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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyLes restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Hypanatoi séparait les mystères qui entouraient la cité et ses habitants en trois catégories distinctes. D’abord, ceux qu’il avait percé à jour à force de réflexion et d’étude. Leur rapport particulier à la prophétie de l’Ordre, par exemple ; la dichotomie qui séparait ce qu’ils étaient de ce qu’ils voulaient être ; leur amour des choses avilissantes. Ensuite, ceux qu’il pensait pouvoir un jour résoudre. Qu’il était en train de comprendre, et dont la résolution était simplement une question de temps et de travail : leur incapacité à cesser d’être des enfants ; la difficulté qu’ils avaient à avoir d’eux-mêmes une image claire. En dernière place figuraient les réels secrets. Les choses incompréhensibles, que le paragoï doutait de pouvoir jamais éclaircir. C’était là les choses qui les séparaient totalement, marquait leur différence non pas simplement comme celle de deux cultures qui devaient simplement apprendre à se connaître, mais bien comme deux espèces exotiques dont les univers étaient incompatibles. Comme des poissons et des oiseaux, qui n’avaient qu’une vision très abstraite de l’existence de l’autre. Parmi ces choses incompréhensibles figurait le rapport que ces gens avaient à la mort, à la vie et à la divinité. Des concepts certes vagues, qui englobaient en leurs seins nombre de choses plus précises, et qu’il était tout de même possible d’étudier. De comprendre. De définir.

Ces gens le faisaient, aussi. Là n’était pas la question. Mais malgré la multitude presque infinie des univers, malgré les différences de surface qui existaient entre les divers profils des portaliens, tous s’accordaient sur les mêmes points. Tous voyaient la chose de la même manière, comme si un gigantesque mouvement d’uniformisation panurgique avait sous-tendu leurs univers. Il parlait à un autochtone, et entendait le lendemain ses mots dans la bouche d’un autre, comme les siens avait déjà été produits par celle du précédent. Seule la présentation différait quelque peu, et malgré cela ils se déchiraient sur ces points de détails subalternes, s’organisant en factions et en groupes de pouvoir.

Il aurait pu simplement attribuer cela aux volontés ambitieuses de certains personnages capables de les utiliser. Cela aurait été facile, et sans doute assez proche de la vérité pour lui permettre de déchiffrer les arcanes de la cité. Mais ce n’était pas suffisant. Il ne se contentait de demi-mesures, et il ne compromettait pas avec la vérité. Il s’agenouilla devant la femme qui lui faisait face. Passa sur son visage ses doigts, imprimant dans son esprit le tracé de son ossature. Elle n’était pas spécialement molle. Sa mâchoire, il le sentait, avait été brisée en deux nombreux endroits. Comme la sienne. L’arrête de son nez n’était pas droite. Comme la sienne. Nombre d’autres détails semblaient les unir de la sorte. Il retira sa main, et reprit la conversation :

« Tu as parlé. Cela est bien. Sache-le, cela est bien : nos objectifs, en cet instant précis, s’accordent. Tu auras, comme je te l’ai promis, une mort rapide et sans douleur. Mais avant cela, je veux te poser une autre question, et je ne veux pas que tu sentes forcé d’y répondre. »

Il marqua une pause. Il ne lui était pas nécessaire d’avoir l’usage de ses yeux pour savoir que ceux de la femme s’écarquillait. Il lui laissa le temps de bien tout comprendre, et d’achever une autre inspiration rauque et douloureuse.

« A quoi penses-tu, maintenant que tu vas mourir ? »

L’autre ne lui répondit pas. Il sentit sa tête se baisser. Sa respiration se faire plus saccadée. Il attendit quelques secondes de plus, et comprit qu’elle se décomposait. Qu’il n’en tirerait rien. Il n’était pas étonné, et s’il l’avait questionné par acquis de conscience, il savait que c’était le seul résultat qu’il soit raisonnablement en droit d’attendre. Retenant un soupir de frustration, il repoussa au fond de son esprit sa curiosité, et plaça une main sur le front de la jeune créature, et l’autre sur sa nuque. Elle mourut rapidement, dans un craquement sec de bois mort.

Il se releva. Regarda son œuvre. Il avait obtenu un nom : la moisson était maigre, mais cela non plus ne l’étonnait pas. Plus il avançait dans son œuvre de vengeance, plus les endroits et les gens capables de l’intéresser se faisaient rares, et plus ils battaient loin en retraite. Il avait d’autres avenues pour les retrouver, certes, mais il tenait à continuer d’exploiter celle-ci. Les affidés sans importance qui constituaient la base de l’organisation qui avait attenté à l’honneur de son monde et de Kemat étaient aussi coupables que les décideurs qui profitaient du fruit pourri de leur labeur. Eux aussi devaient payer.

Il grogna doucement, et émergea du bâtiment qui leur avait servi de repaire, essuyant au passage la lame de son arme sous un cadavre à peu près propre. S’extraire de l’univers crasseux du bâtiment désaffecté pour passer à l’univers crasseux des quartiers nord de Portalia ne constituaient pas une amélioration notoire de son atmosphère. Les odeurs qui la composaient restaient affreusement similaires : au mélange d’excrément, de misère et de populace, on ôtait simplement les nobles notes cuivrées du sang. Au moins l’air circulait-il plus librement. Le paragoï s’apprêtait à partir, satisfait de son œuvre, quand il ressentit la présence d’un nouveau-venu s’immiscer dans le champ de son troisième œil. Il balaya rapidement l’hypothèse de l’ennemi : la puissance divine qui imprégnait son corps était trop disparate pour qu’il soit une réelle menace.

Curieux, il le laissa approcher, se demandant ce que le portalien du moment allait bien pouvoir lui présenter.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Jeu 2 Nov - 4:48, édité 3 fois
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Approche
Ignis & Hypanotoi



Hypanotoi Konostinos.
Un nom que les Dark Souls connaissent bien - malheureusement pour eux. Un individu terriblement dangereux ayant presque publiquement déclaré la guerre au groupe criminel. Un individu d'autant plus dangereux qu'il est puissant, et impitoyable. Il n'a pas froid aux yeux, et tout, dans ses actions, contrarie votre groupe.
Un individu dangereux, et c'est bien pour ça qu'on ne peut pas s'en débarrasser aussi facilement, d'après les bruits de couloir. Lui fait parfois un massacre, vous, vous deviez rester discrets et inconnus - ce qui était impossible face à une cible aussi puissante.
Patience et calme. C'est ce qui était préconisé pour l'instant.
Patience et calme. C'est donc ce que tu allais faire.
Tu allais patiemment lui parler dans le plus grand des calmes.

Pourquoi fais-tu ça ? Pour un tas de raison, les principales étant de récolter des informations qui pourraient être utiles, de jauger l'homme toi-même, et d'assurer ton rôle et ton utilité au sein de ton groupe.
C'est ambitieux, tu le sais, mais toi-même, ne l'es tu pas ? De toute façon, il n'est aucunement question de le confronter. Simplement de l'approcher comme un citoyen normal. Et s'il veut t'envoyer bouler, soit.

C'est donc pour cette raison que tu te trouves dans les quartiers Nord. Si ceux-ci t'évoquent immédiatement ta rencontre avec Elizabeth, aujourd'hui ils te semblent bien plus sombres lorsque tu entends les cris venant de ce bâtiment.
Le paragoï venait d'attaquer.
Tu tends l'oreille, te tenant à une bonne distance pour ne pas évoquer de soupçons. Tu n'as pas à attendre longtemps de toute façon, que l'homme en armure sort. Tu comprends immédiatement les avertissements qui circulent sur lui. Tout dans son attitude montre une assurance et une force bien supérieures aux tiennes. Il y a effectivement de quoi être terrifié, après ce qu'il vient de faire.
Mais tu ne vas pas fuir. Tu es venu ici avec un objectif en tête, ce n'est pas pour te défiler maintenant.
D'autant plus que tu sens dans la démarche de l'aventurier qu'il a senti ta présence.
Tu ne peux plus faire marche arrière, Ignis.
C'est donc avec une lueur de curiosité que tu approches l'homme.

-J'avais entendu que ces quartiers étaient dangereux et que des criminels couraient les rues, mais je ne savais pas à quel point. À moins que vous ne soyez un justicier protégeant les quartiers ?

Autant ne pas tourner autour du pot. Un simple "bonsoir" aurait été plus que déplacé, dans cette situation.
Tu lèves les mains en signe s'apaisement et d'ignorance.

-Pardonnez ma trop grande curiosité, je viens seulement d’arriver.

Car tu n'es que ça, Ignis.
Un simple citoyen nouvellement arrivé, un peu trop curieux.



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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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C’était quelque chose de relativement nouveau que cela : le portalien se montrait curieux. Normalement, ces élans morbides et voyeuristes étaient plus camouflés, et surtout se faisaient à distance, l’instinct de préservation de l’animal lui intimant de ne pas s’approcher du paragoï. Un homme en armure, armé et couvert de sang n’était pas un élément que l’autochtone considérait utile de prendre en lui. D’intégrer dans son existence. La violence, pour lui, était un élément étranger, malgré sa présence quotidienne dans sa vie. Il ne la domptait pas, et surtout ne voulait pas la dompter, pas réellement. L’homme, ou le garçon, devant lui, se dressait timidement, et son physique semblait pareil à celui de ses congénères. Il semblait, au moins à première vue, humain : sa silhouette était relativement fine et compacte, et il était de petite taille. Sa chevelure était relativement longue, et il la nouait comme l’aurait fait une femme. Son être tout entier semblait relativement androgyne, et si sa voix était indéniablement masculine, Hypanatoi n’était pas certain de ce qu’il avait en face de lui. Au-delà de ces considérations triviales sur son physique, la chose qui estimait justifier de l’interrompre le faisait d’une bien curieuse manière. En un souffle, elle le questionnait, et avec le suivant, elle s’excusait de le faire. Il ne se formalisa pas : il avait appris des façons portaliennes, et savait que ce n’était là qu’un artifice pour fluidifier la conversation.

Il parlait, mais ses mots n’étaient pas importants. Il fallait, pour le comprendre, les ignorer et tenter de percevoir ce qu’il voulait vraiment. C’était toujours un exercice fatigant, et Hypanatoi ne se sentait pas maintenant la volonté de s’y plier. Son esprit était encore échauffé par le combat, et ses narines pleines de l’odeur de la mort. Il n’était pas d’humeur loquace. Malgré cela, il allait le faire. Il avait en face de lui un élément discordant, et il lui fallait le comprendre : un ressortissant normal des quartiers nord ne se serait pas approché de lui de la sorte. Il avait déjà remarqué la puissance qui imprégnait son être : il n’était rien devant lui. Il doutait donc qu’il ait été envoyé par les multiples forces ennemies qui en voulaient à sa vie pour l’arrêter. Il ne pensait pas non plus avoir affaire à un espion ou un agent du même acabit. Ce genre d’approche frontale était bien trop grossier. Même s’il était possible qu’il se trompe à son sujet, la raison la plus logique était aussi la plus évidente ; il avait en face de lui un curieux ; quelqu’un qui sans doute ne réalisait pas entièrement ce qu’il venait de faire. Quelques secondes venaient de passer, le temps que le paragoï considère la situation et la réponse à lui apporter.

« Je te le dis pour t’épargner ma fureur : ne me compare plus à la vermine qui gangrène les rues de cette cité. Ce n’est pas ta curiosité qui pourrait la provoquer, mais ta maladresse. »

S’accordant un bref instant supplémentaire pour considérer la suite des évènements, il estima avoir fait preuve d’une mansuétude suffisamment appuyée. Il avait encore à faire aujourd’hui, et rester ici était une perte de temps peu justifiable. Il fit signe au nouveau-venu de le suivre, et se mit en marche, continuant sur un ton détaché :

« Ton ignorance m’étonne, continua-t-il. Je pensais les gens du quartier plus au fait de ce qui arrivait chez eux, mais soit. Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos. Hypanatoi sera suffisant. Les gens qui viennent de mourir étaient impliqués dans une affaire tragique : leur organisation a enlevé une femme de mon monde, avant de la soumettre à des sévices dont l’ampleur m’échappe encore, puis de la traquer comme une bête quand elle s’est échappée. Par conséquent, ils vont tous mourir. »

Il savait qu’expliquer aussi brutalement les raisons de ses actes et la portée qu’ils devaient avoir provoquait souvent des réactions adverses. Le local, quand il était confronté à ce genre de chose, ne parvenait pas réellement à les comprendre. Les affaires d’honneur et de vengeance étaient pour le portalien lambda du domaine des histoires. Amusantes quand elles n’étaient que des mots couchés sur le papier, impossible à comprendre quand elle se manifestaient devant lui. Mais il ne savait pas comment expliquer autrement les choses, et n’en avait aucunement l’envie.

L’affaire était aussi claire que grave. Elle exigeait ce genre d’acte et de parole directes.

« Nombre de gens, comme toi, continuat-il, sont curieux. Rares sont ceux qui approchent. Dis-le moi : qu’est-ce qui te motive ? »

Il entendait toujours parvenir à déchiffrer le fonctionnement de ces animaux curieux. Ce serait un travail long et pénible, mais il devait s’y atteler. Les courants bouillonnants du combat se retiraient progressivement de son esprit, et il se sentait revenir au calme. Il avait là une occasion rare. Ce qu’il considérait comme trivial était souvent pour les gens d’ici très étrange, et l’inverse était également vrai. Il n’avait tout simplement que très peu l’occasion de converser avec les autochtones, ce qui ralentissait encore sa compréhension de leurs manières étranges. Il ne savait pas exactement ce qu’il avait en face de lui, ou les raisons qui animaient le petit curieux. C’était donc une occasion précieuse de les étudier un peu plus. De tenter de percer leurs mystères.
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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QUestions
Ignis & Hypanotoi



Tu t’étais bien douté que cette mission allait être particulièrement délicate. Après tout, le paragoï n’était pas connu de votre groupe pour rien. S’il s’était construit cette réputation, c’est bien pour une raison. Et l’assurance et la puissance qu’il dégageait n’avaient rien de rassurant non plus.
Mais tu avais été assez courageux – ou stupide – pour l’approcher. Oh, ce n’était certainement pas avec cette initiative que vous alliez pouvoir percer ses faiblesses… Mais au moins, cette approche allait montrer à tes confrères que cette mission n’était pas impossible. Que tu étais un élément prêt à travailler pour eux, là où d’autres avaient refusé d’être à ta place.

Même si tu commences à comprendre pourquoi. En plus de l’assurance qu’il dégage et de la séance de torture qu’il vient d’achever, Hypanotoï n’a pas non plus l’air commode - même si tu l’avais deviné rien qu’en le regardant.
Il s’écoule ainsi quelques secondes, pendant lesquelles tu te retiens de déglutir, ta paranoïa reprenant le dessus – et s’il m’avait percé à jour en deux phrases ? et s’il n’est pas comme on le dit et qu’il décide de m’attaquer sans crier gare ? est-ce que je dois déjà prendre mon arme juste au cas où ?

-Je te le dis pour t’épargner ma fureur : ne me compare plus à la vermine qui gangrène les rues de cette cité. Ce n’est pas ta curiosité qui pourrait la provoquer, mais ta maladresse.

L’homme face à toi rompt enfin – même si ça ne fait que quelques secondes – le silence, mais ça ne te rassure pas pour autant. Aucune colère dans ses mots, simplement une simple constatation, une simple vérité.
C’était ces individus les plus dangereux : terriblement maitres de leurs émotions et de leurs actions.
Toi, en revanche, tu l’es moins.
Tu lèves les mains devant toi en signe d’apaisement.

-Pardonnez-moi, loin de moi l’idée de vous associer… aux autres. Ou de vous associer tout court. Je m’en souviendrais.

Car à son ton, tu ne doutes pas qu’il parle sérieusement.

Mauvais début. Il est vrai que tu n’as jamais été le plus extraverti et délicat avec les mots, mais tout de même, celui devant toi n’est pas non plus le moins susceptible. Tu as presque l’impression que la conversation va tourner court en finissant comme ça, avant que le paragoï ne te fasse signe de le suivre. Trop heureux qu’il ne te plante pas juste là, tu le suis, bien que lentement et sans précipitation.
Et à ton grand étonnement, ton interlocuteur répond à ta question, sans que tu insistes plus longtemps. C’est concis et son explication va droit au but, mais tu n’en as pas besoin de plus – enfin, le citoyen lambda que tu es censé être n’a pas besoin de plus.
Et même si ça te tue de l’avouer, tu le comprends. Oui, il est un ennemi des Dark Souls, oui, il les méprise ouvertement. Mais la chasse qu’il a ouverte aujourd’hui te parait complètement valable. Tu sais que tu aurais fait la même chose, à sa place.

-Oh. Je comprends.

Tu n’as pas besoin de faire semblant d’être compréhensif : tu l’es vraiment. Mais cela t’inquiète plus qu’autre chose. Il est vrai que tu trempes dans une organisation criminelle… Mais tu ignorais que certains actes pouvaient aller jusque là – Dark Souls ou autres. Portalia t’avait paru comme une cité relativement paisible – comparée à Cendriar, en tout cas, et tu n’as connu que la discorde chez toi. Et si tu as rejoint ce réseau criminel, c’était pour exprimer ton désaccord avec des rois du monde qui vous prennent pour des pions. Qui que ce soit qui ai ainsi fait subir de tels sévices aux citoyens, tu espères ne pas être impliqué dans ces affaires.

-J’ignorais que de tels crimes sévissaient par ici… Enfin, j’ai entendu parler de la réputation de ce quartier, mais pas à ce point. Mais pourquoi font-ils ça ?

Ce sont là de véritables questions, et non de la pure comédie. Ton expérience dans ce monde est encore trop fraîche, et, même si tu n’as pas tardé à rejoindre une organisation de rebelles, tu as tardé à connaître toute l’histoire de Portal.
Peut-être aurais tu du faire l’inverse. Mais ce qui est fait est fait.

Il n’empêche que ta présence ici reste étrange pour un œil extérieur. Et si la curiosité est une bonne excuse pour toi, elle ne semble pas l’être pour le paragoï qui t’interroge.
Evidemment que ce n’est pas la vraie raison. Mais tu n’allais certainement pas lui avouer. Alors, à la place d’un véritable mensonge tu fais ce qu’il y  de mieux : tu lui donnes une semi-vérité.

-Vous venez de le dire vous-même : la curiosité. Je viens d’arriver dans ce nouveau monde, sans rien savoir de ce qui m’attend. Un monde qui, à première vue, a l’air bien plus pacifique que le mien, et je m’étais laissé à penser qu’une nouvelle ère de paix m’était offerte... Alors quand j’ai vu un épanchement de violence aussi inattendu, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller voir à quel point je me trompais.

Et tu n’as pas non plus pu t’empêcher de voir en personne l’auteur de ces violences.
Mais ça ne t’arrange pas, de répondre à ses questions. C’est plutôt l’inverse, que tu cherches. En savoir bien plus sur lui qu’il n’en sait sur toi. Alors tu renchéris à nouveau, ne lui laissant pas le temps de reprendre ses interrogations.

-Vous allez donc vous mettre à la poursuite de cette organisation ? Et que font les autorités, pendant ce temps ?

Cela ne t’étonnait pas que les « autorités » - bon sang ce que tu détestais ce mot – soient incompétentes, mais tout de même.
Si leur intervention aurait pu empêcher un monstre comme le paragoï de sévir, ça aurait arrangé tes affaires.



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Les réactions de son curieux interlocuteur étaient maintenant prévisibles : une fois qu’on enlevait du mélange qui le constituait la peur instinctive qui saisissait normalement les gens à son approche, le reste était très standard. Il l’avait écouté, et avait posé les questions d’usage. Ce n’était pas, en vérité, la première fois qu’il avait une conversation de ce genre. Son comportement, pour ces gens, était une explosion de mouvement et de violence dans un monde empêtré dans une éternelle mélasse. Quand bien même il n’aurait pas dirigé son énergie de manière aussi hostile, il ne doutait nullement qu’il aurait attiré l’attention ; il laissait dans son sillage les cadavres piétinés de ses adversaires ; on voyait son action, et on se questionnait, une fois les réactions épidermiques et craintives dissipées. Il hocha tout de même de la tête, quand ce dernier eut la décence de s’excuser. Il avait commis une erreur, en l’associant aux gueux qui grouillaient dans ces rues. Il corrigeait ce cap, et cela était bon. Peut-être avait-il en face de lui un élément dont les capacités de compréhension dépassaient le niveau affligeant auquel il était d’ordinaire soumis. Il était certes très tôt pour se montrer aussi optimiste, mais le paragoï connaissait sa propre nature : il cherchait toujours chez les autres quelque chose à même de redorer leur image.

Souvent, il était déçu.

Il lui parla d’autres choses. Il le questionna sur les motivations de ses ennemis. C’était naïf, certes, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il était souvent très difficile pour les gens du commun de réellement appréhender ce qui pouvait motiver les échantillons les plus répugnants de la société. Puis, il lui précisa son statut. Il était, comme lui, réincarné, ici. Contrairement à lui, il adoptait le même point de vue erroné que la plupart des gens emprisonnés sur ces terres inutiles : ce monde lui semblait paisible. Il le voyait, prisonnier du présent, sans considérer les signes qui démontraient le changement à venir, sans accorder d’importance suffisante aux indices qui pourtant étaient plus que généreusement disséminés. Cela aussi, il ne pouvait le lui reproche : sa faiblesse d’esprit n’était pas de son ressort. Enfin, il lui parla des autorités. Ses questions étaient nombreuses, et sa curiosité semblait dépasser allégrement son bon sens. Ce n’était pas important. Hypanatoi, pour le moment, avait le temps de lui répondre, et peut-être cela produirait-il un effet positif, aussi modeste soit-il.

« Ils font cela parce qu’ils le peuvent, répondit-il en tentant de contenir la colère que l’évocation de ses ennemis générait en lui. Leurs considérations s’arrêtent à leur seul profit. Quant aux autorités, elles les tolèrent, sinon coopèrent. Je ne saurais dire à quel point la corruption qui gangrène leurs rangs est étendue, et en vérité cela ne me concerne pas. Portalia a manqué à ses obligations, et je me vois obligé de laver l’honneur de mon monde. »

C’était cela, que nombre de gens d’ici ne comprenaient pas. Il ne faisait, en disant ce qu’il disait, de grand effet de manche. Ce n’était pas une hyperbole. Ce n’était pas une déclaration en l’air, ou un effet de manche. Il n’avait pas le choix, et son chemin ne pouvait s’orienter que dans une direction : l’anéantissement complet des personnes impliqués dans cette honteuse débâcle.

« Quant à ce monde, tu serais erroné de le penser paisible. Les combats sont certes pour l’heure circonscrits à l’extérieur de l’enceinte des murailles. Penser que cela est une règle inviolable et éternelle serait aussi dangereux que fou. Chaos, à tout instant, pourrait décider de matérialiser ses sbires dans les rues de cette cité. Ce monde n’est pas paisible : il berce les gens, les engraisse, et détourne leur regard de la lame suspendue au-dessus de leurs nuques. »

Il marqua une courte pause, comme il le faisait à chaque fois qu’il venait d’offrir à la réflexion d’autrui un élément important. Deux secondes plus tard, il conclut, sur un ton détaché :

« Qui es-tu ? »

La question était ouverte. La manière de répondre le renseignerait plus que la réponse elle-même, comme toujours lorsqu’il questionnait les autochtones. Il avait en face de lui un élément légèrement discordant, et manquait d’informations pour le comprendre. Il n’agissait, et cela était évident, comme un portalien standard. Restait maintenant à déterminer si cette variation était symptomatique ou non d’une réelle différence. Pour lui, ces gens étaient des énigmes, et les très rares personnages à se détacher de la masse formaient des points d’accès permettant d’accélérer leur décryptage. Somme toute, la petite chose en face de lui pouvait peut-être l’aider à mieux comprendre les barbaroï de ce monde.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 1 Mai - 11:38, édité 3 fois
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Identité
Ignis & Hypanotoi



Tu ne savais pas exactement où allait te mener cet interrogatoire. Oh, le but était simple : récolter le maximum d’informations possibles sur le paragoï, si possible des informations qui permettraient de dévoiler des faiblesses, des informations personnelles qui le rendraient vulnérables.
Le problème, c’est que tu y étais allé en sachant comment l’aborder. Pas en sachant comment t’en sortir si tu devais y couper court.
Mais tout se passerait bien, donc pas besoin de penser à ça !
Pour l’instant, il s’agissait de savoir son but, ce qu’il recherchait, qui était impliqué – pour savoir potentiellement avec qui coopérer. Même si, d’après les réponses d’Hypanatoï, cela ne te donne absolument pas envie.

-Ils font cela parce qu’ils le peuvent. Leurs considérations s’arrêtent à leur seul profit. Quant aux autorités, elles les tolèrent, sinon coopèrent. Je ne saurais dire à quel point la corruption qui gangrènent leurs rangs est étendue, et en vérité cela ne me concerne pas. Portalia a manqué à ses obligations, et je me vois obligé de laver l’honneur de mon monde.
-Ho. J’ai du mal à voir où trouver le profit là-dedans.

Réponse un brun naïve. Mais toi, tu as toujours été un idéaliste, brandissant de grandes idées et des drapeaux que tu n’as jamais su planter. SI tu te battais, c’était au nom d’une liberté pour tous, au nom de grandes valeurs, au nom d’une justice qui n’existait plus. Tu avais toujours voulu rétablir tout ça – mais tu n’as jamais pu faire aboutir ton plan. Te battre, tu sais comment le faire. Régner, tu n’en as aucune idée.

Les raisons du paragoï te paraissent même légitimes, et tu te demandes un instant si vous n’avez pas des points communs. Lui semble vouloir, si tu as bien compris, combattre la corruption de ce monde. Vous, Dark Souls, considérez ce monde entier corrompu par des Dieux s’étant imposés à vous sans vous demander votre avis, vous donnant une épée dont vous n’avez jamais voulu.
Ironique. Comme les deux camps voulaient chacun combattre la corruption, l’incarnant dans les yeux de l’autre.

-Quant à ce monde, tu serais erroné de le penser paisible. Les combats sont certes pour l’heure circonscrits à l’extérieur de l’enceinte des murailles. Penser que cela est une règle inviolable et éternelle serait aussi dangereux que fou. Chaos, à tout instant, pourrait décider de matérialiser ses sbires dans les rues de cette cité. Ce monde n’est pas paisible : il berce les gens, les engraisse, et détourne leur regard de la lame suspendue au-dessus de leurs nuques.

Tu ne réponds pas tout de suite, cette fois-ci, jouant la carte de l’impressionné. Parfois, peu de mots valent mieux que trop. Tu te doutais bien de ce qu’il voulait dire par Chaos, mais au fond, tu savais aussi qu’il vous englobait dedans. Après tout, les Dark Souls ne sont-ils pas partie de ce chaos qui se rebelle contre ce monde dont ils n’ont jamais voulu ?
Sa prochaine question en revanche te prend vraiment de court. Ce genre de questions vastes et indiscrètes auxquelles tu répondais rarement par la vérité. Mentir, tu l’as toujours fait, tu y es habitué. Tu ignores cependant à quel point l’homme face à toi est perspicace et pourras voir à travers tes mensonges.
Alors à nouveau, tu ne lui diras qu’une semi-vérité.

-Je ne sais pas encore.

Tu hausses les épaules, comme si tout ça t’importait vraiment peu.

-On a tous été quelqu’un avant d’avoir été amené ici. Mais cette identité a été complètement effacée quand on a été emmené dans ce nouveau pays. Adieu la famille, la richesse, les accomplissements, ou même les crimes. Anciens rois et paysans se retrouvent sur le même point de départ.

Ça pourrait presque sonner comme une bonne chose. On enlève tous le avantages et désavantages des gens pour les faire recommencer en même temps.
Ça le serait, si on leur avait demandé leur avis avant.

-Je me rends surtout compte que ce que j’ai été n’a pas vraiment d’importance ici. Alors qui sait ce que je deviendrai, quand je prendrai mes marques ici.

Question habilement esquivée. Si quiconque savait que tu étais le plus grand criminel de ton monde, ça ne sera certainement pas à ton avantage.
Heureusement que personne ne le sait.

-Enfin, visiblement, vous n’êtes pas de cette trempe-là. Puisque vous n’avez rien en commun avec les petits héros qui jouent à la justice dans les rues, puis je vous demander, à vous aussi, qui est ce que vous êtes, ou plutôt, qui est ce que vous continuez d’être ?

Essayes tu d’obtenir des failles sur son passé ?
Tout à fait.



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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Il n’était pas ébloui par le brio de la personne qui lui faisait face. Ce n’était malgré cela pas qu’elle apparaissait comme d’une trempe plus misérable que le standard aligné quotidiennement sous ses yeux. Au contraire, elle se révélait assez commune. Plus hardie, au moins. Capable de prendre l’initiative de venir lui parler. La petite chose s’exclama après un cri d’étonnement mal articulé ne pas comprendre où pouvait se trouver le bénéfice dans le commerce des corps et des esclaves. C’était plus qu’étonnant, mais il imaginait que ce n’était pas là une réponse particulièrement réfléchie. Il fallait faire des efforts pour s’en rappeler : souvent, les habitants de cette cité ne considéraient pas comme essentiel de penser avant de parler. Puis, il répondit à sa question. Hypanatoi lui avait demandé qui il était. La question était simple, bien qu’ouverte, et la réponse attendue l’était tout autant. Un nom. Une occupation. Quelque chose de tangible. Il eut à la place une réponse aussi vague que mal assurée. En face de lui, son interlocuteur lui disait ne pas savoir qui il était.

Puis, il lui parla de la coupure avec son monde. Il n’était donc pas d’ici, et, apparemment, savait que ce n’était pas non plus le cas du guerrier. Certes, Hypanatoi n’avait jamais caché son dédain pour les coutumes locales et donc son statut de réincarné sur ces terres, et certes, il n’était pas étonnant au vu de la qualité publique que ses actions jetaient sur son profil que le jeune homme soit renseigné sur ce qu’il était. Ce qui était plus intrigant était de le voir se pressait d’établir un parallèle, même sous-entendu, entre sa situation et celle du paragoï. Il ne répondit pas, et le laissa continuer. Il était étonnant qu’il puisse ainsi penser que l’identité qui avait été la sienne puisse ainsi être coupée de celle qu’il endossait maintenant. Ce n’était pas le cas d’Hypanatoi. Il était une ligne constante, un tout monolithique, et si la pierre de son être était assaillie par les agressions nouvelles de ce monde, il refusait de céder. Son partenaire de conversation, lui, voulait se révéler sur ce monde. Il parlait de nouveau départ. Et malgré cela, il comprenait instinctivement, ou parce qu’il avait les informations pour le faire, que ce n’était pas le cas de toute le monde ici. Qu’Hypanatoi, encore une fois, continuait à être ce qu’il avait été auparavant.

Peut-être n’était-ce là que de la maladresse. Il était difficile d’exhumer des paroles des portaliens quelque chose de tangible, quand ces dernières étaient invariablement maladroites.

Peut-être la présence de ce curieux n’était-elle pas due qu’à la simple volonté de satisfaire sa curiosité.

« Je suis un paragoï, pas un héros. La différence serait difficile à t’expliquer, car tu ne pourrais sans en avoir été imprégné comprendre les usages de mon monde. J’ai essayé de nombreuses fois de les expliquer. »

Les réactions avaient généralement été mitigées, quand il n’avait pas été confronté à une terreur répugnante ou un refus inacceptable.

« Et je ne partage pas ton avis. Je suis né noble, et je suis devenu paragoï. J’ai lutté pour me montrer digne de cette responsabilité. Ce monde a beau m’avoir ôté la divinité qui me revenait de droit, ce fait n’est pas changé, et je porte cela en moi. Cela ne s’efface pas parce que j’ai été transporté ailleurs. »

Il s’arrêta. Se retourna vers son interlocuteur. C’était un gueux, cela se voyait. Il ne pouvait comprendre ce qu’être né avec dans les veines un sang supérieur réclamait d’un individu, et il n’était donc pas étonnant que pour lui, son identité soit aisément fongible. Il la troquait, aussi aisément qu’il troquait la monnaie de son monde contre les pièces de cette cité. Cela ne le dérangeait pas, et ne l’interrogeait pas : il se comportait comme n’importe quel portalien standard, sans encore une fois réfléchir réellement à ce qu’impliquaient ses actions.

Il avait renié dans un même souffle ses parents, sa culture et ses précepteurs.

Ce qui perturbait le paragoï, c’était que malgré cette grande déclaration, et l’ambition louable qu’il dévoilait, il ne se soit pas identifié. Ce n’était pas le comportement de quelqu’un qui entendait avancer jusqu’aux plus hauts postes d’un endroit, même aussi vulgaire que Portalia.

« Tu n’as pas répondu à ma question. Qui es-tu ? »

Un nom, simplement, aurait suffi. Ce n’était plus le cas. Il avait refusé de parler, et il en fallait maintenant un peu plus pour répondre aux interrogations du paragoï. Il ne savait, tout simplement, pas ce qu’il avait en face de lui. Cela allait changer, d’une façon ou d’une autre.
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Défense
Ignis & Hypanotoi



Tu as l’impression de marcher sur des œufs.
Tu n’ignores pas que l’homme en face de toi est d’une puissance qui pourrait t’étouffer en un instant. On t’a prévenu, et tu l’as toi-même constaté.
En revanche, tu ignorais qu’il était si susceptible et que chaque mot comptait sur lui.
Ta première maladresse en entraîne une autre, et l’homme te reprend sur tes termes. Non, effectivement : tu ne comprends pas où il veut en venir. Tu sais pourtant que tu n’es pas stupide, mais ce dernier te parle comme s’il avait déjà assumé que tu l’étais avant même que tu ne viennes ouvrir la ouche. C’était agaçant. Tu aurais sûrement répondu par une répartie cinglante si ta mission n'était justement pas de faire le dos rond pour qu’il te laisse l'approcher.
C’était salissant. D’accepter de se faire rabaisser.

-Oh. C’est bien dommage, peut-être aurais-je pu être l’exception à la règle.

Tu en es même persuadé. Bien sûr, que tu l’es. Comment ne pourrais-tu pas comprendre ce qu’on t’aurait expliqué ?
Au lieu de ces quelques mots trop humbles pour ta personne, tu aurais plutôt voulu venir protester, lui affirmer que tu n’étais pas aussi sot qu’il n’était arrogant.
Si tu ne craignais pas de subir le même sort que la femme de tantôt.

-Et je ne partage pas ton avis. Je suis né noble, et je suis devenu paragoï. J’ai lutté pour me montrer digne de cette responsabilité. Ce monde a beau m’avoir ôté la divinité qui me revenait de droit, ce fait n’est pas changé, et je porte cela en moi. Cela ne s’efface pas parce que j’ai été transporté ailleurs.

Tu avais donc vu juste. Le paragoï n’avait que faire des lois de ce monde qui entravaient les invoqués, et ne se considérait pas comme différent de ce qu’il avait pu être avant. Comment avait-il pu accepter ça avec autant de calme et d’assurance, c’est quelque chose que tu n’arrivais pas à comprendre. Peut-être parce que sa puissance lui permettait d'asseoir une certaine domination. Peut-être parce qu’il avait justement une trace de son monde téléportée à Portalia. Peut-être parce que cela lui avait donné un but.
Tu l’enviais un peu. Dans le fond, même si tu sais que tout ce que tu étais avant n’a plus aucune importance ici, ce n’est pas pour autant que tu l'acceptes. Ce n’est pas pour autant que tu te complais dans cette situation – contrairement à ce que tu lui fais croire.
Au fond, tu donnerais n’importe quoi pour revenir dans le chaos de ton ancien monde.

Tu sursautes légèrement lorsque ton interlocuteur se retourne brusquement vers toi. A force de réfléchir au moindre de tes mots, tu perds presque pied à la réalité.
Ah, et bien sûr. Sa question. Il est du genre tenace : il te la répétera tant que ta réponse ne le satisfera pas. Toi qui pensais pouvoir utiliser de beaux discours pour amener la conversation en ton sens, peut-être même qu’à ça aussi, tu es vaincu. Le paragoï est bien trop terre à terre pour qu’un tour de mots marche sur lui.
Peut-être as tu vraiment été trop confiant en voulant essayer de lui parler.

-Ignis. Simple… aventurier ? Enfin, pour l’instant. Tant que je découvre encore ce monde.

A nouveau, ce n’est pas un mensonge, ce qui te permet de lui répondre sans nervosité.
Ce n’est simplement pas toute la vérité.

-Et visiblement, j’y ai découvert une face bien sombre…

Tu laisses échapper un frisson, comme si tout cela t’effrayait véritablement.
En vérité, cela ne t’étonne pas vraiment.

-J’espère en tout cas que les personnes derrière de telles machinations seront bien vite arrêtées. Je me sens bien moins en sécurité, d’un coup.

Tu espères les trouver, les identifier, oui.
Les ennemis du paragoï.



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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Un aventurier, donc. Un homme, qui, comme lui, mettait son bras au service de la cité. Quelqu’un qui entendait se dresser contre les ennemis de cette dernière. Cela concordait, au moins. Il était imprégné de la puissance divine offerte par le dieu bicéphale de ce monde maudit, et pour les gens comme lui, cela rendait certains choix plus évidents que d’autres. Plus étonnant peut-être, il parlait de ce statut comme quelque chose de temporaire. Une étape, simplement, le temps qu’il apprenne les usages de cet endroit. C’était une démarche qui n’était pas, là non plus, totalement dénuée de logique. Pour comprendre cet endroit, et la prophétie qui régissait autant son futur que son présent, il fallait se confronter aux produits de Chaos. Aux monstres invoqués pour répondre aux combattants invoqués. Et cela ne pouvait se faire que de façon directe, qu’en se mesurant à eux. Qu’en testant les effets de la magie perverse qui remplaçait les bénédictions de son monde. Qu’en saignant, et en luttant, et en regardant la mort approcher. Toute personne qui par indolence, faiblesse mentale ou paresse se refusait à cet exercice perdait toute possibilité de le comprendre. De saisir ce qui se passait réellement.

Ce monde était en guerre, et comme un incendie dévorant un sol sec en été, le conflit se propageait rapidement, et ne s’arrêterait que si on le forçait à le faire, ou s’il ne restait plus rien à incinérer.

Il se tira de ses ruminations. Son esprit avait souvent tendance à l’emmener dans la même direction, à lui rappeler les mêmes impératifs. Tout cela n’était pas étonnant, en somme. La naïveté de son interlocuteur, en revanche, l’était : ce dernier semblait tomber des nues devant le déploiement de violence auquel il venait d’assister. Il avait pourtant parlé de sa connaissance des quartiers nord, et des criminels qui l’infestaient. L’endroit, et c’était là une chose connue, était une zone de non-droit absolu. Les autorités officielles de la cité l’avaient abandonné, sinon officiellement, au moins dans les faits, et les charognards attirés par la promesse d’un territoire facile à conquérir y grouillaient. Des Dark Souls qui utilisaient les miséreux de l’endroit comme du bétail au Culte du Chaos qui y voyait un vivier fertile duquel tirer de nouveaux membres, en passant par les diverses familias peu scrupuleuses et les groupes criminels encore moins glorieux, la population était quotidiennement sujette à une violence qui se ressentait de manière tangible.

Il suffisait de voir la manière dont les passants se plaquaient contre les murs à leur approche : la plupart ne les connaissaient pas. Si la réputation d’Hypanatoi se solidifiait chaque jour un peu plus dans ce bouge, peu de gens connaissaient réellement son apparence. Malgré cela, il leur suffisait d’un regard dans leur direction pour fuir. Même sans le sang qui recouvrait son arme et son armure, leur existence suffisait à les marquer comme des dangers trop importants pour être ignorés. Dans les autres quartiers, un aventurier était un symbole de sécurité. Ici, un homme en arme était un présage de mort. Que cela ne soit pas immédiatement apparent, surtout pour une réponse dont le but avoué était d’étudier cet endroit était curieux. Ce ne serait, cependant, pas le premier portalien qu’il croiserait dont les moyens limiteraient l’ambition.

« Je traque ces dernières, répondit-il finalement. Elles ne seront pas arrêtées, indiqua-t-il, avant de décider qu’au vu de ses précédentes observations, il était peut-être utile de préciser son propos. Je vais les tuer. Toutes, de la première à la dernière. »

Il désigna l’endroit qui les entourait d’un geste de la main. Son interlocuteur du moment voulait apprendre. Hypanatoi était disposé à l’aider.

« Cet endroit vit en permanence dans la violence. Les forces criminelles de la cité profitent que la loi ne s’étend pas ici pour exploiter les plus faibles, car seuls les infortunés et les parias vivent ici. J’ai tué plus de deux-cents personnes dans ce quartier, depuis le début de mon labeur. Cela n’a rien changé à la structure de l’endroit. Tout au plus cela a-t-il révélé certaines faiblesses, et provoqué quelques mouvements parmi les bandes ambitieuses de ces gens. Ce n’est pas que je tue, qui fait que je suis remarqué ici. C’est que je sans m’embarrasser de faux semblants, et pour une cause que les parasite sans honneur qui aspirent les forces vitales de ce lieu ne peuvent même commencer à comprendre. »

Il marqua un arrêt bref, ramenant vers lui son bras, et ponctua son bref exposé :

« C’est parce ce que je représente une alternative. La possibilité, tout simplement, de contester l’ordre établi. Rends-toi compte : personne avant moi n’a pensé à le faire. »

Et cela, plus que toute autre chose, l’étonnait. De la même manière qu’il doutait que la vermine puisse interpréter correctement les raisons de ses actes, lui ne pouvait comprendre que ce dernier soit à ce point isolé. Que l’acceptation de la défaite et la résignation soient les réflexes premiers, que détourner le regard et laver ses mains et sa conscience dans le même mouvement indigne soient les palliatifs préférés. Que personne, après avoir été offensé par les innombrables créatures qui polluaient ces rues crasseuses, n’ait simplement décidé de lutter contre elles.
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Pouvoir
Ignis & Hypanotoi



Hypanatoï était connu parmi les Dark Souls. Sa réputation n'était pas à refaire. Tu avais toujours cru qu'il s'agissait des conséquences de sa puissance, qui le faisait ainsi marquer les esprits.
Mais maintenant que l'homme est en face de toi, tu comprends mieux. Hypanatoï n'est pas que puissant. Il est impotoyable et fait ce que la justice elle-même n'est pas capable de faire. Il prend les armes contre ceux qui frappent dans l'ombre. Il applique des méthodes impitoyables que l'éthique bannirait.
Le paragoï était un personnage terrible. Tu comprenais bien mieux pourquoi il avait autant d'ennemis.

Toujours dans ton personnage, tu hoches lentement de la tête, perdant de ton enthousiasme - après tout, même si c'est pour éliminer tes ennemis, le meurtre ne t'a jamais enthousiasmé.

-Oh. Je... vois. Là où les pires crimes sévissent, j'imagine que les pires des solutions s'appliquent.

Toi-même tu ne pensais pas être aussi bon en théâtre.
Car ce qu'il vient de dire est extrêmement mauvais pour toi. Cela signifie que s'il sait que tu es un Dark Souls, tu n'auras aucune chance.
Tu sens ton rythme cardiaque s'accélérer. En même temps, tu reprends une longue inspiration.
Tu ne devais surtout pas faire céder le masque maintenant.

Heureusement pour toi, le paragoï semble loquace et répond à tes questions. Au moins, il n'a pas l'air offensé comme à ta première phrase.
Tu l'écoutes donc parler. Des horreurs de ce quartier, certaines que tu avais déjà remarquées, et ce, malgré ta courte expérience dans ce monde. Elizabeth t'avait mentionné des accidents, aussi. Mais tu étais loin de t'imaginer à quel point cela avait viré en déchainement sanglant.
La seule chose qui ne t'étonnait pas, c'est que les autorités soient incompétentes.

-Deux cents personnes, et tout ça ne cesse pas ? Même pas des indices sur qui tirent les ficelles ? Sans doute ceux derrière tout ça utilisent ce quartier comme distraction. Les gens y sont envoyés en appât ou pour détourner l'attention.

Tu peux faire croire que tu veux l'aider. En vérité, tu veux savoir ce qu'il a découvert, sur vous. La raison d'un tel acharnement, sur le quartier Nord - à moins qu'il ne veuille être le héros du quartier.
Comme c'est noble.
En vérité, tu n'es pas totalement contre les idéaux du paragoï. Tu n'adhérais pas aux Dark Souls les plus violents qui utilisaient la cause de rébellion pour se déchaîner sur n'importe qui et n'importe quoi. Tu fais partie de ces rebelles, mais tu as un but précis.
Pas de pitié pour les ennemis. Les autres sont des innocents invoqués à leur insu, comme toi.

-C’est parce ce que je représente une alternative. La possibilité, tout simplement, de contester l’ordre établi. Rends-toi compte : personne avant moi n’a pensé à le faire.

Le paragoï était le seul à se dresser contre les autres groupuscules. Une alternative pour ne pas se faire pêcher par les autres.
Ça ne t'étonnait pas. Pour une raison très simple.

-Sans doute est-ce parce que vous avez le pouvoir de le faire. Beaucoup ne l'ont pas. Surtout contre plusieurs organisations, criminelles pou non. Quand on a pas le pouvoir, lutter est bien plus difficile que céder. Tout le monde veut vivre - ou à défaut, survivre.

Et tu le sais, car c'est exactement ce qu'il s'est passé, sur Cendriar. Tant de gens qui n'osaient pas, petits cas isolés sans aucun pouvoir. Tout a changé lorsque vous vous êtes rassemblés. Lorsque vous avez commencé à former un groupe.
Le groupe est plus fort que l'individu. Le fait que le paragoï décime des groupes à lui tout seul suffisait à prouver à quel point il était incroyablement dangereux.

-Qui sait, peut-être pourriez-vous vous aussi inspirer ces gens à se rebeller ?

Juste pour que ce soit plus facile pour l’espionner.



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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Il oubliait parfois certaines choses importantes pour les portaliens, quand il se laissait retourner vers son propre naturel. Ces derniers avaient pour les chiffres et les classements une curieuse fascination, malgré leur incapacité à manier les premiers et le peu d’entrain qu’ils mettaient souvent à se hisser en haut des seconds. Quand le paragoï annonça le nombre estimé des ennemis qu’il avait défait, la réaction de son interlocuteur du jour lui rappela cette réalité : il était étonné qu’il agisse ainsi. Il ne comprenait pas. Pas réellement, et c’était ce qu’il lui disait, en lui expliquant qu’il voyait. Il pensait qu’éliminer la vermine était quelque chose de difficile. De dommageable. C’était là une réaction nait de la pensée profondément égocentrique de ce monde : l’individu, dans toute sa resplendissante médiocrité, était tout ce qui comptait pour ces gens. Ils ne voyaient pas qu’une personne dont la présence était dommageable pour l’ensemble devait être corrigée. Parfois, il était possible de le faire sans violence. Ce n’était pas le cas ici. La solution était donc aussi claire que simple : il fallait frapper, encore et encore. Exciser la tumeur, et la mort de ces gens n’était aucunement un sacrifice difficile à accepter, ou un lourd prix à payer : une cité ne s’appauvrissait nullement, quand la faiblesse et le vice étaient extirpés hors d’elle.

Mais il n’était pas ici pour corriger cette erreur d’appréciation : il n’était pas mieux armé pour le faire que le jeune homme n’était armé pour l’accepter. La suite des réflexions du curieux personnage, en revanche, était plus facilement corrigible. Il parlait, justement, de faiblesse, et là encore montrait un comportement de portalien parfaitement standard. Le pouvoir, sur ce monde, était distribué de manière arbitraire. Peu de gens étaient élus par le dieu bicéphale, et recevaient la capacité d’engranger en eux l’essence divine. Les critères de cette sélection étaient obscurs, et s’ils répondaient à une logique, ce n’était certainement pas celle du mérite.  Plus encore, le rythme de l’accroissement de la puissance de l’essence en question était variable : de ce qu’il savait, le paragoï voyait la sienne s’accroître à toute vitesse, alors que des gens de plusieurs décennies ses aînés pataugeaient encore à des rangs inférieurs. Là encore, il était incertain de la raison de cette différence. Il aurait aimé pouvoir dire que c’était dû à son acharnement, et à sa tendance à s’éprouver chaque jour dans les plus dures épreuves. Mais il n’était pas seul, et d’autres exemples venaient là encore infirmer cette théorie. Malgré cela, la puissance était loin d’être le plus important.

« Ton raisonnement est celui d’un faible, fit-il en levant en même temps une main qu’il voulut apaisante. La difficulté n’entre pas en compte dans mes choix : je fais ce que je dois, parce que je le dois, et je n’ai pas toujours fait partie des rangs les plus glorieux des élus de la quête. Quand je suis apparu ici, j’étais plus faible que toi, et il existe encore aujourd’hui des gens sur cette terre qui pourrait me tuer sans que je n’y puisse rien. Ce monde considère la puissance comme le centre des choses, le point central autour duquel tout gravite. C’est compréhensible : les deux dieux ont organisé les choses ainsi, autant dans la dispersion des monstres dans les régions de ces terres qu’autrement. Mais c’est une erreur. »

Il suffisait pour s’en apercevoir de regarder le quartier autour de lui. Il désigna la façade mal ravalée d’une maison. Son troisième œil suffisait à voir le mortier séché qui s’effritait entre les briques, et l’inclinaison des colombages fatigués.

« Cet endroit tombe en ruine parce que les responsables de cette cité l’acceptent. Parce que les habitants l’acceptent. Parce que personne ne veut rien faire. Parce que la chose est vue comme difficile. Mais toute chose importante est difficile, et le pouvoir et la faiblesse sont des conséquences, non des symptômes. La cité pourrit depuis deux mille ans, et elle pourrira pendant plus longtemps encore, si personne n’accepte d’ouvrir les yeux. Quant à la révolte dont tu parles, c’est une colère d’enfant. Je conteste un ordre, je n’entends pas le faire tomber. Seuls les imbéciles pensent que c’est par le feu répurgateur que l’on purifie un système. Les gens d’ici n’ont pas besoin qu’on leur désigne des coupables, ils ont besoin qu’on leur donne un but. Une direction. Un moyen de vivre avec dignité, comme des êtres humains, capables par eux-mêmes de se débarrasser des charognards qui profitent de leur faiblesse, des familias criminelles en passant par les Dark Souls ou la Secte du Chaos. Car eux aussi sont des conséquences. Pas des symptômes, et certainement pas des remèdes, mais bien des conséquences, martela-t-il une dernière fois. »

Il n’élabora pas plus, se rendant compte qu’il s’était laissé emporter. C’était une chose habituelle, quand il discourait sur ce qu’il voyait ici, et sur le sentiment que tout cela lui inspirait. Le dégout qu’il éprouvait pour la cité ne s’étendait pas – plus, en tout cas – à ses habitants. Ces pauvres hères étaient les premières victimes de ce système horrible, et si les destitués du quartier Nord en étaient les plus criants exemples, les autres portaliens étaient tout aussi affectés. Que personne ne comprenne la gravité de la situation dans laquelle tous étaient en ce moment plongés était pour Hypanatoi encore aujourd’hui difficile à réellement comprendre. Il pouvait le constater, il y était obligé. Mais cela ne rendait pas la chose plus facile à intégrer, tant la logique nécessaire pour la justifier était difficile à avaler.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 26 Juil - 12:43, édité 1 fois
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Révolte
Ignis & Hypanotoi



Ça te tue de l'avouer, mais il est vrai que tu connais ta place, face au paragoï. Sinon, tu ne t'écraserais pas autant devant lui. Tu ne forcerais pas ces sourires sur tes lèvres qui ont bien plus l'habitude de faire la gueule.
Tu sais ta place, oui, et il vaut mieux, si tu ne veux pas finir avec une tête détachée.
Mais bon, pas besoin qu'on vienne te la rappeler.

-Ton raisonnement est celui d’un faible.

Ok, là, tu n'arrives pas à jouer la comédie : ça te vexe franchement. Tu n’es PAS faible ! Le paragoï est sans doute plus fort que toi, mais ça ne veut pas dire que tu es faible. Non, c’est complètement différent.
Alors malgré le geste de l’homme face à toi qui se veut apaisant, tu croises les bras, bien moins agréable – bien plus vrai.

-Je ne suis certes pas le plus puissant, mais je ne sis pas faible pour autant.

De la fumée sortirait presque de tes oreilles tellement ça t’a vexé, si tu ne t’efforçais pas de garder une maîtrise parfaite de ta magie.
Le paragoï continue d’expliquer son point de vue sur la place qu’occupe la puissance dans ce monde, et encore une fois, tu n’approuves pas. Il prétend que placer la puissance au centre est une erreur, juste après avoir dit que cette place a été établie par les dieux qui vous ont invoqués ici. Comment donc ne pas considérer la puissance importante, quand tout, dans ce monde – et surement dans les autres mondes, tu en es persuadé – tourne autour de celle-ci ?

-Je ne vois pas en quoi c’est une erreur, justement… Tout autour de nous nous montre que les ravages comme les merveilles ont été perpétués par les puissants. Comment se détacher de cette idée, quand les « faibles » ne font que subir sans rien pouvoir faire en retour ?

Et c’est justement parce que tu refuses – tu as peur – de faire partir de ces faibles, de subir sans rien pouvoir rétorquer, de survivre au lieu de vivre, que toi-même tu es obsédé par cette idée de puissance. Que toi-même, tu veux tout faire pour t’améliorer, encore et encore, sans t’arrêter.
En espérant ne pas devenir comme ces puissants qui se croient pour les rois du monde et ravagent les plus faibles.

Tu te retiens de tousser, ou de toute autre réaction, lorsque Hypanatoï évoque les Dark Souls.
Donc vous n’êtes que des conséquences ? Vous n’êtes certainement pas des remèdes aux maux ?
La faute à qui, hein ?
Plus tu discutai avec l’aventurier, plus tu commençais à comprendre son point de vue et son but – mais tu étais loin de l’approuver. Pragmatique, au-delà de ce que tout humain est capable. Terre à terre et fidèle à lui-même et à son but. Tu pensais qu’il avait un idéal qui se rapprochait de tes idées initiales, mais tu t’es lourdement trompé.
Et tant mieux.
Car ses paroles commencent à faire tomber le masque que tu t’étais construit. Car chaque parole qu’il prononce dénigre un peu plus tout ce en quoi tu crois et ce que tu as fait – révolte enfantine et instigateur du feu destructeur de ton monde. Tu avais un but, un idéal, un groupe qui te suivait, et qu’on vienne ainsi se moquer de tes méthodes – même si le paragoï n’en avait pas conscience – ne te plaisait pas du tout.

-La révolte, enfantine ? Non, elle est parfois nécessaire. Oui, pour faire bouger les choses, les gens ont peut-être besoin d’un but. Mais ça ne suffit pas. Donne un but à n’importe qui, ce n’est pas ça qui le fera avancer pour autant. Quand on est habitués à se faire écraser, on prend ce comportement pour naturel et acquis. La dignité s’acquiert via nos actions, pas nos mots. C’est en groupe que l’action est plus forte, c’est en groupe qu’on se sent soutenu et qu’on trouve plus facilement la force d’avancer, et qu’on retrouve cette dignité. C’est peut-être un comportement de « faible », mais c’est comme ça que les faibles peuvent parfois gagner contre les forts.

C’est dangereux de parler de révolte, tu sais ?
Tu te reprends immédiatement, faisant un mouvement de la main, comme si tout ce que tu viens de dire n’est effectivement qu’illusoire et sans importance – alors que c’est là précisément le but de ton groupe.

-Enfin, c’est surement ce qui représente la différence qui existe dans Portalia : nous venons tous de mondes différents, nous n’appartenons pas à la même race. Au final, c’est normal, que nous avons tous des réponses différentes et qu’elles ne soient pas adaptées à tous.

Tu reprends ton sourire amical, éteignant dans tes yeux les flammes de la révolte qui commençaient à se déchainer en toi.



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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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Il ne comprenait pas. Ces gens ne comprenaient pas. Ils avaient oublié ce que c’était, que d’être fort, de part l’action lénifiante des dieux jumeaux. Peut-être, tout simplement, n’en avaient-ils jamais eu conscience. C’était un mot simple, que celui qui désignait la force. La puissance. La capacité. Et pourtant, il possédait tant de sens différents, dans leurs esprits. Et son interlocuteur du moment, visiblement, se concentrait sur le plus évident d’entre eux. Sans doute parce qu’il pensait que c’était là ce qu’il lui manquait, pour réaliser il-ne-savait quel rêve, quel espoir oisif. C’était toujours ainsi : ces gens chassaient des chimères, et pour les traquer espéraient s’armer d’équipements tout aussi chimériques. A la fin, ils n’avançaient pas d’un pas, et souvent ne s’en rendaient pas compte. Il le laissa terminer, cependant, ne jugeant pas spécialement utile de le corriger. Outre le fait qu’il lui avait déjà conféré le moyen d’arriver à la solution, et que le refaire n’avait que peu de chance de changer un résultat peu probant, le paragoï avait de toute façon plus intérêt à le laisser se dévoiler. Car si le jeune homme venait d’étaler les habituels renâclements des portaliens, cela voulait dire que la suite allait dévoiler son intime.

Pas directement, car ces gens ne faisaient que très peu de choses sans se parer de faux-semblants. L’influence des bêtes illusoires dont ils entendaient dépecer les fourrures se faisait sentir dans le moindre aspect de leur vie : la prise mainte fois répétées de chemins tortueux habituait leurs esprits à ce mode de fonctionnement. Ils perdaient la concision et l’incision. Ils abandonnaient la clarté du raisonnement efficace, qui excisait le superflu au lieu d’engraisser la pensée. Hypanatoi avait mis du temps à le comprendre. Ses premières interactions avec les portaliens l’avaient laissé profondément confus et dépourvu, et il avait d’abord pensé que l’enchantement qui traduisait les langues des mondes confluents était difonctionnel. Mais ce n’était plus le cas, et il possédait maintenant les outils nécessaires pour déchiffrer la suite des évènements. Sans elles, il aurait pensé que son interlocuteur était simplement en train de débattre ses idées. Que son point de vue, aussi grossièrement erroné, réclamait simplement une correction. Il l’aurait apporté, et elle aurait été refusé, et il en aurait été infiniment frustré. Mais il savait, maintenant : ses paroles étaient vues comme une agression, et la réaction normale était de se protéger.

Ignis parlait, mais pas à Hypanatoi. Ignis parlait à Ignis, et Ignis implorait Ignis de le croire. C’était ainsi que ces gens faisaient. Et lui comprenait, maintenant, et c’était pour cela qu’il devait comprendre encore, pour réellement trouver le moyen de manier cette curieuse caste que formaient les portaliens.

« Si tu n’es pas clairvoyant, tu es aveugle, commença-t-il sur un ton égal. Si tu n’es pas grand, tu es petit. Si tu n’es pas fort, tu es faible. Ne te berce d’aucune illusion, et ne pense pas que l’accumulation des miettes que consentiront à te donner Chaos et Ordre changera cet état de fait. Ce n’est pas de cela que je parle. Tu parles des ravages, et je les vois. Tu parles des merveilles, et elles sont absentes. Considère ceci : ce monde a à sa disposition le savoir d’une infinité d’existence. Les expériences d’une infinité d’univers et de culture. Le résultat est un tas amorphe de néant, qui laisse un quart de la cité croupir dans la fange, et le reste à la merci du premier monstre qui décidera que les murailles qui emprisonnent ses habitants ne sont rien pour lui. Je l’ai déjà vu. Cela recommencera. Ce monde dispose de ressources prodigieuses, et voilà le résultat. »

Il ne jugea pas utile de désigner une fois de plus les rues crasseuses qu’ils arpentaient. Il aurait de toute façon tout aussi bien désigner les autres endroits de cette pustule de cité : leur salissure était moins rapidement apparente, mais toute aussi aberrante.

« Et tu te trompes, en pensant que les gens ont besoin d’autre chose que d’un but. Un but est un point de départ : il permet d’insuffler dans son existence la discipline nécessaire à l’amélioration. Il évite la stagnation. Quand il est bon et vertueux et partagé, il renforce les liens. Regarde cette ville. Les gens comme toi sont légion. Ils disent se préoccuper des autres, et parlent de liberté et de patience et de compréhension et d’acceptation. Et pourtant, les miséreux s’entassent dans l’indifférence générale, et les prédateurs se multiplient. Les gens s’ignorent. Chaque jour voit de nouvelles personnes arrachées à leur ancien monde. A leur famille, à leurs amis. Depuis deux-mille ans, cela ne produit rien. Rien. Le mal de Portalia n’est pas guérissable par une révolte. Instaurer un ordre nouveau reviendrait à changer la peinture d’une façade. Portalia souffre d’une confusion existentielle : vous parlez de liberté, et vous exercez votre paresse. Vous parlez de générosité, et vous exercez votre droit à l’indifférence. Vous parlez d’acceptation, et vous demandez qu’on accepte aveuglément votre indignité. Vous refusez de constater qu’un groupe d’individu délabrés ne puisse produire qu’une cité délabrée. Vous n’avez pas besoin de plus de puissance. »

Il se força à s’interrompre. Il avait, comme toujours lorsqu’il abordait ce sujet, beaucoup à dire. Il inspira profondément, tentant d’ignorer l’odeur pestilentielle qui vint encrasser l’intérieur de ses narines, et continua, écourtant rapidement son discours :

« Vous avez besoin qu’on vous apprenne à vivre. Car vous ne vivez pas. Vous êtes des cadavres, attendant la décomposition finale. »

Il ne parla pas du reste. Il avait été long, et si ce n’était pas forcément une mauvaise chose, il était évident qu’il s’était laissé prendre à son propre jeu. Il n’avait pas spécialement l’habitude, lorsqu’il parlait avec des portaliens, de faire de longs discours. Peut-être serait-ce un moyen de stimuler son interlocuteur, et d’extirper hors de lui la substantifique moëlle qu’il cherchait à apercevoir. Comme toujours, trois mots s’imposaient à lui : il en doutait.
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Loïc Ignis Langevin
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Ignis & Hypanotoi



Tu te frottes les tempes, retenant un soupir. Il est vrai que, si tu es allé aborder le paragoï, c’est bel et bien pour le comprendre, savoir comment il réfléchit, découvrir quel était son but, pour voir comment il pouvait opérer.
Tu n’avais pas cru cependant que votre échange dériverait en un discours d’échanges de philosophie de vie.
Oh, des discours, tu en as déjà fait. D'ailleurs, tes discours à toi, ils ont plutôt tendance à être très enflammés.
Ce n’était pas le cas ici, et ça ne devait pas l‘être. Enflamme-toi un peu, et ta véritable identité risque d’être dévoilée. Enflamme-toi un peu, et tu es cuit, Ignis. Ce qui serait le comble, pour toi.

En tout cas, même si tu étais constamment sous pression, constamment à devoir te mesurer, à réfléchir à tes mots, cela a tout de même l’effet escompté. Tu commences à mieux cerner l’homme qui fait trembler Portalia.
D’ailleurs, tu comprends mieux d’où vient une telle réputation.
Les mots d’Hypanatoi sont rudes, crus. Il ne prend aucune pincette, et si tu n’aimes pas l’hypocrisie, tu n'apprécies pas non plus sa façon dont il parle des autres. Factuel, droit au but, mais bien trop binaire. “Si tu n’es pas fort, tu es faible”. Tu fronces les sourcils à ses mots.
Tout semblait si simple, lorsqu’il parlait. Fais ce qu’il faut pour devenir fort, et tu le deviendras.
Si c’était si simple, tu aurais déjà renversé un Empire, aujourd’hui.
Donc oui, tu es - encore - vexé lorsque le paragoï t’expose sa version des faits. Tu aurais du rester impassible, car tu commences à comprendre que le paragoï a une vision d’un groupe, et non d’un individu.
Mais même en sachant tout ça, non, tu n’arrives pas à te maitriser.

-Ca parait si simple quand vous en parlez comme ça. Ça parait presque trop binaire, non ? S’il suffisait de se lever, de se rassembler, je pense que beaucoup de problèmes seraient réglés, aujourd’hui. Mais non, ce n'est pas comme ça. Comme vous avez dit, il y a tous les jours des gens qui arrivent de mondes différents. Ca ne peut pas être si simple, de se trouver un même but, d’être du même point de vue, quand on a tous des mœurs différentes, des valeurs différentes, de morales différentes. Moi, je ne trouve pas ça étonnant que ça crée autant de chaos, quand on rassemble au même endroit autant de gens que tout sépare, et qui n’ont pas demandé à être rassemblés au même endroit avec des inconnus.

Mais plus tu t'expliquais, plus tu t’exaspérais. Se rendait- il compte que chaque phrase qui sortait de sa bouche sonnait comme une insulte ? Ou s’en foutait-il complètement ?
De la fumée commençait presque à sortir de tes oreilles, tant tu t’agaçais. Oups. Contrôle, maîtrise. Il semble que ce genre d'accident arrive bien plus fréquemment. Peut-être un effet secondaire de Portalia sur toi.
Tu ne peux t'empêcher de grincer des dents cependant.

-Paresse ? Indifférence ? Indignité ? Ha ! Des bien grands mots ! Très faciles à dire aussi ! Je ne sais pas ce qu’est exactement que d’être un paragoï. Je ne sais pas non plus ce que ça fait, que d’avoir un pouvoir que tout le monde craint. Mais vous parlez facilement. C’est trop facile, de relever la misère des autres. Mais vous parlez comme si les autres, c’était un groupe, un troupeau. C’est si facile, de se dire qu’il faut trouver un but commun, lorsqu’on parle d’un troupeau ! Mais non. La réalité, c’est que ce troupeau, c’est une masse d’individus. C’est que ce troupeau, ce n’est pas un groupe de moutons, mais énormément de races, toutes différentes. Vous parlez de but commun, de groupes délabrés, de valeurs. Mais sans prendre les intérêts et idéaux de chacun, vous n’arriverez à rassembler personne.

Hypanatoi avait fait une pause dans son argumentation, et, lorsqu'il reprit la parole, tu te doutais que c’était la conclusion qu’il voulait apporter.

-Vous avez besoin qu’on vous apprenne à vivre. Car vous ne vivez pas. Vous êtes des cadavres, attendant la décomposition finale.

Conclusion qui, évidemment, ne te convenait pas.
Conclusion incroyablement condescendante et rabaissante. Toi, cadavre ? Alors que pendant toutes ces années tu t’étais acharné, tu t’étais battu pour vivre ? Et il osait dire que tu ne faisais qu’attendre ta décomposition ?
Oh, il faut que tu te retiennes, Ignis. Que tu te retiennes de t'énerver, ou même de tourner les talons. Ce n’est pas pour ça, que tu as abordé le paragoï, aujourd’hui.
Alors tu prends sur toi. Et c’est quand même avec une lueur de défi que tu croises les bras.

-Alors nous ne sommes que des cadavres en décomposition ? Je vous en prie, éclairez-moi : comment faire, pour apprendre à vivre ?

S’il était si savant, il devait forcément avoir des solutions, à défaut de ne faire que relever les problèmes.



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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLes restes de la comète (Ignis) (Terminé) EmptyRe: Les restes de la comète (Ignis) (Terminé)

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C’était ainsi : le portalien s’énervait. Il ne comprenait pas, et ne pouvait pas comprendre, que sa vision des choses soit tout simplement mauvaise, et cela n’était pas incompréhensible. Le faire, c’était admettre que son existence avait jusqu’à présent été un point sans but, un tas de matière jeté dans le néant, que l’on n’avait pas su transformer en quelque chose de plus grand. Et pour une personne dont l’univers se limitait à ce tas de matière, qui ne pouvait imaginer vivre pour autre chose qu’elle-même et les quelques personnes qui composaient son cercle social le plus réduit, c’était une impossibilité terrifiante. De simples paroles suffisaient à remettre en question l’intégralité de ce qu’ils étaient, et leur manque d’assurance les mettait face, l’espace d’un instant éternel, devant l’immensité de possibilités meilleures. Il fallait alors refermer la porte, rapidement, violemment, pour s’en préserver : cela ne se faisait qu’en la claquant. Qu’en refusant de comprendre, qu’en se faisant bruit et poussière, qu’en braillant très fort. Le garçon en face de lui semblait plus calme, au moins, capable encore de se contrôler.

Ce n’était pas que la colère était une mauvaise chose. Il le savait parfaitement.

C’était qu’elle était une servante précieuse, et une maîtresse mauvaise.

La culture des portaliens ne faisait aucune mention du besoin de se contrôler. D’être maître de soi. Être soi suffisait. Et il pouvait ici le voir. Il laissa son interlocuteur parler, et tenter de lui expliquer son point de vue. Il était d’une grande maladresse, et cela ne surprit aucunement le paragoï. En voulant lui opposer un contre-argument, il ne fit que confirmer ce qu’il venait de dire, sans doute s’en réellement s’en rendre compte. Quand enfin ce dernier en eut terminé, il lui réclama son aide. Oh, sans doute sa fierté l’empêchait-elle de le comprendre, et de le formuler correctement. Mais comme tous les portaliens, il reconnaissait instinctivement ce qui lui manquait. Il lui reprochait sa certitude, et la simplicité des dilemmes qu’il proposait. Il ne comprenait pas que les choses étaient réellement aussi simples, bien que terriblement difficiles.

« La simplicité et la facilité sont deux concepts différents. Il est effectivement très simple de s’améliorer. Il suffit de le vouloir, et de consentir aux efforts nécessaires. C’est le prix à payer qui trouble les gens veules, pas la complexité de la chose. Penser autrement, c’est déjà se fabriquer une illusion réconfortante. Tu parles de mon pouvoir, mais je te le dis, je suis apparu ici plus faible que tu ne l’es actuellement, et je suis la personne qui a grandi le plus rapidement dans cette cité. Je ne prétends pas connaître les règles qui régissent la croissance de l’essence des deux dieux, mais penser que mon attitude déterminée et les sacrifices quotidiens auxquels je consens ne font pas partie de ce qui me départage de celui qui se contente simplement de dériver dans le grand cours de l’existence serait la marque d’un esprit entièrement inepte. »

Il marqua une pause. Expliquer ce qu’était un paragoï aurait été trop long, et ces gens ne comprenaient jamais. Il ne pouvait pas, dans une conversation simple, insuffler l’esprit d’une condition qui demandait pour être atteinte de se débarrasser de ce qui faisait un mortel. Il ne pouvait pas expliquer les rites anciens, les traditions, les devoirs. Il ne pouvait pas parler des dieux et des divins, et de l’Ichor et de la métamorphose. Il avait tenté de le faire, parfois. Et il n’avait pas eu besoin d’yeux fonctionnels pour deviner les visages pâlissants et les respirations hésitantes. Ce n’était pas aujourd’hui l’important.

« Bien entendu, continua-t-il, que l’accumulation des mondes créée du chaos. C’est ce que je viens te dire. Qu’est-il tiré des savoirs de toutes ces personnes ? Les connaissances médicales, arcanes et d’ingénierie des mondes sont-elles conjuguées ? Non. Malgré la richesse de tels matériaux, rien d’autre n’est produit que ce grand tas de néant. Aucune direction n’est choisie, et l’on ne peut alors pas s’étonner de rester sur place. Cela, je te l’ai déjà expliqué. Mais ce n’est pas une fatalité. Tu parles de la difficulté à trouver un but commun. C’est faux. La survie, en premier lieu : des créatures du chaos si puissantes que seule une quinzaine d’individus dans Portalia sont capables de leur résister ont montré qu’elles pouvaient s’affranchir des murailles. Aller jusqu’au cœur de la cité. Si cela n’est pas pour toi une raison suffisante pour tout faire pour garantir que nous puissions leur répondre, alors ne t’en fais pas : tu fais partie de la masse d’individus que tu estimes si différents les uns des autres. Résoudre la quête de l’Ordre, ensuite. Pas seulement pour nous. Mais pour empêcher que d’autres soient arrachés à leurs mondes. Si tu n’estimes pas que c’est une urgence, alors ne t’en fais pas : tu fais partie de la masse d’individus que tu estimes si différents les uns des autres. Enfin, si tout ça n’est pas suffisant, alors ceci : s’améliorer est une fin en soi. Il n’est rien de bon que puisse faire quelqu’un qui ne nécessite d’être meilleur que ce qu’il était hier. Si tu n’estimes pas que cela soit suffisant, alors ne t’en fais pas : tu fais partie de la masse d’individus que tu estimes si différents les uns des autres. »

Il prit une grande inspiration, et continua simplement :

« Tu parles d’individus différents. Je ne les vois pas. Les portaliens, pour moi, sont tous très similaires les uns aux autres. Préférer une façon de chanter ou de cuisiner à une autre n’est pas une différence fondamentale, et sache que je vous ai étudié avec attention. Je te parle en ce moment dans ce but, pour tenter de comprendre ce qui vous rend tous si similaires. Vous voulez tous la même chose. Vous acceptez tous les mêmes choses. La différence tient simplement dans la façon dont vous vous définissez par rapport à vos objectifs. Et c’est cela, que j’entends faire pour vous. Vous proposer un autre modèle. Aider le quartier nord et les communautés externes à Portalia. Montrer ce que la cohésion et l’esprit de groupe peuvent accomplir. Vois ce que j’accomplis, seul, pour un objectif qui me concerne. Des gens de tous horizons se sont joints malgré le danger à ma cause, et mes ennemis ne savent comment réagir. Imagine maintenant ce que je pourrais faire pour Portalia, avec une organisation cohérente de personnes comprenant la nécessité d’agir. Le quartier nord pourrait être nourri. Ses bâtiments réparés. Sa misère combattue. Les parasites comme les Dark Souls et la Secte du Chaos, qui sont pour ses habitants des loups et des hyènes pourraient être renvoyés. Ses habitants pourraient trouver un travail, une philosophie capable de les tirer hors de la misère. Et Portalia toute entière pourrait bénéficier de la même façon. Tu dis que tout cela est compliqué, mais je te le demande : est-ce réellement le cas ? »

Il était simple de consentir au sacrifice. De comprendre qu’il fallait faire des efforts, pour aider les autres. C’était quand venait le moment de partager le contenu de son assiette que la chose devenait ardu, et qu’il devenait moins facile de ne pas simplement dire que son propre plat n’était pas si plein que ça. Que l’on avait trop à faire pour se dévouer. Que tout était soudainement très compliqué et très complexe et qu’il fallait hésiter pendant plusieurs éons et tourner suffisamment en rond avant de prendre une décision. Il ne s’attendait aucunement à ce que son interlocuteur comprenne, et il ne lui parlait pas dans ce but. Il voulait, simplement, voir sa réaction. Comprendre ce que ses mots allaient provoquer en lui, ce que le portalien allait pouvoir retenir d’une parole qui le mettait face à ses insuffisances les plus essentielles.

Il doutait qu’elle soit entendue avec bienveillance.
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Tout ça n'allait pas te mener à quelque chose de bien, Ignis, tu le savais. Mais abandonner ? Partir en lui laissant la victoire ? Tu as un trop gros ego pour ça.
Alors tu continuais de l'écouter, oui. Toujours les bras croisés. Et l'évidence tombe : vous n'êtes pas d'accord. Là où tu vois la complexité de l'individu, il voit la simplicité de leur existence. Si tu fais des efforts, tu auras ce que tu veux.
Tu secoues la tête. Encore une fois, tu ne pourras jamais être d'accord avec lui.

-Si c'était aussi simple, l'injustice n'existerait pas. S'il suffisait de faire tous les mêmes efforts pour obtenir les mêmes résultats, alors on serait tous égaux. Mais aujourd'hui, on n'est ni égaux, ni justes.

Et s'élever contre cette injustice ? Encore une fois, c'est trop beau pour être vrai ! Des années que tu fais ça, pour quoi ? Pour en être toujours au point de départ - ou presque.
Et non, tu n'es pas un mauvais leader.

Et pourtant, tu as l'impression que c'est ce que Hypanatoi essaie de dire. Que tu n'es pas si différent. A ne pas vouloir t'améliorer, à ne pas vouloir faire la Quête, à ne pas placer la survie du groupe comme la priorité. Et tu dois bien le dire, Ignis. Tu es véritablement choqué et vexé.
Oui, tu lui donnes raison, par ta simple réaction. Mais c'est trop pour toi. Tu a un ego et une fierté à protéger - et peut-être qu'au final, tu n'es pas si différent que ça, en effet.

-Je ne suis pas si différent de la masse, c'est ça ? Eh bien ! Désolé, mais vous non plus ! Combien ont essayé et essaient encore de mener cette Quête à bout ? L'Eglise s'acharne à essayer, et rien ne bouge ! Je ne pense pas que la survie et l'amélioration soient des buts aussi rares que ça. On verra, à la fin, ce qui nous distinguera, à qui se sera démarqué et aura gravé son nom dans les mémoires.

Et si le paragoï avait déjà gravé le sien par ses exploits.
Le tien, il sera gravé quand tu participeras à ceux qui provoqueront la chute de son groupe.

Tu avais eu peur de commencer à te familiariser avec le paragoï, à force de discuter. Mais finalement, c'est l'inverse qui s'est produit. Tu espères que les plans des Dark Souls pour lui aboutiront. Car lui en tout cas se fera un plaisir de vous anéantir, il te le dit comme s'il s'agissait d'une commodité.
Son groupe était grand et soudé. Il avait rassemblé des individus tous differents sous une même bannière.
Les Dark Souls feront de même. Mais ça, il ne le sait pas.

-C'est honorable, en effet. Mais je ne crois pas que c'est à moi de répondre à cette question. Après tout, je ne fais qu'arriver ici.

Menteur, menteur. Tu sais à quel point c'est difficile - tu sais qu'au fond, tu le jalouses. Tu l'as déjà fait lorsque tu étais sur Cendriar, avec énormément de difficultés. Et c'était, alors, plus facile : vous veniez tous du même monde, et vous n'étiez que deux camps. Tu sais aussi à quel point les Dark Souls peinent à grossir leur rangs, et que la Secte du Chaos attire de plus en plus - tant mieux, au moins, toute la racaille des Dark Souls va chez eux, et ça salit moins votre image.
Tu sais, que c'est difficile.
C'est pour ça que tu veux l'entendre le dire.

-Dites-moi, Hypanatoi. Était-ce vraiment si facile que vous le dites ? Pensez-vous vraiment que n'importe qui peut ainsi monter son groupe et restaurer ce qui a été brisé, par simple bonne volonté et efforts acharnés ?

Tu ne sais pas si tu veux entendre la réponse, en fait. Car tu sais que ça risque encore de t'agacer et de faire sortir de la fumée de tes oreilles.
Alors tu soupires. Comme pour relâcher tout l'agacement qui s'est accumulé - car oui, ton interlocuteur a réussi à te taper sur les nerfs, tu es juste assez éclairé pour savoir qu'il ne vaut mieux pas s'emporter contre quelqu'un qui veut décimer ton groupe et qui, probablement, en a la capacité.
Tu penses, en tout cas, avoir rondement mené ta mission. A voir, maintenant, à quoi elle va vous servir.
A de grandes choses, tu l'espères.

-Eh bien. Malgré nos... divergences, je dois quand même vous remercier, Hypanatoi avec les dents. Vous m'avez donné un bon aperçu de comment fonctionne ce monde, après tout... et comment pensent ses gens. Même si, sur ce dernier point, je ne suis pas tout à fait d'accord avec certains d'entre eux !

Rire qui se voulait léger et moqueur. Car après tout, sympathiser avec son ennemi, c'est aussi endormir sa méfiance.
Même si en vérité, il ne susite pas ta sympathie.

-Qui sait. Peut-être nous recroiserons nous lorsque tous ces différents groupes qui se cotoient auront... évolué.

Quand les Dark Souls, enfin, viendront triompher.
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Le mot crucial était lâché. Le portalien, dans son arrogance, parlait d’égalité, comme si le discours du paragoï devait mener à un moment ou à un autre à ce résultat. Ce mot faisait partie du cortège immuable que ces individus vénéraient comme autant de totems sacrés. Souvent, ils lui faisaient l’effet d’une sorte de tribu primitive et hirsute, qui se réunissaient devant ces idoles mortes, et s’agençaient en cercles braillards autour, contemplant leurs faces inertes que seul un feu tremblant rendaient visibles dans la nuit. Ou, en termes moins colorés par ses tendances théâtrales, à des épouvantails. Les portaliens avaient la parole facile : ils se fendaient rapidement de grands principes, invoquaient la liberté et l’égalité et la générosité et tant d’autres grands mots sans aucune gêne, sans se rendre compte que rien dans leur existence ne justifiait chez eux cet emploi invétéré.

Plus crucial sans doute que ces condamnations tout aussi faciles, ils ne voyaient à quel point ces mots derrière lesquels ils réfugiaient avaient sur eux un effet pervers. Il était facile de se réclamer de grandes valeurs, et donc de se placer dans le camp de ceux qui étaient déjà arrivés au bout du chemin. Ce faisant, on se dédouanait de tout besoin d’effort. On demandait aux autres de venir vers soi, sans avoir même à devoir le formuler. Souvent, les portaliens s’étonnaient du dégoût que concevait Hypanatoi pour eux. De la façon qu’il avait de les voir comme des gens incapables de réfléchir, comme une grande masse amorphe, plus semblable au tas de mucus clair que l’on pouvait tirer de ses narines les matins de frimas qu’à une population bien formée. Et là encore, il n’avait jamais encore croisé une seule personne parmi eux qui s’était simplement posé la question du bien-fondé d’une telle réaction. Il n’était pas assez fou pour imaginer qu’il leur soit possible de comprendre réellement son point de vue, mais encore et toujours, il restait étonné que le contact avec une philosophie, une façon de voir le monde à ce point incompatible avec la leur ne provoque aucune réelle réaction.

Leur force d’inertie ne cessait de le terrifier, et ce n’était pas là une simple hyperbole ou autre chose. Devant ce grand néant, il se trouvait parfois à ce point désarmé, impuissant, qu’il ne savait pas comment son destin la supporterait, quand l’heure de réellement s’y confronter adviendrait.

Il l’écouta tout de même soigneusement. Son amertume, lentement, transparaissait dans ses paroles. C’était, là encore, une réaction très commune, et leur conversation avait jusqu’à présent suivi le même chemin que toutes les conversations qu’avaient pu avoir avant elle le paragoï. Le laissant terminer, il répondit dès qu’il eut la confirmation que ce fut fait, les mêmes réponses maintes fois proposées coulant hors de lui avec la facilité de l’habitude :

« Là est encore une fois votre erreur. Vous parlez d’égalité, quand je parle de survie. Vos considérations sont celles de privilégiés gras et oisifs, incapables de voir au-delà d’eux-mêmes. Votre vision, si je dois résumer, est tragiquement individualiste. Chaque individu qui s’élève ne doit pas le faire pour lui-même. C’est quand le groupe est plus fort, que l’individu l’est tout autant. Regarde encore une fois pour t’en convaincre Portalia. Des gens ici possèdent des pouvoirs comparables à ceux de dieux. Ils vivent plusieurs millénaires, et peuvent avec aisance anéantir en un souffle des quartiers entiers de la cité. Et pourtant, comme tu le dis, la Quête n’avance pas, et le bilan de deux millénaires se compte en vies qui n’ont même pas la grandeur d’être brisés, juste d’être gâchées. L’Eglise, contrairement à ce que tu dis, ne s’acharne pas. Elle se divise en plusieurs factions aux objectifs divergents, parce que sa meneuse ne peut rien proposer qui puisse les rassembler. Aucune action. Aucun idéal. Rien, sinon d’aider à la résolution de la quête, sans dire comment, sans rien mettre de concret en oeuvre pour cela. »

Posant doucement une main sur l’épaule du jeune homme, il força sa voix à prendre des accents plus doux. A expulser hors d’elle la colère et la révolte que lui inspiraient invariablement ces discussions :

« Mon rôle, sur mon monde, était de mourir pour mon peuple. Je devais servir de sacrifice contre une menace très similaire à celle qui accable celui-ci. Avant même ma naissance, mon destin était tracé pour moi. Après cette dernière, je n’ai connu que les efforts et les épreuves, et la certitude de mourir dans la violence. Et malgré cela, je peux l’affirmer avec certitude : j’ai été heureux de cela, car je pense que vous vous trompez sur le sens du bonheur. Il ne se trouve pas la tranquillité et la multiplication des moment d’hédonismes, mais dans la maximisation du sens que l’on peut donner à son existence. Vous n’êtes même pas heureux. Et certainement ni égaux, ni libres, ni toute autre chose que vous vous pressez si souvent d’invoquer. C’est là votre grande tragédie, au niveau personnel : vous ne pouvez pas atteindre ces paradis que vous vous figurez, parce que les chemins qui vous sont présentés comme seuls valables n’y mènent pas.»

Enlevant sa main, il conclut, sa voix reprenant sa cadence désincarnée et son ton retrouvant de sa solennité distante :

« Il n’y a pas de peut-être. Le monde ne t’attendra pas. Et nous nous retrouverons, non pas si le hasard ou la chance nous y autorise, mais si tu comprends qu’il te faut redoubler d’efforts. Va. »
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Loïc Ignis Langevin
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Leçon
Ignis & Hypanotoi



Le paragoï vivait et appartenait à un autre monde. Un monde sans doute totalement différent du tien - et de la plupart des gens téléportés à Portalia - tu l'entendais dans son discours. Sans doute était-ce pour ça qu'il avait une manière de penser que tu n'arrivais même pas à appréhender.
Et il te le dit clairement. Il pense à vivre en tant que groupe avant de vivre en tant qu'individu. Il te dit que vos valeurs - tes valeurs ! - ne s'apparentent qu'à des excuses. Tous tes combats, pour des excuses !
C'est impossible, de rester de marbre devant quelqu'un qui vous ridiculise en ayant pitié de vous comme si vous n'étiez qu'un vers.

-Pardon !? Et comment vous permettez vous de juger ce que vous ne connaissez pas ?J'ignorais être un privilégié gras, oisif et individualiste !

Privilégié ? Individualiste ? Ha ! Comment pouvait-il se permettre de t'insulter sans te connaitre ? Toute ta vie, tu t'es battu pour la liberté ! Toute ta vie, tu l'as sacrifiée, au point de te perdre toi-même !
Toi, tu as une vision égoïste ?
Lui l'a bien étroite d'esprit.

Tu essaies de garder contenance malgré tout. Déjà, parce que c'est une discussion, pas un combat, et réagir violemment ne ferait que lui donner raison. Et puis accessoirement parce qu'il a physiquement les moyens de te faire taire. Et que ça t'énerverait encore plus. Et puis pourquoi est-ce que tu t'énerverait, d'abord ? C'est ton ennemi. Les paroles de tes ennemis ne doivent avoir aucun impact sur toi.
Voilà. C'est comme ça que tu dois le prendre !
Même si tu as toujours les bras croisés en tirant la gueule.

-Un groupe ne peut devenir fort si ses membres ne sont pas forts. On se regroupe tous sous un même idéal, c'est vrai. On doit tous avoir un objectif commun. Mais nous sommes d'abord des individus. On doit d'abord se construire pour renforcer le groupe. C'est comme apporter une bonne brique pour construire un mur solide.

Oui, tu viens de comparer des personnes à des briques, mais tu sais que ce n'était certainement pas le paragoï qui t'en tiendra rigueur.

Tu te mords la lèvre inférieure, car malgré tout, tu sais qu'il y a un fond de vérité dans ses paroles. Tu le sais car c'est comme ça que s'est rassemblé ton groupe - c'est sans doute comme ça que s'est rassemblé son groupe.
Mais tu sais que tes valeurs n'ont rien d'égoïstes - elles valent le coup de se battre en leur nom.

Lorsque Hypanatoi vient poser sa main sur ton épaule et qu'il te parle d'un ton plus doux, tu le prends presque comme une insulte.
Il te prend pour un enfant, un gamin à éduquer. Ce que tu n'es clairement pas.
Mais au delà de ton ego vexé, tu comprends, dans son discours, que c'est comme ça qu'il a été élevé.
Un pantin, forgé dans la plus dure et sévère des flammes.
Pas si étonnant, au final, que tes valeurs lui soient étrangères.

-Je vois. Je crois que je comprends mieux.

Tu comprenais, oui.
Mais jamais tu n'approuveras.

-Vous avez raison. Nous ne sommes ni heureux, ni libres. Mais ça ne saurait tarder.

Et, après ce discours, si tu en doutais encore, tu en es désormais convaincu : tu as bien fait de rejoindre les Dark Souls. Si tu désapprouves totalement certaines de leurs philosophies, s'il y a bien une chose que ne veux pas faire, c'est de devenir un pantin.
Hypanatoi Konostinos était un modèle et un leader charismatique. Mais ce n'était pas le tien.

-Il n’y a pas de peut-être. Le monde ne t’attendra pas. Et nous nous retrouverons, non pas si le hasard ou la chance nous y autorise, mais si tu comprends qu’il te faut redoubler d’efforts. Va.

Encore une fois, Ignis. Il te donne des leçons.
Mais pour une fois, tu la prends à la lettre.

-Oui, je suis certain qu'on se reverra aussi. Qui sait comment nos "efforts" nous auront transformés. Bonne continuation dans votre mission, Hypanatoi.

Ce n'est pas un sourire que tu lui adresses en signe d'adieu, pourtant. Mais plutôt un rictus empli de détermination.
Toi aussi, tu as une mission.



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