Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27978
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
Le paragoï ne s’arrêtait que rarement sur la place des portails. C’était un lieu de passage, une éternelle transition entre un point de départ et une arrivée, et il n’y avait rien ici qui puisse justifier qu’il marque une pause dans ses activités. Rien en tout cas qui ne soit pas un événement perturbateur, comme la Cité seule savait en créer avec cette abasourdissante régularité qui était la sienne. Il ne comptait plus les fois où il avait été interrompu dans ses activités par un portalien ahuri qui avait décidé qu’il était la solution à tous ses problèmes, ou au contraire le sujet de toutes ses détestations. Plus perturbant encore, les forces qui orchestraient le hasard et la destiné de ce monde - des concepts que les autochtones définissaient de façon très différente de son propre peuple - avaient visiblement jugé bon de jeter dans ses bras nombre de personnages nouvellement invoqués. De faire peser sur lui la responsabilité délicate de leur expliquer que leur ancienne vie était terminée, et qu’une nouvelle devait commencer. Lui-même n’avait toujours totalement pas, s’il s’autorisait à être honnête, accepté cela. Il renâclait. Il rechignait. Parfois, il ruait, avec la colère sourde des ongulés qu’on avait oublié de châtrer.
Il savait aussi qu’il avait à faire des efforts. Il tentait de comprendre, de décrypter la vérité profonde qui faisait les portaliens. Qui faisait que ces gens issus d’une infinité de mondes et d’univers se ressemblaient tous, que leurs façons de penser (si on oubliait certains détails cosmétiques) se rejoignaient presque invariablement. Il existait bien quelques exceptions, mais en deux ans d’existence maudite sur ces terres privées du halo resplendissant des divins, il n’en avait trouvé que si peu. Pourtant, il avait cherché. L’étude des portaliens demeurait un sujet frustrant, et s’il le drapait pour le rendre supportable de prétentions vaguement académiques, il usait malgré tout sa patience.
C’était cela qu’il faisait aujourd’hui. Assis sur un des bancs destinés aux aventuriers qui attendaient le reste de leur groupe, les paumes serrées sur ses genoux, il laissait son œil intérieur et son ouïe perçante aller de conversation en conversation. Il observait les allées et venues de ces gens, avec la passion fatiguée d’un entomologiste perchée depuis cinq heures sur la même fourmilière réticente. Il n’en avait pas tiré grand chose. Les aventuriers formaient un groupe hétéroclite, aux avis relativement divergents. Ils s’inquiétaient des tensions qui agitaient la cité, sans doute. Ils parlaient des dernières affaires. Ils évoquaient un futur incertain, et l’agitation qui gagnait les instances officielles. Mais par-dessus tout, ils se racontaient leurs précédentes expéditions, ou dissertaient sur la marche à suivre pour celle qui allait venir. C’était un grand bruit amorphe autant que protéiforme, duquel il était difficile de tirer quelque chose.
Mais en écoutant attentivement, en repérant ce qui revenait régulièrement, en séparant le superflu de l’essentiel, Hypanatoi pouvait ausculter, comme un médecin l’aurait fait en plaquant son oreille contre un poitrail, le pouls de la cité.
Un travail épuisant, mais nécessaire à ses propres oeuvres en somme.
Il s’apprêtait à se tirer de ses pensées pour se replonger entièrement dans ses études, quand la perturbation maintenant trop familière d’un portail secoué par l’arrivé d’un invoqué nouveau le tira entièrement de ses contemplations.
Il ne croyait pas au destin. L’idée que son futur puisse être entièrement déterminé par une force supérieure allait à l’encontre de tout ceux en quoi il croyait. De tout ce qu’il était. Il le refusait, tout simplement, et par ce simple refus rendait cette même idée inconséquente. Malgré cela, il devait concéder aux forces qui gouvernaient ce monde une certaine régularité : le portail ne s’était pas manifesté en face de lui. Pas dix mètres sur sa droite, ou sur sa gauche, non. C’était celui immédiatement à côté de lui qui s’était déformé, pour recracher un jeune homme au teint halé, vaguement plus jeune que lui. Hypanatoi retint un soupir de frustration, et replia vers l’intérieur son troisième œil, se concentrant sur l’immédiat. Il aurait aimé pouvoir simplement ignorer la situation. Faire comme si de rien n’était. Mais son honneur le commandait aussi bien dans les actes les plus éternels que pour certaines petites choses inconséquentes, et il ne pouvait négliger aucun de ces deux aspect.
Il se releva, passant une main distraite contre le liseré du tissu qui drapait son torse, et se retourna dans la direction du nouvel arrivant. Il modula sa voix, s’assurant de la rendre aussi rassurante que possible. Il savait que le résultat était rarement satisfaisant :
« Reprends tes esprits. Lève-toi. Pose tes questions. »
Il aurait pu répondre à ces dernières avant qu’il ne les formule. Il avait déjà essayé de le faire. Mais cela n’avait que rarement permis de gagner du temps ; la plupart du temps, il ne faisait qu’ajouter à la confusion qui embrouillait l’esprit de ces gens. Alors il se résolut, comme toujours, à user de sa patience.
Il savait aussi qu’il avait à faire des efforts. Il tentait de comprendre, de décrypter la vérité profonde qui faisait les portaliens. Qui faisait que ces gens issus d’une infinité de mondes et d’univers se ressemblaient tous, que leurs façons de penser (si on oubliait certains détails cosmétiques) se rejoignaient presque invariablement. Il existait bien quelques exceptions, mais en deux ans d’existence maudite sur ces terres privées du halo resplendissant des divins, il n’en avait trouvé que si peu. Pourtant, il avait cherché. L’étude des portaliens demeurait un sujet frustrant, et s’il le drapait pour le rendre supportable de prétentions vaguement académiques, il usait malgré tout sa patience.
C’était cela qu’il faisait aujourd’hui. Assis sur un des bancs destinés aux aventuriers qui attendaient le reste de leur groupe, les paumes serrées sur ses genoux, il laissait son œil intérieur et son ouïe perçante aller de conversation en conversation. Il observait les allées et venues de ces gens, avec la passion fatiguée d’un entomologiste perchée depuis cinq heures sur la même fourmilière réticente. Il n’en avait pas tiré grand chose. Les aventuriers formaient un groupe hétéroclite, aux avis relativement divergents. Ils s’inquiétaient des tensions qui agitaient la cité, sans doute. Ils parlaient des dernières affaires. Ils évoquaient un futur incertain, et l’agitation qui gagnait les instances officielles. Mais par-dessus tout, ils se racontaient leurs précédentes expéditions, ou dissertaient sur la marche à suivre pour celle qui allait venir. C’était un grand bruit amorphe autant que protéiforme, duquel il était difficile de tirer quelque chose.
Mais en écoutant attentivement, en repérant ce qui revenait régulièrement, en séparant le superflu de l’essentiel, Hypanatoi pouvait ausculter, comme un médecin l’aurait fait en plaquant son oreille contre un poitrail, le pouls de la cité.
Un travail épuisant, mais nécessaire à ses propres oeuvres en somme.
Il s’apprêtait à se tirer de ses pensées pour se replonger entièrement dans ses études, quand la perturbation maintenant trop familière d’un portail secoué par l’arrivé d’un invoqué nouveau le tira entièrement de ses contemplations.
Il ne croyait pas au destin. L’idée que son futur puisse être entièrement déterminé par une force supérieure allait à l’encontre de tout ceux en quoi il croyait. De tout ce qu’il était. Il le refusait, tout simplement, et par ce simple refus rendait cette même idée inconséquente. Malgré cela, il devait concéder aux forces qui gouvernaient ce monde une certaine régularité : le portail ne s’était pas manifesté en face de lui. Pas dix mètres sur sa droite, ou sur sa gauche, non. C’était celui immédiatement à côté de lui qui s’était déformé, pour recracher un jeune homme au teint halé, vaguement plus jeune que lui. Hypanatoi retint un soupir de frustration, et replia vers l’intérieur son troisième œil, se concentrant sur l’immédiat. Il aurait aimé pouvoir simplement ignorer la situation. Faire comme si de rien n’était. Mais son honneur le commandait aussi bien dans les actes les plus éternels que pour certaines petites choses inconséquentes, et il ne pouvait négliger aucun de ces deux aspect.
Il se releva, passant une main distraite contre le liseré du tissu qui drapait son torse, et se retourna dans la direction du nouvel arrivant. Il modula sa voix, s’assurant de la rendre aussi rassurante que possible. Il savait que le résultat était rarement satisfaisant :
« Reprends tes esprits. Lève-toi. Pose tes questions. »
Il aurait pu répondre à ces dernières avant qu’il ne les formule. Il avait déjà essayé de le faire. Mais cela n’avait que rarement permis de gagner du temps ; la plupart du temps, il ne faisait qu’ajouter à la confusion qui embrouillait l’esprit de ces gens. Alors il se résolut, comme toujours, à user de sa patience.
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Mer 24 Avr - 11:40