La curiosité n'est pas toujours un défaut - Ryuusei & Evelyne

La sensation des doigts glissant sur le papier tantôt lisse, tantôt rugueux, tantôt endommagé par d'anciennes utilisations.
La senteur des vieux ouvrages oubliés et n'attendant plus qu'une main curieuse ne s'en saisisse pour le redécouvrir et se délecter de son contenu.
Le bruit des couvertures en cuire parfois craquant, parfois plus souple selon sa qualité et son ancienneté.
La contemplation des enluminures riches et détaillées des ouvrages les plus précieux.
Tout était si parfait ici. Et Evelyne ne s'en lasserait jamais. Les livres avaient été et étaient toujours une passion pour elle. Ils offraient en effet tant de choses : la possibilité non seulement d'acquérir de vastes connaissances sur de nombreux sujets, mais aussi de créer de multiples liens avec le passé, directement ou indirectement, sans oublier l'opportunité de s'échapper de la réalité par l'activation de l'imagination possible grâce à eux. Chaque personne, quelle qu'elle soit, ne pouvait pas ne rien trouver d'intéressant dans la littérature. Il y avait forcément un sujet qui lui semblerait plus parlant, plus touchant, plus inspirant.
Et puis, tout était si calme, si paisible. Certaines personnes lisaient, d'autres travaillaient, mais chacun respectait le silence et par conséquent la concentration des autres.
Evelyne finit par reposer avec douceur le livre qu’elle avait découvert quelques minutes plus tôt, puis elle en saisit d'un nouveau avant de l'ouvrir et de balader son regard lilial sur l'enluminure florissante qui ornait la première page de l'œuvre. Elle en profita ensuite pour découvrir les suivantes avec soin et fascination, tandis que ses lèvres restaient légèrement étirées en un sourire discret.
La bibliothèque du Château de Brisevent était ridicule en comparaison avec celle dans laquelle la jeune tieffeline se trouvait actuellement. Tout ici était si grand, si impressionnant, si majestueux. Evelyne en vint même à se dire que jamais elle n'aurait le temps de se familiariser avec chacun des livres présents et cela lui fit l’effet d’un léger pincement de frustration. Pourtant, ce dernier disparut bien vite, tandis que la jeune femme se plongeait avec davantage de fascination dans sa lecture.
Le livre qu’elle tenait actuellement entre ses mains parlait de Portalia et du mode de vie qui y était lié. Grisley lui avait déjà transmis tout un tas d’informations sur la forteresse, mais ce livre lui offrait davantage de détails à ce sujet.
Néanmoins, un mouvement près d’elle la sortit enfin de sa bulle et elle leva directement les yeux vers l’individu qui s’était approché d’elle. Il s’agissait d’un jeune homme, plus grand qu’elle, borgne, l’œil qui lui restait brillait d’une lueur rouge captivante et, située au sommet de son front : une corne. Seule. Intriguée, Evelyne ne put s’empêcher de hausser un sourcil et elle se recula d’un pas après avoir refermé le livre et l’avoir saisi de ses deux mains.

-Pardon...

Estimant qu’il s’était rapproché pour s’emparer d’un livre qui devait se trouver près d’elle, Evelyne n’en fit plus vraiment cas et, du regard, elle se mit à chercher un coin des plus tranquilles pour s’installer et continuer sa lecture tranquillement et sans rester au milieu du passage.

Cela faisait un moment que je n’étais pas aller à la bibliothèque de la guilde. J’en avais beaucoup moins l’utilité depuis que j’habitais au-dessus de la librairie d’Yseult avec Harmonie. J’accédais à tous les livres que je voulais sans mal. Mais j’avais tout de même envie d’y aller aujourd’hui. Cela me semblait une bonne idée, vu qu’Harmonie était partie en mission. J’étais seul et je préférais qu’elle soit là quand je consultais les livres de la librairie sinon je ne me sentais pas légitime, vous voyez ?

Je me dirigeais donc vers la tour de la guilde une fois douché et habillé. Je n’avais pas pris mon katana aujourd’hui le laissant à l’appartement. Je restais dans mes habits de tous les jours pour aller en dehors de Portalia, mais je n’étais pas armé. Ici, en Portalia, je n’étais pas censé avoir besoin d’armes. C’était bien souvent serein l’ambiance en ville. Pas de violence excessive et quand ça arrivait parfois, les gardes postés dans toute la ville par la guilde tiraient les oreilles des gens qui perturbaient le calme et la tranquillité des autres citoyens.

Je m’étirais puis entrait dans la tour allant à l’étage de ladite bibliothèque. Je passais à l’accueil dire un petit bonjour je connaissais un peu tout le monde dans cette partie de la tour venant tout de même assez régulièrement. D’ailleurs, je vis dans les rayonnages de livres une nouvelle tête. Quelqu’un que je ne connaissais pas encore et qui attirait grandement mon attention. La jeune femme avait la peau très sombre, cela me rappelait ma camarade Oldeena. Je me demandais si elle venait de son monde aussi ou si elle venait encore d’un autre monde.

Je me rapprochais de celle-ci curieux d’en savoir plus. Peut-être qu’elle avait besoin d’aide sur certains trucs de Portalia ? Cela m’étonnerait qu’elle soit une native, mais peut-être avais-je tord ? Je savais qu’il y avait des peuplades en dehors de Portalia elle venait donc peut-être de l’une d’elle si ça se trouve ? Le plus simple c’était de demander. J’allais jusqu’à elle tandis qu’elle semblait lire un des livres du rayon.

La jeune femme me sentit approché et ses yeux se relevèrent sur moi. Des yeux peu communs selon moi. Ils étaient blancs ? Elle ne semblait pourtant pas aveugle...c’était inattendu et j’avais encore davantage de question dans ma botte du coup. Elle s’enleva du passage et je compris qu’elle croyait que je voulais passer ou prendre un livre proche, mais non ce n’était rien de tout cela.

Bonjour, excusez moi. Je m’appelle Ryuuseï. Je dois vous avouer que je suis intrigué par vous. Je connais pas mal de monde et c’est la première fois que je vous vois surtout que vous avez la peau aussi sombre qu’une amie. Greyhawk ou Ombreterre vous disent quelque chose ? Elle vient de là-bas...

Je me masse un peu la nuque.

Désolé je suis très curieux de base, je dois avouer que j’aimerais en savoir plus sur vous et d’où vous venez que vous soyez une invoquée ou en définitive une native de ce monde ne change pas grand-chose pour moi. D’ailleurs vos yeux sont magnifiques mais pour moi les yeux blancs ont toujours été synonyme de cécité. Je suis d’autant plus curieux du coup...

Je souris mal à l’aise d’un coup me disant que je n’étais peut-être pas vraiment bien perçu.

Désolé vous devez vous dire que je suis un pervers où je ne sais quel mec bizarre. Si vous voulez je peux vous dire tout ce que je sais sur ce monde. Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voudrez, si bien sûr vous voulez bien m’en apprendre un peu plus sur vous. Qu’en pensez-vous ? Deal ?

La jeune tieffeline releva son regard dans celui, rougeoyant, du jeune homme et elle sentit ses joues s’embraser légèrement. Intrigué par elle ? Comment ça... ?
Au moins, il avait le mérite d’être direct. Et elle l’écouta gentiment. Lorsqu’il évoqua Greyhawk, Ombreterre, ainsi qu’une « amie à la peau sombre », Evelyne pensa automatiquement à Oldeena, qu’elle avait rencontrée quelques jours plus tôt au Valhalla Bar. Elle fut d’ailleurs sur le point de lui répondre lorsqu’il renchérit sur une nouvelle tirade...
« Très curieux », hein ? Evelyne eut envie de rire un peu, mais, craignant que son rire puisse être pris pour une moquerie contre lui, elle se contenta simplement d’étirer ses lèvres en un doux sourire. Sourire qui s’estompa légèrement après sa réplique concernant ses yeux, laissant place à une nouvelle sensation de chaleur au niveau de ses joues. Elle eut envie d’ailleurs de couper le contact visuel qu’elle avait établi avec lui, mais elle en fut tout simplement incapable. Dans tous les cas, si elle avait eu la volonté de répondre quelque chose à la première partie de sa tirade, elle en fut soudainement incapable.
Evelyne écouta ensuite ses dires et secoua doucement la tête lorsqu’il s’excusa et pensa qu’elle devait le prendre pour un pervers ou un « mec bizarre ». Cette fois-ci, elle n’avait pas pu s’empêcher de souffler un léger rire. La manière dont il avait dit ça avait été relativement drôle. Et puis, Evelyne ne l’avait pas perçu de cette manière... Le premier adjectif qui lui était venu était « pipelette », et non pas pervers ou bizarre.
Vint enfin sa question. Lui en dire plus à propos d’elle pour qu’il lui en dise plus sur Portalia ? Pourquoi pas...
Dans tous les cas, Evelyne devait lui donner réponse... Mais par où commencer ? Il fallait dire qu’il avait enchaîné les syllabes à un rythme impressionnant.
Après un très court instant de réflexion, elle en vint à se dire que commencer par le commencement était une bonne idée.

- Enchantée, Ryuuseï. Je me prénomme Evelyne. Evelyne Noblelune.

C’était un bon début. Elle lui tendit aussi une main chaleureuse qu’il empoigna et secoua doucement, puis elle reprit la parole, tentant de répondre à un maximum de ses dires.

- Je suis arrivée à Portalia il y a quelques jours, et je n’ai pas encore eu le temps de visiter tous les lieux qui la constituent et de me familiariser avec le visage de chacun des habitants. Concernant votre amie, s’agirait-il d’Oldeena ? Si tel est le cas, je l’ai rencontrée au Valhalla Bar il y a quelques jours. Elle est une personne très sympathique.

Concernant son compliment au sujet de ses yeux, Evelyne préféra ne pas y revenir. Pourtant, elle se permit tout de même de lui répondre qu’elle n’était pas aveugle.
Elle enchaîna ensuite directement pour rendre réponse à sa question :

- Je vous en prie, ne vous excusez pas. Vous n’avez rien d’un individu étrange ou pervers. D’ailleurs, j’accepte volontiers votre proposition, bien que j’estime qu’il n’y a rien de très intéressant à dire sur moi...

Elle lui offrit un autre sourire et reposa doucement le livre dans le rayon d’où elle l’avait sorti quelques secondes plus tôt avant de replonger son regard lilial dans celui de rubis de son locuteur.

Je souris de manière chaleureuse à la jeune femme afin qu’elle ne prenne pas mal ma façon de l’aborder. Je n’étais pas là pour lui faire du mal, ni même pour lui sauter dessus . J’avais Harmonie je n’avais besoin d’aucune autre femme qu’elle. Mais après, je pouvais tout de même me faire des amis masculins comme féminins. Et cette jeune femme pourrait devenir l’une d’elle qui sait ? Cela dépendra de comment elle réagirait à mon interruption.

Je parlais également de ses yeux et qu’ils étaient beaux malgré leur couleur totalement inhabituelle pour moi. J’étais très content de pouvoir admirer ceux-ci en tout cas. Mais je parus la gêner en faisant mention de ça. J’espérais que je n’avais rien dit de mal sans le vouloir ne connaissant pas du tout les us et coutume qu’elle pouvait avoir. Oh mon dieu...si ça se trouve fixer dans les yeux une femme trop longtemps chez elle c’est une demande explicite de mariage ? J’avais lu ça dans je sais plus qu’elle bouquin que parfois ça arrivait ce genre de coutume. J’espérais que ce n’était pas le cas, car j’étais grave dans la merde sinon…

Elle avait fini par rigoler quand je parlais de ne pas être un mec bizarre. J’imaginais que c’était plutôt bon signe pour moi ça, non ? Après tout cela voulait dire potentiellement que ce n’était pas le premier mot qui lui était venu à l’idée ? En tout cas, je lui proposais un deal assez bon selon moi, qui était de lui en dire plus sur Portalia si elle voulait bien m’en dire plus sur elle et son monde. Des informations contre d’autres, tout le monde y gagne.

Je me rendais compte que je lui posais bien trop de questions et que je ne lui laissais même pas l’opportunité de répondre aux premières ou d’en placer une ne serait-ce que pour me dire va te faire voir...J’étais irrécupérable quand ma curiosité prenait le pas sur le reste. Harmonie serait là elle rigolerait doucement avant de me gronder de la laisser souffler un peu...D’un coup, je la fermais et elle dut certainement se dire que ça faisait du bien aux oreilles…

Enchanté Evelyne.

Je voulais juste rendre la politesse, je n’épiloguais pas pour ne pas retomber dans mes travers de mec qui monopolise la conversation. On se serrais la main en guise de salut d’ailleurs. J’avais vraiment appris ça ici, mais force est de constaté que plusieurs espèces avait la même coutume à ce niveau là. La poignée de main semblait être monnaie assez courante. Enfin, après dans mon monde la politesse ce n’était pas la chose la plus répandue non plus donc ceci expliquait peut-être cela…

Je continuais de l’écouter tandis qu’elle me disait qu’elle était arrivée il y a peu à Portalia et qu’elle n’était pas encore familiariser avec tout. Je souriais face au fait qu’elle mentionna Oldeena face à ma description de mon amie et j’hochais la tête dans un signe d’approbation. Valhalla Bar ? Cela ne m’étonnait pas vraiment venant d’elle. Mais j’étais d’accord avec le fait qu’elle était sympa. Dans son monde à Oldeena les hommes n’étaient pas vraiment aimés, mais elle ne m’avait à aucun moment jugé et semblait bien s’entendre avec moi.

En tout cas, par la suite elle me dit qu’elle n’était pas aveugle. J‘étais d’autant plus intrigué par ses yeux du coup, mais comme elle n’avait pas épilogué j’imagines qu’elle ne voulait pas vraiment parler du sujet alors je me fis violence pour ne pas le remettre sur le tapis. Elle reposa ensuite son livre me disant qu’elle serait ravie de discuter avec moi, même si elle ne se sentait pas plus intéressante que ça. Je posais doucement ma main sur son épaule dans un geste réconfortant.

Je doute fort que vous ne soyez pas intéressante. Vous vous sous-estimer.

Je regarde un peu les alentours et souris. Je me sentais soulagé de ne pas avoir fait de demande d'épousailles fortuite sans le savoir…

Venez il y a un coin un peu à part où l’on peut discuter sans se faire enguirlander car on dérange le silence de la bibliothèque.

Je vais jusqu’aux diverses petites salles et en ouvre une pour la faire entrer et que je fasse de même avant de refermer. C’était des salles cosy avec canapés et autres trucs confortable et il y avait même de quoi boire, se sustenter ou des magazines pour faire passer le temps. Seule différence avec l’extérieur c’était qu’on pouvait parler librement ici.

Un verre d’eau ?

Pour ma part je m’en servis un et restait de bout le temps qu’elle me donne sa réponse.

Qu’avez vous comme questions sur Portalia ? Je suis là depuis un moment donc je devrais être capable de vous renseignez comme il se doit. D’autant plus que vous avez répondu à plus d’une de mes questions donc vous avez de la marge. D’ailleurs vous êtes allé à la Guilde ?

Lorsqu’elle perçut la sensation de chaleur prodiguée par la main de Ryuuseï sur son épaule, elle sentit ses joues s’embraser une nouvelle fois. Et la réplique qui suivit servit simplement à attiser davantage ce brasier qui avait commencé à consumer ses pommettes. Elle n’était pas encore tout à fait habituée à recevoir autant de compliments en aussi peu de temps.
Par la suite, elle se contenta simplement de le suivre docilement sans rien ajouter. Elle n’avait pas remarqué ces salles jusqu’à présent, et elle se réjouit de les découvrir grâce à Ryuuseï. Elle entra dans celle dont la porte était tenue par le gentleman et son regard balaya doucement la pièce. Elle était relativement petite, mais elle semblait pourtant confortable, et sa décoration était plutôt agréable à regarder.
Evelyne se permit de s’emparer d’un magazine et de le feuilleter brièvement, curieuse de savoir ce dont il parlait. Et la réponse fut simple : il parlait de tout et de rien, de l’actualité, de la météo, des faits divers reliés à Portalia, il comprenait aussi quelques recettes de cuisine et même une page réservée à la vie de quelques-unes des personnalités importantes de la cité.
Lorsque Ryuuseï lui demanda si elle désirait un verre d’eau, elle déposa le magazine et lui répondit gentiment.

-Avec plaisir, merci beaucoup.

Elle écouta ensuite sa prochaine réplique et décida de lui rendre réponse directement, de sa voix claire et chaude.

-Je suis allée à la Guilde directement lorsque je suis arrivée à Portalia. C’est... Grisley qui m’y a conduite.

Ryuuseï, s’il vivait effectivement ici depuis quelques temps, devait connaître Grisley. Après tout, celui-ci ne passait pas vraiment inaperçu. D’ailleurs, cela faisait quelques jours qu’ils n’avaient pas repris contact. Il devait être très occupé de son côté. Evelyne ne voulait pas déranger. Surtout que Grisley avait déjà fait tellement pour elle, et par conséquent, elle se serait sentie mal à l’aise de le solliciter une fois de plus, même pour une simple rencontre.
Evelyne continua son explication.

-J’ai pu découvrir quelques endroits de Portalia, y rencontrer quelques personnes, comme je l’ai dit à l’instant. J’ai aussi eu l’opportunité de me familiariser avec le centre d’entraînement et les créatures qui s’y terrent. Je souhaiterais sérieusement rejoindre les Aventuriers, mais je ne m’en sens pas encore spécialement prête... Pour être tout à fait honnête, le monde extérieur ne m’inspire pas vraiment confiance pour l’instant, même si j’ai très envie de le découvrir.

La jeune tieffeline marqua une brève pause avant de reprendre.

-Oldeena m’a aussi parlé d’une Familia. Notre discussion était relativement prenante, et je n’ai pas eu le réflexe de lui demander plus d’information à ce sujet. En existe-t-il donc plusieurs à Portalia ? A quoi servent-elles spécialement ?

Evelyne aurait pu le mitrailler de questions, comme il l’avait fait auparavant, mais elle préférait acquérir les informations au compte-goutte, histoire d’éviter d’être larguée trop rapidement.
Dans tous les cas, elle s’était confortablement installée sur l’un des canapés et elle attendait patiemment une réponse de la part de Ryuuseï, tandis que son regard lilial était toujours posé doucement sur lui et que ses lèvres étaient étirées en un sourire bienveillant et chaleureux.

Je souriais tendrement face à ma camarade. Content de voir qu’elle ne me repoussait pas et ne semblait pas répugnée par ma curiosité un peu poussée. On trouvait donc un endroit plus propice à la discussion sans avoir à déranger les gens par nos paroles. Après tout, la bibliothèque, c’était avant tout pour faire des recherches et lire au calme. Même si on ne parlait pas fort, ce n’était pas forcément agréables d’entendre des messes basses.

On entrait dans une des salles et je la refermais pour nous donner un peu d’intimité. Mais je restais assis face à elle pour ne pas trop l’incommoder ou paraître l’oppressée. Je ne voulais pas qu’elle se sente mal à l’aise avec moi quoi. Je n’avais pas pour habitude de venir dans ces genres de salles, étant bien souvent seul quand je venais ici. Mais tant mieux cela me faisait découvrir et c’était vraiment confortable pour le coup.

Je souriais tandis qu’e souriais tandis qu’elle regarda l’un des magazines. De mon côté, j’allais voir niveau boisson ce qu’il y avait pour lui en proposer une. Elle acceptait le verre et je finis par lui lister ce qu’il y avait. Je lui avais proposé un verre d’eau, mais il y avait d’autres choses en vrai.

Je vous dit quand même ce qu’il y a autre que de l’eau ou cas où vous vouliez autre chose. Alors, on a du café, du jus d’orange ou du thé vert à la menthe. Toujours de l’eau ?

Comme ça, je lui laissais le choix et elle prenait la décision. Je mis de l’eau à chauffer histoire de prendre un thé pour ma part. Je lui demandais si elle était à la guilde du coup. Ne sachant pas depuis combien de temps elle était là, sait-on jamais. Je crois savoir que certains ne savent pas que la guilde est l’endroit indispensable pour bien commencer en Portalia.

Oh Grisley ? Vous connaissez donc l’un de mes disciples ? Il a dû vous en dire déjà pas mal sur Portalia alors. C’est quelqu’un de brillant et de très instruit dis-je avec un sourire.

Grisley était une personne vraiment incroyable. Il avait vécu tant de choses durant des années. Il avait tellement d’expérience que parfois je me demandais vraiment pourquoi il m’avait pris comme maître. Mais au final, ce n’était pas vraiment ça, nous étions plus des frères d’armes qui se formions à ce qu’on avait de plus vulnérable chez nous. Il m’en apprenait plus sur la magie et je l’aidais sur le combat au corps à corps et la vitesse. C’était un bon échange.

Quelques endroits comme lesquels ? Oh le centre d’entraînement c’est bien ça. Tu as donc pu voir un peu quel genre de faune il y a en dehors de Portalia. C’est une bonne chose si tu veux devenir aventurière. Mais pourquoi ne t’en sens tu pas prête encore ? De toute façon, on ne sort jamais en dehors de Portalia sans être une équipe d’au moins deux personnes. Tu pourras toujours compter sur quelqu’un d’autres pour t’aider.

Je souris quand elle repartit sur Oldeena. Mais c’était surtout pour intégrer le sujet des familias à la conversation. Il y avait de quoi faire.

Il y a divers Familia à Portalia oui. Oldeena à du te parler de la sienne, les Valkyries Feather. Tu en as plusieurs et généralement elles ont un domaine bien définis. Tu as les Ascléros’s Scholars qui sont orientés sur la médecine par exemple et toutes les recherches autour. Tu as les Golden Wings aussi, une Familia porté sur la cuisine. Les Steel Anvil, qui sont plus côté Forge. Tu peux avoir des familias plus aventurières avec les Nine Head ou les Kerberos Heart. Après chacune à ses principes qu’il te faudra suivre si tu veux en faire partie. A toi de voir un peu et d’aller au QG de celles qui te font le plus envie, pour savoir ce que tu pourras y faire et si tu pourras y trouver ta place.

L’eau avait fini de chauffé et je finissais de me préparer mon thé avant de me le servir.

D’autres questions ? Ou des détails que tu voudrais sur une Familia en particulier peut-être ?

Lorsqu’il affirma que Grisley était « quelqu’un de brillant et de très instruit », Evelyne répondit par un simple sourire. Elle avait en effet pu remarquer à quel point il était intelligent. En plus de cela, il était très attentionné, très aimable, très charmant. Elle repensa à leurs rencontres, à ce qu’elle avait pu ressentir en sa présence et au fait qu’elle n’était pas parvenue à faire taire ce tourbillon de papillons dans son ventre...

Aussi, le fait qu’il affirme qu’il était son maître fit monter en Evelyne un sentiment de respect profond pour l’individu qui se trouvait en face d’elle. Elle en vint même à se demander si elle devait adopter un comportement plus solennel avec lui, ou pas spécialement...

Néanmoins, elle remarqua qu’il avait fini par la tutoyer, et elle se rendit compte que le fait d’utiliser un langage trop conventionnel serait relativement malaisant dans cette situation. Elle décida alors de rester elle-même, de ne pas en faire de tonnes.

D’ailleurs, ses paroles concernant les groupes que les aventuriers formaient pour aller découvrir l’extérieur la rassurèrent quelque peu. Mais ses craintes persistaient tout de même. Son pouvoir n’était pas spécialement utile en soi. Les soigneurs permettaient de maintenir leurs coéquipiers en vie, les guerriers permettaient de se débarrasser des ennemis, d’autres encore pouvaient protéger leurs collègues. Mais Evelyne... Son pouvoir restait faible et peu utile, et elle doutait qu’elle puisse être d’’une grande aide lors d’une potentielle future escapade à l’extérieur des murs rassurants de Portalia. Au contraire, Evelyne craignait d’être un poids, un fardeau pour ses coéquipiers. Et elle refusait cette idée.

La voix de Ryuuseï la sortit ensuite de ses pensées. Oui, les Familia, comme Evelyne lui avait posé la question quelques secondes plus tôt. Elle l’écouta attentivement, posant son regard lilial doucement dans le sien.

La jeune tieffeline se permit de hocher la tête de temps à autres, intéressée par toutes ces Familia dont il lui parlait. Elle finit alors par lui répondre, en utilisant elle aussi le tutoiement :

-Tu as parlé des Nine Head et des Kerberos Heart... En quoi ces deux Familia aventurières sont différentes ?

Elle l’observa aussi préparer son thé et, la douce odeur de la mente parvenant jusqu’à son nez, elle reprit :

-Et pour ce qui est de la boisson... Je prendrais aussi un thé, tout compte fait. Il a l’air délicieux.

Elle lui offrit un sourire charmant, tandis que son regard s’attarda quelques brèves seconde sur sa corne, tandis qu’il s’occupait des boissons.

Elle semblait avoir une bonne impression de Grisley. Quand j’en parlais elle semblait ravie et souriante de voir que je lui faisais des éloges. Mais il ne s’agissait que de la stricte vérité. J’aimais beaucoup le personnage qu’était Grisley. Si sage sur certains aspects qui parfois m’échappait totalement, et parfois novice sur d’autres choses qui n’étaient surtout pas naturelle pour lui comme le combat au corps à corps. Son ancien mode étant bourré de magie, c’était la magie qui prévalait et le combat au corps à corps n’avait vraiment pas l’air d’y être présent. J’étais assez curieux d’aller un jour visiter ce monde, même si Grisley n’avait pas l’air des masses enthousiaste à l’idée de lui-même y retourné. Il avait vécu tant de temps là-bas en même temps. Et pas que de bonnes expériences, donc ça pouvait se comprendre on était similaire de ce côté-là. Après, il ne m’avait jamais dit exactement ce qu’il s’était passé chez lui, mais parfois c’est inutile de remué le passé quand il n’est pas sympathique.

J’espérais qu’Evelyne ne se prendrait pas trop la tête avec le fait que j’étais le maître de Grisley. C’était plus un rapport d’échange de bons procédés car on s’apprenait tous deux de choses l’un à l’autre. J’avais pris l’habitude de survivre dans un monde qui ne me désirait pas alors, j’avais acquis certains talents pour la survie, normal, même si je préférais ne vendre cette vie à personne. C’était bien assez triste comme ça.

Vu qu’elle continuait de me parler de manière normal, je souris content de voir qu’elle ne mettait pas de distance avec un vous où je ne sais quoi qui n’avait rien à faire là. Je n’avais pas à avoir plus de respect qu’une autre personne. Nous étions tous égaux à Portalia. Et je préférais largement que cela reste ainsi. Elle semblait d’ailleurs perplexe face à quelque chose, mais je ne saurais dire quoi. Peut-être allait-elle se confier un peu plus si on continuait la discussion ? Cela viendrait peut-être tout seul qui sait ?

Elle m’en demanda plus quant aux familia mercenaires/aventurières de Portalia. Je souriais réfléchissant à comment amené la chose.

Alors pour ce qui est des Kerberos Heart, il s’agit d’une familia où les membres sont attachés les uns aux autres et s’entraideront à chaque instant. La majorité sont des hybrides même s’il y a des humaines et d’autres races également. Ils ont un esprit de meute et pas juste au sens littéral du terme. Ils sauront si un de leur frère est en danger. Une fois liés à eux, tu feras partie de la meute toi aussi si tu désires les rejoindre.

Je pris une pause buvant une gorgée de thé.

Pour les Nine Head, ce sont vraiment plus des mercenaires. Chacun travaille pour son propre compte, mais chacun doit un bénéfice à la guilde. Et quand quelqu’un est sur un contrat à part si celui-ci décède aucun autre mercenaire ne peut y pourvoir. Ou alors deux mercenaires peuvent faire équipe pour un contrat, mais c’est bien rare. Et il ne vaut mieux pas tuer un camarade mercenaire pour prendre son contrat car le chef des Nine Head n’aura aucune pitié pour l’individu.

Une fois bien résumé les deux familias aventurières, je bus une nouvelle gorgée de thé chaud. Je finis également de préparer celui de ma collègue. Je lui tendis et m’installais face à elle avec ma propre tasse.

Personne ne résistes à ce thé. Il sent divinement bon.

J’humais d’ailleurs celui-ci fermant les yeux avant de les rouvrir et sourit en la voyant détailler ma corne.

Ma corne vous interroge, j’imagines ? Que voulez-vous savoir ? Je n’ai rien à cacher et suis toujours honnête. Vous m’en dites plus sur vous, donc je vous en dirais plus sur moi, il suffit simplement de me demander ce que vous désirez savoir dis-je dans un sourire chaleureux.

La jeune femme se trouva fascinée par ses explications. Deux familias au sien d'une même branche, et pourtant, si différentes l'une de l'autre. Si la première semblait axée sur les liens solides qui unissaient ses membres, la seconde avait l'air plus axée sur le côté solitaire et autonome de chacun d'entre eux. La jeune tieffeline devrait en apprendre davantage à propos de la première familia qu'il avait évoquée, car c'était celle-ci qui l'intriguait au plus haut point et qui l'intéressait vraiment. Après tout, seule, elle n'était pas certaine de réussir à valider le moindre contrat. La seconde familia ne lui conviendrait probablement pas...

Par la suite, son interlocuteur lui tendit sa propre boisson chaude et elle le remercia poliment. L'odeur qu'elle dégageait lui rappelait les hivers interminables de sa terre natale durant lesquels les domestiques préparaient des pâtisseries au parfum enivrant et des boissons à l'essence ensorcelante. S'il y avait bien quelque chose qui lui manquait ici, c'était ces saveurs si particulières qu'on ne trouvait qu'en Helevorn.

Au début de sa dernière réplique, pourtant, elle détourna légèrement le regard, tandis que ses joues s'échauffaient lentement mais sûrement... Elle n'avait pas voulu le gêner par son regard peut-être trop insistant et c'était visiblement raté.

Néanmoins, il n'avait pas l'air de s'en sentir blessé, bien au contraire. Il semblait même complètement prêt à s'ouvrir à elle...

Caressant doucement sa tasse du bout des pouces, elle réfléchit quelques courtes secondes à la manière dont elle pourrait entamer ce sujet de conversation pour ne pas l'étouffer avec sa curiosité. Bien entendu, elle se doutait bien que le fait de lui poser toute une ribambelle de question ne le dérangerait pas, mais elle préférait ne pas précipiter les choses et ne pas l'importuner.

Remarquant son sourire, elle le lui rendit doucement avant de se redresser légèrement et de planter son regard laiteux dans le sien.


-Elle m'interroge, en effet. Il faut dire que ce n'est pas commun d'en posséder une seule, même si je dois bien admettre que cela ajoute un petit charme.


Elle voulut lui demander si c'était d'ailleurs normal qu'il n'en ait qu'une, ou s'il l'avait perdue, mais elle préféra retenir sa langue. A la place, elle renchérit une une toute autre question.


-De quelle espèce êtes-vous? A en observer la teinte de votre oeil, je dirais que vous descendez des dragons mais... Je n'en suis pas certaine.


Aussi, elle n'avait lu que des livres sur les dragons et leurs descendants. Et elle n'était pas certains qu'ils disent tous la vérité malheureusement.

Je lui parlais plus amplement des différentes familias qui semblaient l’intéressé. Celles ders aventuriers étaient les plus à même de lui convenir apparemment. Je lui fis donc un topo plus détaillé sur les Nine Head et les Kerberos Heart. Je la voyais plus rejoindre la meute d’ailleurs que les mercenaires. Elle avait l’air d’avoir été seule pas mal de temps, donc c’était normal de vouloir rejoindre un groupe pour elle. Cela aurait pu se faire pour moi aussi, mais je devais avouer que je ne ressentais plus le besoin d’être entouré depuis que j’avais Harmonie. Je me sentais bien avec elle et j’avais rencontré pleins d’autres gens qui faisait mon cercle d’ami et d’équipiers loyaux sans avoir besoin d’aller dans une familia.

Je souriais tandis qu’elle prenait sa boisson. Entre le fait de pouvoir boire un petit quelque chose sympathique et manger quelques petits gâteaux, c’était le paradis ce petit endroit. Surtout qu’en plus on pouvait lire ou parler. Franchement, c’était vraiment cool des endroits comme celui-ci et cela s’imposait vu qu’on voulait éviter de déranger les personnes voulant lire au calme.

Je rigolais quand je la vis détourner le regard et rougir. Son regard insistant avait parler pour elle. Et elle semblait tout aussi curieuse que moi, même si elle réfrénait sa curiosité plus facilement que moi. J’étais assez curieux de savoir sens interrogations à mon sujet même si ce serait sûrement dans le même style que les miennes. Je comprenais sa curiosité. Après tout, je venais d’avoir la même en l’abordant pour lui poser des questions par forcément très discrète. Loin de moi l’idée de me vexer qu’elle me retourne la pareille. Cela paraitrait bien hypocrite en tout cas.

Finalement, elle me regarda de nouveau comprenant que je n’avais pas de soucis particuliers à en dire plus sur moi. Chacun son tour d’étancher sa soif de connaissance et de curiosité. Je rigole à ses paroles.

C’est une façon de me dire que je suis pas trop moche, c’est ça ? Je vous taquine Evelyne n’en prenez pas ombrage. Et pour ma corne c’est normal.

J’attendais les questions suivantes me disant que j’aurais sûrement la suite logique d’où cela venait ou ce genre de chose similaire qui pouvait expliquer ma corne notamment.

Je viens de Drakenmarg et suis ce qu’on appelle chez moi un Drakenmayer. Vous avez entièrement raison, je suis un homme mi-dragon. Mais mon albinisme à chamboulé ma, croissance et la partie dragon n’est plus représenté que part ma corne et mes yeux.

Je souriais me disant que ce n’était tout de même pas plus mal. Harmonie n’aurait peut-être pas autant apprécié ma compagnie avec des ailes encombrantes, de la peau écailleuse rêche, et d’autres attributs dans le style. Les cornes pareilles, il suffit qu’elles ne soient pas dans le bon sens et ce n’est pas super top pour s’embrasser…Après tout, je veux pouvoir l’embrasser librement sans avoir à me préoccuper si je vais lui crever un œil…Un seul borgne dans le couple c’est déjà bien assez.

D’autres questions ? J’imagines que mon monde doit vous intriguer à présent ? Honnêtement c’est loin d’être le monde le plus sympathique à visiter. Un monde de violence et de conflit perpétuel en plus d’être archaïque. Ce n’est pas super top pour aller en vacances.

Je bois une gorgée de thé.

Vous avez des interrogations sinon sur d’autres notions de Portal sur lesquelles je pourrais t’éclairer ? Les monstres peut-être ? Les armes ? ou d’autres choses de la vie de tous les jours ? Que faisiez vous dans votre monde comme métier ou occupation, j’entends par là des hobbies par exemple.

En entendant sa première réplique, la jeune tieffeline sentit ses joues s’échauffer légèrement et elle aurait bien pu s’étouffer si elle avait eu le malheur de prendre une gorgée de son thé juste avant qu’il ne lui réponde. Quoi qu’il en soit, Evelyne n’allait en tout cas pas s’enfoncer davantage et lui assurer qu’il n’était effectivement « par trop moche ». Après tout, chaque individu qu’elle rencontrait à Portalia avait un charme qui la fascinait. Quoi que... Grisley avait, à ses yeux, plus d’un côté charmant. Il lui semblait être tout simplement fascinant et parfait sur bien des aspects.

Dans tous les cas, elle écouta la suite de ses explications, fascinée par ses dires et surtout fascinée qu’il soit un homme dragon... Il devait être relativement rare d’en croiser, non ? En tout cas, Evelyne n’en avait jamais vu de ses propres yeux auparavant, même à Portalia. Même dans les livres qu’elle avait consultés dans la bibliothèque du château de Brisevent, elle n’avait trouvé que très peu d’informations sur ce peuple.

Evelyne se mit ensuite à rire un peu lorsqu’il affirma que son monde n’était pas le plus recommandé pour les vacances, et elle secoua doucement la tête. Ils avaient déjà ce point en commun... Un monde de brutes, dirigé par la haine, la soif de pouvoir, le désir ardent de vengeance constant...

La jeune tieffeline s’octroya quelques brèves secondes pour réfléchir à ses potentielles questions concernant Portalia et elle prit finalement la parole pour lui répondre.

-Pour ce qui est des monstres, j’ai eu l’occasion d’aller sur le terrain d’entraînement et d’avoir d’excellents professeurs. Je pense que le meilleur moyen est d’apprendre ce genre de choses directement sur le terrain. D’ailleurs, je serais ravie de pouvoir y aller en votre compagnie une prochaine fois, si cela vous intéresse. Je m’entraîne encore à maîtriser ma magie et à manier une arme, mais je suis toujours partante pour apprendre de nouvelles choses et acquérir de l’expérience. Concernant la vie de tous les jours, j’acquière ces connaissances peu à peu, en visitant la cité, en rencontrant de nouvelles personnes. Mais je n’hésiterai pas à vous en demander davantage si je venais à en ressentir le besoin.

Elle termina sa phrase par un sourire puis but une gorgée de son thé doucement, toujours en se délectant de son goût exquis. Il fallait qu’elle se requinque avant d’entamer sa réponse, pas vrai ? Elle ne voulait pas lui dévoiler tous les détails de sa vie antérieure, mais elle avait choisi d’être franche avec lui.

-Pour être tout à fait honnête, je n’en avais pas tant que cela... La lecture était, et est toujours, une activité que j’adore. Mais... je n’ai pas vraiment eu l’occasion de découvrir d’autres hobbies.

Elle marqua un bref temps de pause avant de reprendre.

-En réalité, j’ai grandi enfermée dans le château de mes parents... « adoptifs ».

Elle avait pris soin de marquer cet adjectif avant de continuer son explication.

-Je viens du monde d’Helevorn. Un peu comme Dranekmarg, c’est un monde où la vengeance et la violence font rage chaque jour, entre chaque clan. J’ai vu le jour durant une bataille où mon clan se faisait attaquer par un voisin jaloux et désireux de vengeance. Dès que celle-ci a pris fin, j’ai été emmenée par le souverain ennemi qui cherchait à avoir une descendance, en vain. Dès lors, ma vie s’est résumée aux couloirs et à certaines pièces du château. J’ai vite pris goût à découvrir le monde extérieur par les livres présents dans la bibliothèque. Ils ont été ma seule compagnie durant de longues années. Puis est arrivé le jour où j’ai eu le malheur de découvrir d’où je venais vraiment et ce qui s’était déroulé le jour de ma naissance. Malheureusement pour moi, ma découverte n’est pas passée inaperçue et, craignant que je sois en mesure de m’enfuir du château, on m’a enfermée dans ma chambre avec comme seule compagnie à nouveau quelques livres. J’ai enduré cette situation jusqu’à ce qu’un portail s’ouvre grâce au vœu de Grisley et me permette d’arriver jusqu’ici.

A cette pensée, Evelyne ne put s’empêcher de sourire. Son arrivée avait été magique, et sa rencontre avec Grisley l’avait été tout autant. Elle ressentait encore le vent sur sa peau, dans ses cheveux, la douceur de la main de Grisley autour de la sienne, les picotements d’excitation dans tout son corps. Tout.

Elle sortit enfin de ses pensées et secoua doucement la tête.

-Pardon... Je me suis un peu égarée. Mais comme ça, vous en savez plus sur ma vie d’avant.

Evelyne jeta son regard autour d’eux et lui sourit à nouveau.

-Et je suis venue ici pour retrouver les livres et tout ce qu’ils ont à nous raconter sur l’univers. Ils m’avaient manqué.

Elle reporta son regard lilial sur celui, rouge vif, de Ryuu, et reprit.

-Sinon, je suis certaine que Portalia a toute une ribambelle d’activité à découvrir. Vous en auriez à me conseiller ?

Je devais avouer la taquiner un peu cette jeune femme, mais ce n’était pas méchamment. Elle semblait adorable et curieuse du monde autour d’elle et elle me rappelait beaucoup moi à mon arrivée sur Portalia une fois que je m’étais fait une raison de rester ici. J’avais eu envie de connaître tout ce que je pouvais et toujours plus. Les livres étant l’une de mes plus grandes sources d’inspiration et de connaissances pour le coup. Il y en avait de partout entre la boutique d’Harmonie et la section de documentation de la guilde après tout. Ce serait dommage de s’en priver.

Elle semblait très intéressée quand je lui fis part de ma moitié dragon. Certains semblaient limite effrayé par cet aspect de moi, impressionné c’était le cas aussi. Pourtant, à mes yeux, vu que j’avais grandement perdu de mes attributs à cause de mon albinisme c’était comme si je n’étais rien de plus qu’un humain standard. J’avais peut-être une plus grande longévité, mais là encore je n’étais sûr de rien. Des écrits chez moi il n’y en avait pas beaucoup, et peu de gens s’y intéressait. Je trouvais cela dommage mais bon, mon monde préférait prendre les armes contre les siens et s’entretuer plutôt que d’apprendre. Donc qui peut bien se soucier des écrits, hein ? Peut-être aussi pour ça qu’on me mettait de côté, je n’étais vraiment pas comme les autres, le vilain petit canard de la mare…

Je souris en tout cas en réussissant à la faire rire. J’étais content d lui soutirer un rire. Elle se détendait donc progressivement à mon contact et c’était toujours bien de pouvoir parler lorsqu’on se sentait en confiance. Après tout, on était tous les deux là parce qu’on était assez curieux l’un de l’autre alors il n’y avait pas besoin d’être timide, si ?

En effet, le centre d’entraînement est là pour cela. C’est bien pratique de l’avoir afin de découvrir son pouvoir et de comprendre ses limites. C’est avec plaisir que je vous y accompagnerais à l’occasion. Je pourrais vous apprendre à être plus furtive, à pister puis à chasser votre adversaire. Et également la maîtrise du katana si ça vous tente. C’est une arme fiable, mais après elle ne convient pas forcément à tout le monde ce que je peux comprendre aisément.

Je bus une gorgée de thé tandis que je me posais finalement bien calé dans un des fauteuils de la salle de repos.

La lecture c’est déjà quelque chose de très bien. Après vous avez beaucoup de choses que vous pourriez avoir comme autres hobbies. Les gens d’ici ne sont jamais contre de l’aide dans leur activité, vous trouverez peut-être une place pour un apprentissage. Voir à la forge, en boulangerie ou autre boutique. Quand on ne sait pas ce que l’on aime autant essayer pleins de choses, non ?

Je suis sans voix quand elle me fait part de la suite. Elle avait été séquestrée par ses parents adoptifs durant toute sa vie dans un château. Je comprenais mieux le pourquoi elle aimait lire. Elle ne devait avoir que cette occupation-là. Et normal aussi qu’elle n’en sache pas plus sur les autres occupations possibles pour elle.

Grâce au vœu de Grisley ? Je ne sais pas vraiment si c’est grâce à ce souhait, mais c’est romantique comme dirait ma chérie. Donc Grisley, mon disciple, était le premier à vous accueillir ici. On peut difficilement avoir meilleur accueil. Grisley est une crème dis-je avec le sourire.

Je vois qu’elle est perdue dans ses pensées avant de revenir au moment présent et je souris.

Je suis désolée pour ce qui vous est arrivé dans votre ancien monde. M’est avis que vous serez mieux ici. Vous êtes à présent libre de choisir comment vivre votre vie. Faites-vous plaisir et n’hésitez pas à tester des choses qui vous font envie. Après tout, l’expérience est la meilleure façon de s’améliorer et d’apprendre.

J’hochais la tête quand elle me fit part de sa raison de sa venue à la section de documentation de la guilde, ou bibliothèque pour les intimes.

Vous avez bien raison. Surtout qu’il y en a forcément que vous n’avez pas dû lire tellement il y en a. Et je vous conseille aussi de passer à la Librairie d’Yseult sur la place de Portails, elle pas mal de livres aussi dans sa boutique.

Des activités à lui proposer ? Je réfléchissais sérieusement à la question.

Je dirais qu’Harmonie de la librairie pourrait peut-être avoir besoin d’une assistante, vu que vous aimez les livres ça pourrait vous intéresser. Après vous pouvez tester la pêche au niveau du port. Il y a également la chasse si vous êtes du genre à tirer à l’arc. Cela ne dépend pas mal de vous et de ce que vous aimeriez faire. Comme dit le plus simple c’est d’essayer quelques trucs et voir ce qui vous plait vraiment. Il n’y a qu’en essayant qu’on peut vraiment savoir ce qui est fait pour nous.

La jeune créature sentit ses lèvres s'étirer en un sourire ravi lorsqu'il lui affirma qu'il l'accompagnerait volontiers une prochaine fois au centre d'entraînement. Elle était toujours avide de nouvelles connaissances et compétences et se réjouissait déjà de découvrir l'art du maniement du katana. C'était une arme qui l'avait toujours fascinée, mais elle avait toujours douté d'être en mesure de la manier correctement et elle n'avait donc jamais réussi à se lancer dans cet apprentissage. Elle se rappelait des récits fantastiques qu'elle avait pu lire au château qui narraient les aventures d'intrépides héros maniant les katanas, sabres et autres épées avec une perfection divine dans le but de terrasser les vilains les plus terrifiants, les plus sadiques, les plus effroyables. Elle se souvenait aussi que certains héros étaient en mesure d'unir magie et maniement de lames pour se rendre davantage puissants... Bref. Des récits palpitants qu'Evelyne n'était pas prête d'oublier. Et qui sait, peut-être deviendrait-elle un peu comme eux, avec de l'entraînement.

Lorsqu'il en vint à lui proposer d'essayer de découvrir plusieurs domaines, éventuellement même dans le but de trouver un apprentissage, ses yeux s'emplirent d'étincelles. Oui, il fallait qu'elle essaie une multitude de choses, comme il venait de dire. Le monde était si vaste après tout. Elle avait encore un peu de mal à s'y faire... Mais elle était persuadée qu'elle trouverait chaussure à son pieds bien vite.

A sa réplique concernant le fait qu'il soit désolé d'en apprendre davantage sur sa vie passée, elle secoua doucement la tête de droite à gauche. Il n'y pouvait rien après tout. Et puis, il avait entièrement raison : ici, elle était libre, capable de choisir sa propre vie, sa propre destinée, d'agir comme bon lui semblait, dans la limite des lois établies, bien entendu.

Elle hocha ensuite doucement la tête lorsqu'il lui donna une adresse de librairie. Yseult. Elle s'en souviendrait et y passerait un de ces quatre. Et puis Harmonie, elle s'en souviendrait aussi. Le fait de pouvoir éventuellement travailler entourée de livres l'enchantait au plus haut point. Mais elle sentait qu'elle avait aussi envie de découvrir tout ce que Portalia proposait.

Elle avait, encore une fois, soif de connaissances, elle avait besoin de découvrir le monde avec ses yeux, mais aussi ses autres sens... Respirer les diverses odeurs délicieuses des pâtisseries ou celles émanant des forges brûlantes, écouter la mélodie des orchestres ou celles des voix de patients dans le besoin pour leur venir en aide, goûter les plats d'un grand chef pour être en mesure de reproduire un plat similaire ou certaines plantes pour créer des antidotes, toucher les innombrables tissus et se questionner sur lequel se prêterait le mieux à la confection d'un quelconque vêtement ou tâter la terre fraîche pour tenter de trouver la trace d'une proie. Observer une peinture et trouver l'endroit où refaire des retoucher pour la rendre parfaite ou fixer un ennemi pour l'immobiliser et permettre à ses coéquipiers d'attaquer. Il y avait tant de possibilités. Evelyne allait entamer une nouvelle vie pleine de découvertes et elle s'en réjouissait déjà.

- Merci. J'ai vraiment hâte de faire mes expériences ici, à Portalia.

Elle plongea une fois de plus son regard doux dans le sien et lui offrit un sourire charmant avant de venir poser une nouvelle fois ses lèvres sur le rebord de la tasse pour en boire une gorgée de son contenu. Elle était heureuse d'être tombée sur lui. Il était si gentil, si charmant. Et elle aimait bien son côté bavard. Elle qui n'était pas du genre à beaucoup parler, elle appréciait tout particulièrement le fait que lui si. En fait, c'était comme si elle pouvait l'écouter des heures et des heures sans se lasser.

Quoi qu'il en soit, elle avait assez d'informations pour entamer sa nouvelle vie dans la cité. Enfin... Pour l'instant. Et aucune question ne lui venait concernant ce sujet. Peut-être que ce serait le cas plus tard et elle y reviendrait volontiers.

Elle avait assez parlé d'elle d'ailleurs. Au tour de son compagnon de papotage de lui en dire plus sur lui. Alors, après avoir posé doucement sa tasse sur la table qui se trouvait près d'elle, elle reprit la parole en fixant ses yeux rubis.

- Vous avez dit que vous veniez de Drakenmarg. Je ne connais pas cet endroit, veuillez m'en excuser... Mais pourquoi être venu à Portalia ?

Evelyne avait désormais le regard plus curieux. A quoi pouvait bien ressembler Drakenmarg ? Avait-il eu le choix de quitter sa terra natale pour venir ici? Souhaiterait-il y retourner, un jour ? Avec sa "chérie", peut-être? D'ailleurs, qui était-elle? Il l'avait évoquée à de nombreuses reprises, mais n'en avait jamais raconté davantage à ce sujet.

Elle se rendit alors compte que tout un tas de questions assaillaient son esprit, alors elle secoua la tête et reprit, un tantinet confuse :

- Enfin... Pardon. Ma question était peut-être indiscrète. Ne vous sentez pas obligé d'y répondre.

Elle lui offrit un énième sourire ravissant et s'empara à nouveau de sa tasse pour se délecter de son contenu qu'elle termina bien vite. La chaleur et le parfum de celui-ci lui donnèrent l'impression de flotter un peu, d'être apaisée.

Evelyne semblait beaucoup tenir à ce que je l’accompagne au centre d’entraînement et je n’avais absolument aucun souci avec ça. J’aimais beaucoup aider les nouvelles recrues à s’intégrer à la vie de Portalia et à les aider également à développer leur pouvoirs. J’étais davantage doué pour les compétences martiales d’ailleurs que sociales. Mais je m’améliorais doucement. Harmonie m’aidait beaucoup et le fait que je sois curieux aidait aussi à m’intéresser aux gens et à en découvrir avec plaisir. Chacun avait ses attentes, ses envies, ses coutumes et son monde. C’était tout autant de découvertes à faire pour moi, même si je n’étais pas aussi bon pour retenir les choses qu’Harmonie, mais en même temps, elle triche vu que c’est son pouvoir.

Je lui fis part que cela pourrait être une bonne idée qu’elle s’intéresse un peu à tout afin de déterminer ce qui pouvait lui plaire ou non. Comme elle semblait avoir vécu dans une bulle, autant en sortir avec enthousiasme et partir où le vent l’emmènera afin de se découvrir elle et ses potentielles passions et envies. J’espérais en tout cas qu’elle n’hésiterait pas à voler de ses propres ailes ici et à vivre comme elle l’entendait vu qu’elle en avait à présent la possibilité.

Je lui fis d’ailleurs part de la librairie de ma moitié. Un lieu qui m’avait beaucoup aidé à en apprendre plus tout en copinant avec une belle lapine on va pas se mentir...Mais cette librairie regroupait énormément de livre qui pouvait nous en apprendre beaucoup sur un tas de sujet, c’était une lieu tout aussi intéressant que les archives de l’église ou la section de documentation de la guilde. Entre tous ces lieux elle devrait être rapidement capable de se faire un petit regroupement de choses qu’elle aime et n’aime pas.

Tu as bien raison. J’étais un peu comme toi je pense quand je suis arrivé. Mon monde est tellement archaïque que j’avais beaucoup à découvrir et comprendre ici. Beaucoup de notions m’échappait et je passais sûrement pour un ignorant voir un débile pour certains plus méchants que d’autres. Mais il y a des personnes qui s’arrêteront et qui n’hésiteront pas à répondre à toutes les questions que tu peux te poser. J’en fais partie d’ailleurs.

Elle ne semblait pas du tout gêner par mon côté bavard et c’était toujours cool de pas se faire envoyer sur les roses. Après tout je m’intéressais à elle et je voulais qu’elle vive bien son arrivée à Portalia. Cela ne partait pas d’une mauvaise intention. Je bus d’ailleurs la fin de ma boisson me disant que j’avais la gorge pas mal sèche mine de rien. A force de parler, il fait soif.

Oui en effet Drakenmarg. C’est normal il s’agit d’un autre monde, mais il y a quelques livres sur mon monde dans la boutique d’Yseult ou dans les archives de la guilde ou de l’église je pense. Après, la majorité des invoqués ne savent pas que d’autres mondes existent donc ne vous excusez pas pour cela.

En vrai ce n’était pas plus mal. Mon monde n’était pas mieux que le sien. Je n’aurais voulu aucune de nos vies pour être honnête entre la mienne et la sienne à être enfermée tout le temps ça ne devait vraiment pas être la joie. Difficile de ne pas être curieux de tout quand on n’a rien connu. Toute cette liberté lui ferait sûrement bizarre comme à moi au début mais on s’habitue très vite généralement.

Je souriais et secouais la tête quand elle se reprit pensant avoir été indiscrète.

Ne vous en faites pas, il en fait beaucoup pour m’offenser et comme vous dites si je ne voulais pas répondre je ne le ferais pas. Je ne suis pas venu à Portalia par envie. J’y ai été contraint, avalé par un Portail sûrement comme vous. Mais en définitive c’est la meilleure chose qui me soit arrivé dans toute ma vie. Et je considère Portalia bien plus comme mon monde que Drakenmarg à présent.

Je me repris une boisson chaude car j’avais fini la première et que je ne serais pas contre d’en avoir une seconde vu mon taux de parole.

D’ailleurs je t’ai dit à plusieurs reprises que j’avais une chérie. C’est la fameuse Harmonie que tu sois au courant. Je parle souvent d’elle mais à raison. Il ne faut pas hésiter à me dire stop d’ailleurs parfois je m’emballe rapidement...

Je m’assois ensuite en face d’elle.

Sinon tu sais déjà un peu vers quoi tu voudrais commencer tes recherches ? Cuisines, aventures ? Exploration, forge ?

Evelyne écouta ses dires et hocha doucement de la tête. C’était tellement agréable de rencontrer des personnes aussi attentionnées, aussi ouvertes, aussi empathiques. En effet, Ryuusei la mettait parfaitement à l’aise, elle se sentait bien en sa présence. Un peu comme quand elle se trouvait avec Grisley. C’était comme si toutes ses craintes s’envolaient dès qu’elle se trouvait près d’eux.
Lorsqu’il s’exprima par rapport à sa terre natale, la jeune tieffeline acquiesça à nouveau. Elle avait envie d’en savoir plus à ce sujet. Le monde était si vaste : Evelyne aurait besoin de vivre des millénaires pour le découvrir complètement !
Ryuusei revint par la suite sur sa partenaire : Harmonie. Evelyne n’avait pas encore eu l’opportunité de la rencontrer, mais ce serait certainement le cas d’ici quelques temps. Surtout si elle décidait d’aller découvrir cette fameuse librairie dont Ryuusei lui avait parlé.
Elle finit par faire un bref geste de la main pour lui indiquer que ça ne la gênait pas qu’il parle d’elle.

- Il n’y a pas de mal, ne t’en fais pas.

Elle lui offrit un léger sourire avant de planter ses yeux clairs dans les siens après qu’il se soit installé en face d’elle. Elle trouvait d’ailleurs la manière dont il parlait d’elle très mignonne. Il avait l’air de la respecter au plus haut point et de l’aimer sincèrement. Elle sentait que le sentiment qui le liait à elle devait être très puissant.
Elle finit par venir jouer doucement avec l’une de ses mèches de cheveux de jais, la faisant tourner lentement et habilement entre ses doigts, tandis que son regard s’était un peu perdu dans le vide. Elle sembla réfléchir quelques secondes puis elle reporta son attention sur Ryuusei avant de prendre la parole.

- L’exploration me tente bien, elle assouvirait mon désir de découvrir davantage le monde. Mais j’aimerais aussi en savoir plus sur la vie au sein de Portalia. Par conséquent, je pense que je vais commencer mes recherches dans les librairies dont tu m’as parlé, mais aussi dans les domaines plus créatifs. J’aimerais bien m’essayer à la cuisine…

Elle se sentait un peu idiote de l’avoir dit ainsi, mais elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de concocter des petits plats. Elle était curieuse de découvrir ce domaine…
Mais elle finit par hausser les épaules.

- Et si ça ne me convient pas, je redirigerai mes recherches vers d’autres domaines.

Ses lèvres s’étirèrent en un sourire en coin.

- Mais je trouverai bien ma voie. Impossible que ça n’arrive pas si je suis aussi bien entouré !

J’étais ravi de pouvoir aider les gens à trouver leurs repères à Portalia. Ce n’était pas aussi évident pour certaines personnes que pour d’autres. Chacun avait ses habitudes et ses coutumes dans son monde natal qui n’était pas forcément en raccord avec ici. Mais quand on venait d’un monde où on ne connaissait pas grand-chose car enfermé dans une cage dorée ou bien à devoir survivre par soi-même sans faire attention à ce qui nous entoure, on devient une page blanche à Portalia. Et ce qui est bien c’est qu’on est bien souvent ouvert à la découverte du coup. Elle avait l’air détendue à mon contact et j’en étais ravi. Mon apparence pouvait parfois mettre les gens mal à l’aise car j’avais un air assez agressif pour certains entre mes yeux rouges et ma corne, mais quand on ne s’arrêtais pas aux apparences on voyait bien vite derrière cela.

Je souris quand je vis qu’elle n’était pas contre le fait que je parle de ma belle. Cela me faisait plaisir mais je ne voulais pas la saouler avec ça. C’était attendrissant qu’elle ne s’en offusque pas et qu’elle soit même prête à poursuivre.

Tu es vraiment attentionnée. Merci et n’hésites pas si tu as des questions sur quoique ce soit. Je serais ravi de pouvoir t’éclairer si je le peux.

Je me masse la nuque.

En vérité, entre Harmonie et moi cela a été comme une évidence. Pourtant le début de notre relation a été quelque peu tendu si je puis dire. Je lui ai pointé mon katana dessus à dire vrai. Sûrement que sa famille m’aurait transformé en hachis s’ils le savaient. Mais elle ne s’est pas laissée démonter.

Je rigole doucement.

Elle m’a sauvé de la femme à qui j’étais promis. Un alpha de mon monde qui s’est ramené ici pour mon ‘bien’ soi-disant alors que je ne savais même pas ce qui nous liait. En gros dans mon monde, chaque alpha est lié à un oméga à un certain moment de leur vie respective afin qu’il fasse une descendance, mais l’oméga est traité comme rien de plus qu’un esclave soumis au bon vouloir de l’alpha. Si bien qu’un profond lien me liait à mon alpha. Le moindre ordre qu’elle me donnait, je devais l’exécuter même si je n’en avais pas envie.

Je soupire.

Elle a finit par découvrir qu’on s’échangeait des lettres avec Harmonie et que nos sentiments étaient bien plus grands que ce que je ne pourrais jamais éprouver pour elle. Du coup, elle m’a libéré du serment d’alpha contrainte et forcée et on a pu être ensemble avec Harmonie. Enfin cela fait un moment maintenant, j’espères que tu trouveras toi aussi une personne avec qui tu pourras avoir un lien aussi fort que celui que je possède avec Harmonie.

Par la suite, je lui demandais un peu ce qu’elle désirait faire dans ce monde. On pouvait suivre tellement de voies différentes que le choix ne manquait pas. On pouvait tester aussi beaucoup de choses avant de se décider. Elle réfléchissait avant de m’en dire plus par rapport à ce qui lui donnait envie sur le moment.

L’exploration c’est vraiment cool. Mais faut avoir un minimum de sens du combat et quelques réflexes de bases aussi. Commencer à l’intérieur de Portalia c’est mieux, le temps de lire quelques livres sur un peu tout et si tu veux sortir des murs de la cité autant lire quelques bestiaires des régions les moins hostiles pour te faire une idée de ce qui peut t’attendre dehors. Le centre d’entraînement ne vaut clairement pas une vraie région alentours et ses dangers. Pour la cuisine, tu pourrais peut-être demander à Patrick, le patron de la taverne du Rex. Je crois qu’il est en lien justement avec Melik qui est le chef d’une des familias de gourmets.

J’étais content de voir qu’elle semblait vouloir s’essayer à pleins de choses différentes. Au moins, ça l’aiderait plus vite à savoir ce qui lui irait ou non. C’est bien d’être curieux.

Oui tu as tout le temps que tu veux de toute façon. Rien ni personne ne te presse. D’ailleurs, tu as une quelconque longévité semblable aux elfes ? Genre tu peux vivre des centaines d’années toi aussi ?

Moi aussi j’étais curieux après tout. Je pense que notre rencontre le prouvait sans mal. Un étranger qui se ramène comme un cheveu sur la soupe en mode, vos yeux sont blancs, ça reste en mémoire…

C’est le bon esprit. De toute façon, ce sera avec plaisir que tu peux revenir me demander conseil quand tu veux. Si je connais des gens qui peuvent t’aider je n’hésiterais pas en tout cas à te les présenter si je les connais bien. Mais pour Patrick je ne l’ai jamais croisé encore, mais on me dit souvent qu’il est cool et Harmonie me le dit aussi, un tantinet dragueur mais rien de bien méchant.

Elle lui rendit son sourire lorsqu'il affirma qu'il serait ravi de l'aider davantage si elle en avait besoin par la suite, puis elle écouta ses dires concernant la fameuse Harmonie. Il avait dû en baver avec cette alpha, comme il l'appelait... Une relation à sens unique, dans laquelle l'un des deux individus profitait clairement de l'autre. Ca ne vendait pas du rêve en tout cas. Et Evelyne fut ravie que tout se soit bien terminé pour lui. Harmonie semblait être quelqu'un de vraiment bien. Tout comme Ryuuseï. Ils s'étaient bien trouvés. Et cette pensée élargit davantage le sourire qui était né sur ses lèvres quelques secondes plus tôt.

Quand il lui souhaita de trouver une personne avec laquelle elle aurait un lien aussi fort, ses pensées se précipitèrent instantanément vers un individu en particulier, mais elle ne préféra pas les laisser papillonner trop fortement. Pour l'instant, rien n'était sûr, elle n'était elle-même pas encore vraiment certaine de ses sentiments et des siens... Mieux valait laisser faire le temps.

Elle écouta par la suite ses explications complémentaires et elle hocha doucement de la tête. Le fait de lire des bestiaires l'intéressait beaucoup, aussi. Au lieu de foncer dans le combat directement, pourquoi par ne pas prendre connaissance des créatures existants dans les environs grâce aux livres.

Il évoqua aussi un certain Patrick qui tenait une taverne, ainsi que Melik, en lien avec le restauration. Pourquoi pas. Il faudrait qu'elle fasse des démarches pour essayer de découvrir une ribambelle de métiers.

Elle secoua enfin la tête avant de prendre la parole pour lui répondre :

- J'ai la même longévité que les humains, quoique un peu plus longue. Enfin... Ca dépendra du métier que je choisis après tout.

Elle haussa les épaules doucement avant de lui offrir un sourire.

- Et toi alors?

A la suite de sa dernière réplique, elle acquiesça doucement, curieuse de découvrir cet individu et les métiers que Portalia pouvait lui proposer. Elle avait vraiment une sacrée chance d'être tombée sur Ryuuseï. Il était tellement adorable envers elle, prêt à l'aider, à la renseigner, alors qu'elle venait de débarquer dans cet univers qu'elle ne connaissait encore que trop peu.

Attendant une réponse de sa part concernant sa longévité, elle s'installa plus confortablement dans le divan et glissa ses doigts sur le tissus de celui-ci doucement.

Evelyne semblait être vraiment quelqu’un de bien. Certes, je ne la connaissais que depuis peu, mais elle avait l’air si heureuse d’être ici et de pouvoir découvrir d’innombrables choses. Elle avait raison, et j’avais été pareil à une époque. Sur le coup, j’avais été en colère d’arriver ici en plein milieu de ma vengeance avant de me dire que finalement, la vengeance ce n’était rien. Cela ne m’aurait aucunement aidé. J’avais besoin d’une raison de vivre et c’était la seule que j’avais trouvé dans mon monde, mais dans celui-ci il y en avait bien plus et la vengeance était à présent bien loin dans mes pensées.

Ce monde avait des tas de choses à offrir, des tas de possibilités et de rencontres de divers horizons. C’était bien plus intéressant et ouvert d’esprit que chez moi en tout cas. Et ce qui était bien c’est que ce monde archivait beaucoup de choses sur les autres mondes ce qui aidait pas mal à en savoir un peu plus encore. Un vrai temple du savoir. Vu qu’Evelyne fût curieuse je n’avais aucun doute qu’elle apprécierait son temps ici.

Et elle verrait rapidement aussi que les gens ici n’était pas vraiment regardant sur les origines des autres habitants. L’harmonie était assez présente dans le coin, même si le quartier nord était peut-être une exception à la règle mais pour d’autres raisons également. J’essayais de lui faire part de tout ce qui pourrait lui être utile en tant que nouvelle arrivante. Et en apprendre plus sur la faune en dehors de Portalia serait un plus notable. Foncé tête baissée ici n’était pas une bonne idée pour survivre longtemps.

Je lui expliquais également quelques institutions connues du coin ou elle pourrait potentiellement trouver du travail ou entendre les gens parler ce qui peut communiquer des informations sur plusieurs choses. Une taverne ça aide à accumuler les informations sur divers sujets assez variés généralement.

La même longévité que les humains voir un peu plus longue ? Tu as donc le temps de voir venir même si des elfes ou autre races vivant clairement plus longtemps serait là en mode bande de jeunots ! dis-je amusé.

Je hausse un sourcil face à la suite de sa phrase.

Ta longévité dépend de ton métier ? Aaaaaahhhh tu veux dire selon si c’est un métier pépère ou un métier un peu plus dangereux comme aventurier qui te fait aller à l’extérieur ? Après en vérité si tu sors toujours en équipe et bien préparé il n’y a aucune raison que cela se passe mal. Si tu restes prudente, je ne m’en fais pas pour toi tu réussiras.

Je penchais la tête sur le côté, prenant en main mon menton d’un air songeur quand elle me demanda la même chose concernant ma longévité. Je devais avouer que je ne m’étais jamais posé la question pour le coup. Mais généralement, vu que notre monde était en guerre constante de clan, il n’était pas évident de vivre vieux. Alors je n’avais pas forcément l’information.

J’admet ne jamais avoir réfléchi à la question. On n’a pas vraiment d’archives dans mon monde, et la violence est constante. Des morts surviennent tout le temps et je crains qu’on ne vive pas forcément toujours très longtemps chez moi. Donc je ne saurais dire ma longévité si elle est semblable aux humains, ou aux elfes ou à une autre race. J’espères pouvoir vivre aussi longtemps qu’Harmonie surtout. C’est tout ce que je désire. Mais peut-être irais je demander l’avis d’un spécialiste sur le sujet. Merci pour l’idée.
Je m’étire et souris.

Si tu veux on pourra aller en mission ensemble. Où ne serait-ce qu’aller à la guilde pour te montrer un peu comment marche le système des missions. Enfin, en vrai je peux même t’expliquer maintenant si ça t’intéresse d’en savoir plus et si tu penses que tu partira en dehors de Portalia.

A sa première réplique, Evelyne sourit à son tour, elle aussi amusée par sa répartie.

Elle hocha ensuite la tête lorsqu'il s'assura qu'elle voulait bien parler de la corrélation entre le métier qu'elle choisirait et son espérance de vie. Mais il avait raison après tout. Une équipe soudée et bien entraînée ne devait pas s'attirer trop d'ennuis, après tout. Et dans le cas où ça arrivait, ils devaient être en mesure de pouvoir le résoudre relativement aisément. Il fallait juste bien communiquer et travailler en équipe, ne former qu'une seule entité pour venir à bout des ennemis les plus coriaces.

Ensuite, Ryuusei sembla réfléchir au sujet de sa propre longévité. C'était comme s'il ne savait pas trop. Et cette hypothèse fut confirmée par sa réponse. En règle générale, les dragons étaient des êtres qui vivaient longtemps, n'est-ce pas? Alors pourquoi pas les êtres de son espèce ? Dans tous les cas, Evelyne se réjouissait de l'apprendre, dès qu'il aurait pu se renseigner auprès d'un spécialiste.

- Tu me rediras ce qu'il en est.

Elle lui offrit un énième sourire léger avant de repenser à ses dires concernant Harmonie. C'était tellement romantique... Comme le jour où Grisley lui avait apporté des fleurs et qu'elle, en échange, lui avait offert son pendentif... Cette pensée la fit davantage sourire et elle sentit ses joues s'échauffer doucement.

Elle hocha doucement la tête à sa proposition, puis reprit la parole :

- C'est gentil de te proposer. Ca serait un plaisir de faire une mission avec toi. Et ça serait aussi un honneur que tu m'emmènes à la guilde pour m'expliquer ce système de missions. Peut-être en effet qu'il me faudra ce petit côté "piquant" et vivifiant à côté d'un métier plus calme.

Elle frotta doucement son bras avant de jeter un coup d'oeil par la fenêtre. Dehors, le soleil commençait lentement mais sûrement sa descente sur l'horizon, inondant la pièce dans laquelle ils se trouvaient d'une lumière orangée, presque violacée par endroits. Le temps était passé si vite en sa compagnie. Elle aurait adoré continuer à papoter avec lui, mais elle sentait la fatigue submerger son être peu à peu.

Evelyne reporta alors son attention sur Ryuusei et reprit la parole doucement :

- Par contre, il se fait tard... Je pense que je vais y aller.

Et lui devait très probablement rejoindre Harmonie, après tout. Elle avait assez abusé de son temps. De son hospitalité. De ses connaissances. De sa compagnie agréable.

Elle se leva alors et épousseta doucement ses vêtements avant de saisir le livre qu'elle avait pris avec elle plus tôt dans la journée et qu'elle avait déposé sur la table lorsque Ryuusei lui avait servi le thé. Prête à s'en aller, elle perdit une dernière fois son regard lilial dans l'oeil pourpre de son nouvel ami et lui offrit un dernier sourire discret avant de s'incliner légèrement.

- Je te remercie pour tout, Ryuusei. C'était vraiment très agréable, et très instructif. Il faudra que je t'offre un verre une prochaine fois en échange de tous tes bons conseils.

Il lui avait parlé de la taverne de ce fameux Patrick... C'était l'occasion de découvrir cet endroit et son patron après tout.

J’étais vraiment heureux d’avoir rencontré Evelyne. Cette jeune femme douce et souriante méritait vraiment d’avoir été invoquée ici. Contrairement à beaucoup d’autres, c’était une délivrance pour elle d’’arriver au sein de Portalia, elle pouvait enfin décider de ce qu’elle voulait faire sans plus se poser de questions et découvrir un tas de choses par elle-même. C’était vraiment bien de pouvoir être libre de la sorte, et c’était également la même pour moi. J’avais été en colère au début, je m’étais finalement rendu compte de la chance que j’avais eu d’arriver ici.

Vint ensuite l’histoire de longévité. Sur le coup, je ne compris pas tout de suite ce qu’elle voulait entendre par là avant de tilter qu’en effet selon les métiers que l’on prenait le danger pouvait être plus important et donc la vie plus courte. Mais comme le faisait savoir la Guilde assez tôt ne serait-ce que par les sessions d’entrainement aux nouveaux venus, si on restait prudent et équipé, aucune raison de s’en faire. Bien sûr il y avait toujours des inconnues sur le terrain, des choses que l’on ne pouvait prévoir comme l’apparition d’une créature mythique, mais en vérité, si on avait un cristal de téléportation ça passait sans mal. Donc oui l’équipement était de rigueur pour être sûr d’en revenir sain et sauf.

Peut-être que je lui parlerais du système de mort plus tard. On n’avait une chance non nulle de revenir à la place des Portails si jamais on passait l’arme à gauche. Si notre désir de vivre était fort, généralement l’Ordre nous accordait une nouvelle chance de faire nos preuves. Je laissais cela pour plus tard cependant, lors de notre première mission par exemple.

En ce qui concernait la longévité de mon espèce. Je n’en avais aucun foutue idée. Je ne m’étais jamais vraiment posé la question, et comme chez nous les livres étaient limite brûler car la guerre était plus importante, ben je n’avais pas vraiment eu le loisir de lire quoique ce soit à ce sujet. Peut-être que je découvrirais cela grâce à des informations de la Guilde ou dans un des livres d’Harmonie. Je ferais ma petite enquête, après tout c’était intéressant de savoir cela.

Pour sûr, compte sur moi.

En tout cas, elle semblait enthousiaste et ravie que je me propose pour l’aider dans sa première mission.

Un honneur carrément ? Tu es gentille, mais je n’ai rien de spécial, tu exagères. On fera une passe à la guilde alors quand tu seras prête pour la mission. Je te ferais un topo et on choisira ensemble laquelle on fait, ça te va ? Une fois que tu seras aller à l’extérieur une fois, tu sauras si tu as envie d’en faire une partie de ton métier ou non. Je suis curieux de voir ce que tu décideras à l’issu de celle-ci.

La lumière commençait à changer de couleur dans la pièce et c’était pour une bonne raison. Le soleil déclinait et la journée s’achevait lentement. On avait encore quelques heures avant que le soleil ne se couche, mais l’après-midi avait fait place à la soirée et il serait temps que j’aille retrouver Harmonie. Elle devait s’inquiéter, lui ayant dit que je ne rentrerais pas trop tard...

Aucun problème. Il me faut moi aussi rentrer. Je n’avais pas vu le temps passé et je vais me faire tirer les oreilles si je ne rentre pas bientôt dis-je en souriant.

Harmonie était loin d’être une tortionnaire et me laissait ma liberté sans mal. Elle savait ce que j’avais vécu, mais je pouvais comprendre que quand je lui disais un horaire elle s’inquiète de ne pas me voir arriver à celui-ci. C’était normal de s’inquiéter pour les gens qu’on aime.

Je m’attelais à ranger et nettoyer les tasses de thé tandis que je voyais la jeune femme sur le départ rassemblant ses affaires.

Pas de problème. J’ai beaucoup appris pour ma part également. Ce sera avec plaisir alors. On se revoit bientôt et si tu me cherches passe à la boutique d’Harmonie sur la place des Portails, c’est le plus simple pour me trouver. Harmonie saura où je me trouve si je ne suis pas à la boutique.

Elle se dirigea vers la sortie et après encore deux trois tâches de rangements j’en fis de même quittant le centre de Documentation direction mon nouveau chez moi afin de rejoindre ma belle qui devait m’attendre. J’avais hâte de la prendre dans mes bras et de lui raconter ma rencontre du jour. Elle devrait être rentrée de mission à cette heure-ci. J’avais hâte aussi qu’elle me raconte elle aussi sa journée et quelle mission elle avait fait avec qui.