PortalConnexion
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyLes choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
(Essence rouge, 30000 points environ, rang B )

Ses visites chez le docteur des quartiers Nord se faisaient de plus en plus rapprochées. Au fur et à mesure que le paragoï approchait de la vérité, et laissait derrière lui les cadavres brisés de ses adversaires, ces derniers s’organisaient. L’effet de surprise qui avait embrumé ses actions et lui avait permis de les prendre à revers était depuis longtemps caduque, et il ne restait à la place que la réalisation, lente et peinée, de l’inévitabilité de ce qu’Hypanatoi était. Déterminé. Infatigable. Décidé à laver dans le sang l’offense terrible qui avait été faite. Il venait, et fracassait les antres dans lesquels se terraient ses ennemis. Il épargnait celui qui avait l’air le plus important, et obtenait de lui les informations nécessaires à la localisation de son prochain arrêt. Et alors, il recommençait le même processus. Encore. Et encore. Et encore. Certains de ces gens avaient fui la cité, rejoignant les communautés qui vivaient hors de la protection de Portalia. Ils seraient rattrapés, eux aussi, en temps et en heure. D’autres s’étaient organisés : ils ne pouvaient pas former de réelle armée. Le secret, qui avait un temps leur atout majeur, était maintenant quelque chose qu’ils devaient protéger à tout prix. Hypanatoi avait parlé publiquement et aussi souvent que possible de leurs méfaits, et apparaître en plein jour aurait permis aux observateurs extérieurs de confirmer toute la véracité de ses dires.

Lui ne se perturbait aucunement des conséquences de ses actes. Il n’avait tout simplement pas ce luxe. Il ne pouvait pas s’arrêter, il ne pouvait pas négocier, il ne pouvait pas se montrer clément. L’honneur de son monde était engagé dans cette affaire, et cela faisait peser sur ses épaules une responsabilité qui le forçait irrémédiablement à agir. Cela avait été le cas aujourd’hui, et alors que la nuit tombait, il trainait dans les rues maintenant familière des bouges du nord de la ville sa carcasse et son armure. Il avait emprunté ce chemin des dizaines de fois, et l’emprunterait des centaines de fois encore. Les gens, maintenant, étaient familiers avec lui, et certains osaient même le saluer, quand ils se pensaient éloignés des regards perfides des raclures criminelles qui possédaient cette zone. Lui ne leur répondait pas.

Sa cuisse était ouverte jusqu’à l’os, et s’il l’avait rapidement serrée dans un linge recouvert d’un alcool fort dont il ne voulait pas connaître la provenance, il avait besoin de l’attention experte du médecin. D’autres blessures, plus triviales, recouvraient son corps. Mais il était vivant, et son esprit s’était enrichie d’une nouvelle information. Cela suffisait amplement. Arrivé devant la clinique, il en poussa la porte, doucement, et grogna de satisfaction quand il la découvrit vide. C’était quelque chose de suffisamment rare pour être apprécié, et se voir épargné le contact des miséreux et des crasseux qui grouillaient dans ces ruelles insalubres était un soulagement plaisant. Il s’assit sur un des chaises, un modèle large conçu pour accommoder les silhouettes des races les plus pesantes, et attendit. Il n’avait pas besoin d’attirer l’attention du médecin. Sa situation n’était pas urgente, et ce dernier était habitué à ses visites : il reconnaîtrait aisément le pas lourd de ses chausses métalliques.

Le paragoï profita à la place de court laps de temps pour défaire et accrocher à sa taille ses gants et son heaume, inspirant une grande goulée d’air frais. Se forçant à calmer le rythme frénétique de son cœur et de ses pensées, il attendit l’arrivée du propriétaire des lieux, se repassant à l’esprit les évènements du jour, goutant à la satisfaction princière du devoir accompli. Puis, il entendit le pas léger du petit homme-loup, et se leva pour l’accueillir. Ce dernier avait beau avoir une vision limité et ne pas savoir comment appliquer avec la plus grande efficacité ses dons, il restait quelqu’un à qui il devait beaucoup : il le soignait, loin des médecins mis à sa disposition par la guilde des aventuriers, lui fournissant un endroit plus isolé. Plus éloigné des esprits entreprenants qui auraient pu voir dans son état de vulnérabilité l’occasion de l’éliminer. Il le faisait de plus pour un prix modique, et pour cela, le guerrier avait à son endroit une dette importante.

« Elim, fit-il quand il apparut dans la pièce. J’ai comme toujours besoin de tes services. »

Les paroles aussi étaient habituelles. Il s’approcha lentement de lui, prêt à le suivre et à recevoir les soins qui lui permettrait de reprendre son entreprise de vengeance.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 13 Mar - 8:11, édité 3 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Le cabinet n'avait jamais été aussi joyeux, depuis l'arrivée de sa nouvelle pensionnaire, Elim aurait dut être tout excité et peiner à trouver un peu de calme pour avancer dans son nouveau projet.
Cela dit... Toutes ces bonnes nouvelles, et la survie à l'attaque de Portalia n'avait été qu'un rappel de la cruauté de ce monde.
Profitant de la cohue dans la capitale et les régions alentours, ils avaient enlevés sa sœur. Des raideurs provenant du nord. L'information avait été confirmée la veille, par une lettre paniquée de sa mère.
Et depuis, le coeur de l'hybride, pourtant doux était remplis de colère, en témoignait les ruines en face de la clinique, les murs déjà abimés étant marqués d'impacts ayant fait voler en éclat la pierre.

Comment rester calme quand il savait son sang en danger ? Il était certes médecin, et son art n'était pas tourné vers la guerre... Mais présentement, il n'avait qu'une envie : plonger dans ses instincts les plus primaire et partir lui même redresser cette infamie.
Et pourtant... il se savait bien trop faible... pour le moment, mais le temps de la vengeance viendrait, même si cela devait lui faire passer des nuits entière à s'entrainer.
Pendant qu'il ruminait ses pensées, ses oreilles se dressèrent sur son crane, ses sens reconnaissant aisément les pas blindés du Paragoï.

Ce dernier venait souvent pour se faire soigner, et sous ses airs hautains, Elim commençait lentement à saisir son schéma de pensée. Heureusement d'ailleurs car couplé à sa mauvaise humeur, une parole de travers aurait pu faire des étincelle.
Laissant ce dernier s'installer dans la salle d'attente, le loup remonta précipitamment son fusil qu'il démontait depuis des jours, au point que cette tache était devenue banale, permettant à l'argenté de démonter et remonter son fusil sans même vraiment y penser.
La déposant avec précaution sur son bureau, il passa la tête par l'entrebâillement de la porte pour vérifier son intuition, finissant par se planter devant le géant cuirassé.

-Hypanatoï c'est toujours une joie de vous revoir !

Dit il en forçant légèrement son intonation. Il était vrai qu'en ce moment, il ne supportait que difficilement la présence d'autres personnes qu'Emilia et Blue. La faute à ces mauvaises nouvelles qui lui donnaient envie d'expédier absolument tout pour retourner broyer du noir.
Mais le paragoï était un patient régulier. Qui plus est, il y avait aujourd'hui dans sa froideur quelque chose de reposant. Au moins, personne ne lui demanderait de sourire.
Le faisant passer dans l'autre pièce, le loup le fit s'asseoir sur le fauteuil d'osculation, s'asseyant à côté de lui.

-Je vois que vous avez encore fait fort aujourd'hui.
Je ne perçois qu'une blessure à la cuisse, et l'odeur du sang m'empêche de détecter autre chose, mais déblayons la chose immédiatement. Vous avez des blessures autres qu'ici ?

Il ne lui demanda pas de retirer toute son armure, conscient que cette dernière était pour le guerrier un vêtement aussi valable qu'une simple tunique et se contenta simplement de lui retirer la partie couvrant en partie sa blessure.
Cette dernière révéla une entaille profonde, à n'en pas douter une marque d'épée.

-Pour fendre de l'acier, ça ne devait pas être quelques rangs bronze.

Dit il en se saisissant d'un linge pour enlever le sang qui c'était accumulé sur sa jambe. Pour ce genre de problème il pouvait aider, mais pour réparer l'armure endommagée, il allait falloir un forgeron de talent.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Il laissa l’homme-loup opérer. Il avait depuis longtemps fait la preuve à la fois de son savoir-faire et de sa fidélité. C’était pour cela qu’il avait été choisi, malgré la localisation peu glorieuse de sa clinique. Ironiquement, cette dernière jouait maintenant en sa faveur. Il ne commenta sur son ton. Il savait pertinemment que la créature l’appréciait peu : c’était une attitude très commune des portaliens, qui avaient une opinion très arrêtée sur le respect qui leur était dû, quand bien même ces derniers n’avaient rien fait pour le mériter, sinon exister. Elim au moins tentait de faire un peu plus. Son action était toujours très limitée : c’était cela qui attristait le paragoï, et qu’il avait sans succès tenté deux fois de lui faire comprendre, avant d’interrompre toute tentative supplémentaire. Il ne pouvait pas le pousser à l’action, et ce n’était de toute façon pas sa prérogative. Si le jeune médecin souhaitait employer ses dons sans leur permettre d’atteindre le plus de personnes possibles, lui avait mieux à faire que de tenter de lui insuffler sa vision.

Cela, de toute façon, servait ses intérêts : il restait disponible, et pouvait donc employer sa magie curative et son expertise à refermer ses plaies. Là encore, l’ironie était amusante, bien qu’amère. C’était parce qu’il n’avait pas pu le comprendre qu’il accomplissait maintenant la chose la plus importante de sa vie. Il soignait Hypanatoi, et lui permettait de continuer sa quête. Nul doute qu’il ne s’en rendait pas compte, mais cela n’était pas spécialement important. Le rôle des portaliens, il l’avait compris depuis longtemps, n’était pas de comprendre. Ils n’en avaient que rarement les capacités, et acceptaient plus rarement encore de les employer. Il écouta le médecin l’interroger tout en opérant, et lui répondit rapidement :

« Je possède quelques entailles au niveau du torse. Elles viennent de l’action d’un mage qui était capable de manipuler les courants aériens. Quelques contusions, également. »

Il marqua une des pauses habituelles qui rythmaient ses paroles, avant de continuer, se forçant à conserver le même ton détaché malgré la joie que ce souvenir faisait naître en lui :

« J’ai eu à affronter plusieurs ennemis de rang or, oui. Quelques rangs argent, également. De la vermine, mais pas de la vermine totalement dépourvue de dents. Cela a fait peu de différence : ils devaient mourir. »

La mesure qu’il se forçait à injecter dans son discours faisait qu’il était difficile de comprendre à quel point il était vrai. Ces rats infâmes devaient mourir, de la même manière que le soleil devait se lever ou qu’un pierre jetée en l’air devait retomber. Cela faisait partie des grands mouvements naturels ordonnés par le cosmos, contre lesquels il aurait été illusoire de lutter. Pour le paragoï, sa vengeance n’avait jamais réellement été une question. C’était une éventualité inéluctable, et il lui fallait simplement déterminer les moyens qu’il allait employer pour l’atteindre. Le reste serait simplement de la poussière sur le coin de son chemin, rapidement balayée, plus rapidement oubliée encore. Malgré cela, il ne put s’empêcher de lever un sourcil arqué, et de questionner le jeune médecin :

« Ta question cependant m’étonne. Je pensais les gens du quartier Nord au courant de cette affaire. Tu sais pourquoi je reviens aussi régulièrement chez toi, non ? »

Le cas échéant, il aurait à le lui expliquer. L’homme, en acceptant de le soigner, s’exposaient à des représailles des ennemis d’Hypanatoi. Ce dernier l’avait pensé au courant, et avait cru qu’il le soignait en connaissance de cause. S’il pensait le médecin était un peu naïf, voire un peu niais, il avait en revanche rapidement vu qu’il était loin d’être timoré, et qu’il existait en lui un fond vertueux qu’il ne laissait simplement pas s’exprimer pleinement. Il lui avait donc paru logique que la menace des trafiquants d’esclaves et de leurs affidés ne soit pas pour lui quelque chose de particulièrement inquiétant. Mais peut-être s’était-il trompé, et peut-être Elim ne comprenait-il pas réellement tous les tenants et aboutissants de l’affaire du soir. Il lui fallait s’en assurer, quelque soit le cas, et si besoin les lui préciser. Il était redevable au médecin, et lui devait donc au moins assistance et protection si jamais il devait venir à souffrir des conséquences des soins qu’il lui prodiguait.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Le paragoï ne mentait pas. C'était une évidence, et Elim doutait que ce dernier en soit même capable. Son propre code d'honneur devait interdire ce genre de pratique. Mais en examinant les blessures du soldat, il ne put que confirmer ses dires. Certaines étaient plus profondes que d'autres, transformant le corps de son patient en champ de bataille.
A sa décharge, beaucoup de gens moindres en seraient mort. Mais au vu de son essence rouge, encaisser était sa spécialité. Combiné à sa plate épaisse, le loup avait face à lui une petite forteresse.

-Je vois. C'est ainsi pour beaucoup de gens.

Dit il avec un ton amer. Se retenant de serrer les poings par pure réflexe. Si auparavant, il avait pensé que tout le monde avait le droit à une nouvelle chance, il ne pouvait hélas pas en dire autant depuis que sa sœur avait été enlevée.
S'il avait eu ses ravisseurs entre les mains... Quelques pensées bien peu digne d'un médecin traversèrent son esprit, mais il les chassa en secouant la tête. Le Paragoï avait besoin de soins. Et Elim n'était pas du genre à faire attendre quelqu'un.
Une fois les plaies propres, il inspecta l'intérieure de ces dernières pour vérifier que rien n'était encore logé à l'intérieur. Sa magie pouvait en théorie gérer ce genre de désagrément en les expulsant lors du soin, mais par réflexe, l'argenté préférait faire cela manuellement.
Ce ne fut qu'une fois convaincu que tout était saint qu'il posa la main sur la première plaie. Hypanatoï s'étonnait d'ailleurs qu'il ne soit pas au courant de ses affaires.
A vrai dire, depuis l'annonce, le loup avait simplement fermé son esprit au parasites extérieurs.

-Les babillages sans cesse du quartier me fatiguent. Il y a un temps pour écouter les autres, un autre pour se recentrer sur soit.

D'un air absent, il commença à soigner le guerrier, laissant sa magie infuser pour amorcer la guérison. Ses yeux dans le vague, l'argenté dut faire un réel effort pour sortir de sa transe.

-J'aimerai pouvoir vous dire que oui, mais d'autres affaires m'ont coupés des affaires communes. Ainsi, si vous voulez bien me le dire, je vous promet d'écouter avec attention.

Qui sait, peut être que les affaires du paragoï pourrait tromper pendant un moment la rage qui couvait dans ses entrailles. Connaissant le guerrier, c'était une affaire probablement sinistre, car il ne se déplacerait pas pour des broutilles.

-J'ajouterai que dans ce chaos qu'est Portalia, il est difficile de suivre avec attention qui lutte pour quoi. La soit disant organisation qui est censé coordonner le tout est simplement incapable de faire quoi que ce soit.

Ses paroles étaient amère, et indirectement, il considérait que la guilde était en bonne partie responsable de sa propre situation. A rejeter les crocs des glaces, elle avait permis cette situation...
Ainsi, la douce candeur de l'hybride c'était transformée en colère froide, dirigée justement contre cette organisme malade.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Ses chairs se refermaient sous l’influence arcane des sortilèges de l’homme-loup. Il ne savait quelle force il conjurait pour ainsi accomplir ce miracle : il était évident qu’il était instruit, mais que ses savoirs se cantonnaient dans des domaines précis. Les sciences médicales, sans surprise, en faisait partie, entre autres. Malgré cela, il ne le frappait pas comme quelqu’un qui avait étudié le maniement de la magie. Il ne parlait en réalité pas comme quelqu’un d’éduqué, et son comportement le faisait plus penser aux extériorisations simples et directs de ses compagnons aux origines les plus humbles. Sans doute ses pouvoirs jaillissaient-ils en lui par le biais de la puissance divine qui était la sienne. Il était sans conteste un être empli de cette énergie ésotérique, et il avait en plus de cela l’apparence et l’allure d’une personne qui avait déjà dû à se battre. A lutter pour sa vie. Cette expérience transformait irrémédiablement ceux qui la vivaient, et Elim était facilement identifiable.

Pourtant, il n’était pas un homme dur, et lui faisait souvent penser à un éternel adolescent. Au-delà de sa petite taille, c’était son côté impulsif et son manque de vision, comme s’il n’avait jamais réellement eu le temps d’accumuler les indispensables expériences qui amenaient dans leur sillage la sagesse. Aujourd’hui cependant, il fut différent. Il lui arrivait certes d’être irritable, et d’avoir à redire sur le comportement d’Hypanatoi : ce dernier consentait à faire des efforts, se considérant comme redevable du médecin, mais malgré cela ne pouvait réellement consentir à tout tolérer de lui. Leur relation était froide, mais reposait sur un accord tacite qui permettait sa pérennité. Ce n’était pas le cas ici. Il n’y avait là rien de durable, et à le voir souffler et se tendre et parler et sortir de la réserve qui était normalement la sienne, Hypanatoi comprit que quelque chose avait changé. Ce n’était pas simplement qu’il était de mauvaise humeur, ou qu’il traversait un moment difficile. Il avait face à lui un être nouveau ; il n’était pas surpris. Dès leur première rencontre, il avait senti en lui à la fois le potentiel et l’esprit nécessaire à cet aboutissement. Le médecin avait simplement mis plus de temps que prévu à arriver à la destination que le paragoï avait immédiatement aperçu pour lui. Il lui parlait, également. Il lui adressait une demande, et demandait des éclaircissements.

Il ne savait pas. Il ne voyait pas.

Hypanatoi avait massacré dans son quartier des dizaines de gens, et il ne savait pas. Aucun d’entre eux, visiblement, n’était venu le voir, ou alors ils étaient restés silencieux. C’était une bonne chose. Que l’homme qui s’occupait en ce moment de rendre à son corps sa vitalité première puisse être associé à ce genre de vermine n’aurait pas été plaisant, et il aurait été contraint d’agir, autant par conviction que par prudence. Il prit une inspiration légère, remit ses pensées en ordre, et lui répondit sur un ton égal :

« Ne t’inquiète pas, ma cause est d’une tragique simplicité. J’ai découvert qu’une ressortissante de monde a été capturé par des esclavagistes. Qu’elle a été violée. Qu’elle s’est enfuit par les portails de la place, vers les montagnes. Qu’elle a couru à travers la neige, poursuivi par les limiers et les traqueurs de ces animaux. Qu’elle a été acculée dans une grotte, et qu’elle est morte comme une bête. J’ai retrouvé une partie de ces gens. Ils sont morts. Certains survivent. Je vais corriger cette situation. Quand j’en aurai terminé avec les responsables principaux, et que j’aurai fouillé autant leurs antres que leurs âmes, je m’attacherai à obtenir des réponses à d’autres questions : comment la garde qui surveille nuit et jour les portails n’a-t-elle rien trouvé à redire à cette situation ? Comment un tel réseau a-t-il pu perdurer aussi longtemps ? »

Il marqua une courte pause. Expira longuement. Il avait toujours du mal à se contrôler totalement lorsqu’il évoquait cette affaire. La colère initiale, chaude et bouillonnante et capable à elle seule de transformer tout son être en un hurlement de révolte et un mouvement de pur courroux était passée. Il subsistait une fureur, une ire divine qui ne le quittait jamais totalement, qui sous-tendait la moindre de ses impulsions, qui régissait chaque seconde de sa vie. Jusqu’à ce qu’il ait obtenu complète et totale rétribution, il ne serait plus totalement lui-même, et son identité se fondrait dans la fonction que son honneur lui imposait d’endosser.

« J’ai voulu lors de notre première rencontre t’avertir à ce sujet. Ce fut par le biais d’une métaphore, parce que je pensais que tu avais besoin de tirer toi-même tes propres conclusions. Peut-être ai-je fait une erreur, au vu de ton air sombre. Quoi qu’il en soit, tu vois maintenant : Portalia est viciée jusqu’à la trogne, et c’est sa survie même qui est en jeu. Le monde n’attendra pas dans une immobilité éternelle que la cité se remette debout. »

Il tourna vers Elim son regard aveugle. Sa mâchoire serrée. Son front plissé par des rides pensives et sévères. L’homme-bête, maintenant, n’avait plus d’excuse pour ne pas voir. On le lui avait imposé, et il devait se lever. Il n’avait pas besoin de le lui dire. Il n’avait pas besoin de continuer son discours. Il pouvait le conclure, simplement, par une parole rapide :

« Tu sais te battre. Tu comprends qu’il le faut. Le temps des babillages, comme tu le dis, est passé. »

Il lui offrit sa main, encore constellée d’étoiles de sang séché, ouverte et tendue comme la lame d’un xiphos.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Ainsi, l'histoire était similaire... Les détails changeaient mais tout pourtant portait à la même conclusion. La société de Portalia avait abandonné quelqu'un de plus. L'argenté ne c'était jamais résolu à fermer les yeux, se contentant de savoir  que le monde aux alentours n'était pas tendre. Mais jamais encore, l'idée de faire sa propre justice ne lui avait sauté aux yeux.
Mais comme d'habitude, c'était les évènements tragiques qui faisaient bouger les choses. Il y avait eut la tribut des crocs de lunes, dont le village avait été rasé, une tragédie qui avait marqué son peuple, mais dans l'indifférence totale de la guilde. Puis maintenant sa sœur.
Clairement, les choses ne pouvaient pas rester ainsi.

-L'attaque à prouvé à quel point la cité est mal préparée. Elle dispose d'une foule d'aventuriers, mais d'aucun objectifs réels. Comme si les décideurs avaient décrété que tout allait s'arranger en envoyant plus de chair à canon à la mort.


C'était un fait. Et le loup avait vu trop de cadavre arriver à sa clinique après les assauts. Des cadavres de rangs bronze qui avaient été utilisés pour ralentir une avance de monstre envoyé par l'ennemi.
Et pour sauver qui ? Ou quoi ? Ce n'était pas comme si les civils qui peuplaient la ville formaient une échelle importante pour la quête.
L'argenté ne tenait pas à son accomplissement bien sur... Mais ce n'était pas pour autant qu'il acceptait ce laxisme ambiant, qui consistait à se terrer derrière des murs... et attendre.
Trop de ses amis avaient disparus, avalé par la horde aussi subitement qu'injustement, la guilde ne c'étant pas pour autant dérangée à les ressusciter.
Terminant ses soins, le loup observa la main tendue du paragoï, ayant l'impression que le diable lui proposait un pacte.

Observant la main tendue, encore mouchetée de sang, il songea un moment à dévier la conversation, ses yeux dérivant lentement sur le bureau ou était posé le peigne de sa sœur.

-Je n'aime pas vos méthode, et j'ai bien peur que nous ne parvenions jamais à nous entendre

Dit il d'une voix plate, ses yeux fatigué rivés sur le heaume qui, il le savait, n'avait pas de regard à lui rendre. Prenant une légère inspiration, il finit par soupirer.

-Mais elles sont efficaces... Alors je vous aiderait le temps de nettoyer la crasse qui infecte Portalia.

Ce serait un chemin sanglant, qui, il le savait, serait parsemé de dilemme en tout genre et qui lui couterait une partie de sa candeur. Mais force était de constater que son éternel optimisme, consistant à être persuadé que quelqu'un de plus compétent que lui s'occuperait de tout, n'était absolument pas addapté.
Saisissant la main du paragoï, il signa par la même son pacte avec lui.

Au fond de lui, il sentit la bête réprimée en lui se mettre à hurler. Il allait falloir changer beaucoup de choses... Car le Elim que tout le monde connaissait n'allait pas pouvoir continuer à partager la vie de celui qu'il était appelé à devenir.
Et s'il avait toujours été le médecin sympathique du quartier nord, chose qui ne changerait pas, le loup allait devoir apprendre à scinder sa vie.

-Reste à savoir où sont les derniers déchets
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Elim le regardait, et il écoutait. Pas tout. Il ne voulait pas tout entendre, il ne le pouvait pas. Il avait encore de se préserver, comme le reste de la misérable engeance qui grouillait derrière les murailles cadavériques de la cité. Il avait besoin de survivre, encore, et il ne comprenait que ce qu’il s’apprêtait à faire aller le tuer. Que de ce genre de chose, on ne revenait pas comme on était avant, qu’il fallait muer comme les grands serpents sous les eaux glacées des rivières, comme les insectes enfermés dans leurs linceuls de soie. Que ce qui sortait était plus vif, plus ardu ; plus pugnace, plus dur. Il verrait, de toute façon : il venait de lui serrer la main, et il ne comprenait pas encore tout ce que cela impliquait. Le paragoï se redressa. Les blessures étaient refermées. Il replaça sur son corps son armure. Le reste pouvait bien attendre, et la plupart des blessures restantes guériraient rapidement d’elles-mêmes. Il n’avait besoin de venir ici, en vérité, que pour accélérer sa rémission. Que pour hâter son retour au combat. Et Elim, dévoué qu’il était, acceptait toujours de l’aider. C’était une bonne chose : il avait pu constater, sans doute sans s’en rendre compte, qu’Hypanatoi représentait une force active, et qu’il convenait maintenant de le rejoindre.

Trop longtemps, il avait refusé ses responsabilités, et avait chéri les œillères qu’il avait lui-même placé sur ses yeux. Le paragoï n’était pas certain de ce qui l’avait poussé à les arracher avec autant de hargne. Chacune de ses paroles, maintenant, était profondément empreinte d’une colère sourde, et plus que cela d’une envie de l’extérioriser. D’un besoin vital et impérieux, d’un appétit violent. Hypanatoi acheva de totalement remettre autour de lui son armure, finissant par ses gantelets : une fois passés sur ses mains, ces dernières devenaient inutiles pour la plupart des choses. Elles pouvaient former des poings. Serrer une arme, et des gorges. Cela s’arrêtait là. Il contempla un moment la situation d’Elim. Il n’en connaissait pas les détails, mais n’en avait pas besoin. La raison profonde qui l’avait poussé dans ses derniers retranchements n’était pas importante. Plus maintenant qu’elle avait terminé son œuvre, et que l’homme-bête s’en trouvait changé.

« Tu n’as ni à aimer mes méthodes, ni moi, lui répondit-il finalement. Cependant, je ferai preuve de plus de prudence à ta place : j’ai prédit plusieurs mois avant que tu sois capable d’en voir le plus infime morceau ta situation d’aujourd’hui. Penses-tu réellement que je sois alors incapable de réitérer ce qui est pour toi un exploit, mais pour moi un acte trivial, si je te dis qu’un jour tu verras de nouveau les choses différemment ? »

Il se pencha légèrement vers lui, et continua :

« Ne pense pas que je te provoque, ou que je te dise ça gratuitement. Tu vas devoir ouvrir les yeux, maintenant, et comprendre que tu vas devoir sacrifier certaines choses. Ta tranquillité. Ton confort. Les excuses que tu te faisais, pour ignorer les drames qui étreignaient ton quartier et te contenter de voir de son existence que ce qui passait le pas de ta porte. Tout cela va tomber de tes yeux, comme de la poussière inutile. Parle-moi de ce qui a provoqué ce changement. Parle-moi ce que tu as perdu. »

Il n’avait pas besoin de savoir. Mais il avait besoin de comprendre Elim. Ce dernier venait de se joindre à lui, et cela voulait dire qu’il ne s’appartenait plus, plus totalement. La vie d’Hypanatoi dépendait maintenant en partie de ce nouvel allié, de même que l’inverse était vrai. Le paragoï était lent à accorder sa confiance, mais il connaissait l’homme-loup depuis maintenant plusieurs longs mois. Il savait ce qu’il y avait de bien en lui, et les salissures qui empêchaient ces choses de resurgir. Il savait comme faire en sorte que ce dernier comprenne par lui-même où il devait en venir. Il ne fallait lui donner la solution, cela Hypanatoi l’avait immédiatement remarqué : l’homme-loup faisait partie de ces gens qui avaient besoin de penser que les idées qui fleurissaient dans leurs esprits étaient exclusivement les leurs. Lui dire où aller était la meilleure manière de s’assurer qu’il aille dans la direction opposée. C’était pour cela, en vérité, que par deux fois il avait ignoré son avertissement, que ce dernier n’avait pas pu ne serait-ce que s’imprimer dans son esprit. Elim ne le voulait. Alors il n’entendait pas, et ne voyait pas. C’était un comportement d’enfant, certes, mais il était ici très commun.

Le forcer à abandonner cette première illusion, même s’il réagissait de manière contraire, était utile. Consacrer son souffle suivant à autre chose de plus consistant l’était plus encore. Il attendit, immobile, le visage penché vers son interlocuteur pour lui signifier qu’il possédait en ce moment son attention pleine et entière.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Le paragoï avait raison sur un point. L'hybride n'avait nullement besoin d'apprécier les méthodes de ce dernier, encore moins besoin de les approuver. L'homme était certes impitoyable, mais restait fondamentalement honnête. On pouvait lui donner beaucoup de défaut, mais Elim était persuadé qu'il n'était absolument pas capable du moindre mensonge. Ce dernier était un guerrier, avec tout ce que cela représentait. Mais le loup finit par hausser les épaules en réaction à sa prédiction.

-S'il y a bien une constance dans ce monde, c'est bien l'étonnement.
Alors je vais vous faire confiance sur ce point. Ce n'est pas comme si je pouvais en ce moment réfléchir à l'avenir.


Non... il avait simplement envie d'extérioriser sa propre colère. Peut être que tout cela n'était qu'une folie passagère, et qu'Yvana parviendrait en un mot à lui faire regagner sa pleine contenance.
Mais elle n'était pas là. Et sa sœur restait prisonnière pour le moment et c'était tout ce qui comptait.

-Vous n'êtes pas provoquant. Au début, je pensais que c'était le cas. Vous êtes simplement différent de bien des gens ici. Là ou beaucoup abandonnent leurs habitudes de leurs mondes d'avant, pour se mêler à Portalia, j'ai l'impression que vous êtes toujours ancré dans votre monde précédent.


Finit il par dire. L'homme était impressionnant, mais Elim avait passé outre sa crainte habituelle. Seule la disparition de sa sœur comptait réellement.
Croisant les bras devant son torse, il s'appuya contre le mur adjacent, soupirant avant de finalement en venir au point bloquant.

-J'appartiens à une tribut native de ce monde, et suite à quelques désaccord avec Portalia, nous avons été classifiés comme... Citoyens de seconde zone ?

C'était le terme le plus mélioratif qu'il avait pu trouver, même si la réalité n'avait rien d'aussi poétique. Ils n'étaient pas considérés au même terme que les gens de la capitale. Comme si leur utilité pour la capitale était négligée.

-En ces termes, les tributs sauvages du nord sont libre de capturer et réduire en esclavage les miens. C'est assez rare... Mais c'est arrivé récemment.
Ils ont enlevés ma sœur


Et il s'arrêt là, laissant le silence combler de lui même tout ce qu'il ne voulait pas dire.
Mais il ne doutait pas une seconde que le paragoï comprenait ce qu'il sous entendait par cette simple phrase, dans laquelle il avait concentré une pointe de sa colère.
Levant les yeux vers ce dernier, il reprit :

-Elle n'est pas encore morte, je le sais... Mais je ne peux pour autant pas la sauver maintenant... Je suis bien trop faible. Il me faut m'endurcir... encore plus
Et si pour cela je dois exterminer une partie de la vermine locale, ainsi soit il


Le combat n'était pas son point fort pour le moment. Mais son fusil avait prouvé qu'il pouvait compenser pour son manque de compétences physiques.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Il écouta Elim lui parler, et ce dernier lui révéla un point nouveau sur son existence. Le paragoï ne s’était pas spécialement intéressé, jusque-là, à son histoire. De la même manière que le médecin n’avait maintenant pas à l’apprécier, lui n’avait pas eu jusque-là à s’intéresser aux méandres de son existence. Il lui suffisait de s’assurer qu’il soit fiable, et compétent. La situation, cependant, venait de changer : s’en remettre à lui dans un environnement calme, le laisser refermer ses plaies en utilisant des connaissances et des magies quotidiennement entretenues n’impliquait pas la même chose que de partir au combat à ses côtés. Et l’hybride lui révéla, sans réellement le surprendre, ses origines peu glorieuses. Hypanatoi connaissait parfaitement la situation géographique de ce monde. Il s’était longuement renseigné, et avait fait de prodigieux efforts de mémoire, pour ne pas avancer à l’aveugle sur des terres aussi inhospitalières. Le médecin lui confirmait simplement qu’il n’était pas un réincarné, ou un descendant d’une lignée parallèle. Qu’il venait de ceux qui étaient assez bas pour être considérés par les barbaroï de la cité maudite comme des parias.

En temps normal, il aurait grogné de dégout, et se serait immédiatement détourné du personnage. Qu’il entre à son service était déjà un honneur particulier, mais il ne pouvait pas le traiter comme un égal. Cependant, il restait cohérent. Il ne pouvait pas rejeter les manières veules de Portalia et en même corroborer la manière qu’elle avait de classer ses citoyens. Elim, somme toute, ne lui apparaissait moins méritant que n’importe quel autre malheureux reclus entre les murs de la ville. Il pouvait passer outre son humble extraction, et lui donner une chance de prouver son mérite. Il avait déjà fait le premier pas en acceptant la nécessité du combat. Il était petit. Son corps était chétif. Il ne possédait aucune discipline martiale, et en vérité aucune discipline digne de ce nom. Son esprit était inconstant, et il avait de toute évidence besoin d’une main ferme pour le guider. Seul, il était tout simplement de comprendre comment employer utilement ses dons.

Hypanatoi le laissa terminer. Au moins l’éternel adolescent comprenait-il la nécessité de s’endurcir. De faire preuve de patience rancunière, et de garder à l’esprit que sa sœur était maintenant une captive. Une otage. Qu’elle nettoyait en ce moment les fonds crasseux des marmites, et réchauffait la couche d’un inconnu.

« Tu es responsable de son malheur. Ton être est puissamment imprégné de l’énergie des deux dieux, et tu n’as malgré cela pas été capable de la faire fructifier. Ta tribu est sans protection. Ta famille également. Tes ennemis frappent, parce qu’ils savent qu’ils le peuvent. Parce que tu ne leur pose aucun danger. Tu es faible. Tes cris de révolte sont des gémissements impuissants. »

Il se redressa totalement. Il avait amplement récupéré, et il était prêt à repartir.

« Cela change aujourd’hui. Arme-toi, et suis-moi. »

Il n’était pas utile de dire autre chose. Il ne venait pas dévoiler un grand secret à l’homme-loup, mais il était bon que ce dernier se l’entende malgré cela dire. Qu’une voix étrangère amène à ses oreilles les condamnations familières, et qu’elle leur donne un autre aspect que celui de la complainte stérile. Qu’il lui montre qu’il ne pouvait pas simplement se torturer en se repassant sans cesse cette idée, mais qu’il devait en faire quelque chose. C’était une des leçons les plus importantes que chaque paragoï se devait de garder à l’esprit : le regret, la honte et l’amertume tempéraient l’âme, si on voulait bien les laisser faire. Il suffisait de continuer d’agir, et de ne pas se laisser alourdir.

Sortant de la boutique, il attendit Elim. Il savait où il devait l’emmener. Nombre d’endroits utilisés par ses ennemis étaient maintenant connus de lui, et si nombre d’entre eux avaient été désertés, il en connaissait un qui abritaient sans le moindre doute certains de ses adversaires. Les machines enchantées qui s’entassaient à l’intérieur rendaient son abandon impossible ; les ôter des nœuds magiques qui formaient en les reliant les unes aux autres un assemblage cohérent aurait réduit à néant un investissement temporaire et pécunier irremplaçable. C’était aussi pour ça qu’il s’attendait à rencontrer sur place une certaine forme de résistance. Ses ennemis, après tout, commençaient à comprendre son mode opératoire : ce dernier était d’une rare simplicité, et il n’entendait pas les troubler en changeant de comportement.

Ils auraient donc sans le moindre doute la bonté de placer sur son chemin des forces suffisantes. Hélas pour eux, les êtres capables de lui opposer une résistance sérieuse étaient rares, et plus que cela louaient rarement leurs services à des gens de leur trempe. Le paragoï ne doutait malgré cela pas de leur attachement à l’endroit dans lequel il s’apprêtait à mener son compagnon du jour. La vermine trouverait un moyen d’essayer de le défendre, que ce soit par le nombre, la ruse ou l’invocation surprenante d’un réel adversaire. Cela ne changerait rien.

Elim, comme eux, allait le comprendre. La vengeance et la rage étaient des motivateurs autrement plus conséquents que l’avidité primaire.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Comme à son habitude le paragoï se montrait tranchant dans ses propos. Et sur une multitude d'autre lignes temporelles, le loup aurait pu prendre ombrage de tout cela. Mais force était de constater que pour le moment, il avait raison. C'était un pacte avec le diable, comme il l'avait prédit, mais c'était pour le moment la seule solution qu'il pouvait prendre pour sortir sa sœur de l'esclavage.
Laissant le soldat se redresser, l'argenté hocha la tête avant de s'exécuter, disparaissant dans la pièce adjacente pour y retrouver son équipement.

Ce dernier n'était pas encore parfait, mais c'était considérablement étoffé, à force d'expérimentation, l'argenté avait réuni un matériel plutôt adapté à son rôle sur le terrain.
Otant sa veste noire, il passa une sous cuirasse légère sur laquelle il plaça différent élément d'armures, fais d'un matériau léger, ils servaient d'avantage à lui permettre de se faufiler partout sans se blesser, mais surtout à dissimuler son apparence.
Le petit loup fut bien vite recouvert, et termina en enfilant un casque, imitant par la même les chasseurs de son village. Ces derniers avaient pour rituel de placer un masque devant leur visage, confinant leur violence à l'intérieur de celui ci.
Et si d'habitude, ce dernier était stylisé, le heaume que plaça Elim sur son visage était lisse n'affichant qu'une petite larme peinte sous son œil gauche. Un des rares signe de sa perte.

Camouflant par la même sa queue et ses oreilles, il finit par sortir de sa petite réserve, attrapant son fusil à essence qu'il arma d'un geste sec. La culasse claqua, initiant la charge de son armement à essence.
A l'abris sous son casque, il se sentait un peu plus légitime, laissant sa colère réfrénée le gagner.

-Je suis prêt

Dit il en sa plaçant à côté du paragoï, vérifiant une dernière fois que ses réserves d'essence étaient à leur place. Avecle temps, cette arme pourtant si étrangère aux us et coutume de Portalia était devenue une partie de lui même, qui, couplée à l'agilité et la discrétion du loup, le duo était plus mortel qu'on ne pouvait le penser.

-Quel est l'objectif du jour ?

Après tout, il se doutait qu'il allait falloir tuer quelques personnes, et si une partie de lui même luttait contre ce fait, son masque de colère l'empêchait de ressentir le moindre remord vis à vis de tout cela.
Au contraire même, il avait hâte de commencer, et expurger sa propre faiblesse dans le sang des autres. Seuls ses yeux étaient visibles derrière les minces fentes de son casque, laissant entrevoir deux orbes jaunes rendus presque luminescent par l'excitation.

Portalia était devenue le champ de bataille d'Hypanatoï et pour une fois, Elim n'en serait pas que le simple spectateur. Pour une fois, il prendrait une part active à tout cela, même s'il allait falloir pour cela se salir les mains.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
L’homme loup était prêt. Du moins le lui disait-il. Hypanatoi en doutait, mais il consentait à lui offrir le bénéfice du doute. Il avait de toute façon prévu aujourd’hui de remplir seul ses obligations. Qu’une paire de bras supplémentaire se joigne à lui n’était pas en soi particulièrement handicapant, quand bien même il aurait parfois à se préoccuper de sa sécurité. Et peut-être le médecin le surprendrait-il agréablement. Cela arrivait rarement, à Portalia : malgré ses nombreuses expériences, son optimisme et son enthousiasme naturels étaient plus souvent la cause d’amères déceptions que de moments de bonheur. Mais cela arrivait. Quelques noms, lorsqu’ils remontaient à la surface de sa mémoire, l’emplissaient de contentement. Il désigna la rue qui s’étendait devant eux, sale et odoriférante, d’un geste de la main. C’était une allée borgne, dans laquelle quelques monceaux d’ordures oubliés achevaient de pourrir. Des flaques d’eaux croupies dormaient dans la chaussée défoncée, et le bruit habituel des quartier nord agressait en permanence ses oreilles.

C’était le bruit de la misère, qu’il connaissait pour avoir eu trop de fois à le côtoyer. Il n’avait aucune de le décrire. Ni lui, ni les gémissements qui l’accompagnaient, ni les remuements indignes, ni les murmures hésitants, ni les geignements des gens qui subissaient la violence de cet univers fermé. Tout cela le répugnait, et lui montrait à quel point Portalia était capable de fermer les yeux. Voire pire : de les ouvrir, et de tolérer. De rester inactive, parce que tout cela n’était pas pour elle extrêmement important. Qu’il était facile de clore la porte, et de profiter de la chaleur de son foyer.

« Les antres de mes ennemis sont nombreux ici. Nous allons en purger un. Je doute que nous trouvions des documents ou des lettres, mais si tel est le cas, préserve-les. Et dans tous les cas, épargne la vie de leurs meneurs, et des gens qui semblent informés. Nous aurons à les faire parler. »

Il ne jugea pas utile de préciser la méthode qu’il comptait employer. Elle était évidente, et avait fait ses preuves. Chaque nouveau captif qu’il soumettait à son interrogatoire renforçait sa réputation : ses adversaires détruisaient maintenant de manière systématique les moyens de remonter leur piste, mais n’étaient pas encore parvenus à se résoudre à la seule méthode réellement efficace. Il ne comprenait pas que leur seule chance de survie était une purge massive de leurs rangs, et la création d’une politique du secret. Sans cela, il était simple d’accéder aux secrets qui infestaient leurs esprits malades. Il suffisait, simplement, de leur faire comprendre que les conséquences de la colère d’Hypanatoi étaient à la fois plus immédiates et plus insupportables que celles des mystérieux personnages qui les commandaient.

Il n’avait pas encore réussi à obtenir leurs noms, mais ce n’était qu’une question de temps. Plus il tuait, plus il réduisait le nombre des gens avec lesquels ils pouvaient communiquer. Il finirait par les trouver ; ce n’était qu’une question, et il lui fallait simplement continuer à faire preuve de diligence. Plus que cela, il le savait pertinemment : ses ennemis finiraient par faire une erreur. Pour l’empêcher d’avancer, ils avaient besoin de se montrer infaillibles, alors que lui n’avait besoin que d’une simple erreur de leur part.

Il allait donc continuer de leur fournir autant d’occasions de la commettre que nécessaire.

Se mettant en marche, il ne prêta pas attention aux gens qui s’entassaient sur les côtés des rues. Les miséreux locaux connaissaient sa silhouette, maintenant. Pas son visage. Il n’enlevait pas son casque. Mais sa silhouette. Et ce qu’il représentait. Certains d’entre eux se ratatinaient sur eux-mêmes, ou faisaient de larges mouvements pour l’éviter. Certains d’entre eux, aussi, lui adressaient des hochements de tête discrets. Il tuait leurs prédateurs, ceux qui enlevaient filles et fils pour les soumettre aux appétits des marchands de viande. Il s’occupait de l’assainissement de leur environnement quand personne d’autre ne le faisait. Et ses méthodes, souvent, plaisaient à leurs esprits. Pour eux, la violence était un fait du quotidien. L’ironie était mordante : il avait plus en commun avec ses gueux, aussi étrangers qu’ils soient, qu’avec le reste de Portalia.

« Quand tu auras besoin de mon aide, fit-il soudainement. Je serai à tes côtés. En attendant, satisfais une fois de plus ma curiosité. Tu es médecin : quel est ton diagnostic sur ce qui t’entoure ? »

Elim l’intéressait. Il était certes un portalien standard, porteur en lui de toutes les failles de ces gens. Mais il savait aussi de longue date qu’il ne serait pas difficile, contrairement à beaucoup d’autres, de faire ressortir de lui quelque chose de plus méritant. Il connaissait la réponse qu’il aurait donné à cette question il y avait de cela quelques mois. Il voulait voir si elle avait changé. Si l’autochtone était capable d’évoluer, et si cette évolution devait résulter comme il le pensait d’un choc brutal, à même de le tirer de sa torpeur lénifiante.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Une purge, un mot bien poétique pour parler d'un massacre en règle. Le quartier n'était pas étranger à ce genre d'histoires, bien au contraire.
C'était d'ailleurs une des raisons pour laquelle Elim n'y prêtait pas vraiment attention. Sa clinique était en général bien éloignée de ce genre de problème, formant l'extrême limite du quartier nord avec les champs alentours.
Couplé à cela la désertion récente des alentours rendait ses environs bien plus calme.

-C'est noté.

Dit il, sa voix déformée par son casque.
Difficile de croire que sous cette armure étrange, se cachait le médecin que bien des gens appréciaient dans le quartier. Elle servirait aussi bien à protéger son identité que son corps. Mais si la cible était un groupe criminel, il y avait de bonnes chances que le loup ne les connaissent pas. En général, ils avaient tous leur propres soigneurs et ne venaient jamais jusqu'à lui.
Avançant pour s'enfoncer dans les parties les moins bien famées du quartier nord, ils finirent par voir les bâtiments s'élever, gagnant plusieurs étages, jusqu'à ce que le ciel ne fusse qu'une bande diffuse, souvent caché par des cordes mises entre les bâtiments.

-Je sais que vous voulez les préservez, mais tant que vous ne les tuez pas, je pourrais les remettre en état pour les faire parler.

C'était bien là l'utilité de ses pouvoirs. Car ils ne faisaient aucunement la différence entre un soin en bonne et dut forme, ou simplement une remise en état pour un interrogatoire.
Cela permettrait au paragoï de prendre moins de pincettes.
Bien sur, l'argenté se doutait que tout cela ne serait pas sans conséquence pour les alentours, mais il fallait parfois purger soit même les soucis.

-J'apprécie, merci.

Dit il en réponse au guerrier qui lui assurait lui apporter son aide quand le moment serait venu.
Quant au reste de la question, il ne l'éluda pas, préférant observer les alentours avant de donner sa réponse. Jamais Elim ne se serait permis de juger qui que ce soit auparavant.
Mais la colère lui permettait de le faire, et avec bien moins de filtre qu'auparavant.

-Je doute que mon avis vous surprenne. Mais soit.
Le seul diagnostic que je vois, c'est que ce quartier est malade. Ce n'est pas une maladie bien compliquée, c'est simplement la pourriture qui c'est installée, comme une plaie laissée trop longtemps sans soin.
Les gens ici ont été laissés abandonnés à eux même, par l'entité même qui les as fait venir ici. Ils sont aussi coupable que la guilde cela dit.


La guilde était censée pourvoir aux besoins des arrivants. Et surtout les maintenir occupés. La fameuse quête était encore au point mort. Et au vu du nombre de désœuvrés ici, on pouvait facilement deviner pourquoi.

-Un malade qui ne veut pas se soigner rend son médecin bien inutile, il finit immanquablement par mourir. Le seul problème, c'est que pour chaque mort ici bas, la guilde envois un autre vecteur de contagion pour le remplacer.
Et vous ? Que voyez vous au juste ?
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Elim avait prévenu de pas penser le surprendre, et son diagnostic s’avéra correct. Il parlait, et mentionnait simplement à l’oral ce que les deux personnages savaient. Il le faisait différent du paragoï, certes, et allait sans doute moins loin dans ses conclusions. L’important se trouvait ailleurs : en les formulant, il donnait un poids tangible à ses pensées. Il les imprimait dans le domaine du réel. Il les marquait comme quelque chose de suffisamment crédible et important pour être partagé. Ce n’était pas grand-chose, sans doute, mais c’était tout de même un premier pas important, et l’expérience d’Hypanatoi le poussait à la prudence. Il connaissait l’âme des mortels, et son inconstance. Mieux valait s’assurer que le petit médecin soit totalement d’accord avec lui. Mieux valait le faire, et le faire une seconde fois. Puis une troisième, avant enfin de trouver un moyen de sceller définitivement leur accord ; les choses, ici, étaient rarement solides. Il fallait les consolider, et leur donner suffisamment de force pour qu’elles puissent perdurer dans le temps. Il prit donc son temps pour lui répondre, hochant de la tête à certains moments de la réponse de l’homme-bête. Lui non plus ne délivrerait sans doute pas des conclusions qui surprendraient Elim. Hypanatoi avait pensé, avant que Portalia l’invoque indignement, que ses actions étaient suffisamment parlantes. Qu’il était inutile de le questionner sur ses intentions : ce qu’il faisait était plus que révélateur.

« Je ne vois pas une maladie. Portalia n’est pas affligée par des causes extérieures. Ses douleurs sont de son propre fait, et le résultat inévitable d’une organisation lénifiante. Comment espérer que son peuple soit grand, quand rien n’est fait pour lui en donner les moyens ? Le délabrement qui s’étend autour de nous est le résultat de la décadence morale de gens qui ont été élevés pour penser que leur confort prime sur toute autre considération. Qu’aujourd’hui est sacré, et que demain ne mérite aucune considération. Que l’individu est la limite de l’univers. »

Il marqua une de ses pauses habituelles, mais la laissa rapidement mourir, concluant rapidement sa harangue :

« Je veux te prévenir : ce que nous faisons ici va changer les choses. »

Hypanatoi le savait. Eliminer comme il le faisait les forces en place dans ce quartier allait créer un grand vide, et nombre de vermines dont les ambitions avaient jusque-là été contrecarrées par l’existence du mastodonte déjà en place allaient se découvrir des hardiesses nouvelles. Le quartier Nord souffrirait, troquant les sévices quotidiens mais prévisibles que les esclavagistes leur infligeaient contre la fureur inscrutable de nouveaux groupes criminels. Quant à l’extérieur de Portalia, il ne verrait rien de tout cela, et n’entendrait que de vagues échos. Le quartier Nord avait beau être confiné par les mêmes murailles que le reste de la ville, il restait un environnement étranger. Inconnu. Lointain. C’était une erreur, et une erreur qui se révélerait forcément couteuse.

Cela, dans l’absolu, était éminemment secondaire. Il marchait sur les chemins rouges de la justice, et le destin de Portalia n’était pas le sien.

Il aurait sans doute malgré cela à montrer à la ville comment se redresser. Comment ne pas vivre comme un quadrupède hirsute, content simplement de fouir le sol à la recherche de glands et d’insectes grouillants. Mais cela serait une conséquence de ses actions, ou un moyen d’accomplir ses objectifs. Rien de plus. Rien de moins. Il avait offert sa chance à la cité, puis avait recommencé. A chaque fois, elle avait été décevante. Puis, elle avait choisi de lui cracher au visage, et de lui révéler qu’elle avait attribué comme récompense à une femme de son monde les pires humiliations.

Il serra les dents, sentant les muscles de sa mâchoire se tendre. Il lui était difficile, quand il pensait, de ne pas revenir à ce sujet : tous les chemins y menaient nécessairement. Et malgré le fait qu’il ait dépassé le stade initial de la rage aveugle et bestiale, il brûlait toujours en lui, rendait acide les relents de son estomac, tendus les muscles de ses bras, et amer son esprit. Il devait obtenir justice, et chaque seconde qui le rapprochait de cette inéluctable conclusion était terrible à supporter. Il n’avançait pas assez rapidement, simplement parce qu’il lui était impossible d’avancer assez rapidement. Il pointa du doigt un endroit. Une masure quelconque, qu’il sentait s’étaler sous son œil intérieur. L’étage supérieur, qui s’étendait sur la rue par un système branlant d’encorbellement, menaçait de s’écrouler, et les quelques poutres sommairement appliquées semblaient ne rien faire pour le consolider.

« Ici, déclara simplement le paragoï. »

Il s’avança vers la porte. Devant elle, un homme et une femme étaient assis, conversant de sujet sans intérêt. Leurs armes étaient posées, nues, au sol, à côté d’eux. Ayant remarqué leur arrivé, le premier d’entre eux réagit soudainement, son esprit malhabile comprenant soudainement ce qui était en train d’arriver.

« Il est là ! beugla-t-il ! Hypanatoi, et un autre ! »

Le duo se releva prestement, leurs armes tenues dans des mains tremblantes. Ils ne possédaient qu’une faible dose de puissance divine, et si cela suffisait à clairement les séparer de la masse amorphe des bas-quartiers, ce ne serait ici rien d’utile. L’homme voulut fuir, estimant judicieusement que c’était sa meilleure chance de survie. Ce ne fut pas suffisant pour le sauver. Hypanatoi bondit dans sa direction, sa lance se projetant en avant, et elle vint faire exploser plus qu’elle ne perça son crâne. Il se retourna dans la direction de l’autre individu, et avança de nouveau. Il n’avait rien à dire à cette engeance maudite.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Il n’en restait qu’un. Une personne qui, il fallait se l’avouer, n’avait rien d’innocent. Son arme posée négligemment au sol, elle gardait clairement cet endroit. Une foule de question se bouscula dans l’esprit d’Elim, plusieurs s’interrogeant sur la légitimité de tout cela. Mais au final, la justice était une notion plutôt dérisoire ici, la loi n’avait plus cours, et dépendait uniquement d’acteurs privés.
Ainsi, Hypanatoï en tant que juge valait autant que le chef de la mafia locale. Et si le loup aurait auparavant hésité, et taché de trouver une autre solution, force était de constater que cet individus était bien loin. Le premier choisit de fuir, alors que le second se leva, observant Elim avec un air perplexe.
Levant son fusil, il aligna le criminel, réglant son tir pour s’adapter à sa faible puissance. Un trait d’énergie sortit du canon, couvrant la faible distance en quelques milliseconde avant de s’écraser en plein dans le torse de sa cible, la projetant contre le mur. Le projectile s’enfonça légèrement dans la cage thoracique avant d’exploser, projetant une gerbe d’énergie arcanique qui ne tarda pas à dévorer le corps, produisant des flammes bleues qui ne tardèrent pas à ronger le cadavre. Abaissant son fusil, le loup tourna la tête vers Hypanatoï, observant l’autre corps étendu dans la rue. Son heaume inexpressif passant du soldat en armure à sa victime.
Il ne l’avait jamais vu combattre, mais devina bien rapidement que le paragoï était à l’image de ses paroles : brutal. Mais au vu du corps qui se consumait derrière lui, le feu arcanique transformant petit à petit son ennemi en cendre, pouvait il vraiment dire quoi que ce soit ?
Récupérant sa baïonnette, il la fixa sous l’affut de son arquebuse, se préparant déjà à faire bien pire. Il y avait un monde entre tirer sur une cible plus ou moins distante, et enfoncer un morceau de métal dans une cible pour en percer ses organes. Mais c’était là le chemin qu’il avait choisi et la chose qu’attendait Hypa de lui. Sans doute était-il assez puissant pour nettoyer cet endroit seul, mais Elim n’était pas venu jusque-là pour simplement le regarder.

-Je vois que vous être connu ici.

Il fallait désormais être sûr que des renforts étaient en route, d’ailleurs, une certaine agitation pouvait se faire entendre dans le bâtiment. Le loup pu distinguer le cliquetis habituel des armes que l’on saisissait. Cela et aussi une odeur de métal plutôt forte. Similaire à celle qui se dégageait du paragoï mais en bien moins huilé. Un des occupants devait posséder une armure lourde, certes mal entretenue, mais c’était déjà plus que la plupart des criminels qui arrivaient.

-Un cuirassé arrive, avec un petit groupe en appuis. Des armes non enchantées, et peu de protections, ils étaient en train de boire.

Pour le reste, les odeurs lui en apprenaient bien plus, mais l’argenté préférait ne pas trop en dire. Car l’odeur de sueur et d’excrément qui montait du sous-sol ne lui inspirait strictement rien de bon. Les esclavagistes devaient surement sortir d’une bonne prise.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Rester calme était important. Calme. Mesuré. A distance du carnage et de ses bruits et de ses odeurs et de tout le cortège des sensations qui l’accompagnaient. Il grogna doucement ; c’était une chose difficile, et il avait souvent du mal à le faire, surtout quand le combat avait comme aujourd’hui une dimension éminemment personnelle. Tout combat l’était, certes, et penser le contraire était stupide. Avoir en face de soi quelqu’un qui souhaitait sa mort demandait la convocation des émotions les plus intimes, si l’on voulait rester en vie. La colère. La peur. La révolte. Certaines personnes, sur Portalia, prétendaient ne pas les ressentir, et avancer totalement détachées. C’était un mensonge, qu’il soit adressé à soi-même ou à quelqu’un d’autre : seule une personne n’ayant jamais senti à quel point sa vie était une chose fragile pouvait baver avec autant d’assurance. La vérité était simple, et d’une très grande beauté : tout combat était viscéral. Une lutte entre deux individus qui ne pouvaient pas ou plus se parler, et dont les vies s’interrompaient pendant un bref instant, jusqu’à ce qu’arrive l’ultime résolution de leur conflit : l’annihilation de la contrepartie.

Il regarda Elim. L’homme-loup semblait le comprendre. Il avait été prompt, et avait tué sans témoigner la moindre hésitation. Son adversaire s’était consumé, ravagé par le feu magique de l’arme du médecin. Son corps avait été parcouru de tremblements, un long hurlement avait rompu sa gorge, et finalement, il était tombé au sol, se brisant en morceaux qui achevèrent rapidement leur transformation en cendres. C’était une arme efficace que maniait son nouvel allié. Cruelle. Leurs ennemis trembleraient de peur, en voyant les ravages qu’elle occasionnait dans leurs rangs, et la mort horrible qu’elle leur promettait. Il lui adressa un hochement de tête quand ce dernier l’interpella. Evidemment qu’il était connu. Peut-être pas ici, pas par son nom. Mais ces gens avaient été renseignés. Hypanatoi avait décimé leurs rangs, et le rythme de ses assauts s’accélérait. Leurs sponsors, tentant vainement de l’arrêter, avaient renseigné ces gens. Ils savaient ce qu’il était. Pas qui il était, mais ce qu’il était. Ce qu’il représentait. Ce qu’il voulait. Il s’approcha de la porte, considérant ce que venait de lui dire Elim. Visiblement, peu de personnes ici seraient capables de s’opposer à eux. Il enfonça la porte, sa main libre fracassant la poignée d’un revers rapide.

« Sbires des marchands de viande ! beugla-t-il. Vos vies s’achèvent ici ! Donnez-moi les renseignements que je cherche, et je vous octroierai le privilège de choisir votre mort ! »

La formule était depuis longtemps ritualisée. Il n’était pas dans les habitudes du paragoï de mentir, et il ne pouvait pas promettre à ces gens qu’ils allaient vivre. Pour eux, la réalisation était souvent trop brutale pour qu’ils parviennent à y faire face : se rendre compte, soudainement, que son espérance de vie venait d’être réduite à quelques minutes était suffisant pour briser l’esprit de la plupart des portaliens. Il avait beaucoup de mal à comprendre pourquoi. Il savait certes que ces derniers accordaient une importance démesurée à la préservation de leur existence. Malgré cela, l'existence qu'ils menaient s'accompagnaient de son lot d'impératif ; qu'ils soient toujours incapables de considérer la possibilité de leur mort était, d’une certaine manière, fascinant. Ils savaient qu’il allait venir. Ils savaient qu’ils ne pouvaient pas fuir. Ils savaient qu’une fois le paragoï placé devant eux, leur trépas était inéluctable. Et malgré cela, ils ne le savaient pas réellement, échouaient à donner un poids tangible à cette pensée. C’était un paradoxe curieux, et cela faisait que ces gens acceptaient rarement ses termes. Quelques-uns, parfois, avaient eu la présence d’esprit de le faire. Il avait tenu parole ; ils avaient réclamé une exécution rapide et sans douleur.

Ce ne serait apparemment pas le cas ici. On lui répondit par un barrage d’insultes incohérentes, et le guerrier ne put empêcher un large sourire de déformer son visage en réponse. Il était heureux de voir que sa proposition était déclinée. Ces gens avaient humilié Kemat. Avaient bafoué l’honneur de son monde. Ils méritaient leur destin, et lui tirerait une mesure considérable de plaisir à s’en faire l’exécuteur.

Il avança dans la pièce. Un homme en armure, comme l’avait indiqué Elim. Derrière lui, six personnes. Aucun d’entre eux ne dépassait le rang argent. Ses ennemis avaient depuis longtemps regroupé leurs élites, et ces gens n’étaient laissés sur sa route que comme des sacrifices, le temps que ses adversaires mettent au point un plan capable de contrecarrer son avancée. Ce n’était pas en soi une tactique sans intérêt, mais ces derniers refusaient tout simplement de comprendre qu’Hypanatoi et eux n’étaient pas entravés par les mêmes règles. Tout plan autre que la confrontation directe – qu’ils souhaitaient autant que possible éviter – était voué à l’échec. Pas tant qu’ils n’accepteraient pas de sortir des ombres, et d’assumer pleinement les conséquences de leurs actes.

Il s’avança vers l’homme en armure, et frappa. L’autre intercepta son coup, et la pièce explosa en une orgie de violence.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 7 Mar - 6:39, édité 1 fois
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
L'affrontement dégénéra une nouvelle fois quand le duo entra dans la maison. Cette dernière était un reflet presque fidèle de celles que l'on pouvait trouver dans le quartier. Petite, étriqué, et abritant bien plus de gens qu'elle n'aurait dut.
Le mobilier était sommaire, et l'odeur de crasse emplissait les narines de l'argenté qui grimaça sous son masque, il tenta d'ignorer comme il le put la puanteur qui émanait du sous sol, et qui dénotait la présence d'esclaves... en plus ou moins bonne santé.

Hypanatoï semblait fou de rage, du moins, c'était ce qui semblait au loup, car le guerrier avait jusque là toujours affiché un calme olympien. Le voir ainsi tranchait quelque peu sur ce dont Elim avait l'habitude.
Mais d'un autre côté ce n'était guère étonnant, car le loup ne connaissait ses patients que dans le spectre médical, tout comme ces derniers ne voyaient en lui qu'un médecin.
Chose qui n'était clairement pas tout le temps le cas. Usant de sa magie, le loup bondit au dessus du géant en armure, atterrissant au milieu des bandits de rang argents.
Certains avaient récupérés des haches ou des coutelas, d'autres s'étant saisit de la bouteille vide qui trainait non loin. Mais dans tout les cas, ils ne s'attendaient pas à avoir un vrai combat, ou du moins, pas à ce que le paragoï est un allié.
Le premier reçu un coup d'estoc de baïonnette dans l'estomac, la lame s'enfonçant sans difficulté dans la chair tendre, et un hurlement de douleur monta dans les poumons de l'homme avant que l'argenté ne l'égorge d'un geste sec.

Faisant fis des conventions, il se battit contre eux comme s'ils étaient des monstres, usant de sa crosse et de sa lame pour fracasser ou trancher.
Un deuxième adversaire s'effondra, son crane fracassé et un flot de sang lui coulant du nez.

Décidément, il s'amusait... presque.
Le troisième adversaire tenta de lui porter un coup vertical, mais la hache se bloqua contre une des poutres du plafond, trahissant autant le manque d'expérience de son propriétaire que sa mort imminente.
Un tir le cueillit dans le visage, le décapitant net tout en répandant une brume carmine aux alentours, laissant uniquement les trois survivant face à lui.

Ils observèrent le masque de fer, éclaboussé de sang du loup, avant de tenter une attaque combinée.
Des rangs argents n'avaient cependant aucune chance contre un rang or comme Elim et leur attaque échoua lamentablement. L'argenté saisit le poignent de l'homme à la bouteille, le brisant d'un geste avant de l'attirer à lui.
Le pauvre homme fut exécuté par ses camarades qui reculèrent d'effroi devant le tueur silencieux face à eux.

Derrière lui, le loup entendit le bruit du combat d'Hypanatoï, mais resta concentré sur sa propre survie. Une chance, car plusieurs couteaux apparurent dans les airs et foncèrent vers lui, s'enfonçant dans son bras en y creusant de profondes blessures.
Rien de bien grave cependant, car ses pouvoirs de guérison prirent vite le relais, lui laissant tout le loisir d'observer les deux criminels qui se mirent à trembler
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Son ennemi frappa. Hypanatoi le percevait de son œil intérieur. Mais à la différence des gens qui passaient quotidiennement à la frontière de sa conscience, qui s’imprimaient dans cette dernière comme des échos sans intérêt, il était ici pleinement concentré. Il pouvait sentir le tremblement de son bras, qui remontait en arrière après leur échange. Il percevait la façon que ses genoux avaient de se plier, et les muscles de ses jambes de se tendre : il se préparait à sauter. Il sentait son haleine, chargée de bière du matin et d’un repas lourd et mal cuisiné. La viande et les patates empuantiraient ses entrailles, lorsqu’elles seraient extraites de son ventre. Il entendait sa respiration, et le rythme croissant de sa respiration et de son cœur : ce dernier était faible, un petit muscle de brebis, qui faisait gicler un sang clairet dans les sillons peu profonds de sa chair. Et malgré cela, il pouvait entendre ses dents qui raclaient les unes contre les autres, serrées de rage, et les fibres de ses bras qui forçaient le mouvement de son arme à s’inverser. Il voulait lutter, et combattre, et vivre, et il n’avait pas besoin de regarder la couleur terne de son œil de poisson pour le percevoir : l’homme allait se battre avec l’énergie du désespoir.

Hypanatoi frappa de nouveau. Sa lame chercha le chemin de son épaule, voulant profiter du déséquilibre momentané de son adversaire pour le mettre hors-combat. Le croc qui prolongeait sa lance trouva sa cible, et l’entailla profondément. Une giclée de sang vint exciter sa perception, et le paragoï fit un pas en arrière, faisant tourner son arme devant lui pour tenir à distance le reste des ennemis qui avançaient dans sa direction. Ils étaient faibles. C’était un groupe de charognards, qui avait l’habitude de se repaître de proies mortes ou agonisantes, et de fuir quand l’ombre de forces plus coriaces approchaient. C’était cela qui allait leur donner la mesure de danger qu’il pouvait espérer d’eux. Acculés, plongés dans une situation inédite, ils allaient révéler ce qui sommeillaient normalement au fond de leurs tripes. Dans tous les sens du terme. Un grognement satisfait secoua le poitrail du guerrier, et il para un autre coup, le mouvement circulaire de son arme s’arrêtant brutalement en interceptant la masse d’un adversaire, le bruit semblable au son de la cloche courroucé d’un temple.

Il échangea encore plusieurs passes, prenant rapidement la mesure de ses ennemis, trouvant leurs points faibles. Ils étaient plusieurs, et si leur coordination était brouillonne, elle était suffisante pour nécessiter de sa part suffisamment de prudence. Puis, il trouva ce qu’il cherchait. L’un d’entre eux fatiguait, l’échange intense suffisant à lui faire ralentir un instant la cadence. Hypanatoi laissa une des lames de ses adversaires glisser sur son armure, le crissement du métal couvrant le bruit vrombissant de son mouvement. Et il frappa, son arme sectionnant en diagonal son opposant. Il n’était pas très âgé : seize ans tout au plus. Son manque d’expérience apparaissait évident.

Il ne s’arrêta pas. Envoyant d’un mouvement circulaire du plat de sa lame une moitié du cadavre dans la direction de son ennemi le plus proche, il bondit en avant, renversant l’un d’entre eux. Dans le même mouvement, il enfonça son torse de son pied, et envoya son arme vers un autre ennemi. Le dernier d’entre eux, enfin, se débarrassa du projectile improvisé qui avait encombré ses mouvements. Hypanatoi le considéra brièvement, et se rapprocha de lui. Elle était seule, maintenant, et le sceau qui verrouillait son destin semblait apparent à ses yeux. Elle lâcha son arme, et ses jambes suivirent le mouvement. Une odeur âcre vint agresser les narines du paragoï, alors que sa vessie se relâchait. Les plis de ses lèvres s’abaissèrent devant le manque de dignité de sa nouvelle interlocutrice.

Elim en avait lui aussi terminé. Le médecin semblait avoir dissimulé des talents de combattant, et son arme entre ses mains semblait ne pas être qu’un jouet sans intérêt. S’arrêtant tout proche d’elle, il s’agenouilla à son niveau, prit le temps d’enlever son casque, et de plonger ses yeux dans les siens. C’était une tactique d’intimidation primaire, et sans doute superflue, mais c’était aussi un moment de plaisir qu’il s’accordait à chaque fois. Il y avait quelque chose de particulièrement satisfaisant à réduire autant que possible la distance qui séparait sa face de celle de sa victime. A la force à prendre conscience de qui il était, de lui faire réaliser qu’il n’était pas qu’un mouvement tectonique, pas qu’une force qui reconfigurait la topologie de son univers.

« Des noms, dit-il simplement. Des lieux. Donne-moi des informations me permettant de continuer ma chasse. Tu ne peux plus choisir ta mort, je te promets qu’elle viendra lentement, si je ne suis pas satisfait de tes réponses. »

La criminelle le regarda, sans réellement comprendre ce qu’il disait. Personne ne comprenait jamais ce qu’il disait, pas sans qu’il éclaircisse et simplifie des propos déjà grandement simplifiés. La situation était en plus de cela particulière, et ne faisait rien pour corriger ces lacunes. Il posa sa main sur son épaule, la secouant légèrement, avant de serrer.

« Ecoute-moi. Ecoute-moi ! beugla-t-il brusquement en séchant son visage de son souffle quand il se rendit compte qu’elle n’obtempérait pas. Tu crains la douleur.

- Je… Qu… Quoi ? »

Il ne répondit pas, se contentant de serrer son épaule jusqu’à ce qu’elle réagisse.

« Oui ! Oui ! hurla-t-elle alors, sa voix se brisant dans sa gorge.

- Ce n’était pas une question. Vous craignez tous la douleur. Deux options s’offrent à toi : je peux te torturer, lentement. Je suis très doué dans ce domaine, et j’ai une longue expérience. Ou tu peux me dire ce que je veux entendre, et t’épargner ce moment difficile. »

Elle ne répondit pas. S’effondra en sanglots à ses pieds, et le paragoï claqua de la langue. Cela arrivait, parfois. Souvent. Il fallait parfois à ces gens quelques instants pour extérioriser tout leur désespoir, et reprendre le contrôle de leur comportement, une fois le moment abyssal révolu. Il se releva, et se tourna vers Elim.

« Souhaites-tu intervenir ? »
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Il n’avait pas fallu longtemps pour transformer la bande de criminels en horde vagissante. Les survivants étaient sous le choc, comme si le massacre qui avait eu lieu devant leurs yeux n’était pas humainement concevable. Et pourtant, c’était bien le cas, en témoignait de la baïonnette ensanglantée du loup et de la lance rouge d’Hypanatoï. Tel était la puissance de deux rang or. Surtout face à de rang bien inférieur. Mais la partie suivante n’était que peu agréable, car le guerrier se pencha vers une des survivante, la secouant à la recherche de réponses. Sous son masque, Elim grimaça légèrement. Il n’avait certes aucune pitié pour ce genre d’individu, surtout depuis que sa sœur lui avait été enlevée. Cela dit, son expertise de soigneur lui hurlait que la méthode n’était pas bonne. Quand le paragoï finit par lui demander s’il souhaitait intervenir, le loup hocha la tête à l’affrimative.

-Je vais essayer d’en tirer quelques chose, oui.

Bien sûr, le loup ne tenait pas à contrarier le combattant, et se retint de lui dire que la torture ne lui permettrait pas d’obtenir les bonnes réponses. Du moins, pas celles qu’il attendait. La douleur faisait perdre l’esprit, et arrivait parfois à briser des individus, au point qu’ils soient prêt à vendre leur âme pour que cela s’arrête. C’était en théorie une bonne chose, mais en pratique, cela résultait en un flot continu et anarchique d’informations souvent contradictoires. L’argenté prit la criminelle par le bras, , la soulevant sans effort pour l’emmener dans une pièce à l’étage, loin des massacres et de l’odeur du sang. Ouvrant une des fenêtre pour laisser filtrer un peu de lumière, il l’assit à une table en face de lui.

-Vous vous êtes mis dans une drôle de situation… Je suis sûr que vous ne vouliez pas aller jusque-là ou début.

Commença t’il posément, ses grands yeux jaunes à peine visible derrière son casque. Déposant son arquebuse à côté de lui, il s’assit en face d’elle, tapotant le bois de façon détendue.

-Oh bien sûr, je peux imaginer les circonstances. La pauvreté, un manque criant d’argent, peut être un proche malade ou endetté ?

Les sanglots s’estompèrent un moment et deux yeux rougis de larmes apparurent, fixant avec crainte l’individu en face de lui. Elim connaissait bien cet endroit, et les problèmes inhérent qui s’y attachaient. Il n’était donc guère difficile de comprendre tout ce qui avait poussé cette personne à basculer toujours plus profondément dans la criminalité. Et si cela n’excusait en rien les actes, cela donnait à son interlocuteur un sentiment de compréhension.

-Ce fut un vol ou deux, peut être menacer quelqu’un pour avoir quelque gils, rien de bien méchant. Mais votre chef à voulu aller plus loin, encore et toujours. Et vous en êtes rendus là…

Une larme roula sur la joue de criminelle, qui finit par hocher la tête, peinant à articuler un « oui » audible. Mais en quelques minutes, la dame parvint à parer nettement de tout ce qui l’avait fait tomber aussi bas. Le médecin ne c’était pas trompé, c’était une tragédie comme il en arrivait tant au quartier nord.

-Et tout ça doit vous paraitre être un mauvais rêve. Je vous rassure, ce n’est pas plaisant pour nous non plus. Alors épargnez des difficultés à tout le monde, dites-nous simplement ce que nous voulons savoir, cela vous donnera un sentiment de libération. Un premier pas pour remonter la pente.

Oh, il y avait de grandes chances que le paragoï soit fidèle à sa promesse, et ne l’exécute rapidement une fois les informations obtenues. Mais certains détails méritaient d’être tenus secret. Après quelques minutes d’hésitation, la femme finit par promettre de dire la vérité, ce qui laissai au loup le loisir de reprendre ses affaires, pour chercher le guerrier et l’amener devant sa future victime.

-Elle est à vous, et elle à accepter de coopérer, je ne doute pas qu’elle fera tout pour se repentir, pas vrai ?

Dit-il en posant une main presque chaleureuse sur l’épaule de la criminelle, qui se fendit d’un sourire fatigué. Pour le reste, le sort en était jeté.
000Mots

Bronze
0 Pts
Hypanatoi Konostinos
Date d'inscription :
17/11/2021
Gils :
27968
Disponibilité Rp :
Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
Messages :
883
Métier :
Aventurier
Couleur d'Essence :
Rouge
Familia :
/
Style d'Arme :
Lance longue
Rang :
Obsidienne @@@@@
Puissance d'Essence :
45627

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Il avait attendu, patient. Elim progressait, et il était important qu’il participe à l’intégralité des travaux demandés par cette journée. Il y avait toujours une grande différence entre faire, et rester spectateur. L’homme-bête, déjà, avait quitté la berge sur laquelle il s’était trop longtemps entêté à rester. Il avait un pied dans le torrent bouillonnant de l’existence, comprenait qu’il ne pouvait pas simplement se contenter de laisser défiler le quotidien de ses jours. Il fallait s’assurer, maintenant, qu’il s’immerge totalement. Il le regarda emmener la jeune femme à l’étage. En temps normal, il se serait récrié, et aurait arrêté ce mouvement. Elle était précieuse, infiniment précieuse, jusqu’à ce qu’elle se déleste du fardeau qui affligeait sa mémoire. Jusqu’à ce qu’elle fasse le premier et dernier pas. La seule enjambée de son existence qui comptait réellement. Mais il savait qu’Elim était prêt. Sa sœur était captive, et, ne se sentant pas prêt, il jetait sur la rétribution qu’exerçait sur cette vermine le paragoï des lumières clémentes et compréhensives. Il lui prêtait une dimension similaire, sympathisait. Il avait besoin de cela : ce n’était ni l’honneur, ni le sens du devoir qui le faisait agir, mais ses émotions.

Et celle qui dominait encore le médecin, c’était la peur.

La peur d’être insuffisant, de se rendre compte que ce qu’il avait fait jusqu’à présent avait des conséquences. Que ce qu’il allait faire allait également en avoir. Même aujourd’hui, même après ce massacre, Hypanatoi connaissait ce que voulait la jeune créature : la continuation de sa vie tranquille. Il voulait tuer, sans que le sang ne tâche ses mains et ne pointe vers lui les forces vengeresses de leurs ennemis. Il voulait secourir sa sœur, sans se mettre en danger, comme si elle existait dans un état second de non-existence, et attendait sa venue pour revenir au monde. Ce n’était pas le cas. Pendant qu’il jouait ici à la vengeance, elle servait les désirs iniques d’un être plus barbare encore que le barbaroï standard de Portalia. Mais cela, il ne le percevait pas. Pour lui, elle avait la consistance abstraite qu’avait eu son propre quartier, sa propre communauté, dont l’existence démarrait et s’interrompait au pas de sa porte.

Pour le paragoï, un tel mode de fonctionnement était incompréhensible. Il comprenait qu’on puisse ne pas vouloir voir. Mais la volonté et la possibilité étaient deux choses différentes, et la capacité de ces gens à s’aveugler dépassait son entendement.

Il revint vers lui, accompagnant la jeune femme, lui posant sur l’épaule une main amicale. Il la traitait comme une amie, et le venin qui coulait de sa bouche était pire encore. Il lui ôtait toute possibilité d’affronter sa mort avec dignité, de faire preuve dans ses derniers instants de grandeur. Ce n’était pas quelque chose qui perturbait Hypanatoi : la vermine mourrait comme de la vermine, et il en était satisfait. Mais il savait que dans l’esprit de l’homme-loup, il faisait ce qu’il pouvait. Pas ce qu’il fallait, encore une fois. Ce qu’il pouvait. Il s’accommodait des choses, et cela lui semblait sinon satisfaisant, au moins suffisant pour justifier qu’il courbe le dos, sans se rendre compte de la triste inflexion de sa colonne vertébrale. Le temps corrigerait peut-être cela.

Il récupéra la jeune femme, et approcha doucement sa bouche de son oreille. Elim parlait de repentir, et il partageait son avis : il n’y avait pour elle qu’un chemin vers l’absolution, aussi partielle soit-elle. Ses lèvres s’ouvrirent, libérant l’odeur cuivré qui recouvrait ses dents. Il parla, et son souffle descendit jusqu’à elle, l’enveloppant avec des attentions de père dévoué :

« Tu es prête, maintenant. Parle. »

Et elle parla. Les noms ne voulaient rien dire, et les lieux sonnaient comme les caquètements des canards et les braiements des ânes. Malgré cela, les syllabes s’imprimèrent durablement dans sa mémoire. Il savait, maintenant. Il allait chercher, et trouver les êtres et les endroits qui correspondaient à ces noms, et alors, il recommencerait ce qui avait été fait ici. La chaîne qui le reliait à ses conquêtes continues était tendue, maintenant qu’il en avait ôté tant de maillons. Bientôt, elle romprait, et il pourrait frapper à la gorge des coupables.

Il passa une main dans le dos de la jeune femme, la soutenant, et de l’autre, il frappa son poitrail. Sa main gantée perça son sein, écarta les os de sa cage thoracique, et perça son cœur. La retirant, il jeta à ses pieds l’organe inutile, et la relâcha, la laissant s’effondrer. Il en avait terminé ici.

« Elim, fit-il. Il y aura encore beaucoup de journées similaires. Je compterai sur toi, le temps venu. »

Il se retourna, quittant l’endroit déserté et maintenant sans intérêt :

« Et n’oublie pas : tu compteras sur moi, quand il sera temps de libérer ta sœur. »

Ils avaient, après tout, une entente. Le médecin, pour l’heure, avait besoin de réfléchir. C’était pour lui une occasion rare de le faire, et il avait grandement besoin de méditer et d’affronter certaines réponses. Ce n’était pas en sa compagnie qu’il le ferait : par principe, il ignorerait tout ce que lui dirait le paragoï. Il l’avait déjà observé, y compris aujourd’hui. Il avait besoin d’avoir l’impression d’être capable de formuler ses propres pensées : comme il avait rassuré la jeune femme, il ferait de même avec lui-même, sans doute avec plus de talent encore.

Le chemin avait été tracé pour lui. Il ne lui restait plus qu’à l’emprunter.
000Mots

Bronze
0 Pts
Elim
Date d'inscription :
15/12/2021
Gils :
50558
Disponibilité Rp :
Toujours disponible
Messages :
665
Métier :
Aventurier/Médecin
Couleur d'Essence :
Bleue
Style d'Arme :
Arquebuse à essence
Rang :
Obsidienne @@@
Puissance d'Essence :
32282

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
Ce qui du arriver, arriva. La jeune femme finit par être tuée de la main d'Hypanatoï, mais au moins, elle ne souffrit pas trop. Là encore, le guerrier avait été honnête dans ses propos, la criminelle avait parlée, et avait donc eut le droit à une mort rapide, et plutôt sans douleur.
Mais tout cela, Elim ne le vit pas, car repartit au rez de chaussé pour réunir les affaires des morts. La maison ne tarderait pas à être pillée, sitôt que les gens remarqueraient que plus personnes n'étaient à l'intérieur. Et mieux valait vérifier que rien dans les poches des criminels ne recelait le moindre indice.
Même si elle avait tout dit... Mais cela n'empêchait pas de vérifier.
Finalement, le loup ne trouva strictement rien, mis à part quelques gils et des armes de mauvaises factures.

Une petite visite de la cave ne lui fit découvrir que des cages vides, dont les planchers étaient couvert de sang ou d'excrément, ainsi qu'une table sur laquelle était étendue un drap sale, laissant peut de doute quant à ce qui se passait ici.
Décidément, le quartier nord recelait ce qui se faisait de pire. Secouant la tête, il resserra sa prise sur son arquebuse, chassant par la même le peu de pitié qu'il avait ressenti plus tôt pour la criminelle.
Ils méritaient décidément ce qui leur arrivait... En remontant à l'étage, il put trouver Hypanatoï. Ce dernier avait décidément de la suite dans les idée.
Hochant la tête, le loup garda un instant de silence avant de répondre.
Se risquer à recommencer tout cela, c'était mettre le doigt dans un dangereux engrenage... Mais il était tout de même hors de question de laisser quelqu'un d'autre souffrir comme sa soeur.

-Et je répondrais présent !

Dit il avec autant de conviction qu'il le put, bien que son masque ne cache l'essentiel de ses émotions. Mais en guise réconfort, il eut l'assurance qu'Hypanatoï serait là pour l'aider à retrouver Vee. Au vu des compétences du guerrier, c'était un atout rassurant.
Hochant la tête, il se fendit d'un sourire invisible

-Je compterais sur vous alors.

Mais pour le moment, il était temps de partir. Le loup avait besoin de faire le point sur tout ce qu'il c'était passé. Et si, étonnement, il ne ressentait strictement aucun remords, l'argenté se devait de maintenir le service à la clinique, au moins pour que personne ne se doute qu'il était en partie responsable de tout cela.
A peine séparé de son compagnon, il prit son envol, grimpa jusqu'aux toit avant d'obliquer vers un accès aux égouts.
Là au moins, il pourrait rentrer chez lui à l'abris des yeux indiscrets.

Mais, malgré tout cela, il se sentait toujours aussi en colère, le simple fait de savoir sa sœur encore coincée dans le nord le rendait fou. Tout cela déclenchant en lui des envies bien peu avouables.
Le bon côté de la chose, c'était qu'il était désormais prêt à faire bien plus de choses qu'auparavant. Et si Hypanatoï s'en serait très bien sortit sans lui, sans doute avoir un partenaire lui permettrais d'avancer un peu plus vite
000Mots

Bronze
0 Pts

descriptionLes choses du quotidien (Elim) (Terminé) EmptyRe: Les choses du quotidien (Elim) (Terminé)

more_horiz
000Mots
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum