Hey, ça boume ? [avec Ignis]

Quelle bonne soirée j'ai passée ! Lady Ekya avait raison : il suffit d'entrer dans une taverne au hasard, de rejoindre une table presque remplie, et hop, voilà un nouveau groupe d'ami·es ! Cette fois, j'ai rencontré des explorateurices de retour d'une petite aventure faite de dangers, de découvertes et de camaraderie. Hum, exploratrice... peut-être que je le serai, un jour ? Mais bon, sortir de la ville est encore trop dangereux : si je meurs, ce sera pour de bon ! De toute façon, j'ai encore plein d'exploration à faire ici...

D'ailleurs, au lieu de rentrer directement à la maison, je m'amuse à me perdre dans les ruelles. Je découvre de nouveaux coins dont j'ignorais l'existence, des magasins aux vitrines alléchantes, des arbres qui me supplient de les escalader. Parfois, je croise une âme nocturne ; humaine ou animale, titubante ou vive comme l'éclair. Je me retrouve presque à apprécier ce calme un peu magique... et, en regardant ces grands bâtiments rustiques autour de moi, je souris de ma chance. Fini, les immeubles en verre et acier, sans âme ni beauté ! Désormais, tout a du charme et du mystère autour de moi.

Pourtant, l'envie de faire plus que marcher le nez en l'air me saisit. Je ne suis pas du genre à savourer calmement quelque chose : moi, je veux en profiter à fond ! Or, quel est le plus grand mystère à éclaircir, au cœur de la nuit ? C'est bien simple... trouver les cachettes des chat·tes ! En voici d'ailleurs un, qui traverse à toutes pattes un grand boulevard. Ni une, ni deux, je me précipite à sa poursuite, dans un jeu de filature digne des plus grandes espionnes !

Droite... gauche... tout droit... un tournant... et-

 - HOUTCHF !

Je viens de percuter une grande silhouette sombre. Je manque de tomber en arrière mais, à l'aide d'un sautillement audacieux, j'évite le pire. Je me frotte le nez et lève les yeux vers l'inconnu·e, intriguée.

Difficile d'en dire grand-chose, à ce stade. La personne est habillée tout en noir (en pleine nuit, ça la rend un peu coupable de cette collision !), tient un grand sac de la même couleur, et cache sa figure dans un grand capuchon. Je ne songe pas un instant à l'aspect très louche de cette tenue : à la place, ma curiosité est piquée à vif.

 - Bonjour ! Quelle rencontre soudaine, hein ? Pas trop de mal de votre côté ?

Qui sait, peut-être qu'il est encore temps d'élargir le cercle de mes potes ?

Cette fois, tu ne rateras pas. C'est ce que tu t'étais promis, alors que tu parcourais les rues de Portalia en ravalant ta haine - et ton humiliation, il fallait bien le dire. Ton plan de sabotage de la ville avec ton Flambro avait pourtant été si parfait ! Une bouteille avait suffit pour qu'il prenne l'eau...
Et ça t'enrage. De voir qu'en plus de vous kidnapper en vous arrachant à votre monde, les dieux de ce monde doivent bien se moquer de vous !
Oh oui, ça t'enrage. Ils oubliaient qu'une faction s'était levée contre eux, dans l'ombre. Une faction de gens qui refusaient de se plier au moindre de leurs caprices, une faction de gens qui voulaient faire bouger et changer les choses, au lieu de ployer et de se résigner. Les Dark Souls ne faisaient peur que dans les histoires que l'on racontait aux enfants. Eh bien,  était temps de donner aux adultes une raison de les craindre aussi !

Tu ruminais, et pourtant, tu le savais : ça ne te ressemblait pas. Tu en veux aux dieux de ce monde, pas aux citoyens piégés ici comme toi, et qui n'ont plus la force de se battre. Tu n'as pas envie de faire preuve de cruauté gratuite, mais tu n'avais pas envie de te plier à des règles dont tu n'avais jamais voulu non plus. Au final, tu fais donc partie des "méchants", de ces perturbateurs qui osent déranger une paix si savamment orchestrée et nettoyée.
Comme toujours, tu es le "méchant", Ignis. Un rôle qui décidément, te colle à la peau.
Alors, tu vas jouer au méchant.

C'était un raisonnement de con, mais c'était comme ça. C'est précisément pour cette raison de con que tu te trouvais là, dans les ombres, à guetter le bon moment pour t'attaquer à ta nouvelle cible. Cette cible, c'était un hotel qui était très fréquenté par les membres de l'Ordre. Tu te souvenais des leçons de ton Flambro - malgré l'alcool qui obscurcissait tes souvenirs - et tu avais créé une nouvelle bombe. Avec ton feu, il ne resterait plus rien de cet hotel, ça, tu allais t'en assurer. Malgré tout, tu te refusais d'être un monstre assoiffé de vengeance et aveuglé par la haine : tu ne voulais faire aucune victime innocente. En ça, tu te distunguais de certaines factions radicales des Dark Souls... Vous avez - à l'origine, en tout cas - un code d'honneur, que tu partageais. Tu ne seras pas celui qui allait le souiller.
Ton plan se déroulait donc la nuit - comme la dernière fois - et tout à fait sobre - contrairement à la dernière fois. Tu t'étais enveloppé d'une longue cape noire pour cacher ton apparence. Et, comme tu as décidé ça sur un coup de tête, tu découvres au fur et à mesure des lacunes à ton plan : tu n'as même pas pris la peine de teindre tes cheveux flamboyants. Bah ! Une cape devrait suffire... Après tout, le but de ce plan, c'est qu'on ne te voie pas.

Sauf que ton plan, il tombe à l'eau avant même d'avoir pu commencer.
Tu es plutôt d'un naturel poli et courtois, mais cette fois, tu es franchement agacé lorsqu'une jeune fille vient te percuter dans la rue. Tout innocemment.
Vraiment ?
Tu plisses les yeux lorsqu'elle se relève et commence à te parler, beaucoup trop enthousiaste à ton goût - beaucoup, à sa place, t'auraient insulté en te criant de ne pas te mettre sur leur chemin, même si ce sont eux qui ne regardent pas où ils mettent les pieds. Et en plus, elle a les cheveux bleus. Cet argument finit de te convaincre : cette fille n'est pas là par hasard, et t'a surement repéré. Elle fait très probablement partie de l'Ordre, elle aussi.

Ta paranoïa est, à ce moment, à son paroxysme : que faire ? Tu pourrais l'attaquer pour anticiper le piège qu'elle te prépare. Mais peut-être aussi est-ce ce qu'elle attend, peut-être que c'est justement le piège qu'elle te tend. Après tout, une chose que tu as bien appris sur Portal, c'est qu'il ne faut surtout pas se fier aux apparences : peut-être cette fille était loin d'être faible et innocente. Et puis, si tu commences directement à chercher les ennuis, tu pourras directement dire adieu à ta mission de discrétion et à ta couverture.
Il te vient alors une idée qui te parait la plus raisonnable : essayer de la faire partir, tout simplement.

-Bonsoir... Ça va, tu n'as rien ? On dirait que ça a l'air d'aller. Rentre chez toi, c'est dangereux pour une jeune fille de se balader seule en pleine nuit.

Ton ton est bien plus froid et cassant que d'ordinaire : tu veux que le message soit clair, et qu'elle arrête de te suivre. Tu voulais lui faire comprendre que tu avais compris son manège, et que tu ne tomberas pas dans le piège.
Parce que c'en était un. N'est-ce pas ?