Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
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- 27978
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
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- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
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- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
« Tu devrais courir. »
C’était ainsi qu’il s’était exprimé à son interlocuteur, quand il lui avait dévoilé qui il était. Il doutait sincèrement que son nom, annoncé de manière très sommaire, n’évoque grand-chose dans la calebasse évidée de ce dernier. Mais il n’en avait pas besoin. Il lui avait parlé, un grand sourire chaleureux déformant son visage, et il lui avait raconté des choses qui elles raviveraient des souvenirs. Il lui avait parlé de ce qu'il avait appris aux côtés de Derek Ravencross, de sa compatriote, enlevée et violée et mise à mort sur les ordres d’un riche habitant de la citée. Il lui avait expliqué que ses complices l’avait poursuivi, à plusieurs, la nuit, à travers la neige et la tempête, jusqu’à l’acculer dans une grotte. Qu’ils avaient attiré un monstre pour la tuer, parce qu’eux-mêmes ne le pouvaient pas. Et quand l’homme avait voulu se saisir de son arme, poignarder Hypanatoi et fuir dans les recoins obscurs et oubliés dans lesquels la vermine de son espèce se terrait, il avait broyé son poignet, et étouffé en saisissant sa mâchoire le hurlement subséquent de douleur. C'était là une idée stupide, mais compréhensible : le paragoï était désarmé, et vêtu seulement d'une toge. Il n’en avait pas terminé, et il voulait s’assurer que le misérable comprenne bien ce qui était en train de se jouer. Il allait mourir. Cela faisait partie des certitudes les plus assurées, s’inscrivant sur la même liste que le lever et le coucher quotidien du soleil. Mais ce n’était pas important. D’abord, il devait comprendre ce qui allait se passer. Alors Hypanatoi s’était exprimé, aussi clairement que possible, retenant la colère qui infusait toute entière son corps depuis qu’il avait appris le destin de Kemat. Il s’était retenu de broyer les os du bestiau qu’il avait en face de lui, et de plonger ses pouces dans ses orbites. Il s’était retenu de le jeter à terre, et de lui faire partager toute la science qui était la sienne. Il avait après tout une connaissance poussée de l’anatomie humaine.
Non. Il n’avait rien fait de tout cela. Il lui avait expliqué qui il était, afin que l’autre puisse associer un homme bien tangible au nom qui lui avait été fourni. Il lui avait parlé du destin de ses amis. Il lui avait demandé s’il connaissait bien Vaegar Wulgarseönn. Il lui avait parlé de ses derniers instants, et de ceux de son autre ami, dont il ne s’était pas embarrassé du nom. Il lui avait expliqué comment il avait couvert son visage du sang rendu par son cœur. Comment il avait voué son âme à ses dieux, comment il l’avait sacrifié comme un animal. Comment le premier avait été étranglé, lentement, précautionneusement, et comment le second s’était étouffé dans son sang. Il lui avait parlé de tout ça, et il lui avait dit que son destin était maintenant celui-là. Et puis, il lui avait offert un choix. Un choix simple. Le suivre chez lui, et poser sa nuque dénudée sur son autel. Accepter d’être mené à l’abattoir comme un bœuf docile. Ou bien lutter contre l’inévitable. Sans grande surprise au vu de son peu de sagesse, l’homme avait choisi la seconde option. Alors Hypanatoi l’avait-il conseillé, de cette voix douce qui était la sienne lors de ses plus apocalyptiques moment de fureur. Il s’était penché vers lui, et tout en lâchant enfin le poignet qu’il pulvérisait dans son étreinte cruelle, lui avait donné ce conseil paternel.
Et l’autre s’était mis à courir. Il avait couru, une jambe devant l’autre, haletant, tenant contre lui sa main inutile, poussant les badauds interloqués incapables de se sortir suffisamment rapidement de son chemin de l’épaule. Et derrière lui Hypanatoi l’avait suivi, concentrant sur lui sa vision supérieure, se repaissant de ses halètements et de l’odeur âcre de sa transpiration. Il écoutait attentivement le rythme irrégulier de sa course, et avec délice celui de sa respiration. Il le suivait, allongeant sa propre foulée, et pressait lentement l’allure, prenant son temps. Il fallait qu’il comprenne, se répétait-il maintenant à lui-même. Il fallait que tous comprennent, qu’ils écoutent très attentivement ce qu’il avait à leur dire.
Il pouvait gracieusement supporter les offenses répétées de la cité. Il pouvait accepter de suivre ses lois idiotes, et même de se plier dans une certaine mesure à ses usages décadents. Il pouvait enfouir au fond de lui le dégout que ces gens lui inspiraient. Il pouvait passer outre leurs manières indolentes et leurs esprits imbéciles. Il attendait peu de choses en retour, et estimait être plus que généreux, et offrir là un échange plus qu’avantageux. Mais tout cela était conditionné, et certaines limites ne devaient pas être dépassées. Certains outrages ne devaient pas être commis. C’était maintenant le cas, et plus rien d’autre n’importait maintenant que de laver dans le sang l’honneur blessé et la mémoire brisée de Kemat. Sans doute les autorités de la ville auraient-elles à redire sur le choix de ses méthodes, mais cela n’était pas, ou plus important. Il ne connaissait Kemat. Il ignorait presque tout d’elle, si ce n’était qu’elle venait de son monde. Qu’elle était une personne méritante, une alliée de son pays, une ressortissante de l’Alliance Quadripartite. Cela suffisait.
Enfin, il plaça sa main sur la nuque de sa victime. Il amena brutalement son nez jusqu’à son propre genou,, l’étourdissant rapidement, et contempla autour de lui, cherchant à trouver une manière de s’assurer que le message si vital ne puisse pas être mal interprété. Jetant finalement son dévolu sur une fontaine, il traine derrière lui l’homme qui se répandait en cris apeurées et en menaces impotentes, avant de plonger son visage dans la fontaine. Il l’y maintint une minute entière, avant de l’en ressortir :
« Je ne pense toujours pas pouvoir te faire confiance. Tu n’es pas encore mûr, et je ne peux donc pas être absolument certain de ta sincérité. Mais je vais tout de même te le demander : donne-moi l’identité de la femme encapuchonnée. Donne-moi l’identité de celle qui a commandité ce meurtre. »
Il attendit que l’autre commence à vocaliser une réponse et ouvre la bouche, avant de le plonger de nouveau dans la fontaine. Le sourire qui crispait les muscles de sa face était douloureux, maintenant, et ses dents menaçaient de se broyer les unes contre les autres. Dieux et divins, cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas haï si fort. Il s’apprêtait à le sortir une nouvelle fois des eaux, quand il fut interrompu. Il s’était certes attendu à l’être, mais pas de cette manière.
C’était ainsi qu’il s’était exprimé à son interlocuteur, quand il lui avait dévoilé qui il était. Il doutait sincèrement que son nom, annoncé de manière très sommaire, n’évoque grand-chose dans la calebasse évidée de ce dernier. Mais il n’en avait pas besoin. Il lui avait parlé, un grand sourire chaleureux déformant son visage, et il lui avait raconté des choses qui elles raviveraient des souvenirs. Il lui avait parlé de ce qu'il avait appris aux côtés de Derek Ravencross, de sa compatriote, enlevée et violée et mise à mort sur les ordres d’un riche habitant de la citée. Il lui avait expliqué que ses complices l’avait poursuivi, à plusieurs, la nuit, à travers la neige et la tempête, jusqu’à l’acculer dans une grotte. Qu’ils avaient attiré un monstre pour la tuer, parce qu’eux-mêmes ne le pouvaient pas. Et quand l’homme avait voulu se saisir de son arme, poignarder Hypanatoi et fuir dans les recoins obscurs et oubliés dans lesquels la vermine de son espèce se terrait, il avait broyé son poignet, et étouffé en saisissant sa mâchoire le hurlement subséquent de douleur. C'était là une idée stupide, mais compréhensible : le paragoï était désarmé, et vêtu seulement d'une toge. Il n’en avait pas terminé, et il voulait s’assurer que le misérable comprenne bien ce qui était en train de se jouer. Il allait mourir. Cela faisait partie des certitudes les plus assurées, s’inscrivant sur la même liste que le lever et le coucher quotidien du soleil. Mais ce n’était pas important. D’abord, il devait comprendre ce qui allait se passer. Alors Hypanatoi s’était exprimé, aussi clairement que possible, retenant la colère qui infusait toute entière son corps depuis qu’il avait appris le destin de Kemat. Il s’était retenu de broyer les os du bestiau qu’il avait en face de lui, et de plonger ses pouces dans ses orbites. Il s’était retenu de le jeter à terre, et de lui faire partager toute la science qui était la sienne. Il avait après tout une connaissance poussée de l’anatomie humaine.
Non. Il n’avait rien fait de tout cela. Il lui avait expliqué qui il était, afin que l’autre puisse associer un homme bien tangible au nom qui lui avait été fourni. Il lui avait parlé du destin de ses amis. Il lui avait demandé s’il connaissait bien Vaegar Wulgarseönn. Il lui avait parlé de ses derniers instants, et de ceux de son autre ami, dont il ne s’était pas embarrassé du nom. Il lui avait expliqué comment il avait couvert son visage du sang rendu par son cœur. Comment il avait voué son âme à ses dieux, comment il l’avait sacrifié comme un animal. Comment le premier avait été étranglé, lentement, précautionneusement, et comment le second s’était étouffé dans son sang. Il lui avait parlé de tout ça, et il lui avait dit que son destin était maintenant celui-là. Et puis, il lui avait offert un choix. Un choix simple. Le suivre chez lui, et poser sa nuque dénudée sur son autel. Accepter d’être mené à l’abattoir comme un bœuf docile. Ou bien lutter contre l’inévitable. Sans grande surprise au vu de son peu de sagesse, l’homme avait choisi la seconde option. Alors Hypanatoi l’avait-il conseillé, de cette voix douce qui était la sienne lors de ses plus apocalyptiques moment de fureur. Il s’était penché vers lui, et tout en lâchant enfin le poignet qu’il pulvérisait dans son étreinte cruelle, lui avait donné ce conseil paternel.
Et l’autre s’était mis à courir. Il avait couru, une jambe devant l’autre, haletant, tenant contre lui sa main inutile, poussant les badauds interloqués incapables de se sortir suffisamment rapidement de son chemin de l’épaule. Et derrière lui Hypanatoi l’avait suivi, concentrant sur lui sa vision supérieure, se repaissant de ses halètements et de l’odeur âcre de sa transpiration. Il écoutait attentivement le rythme irrégulier de sa course, et avec délice celui de sa respiration. Il le suivait, allongeant sa propre foulée, et pressait lentement l’allure, prenant son temps. Il fallait qu’il comprenne, se répétait-il maintenant à lui-même. Il fallait que tous comprennent, qu’ils écoutent très attentivement ce qu’il avait à leur dire.
Il pouvait gracieusement supporter les offenses répétées de la cité. Il pouvait accepter de suivre ses lois idiotes, et même de se plier dans une certaine mesure à ses usages décadents. Il pouvait enfouir au fond de lui le dégout que ces gens lui inspiraient. Il pouvait passer outre leurs manières indolentes et leurs esprits imbéciles. Il attendait peu de choses en retour, et estimait être plus que généreux, et offrir là un échange plus qu’avantageux. Mais tout cela était conditionné, et certaines limites ne devaient pas être dépassées. Certains outrages ne devaient pas être commis. C’était maintenant le cas, et plus rien d’autre n’importait maintenant que de laver dans le sang l’honneur blessé et la mémoire brisée de Kemat. Sans doute les autorités de la ville auraient-elles à redire sur le choix de ses méthodes, mais cela n’était pas, ou plus important. Il ne connaissait Kemat. Il ignorait presque tout d’elle, si ce n’était qu’elle venait de son monde. Qu’elle était une personne méritante, une alliée de son pays, une ressortissante de l’Alliance Quadripartite. Cela suffisait.
Enfin, il plaça sa main sur la nuque de sa victime. Il amena brutalement son nez jusqu’à son propre genou,, l’étourdissant rapidement, et contempla autour de lui, cherchant à trouver une manière de s’assurer que le message si vital ne puisse pas être mal interprété. Jetant finalement son dévolu sur une fontaine, il traine derrière lui l’homme qui se répandait en cris apeurées et en menaces impotentes, avant de plonger son visage dans la fontaine. Il l’y maintint une minute entière, avant de l’en ressortir :
« Je ne pense toujours pas pouvoir te faire confiance. Tu n’es pas encore mûr, et je ne peux donc pas être absolument certain de ta sincérité. Mais je vais tout de même te le demander : donne-moi l’identité de la femme encapuchonnée. Donne-moi l’identité de celle qui a commandité ce meurtre. »
Il attendit que l’autre commence à vocaliser une réponse et ouvre la bouche, avant de le plonger de nouveau dans la fontaine. Le sourire qui crispait les muscles de sa face était douloureux, maintenant, et ses dents menaçaient de se broyer les unes contre les autres. Dieux et divins, cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas haï si fort. Il s’apprêtait à le sortir une nouvelle fois des eaux, quand il fut interrompu. Il s’était certes attendu à l’être, mais pas de cette manière.
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Sam 9 Avr - 5:45