Troubles today (Terminé)

Il y a des jours où tu es en colère, où il y a ce sentiment inexplicable qui bout au fond de toi. Il y a des jours où ce feu qu'on a étouffé voudrait se raviver, voudrait tout embraser sur son chemin.
Il y a des jours où tu ne te sens plus vivant.
Tous les jours alors, tu réalises que tu n'es plus chez toi.

C'est un énième soupir de frustration qui sort de tes lèvres. Ah, vraiment. Tu devrais te faire une raison et te poser, te ranger quelque part. Comme tout le monde, ici, non ?
Non, pas comme tout le monde, mais ça, tu ne dois pas le dire. Non, parce que sinon, les Dark Souls n'existeraient pas, et tu ne ferais pas partie de ce groupe. C'est d'ailleurs un secret dans lequel tu t'es engagé. Et les secrets, tu sais bien les garder. Quand tu ne t’enflammes pas.
Enfin, tu allais devoir attendre - quoi, toi même tu ne sais pas - jusqu'à avoir un jour l'espoir de retourner chez toi, et achever tout ce que tu t'étais acharné à construire.

En attendant, tu pouvais toujours t'énerver sur n'importe quoi, comme actuellement, sur une créature totalement inconnue qui semblait vouloir se mettre dans tes pattes. Oh, tu es susceptible, mais pas cruel pour autant. Une simple flamme qui jaillit de ton bras suffit pour l'effrayer et la faire fuir.
Non, tu n'avais vraiment pas envie d'être énervé aujourd'hui.
Et tu es tellement sur les nerfs qu'un simple bruit inconnu et soudain suffit à te faire sursauter brusquement.
Comme ce bruit-là.
Un bruit, ma foi, plutôt vulgaire - et mal odorant.
Un bruit qui en tout cas te fait sursauter.
Et ta main de toucher ce tronc.
Et les flammes de lentement le lécher.
Et un juron qui t'échappe, n'accordant même pas un regard à l'intruse, tellement sa présence t'a agacé - sa présence qui a engendré tout ce petit tas de catastrophes. Oh que tu es de mauvaise foi, quand tu es de mauvaise humeur.
Mais en plus de t'être levé du mauvais pied, tu ne peux pas grand chose à cette situation - tu es fait pour détruire, pas pour réparer. Alors, désespérément, tu essaies d'éteindre ce que tu as commencé avec ton manteau - grognant.

Tu étais vraiment sur les nerfs, et la dernière chose que tu aurais voulu faire, c'est t'exciter à éteindre un feu que tu as toi même provoqué. Ah, tu es sur les nerfs, aujourd'hui, Ignis. Et lorsque tu es sur les nerfs, ce genre de situation t'arrive souvent. Une grosse colère, une flamme qui sort par inadvertance, et c'est l'incendie assuré. Tu te souviens qu'un accident de la sorte t'avait fait repérer, sur Cendriar, et que tu avais presque été capturé par les gardes à cause de ça. Tu avais appris à très bien te maîtriser, depuis.
Mais depuis que tu es sur Portalia, tu ne contrôles plus rien - et ça, ça te met hors de toi.

Et comme pour ne rien arranger, tu entends un franc rire juste à côté de toi. En quoi la situation est-elle si drôle !?

-Ehehehehehehn j'pète le feu !

Et tu grinces des dents, alors que tu t'acharnes encore plus sur le feu que tu viens de provoquer avec ton manteau. Tu jettes un coup d'œil à la silhouette qui vient d'approcher - en fait, il s'agit plus d'un regard noir plutôt qu'un simple coup d'œil, mais tu minimises toujours ta mauvaise humeur - pour voir qu'elle semble... particulière.
Avec ses oreilles et sa grande taille, tu l'identifies facilement comme étant une elfe - tu n'es pas étranger aux elfes. Mais elle ne ressemble en rien à ce qu'on s'attendrait d'une elfe.
Les cheveux sales, d'où dépassent un... nid ? Des guenilles comme vêtements, de la terre partout, et une odeur qui surpasse même celle du délicieux brûlé.
En la voyant, tu sursautes. Tu l'aurais presque confondue avec un monstre de la forêt.

-y en a qu'on l'feu au cul, vous l'avez au crane ?

Et tu pètes vraiment un plomb lorsqu'elle se met à éteindre le feu avec la terre - et qu'elle t'en jette dessus, par la même occasion. Le feu sur l'arbre, lui, est rapidement éteint, et ce n'est certainement pas grâce à sa terre.
Par contre, face à l'hilarité de cette femme, ce n'est pas le sang qui te monte à la tête, mais le feu. Littéralement.
Tu te retournes vers elle, le visage et les cheveux entourés de flammes, rouge de colère. Littéralement.

-Et vous alors, vous n'avez rien dans le crâne !

Tu avais presque crié ces mots, et c'est alors que tu te rends compte que oui, tu as pété un plomb, pour des broutilles.
Le feu sur ta tête s'éteint, alors que tu reprends ton souffle. Tu détestes perdre ton calme pour des absurdités.
Tu essaies donc de reprendre contenance, toussotant.

-Essayez d'éviter de surprendre les gens de cette... manière.

En pètant, donc.

Pouvait-il y avoir pire humiliation que se faire rabaisser par une crasseuse au derrière bien bruyant ? Non, tu n'en as jamais connu de telle, ou en tout cas, elles te semblent bien dérisoires, en comparaison. C'est pour ça que tu te tenais face à elle, les sourcils froncés et les bras croisés.
Tu faisais clairement la gueule, Ignis.

-C'est un p'tit gars qu's'enflamme près de c'qui crâme l'mieux qui m'sort ça ? C'plutôt toi  qu'à rien dans l'crâne. Tu tombes bien, j'ai b'soin d'feu pour fertiliser un champ. T'as pas l'air d'bien maitriser ton pouvoir.
-Qu'est ce qu- Pardon !?

Tu n'avais pas pu t'empêcher de réagir face à cet affront. Si d'habitude tu maintiens ton calme - même si la tempête arrive très vite - là tu n'essaies même pas de le garder.
Cette "elfe" t'insultait ouvertement, et non, tu n'aimais pas ça.

-Et pourquoi je devrais aider quelqu'un qui a mis la politesse aux oubliettes ? Je sais très bien maîtriser mes pouvoirs. Je ne peux pas en dire autant pour votre estomac.

C'est un regard de défi que tu lui lances, alors qu'elle désigne les parties de ton corps que tu avais enflammé quelques minutes plus tôt. Sous le coup d'une colère pas contrôl...
Pas contrôlée ? Mais bien sur que si, tout était calculé, voyons !

-J'te fais une proposition. T'viens m'aider dans mon champ. Ca t'permettra d't'entrainer sans foutre Portalia à feu en t'rendant utile et moi ça m'fertilise mon champ.
-Bah voyons, et pourquoi est-ce que je devrais accepter ?

Tu te faisais insulter, et en plus tu devais rendre service. Bah voyons !
Mais surtout.
Comment osait-elle dire que tu ne maîtrisais pas ton pouvoir ?
Tu pousses un soupir d'agacement. Oui, tu es blessé dans ton ego, comme un paon trop fier. Cette magie, tu en es fier. L'un des rares à avoir eu le don de magie sur ton monde d'origine, tu n'hésitais pas à en utiliser lors de tes activités rebelles.
Et on te mettait au même niveau qu'un enfant qui ne savait pas se servir de son jouet ?

Tu tends alors la main, y matérialisant une flamme.

-Je n'ai besoin de rien à prouver à personne pour savoir que je sais très bien maîtriser ce pouvoir.

Si, Ignis. Au fond de toi, tu hais qu'on remettre en cause tes capacités. Sinon, tu serais déjà parti en ignorant la mégère.
Mais admettre tes faiblesses ? Tu n'es pas très doué à ça, sauf devant ceux que tu peux considérer comme des professeurs. Donc, surtout pas cette femme.

-Et quoi d'mieux qu's'entrainer contre c'qui nous rend en colère ~
-C'est une demande à être incinérée ? A votre service.

Parce que clairement, celle qui t'énervait, ici, c'était elle.

Tu aurais pu simplement tourner les talons et l'ignorer. Ça aurait soulagé tes oreilles et surtout, ton nez. Mais ton ego avait été blessé. Et l'ignorer n'allait pas le réparer.
Tu te surprends toi-même à suivre les pas de la mégère, même si tu affichais une gueule de sept pieds de long. La flamme dans ta main s'éteint, alors que tes bras se croisent en une posture clairement contrariée.

-Et vous, alors ? Quel genre de sorcière êtes-vous ? Vous n'êtes clairement pas une elfe, mais je n'ai jamais vu de... enfin. Quelque…  quelqu'un, comme vous.

Tu te retiens de justesse de dire "quelque chose".
Enfin. Elle l'aurait bien mérité.

Tu n'avais aucune idée de qui était cette femme, et franchement tu t'en fous. Parce que tu lui avais déjà collé une étiquette : fouteuse de merde. Et chaque geste qu'elle faisait semblait être un affront envers ta personne. Lorsqu'elle se baisse vers toi, tu hoches la tête d'un air de défi - elle n'était même pas plus grande que toi.

- J'suis cultivatrice chez les Moon'n Cow p'tit gars. C'que tu bouffes, c'vient d'la familia, c'vient d'tout ces cultivateurs, c'fermiers qu'exploitent l'terres autour d'Portalia. V'nir aider dans une familia, peu importe laquelle t'façon, c'toujours un p'tit bonus s'tu cherches des missions. Ca t'fait une référence.

Cette fois, c'est d'un air interrogateur que tu hausses les sourcils. Tu as vaguement entendu parler des Familias, sans jamais t'y être intéressé. Aucune ne correspondait à tes compétences - de terroriste. Le seul groupe qui s'apparente à une Familia qui te correspond le mieux, c'est les Dark souls. Et encore... tu as vraiment du mal avec certaines philosophies.
Rien d'étonnant à cela.
Tu n'as pas ta place sur Portal, tu en es convaincu.

Tes pas suivent ceux de la crasseuse néanmoins, paon trop fier blessé dans son ego. C'est avec une expression dubitative que tu observes l'écosystème qui se créait dans ses cheveux.
Cette femme était vraiment unique en son genre.

-Ah ça, c'pas bien compliqué qu't'ais jamais vu d'elfe comme moi. J'm'appelle Mary Bloodymousse, j'viens d'la terre du milieu. Oh si ça peut t'rassurer les elfes d'la bas sont comme ceux qu't'as du imaginer. Brillants, t'jours bien coiffés, d'fringues 'vec toujours d'grands tissus qu'coûtent chers. Pis toujours c't'air hautain d'gens qu's'pensent supérieurs. Et ces p'tits imbeciles qu'on acceptés les anneaux d'pouvoirs.....AH SONT BEAUX !! t'parles.
-Mmh c'est... effectivement le cas de tous les elfes que j'ai rencontré.

Tu as grandi et côtoyé les elfes, sur Cendriar, et tous correspondaient à cette description. Tu as toujours eu du mal avec eux, non pas parce qu'ils n'étaient pas humains... mais justement parce que la plupart du temps, leur ego était aussi gros que le tien.
Donc cette femme, une elfe ? Ça te semble invraisemblable.

-J'suis bien une elfe p'tite tête.
-Arrêtez, avec ce surnom.
-J'peux juste pas blairer leurs p'tites manies à la con. J'me suis cassée d'la cité d'Thranduil pour vivre dans les bois, pas loin d'Radagast. C't'un mage cool. L'parle aux lapins, aux hérissons et il m'a appris à faire des nids dans les ch'veux. Après t'peux englober aussi tout ceux qu's'croient plus intelligents qu'les autres. J'peux pas blairer la suffisance, l'ego, tout ces trucs là.
-Haha... oui oui, effectivement...

Parce que toi aussi tu as du mal avec ces monstres de suffisance. Mais, si tu es quand même loin d'être aussi superbe qu'eux, tu es quand même un monstre d'ego aussi.
Et tu as du mal à admettre quand on te le fait remarquer.

C'est donc en détournant les yeux que tu suis Mary, clairement agacé par la situation. Une partie de toi hésite à tourner les talons et ne plus rien avoir à faire avec cette femme. Et en même temps, tu refuses d'entendre son rire moqueur déclamer que tu es un débutant.
Tu es un vrai mage, merde !
Alors lorsqu'elle t'explique ce que tu dois faire, tu réponds par un claquement de langue agacé.
Elle te prenait pour un débutant, et tu n'aimais vraiment pas ça.

- v'la la parcelle. Avant que j't'expliques. T'vois les mottes d'terres qu'j'ai r'tournés, faut l'brûler mais 'tention, t'dois maitriser ton feu, l'but c'est pas d'faire un incendie mais juste d'brûler c'mottes pour faire un peu d'cendres. Ensuite on répand c'te cendre sur la parcelle. ça apporte des nutriments nécessaires pour une bonne culture. Faut vraiment maitriser l'feu ! à toi d'me montrer c'que tu vaut.
-Bien sur que je sais le maîtriser.

Tu fronces les sourcils face à son sourire, assuré.
Mais au fond.
Le sais-tu ?
Ton feu, tu l'utilisais principalement pour détruire et combattre. Ton feu, il est ravageur et destructeur. Ton feu, tu y laissais libre cours…  sans essayer de le restreindre ou le contrôler, justement.
Et cette fois, on te demande d'y aller doucement ?
Vraiment. La suivre jusqu'ici était la pire idée que tu aies eue.
Malgré tout, tu refuses de te laisser abattre, encore moins sans avoir essayé. C'est donc une flamme qui vient apparaitre dans ta main, une flamme grande et brûlante - certainement pas une petite et faible flamme. Te dirigeant vers le bout de terrain indiqué par Mary, tu y poses ta main, laissant le feu lécher la terre.
Et se répandre.
Un peu trop ?
Tu pestes et laisses échapper mille jurons dans ta barbe, alors que le feu se répand un peu trop. Reprenant une grande inspiration, tu cesses de t'agiter, immobile devant ces flammes trop grandes, essayant de le restreindre au terrain indiqué.
L'elfe n'avait pas intérêt à te déconcentrer, sinon tout allait cramer.

Tu l’avais bien fait, tu en étais sur. Tu es maître du feu, c’est ton élément favori, c’est ta magie depuis que tu es tout petit.
Il n’y a aucun moyen pour que tu n’arrives pas cette épreuve de pacotille.
Alors oui, le feu, tu l’invoques facilement. Le feu, tu le mets facilement. Cramer des trucs, c’est ton hobby depuis longtemps.
Cramer, mais pas « roussir ».
Et tu n’es pas agriculteur, merde ! Tu es terroriste, ton feu, tu veux qu’il se voit, tu veux qu’il ravage tes ennemis, tu veux qu’il soit à ton service ! Et là, on te demandait juste de faire de l’agriculture…
Non, Ignis. Ce n’est plus ton « dada » dans ce domaine-là.

Donc le feu prend… un peu trop bien. Tu fronces les sourcils devant le spectacle, devenant cramoisi. Et puis il y avait elle, là ! Elle qui s’éclatait, elle qui se jouait de toi ! Elle qui te prenait pour son larbin, elle que tu aurais du quitter et laisser plantée là ! Ah mais non, sinon son rire moqueur bien gras aurait raisonné dans tes oreilles et t’aurait poursuivi jusque dans tes cauchemars – c’est que ton ego te rend parfois beaucoup trop gamin, Ignis. Alors tu avais une fierté à sauvegarder, à exhiber, à redorer !
Il se trouve que tu n’as fait que le piétiner avec ta piètre démonstration.

-La p'tite tête est un butor d'feu sans délicatesse eheheh. C'pas un boulot pour les amateurs ça ~
-Je ne suis PAS un amateur !

Ça y est, tu commençais à être vraiment en colère – en fait, ça fait longtemps que tu « commences » à l’être. Tu en es plutôt au stade de faire sortir de la fumée de tes oreilles et à chauffer tout ce que tu touches.
C’était elle. Elle était la cause de ta maladresse.

Tu es encore plus agacé lorsqu’elle vient corriger ton erreur en éteignant les flammes avec de l’eau – tu peux voir, en même temps, l’origine de son pouvoir à elle. Surpris, tu aurais presque cru que son pouvoir résidait dans son odeur léthale. Ce qui est plus surprenant encore, c’est que son odeur est donc naturelle.

-trop fort p'tite tête. R'commences à côté.
-ARRETEZ avec ce surnom !

Phrase après phrase, elle te mettait dans tous tes états. Tu n’avais rien d’une « petite tête », tu n’avais rien de petit tout court, d’ailleurs.
Tes pouvoirs n’étaient certainement spas « petits » non plus. Et tu allais bien lui prouver, cette fois.
Tu prends une grande inspiration, essayant de reprendre ton calme. Jusqu’à ce que ton regard se pose à nouveau sur Mary. Et que l’agacement te reprend.

-Eloignez-vous, s’il vous plait. J’y arriverai surement bien mieux si vous n’êtes pas dans les parages.

Au diable la politesse et la galanterie, certaines personnes ne les méritaient pas. Et pour qu’une elfe soit tombée autant dans la crasse, elle ne devait surement pas s’en formaliser.
Reprenant ta concentration, tu te retournes vers la terre qu’elle t’a désignée, utilisant ton pouvoir dessus, la brûlant plus doucement.
Tu n’étais pas un amateur, et tu avais bien l’intention de le montrer.

Ça y est, enfin, tu y arrives ! Enfin, ça ne devrait même pas t'étonner, après tout. Évidemment, que tu y arrives, c'est élémentaire, pour toi. Tu n'en as pas douté une seconde...
Enfin, si tu as eu du mal au début, c'est uniquement à cause de cette elfe insupportable et son odeur pestilentielle.

-et tu veux qu'j't'appelle comment hein ? T'démarre trop vite au quart d'tour, ça va t'jouer d'sales tours.
-Ah, je vous ai demandé de vous éloigner, mais j'aurais du être plus spécifique : taisez-vous aussi à la fin, vous me déconcentrez !!!

C'est qu'elle était énervante, et qu'elle braillait tout le temps ! Bon, ok, elle était là pour réguler les dégâts s'ils venaient à déborder... Elle aussi avait des pouvoirs intéressants. Et surtout, très liés à son activité d'agriculture. Inconsciemment, tu faisais encore plus attention de ne pas laisser ton feu la toucher, pour ne pas la cramer - même si ce n'était pas l'envie qui te manquait.

En tout cas, ça marchait. Ton feu n'était pas faible, mais maîtrisé. Il y avait encore du chemin à faire, c'était évident. Mais au moins, tu n'allais pas tout cramer sans rien pouvoir arrêter.
Parce que justement, on te demande d'un coup de tout arrêter.

-STOP !!

Tu sursautes, surpris par un tel cri et une telle demande. Tu arrêtes tout, te retournant vers Mary d'un air très en colère. Mais qu'est-ce qu'elle te voulait encore, celle-là !?

-Qu'est-ce qu'il se passe, encore !?

Et tes yeux écarlates se posent sur la scène qui justifie tout ça : des petits lapereaux qui passaient par là, presque carbonisés par tes soins. Des petits animaux qui auraient fini brûlés si tu n'avais pas maîtrisé ton pouvoir et que tu n'avais pas effectivement arrêté.
De simples animaux, et pourtant, c'est grâce à eux que tu te poses, que tu as ce regard coupable, que tu te poses de vraies questions. Que tu te dis que maîtriser au lieu de tout ravager peut effectivement avoir une véritable utilité.

Tu te rapproches alors de Mary, voyant une scène que tu as toujours voulu éviter : voir que ton pouvoir ne fait que provoquer de la peur. Pas chez tes ennemis, mais chez ceux que tu n'as jamais voulu impliquer.
Tu baisses alors la tête, résigné - mais quelque chose en toi aussi s'est laissé convaincre. Tu es plus résolu qu'avant.

-... très bien, j'ai compris. Je vais mieux maîtriser le feu. Occupez-vous de mettre ces animaux à l'abris. J'y retourne.

La paix n'était, après tout, pas qu'une histoire de guerre.