Morrigan
Rafiki 2.0
Bronze
0 Pts
- Date d'inscription :
- 03/07/2022
- Gils :
- 15760
- Disponibilité Rp :
- Dispo
- Messages :
- 226
- Métier :
- Boniche de la guilde... / Chercheur
- Couleur d'Essence :
- Bleue
- Style d'Arme :
- Un esprit aiguisé, ça compte ? ._.
- Rang :
- Or @@
- Puissance d'Essence :
- 9179
"Une épreuve de foi."
Never-Utopia
& |
Depuis les récents événements, la guilde était en effervescence. La tension ne se mesurait pas à son quotidien ou la manière dont ses agents s’adonnaient à leurs taches répétitives mais bien dans ses secrets à peine dévoilés. Oui, Morrigan était de ces responsables qui mettaient de temps à autre un coup de pied dans la fourmilière. Il n’y avait pas d’agitation visible à déplorer mais une poignée de mystères qui mettaient les plus superstitieux sur le qui-vive : des documents importants soudainement introuvables, des témoignages contradictoires au sein d’un même bataillon, des listes de noms sans titre équivoque, et même des détournements de matériel et de fonds. Le télépathe, lui, n’avait aucun fantôme à accuser mais bien des êtres bien tangibles. Et pour cause, il se sentait parfois impuissant face à la corruption qui gagnait du terrain dans l’institution. Sa volonté était inflexible car la quête de la vérité lui avait toujours été plus importante que la seule quête de l’Ordre mais il manquait d’alliés. Le mage savait qu’il n’était jamais mieux servi que par lui-même mais les bras, ou plutôt les informations, lui manquaient cruellement.
Ses quelques contacts dans le bataillon administratif lui permettaient d’avoir accès aux formalités mais les véritables révélations restaient inaccessibles. La guilde était certes un terrain fertile mais comment séparer le bon grain de l’ivraie sans se mettre dans une situation compromettante ? Toute cette politique mal menée le fatiguait. Pour faire son précieux tri, l’érudit avait décidé de se focaliser sur ceux qui avaient volontairement été écartés du feu des projecteurs. Son enquête portait sur les relations de la guilde avec ceux qui, pour une raison ou une autre, ne s’étaient pas directement impliqués dans les missions d’ordre capitales qui avaient ébranlées l’institution. Ces gens-là n’avaient pu être éconduis que pour deux raisons : soit on doutait de leur intégrité, soit on voulait les faire taire. Deux bonnes occasions d’en apprendre plus sur les zones d’ombres qui cerclaient la guilde. Morrigan n’était pas assez clivé pour se priver de l’avis inspiré d’un potentiel détracteur, bien au contraire. Ceux qui avaient des critiques à formuler contre l’institution étaient les plus lucides du multivers. Ce dont il avait besoin, c’était d’une loyauté éclairée et non pas d’une obéissance aveugle aux oligarques. Conserver son esprit critique était essentiel à la recherche du Vrai.
« Magdalena Dragonstone... » murmura t-il dans sa barbe en épluchant les dossiers administratifs des aventuriers ayant accompli des missions mineures officielles sous le mandat de la guilde.
Cette femme avait un profil étonnant, en passant d’aventurière indépendante à membre de l’Église. Qu’est-ce qui avait bien pu motiver l’abandon de sa liberté ? Morrigan avait une image extrêmement péjorative du siège religieux de l’Ordre à cause de l’affaire Gemini qui avait clairement entaché sa réputation. Elizabeth l’avait mis plus d’une fois en garde contre la faction. Et c’est exactement pour cette raison que le télépathe avait besoin de se rapprocher de leurs ordres. Il n’y avait aucune raison de craindre ce qu’on connaissait et l’Église ne faisait sans doute pas exception. La dame des abysses jouissait d’une bonne réputation auprès de la guilde qui ne semblait pas fâchée de son feu travail. L’avaient-ils poussé à partir en la dégoûtant par leurs manigances ou s’était-elle simplement rangée ? Il n’y avait qu’une façon de le savoir.
Après avoir enfilé son manteau, Morrigan emporta le dossier avec lui tout en vérifiant à nouveau l’adresse de son atelier qui figurait dans le champ contact. C’était un pari osé mais le mage n’en était pas à sa première bravade. L’érudit ne connaissait que très peu le quartier ouest de la ville, plutôt réservé d’ordinaire aux marins. Sans doute l’horlogère s’y était-elle établie pour son lien avec la ligue des abysses. L’odeur iodée et prenante qu’il ne tarda pas à sentir dans l’air marin lui arracha une grimace d’inconfort, faisant remonter en lui des souvenirs peu agréables. C’est qu’il avait failli rendre son non repas en récurant ce fichu bateau pour le compte de la guilde. Encore un caprice de l’institution soi-disant réglementé pour leurs passages de rangs officiels. De l’exploitation et de l’esclavage dissimulé pour un travail que personne ne voulait faire, voilà ce qu’il en pensait.
Bientôt, le télépathe arriva devant la devanture mécanique. Fort heureusement, la fragrance des embruns était moins persistante à l’intérieur de la boutique. N’apercevant pas immédiatement sa cible, l’érudit se résolut à faire un tour rapide des rayonnages. On en apprenait beaucoup sur autrui en observant son poste de travail. L’ambiance du magasin était charmante et plus délicate que ce qu’il avait d’abord imaginé à l’image du quartier. Un doigt ganté discrètement effleuré sur une étagère lui permis d’établir qu’il avait à faire à une personne propre et ordonnée. Oubliant peu à peu sa mission, le mage se laissa absorber par l’étude de ses ouvrages. La science des rouages lui était peu connue et il y avait quelque chose d’hypnotisant dans la manière où les pièces s’articulaient dans un mouvement régulier. Son regard fut irrémédiablement attiré par une série de montres élégantes surmontées d’une chaînette. Les modèles étaient sophistiqués et l’utilisation des différents alliages donnaient un éclat précieux aux cadrans. Morrigan avait le goût des objets clinquants et onéreux, comme en témoignaient les broches et autres bijoux qui ornaient ses atours. Mais l’heure n’était pas aux achats compulsifs. Il se ressaisit face à cet éclair de lucidité avant de constater que la propriétaire des lieux était revenue. Quelle impolitesse de sa part…
« Dame Dragonstone. » la salua t-il simplement à l’aide d’une révérence succincte mais parfaitement exécutée.
Son interlocutrice avait un bien meilleur port de tête qu’escompté et son apparence était bien plus raffinée que ce qu’il s’était imaginé. Voilà pourquoi l’érudit avait choisi de la saluer selon un usage qui seyait à une dame de son rang. Mais tout de même ? Les aventuriers n’étaient pas censés appartenir au stéréotype de l’ours mal léché ? A moins que l’image de Derek n’obscurcisse un peu trop son jugement.
« Pardonnez mon intrusion. Je ne suis pas un client aujourd’hui car je souhaitais m’entretenir avec vous. Avez-vous du temps à m’accorder ? » demanda t-il d’une traite sans enrober ses véritables intentions mais en gardant une bienséance de circonstance.
Morrigan détestait la vulgarité comme les discours trop obséquieux, préférant toujours adopter une neutralité pincée qui se conjuguait mieux avec sa méfiance. Maintenant, il n’y avait plus qu’à espérer que son interlocutrice lui ouvre la porte.
Ses quelques contacts dans le bataillon administratif lui permettaient d’avoir accès aux formalités mais les véritables révélations restaient inaccessibles. La guilde était certes un terrain fertile mais comment séparer le bon grain de l’ivraie sans se mettre dans une situation compromettante ? Toute cette politique mal menée le fatiguait. Pour faire son précieux tri, l’érudit avait décidé de se focaliser sur ceux qui avaient volontairement été écartés du feu des projecteurs. Son enquête portait sur les relations de la guilde avec ceux qui, pour une raison ou une autre, ne s’étaient pas directement impliqués dans les missions d’ordre capitales qui avaient ébranlées l’institution. Ces gens-là n’avaient pu être éconduis que pour deux raisons : soit on doutait de leur intégrité, soit on voulait les faire taire. Deux bonnes occasions d’en apprendre plus sur les zones d’ombres qui cerclaient la guilde. Morrigan n’était pas assez clivé pour se priver de l’avis inspiré d’un potentiel détracteur, bien au contraire. Ceux qui avaient des critiques à formuler contre l’institution étaient les plus lucides du multivers. Ce dont il avait besoin, c’était d’une loyauté éclairée et non pas d’une obéissance aveugle aux oligarques. Conserver son esprit critique était essentiel à la recherche du Vrai.
« Magdalena Dragonstone... » murmura t-il dans sa barbe en épluchant les dossiers administratifs des aventuriers ayant accompli des missions mineures officielles sous le mandat de la guilde.
Cette femme avait un profil étonnant, en passant d’aventurière indépendante à membre de l’Église. Qu’est-ce qui avait bien pu motiver l’abandon de sa liberté ? Morrigan avait une image extrêmement péjorative du siège religieux de l’Ordre à cause de l’affaire Gemini qui avait clairement entaché sa réputation. Elizabeth l’avait mis plus d’une fois en garde contre la faction. Et c’est exactement pour cette raison que le télépathe avait besoin de se rapprocher de leurs ordres. Il n’y avait aucune raison de craindre ce qu’on connaissait et l’Église ne faisait sans doute pas exception. La dame des abysses jouissait d’une bonne réputation auprès de la guilde qui ne semblait pas fâchée de son feu travail. L’avaient-ils poussé à partir en la dégoûtant par leurs manigances ou s’était-elle simplement rangée ? Il n’y avait qu’une façon de le savoir.
Après avoir enfilé son manteau, Morrigan emporta le dossier avec lui tout en vérifiant à nouveau l’adresse de son atelier qui figurait dans le champ contact. C’était un pari osé mais le mage n’en était pas à sa première bravade. L’érudit ne connaissait que très peu le quartier ouest de la ville, plutôt réservé d’ordinaire aux marins. Sans doute l’horlogère s’y était-elle établie pour son lien avec la ligue des abysses. L’odeur iodée et prenante qu’il ne tarda pas à sentir dans l’air marin lui arracha une grimace d’inconfort, faisant remonter en lui des souvenirs peu agréables. C’est qu’il avait failli rendre son non repas en récurant ce fichu bateau pour le compte de la guilde. Encore un caprice de l’institution soi-disant réglementé pour leurs passages de rangs officiels. De l’exploitation et de l’esclavage dissimulé pour un travail que personne ne voulait faire, voilà ce qu’il en pensait.
Bientôt, le télépathe arriva devant la devanture mécanique. Fort heureusement, la fragrance des embruns était moins persistante à l’intérieur de la boutique. N’apercevant pas immédiatement sa cible, l’érudit se résolut à faire un tour rapide des rayonnages. On en apprenait beaucoup sur autrui en observant son poste de travail. L’ambiance du magasin était charmante et plus délicate que ce qu’il avait d’abord imaginé à l’image du quartier. Un doigt ganté discrètement effleuré sur une étagère lui permis d’établir qu’il avait à faire à une personne propre et ordonnée. Oubliant peu à peu sa mission, le mage se laissa absorber par l’étude de ses ouvrages. La science des rouages lui était peu connue et il y avait quelque chose d’hypnotisant dans la manière où les pièces s’articulaient dans un mouvement régulier. Son regard fut irrémédiablement attiré par une série de montres élégantes surmontées d’une chaînette. Les modèles étaient sophistiqués et l’utilisation des différents alliages donnaient un éclat précieux aux cadrans. Morrigan avait le goût des objets clinquants et onéreux, comme en témoignaient les broches et autres bijoux qui ornaient ses atours. Mais l’heure n’était pas aux achats compulsifs. Il se ressaisit face à cet éclair de lucidité avant de constater que la propriétaire des lieux était revenue. Quelle impolitesse de sa part…
« Dame Dragonstone. » la salua t-il simplement à l’aide d’une révérence succincte mais parfaitement exécutée.
Son interlocutrice avait un bien meilleur port de tête qu’escompté et son apparence était bien plus raffinée que ce qu’il s’était imaginé. Voilà pourquoi l’érudit avait choisi de la saluer selon un usage qui seyait à une dame de son rang. Mais tout de même ? Les aventuriers n’étaient pas censés appartenir au stéréotype de l’ours mal léché ? A moins que l’image de Derek n’obscurcisse un peu trop son jugement.
« Pardonnez mon intrusion. Je ne suis pas un client aujourd’hui car je souhaitais m’entretenir avec vous. Avez-vous du temps à m’accorder ? » demanda t-il d’une traite sans enrober ses véritables intentions mais en gardant une bienséance de circonstance.
Morrigan détestait la vulgarité comme les discours trop obséquieux, préférant toujours adopter une neutralité pincée qui se conjuguait mieux avec sa méfiance. Maintenant, il n’y avait plus qu’à espérer que son interlocutrice lui ouvre la porte.
-------
Or ★
8 529 points d'essence
000Mots
Mar 29 Oct - 11:46