Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
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- 27992
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- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
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- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
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- Style d'Arme :
- Lance longue
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- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
Le rapport du portalien au verbe était particulier, et en vérité relativement fascinant. Nombre des traits dont l’accumulation rendaient ces gens incompréhensibles pour le paragoï étaient finalement assez simples. Il lui manquait la plupart une simple clé de lecture, un moyen de les appréhender, souvent trouver en se démarquant totalement de son propre mode de fonctionnement. Mais, somme toute, il était simple de les comprendre, simple, mais difficile. Leur rapport à la parole faisait partie de ces quelques exceptions. C’était un sujet bien plus extensif, qui ressemblait plus à une hydre multicéphale qu’à un cousin ophidien plus simple à attraper. Ils accordaient une importance démesurée à leurs propres paroles, et il était vu comme convenable de faire de même avec ses pairs. Malgré cela, il était établi que faire changer d’avis quelqu’un était impossible, et le simple fait d’essayer était vu comme étrange, quand il n’était pas perçu comme une agression. Pour ces gens, le plus important n’était pas de s’assurer que les fondements de leur pensée, et donc de leur être tout entier, soient corrects ou solides, mais simplement de ne pas avoir tort. C’était cette peur panique qui régissait une bonne partie de leur existence, même si cette dernière ne s’exprimait que de manière insidieuse.
Aujourd’hui, le responsable de la guilde qui s’occupait de lui avait décidé de lui assigner un nouveau genre de mission. Il était assez commun qu’on lui demander d’entrainer les nouveaux-venus. Cette procédure avait de très nombreux avantages : lui-même était un guerrier d’exception, le produit d’une culture qui avait tout fait pour, pendant plusieurs millénaires, engendrer les individus les plus adaptés possibles à cette fonction. Il comprenait de manière poussée les mécanismes de ce monde, comme son ascension rapide le démontrait. Et il le savait, la Guilde espérait, à force de répétition et d’usure, le convaincre du bien-fondé de leurs méthodes. En l’exposant à ces gens fraichement réincarnés, elle voulait qu’ils déteignent sur lui. Cela n’avait pas marché, et il avait franchi un seuil : le chemin qui le menait vers la rétribution qu’il se devait d’exercer contre les bourreaux de Kemat avait réclamé de nombreux tributs.
On avait donc visiblement décidé de l’éloigner pendant ces exercices de toute forme de violence. Le procédé était grossier, et en vérité facilement éventé, mais malgré cela le paragoï ne voyait aucune raison qui puisse justifier un refus. Il aurait voulu pouvoir le faire, mais expliquer aux pauvres hères récemment incarcéré dans cette prison sans barreau les règles de l’endroit était – même sans qu’il y associe une formation martiale – quelque chose de pertinent. Il avait donc acquiescé à la requête du réceptionniste. Cet assignement devait de toute façon être complété de manière rapide. Un bref exposé de la situation, suivi de quelques réponses aux questions qui émergeraient, suffirait. On lui avait assigné, pour cet essai, une certaine Loreley. Une humaine, lui avait-on dit, qui allait comme lui emprunter le chemin des aventuriers. Une guerrière, avait-on ajouté dans l’espoir d’adoucir sa nature distante en lui montrant qu’elle était sans doute un individu avec lequel il pouvait parler le même langage.
Eux non plus ne comprenaient pas comment ses propres paroles s’articulaient. La chose, pourtant, était bien simple dans son sens. Il parlait, et ses paroles prenaient une valeur d’acte. Il n’y avait rien de plus à décrypter.
Il devait la rencontrer sur la place des portails : un lieu qui lui serait familier, et proche duquel se trouvaient nombre d’endroits appropriés à une discussion. Le lendemain, il s’était présenté à l’heure requise. Il lui était difficile de reconnaître les nouvelles têtes. On pouvait lui décrire leurs apparences, sans que cela ne l’aide réellement : nombre de silhouettes, dans cette ville, ressemblaient à celle de la personne à qui il devait aujourd’hui enseigner. Il savait en revanche qu’on lui avait donné sa propre description, et il n’avait pas besoin qu’on la lui retransmette pour en deviner la teneur. Un homme aveugle et couvert de cicatrices, vêtu d’une toge ; ces gens ne faisaient que difficilement la différence entre cet habit et le kiton décoré qui drapait son corps. Cela n’était pas important, et ne l’irritait que très peu : c’était le genre de manquement qu’il pouvait pardonner à des barbaroï. Ils en étaient presque touchants. D’autres qualificatif, sans doute peu flatteurs, étaient peut-être venus compléter le portrait. En tout cas, elle le trouverait facilement. Se plantant en plein milieu de la grande esplanade du centre de la ville, il attendit donc, tournant ses pensées vers des sujets plus plaisants que le pensum qui l’attendait aujourd’hui.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 30 Mai - 7:17, édité 2 fois
Aujourd’hui, le responsable de la guilde qui s’occupait de lui avait décidé de lui assigner un nouveau genre de mission. Il était assez commun qu’on lui demander d’entrainer les nouveaux-venus. Cette procédure avait de très nombreux avantages : lui-même était un guerrier d’exception, le produit d’une culture qui avait tout fait pour, pendant plusieurs millénaires, engendrer les individus les plus adaptés possibles à cette fonction. Il comprenait de manière poussée les mécanismes de ce monde, comme son ascension rapide le démontrait. Et il le savait, la Guilde espérait, à force de répétition et d’usure, le convaincre du bien-fondé de leurs méthodes. En l’exposant à ces gens fraichement réincarnés, elle voulait qu’ils déteignent sur lui. Cela n’avait pas marché, et il avait franchi un seuil : le chemin qui le menait vers la rétribution qu’il se devait d’exercer contre les bourreaux de Kemat avait réclamé de nombreux tributs.
On avait donc visiblement décidé de l’éloigner pendant ces exercices de toute forme de violence. Le procédé était grossier, et en vérité facilement éventé, mais malgré cela le paragoï ne voyait aucune raison qui puisse justifier un refus. Il aurait voulu pouvoir le faire, mais expliquer aux pauvres hères récemment incarcéré dans cette prison sans barreau les règles de l’endroit était – même sans qu’il y associe une formation martiale – quelque chose de pertinent. Il avait donc acquiescé à la requête du réceptionniste. Cet assignement devait de toute façon être complété de manière rapide. Un bref exposé de la situation, suivi de quelques réponses aux questions qui émergeraient, suffirait. On lui avait assigné, pour cet essai, une certaine Loreley. Une humaine, lui avait-on dit, qui allait comme lui emprunter le chemin des aventuriers. Une guerrière, avait-on ajouté dans l’espoir d’adoucir sa nature distante en lui montrant qu’elle était sans doute un individu avec lequel il pouvait parler le même langage.
Eux non plus ne comprenaient pas comment ses propres paroles s’articulaient. La chose, pourtant, était bien simple dans son sens. Il parlait, et ses paroles prenaient une valeur d’acte. Il n’y avait rien de plus à décrypter.
Il devait la rencontrer sur la place des portails : un lieu qui lui serait familier, et proche duquel se trouvaient nombre d’endroits appropriés à une discussion. Le lendemain, il s’était présenté à l’heure requise. Il lui était difficile de reconnaître les nouvelles têtes. On pouvait lui décrire leurs apparences, sans que cela ne l’aide réellement : nombre de silhouettes, dans cette ville, ressemblaient à celle de la personne à qui il devait aujourd’hui enseigner. Il savait en revanche qu’on lui avait donné sa propre description, et il n’avait pas besoin qu’on la lui retransmette pour en deviner la teneur. Un homme aveugle et couvert de cicatrices, vêtu d’une toge ; ces gens ne faisaient que difficilement la différence entre cet habit et le kiton décoré qui drapait son corps. Cela n’était pas important, et ne l’irritait que très peu : c’était le genre de manquement qu’il pouvait pardonner à des barbaroï. Ils en étaient presque touchants. D’autres qualificatif, sans doute peu flatteurs, étaient peut-être venus compléter le portrait. En tout cas, elle le trouverait facilement. Se plantant en plein milieu de la grande esplanade du centre de la ville, il attendit donc, tournant ses pensées vers des sujets plus plaisants que le pensum qui l’attendait aujourd’hui.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 30 Mai - 7:17, édité 2 fois
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Lun 24 Avr - 11:53