nouveau devant l’autel.

C’était la première fois qu’il voyait un portalien marquer un respect aussi réel à ses traditions. Personne, ici, ne faisait cela. Et lui, en ce moment, ne savait pas quoi en penser. Il aurait à y réfléchir, sans doute : ce geste ne prenait certainement pas dans l’esprit d’Emilia la même signification que dans le sien. Mais cela ne comptait pas. Ce qui les reliait, au-delà de la forme, c’était le fond. Elle donnait un sens à une chose qui n’en avait pas. Elle imposait sa volonté aux choses mortes du monde. Il laissa passer quelques moments. Ce temps appartenait à la jeune femme. Elle l’avait gagné, de cela il ne pouvait douter. Restait simplement à savoir si elle le tiendrait entre ses doigts. Si elle le laisserait filer comme l’eau écumante des vague, retomber en monceaux aqueux de ses mains, ou si elle boirait malgré le sel qui desséchait les lèvres.

« Cela est bon, répéta-t-il »

Les portaliens ignorait le sens lourd de cette formule. Son caractère définitif. Elle était un sceau.

« Je ne veux rien entendre. Sinon la vérité. Ne te fais aucune illusion : tu pourrais mourir demain, et ma vie n’en serait aucunement bouleversée. Tu me considère comme un obstacle, et par là-même comme un standard. Je ne te considère pas. Tu n’es rien, Emilia. Personne n’est quoi que ce soit, et personne ne peut rien être, tant que la volonté n’infléchit pas cette vérité fondamentale. Tu n’es pas ici pour détruire quoi que ce soit. Tu es ici parce que je t’y ai convoqué. Là encore, tu es passive. Comprends cela : je ne souhaite aucunement t’aider. Je souhaite comprendre ce qui vous motive. »

Il marqua une courte pause. Fit un geste d’apaisement rapide, voulant se prémunir d’une potentielle éruption de la jeune femme.

« Cependant, cette volonté de compréhension s’aligne, au moins ponctuellement, avec ce que tu es venue chercher ici. Tu souhaites être digne de tes sœurs, et cela est louable. Je ne connais que peu de choses aussi nobles que la volonté d’être pour sa famille honorable. Laisse-moi maintenant te livrer un savoir, qui semble ici être secret : il est aisé de faire ce que tu veux. Il suffit pour cela d’accepter ta faiblesse, car celle-ci n’est en rien honteuse. Identifie ce qui t’empêche de parvenir à tes objectifs. Détruis-le. Vois ce qui t’en rapproche. Prends-le en toi. Il n’est rien de plus simple. Rien de plus difficile, également, et c’est pour cela que peu de gens ici acceptent de le faire. Parle-moi de tes qualités, Emilia. Nous avons touché le néant cannibale. Existe-t-il des monceaux, ailleurs en toi, épargnés par ses appétits ? »
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Un jour sans fin
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Le regard empli d'étonnement, la jeune femme leva les yeux vers le colosse qui se contenta d'un "cela est bon". Cet homme était décidément bien étrange... Alors qu'elle venait de se laisser aller à ses émotions, comme d'habitude, ce fut cette réaction qui sembla approuver. Il dit vouloir uniquement la vérité et faire tomber le masque était sûrement son but depuis le début. Comme il l'énonça, cela allait être un exercice long et compliqué que de changer des années d'habitudes pas forcément très bonnes et d'accepter pleinement qui elle était...

Accordant un sourire au Titan, elle savait déjà qu'il n'avait aucune intention de l'aider et qu'elle n'était rien pour lui. Cela l'importait peu, elle en avait l'habitude depuis son enfance de ce manque de considération, mais cela ne l'empêchera pas de le considérer comme elle le souhaitait.

-Une petite année pour rattraper une vie... Votre amie est ambitieuse, mais je n'ai pas l'intention de baisser les bras.

Alors qu'elle retournait ses yeux vers l'autel, Hypanatoi se mit à évoquer les qualités que pouvait avoir la jeune femme. Bloquant quelques secondes, elle croisa les bras autour de son genou qui n'était pas au sol et prit le temps de réfléchir à la question. Pour quelqu'un qui avait tendance à une forte dévalorisation de sa personne, ce genre d'interrogation était particulièrement difficile à répondre... Son entourage était bien plus apte à répondre, ayant un regard neutre et extérieur à la situation, elle ne voyait pas trop quoi dire et elle devait faire un travail sur elle-même pour trouver une réponse.

Des qualités propres à son personnage et non vérolé par sa malédiction... Au final, celle-ci avait plus accentué ses mauvais côtés qu'autre chose et l'avait rendu plus hermétique aux autres et plus caractériel en général.

-Je m'adapte facilement aux nouveaux environnements... J'apprends vite et je sais voir quand je fais face à plus fort que moi... Je ne sais pas trop, comment voir ce genre de chose sans paraître arrogante ou se dévaloriser ? Elim serait plus à même de vous répondre, je pense...

Fixant l'idole, elle se demandait ce qu'aurait bien pus lui dire son frère si elle lui avait posé la question... Le connaissant, Adel lui aurait sûrement répondu par une pique ou une petite blague de son cru. De leurs côtés, ses sœurs auraient enchaînés les adjectifs à tour de rôle, mélangeant le positif et le négatif jusqu'à entamer le vocabulaire qu'elles auraient entendu des adultes sans le comprendre pour poursuivre leurs lancés.

Pourquoi l'homme cherchait-il autant à comprendre la logique des portaliens ? Emilia, elle, ne se posait pas la question. Le continent où elle est née est cosmopolite de nature : Elfes, Nains, Gobelins, élémentaires, Orcs, Kirins... Et tant d'autre, pourtant si différent, avaient sus mettre leurs natures de côté pour essayer de construire quelque chose. De survivre aux caprices de leur monde et de leurs dieux...

Si le peuple du paragoi avait réellement réussi à faire tomber leurs divinités pour se hisser à leurs images, alors comment cela ce fait-il qu'il soit aussi fermé à tout autre forme de pensé que la sienne ? Etait-il enfaîte un despote en devenir ? Un dirigeant sans sentiment, tenant sa ville d'une poigne de fer dans un gant de fer ? Non... Si tel était vraiment le destin de ce monde, elle ne pourrait pas le laisser faire. Portalia méritait mieux, la ville méritait d'être relevé et purifié, mais pas pour se retrouver avec un tyran sur le throne dans la foulée. Hypanatoi lui montrait pourtant là un tout autre visage. Un visage qu'elle pouvait ce permettre de respecter, à défaut de pouvoir l'apprécier. Restait à voir combien de temps l'image que le colosse renvoyait aller tenir avant de s'effondrer...


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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Elle avançait lentement. Il ne pouvait pas lui en vouloir : elle n’avait pas l’habitude d’avancer. Ce genre de mouvement lui était terriblement étranger, et il n’était pas certain que ce ne soit pas là quelque chose d’entièrement irrémédiable. Mais au moins, elle avançait. Péniblement, de manière hésitante, et il ne se faisait aucune illusion sur le caractère définitif de ce progrès. Rien ici n’était permanent, et il ne doutait pas qu’elle était parfaitement capable de se laisser de nouveau aller à ses plus stériles habitudes, sitôt replonger dans un environnement capable de les approuver. Elle lui parlait, de manière hésitante, de ce qu’elle pensait trouver bon chez elle. Sa capacité d’adaptation, d’abord. Elle se trompait. Elle était, depuis qu’elle était sur ce monde, totalement perdue, et cela démontrait clairement qu’elle n’avait pas la moindre idée de ce dont elle parlait. Sa rapidité à apprendre. Là encore, il n’en était pas certain. Elle était restée inerte pendant six mois (sans plus que cela), alors que sa situation ne lui convenait pas. Enfin, sa capacité à voir ce qui était plus fort qu’elle. Cela, il pouvait sans doute le lui accorder. Le fait qu’elle ne soit pas après capable d’utiliser de manière utile cette information était différent.

Il prit une longue inspiration. Se força à rester calme. Il avait, lui aussi, l’envie de se laisser à ses penchants naturels, à oublier toute notion de retenue. Il avait de lui hurler à quel point ce qu’elle lui racontait était puéril. A lui dire qu’elle le répugnait, comme une carcasse rongée par les vers pouvait répugner l’éphèbe délicat. Il n’en fit rien. Se força, quand il parla, à infléchir sa voix, pour qu’elle ne prenne l’aspect grondant qui annonçait ses colères :

« Ne te soucie de l’image que tu renvoies. Il n’est rien de plus arrogant que d’utiliser le prétexte de l’humilité pour justifier de ne pas connaître, et donc exploiter, ses qualités. Plus que cela, les gens qui s’apprêtent ainsi le font autant par paresse intellectuelle que par facilité. Car connaître ses qualités, c’est connaître ce qui n’en fait partie. »

Il tourna vers elle son regard. Pencha légèrement la tête dans sa direction.

« C’est ne pas s’accorder d’excuse. »

Il marqua une pause. Elle ne pouvait pas tout comprendre. Pas encore, et probablement jamais, comme il l’avait déjà établi. Mais cela, pour se répéter une fois de plus, ne le concernait pas. Elle existait maintenant pour assouvir ses désirs, et plus important que cela, ses besoins. Et il se devait de comprendre les portaliens, s’il voulait infléchir le destin de leur cité.

« Tu es une éternelle enfant, incapable ne serait-ce que de comprendre l’idée de discipline. Kiana saura changer cela, du moins l’espéré-je pour toi. Si ce n’est pas le cas, je te tuerai, l’heure venue. Pour l’instant, j’ai obtenu de toi sinon ce que je voulais, au moins ce que je pense pouvoir tirer pour l’heure. Debout, et cesse de t’apitoyer sur ton sort. C’est pathétique, et d’une affligeante trivialité. »

Sa générosité du jour était aussi grande qu’imméritée. De cela, tout le monde ici était assuré, du moins l’espérait-il. Mais elle était également limitée, et il avait encore nombre de choses à accomplir. Joignant le geste à la parole, il se releva, et lui fit de nouveau signe de le suivre, se dirigeant vers le bureau dans lequel il avait réuni divers ouvrages et documents. Certains requéraient qu’on lui fasse la lecture, d’autres étaient écrits en braille, le langage de ce monde qui permettait aux aveugles de lire.

« Sais-tu chanter ? Danser ? Cuisiner ? Masser ? Possèdes-tu un don capable de rendre l’esclave que tu es utile à son maître ? »

Il savait ce qu’il pouvait encore tirer d’elle. Mais il savait aussi qu’il devait être patient. Que malgré l’accord qui les liait, elle ne parlerait pas avec candeur et dévotion. Cela viendrait, cependant. Contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’était pas adaptable. Être adaptable, ce n’était pas être malléable. Ce n’était pas être passive. C’était autre chose, mais il ne pouvait pas lui reprocher cette incapacité à le comprendre. Ralentissant quelque peu son pas, il démontra ainsi qu’il accordait une attention particulière à la réponse qui devait suivre.
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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Un jour sans fin
Hypanatoi

Le Hypanatoi professeur, dur mais juste, n'aura finalement pas duré longtemps, faisant rapidement preuve de mauvaise foi avec son ton désagréable et accusateur.

Cet état de fait agacé notre amie, car elle avait vu là un homme qui était capable de se montrer pédagogue. À sa manière, certes, mais il pouvait le faire... Si seulement, derrière ça, il pouvait éviter de rabaisser quelqu'un qui n'avait déjà pas une grande estime d'elle-même, mais qui essayait tout de même de répondre à ses questions sans queue ni tête.

Émilia lâcha un petit soupir devant ce spectacle qu'elle trouvait, à chaque fois, un peu plus affligeant... Il la traitait d'enfant incapable d'être discipliné, mais le Titan fou était loin d'être un être pur et sans défauts.

-Nous verrons dans un an.

Se contenta-t-elle de répondre à sa menace enfantine en se relevant à son tour en dépoussiérant ses vêtements. De toute manière, pour la Prédatrice, à moins qu'il ne retourne se terrer dans son monde si parfait, il ne finirait pas ses jours à Portalia... Une fois son utilité passée.

Suivant l'homme dans sa demeure, celui-ci eut rapidement fait de retrouver ses infectes habitudes qui ne faisait que creuser sa tombe un peu plus à chaque mot. Marchant dans ses pas, Émilia regardait la décoration simple, mais raffiné de l'endroit. À défaut de savoir être social, Hypanatoi avait bien quelques qualités.

-Je sais jouer de la flûte. Massage et acupuncture pour les soins du corps. La cuisine n'est plus mon fort depuis que le sens du goût n'est plus miens. Sinon, dans mon monde, j'ai appris à servir le thé de façon cérémonial.

Malgré ce qu'il pouvait penser, Émilia avait l'habitude de s'adapter à son environnement et aux gens qui l'entouraient. Changer sa façon d'être et son ton afin d'éviter de lancer de l'essence sur des braises et pouvoir parer aux situations inconnues, comprendre les autres et pouvoir se mettre à leur place.

Ce que le Titan, lui, était bien incapable de faire.

Notre protagoniste avait bien du mal à comprendre comment cet homme pourtant si reconnu, même dans son propre monde si elle en croyais la description fugace qu'il en avait fait, avait put atteindre un tel rang parmi les siens avec un tel comportement... Si Kamélia était bien un être quasi Divin comme le prétendait, avec une façon de voir le monde pourtant si différente, si positive, comment le paragoi avait il put prétendre à un sort similaire à celui de son amie ?

Emilia n'arrivait pas à comprendre. Elle n'arrivait pas à le comprendre... Pour peu, elle aurait presque put l'apprécier un tant sois peu, au moins arrêter de faire un fixette sur lui. Elle aurait put le voir une sorte de mentor grognon, désagréable, mais clairvoyant et bon malgré tout. Mais il persistait... Il persistait dans ses insultes et sa façon de voir l'univers de manière binaire. Son monde lumineux et parfait d'un côté et le reste crasseux et dépourvu de toute valeur de l'autre...

Même si elle pouvait trouver les façons de voir les choses des Dark Soul un peu limite par moment, leurs logiques pouvant paraître étrange, voir, complètement à côté de la plaque, ils lutaient néanmoins pour un avenir. Un avenir débarrassé des Dieux Jumeaux et des instances incompétentes de ce monde. Qu'avait-il de mieux à proposer ? Lui, le oh si glorieux paragoi, qu'avait-il de mieux à offrir ? Kamélia peut-être... Ca restait à voir pour notre amie, mais si elle se révélait aussi supérieur que ce que même le Titan Fou pouvait le penser, alors oui... Peut-être qu'en elle, notre amie trouverait également une alternative viable à toute cette histoire de fou...


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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Il avait parlé, et elle s’était refermée. Elle n’écoutait pas, sans doute, et l’émotion qui avait traversé sa voix se retrouvait de nouveau balayée par le ton de convenance qu’elle avait pris lors de leur première rencontre. C’était pour elle un moyen de se protéger, comprit-il brutalement. De la même manière qu’elle avait présenté un masque détaché de ce qu’elle était à la personne qui avait plaqué sa main sur ses fesses, elle se montrait devant lui servile et docile, sans que la personne qui ne lui répondre ne soit réellement elle. Elle compartimentait, et il connaissait bien cette façon de faire : nombre de gens pensaient cette technique suffisante pour résister aux affres de l’emprisonnement et de la torture. C’était une erreur, mais il n’aurait pas aujourd’hui le privilège de le démontrer. La violence n’était pas à l’ordre du jour. Il retint un sourire amusé. Il doutait qu’elle comprenne toute l’ironie de la situation, et à quel point elle était transparente. Quand il lui avait expliqué qu’elle était resté immobile pendant six mois, il s’était imaginé que c’était parce qu’elle ne savait pas dans quelle direction aller.

Il se rendait maintenant compte que c’était parce qu’elle tournait en rond.

Son sourire, l’espace d’un très court moment, menaça de se muer en un éclat de rire franc et léger. Il se contrôla, et c’est de meilleure qu’il continua. Les portaliens, s’il n’avait pas été obligé d’avoir à les côtoyer de manière aussi permanente ou de se résigner à les employer, auraient sans doute été de bien meilleure compagnie. Sculptant de nouveau – avec la rapidité que conférait la pratique – le visage austère qui était normalement le sien, il passa en revue les talents qu’elle proposait. La flûte était un instrument plaisant, qui s’accordait magnifiquement à la lyre. Malgré cela, il doutait que leurs façons de jouer soient similaires, et qu’ils puissent s’accorder. Ce n’était de toute façon pas l’heure de jouer de la musique, et de se détendre. Le massage également n’était pas encore d’actualité, et il n’était pas certain de savoir ce qu’était l’acupuncture. Sans doute une pratique adjacente. Quant au thé, il devait avouer ne pas particulièrement apprécier ce breuvage. Faire tremper dans de l’eau chaude quelques feuilles odoriférantes était un concept amusant, sans doute. Mais la saveur revêche de la boisson ne convenait pas à son palais.

Somme toute, ses talents ne pouvaient pas lui servir, pas pour le moment. Gardant en tête ces informations, il ne jugea pas utile de lui communiquer ses observations.

Mais il avait une idée de la manière de sortir hors d’elle quelque chose d’exploitable. Ce serait une tâche laborieuse, et peu plaisante. Peu importait.

« Je t’ai déjà prévenu, Emilia. Le monde n’attend pas les immobiles. Peut-être le monde ne nous accordera-t-il pas ce temps, dit-il en tentant d’épargner à sa voix des accents trop amusés. »

Pénétrant finalement dans son étude, il contempla la tâche qu’il avait en tête. Devant lui s’amoncelaient des documents divers, et dans ce tas, certains d’entre eux étaient importants. Seulement, il ne pouvait pas lire. En temps normal, il s’assurait qu’un de ses alliés lui fasse la lecture, et l’aide à trier dans ce tas d’informations l’utile et le superflu. Aujourd’hui, une autre allait remplir cet office. Certes, il ne pourrait lui faire confiance pour tout. Mais elle refusait d’écouter, et de comprendre qu’il était en train de lui rendre le plus grand service qu’on lui ait jamais rendu. Il parlait, et ses paroles ne pénétraient pas son crâne épais. Une démonstration pratique s’imposait sans doute.

« Entends-ceci, ordonna-t-il d’un ton ayant repris tout son sérieux. Je remonte la piste d’un réseau de criminels et de trafiquants. Sur ce bureau sont réunis plusieurs documents. »

Il s’approcha de l’objet en question, et tira la chaise qui lui faisait face, avant d’indiquer à sa servant du jour de prendre place.

« Lis à voix haute, fit-il en tapotant du doigt une pile en particulier. »

Pour une raison particulière, les gens d’ici pensaient qu’il était d’usage pour les criminels et les repris de justice de s’adresser des lettres dans lesquelles ils dévoilaient leurs plans, ou de tenir des journaux qui cataloguaient en détail leurs avancées. Hypanatoi n’était pas certain de l’origine de cette légende. Il avait en face de lui les mouvements d’argent et de marchandises de plusieurs entrepôts. C’était la récurrence des irrégularités qu’il cherchait. Les traces laissées par ses cibles, les incohérences issues d’un travail de dissimulation nécessairement imparfait. Il n’avait besoin, comme à chaque fois, que d’une erreur de ses ennemis, quand eux avaient à maintenir en permanence la perfection de leur mascarade. Un travail ennuyeux, et répétitif. Un excellent exemple de la polyvalence et de l’acharnement que pouvait demander la poursuite d’un objectif difficile. Si Emilia possédait ne serait-ce que la moitié des capacités nécessaires au triomphe dont elle rêvait en grinçant des dents, elle comprendrait ce qu’il voulait lui démontrer.

Il en doutait.

Il ne s’était pas encore trompé dans les prédictions qui la concernaient.
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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Un jour sans fin
Hypanatoi

Le Sir Hypanatoi. Un guerrier, une figure, un Démon, une cible... Beaucoup trop de désignations pour un seul individu, aussi singulier soit-il.

Être trop complexe, ou trop simple, Émilia avait beaucoup de mal à savoir sur quel pied danser avec lui. Il lui disait d'écouter, il lui demandait d'apprendre et de comprendre, mais il ne s'adoucissait seulement quand elle laissait gronder ce qu'elle laissait enfermait au fond d'elle au lieu de suivre ses directives.

Un personnage étrange avec qui elle ne s'accordait définitivement pas. C'était ainsi, personne ne pouvait plaire à tout le monde et elle était bien placée pour le savoir.

Il persistait à dire qu'elle était immobile, mais elle avait commencé à bouger. Doucement, en partie grâce à lui, mais elle bougeait... Bon là pas autant qu'elle le voudrait, cette charmante journée commençant doucement à grignoter sa patience au vu de son inutilité globale, bien qu'elle avait pu cueillir ici et là deux ou trois choses intéressantes sur elle-même et sur l'homme, le reste restait du blabla stérile et des insultes gratuites.

Ils arrivèrent donc dans une large pièce servant de bibliothèque. Bien plus impressionnante que son équivalent à la clinique, la belle observait les étagères remplies de livres poussiéreux, les piles de papiers s'élevant au-dessus des tables avec déchéance et désordre.

La jeune femme grimaça en lançant un regard dépité au colosse qui lui ordonnait de lui faire la lecture d'une série de documents fatiguée et retroussés par l'humidité. Elle se demanda si c'était une blague, mais l'homme n'était pas du genre à être adepte de l'art de l'humour alors elle haussa les épaules en venant s'asseoir docilement.

-Vous traquez les membres de Shadow Gears ?

Demanda-t-elle en attrapant deux feuilles pour en regarder le contenu. Puis elle en prit deux autres pour faire un comparatif, le temps que le maître de la maison ne s'installe à son aise, le reste de la journée risquait de prendre plus de temps que prévu. Elle fronça les sourcilles, certains noms ne lui étaient pas inconnus : Des membres des Shadows Gears qu'elle avait croisé à la clinique pour certains, des Dark Soul pour d'autres... Des rapports, des transactions financières et des notes de fret de marchandise et beaucoup de trucs sans intérêt ou mensongé au milieu. Là, ça devenait intéressant et la motivation de la demoiselle remontait d'un bon cran alors qu'elle croisait les jambes, levant ses yeux océans de feuilles de papier vers l'homme.

-Je vois des irrégularités sur certaines transactions et sur les montants utilisés qui ressemble à du blanchiment d'argent ou du marché noir, avec des noms qui reviennent sur d'autres rapports d'activités plus classique. Vous préférez commencer par là ou par la liste de course des passants, histoire de voir si il y a quelque chose à en sortir et classer ça rapidement ?

Bien qu'elle pouvait sembler sarcastique dans un premier temps, elle posait réellement la question. Elle avait beau maudire le colosse, elle devait tout de même admettre qu'il avait une vision bien particulière des choses qui pouvait lui permettre de tirer des infos de choses qu'elle ne pouvait, elle, ne pas voir à l'heure actuelle.

Cependant, ses années à gérer les comptes d'une brasserie dans son monde, endroit qui s'amusait à générer du profit avec des combats clandestins et de l'alcool maison ainsi que la gestion administrative qu'elle pouvait faire par moment au côté d'Elim lui avait permis, même si elle n'aimait pas ce genre d'activité, d'avoir une vision assez bureaucratique et logique des informations écrites. Elle était loin d'être une enquêtrice, mais ça ce n'était pas son boulot ni ce qui lui avait été demandé. Elle retranscrirait, au mot prêt, les informations qu'elle avait entre les mains.

En ce qui concernait les membres de la familia, elle ne les appréciait pas et elle avait déjà parlé avec le petit loup de son désaccord avec son arrangement avec le groupe. Ils étaient des profiteurs et le prix de leur protection, déjà pas très stable, augmentait un peu plus chaque mois...

Niveau Dark Soul, elle n'avait aucune affinité avec ses membres, elle n'avait aucune raison de les couvrir. Ils devaient éviter de se faire voir, rester discret. Si ils apparaissaient ici, c'était leurs problèmes, pas le sien. Elle ne partageait, avec le groupe terroriste, que l'envie de se sortir des griffes de l'Ordre et de son groupe religieux tout mou et pas bien dangereux au final à côté des fanatiques de chez elle, pas beaucoup plus.

À côté, elle remarquait également des enquêtes concernant des membres de la Guilde, corruption, pot de vin et autres joyeusetés... Décidément, Portalia se portait bien plus mal qu'elle ne le pensait... Au moins, cette journée pourrait laisser le colosse légitime de nettoyer un peu tout ce merdier, ce n'était pas si mal.

Commençant la lecture des documents choisis par l'inspecteur en chef, elle s'appliqua à la tache, comme elle le faisait à chaque fois qu'elle se décidait à se mettre sérieusement au travail. Détaillant les documents et les regroupant pour former un tout cohérent, soit par personne, soit par lieux ou tout autre informations que le paragoi pouvait souligner.


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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Il était possible qu’il se trompe. Cela était déjà arrivé. Il s’était, en vérité, trompé de nombreuses fois sur Portalia. Il l’avait, au début, âprement méjugé. Et puis, il avait compris. Il avait appris de ses erreurs, il avait corrigé sa trajectoire, il avait intégré les nouvelles informations, il avait échafaudé un plan de bataille. Son peuple, et au-delà de lui l’entente dans laquelle il s’intégrait, considérait qu’il était en guerre permanente. Contre des ennemis incarnés, certes, des gens que l’on pouvait frapper d’un coup de lance, incinérer d’une incantation ou défaire d’un stratagème. Mais aussi contre le monde. Contre la nature, qui se corrompait inexorablement sous leurs pieds. Contre l’éther, qui chaque année se chargeait plus lourdement de particules corrompues et corruptrices. Contre le temps même : la défaite était la seule issue possible à leur conflit. Ils avaient, une fois les dieux tués et leurs sangs versés, mis en marche l’inexorable déclin de leur monde. Et en récompense, ils avaient gagné la guerre.

Une guerre incessante, sans pitié, menée par un ennemi avec lequel on ne pouvait pas raisonner, qui n’avait comme unique et simple composante le besoin impérieux de les détruire. Une guerre qui avait façonné leur existence sur d’innombrables générations, qui faisait qu’aucun enfant, depuis les temps d’avant la mémoire de leur civilisation, n’avait connu la paix. Qui faisait d’eux des gens pour qui le conflit était le mode naturel d’existence. Pour qui l’honneur et l’esprit de corps n’étaient pas simplement des standards auxquels ils convenaient d’aspirer, mais des nécessités plus essentielles encore que la production de nourriture. Chaque maillon avait sa place. Chaque individu, aussi modeste soit-il, était galvanisé par ce rappel constant de l’importance de son rôle. Chaque personne agissait de manière conscience.

Chaque jour était un don. Un moment de grâce, qui s’appréciait pleinement, plein de sens et de joie révoltée.

Ici, il n’y avait rien de cela. Il avait livré à la jeune femme les composantes qui manquaient à son être, et elle avait braillé, pensant qu’il l’attaquait quand il se contentait de lui livrer un axiome simple, qui s’appliquait à elle comme à lui. Comme à tous. Il lui avait proposé de faire quelque chose d’indéniablement grand, qui rendrait à la population un service louable, et qui du propre aveu de la jeune créature, était pour elle une opportunité merveilleuse. C’était la chance de faire ce qu’elle avait édicté comme sa raison de vivre. Honorer la mémoire de ses sœurs, se montrer digne de leur souvenir. Elle avait trainé les pieds, et son attitude, encore, était celle d’une enfant qui refusait de comprendre que la leçon qui lui était donné devait être prise avec reconnaissance. Elle voulait apprendre, avait-elle concédé après s’être vu assené par trois fois cette nécessité. Mais elle voulait le faire sans heurt. Elle voulait, en un an, se métamorphoser, sans comprendre que cela demandait de se haïr. De haïr les composants de soi qui n’étaient pas utiles. De les voir comme un ennemi, et partir en guerre contre eux.

Elle pensait, encore et toujours, qu’il suffisait pour le défaire d’accumuler de la puissance. Qu’au bout d’un an, un simple calcul arithmétique se produirait, et que par un procédé nébuleux et mal identifié, elle se tiendrait devant lui, pas seulement en égale, mais en tant que supérieure. Elle ne voyait pas qu’il tentait, depuis le début, de l’armer. Il accueillait ce défi. Il l’attendait avec impatience. Mais à force de se concentrer sur les petites douleurs mesquines de son passé et son égo froissé, elle restait lente. Faible. Inutile.

Il lui avait donné suffisamment de chances. Son verdict était avéré, maintenant. Il avait été clément, motivé par la bienveillance montrée par Kiana, mais même cela devait avoir ses limites. Il ne répondit que d’un grognement distant à sa première question. Pour la deuxième, il désigna simplement d’un geste la pile. Il lui avait demandé de lire, et s’il devait avouer être surpris de la pertinence de son analyse, une chose simple persistait : il n’avait pas la moindre confiance en elle. Elle avait montré son aisance à mentir, et son rapport distant avec la vérité. Plus que cela, elle avait dans sa maladresse habituelle fait la démonstration de ses allégeances troubles. Il n’était pas encore certain de la teneur exacte de ces dernières. Mais cela n’importait, comme toujours, pas. Il ne lui demandait de parler parce qu’il attendait qu’elle produise quelque chose d’exploitable. Il lui demandait de parler parce qu’il voulait qu’elle se révèle.

« Ne sous-estime pas les listes de course. C’est l’écart entre les revenus officiels et les dépenses, plus difficiles à camoufler, qui révèle le plus souvent la corruption des gens. Prends cette personne, fit-il ensuite en pointant du doigt l’un des feuillets qu’elle avait lu. »

Il marqua un instant d’arrêt, voulant lui laisser le temps de se concentrer sur celle-ci.

« Sa situation est celle d’un travailleur manuel. Il n’est pas spécialement qualifié : ni tailleur de pierre, ni charpentier. Il porte des charges, sur les chantiers. Il actionne des machines. Il a sa charge cinq enfants, et une femme qui ne travaille pas. Le sixième, selon toute probabilité, est en chemin. Il ne touche pas assez d’argent pour les nourrir, pas correctement. Pourtant, il a dépensé une partie de sa paie dans des dépenses secondaires. Pas grand-chose. Suffisamment. C’est quelque chose qui se fait sur la durée, et ce n’est pas donc pas le produit ponctuel d’une dette mal considérée. Il a donc une activité secondaire. Si tu regardes le trajet nécessaire entre son logement et son lieu de travail, et que tu les compares aux endroits desquels j’ai extrait ces informations, les options sont réduites. Le plus probable est qu’il sert d’informateur à un groupe ou à un autre. Il n’a pas grand-chose à indiquer, je pense. Mais c’est ainsi que l’on forme un réseau. Et si cette information ne peut rien produire seule, c’est en l’associant avec la myriade de ses sœurs que l’on crée une image cohérente et exploitable. C’est un travail long et minutieux. Il m’occupe depuis des mois. Nous allons continuer, maintenant, mais avant, dis-moi simplement une chose. »

Il posa une main sur le bras de la jeune femme, sans le serrer, simplement pour lui fournir une présence rassurante et un rappel plus physique de son existence :

« Que verrais-je, selon toi, si je me penchais sur les aléas de ta vie ? »

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 23 Mai - 13:03, édité 1 fois
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Un jour sans fin
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Énonçant une évidence, le Titan lui souffla ce qu'elle avait déterminé toute seule : des informations pouvaient se cacher dans des choses qu'elle pouvait juger comme insignifiant. Un sourire en coin, elle ne pouvait que valider se fait, elle n'était pas une experte en investigation, voilà pourquoi elle avait proposé de commencer par ce qu'elle était incapable de comprendre.

Ce qui étonna un peu plus notre amie, ce fut la suite de la scène. Après avoir déblayé une partie de tout ce qu'elle voyait comme superflue, l'homme lui proposa de revenir quelques pages en arrière. Suivant l'indication, elle se replongea dans le document en écoutant d'une oreille attentive ce qu'Hypanatoi avait à lui expliquer. Ses doigts sur son menton, elle relisait le feuillet en liant les paroles du paragoi avec les informations qui correspondaient, retrouvant celle-ci pour les faire correspondre correctement dans l'optique de retrouver, par ses propres moyens, ce que lui disait son maître du jour.

-En effet, c'est bien vu.

Plongée dans sa lecture, elle commença à reprendre d'autres feuillets afin d'assimiler par la pratique ce qu'elle venait d'entrevoir. Comme toute autre discipline, se genre de procédé d'analyse allait lui demander de la pratique et des expérimentations, mais Émilia pouvait également voir la mine d'information qu'elle pourrait trouver grâce à ça et cette simple perspective suffisait à la motiver à renouveler l'exercice à l'avenir.

Son esprit focus dans la tache qui l'absorbait, elle sursauta en sentant la chaleur de la main de l'aveugle se poser sur son bras. Surprise, elle leva les yeux vers l'homme sans comprendre son geste. Hypanatoi avait bien des défauts, mais elle ne l'avait jamais vu comme un prédateur sautant sur les jeunes filles qui lui passait sous la main, alors elle restait stupéfaite de ce geste qui se voulait être étrangement doux et conciliant pour le monolithe qui l'appliquait.

L'interrogation qui suivit fut tout aussi surprenante, mais restait dans la droite lignée de celle qu'avait pu avoir le paragoi jusqu'à maintenant. Réfléchissant un instant, Émilia finit par adresser un sourire léger à l'homme en retournant à sa lecture après avoir doucement reculé son bras.

-Si vous regardez mon passé, vous ne verrais qu'une gamine hésitante qui encaissait passivement les difficultés en attendant qu'elles passent ou que quelqu'un vienne arranger les choses à ma place. Que se soit prendre les coups d'un amant manipulateur ou d'un père brisé, je n'ai toujours fait que baisser la tête en attendant qu'on vienne me sauver... Sans rien faire.

Son sourire avait disparu et son ton se faisait plus sec à mesure qu'elle répondait à l'homme. Reposant ses feuilles déjà lu précédemment sur la petite pile prévu à cet effet, elle se retournait vers lui, une colère grandissante dans le regard.

- Tout ce temps je n'ai fait qu'attendre bêtement, la tête enfuis dans le sable en me convainquant naïvement que les choses iront mieux d'elle-même. Mais regardez ça ! Poursuivit-elle en désignant les piles de paperasse d'un mouvement de la main. Ce monde est en train de devenir aussi pourri que le mien...

Émilia secoua la tête, désabusée par la réalité qu'elle lisait dans ses pages. Elle entrouvrait à peine les yeux sur ce qu'elle savait pourtant déjà et le fait de réaliser qu'elle fermait consciemment les yeux sur ça depuis tous se temps la répugnait. La jeune femme passa sa main sur son visage, se massant les globes oculaires un instant en soupirant.

-Vous souhaitez rentrer chez vous... Mais moi, je n'ai nulle part où rentrer. Si vous faire la lecture et suivre les directives de Kamélia peuvent aider à décrasser ce monde, alors je le ferai autant de fois qu'il le faudra. Bref, je m'éloigne du sujet. Vous voulez vous pencher sur les aléas de ma vie ? Je n'ai rien à cacher, mais je ne pensais pas que cela vous intéresserez.

Elle doutait que l'homme souhaite vraiment savoir ce genre de chose. Il lui avait déjà dit plusieurs fois qu'il n'en avait rien à faire alors la question qui venait d'être posée était juste pour avoir l'avis de la jeune femme sur la question, comme il l'avait déjà fait plusieurs fois. Cherchait-il à lui faire dire quelque chose en particulier ? Cherchait-il juste à assouvir sa curiosité ?


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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Il s’était attendu à une réponse défensive. A un moyen de détourner le problème. Il n’était pas certain de ce qu’on lui montrait maintenant. La petite créature, alors qu’il avait essayé de lui expliquer qu’il savait qu’elle cachait des choses, pensait qu’il s’intéressait à son histoire : ce n’était certes pas totalement idiot, il avait manifesté un intérêt docte bien qu’appuyé pour ce qu’elle était. Mais ce n’était pas ce qu’il demandait en ce moment. Il lui parlait de ce qu’il pourrait trouver s’il s’intéressait à ce qu’elle était ici, et elle lui répondait en lui parlant de son ancien monde. Il la laissa tout de même continuer, ne jugeant pas utile de l’interrompre. Il se le répétait après tout très régulièrement : le portalien, quand une question lui était soumise, était la plus tard du temps totalement incapable d’y apporter une réponse digne d’intérêt. Ses paroles n’avaient d’intérêt que parce qu’elles révélaient ce qu’il était. Dans la manière particulière dont s’incarnaient chez lui les tares communes à cette espèce. Plus encore, il venait de lui parler de l’importance des détails. Des petites choses, qui en s’amoncelant, révélaient des motifs dignes des plus sages astrologues et des haruspices les plus avancés.

Il entendant sa complainte. Elle parlait, très régulièrement, de son impuissance, et c’était là le sujet qui revenait le plus souvent chez elle, avec un autre. Deuxième partie de cette bête à deux têtes, sa fixation sur l’idée de liberté, contrepartie évidente du ressentiment qu’elle ressentait à l’égard de son manque de moyen. La cause exacte restait inconnue. Elle parlait de son rapport à ses amants, puis à son père. Il y avait là de quoi briser quelqu’un, sans doute, mais cela lui semblait plus proche d’un exhausteur que d’une cause réelle. Il se reprit. Lui aussi avait ses propres tares. Il avait décidé que son jugement sur la créature était définitif, et qu’il avait fait preuve à son endroit de bien plus de générosité qu’elle n’en méritait. Malgré cela, il continuait malgré lui de tenter de la comprendre, emmené par les chemins habituels de son esprit. Tout cela ne le concernait pas. Elle était son ennemie. Elle voulait sa mort. Elle avait tenté de s’interposer entre lui et Kiana. Elle avait eu comme réflexe de s’attaquer au produit des divins. Elle mentait. Elle trompait. Elle était faible, et lente, et il ne pouvait en vérité aucunement lui faire confiance, même en ce moment.

Peut-être avait-elle parfaitement compris sa question, et peut-être essayait-elle simplement de détourner le sujet, de jouer sur le fait qu’il la pensait stupide pour le tromper. Il doutait certes qu’elle soit capable d’une telle subtilité, mais sous-estimait ses adversaires était une folie qu’il ne commettait jamais. Le portalien n’était pas vil parce qu’il n’était pas dangereux. Le portalien était vil parce qu’il était imperméable à la vertu. Malgré cela, il était bien obligé de se l’avouer : il avait là un moyen d’agir. Il retira sa main du bras de la créature. Ce geste n’avait pas non plus eu l’effet escompté.

« Tu fais le bilan de tes lacunes, mais tu ne vas pas au bout de ton raisonnement. Comprends bien cela : si tu empruntes le chemin dévoilé par Kiana, celle que tu es maintenant va disparaitre, remplacée par une personne intégralement transformée. Ta façon de voir les choses en sera aussi métamorphosée. Tu te rendras en premier lieu compte que ce que tu cherches aujourd’hui à obtenir n’est pas utile pour sauvegarder Portalia de l’abysse. »

Il marqua une pause, avant de continuer :

« Je tiens aussi à immédiatement dissiper ton erreur. Sans Kiana, tu serais morte. Je te l’ai déjà exprimé, et je doute que tu sois assez folle pour ne pas y penser. Tu lui appartiens, maintenant, et c’est là qu’est ta place, tant qu’elle ne décidera pas de te congédier. Cesse de prendre mes paroles à la légère, Emilia, fit-il en insistant sur son nom. C’est une erreur très commune, ici, et ceux qui la commettent le regrettent invariablement. »

Son avertissement asséné, il revint au sujet qui l’intéressait. Il avait encore une fois dispensé à la petite chose une faveur qu’elle ne méritait, et plus irritant encore, qu’elle ne comprendrait sans doute pas être une faveur.

« Tu dis n’avoir rien à cacher. Parle-moi de l’origine de tes connaissances du quartier nord et de ses habitants. Et ne me mens pas. Je considère toujours comme affront personnel qu’on puisse penser avoir les capacités de me mentir. »

C’était dans les petites choses qu’on trouvait le reflet des grandes, souvent. Il avait, très longtemps, méprisé ces détails, se concentrant sur la gloire qui auréolait son nom. Sa jeunesse avait été passée à relever les plus ardus des défis, et à sortir victorieux des ordalies les plus exigeantes. Mais il avait appris. Il apprenait toujours, et rapidement, parce qu’on lui avait dès son plus jeune âge démontré que ne pas le faire était plus que dangereux.
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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Un jour sans fin
Hypanatoi

Et le Titan fou recommençait à comprendre à côté. Alors qu'ils venaient de parler du passé de la demoiselle prisonnière ainsi que ce qui pouvait avoir d'intéressant à y voir, voilà que l'homme revenait une nouvelle fois sur le fait que la vie d'Émilia appartenait à sa camarade de monde. Ça, il l'avait déjà dit, mais il finissait cependant par se contredire en lui promettant la mort quelques minutes plus tôt en prétextant sa propre décision.

Malgré toute sa force et son charisme, le colosse avait des côtés inconsistants qui commençaient à ressortir. Des incohérences dans ses propos pourtant si forts et si bien l'huilés. Émilia ne répondit pas aux premières paroles d'Hypanatoi, elle n'aurait fait que répéter une énième fois ce qu'elle avait déjà dis et ce petit jeu commençait à la fatiguer. Elle le laissa continuer, l'écouter dire qu'elle prenait ses paroles à la légère... Un léger sourire se dessina sur ses lèvres devant l'ignorance du colosse. Il pensait savoir, mais si elle ne le prenait pas au sérieux, elle ne serait pas devant lui à lui faire la lecture comme une raconte une fable à un enfant.

Non, la partie intéressante de ce beau discours venait tout juste après, l'homme dévoilant enfin sa main en parlant clairement. Il cherchait des informations, il voulait la vérité, il souhaitait toucher du doigt quelque chose qui pourrait le mener à ses ennemis jurés autoproclamés. Émilia était donc dans son collimateur, toute cette mascarade de blabla sans queue ni tête prenait enfin un sens. Malheureusement pour lui, la Prédatrice n'était pas très au fait de l'art du sous-entendu et toutes ses jolies tentatives n'avaient pas été très fructueuses du coup.

Enfin, ils allaient pouvoir avancer. La jeune femme releva ses yeux océan, scrutant le visage impassible de l'aveugle. Elle croisa les bras après avoir posé les feuilles qu'elle avait dans ses mains sur les tas correspondants.

-Comme je vous l'ai déjà dit, je vis dans les Quartiers Nord et je travail dans la clinique d'Elim, l'hybride médecin. Je l'ai rejoint peu après notre rencontre et je suis son infirmière ainsi que son assistante. Je ne vous apprendrez rien en vous disant que Shadow Gears à un accord avec le médecin d'argent qui s'engage à protéger la bâtisse en échange d'un soutiens médical. Les gens parlent dans une clinique, autant que dans un bar... Vous savez, ceux que vous me railliez de fréquenter. L’information circules facilement dans ce genre d'endroit... D'autant plus quand il est fréquenté par les lieutenants de la familia.

Le regard de la belle avait changé, elle fixait l'homme d'un oeil intrigué. Si il voulait la vérité, elle la lui servirait sur un plateau d'argent. La validation de ses dires se trouvait même dans les pages qu'elle avait pu brasser durant ce trop court moment d'investigation. Aaah elle aimerait bien reprendre là où ils s'étaient arrêtés, c'était bien là le seul moment agréable qu'elle avait passé dans cette maison... Avec la dégustation de la viande marinée, elle devait bien l'admettre. Émilia quitta finalement sa posture défensive, décroisant bras et jambe pour se pencher en avant, posant son coude sur sa cuise et sa joue contre son poing.

-Un drôle de type m'as également approché peu après l'attaque sur la Porte du Vieux Lion... Là-bas, nous y avons affronté deux Dark Soul qui ont effectués une attaque kamikaze et cet homme voulait des détails. Il sait revendiqué travailler pour l'organisation et il souhaitait échanger informations contre informations. Il m'a également proposé de les rejoindre à ce moment-là... Afin de m'appâter, j'ai pu en apprendre davantage sur ses voleur de la familia ainsi que... Sur vous.

La jeune femme laissa le silence s'installer après ses derniers mots. Elle venait de raconter des faits qui remontaient à quelques mois maintenant. Le visage neutre, les sourcils froncés, elle continuait de fixer le regard livide du Titan. Le Tueur de Dark Soul, un fanatique de la vérité et de la violence... Elle restait ainsi pencher vers lui, lui dévoilant ce qu'il souhaitait entendre sans prendre de gant. Elle était curieuse de voir sa réaction. Elle qui ne se considérait pas comme une Dark Soul, mais qui comprenait leurs motivations ainsi que leurs haines envers la quête de l'Ordre vide de sens. Elle qui se contentait de vivre sa vie jusqu'à aujourd'hui.

Peut-être que le Colosse avait mieux à proposer ? Peut-être avait-il un autre chemin pour atteindre ce but et de libérer la ville de tous ses esprits destructeurs et avides ? Elle savait qu'elle risquait plus de se retrouver soulevé par la force de son bras, à deux doigts de la mort alors qu'il avait insisté par deux fois sur le fait que la fragile vie de notre amie était lié au bon vouloir de Kamélia. Elle ne doutait pas qu'il pouvait balayer cette vérité d'un geste de la main, mais...

Émilia était curieuse.


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descriptionUn jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé) EmptyRe: Un jour sans fin [Ft - Hypanatoi] (Terminé)

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Elle parlait, lentement, et il apprenait de nouvelles choses. Son association avec Elim. Il sentait son amertume à devoir le faire, mais malgré tout, elle continuait de se dévoiler, lentement, par petites touches interposées. Elle offrait un dessin, ou plus exactement, une sculpture. Elle y ajoutait progressivement quelques éléments, et dans la discorde de sa vie, le paragoï comprenait ce qu’elle faisait. Ce qu’elle était. Ce n’était pas là quelque chose de bien difficile, et pour beaucoup de portaliens, cela demandait un rapport à l’histoire curieux. Ils entendaient, par les tragédies ou l’indifférence du passé, expliquer le présent. Plus que cela, ils espéraient par ce processus faire acte de rémission, montrer la piété de l’ordinaire, l’acte de foi du pas grand-chose. Ils en oubliaient de prendre en compte la terreur du présent : garder l’œil tourné sur ce que l’on avait été restait le meilleur moyen à la disposition de quiconque pour se figer dans un état de stase permanent. Et quand ce dernier se confrontait aux demandes impératives du présent, il ne pouvait aboutir qu’à une chose.

Elle tentait, sans grand succès, de se justifier de cela. Elle lui disait que c’était dans les tavernes que l’on cherchait les informations, et Hypanatoi retint un sourire approbateur. Non pas que ce qu’il entende soit particulièrement enthousiasmant. Mais cela révélait qu’elle avait déjà commencé à faire ce qu’il venait de lui annoncer. Elle déterminait sans s’en rendre compte l’utilité de ses actions en fonction de ce que voulait accomplir le paragoï. Elle se faisait un reflet de sa volonté, cherchant à s’en faire une partie ; c’était un phénomène qu’il connaissait bien, pour avoir l’habitude de le provoquer. Sans doute le sentait-elle, en vérité : son énervement traduisait l’énervement typique de l’autochtone, quand il sentait ce qu’il était remis en question. Sans doute même, se rendit-il compte, prenait-elle comme une agression intime les enseignements qu’il lui avait délivrés. Ces derniers allaient à ce point contre tout ce qu’elle représentait que pour préserver un peu son ego déjà particulièrement abimé, elle se sentait obligé de donner à ses paroles une identité adverse. C’était souvent ce que l’on faisait, ici. La forme, après tout, prévalait sur le fond : c’était la seule partie à laquelle la majorité de ces gens avaient réellement accès.

Il retint un froncement pensif des sourcils. Il avait donc sans doute à revoir légèrement son approche, à prendre compte le filtre placé sur les oreilles de son interlocutrice, s’il voulait obtenir tout ce qu’il entendait obtenir. Il la laissa terminer, prêtant une attention distraite à ses propos, jusqu’à ce qu’elle finisse son discours.

Elle avait expliqué avoir des renseignements sur les Shadow Gears.

Elle avait dit avoir été approchée par un recruteur des Dark Souls.

Elle avait expliqué avoir obtenu davantage de renseignements sur de nombreux sujets.

Elle n’avait pas confirmé son appartenance, ou non, à cette organisation.

Le regard du paragoï se braque sur elle, et il se redressa soudainement, forçant le tremblement impatient qui agitait son échine à mourir. Il braqua son regard sur la jeune femme, et s’agenouilla légèrement, se mettant à son niveau. Il hésita à poser une main sur son épaule, mais se ravisa. Elle avait déjà pris ce geste, qui devait être un avertissement, pour autre chose. Il s’agissait de ne pas lui donner de raisons supplémentaires de méjuger de la situation.

« Emilia, dit-il d’une voix plus délibérée encore. Comment les Dark Souls te considèrent-ils ? Voient-ils en toi quelqu’un qui appartient à leurs rangs ? Si tel est le cas, dis-le-moi, et je te le jure sur ma lignée, les conséquences de cette révélation seront pour toi infiniment bénéfiques. Si vraiment tu entends libérer ce monde, si vraiment tu souhaites sortir de mon ombre, si vraiment tu es autre chose que le néant que j’ai vu, alors parle. Parle. La vérité est une arme. »

L’idée qu’après tant de recherches, il puisse avoir en face de lui une personne capable de lui révéler ce qu’il cherchait sur ses ennemis lui semblait ridicule. Que le hasard lui sourit de la sorte, qu’il soit à ce point aisé d’obtenir ce qu’il voulait, sans avoir à terminer le travail fastidieux qu’il avait entrepris, sans avoir à tirer hors d’il-ne-savait quel antre noir et éloigné de la lumière du monde des personnes à interroger, tout cela lui semblait bien trop fortuit. Mais malgré cela, il ne pouvait pas abandonner cette possibilité. Si Shadow Gears n’était pour lui qu’un ramassis de vautours supplémentaire, et sans grand intérêt, les Dark Souls étaient entièrement différents. Ils étaient l’Ennemi de Portalia, l’adversaire idéologique identifié des forces officielles de la cité. Là où Chaos et la quête des deux dieux restaient abstraits et lointains, ce groupe, lui, focalisait sur lui l’attention. Ils étaient l’étape immédiate.

Et pour le paragoï, ils étaient importants. Essentiels à ses plans.

Il fallait qu’elle parle. Il fallait qu’il soit sûr. Il la considéra un instant. Le cas échéant, pouvait-il se charger de la faire avouer ? Elle appartenait à Kiana. Tant qu’elle ne commettait d’offense trop grave, il ne pouvait pas se l’accaparer. Sans doute, s’il parlait à son alliée, comprendrait-elle. Mais pour l’heure, il fallait composer avec ce qu’il avait en face de lui. Lui offrir ce qu’elle demandait, si, comme il venait de le lui dire, elle avait le courage de simplement parler. Rien ne laissait penser que ce serait le cas.
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Un jour sans fin
Hypanatoi

-Oui.

La jeune femme ne laissa même pas le colosse entamer son monologue d'encouragement qui avait pour unique but de la caresser dans le sens du poil. Il avait été suffisamment clair la première fois, comme quoi il souhaitait la vérité sous peine de représailles et qu'elle ne devait pas sous-estimer ses paroles.

Elle l'avait écouté, elle l'avait entendu. Ainsi, elle répondit sans détour à la seconde même ou il eut fini de poser sa double question, quand il demanda si ils la considéraient comme l'une des leur. Prenant même le risque de lui couper la parole en répondant d'un mot simple, mais honnête, qui était ainsi dévoilé sans le moindre temps de réflexion de la part de notre amie qui posait cartes sur table.

Oui, l'organisation l'avait approché à la vue de ses capacités, de ses méthodes et de son envie de s'émanciper de l’Église et de la Grande Quête. Oui, de leur point de vue, elle jouait déjà leur jeu en quelque sorte et elle ne leur mettait aucun baton dans les roues, donc ils ne la voyaient pas comme une menace immédiate.

Mais la jeune femme, elle, n'était guère en accord avec la façon de faire des Dark Soul. Trop à prendre des gants, trop à faire dans la finesse ou à l'inverse, ne prenant pas assez en compte la sécurité de sa ville et l'organisation étant déjà pourrie de l'intérieur au vu de ce qu'elle avait pu voir à la porte du Vieux Lion, elle ne pouvait pas se sentir réellement lié à eux. De plus, Hypanatoi relevait qu'Émilia avait été inactive pendant 6 mois, les Dark Soul, eux, l'étaient depuis encore bien plus longtemps.

Elle regarda le Titan se lever pour venir se baisser près d'elle, s'abaissant à son niveau. Chose qui pouvait être étrange pour un être qui voulait se montrer et se sentir supérieur à elle depuis déjà un moment. Elle ne bougea pas, relevant seulement le menton de la paume de sa main pour regarder l'homme dans ses yeux muaient. Son regard n'avait pas changé, elle attendait de voir et d'entendre ce qu'il avait à dire sur ses révélations. Ce qu'il avait à proposer. Emilia n'approuvait pas la façon de faire des Souls, mais ils avaient le mérite d'avoir un intérêt en commun avec elle. Ils étaient bien les seuls à vouloir aller dans se sens à sa connaissance, cependant...

-Ma loyauté, aujourd'hui, appartient seulement à Elim. Ils peuvent bien penser ce qu'ils veulent, je n'ai effectué aucune tâche pour eux. Je me contente de vivre ma vie en attendant que mes souhaits se réalisent d'eux même... Cracha-t-elle entre ses dents, haineuses envers elle-même. Mais à défaut de mieux, tant que leurs objectifs vont dans le sens des miens, je n'ai aucune raison de me priver de leur réseau d'informateurs.

"La vérité est une arme" avait-il eut la lapalissade de dire. Il avait raison dans l'immédiat, mais cette façon de voir restait étriquée. Pour Émilia, l'information est une arme, qu'elle soit vraie ou faux, cela était peu important du moment que l'on parvenait à démêler celle-ci afin d'en tirer avantage. Ça, elle ne savait pas le faire. On lui avait dit que le paragoi était un meurtrier froid et sans scrupule... Mais il semblerait qu'elle l'ait jugé un peu vite sur ses simples faits rapportés.

Émilia attendait toujours que celui qui semblait avoir un but allant dans le sens du sien, mais sous-entendant que lui agissait pour ça, ne lui démontre cela par des faits dont elle ignorait l'existence. De par sa curiosité grandissante sur ce point, elle hésita à lui poser directement la question, mais elle se résigna. Aujourd'hui, elle n'était pas là pour demander, elle était là pour répondre.

De toute manière, il ne lui répondrait sûrement pas. Il n'avait aucune raison de le faire. Ainsi, elle garda le silence et elle attendait de voir où cette discussion allait finir par aboutir.


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Elle parlait. Et il entendait ce qu’il voulait entendre. Elle parlait de sa loyauté envers le petit médecin des quartiers nord, et il n’estima pas nécessaire de la corriger. Sa loyauté n’allait plus vers lui, maintenant. Elle était due à Kiana. Mais il ne pouvait pas attendre d’elle qu’elle comprenne ce genre de chose simplement parce qu’il le lui disait. Elle avait besoin d’une démonstration évidente, sa capacité à utiliser et à comprendre le langage ayant fait la preuve de ses limites. Plus que cela, elle avait besoin d’être guidée. Cela, il l’avait compris depuis longtemps, mais il avait sous-estimé l’importance de cette nécessité. Il avait devant lui un animal privé de sa bride, et qui ne comprenait pas que le manque terrible qu’il ressentait était justement l’absence de cette entrave. La bête, en se débattant et en renâclant et en injuriant toute forme d’autorité, en chargeant une hiérarchie chimérique des maux qui l’affligeaient, cherchait en fait inconsciemment à tester les limites de l’ordre qui régissait son monde, à les faire se refermer sur elle.

Cela, il venait de le comprendre. Et cela, il pouvait l’utiliser.

Il avait après tout prédit à l’Elim qu’elle invoquait comme un totem protecteur son comportement futur, et ce plusieurs mois à l’avance. Il avait posé en termes clairs la question qui le torturait aujourd’hui, et il avait illuminé l’insuffisance de son présent, le mettant en garde contre la tragédie de son futur. Encore une fois, l’ironie de la situation manque de lui arracher un sourire amusé : il faisait depuis hier la même chose avec Emilia. Et comme Elim, elle n’écoutait pas, bien que ce soit pour des raisons différentes. Elle pensait avoir le luxe de choisir la main la plus à même de la guider. Lui croyait qu’il pouvait le faire de lui-même. Mais comme lui, elle viendrait d’elle-même à son côté, parce que comme pour lui, Hypanatoi voyait à l’avance le chemin que devaient prendre leurs existences.

De cela, il venait de se rappeler : son arme la plus efficace était sa patience. Il n’avait eu sur ce monde eu à l’employer qu’une seule fois, la configuration de cette cité et ses obligations l’éloignant des luttes de pouvoir et des considérations politiques et sociales. Mais si cet univers haïssable s’entêtait à lui imposer de patauger dans sa fange, il était temps d’employer de nouveau la totalité de son arsenal. De réagir à Portalia, et de se prémunir de son influence lénifiante, en la considérant comme ce qu’elle était : une agression permanente, et pas simplement un choix présenté.

Il se releva, et laissa de nouveau un espace suffisant à la jeune femme, pour qu’elle puisse respirer. Elle en avait besoin, et lui avait besoin de penser. Posant ses doigts sur ses yeux, il réfléchit un instant, considérant toutes ses options, et la manière dont ces nouvelles révélations les modifiaient.

« Tu as conscience que ce faisant, tu le mets en danger ? questionna-t-il finalement. »

Les Dark Souls, après tout, maintenant leur secret en coupant autant que possible leurs membres de leur ancienne vie. Beaucoup pensaient que c’était là un moyen de préserver le secret qui les protégeait de la population : c’était une erreur, puisque cela, au contraire, les rendait extrêmement simples à détecter. Une personne sans attache, sans passé et sans ambition particulière se repérait facilement, même dans la masse amorphe des portaliens. Non. Le but évident de cette manœuvre, comme pour toute organisation opérant hors des limites de la loi, était d’isoler ses membres. De les rendre vulnérables, et de fournir le moyen de pallier cette vulnérabilité. Il s’agissait, plus simplement, de substituer à leurs anciennes loyautés une nouvelle, et de rendre tout chemin arrière impossible. Cela, Emilia ne le comprenait visiblement pas, ou alors mentait encore, cette fois sur la loyauté qui la liait au petit médecin. Il en doutait, cependant : ces paroles étaient en accord avec ce qu’il voyait d’elle, et il en avait largement assez vu pour pouvoir affirmer mieux la connaître qu’elle ne le pourrait jamais. Si ce n’était pas là quelque chose de particulièrement difficile, c’était tout de même suffisant pour lui ouvrir certaines voies. La vérité, après tout, était le plus bel outil qui soit, autant pour son utilité, que par la discipline que l’atteindre réclamait. Elle avait parlé, et lui allait agir. Les Dark Souls, en le voyant, chercheraient à la punir. Et Elim serait un avertissement pertinent, plus encore puisque ce denier avait déjà épaulé le paragoï lors de sa quête de rétribution.

« Oublie cela. C’est secondaire, enchaîna-t-il donc. Tu as franchi un point de non-retour, et il convient maintenant de prendre plusieurs mesures. Tu révéleras à Kiana ton appartenance à cette organisation, et ta loyauté à Elim. Elle saura aviser, et t’éviter de futurs écueils. Tu me compileras une liste entièrement exhaustive de tout ce que tu sais sur les Dark Souls, aussi triviale que puisse te paraître la moindre information. Pour l’heure, continue à me parler. Sais-tu pourquoi les Dark Souls ont jeté sur toi leur dévolu ? »

Ce n’était pas là qu’une question rhétorique. L’enfant qu’il avait en face de lui était, de son propre aveu, absolument inutile. Plus que cela, elle était un poids, et avait fait la preuve de son incapacité à comprendre la nécessité de se couper du monde extérieur. Une organisation aux buts aussi ambitieux, souhaitant rester dans l’ombre, ne pouvait décemment s’encombrer d’un élément aussi simple à détourner, et le paragoï osait espérer qu’il s’agissait là d’une énième preuve de l’incompétence généralisée de ces gens.

Ses espoirs, souvent, éraient déçus.
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Emilia Reisalin
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Un jour sans fin
Hypanatoi

Le regard indéchiffrable de la belle fixait son tortionnaire avec déception. Malgré la valeur de ce qu'elle venait de lui offrir, il ne faisait que relever le fait qu'elle m'était son patron en danger en dévoilant ainsi sa main. Un léger sourire se dessinait sur les lèvres, elle n'avait pas peur pour le petit loup, celui-ci étant bien assez fort pour se défendre. De plus, comme elle l'avait pourtant souligné deux fois à Hypanatoi, la clinique du loup d'argent disposé d'une certaine immunité grâce à son affiliation avec Shadow Gear et donc, par extension, avec les Souls. Même eux n'étaient pas assez bête pour risquer de se mettre le seul médecin neutre de la ville à dos. Et si ils voulaient s'en prendre à elle directement, ça, c'était son problème.

Émilia n'eut pas le temps de répondre, le Titan balayant sa propre remarque d'un revers de la main avant d'étaler une nouvelle suite de condition et d'ordre suite à cet élan de sincérité. Se redressant pour s'étirer et débloquer son dos endolori, se retenant de bâiller ce qui fit perler l'ombre d'une larme sur le coin de son œil droit.

-Comme vous voulez, si ça peu vous aider à nettoyer la ville. Concilia-t-elle avec un hochement d'épaule avant de relever un regard froid de tous sentiments vers Hypanatoi. Mais je ne vois pas de "point de non retour", vous êtes juste un meilleur partit qu'eux aujourd'hui. Je cherche à atteindre mon but, le chemin à emprunter pour ça est un détail.

La jeune femme se doutait bien que l'homme n'allât pas être de son avis sur la question. Cette façon de penser manquait de rigueur, de loyauté, de discipline. Elle, elle voyait le résultat, qu'importe ce qu'il y avait au milieu, tant que ses proches étaient épargnés, elle ne retiendra plus de suivre le chemin le plus direct pour atteindre ses objectifs, plutôt que d'attendre bêtement que les choses se décoincent d'elle-même juste parce que la route choisie est plus juste ou morale. La vision d'Elim par exemple était noble et belle, souhaiter un monde plus doux pour tous et elle avait essayé de le suivre sur celui-ci... Mais l'assaut de la ville et cette nouvelle rencontre avec le paragoi avait fini de la convaincre que ce n'était pas la bonne solution.

C'était beau, mais idéaliste. Remplis d'espoir, mais creux d'action emmenant vraiment vers ce salut. C'était un triste constat, mais il n'y avait qu'une chose qui semblait être universellement comprise. Émilia laissa échapper un léger soupire en entendant la suite de l'interrogatoire. Elle se demandait si il pensait vraiment qu'elle était devenue une tête pensante de l'organisation... Si il était assez naïf pour penser qu'elle lui déballerait tout de la sorte si c'était vraiment le cas.

-Ils m'ont approché, car mon aversion pour l'Église et la Quête n'est pas un secret pour ceux qui savent récolter des infos. Mais comme je n'ai rien fait dans leurs sens depuis, vous vous doutez bien que je ne suis pas rentré dans leurs petits papiers. Une fois nos échanges d'informations passés, ils ont partiellement disparu de ma vie... Partiellement.

Elle insista sur se dernier mot, essayant de lui faire comprendre qu'ils gardaient un œil sur elle comme sur celui qui traquer l'organisation sans aucun filtre. Il était un danger, elle osait espérer qu'il se rendait compte que sa jolie maison était surveillé, comme celle de Kamélia... Ça tombait sous le sens. Elle en nourrissait l'espoir en tout cas. Déjà sur le chemin pour venir, elle avait sentit le regard inquisiteur de ses enquiquineurs, mais elle s'en accommodé. De toute façon, il serait presque impossible de s'en débarrasser sans provoquer la colère du Dahaka, il était plus sage et plus simple de faire comme si ils étaient discrets...

Ici, dans cette pièce, elle ne sentait personne d'autre qu'eux deux. Les guetteurs devant sûrement craindre le troisième œil de l'homme pour prendre le risque de s'approcher trop près. Mais comment savoir s'ils n'étaient pas capable d'écouter ou observer à distance ? Émilia n'avait pas peur pour sa vie, techniquement elle n'avait rien dis de spécial et comme précisé ci-dessus, ses proches étaient virtuellement protégées de façon tacite pour le moment. Plus que la sécurité du colosse, c'est son amie qui risquait gros dans cette histoire. Lui qui lui faisait la morale, se rendait-il compte de l'épée de Damoclès qui planait au-dessus de lui ?

-Sir... Ne prenez pas ce que je vais dire pour une menace, mais comme une crainte envers celle à qui je dois la vie. Brisant le silence, la jeune femme finit par se lever, s'approchant de l'homme plus près qu'elle ne l'avait fait jusqu'alors, baissant le ton de sa voix dans un quasi-murmure qu'elle savait qu'il entendrait. Vous avez parlé d'Elim... Mais quand est-il de votre amie ? Traquer ainsi vos cibles sans prendre de précaution, ne risquez-vous pas d'attirer vers elle les foudres de ceux-ci ?

Son regard glacial fixait l'homme dont elle pouvait sentir le parfum en étant aussi proche de lui, elle serra les poings en espérant qu'il gardait sous le coude mieux qu'un "je sais qu'elle sait se défendre" car assassiner un médecin avec des capacités de régénération surhumaine, c'est une chose. Mais une combattante se pensant en sécurité dans sa belle maison...


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