Ashandra Bah'ruul
Citoyen - Civil
Bronze
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- 08/06/2023
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"Les arcanes de l'amour"
Never-Utopia
& |
De son point de vue, l’amour avait toujours eu quelque chose de sinistre et de désespérant. Plus Ashandra aimait et plus elle devenait injuste, à commencer par une abnégation sans faille qu’elle donnait en attendant de recevoir un dévouement similaire, toujours en vain. A croire que personne ne savait aimer correctement, dans ce fichu multivers. Sauf elle, dont la passion dévorante était vue comme une folie ou un caprice de caractère de la part des mortels. Mais si ce n’était pas une fusion des âmes sur le plan cosmique, à quoi bon ? Il lui fallait un amour capable de transcender les lois du multivers, sinon rien. Ash n’en était plus à son coup d’essai et durant un siècle, elle avait eu l’impression de courir après ces chimères. N’était-ce pas pas pourtant l’essence de ce qui faisait la vie ? Est-ce que les humains se sentaient vraiment entiers sans donner inconditionnellement ? C’est avec cette vision très simple du couple que l’amour était devenu aux yeux de la démone un désespoir résigné.
Heureusement pour elle, certaines bonnes âmes se trouvaient encore à la capitale. Si ces dernières n’étaient pas encore aptes à lui donner cette affection maudite dont elle mourrait d’envie, ses relations lui permettaient d’y voir plus clair dans le maelstrom de ses déboires amoureux. Ashandra se sentait bien entourée, au milieu de ses petits protégés qu’elle pouvait étouffer de son affect et des quelques sages qui gravitaient autour d’elle. Fable avait fini par devenir l’un des piliers de l’édifice fragile. En lui proposant des tirages de cartes thématiques, la cartomancienne était capable de gommer un peu du chaos qui s’immisçait entre la démone et les objets de toute son obsession. Enfin, quand Ash était en mesure de comprendre les messages parfois cryptiques de la divination. Mais c’était mieux que rien, non ? A ce stade-là, on avait besoin d’un sacré coup de pouce du destin pour rectifier le tir.
C’est donc tout naturellement qu’Ashandra s’était rendue une fois de plus dans l’échoppe occulte qui se trouvait non loin de sa propre boutique. Une fois n’était pas coutume, la démone irait demander des contres conseils à l’experte. Son dernier tirage remontait à trois bonnes semaines et Ash devait s’assurer que l’augure n’avait pas changé entre temps. Comment s’adapter en temps réel si les astres avaient finalement décidé de suivre une autre trajectoire ? Il était donc tout à fait normal de s’informer et de s’armer face à une bataille aussi décisive. La guerre n’avait que trop duré et Ashandra était prête à déposer les armes devant son âme sœur. Si seulement la démone était en capacité de lire les cartes avec autant de clairvoyance que les âmes… Le destin serait en sa faveur et la roue se mettrait enfin à tourner. Mais voilà, l’habituée de la maison était à l’image des Bah’Ruul, une vraie tête brûlée. Quand une idée lui traversait la tête et se frayait un chemin jusqu’à l’interprétation, l’inertie était inarrêtable. Il était de toute façon trop tard pour changer l’obstination de son caractère à cet âge-là.
Pleine d’espoir, la démone avait franchi le seuil de l’antre familière. Le carillon tinta délicatement à ses oreilles et ses poumons se remplissaient de l’odeur d’encens comme une bouffée d’oxygène. On y était. Bientôt la démone serait assurée de ne plus faire fausse route.
« Bonjour Fable, comment vas-tu ? » entonna t-elle de sa voix calme et grave, avec un enthousiasme tout relatif qui lui était propre. « J’espère que je ne dérange pas ? C’était ça, ou attendre encore deux semaines. » poursuivit-elle dans un regard lourd de sens en jetant son manteau de cuir noir sur le porte-manteau prévu à cet effet de manière routinière.
Deux semaines en s’en remettant au jeu de l’amour et du hasard lui paraissait insurmontable. Ashandra avait atteint ce niveau de connivence avec la cartomancienne, à force de venir louer ses services et de lui raconter presque tout de sa vie sentimentale dans l’espoir de la voir un jour s’améliorer. La faune lui était sympathique. Déjà parce qu’elle l’aidait en dépit du cas désespéré qui se présentait régulièrement dans sa boutique mais aussi parce qu’elle voyait se profiler une sorte de sororité entre commerçantes du quartier Est. Qui se serreraient les coudes si ce n’était pas elles ? Ash était fière de contribuer à la vie du quartier. A moins qu’il s’agisse d’une manière de se dédouaner de sa nouvelle addiction ? Qu’importe. Elle n’avait jamais compris le problème avec la dépendance. Avec toute la vie devant elle, il s’agissait de vulgaires routines, et non pas d’un poison qui finirait par la tuer. Si le tabac soulageait ses turpitudes et les tirages de cartes ses angoisses, qu’on lui foute la paix. Machinalement, la démone avait fini par allumer une cigarette sans véritablement s’en apercevoir. Les habitudes avaient la vie dure.
« Tu fais toujours des tirages ? » demanda la démone de manière rhétorique, attendant juste qu’on lui autorise sa dose de dopamine comme une addicte se languissant de sa dose. « Parce que tu sais, il y a du nouveau, depuis la dernière fois. » dit-elle d’un air grave, laissant planer le mystère au milieu d’une volute de fumée de nicotine.
La véritable question à se poser était de savoir quand est-ce qu’Ash n’aurait plus de nouvelles anecdotes à sacrifier sur l’autel de l’amour. Si l’annonce semblait exceptionnelle, toute personne avisée savait qu’il n’en était rien. Pour une raison ou une autre, Fable s’en était accommodée puisqu’elle ne lui avait toujours pas fermé sa porte. Et à raison, qui refuserait de tels ragots servis sur un plateau d’argent ? Si la démone considérait sa vie plutôt ordinaire, le commun des mortels la voyait généralement d’un œil plus rocambolesque. Peu d’âmes vivantes étaient aussi assidues qu’Ashandra en matière de quête de l’amour. Un bel euphémisme qui traduisait une multitude d’actes plus désespérés les uns que les autres. Tant pis pour les faux semblants, Fable pourrait s’inquiéter le jour où la démone arrêterait de la tourmenter au sujet de ses amours...
Heureusement pour elle, certaines bonnes âmes se trouvaient encore à la capitale. Si ces dernières n’étaient pas encore aptes à lui donner cette affection maudite dont elle mourrait d’envie, ses relations lui permettaient d’y voir plus clair dans le maelstrom de ses déboires amoureux. Ashandra se sentait bien entourée, au milieu de ses petits protégés qu’elle pouvait étouffer de son affect et des quelques sages qui gravitaient autour d’elle. Fable avait fini par devenir l’un des piliers de l’édifice fragile. En lui proposant des tirages de cartes thématiques, la cartomancienne était capable de gommer un peu du chaos qui s’immisçait entre la démone et les objets de toute son obsession. Enfin, quand Ash était en mesure de comprendre les messages parfois cryptiques de la divination. Mais c’était mieux que rien, non ? A ce stade-là, on avait besoin d’un sacré coup de pouce du destin pour rectifier le tir.
C’est donc tout naturellement qu’Ashandra s’était rendue une fois de plus dans l’échoppe occulte qui se trouvait non loin de sa propre boutique. Une fois n’était pas coutume, la démone irait demander des contres conseils à l’experte. Son dernier tirage remontait à trois bonnes semaines et Ash devait s’assurer que l’augure n’avait pas changé entre temps. Comment s’adapter en temps réel si les astres avaient finalement décidé de suivre une autre trajectoire ? Il était donc tout à fait normal de s’informer et de s’armer face à une bataille aussi décisive. La guerre n’avait que trop duré et Ashandra était prête à déposer les armes devant son âme sœur. Si seulement la démone était en capacité de lire les cartes avec autant de clairvoyance que les âmes… Le destin serait en sa faveur et la roue se mettrait enfin à tourner. Mais voilà, l’habituée de la maison était à l’image des Bah’Ruul, une vraie tête brûlée. Quand une idée lui traversait la tête et se frayait un chemin jusqu’à l’interprétation, l’inertie était inarrêtable. Il était de toute façon trop tard pour changer l’obstination de son caractère à cet âge-là.
Pleine d’espoir, la démone avait franchi le seuil de l’antre familière. Le carillon tinta délicatement à ses oreilles et ses poumons se remplissaient de l’odeur d’encens comme une bouffée d’oxygène. On y était. Bientôt la démone serait assurée de ne plus faire fausse route.
« Bonjour Fable, comment vas-tu ? » entonna t-elle de sa voix calme et grave, avec un enthousiasme tout relatif qui lui était propre. « J’espère que je ne dérange pas ? C’était ça, ou attendre encore deux semaines. » poursuivit-elle dans un regard lourd de sens en jetant son manteau de cuir noir sur le porte-manteau prévu à cet effet de manière routinière.
Deux semaines en s’en remettant au jeu de l’amour et du hasard lui paraissait insurmontable. Ashandra avait atteint ce niveau de connivence avec la cartomancienne, à force de venir louer ses services et de lui raconter presque tout de sa vie sentimentale dans l’espoir de la voir un jour s’améliorer. La faune lui était sympathique. Déjà parce qu’elle l’aidait en dépit du cas désespéré qui se présentait régulièrement dans sa boutique mais aussi parce qu’elle voyait se profiler une sorte de sororité entre commerçantes du quartier Est. Qui se serreraient les coudes si ce n’était pas elles ? Ash était fière de contribuer à la vie du quartier. A moins qu’il s’agisse d’une manière de se dédouaner de sa nouvelle addiction ? Qu’importe. Elle n’avait jamais compris le problème avec la dépendance. Avec toute la vie devant elle, il s’agissait de vulgaires routines, et non pas d’un poison qui finirait par la tuer. Si le tabac soulageait ses turpitudes et les tirages de cartes ses angoisses, qu’on lui foute la paix. Machinalement, la démone avait fini par allumer une cigarette sans véritablement s’en apercevoir. Les habitudes avaient la vie dure.
« Tu fais toujours des tirages ? » demanda la démone de manière rhétorique, attendant juste qu’on lui autorise sa dose de dopamine comme une addicte se languissant de sa dose. « Parce que tu sais, il y a du nouveau, depuis la dernière fois. » dit-elle d’un air grave, laissant planer le mystère au milieu d’une volute de fumée de nicotine.
La véritable question à se poser était de savoir quand est-ce qu’Ash n’aurait plus de nouvelles anecdotes à sacrifier sur l’autel de l’amour. Si l’annonce semblait exceptionnelle, toute personne avisée savait qu’il n’en était rien. Pour une raison ou une autre, Fable s’en était accommodée puisqu’elle ne lui avait toujours pas fermé sa porte. Et à raison, qui refuserait de tels ragots servis sur un plateau d’argent ? Si la démone considérait sa vie plutôt ordinaire, le commun des mortels la voyait généralement d’un œil plus rocambolesque. Peu d’âmes vivantes étaient aussi assidues qu’Ashandra en matière de quête de l’amour. Un bel euphémisme qui traduisait une multitude d’actes plus désespérés les uns que les autres. Tant pis pour les faux semblants, Fable pourrait s’inquiéter le jour où la démone arrêterait de la tourmenter au sujet de ses amours...
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Jeu 7 Nov - 11:57