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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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Il avait, très longtemps, craché sur la notion même de destin. Pour lui, elle avait été de ces certitudes faciles qui permettaient de conférer une once de confort à des gens incertains. De faciliter certaines transitions. De dédouaner certaines personnes de leurs petites mesquineries, et parfois même de leurs grandes indignités. Aujourd’hui, il n’était plus si certain de la chose, et il espérait simplement que ce n’était pas parce qu’à son tour, il priait silencieusement pour être protégé de hontes autonomes. Chassant rapidement cette pensée parasite, il se reconcentra sur ce qu’il avait entre les mains. Un cadavre. Le laissant retomber au sol, il repensa à ce qu’il venait de lui dire, si généreusement : un pyromancien, membre des Dark Souls, faisait parler de lui par sa cruauté. Il profitait, disait-on, de la période de déstabilisation qu’avait causé Hypanatoi dans les quartiers nord pour se livrer à certaines activités peu recommandables. C’était là une chose particulièrement amusante : le paragoï avait promis à l’homme-bête qu’il lui livrerait la cible de sa traque, en échange de sa fidélité et de sa dévotion inconditionnelles. Et c’était en avançant dans la sienne qu’il avait, presque par hasard, obtenu des renseignements utiles.

Il y avait bien là de quoi remettre en cause son scepticisme précédent, son incapacité à croire aux forces de la prédestination. Au moins en partie.

Un bruit pénible, entre le grognement et le rire avorté, s’échappa d’entre ses lèvres serrées, alors que ses dents grinçaient doucement. Il avait à faire, de nouveau, et il ne voyait pas de raison de délayer cette nécessité. Se dirigeant vers l’endroit que le jeune Yoka lui avait indiqué, il avança d’un pas rapide, prenant à peine le temps de débarrasser son armure des reliquats les plus tenaces du combat, des bouts de chair parasites qui étaient venus se ficher sur les nombreuses pointes incurvées qui décoraient sa surface. Le sang, lui, demanderait un travail plus approfondi. Mais ce n’était pas une mauvaise chose. L’homme-bête, comme nombre de portaliens, ne comprenait pas réellement ce que demandait sa quête, les sacrifices que réclamaient ses objectifs. Il était bon, parfois, de mettre le nez de ces gens dans la proverbiale merde, aussi déplaisante que puisse être l’expression. La fascination de ces êtres pour tout ce qui touchait au scatophile était là encore perturbante, mais il essayait de ne pas trop s’en préoccuper. Il doutait de toute façon que ce soit plus qu’un énième artefact d’une enfance mal achevée.

Un autre avantage de la couleur qui égayait le noir de son armure était l’espace qu’on lui accordait. Il était normal de libérer son passage, mais cela était maintenant fait avec une application toute particulière, et s’il crut à plusieurs moments devoir supporter d’être interrompu par un garde trop zélé ou un autre, il n’en fut au final rien. Se présentant finalement au domicile qu’avait choisi de hanter l’homme-renard, il frappa à sa porte. Il était suffisamment tard, ou tôt, pour que l’on puisse raisonnablement estimer que ce dernier fut en train de dormir. Peu importait, se dit-il en frappant du poing sur le bois de sa porte. Hypanatoi primait sur toute considération de ce genre, et il était en sus de cela porteur de graves et fertiles nouvelles.

« Yoka ! entonna-t-il sans se préoccuper du volume de sa voix. Ouvre, je viens avec des nouvelles du pyromancien : »

Interrompant son geste au moment où il entendit les gonds de la porte gémir plaintivement, il décida finalement de s’immobiliser, et d’attendre. Restait simplement à espérer que son intérêt nouveau pour la question des forces supérieures et prédestinatrices ne le ridiculiserait pas : si l’homme-bête ne se trouvait pas derrière la porte, pour une raison ou une autre, le paragoï trouverait son propre enthousiasme bien mal à propos.

Ce ne serait pas le cas, décida-t-il.

Il ne le voulait pas, et souvent, sa volonté avait de ces manières de faire courber l’échine des forces de la nature, même les plus intransigeantes.

Il n’y avait aucune raison que ce ne soit pas ici le cas, également. Grognant doucement, il laissa cette fois le rire discret qui menaçait depuis qu’il s’était débarrassé du corps inerte sortir hors de lui ; l’expression peu familière de son amusement produisit un bruit difficilement descriptible, et il l’interrompit brusquement. Le moment réclamait un peu de sérieux et de solennité.
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Yoka
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La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) Rourke10

T’as sursauté dès que cette douce voix grave que tu reconnaitrais entre mille s’est mise à résonner dans tes oreilles. Pour une fois que l’on dormait… eh ben MORDE.

« Je vais … l’étrangler. »

Alors oui, ces mots t’ont échappé, avec suffisamment de force pour que tes voisins de chambrée puissent l’entendre… s’ils sont là. C’était un cri du cœur, à ce stade, léger mais envoyé avec la douceur d’une grenade à essence. Le paragoï se comporte comme si vous aviez élevé les cochons ensemble. Et quand bien même, quiconque aurait élevé les cochons avec toi serait mort pour avoir agi ainsi. Bon, à l’odeur, l’une des voisines a découché, Emilia apparemment. Au moins une qui n’aura pas été réveillée par ce tonitruant spectacle et auprès de qui tu n’auras pas à t’excuser au nom du rustre qui a pris soin d’alerter toute la clinique de sa présence dans ce qui doit être un bon trois heure du matin.

Une fois la sueur froide passée, tu baisses les deux pics que tu as tendus en réflexe face au vide sombre devant toi, et tu analyses la situation avec plus de recul. Que fout Hypanatoï devant chez toi ?! Et qu’est-ce qu’il a dit, en fait !?

Le pyromancien, le pyromancien… LE PYROMANCIEN !?

Dans une ultime lueur de sagesse, tu sautes de ton lit, et t’enfiles à peine un pantalon. Le haut ira au diable. C’est au moins ça, en dépit du temps que tu t’es laissé et de ton cœur qui bat à tout rompre. Puis tu prends l’arc au passage et ton carquois, avant de dévaler quatre à quatre les marches qui te séparent de la chaleureuse voix effrayante de celui qui réclame ta vie, ta personne, ta destinée et ton obéissance aveugle, le tout en échange de ce qui ramènera la paix en toi : le pyromancien.

À deux doigts d’ouvrir en grand la porte pour te précipiter sur lui.

Attends.

Attends, attends !

Et si c’était un piège ?

Retiens-toi.

Il est possible de falsifier une voix, tu le sais maintenant.

Tu t’arrêtes net devant la porte. Prudence est mère de sûreté. On fait quoi, Yoka, on fait quoi ?
D’abord, les pics. En moins de sept secondes, ils sont placés en un triangle qui couvre les côté de la porte et un coin opposé de la pièce.

Il ne te faut que deux secondes de plus pour devenir invisible dans ton couloir, bander l’arc et ouvrir la porte, attendant que le golgoth ne rentre pour voir de quoi il retourne exactement. S’il est un espion se faisant passer pour le paragoï, tu auras tout loisir de le tuer avant qu’il n’agisse depuis ta zone d’essence diffusée.

Une fois l’être rentré, tu peux d’un léger coup de pied doux refermer la porte avant de t’écarter doucement pour humer l’air, l’arc tendu avec conviction.

Une seule catégorie d’odeur, riche et forte, envahit tes narines. Toujours les tubercules de gingembre, ça n’a pas changé. C’est bien lui.

Allez, on baisse l’arc avant de redevenir visible.

T’as peut-être des cernes sous les yeux, mais au moins, le sourire est sincère, lui.

« Je t’écoute, Paragoï. De tes nouvelles dépendront mon envie de t’embrasser ou de te maudire pour avoir anéanti un sommeil si durement acquis. »


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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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La clinique d’Elim était un endroit qu’il connaissait bien. Trop, sans doute. Il avait régulièrement à s’y rendre, réclamant à son propriétaire qu’il répare son corps souvent endommagé par les combats. De façon amusante, le lien qui le rapprochait de l’homme-loup était assez similaire à ce lui qu’il avait avec l’homme-renard. Les deux avaient été happés dans son sillage, et s’étaient joints à sa quête, de façon assez timorée, comme leurs personnalités peu assurées le demandaient. Les deux avaient fini par bénéficier de son aide pour l’accomplissement de leurs quêtes respectives. L’un voulait retrouver sa sœur, l’autre venger sa famille. Dans les deux cas, leurs difficultés étaient le résultat direct de leur incapacité à parer aux rigueurs de l’existence. Il aurait pu continuer ainsi très longtemps : les similarités qui unissaient les habitants de cette ménagerie miniature lui apparaissaient maintenant comme évidentes autant que nombreuses. Laissant la petite bête finir de maugréer, il ne commenta son trait d’humour.

S’il s’était réellement promis de lui-même faire quelques tentatives d’humour quand la situation le demanderait, la possibilité d’un contact physique avec cet animal de basse extraction ne l’enthousiasmait que peu : sans doute ses pratiques d’hygiène étaient-elles héritées des traditions douteuses de sa tribu de montagnards pouilleux.

Laissant planer un moment de silence pour s’assurer que la créature en avait bien terminé, et que ce n’était pas simplement le rythme lent de son esprit qui lui imposait comme souvent de réfléchir à ses prochaines paroles, le paragoï répondit finalement.

« Ca ne sera pas nécessaire, répondit-t-il enfin. Une personne que j’interrogeais il y a encore de cela quelques heures m’a parlé d’un être dont le profil correspond a celui que tu m’as donné. Il fait nuit encore, et si comme toi il se permet le soleil, il entendra au lever du jour les bruits de mes recherches. Il fuira. Veux-tu dormir, maintenant ? Ou vas-tu me suivre ? »

Il posait la question, mais n’attendait de la part de son interlocuteur qu’une seule réponse. Ce dernier, sans doute, ne le comprenait, mais sa quête n’était plus entièrement la sienne. Sa vengeance n’étaient plus sa seule propriété. Il s’était adjoint l’aide du Paragoï. Il avait enjoint Hypanatoi. Il avait appelé dans sa demeure de rétribution un esprit dont c’était la fonction, et en échange de quoi avait fait une promesse dont il ignorait les réelles répercussions. Ce dernier lui faisait la politesse et l’honneur insigne de tourner sa demande sous la forme d’une question.

Il convenait maintenant de donner la bonne réponse, et plus encore de comprendre que le choix ne pouvait être ici qu’une illusion.

Se retournant, il commença sa marche dans la direction indiquée. Le temps jouait contre eux, et il avait parlé du lever du jour. Mais ces êtres marginaux et déviants ne suivaient que rarement le cycle diurne. Peut-être celui-ci ne dormait-il pas. Peut-être les rumeurs inquiètes que provoquaient les venues du guerrier dans le quartier Nord s’étaient-elles déjà échouées dans ses oreilles. Plus que toutes ces considérations, une vérité simple résonnait en ce moment dans l’esprit du Paragoï. Là encore, il doutait que son compagnon improvisé comprenne réellement ce que cela voulait dire. Ce que remettre entre les mains entièrement déliées de celui-ci un membre de organisation clandestine voulait dire., pour lui, pour eux, pour eux tous. Pour toute la cité.

C’était une porte ouverte, une faille qu’Hypanatoi recherchait à travers le voile qui occultait à son troisième œil ces gens depuis très longtemps. Avant même qu’il n’eut appris la mort de Kemat, il était déjà en train de chercher ces gens. Yoka lui-même, il s’en souvenait encore, possédait une identité trouble. Il ne pouvait pas la confirmer, et ne pouvait donc se trouver libre de l’interroger librement. Le pyromancien, lui, n’aurait pas droit à de tels égards. Et une fois que l’homme-bête se trouverait lié à lui, le Paragoï aurait entre les mains une arme supplémentaire.

Une arme modeste, certes. Hésitante. Incertaine. Dotée d’un esprit limité, et d’une vision lacunaire. Faible de corps, et faible de volonté.

Mais une arme qu’il savait pouvoir être remodelée, car il l’avait vu, et car il le lui avait déclaré : sa quête de vengeance était une bonne chose. Elle montrait, au-delà de considérations plus triviales, que son matériau pouvait être soumis aux flammes, et durci. Hypanatoi n’avait plus sculpté depuis longtemps, parce qu’il n’avait pas trouvé ici de raison de le faire.

Cela, il l’avait compris, devait changer. La cité. Ses habitants. Ce monde tout entier. Tous devaient changer. Et ce qu’il faisait aujourd’hui allait dans cette direction. Modestement, lentement, mais d’un pas certain, qui ne souffrait d’aucune déviation.

Il inspira profondément. L’odeur de crasse et d’abandon de l’endroit irrita ses poumons, et il sentit son ardeur s’embraser de plus bel, le brasier divin refusant ce soir de diminuer.
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Yoka
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Il prend son temps pour répondre. Est-il épuisé ? Lui ? Ce serait étrange de sa part.

Attends. Un être qui correspond à ce profil ? Au pyromancien ?! S’il se permet le … hein ?!
On le regarde des pieds à la tête, avant de se regarder soi. Heureusement que t’as enfilé un pantalon, stupide goupil. Même si t’aurais au moins pu mettre un haut pour sortir. Heureusement que t’as quand même ton arc, tes flèches et tes pics, ce sont eux ta véritable protection, le reste n’est que détail sociétal. Oh, et l’Œil, aussi. Tu l’as conservé soigneusement pour cette occasion-là.

As-tu le temps d’aller chercher une chemise ? Tu sens ton cœur battre à tout rompre. À l’odeur, le Paragoï a pris la peine de transpirer pour venir te chercher. Cela veut dire que le temps presse, et pas qu’un peu.

Remonter en lui disant qu’on le rattrapera à la trace ? Le suivre ? Raaaah.

Il s’est déjà retourné. Tant pis, Yoka. Pour une fois, tu chasseras torse nu dans Portalia. Ce n’est pas comme s’il faisait froid de toute façon, tu n’es pas dans ta glace natale. Et tu as vu dans ta tête défiler toutes tes inquiétudes. Un pyromancien en vie, ça veut dire pas de répit pour Rayan.
Ça veut dire pas de Sirius. Pas de meute. Pas de paix. Pas de vie.

On sort dans la ruelle, juste après s’être précipité pour récupérer les trois pics d’invisibilité en passant et avoir refermé la porte avec hâte.
La colère, l’adrénaline de ton réveil mêlée à celle de la situation te font maintenir un éveil surnaturel, face à laquelle ta fatigue et ton manque de sommeil n’ont en définitive que peu de prise.


La chasse est ouverte, Yoka.

La plus grande chasse de toute ta vie.

Tu renifles en même temps que tu cours pour rattraper la montagne de volonté musclée qui te devance. Pour l’instant, il reprend la direction de son arrivée. Tu vas noter l’odeur, remarquer là où elle se scindera, et plus tard tu reviendras remonter l’autre piste. Retrouver l’origine de l’enquête, d’où tout a pu remonter, qui a protégé, qui a dénoncé, qui est relié à qui dans cette sordide affaire. Découvrir ce qui a permis au Paragoï de savoir, là où toi tu as pataugé dans l’ignorance depuis trop longtemps.

Dans ta tête tournoient les images des violences qui ont attisé ta haine et te permettent de la façonner en une arme meurtrière, se mêlant à l’espoir vengeur et aux souvenirs récents qui fondent ton futur.
Ta liberté.

Ne plus avoir à s’inquiéter de perdre le petit Rayan.

Ne plus avoir à s’empêcher de voir Sirius.

Ne plus avoir à perdre le sommeil si précieux à ton fonctionnement optimal.

Ne plus avoir… ce poids dans ton esprit, dans ton âme.

Être.

ENFIN.

Une fois au niveau de l’aveugle éclairé, on le dépasse aussi furtivement que possible. Il s’agit à la fois de lui faire comprendre qu’il peut accélérer, tout en conservant la vivacité d’esprit de ne pas tout parier sur la vitesse, mais aussi jouer sur la furtivité qui sera peut-être nécessaire à votre arrivée auprès du monstre qui hante ces lieux.

Ce monstre… tu te l’es maintes fois imaginé. Sous des traits humains, ou non-humains. Puissant, de différentes façon. À quoi ressemblera-t-il en définitive ? Un regard horrible, un être mesquin, ou la douceur apparente incarnée ? Une entité inconnue ou un visage chéri ?
Tu appréhendes ce dernier cas de figure.

Mais qu’importe.

Cette nuit, Yoka, on cesse de flirter avec les inconnus. Ce soir, mon goupil, c’est avec la mort que la danse s’ouvrira.

C’est vous qui l’amènerez à grands pas de course, cette fois-ci. Ou qui vous ferez rattraper par elle en cas d’échec.

Qu’importe.

Le sourire qui se dessine sur tes lèvres face à la pâle lueur de la lune est celui de la satisfaction la plus profonde.

L’entaille sera profonde, mais tu conserveras la cicatrice avec joie. Tu l’arboreras avec fierté.

Jamais la mort n’a paru aussi alléchante, aussi attirante.

Et ton sourire à ton accompagnateur n’a jamais été aussi emprunt de complicité silencieuse.

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Le petit bestiau réagissait vite, et lui n’avait pas besoin de posséder deux yeux fonctionnels pour percevoir tout ce que son empressement charriait derrière lui. Il le voyait s’agiter sur place, et constatait l’effet physique et tangible que ses paroles avaient sur lui. Son corps, tout entier, s’actionnait comme sous l’effet d’un levier, se tendait, voulait se jeter dans trente directions différentes. Hypanatoi connaissait ces sentiments. Il avait plus d’expérience, et avait appris à les canaliser utilement, mais il se souvenait des premières fois qu’il avait été mis devant la nécessité d’accomplir. Une fois libéré des contraintes inhérentes au disciple et à l’apprenti, une fois jeté dans le vaste monde, avec pour seul but de se couvrir de gloire. De vaincre, encore et encore, de surmonter, encore et encore, de se montrer inflexible, encore et encore. Avant la répétition de ces triomphes maintenant communs, il y avait eu une période d’apprentissage. Parfois, il avait l’impression de ne pas en être totalement sorti. Mais la question, quinze ans auparavant, ne s’était pas posé. Il avait été incertain. Une main qui surmontait un bras qui prolongeait un tronc et tout cela qui devait s’agiter de façon utile, et promptement.

Aller au combat la première fois, ce n’était pas la même chose que d’ouvrir une échoppe marchande, ou un atelier d’artisanat. C’était se mettre en jeu, soi, dans son entièreté. C’était savoir que la vie pouvait s’arrêter rapidement. Que peut-être son espérance de vie ne se comptait plus qu’en minutes, en interminables seconde. Et cela changeait l’esprit. Ouvrait des chemins nouveaux à la pensée, et en fermait d’autres, et ce n’était jamais pas là un processus réversible. On s’y habituait, certes, mais seulement parce que cette métamorphose s’imprimait chaque fois plus profondément, plus loin dans l’intime.

Et quand celle-ci n’avait pas pour toucher cette sphère personnelle d’effort particulier à fournir, parce que la vengeance était déjà l’acte le plus intime qui soit, alors la métamorphose devenait un processus alchimique, une sublimation de la matière spirituelle. Quelque chose de transcendant. C’était pour cela qu’Hypanatoi n’avait plus que l’impression de cette candeur fiévreuse des débuts. Sa propre vengeance était une affaire froide. Sa colère était froide. Sa détermination était froide. Il l’approchait avec un esprit froid, et un regard froid, et des gestes et des paroles froides. Tout du moins, selon ses propres standards. Pour le portalien standard, nul doute que l’appréciation était sans doute tragiquement différente. L’homme-bête, à côté de lui, était un point discordant, un monceau de chaleur renouvelée. C’était une bonne chose.

Il sortirait grandi de cette nuit, pour plusieurs raisons.

« J’ai pris l’habitude, fit-il brusquement, d’interroger la vermine que je côtoie au sujet d’un pyromancien lié aux Dark Souls. J’ai souvent eu plusieurs retours, souvent inutiles. Mais il était logique que je finisse par en obtenir qui soient pertinents : au fur et à mesure que j’avance dans ma propre quête, j’interroge des gens de plus en plus haut placés dans leurs organisations. L’un d’entre eux a parlé. »

Abondamment, en vérité, à tel point que le paragoï avait du faire le tri dans ses déclarations, et s’assurer à plusieurs reprises que la femme interrogée ne dévie pas du fil qui devait organisait leur conversation. S’il n’avait jamais été sur son monde un tortionnaire particulièrement appliqué, il avait depuis quelques eu tout le temps nécessaire pour corriger cette lacune. Ce n’était pas un travail particulièrement galvanisant, mais il était nécessaire. Plus que cela, son efficacité était entièrement indéniable.

« Ton ennemi a pris l’habitude de dépenser ses gains dans une maison de jeu. Peut-être y est-il ce soir. Si ce n’est pas le cas, d’autres là-bas sauront nous renseigner. Je t’offre l’opportunité de m’accompagner, conclut-il avec des accents de finalité, parce que je pense qu’il sera bon pour toi de le faire. Parce que j’espère que tu pourras te révéler utile. Ne me déçois pas. »

Parce que ce qu’ils allaient faire ce soir allait être un prélude au reste de la vie de l’homme-bête. Il n’avait pas besoin de le lui dire : une fois son adversaire à ses pieds, une fois sa mission accomplie, Yoka appartiendrait à Hypanatoi, et il n’était pas dans la nature de ce dernier de gâcher des ressources. Ce soir, il confirmerait si son instinct avait été le bon. Si la petite chose qui l’accompagnait avait dans son état actuel la capacité de lui être d’une quelconque assistance. Il évaluait le travail que lui-même aurait à fournir, pour le remodeler entièrement. Et il espérait sincèrement ne pas avoir à le lui expliquer. Il espérait que l’autre était assez vif d’esprit pour le comprendre, qu’au-delà des courants magmatiques qui fondaient sans doute son esprit en ce moment-même, il restait quelque chose de tangible et de solide, un moyen de s’orienter et de réagir promptement et clairement. Le cas échéant, Hypanatoi saurait se montrer plus direct.

C’était, après tout, le genre d’intervention qu’il favorisait par-dessus toutes.
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Avoue, t’as un poil sursauté quand le paragoï s’est révélé bavard. Tu t’attendais à quoi ?

Bah, en un sens, à une efficacité telle que l’essentiel du chemin ne voie pas la nécessité de l’usage de la parole.

Faut croire que’Hypa aime causer. Ou qu’il est de bonne humeur. Ou les deux.
Il faut reconnaître que le type a l’air presque joyeux, ça transparaît par touches derrière son apparence impassible. Notamment via son odeur, l’excitation est palpable, ainsi que par la prestance de ses pas affirmés.

« L’un d’entre eux a parlé. »
Enfin. Enfin une piste tangible. La preuve que tu n’as pas erré dans la moitié du continent jusqu’à Portalia pour rien. La preuve que tout ce que tu as fait … avait un sens.
Et que tout pourrait s’achever ce soir ? Tellement d’espoir, tellement d’excitation…

Oh, on a juste le temps de repérer l’endroit où la piste d’arrivée s’éloigne de la direction que l’on prend. Il est donc arrivé en direction du quartier est, de toute évidence. Mais là, on s’enfonce toujours plus dans la zone nord, tandis que l’effroyable musclé s’avance davantage dans la ruelle comme dans son explication.

« Une maison de jeu ? »

Ces mots, bien que murmurés, t’ont échappé. Le pyromancien se trouve dans une maison de jeux, du quartier nord en plus ?! Cela ne colle pas à l’image que tu t’en étais faite. Un être d’une telle puissance, tu l’aurais plutôt vu riche, protégé… mais qui sait. Tout est possible en réalité.

Hypanatoï peut te croire – devrait-on l’appeler boss, comme le fait Patrick lorsqu’il parle de lui ?  Bworf, ça sonne mal – bref, il peut te croire, t’as pas l’intention de le décevoir. T’as pas l’intention de lui plaire non plus. Encore que ? Ouais, non, trop toxique comme relation. Et puis, on a déjà du monde à qui l’on tient. Bref. Tu vas faire ce que tu sais faire de mieux, c’est à dire chasser. Et ce n’est pas toi qui te révéleras utile, parce que tu sais pourquoi tu es là. C’est lui qui éventuellement le sera.

Le temps de finir d’écouter ton guide, la situation te saute aux yeux dans toute sa stature, à travers le bâtiment qui se présente devant vos yeux acérés, éclairé malgré la nuit noire qui vous environnait jusqu’ici.

Pas forcément le plus riche des bâtiments que t’aies pu observer jusqu’ici, sans doute même bien moins que ceux de la section Est. Mais… certaines choses dénotent de la pauvreté environnante. La pierre est tout aussi vieillissante et défraîchie que le reste du quartier, toutefois certaines des décorations laissent transparaître l’opulente richesse dissimulée de l’endroit. Un endroit où, sans aucun doute, le véritable gagnant de tous ces jeux, c’est le propriétaire lui-même.

"Aurais-je au moins dû mettre une cravate ?"

Derrière la plaisanterie, la question est réelle. S’il faut entrer en douce, pas de souci, mais s’il faut entrer par la grande porte en jouant le jeu, ce sera compliqué dans ton accoutrement.

Renifle, Yoka. Renifle toutes les odeurs qui sont passées par ici. L’une d’elle est très certainement ta proie, et il est hors de question qu’il puisse s’échapper s’il a un jour mis les pieds ici.

Ton regard se tourne vers le mastodonte. S’il a une idée en tête, c’est le moment de l’exprimer, avant que tu ne choisisses de te précipiter à ta façon, c’est à dire avec le mélange subtil entre la séduction amusée et la menace à peine voilée, le tout saupoudré par l’impatience qui te fera mêler tes pics d’invisibilité à la bataille ainsi que la mort de quiconque se placerait entre toi et ton destin.



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Le pauvre bougre qui le suivait comme il pouvait, ses petites enjambées se précipitant et claquant sur la rue pour suivre son allure, répéta ce qu’il venait de dire. Une maison de jeu. Cela semblait le perturber, et il était étonnant de voir que dans la masse des informations qu’il venait de lui délivrer, ce dernier se concentrait sur l’endroit que fréquenter la cible de ses rêves de rétribution, comme si la nature de ce dernier pouvait lui révéler quelque chose de plus. Comme s’il s’était par avance construit une identité de son adversaire, comme on se dressait un totem incantatoire, et qu’il avait dansé autour. Comme si le rythme de ses déambulations et de ses recherches infructueuses avaient été un écho venu se fracasser sur le grand pilier mythologique pour en définir les contours précis. Comme s’il voulait que son ennemi soit quelque chose de particulier. Comme s’il en avait besoin.

Hypanatoi connaissait ce sentiment. Il fallait, pour poursuivre la vengeance, pour accepter le prix qu’elle exigeait de soi et les conséquences qui accompagnaient cette dernière, trouver une source de force et de détermination. Parfois, celle à l’intérieur de soi suffisait : on faisait ce qu’on faisait parce qu’il appartenait aux vivants d’honorer les morts. Parce qu’il était intolérable qu’une personne nous ayant fait du mal soit autorisé à ponctionner plus longtemps l’air du monde. Parfois, ce n’était pas le cas. Et alors on parait l’ennemi de couleurs nouvelles. On tuait, parce que c’était un acte altruiste.

Du moins était-ce ici l’usage en vigueur. Ces gens étaient à ce point coupé de leurs émotions, à ce point incapables de réfléchir sur la nature d’un être pensant, et plus encore sur les leurs, que les ombres jetées par les flammes autour desquelles ils dansaient et les échos de leurs chants et les odeurs de leurs oublis leurs semblaient invariablement des vérités inaltérables.

Il ne commenta pas. Ce n’était pas nécessaire, ni utile, ni productif.

Et puis vint la suite du cortège classique. Après l’invocation, la désacralisation : là encore, c’était une expression d’un manque de force intérieur. L’homme-bête ne se voyait pas prêt au tournant qui l’attendait. Ne se savait pas à le mesure de l’enjeu. Alors il le tirait à lui, et sa plaisanterie devait le rendre plus accessible. Moins terrible. Plus à même d’être manié à l’aide des méthodes qu’il connaissait.

Hypanatoi ne prétendait pas encore pouvoir remonter à la source de l’âme portalienne. Il ne pensait pas réellement connaître ce qu’ils étaient. Mais il les avait étudié, patiemment, en surmontant le dégoût et la colère et l’envie de meurtre qu’ils faisaient naître en lui. Il pouvait plonger en eux, plus profondément que eux ne pouvaient le faire. Cela, tout simplement, n’était pas encore suffisant.

« Non, conclut-il en guise de réponse. »

Poussant la porte qui menait à l’intérieur de l’établissement, il considéra brièvement l’endroit. Autour de tables chargées, des clients perdaient leur argent. Parfois, de simples dés suffisaient. Parfois, des assemblages plus complexes étaient requis. Un bar servait de quoi fluidifier cet échange, et quelques gardes s’assuraient que cet effort, s’il devait s’avérer insuffisant, ne provoquerait d’interruption trop longue. Deux d’entre eux, à l’entrée, se levèrent en les voyant passer le seuil de l’établissement. Ils connaissait son apparence. Ils savaient ce que sa venu présageait, quand il venait dans un établissement de ce genre. Ils voyaient son armure, encore humide du sang des derniers vaincus. Ils hésitèrent sur la marche à suivre, leur instinct de survie se battant avec la fidélité territoriale qu’ils éprouvaient avec ce qu’ils considéraient sans doute comme leur royaume. Hypanatoi leva sa main libre, en signe d’apaisement :

« Rien de tout cela, lâcha-t-il simplement. Nous venons pour un homme. Un seul.

- Va y avoir un problème ? interrogea la jeune femme, visiblement plus réactive que son collègue.

- Peu m’importe. Je viens pour un homme, répéta-t-il. La manière dont je l’atteindrai est secondaire. »

Il y eut un temps de pause, le temps qu’on considère ses paroles, et leur sens. On considérait trop souvent le sens de ses paroles, comme si ce dernier n’était pas entièrement apparent. Peut-être était-ce aussi un moyen pour ces gens de gagner un peu de temps. De laisser aux truands de bas étage qui peuplaient les quelques pièces de ce tripot s’organisait.

« Et lui ? fit-elle en désignant l’homme-bête qui l’accompagnait.»

La question, de manière surprenante, était pertinente. Il n’était pas tombé sur la plus ahurie du groupe, semblait-il. Peut-être était-ce pour cela qu’elle occupait la position stratégique de gardienne de l’entrée. Il ne répondit pas. Yoka était, il espérait, entièrement capable de prendre lui-même la parole.
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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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Bon, le paragoï a envie de passer par la grande porte, de toute évidence. Et ne compte pas s'encombrer de chichi non plus.

On lui emboîte le pas sans plus hésiter. De toute façon, foutu pour foutu… tu tueras quiconque tente de t'empêcher de rentrer. Allez, inspire, Yoka. N'attends pas que les soldats vous interpellent. Et abandonne ton sourire, il ne sert à plus rien là, l’enjeu ne s’y prête plus.  Identifie le lieu, les gens, et surtout repère. Repère à l’odeur tout indice, tout élément aussi infime soit-il qui rappelle le feu. Sens les armes, sens le métal et la poudre, détecte toutes les opportunités que l’on a de vous sauter à la gorge et de quelle façon. Anticipe la façon de déjouer les différentes opportunités qui en découlent.

Impossible de détecter les pouvoirs, mais l’odorat révèle bien des choses. D’un, si odeur de flamme il y a, elle se trouve sacrément étouffée, il n’est même pas certain qu’il y en ait une qui soit d’origine humaine. Il aurait donc la capacité de te masquer ses flammes ? Ou… non, il se serait retenu et soigneusement lavé ? C’est frustrant d’être si proche sans détecter sa piste. Le peu que tu sens pourrait provenir d’une simple lampe à huile, il faudra chercher avec plus de force. C’est chaïant. Pas bon signe du tout.

Quant au métal, le lieu en regorge. C’est le quartier nord, Goupilou, les armes sont monnaie courante, presque autant que l’argent ici. Certains ont dissimulé leurs outils avec brio. Les deux soldats ne sont pas en reste, la plus entreprenante du duo dissimule des lames très courtes dans au moins deux zones qui ne relèvent pas de l’armement réglementaire, aussi ce sont assurément des objets personnels. Son acolyte lui-même détient au moins un poignard dans la doublure de son veston.

Et voilà qu’ils interpellent Hypanatoï, avant de te dévisager du regard. Le “Et lui ?” te ferait presque rire, si la situation n’était pas aussi grave. Tu n’es qu’un vulgaire être à leurs yeux ? Ils ne se doutent de rien, les pauvres.

Tu n’as même pas attendu pour sortir de ta poche droite la seule chose qui avoisine tes pics et la tendre à hauteur de leur regard. Le petit morceau de tissu tressé avec soin aux couleurs violacées et aux lignes repérables. La médaille que tu ne révèles jamais, parce que tu lui préfères les joies de l’argumentation et du secret. Mais ici, on ne plaisante pas. Troisième division, Traqueur. Ces traits le disent mieux que toi, comme Marguerite te l'a expliqué. Et si l’on peut évidemment avoir dérobé semblable écusson sans difficulté à n’importe quel membre de l’Ordre, il est difficile de voler les Traqueurs. Quiconque aurait réussi cette prouesse se révélerait suffisamment inquiétant pour intimer tout adversaire un tant soit peu averti au silence. On ne vole pas impunément les écussons commandés par la Papesse en personne.

Tu contemples la soldate avec ce que tu ne réserves habituellement à personne : un regard dur et professionnel. Tu plaisantes tout le reste de ta vie, tu souris tout le reste de tes nuits. Mais pas là, non. Pas tant qu’elle se tient entre un Traqueur et sa proie. La plaisanterie a assez duré. Tu lui souriras lorsque le pyromancien sera dans tes filets, entre tes crocs. Pareil pour son acolyte. Ton arc se trouve peut-être coincé dans ton dos, mais tes pics demeurent à portée s’il faut crever un œil à quelqu’un. Un œil, ou une carotide. Selon la réussite de ta soirée, alors oui tu leur souriras, ou non. Mais cela dépendra d’eux.

Ton seul autre regard est envoyé à Hypa. Avant d’entrer, on plaisantait. Maintenant, on avance. Il y a intérêt à ce qu’il l’ait bien compris lui aussi, même si on en doute moins. Il sait quand il est inutile de parler, lui, au moins.

Pendant qu’ils contemplent ton insigne que tu ne lâcherais pour rien au monde tant tes doigts sont crispés dessus, tu continues de humer, en quête de la flamme qui trahirait le pyromancien. Trop d’odeurs dans tous les sens, et toujours la frustration de ne pas ressentir le relent qui te ramènerais aux visions d’horreurs de ton passé. Bon sang, qu’est-ce que …

Soudain, une odeur. Huile de lampe ou flamme d’essence ? Impossible de le savoir. Tu as tourné la tête si brusquement dans la direction que t’indiquent tes narines qu’il est impossible que Hypa ne l’ait pas remarqué. Quelque chose à droite, dans le lointain de cette immense salle aux multiples bruits agités.

Dernier regard envers les soldats. Ils ont intérêt à te laisser passer très vite, sans quoi ils ne seront plus de ce monde d’ici quelques instants.

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Son compagnon improvisé, en guise de réponse, se contentant de produire un emblème. Relativement plat, ce dernier résonna à la conscience d’Hypanatoi comme un écho lointain et amorphe, et il ne parvint pas à l’identifier, ses sens se révélant incapables de pallier sa cécité. En temps normal, il aurait exigé un éclaircissement à ce sujet, mais le résultat rapide invoqué par le geste suffit à le satisfaire. Il aurait malgré cela à questionner l’homme-bête à ce sujet ; pas maintenant ; plus tard. Il fallait rester rapide : leur présence avait sans doute déjà alerté l’homme qu’ils étaient venus chercher, si ce dernier était présent en ces lieux. Chaque seconde qu’ils sacrifiaient à la jeune femme devant eux était une chance de plus qu’ils offraient à leur cible.

Il n’était pas dans les habitudes du paragoï de faire preuve de clémence : cet acte arbitraire le laissait dans le meilleur des cas indifférents, et dans le pire faisait remonter de ses tripes un vague sentiment de dégoût et de mépris. Il s’apprêtait à reprendre la parole, quand Yoka tourna brusquement la tête. Ses sens bestiaux semblaient avoir repéré quelque chose de suffisamment prenant pour susciter tout son intérêt. Réagissant rapidement, Hypanatoi fit un pas en avant, sa voix filant hors de sa bouche, empreinte d’un accent de finalité :

« Hors de mon chemin, fit-il en prévoyant les inévitables réactions du duo chargé de garder l’entrée.

- On peut pas...

- Hors de mon chemin, ou je te ferai manger ton propre cœur. »

Convoquant dans sa voix tout l’acier qu’il pouvait matérialiser en une intonation, il tourna dans la direction de la jeune femme son regard aveugle. Il connaissait son engeance, si commune. Elle avait certes une forme de loyauté à l’endroit, mais rien de grand. C’était un attachement issu de l’habitude, renforcé par le prestige qu’elle pensait tirer du petite commandement échoué entre ses mains. C’était le lien du parasite à la coque du navire, une relation qu’il était aisé de débarrasser de ses attaches émotionnelles, fragiles et ténues, dont la présence servait uniquement à justifier une vérité toute simple : elle était là parce que c’était le plus simple pour elle.

Ca ne valait la peine de mourir.

Elle s’écarta, après un bref moment d’hésitation qui lui permit de plonger ses yeux dans ceux du guerrier. Et elle comprit tout ce qui n’était pas dit, tout ce qui n’était pas à dire. Avançant d’un pas lourd dans l’enceinte de l’endroit, le paragoï se dirigea d’un pas rapide dans la direction que le museau de son allié et futur serviteur avait désigné. Sifflant à voix basse entre ses dents, il questionna ce dernier :

« Où ? »

Le temps des grandes explications et des réflexions sur la nature de leur relation, sur le futur qu’il allait imprimer à cette créature et à toute cette cité était passé. Il n’était plus temps de pontifier oisivement sur la façon qu’avaient d’exister le tripot borgne, la vigile perdue, son sbire ahuri, et absurdité pathologique de toute cette situation. Il était temps, tout simplement, d’invoquer par le geste le souhait qu’avait émis devant lui le petit animal qui l’épaulait, et plus important encore sa réalisation. Et quand cela serait fait, quand les sacrifices utiles auraient été accomplis, alors il pourrait de nouveau se laisser aller à ses pensées usuelles. Pour l’instant, il convenait de fendre la foule épaisse qui se massait comme des animaux venus boire autour des tables. Il fallait les séparer, ignorer les odeurs de transpirations ancres et les haleines rances qui épaississaient l’atmosphère de ce lieu. Ses mains se serrèrent autour de la hampe de sa lance, et ses lèvre se pincèrent doucement : il ressentait les auras des habitants de ce lieux, comme toutes les personnes qui possédaient une puissance d’essence aussi grande que la sienne. Et malgré cela, il ne lui semblait pas percevoir ici quelque chose de particulier. Les quelques personnes dont l’aura était suffisamment dense pour susciter son intérêt étaient éparpillées en grappes disjointes. Elles ne fuyaient pas, et il restait seulement deux possibilités.

Le pyromancien n’était pas présent, ou il avait judicieusement choisi d’essayer de se cacher dans la foule.

Dans les deux cas, Hypanatoi ne repartirait pas bredouille. Déjà, certaines méthodes émergeaient à la surface de son esprit, capables de lui assurer pleine et entière satisfaction. Mais avant de les faire partager à l’assemblée giboyeuse du soir, il voulait s’assurer que les moyens de l’homme-renard soient épuisés. C’était sa quête. C’était sa rétribution. Il fallait la lui laisser - au moins jusqu’à ce qu’il fasse la démonstration de son entière incompétence - c’était là un impératif sacré.
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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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Ils se sont écartés. Tant mieux pour eux. Avance,Yoka, avance parmi la foule avec force et sans perdre de vue l'important. Ton insigne est déjà rangé, et à la place tu as sorti l'Œil. L'Œil du fauconnier, cette récompense pour service rendu que l'on t'a remise après votre brillante protection du centre d'entraînement. L'Œil qui te permet, moyennant sacrifice proportionné, de ne jamais rater une cible. L'Œil enfin que tu destines sans conteste à cet ennemi-là, ainsi qu'à tout individu qui menacerait par la suite le bien-être de ton futur clan. La garantie de ta victoire.
T'as déjà l'un des pics à la main droite, tout en avançant avec force et vélocité pour fendre la foule, tandis que l'artefact magique se trouve encore dans ta main gauche.

Le paragoï file devant toi, suivant la direction que ton attention toute entière avait indiquée. Quand son pas ralentit, et qu'un seul mot sort de sa bouche, ta décision est prise. D'un geste aussi leste que brusque, ton pic vient faire couler le sang de ton bras gauche, celui même qui tient l'œil. Une coupure légère suffira de très loin à combler la distance.
Sans même prendre le temps de t'inquiéter de l'état de ta souffrance, tu ranges le pic puis passes l'œil à grande vitesse dans ta main droite avant de le faire courir le long de ton bras ensanglanté. Au simple contact le sang semble disparaître tandis que la cicatrisation apparente opère sous une lancinante douleur. Rien à secouer de cette dernière, même si elle se maintient avec violence. Rien à battre non plus de cette merveille de magie qui peut absorber du sang sans la moindre limite physique ; tout ce qui importe, c'est l'ordure que tu penses avoir décelée au bout de la pièce. Certains détails ne collent pas, mais pas le temps de palabrer sur la situation. Dans une célérité efficace, tu saisis ton arc dans ton dos avant de le tendre de ton bras meurtri par la douleur. Une victoire pour une perte, une violence contre une violence. Œil pour œil, Croc pour Croc. Ordure.

Tu sens les réactions choquées autour de toi, mais rien à fiche. Personne ne pourra t'empêcher de tirer de toute façon. Une flèche, une seule, déjà dans ta main, celle où se trouve aussi l'artefact. L'Œil semble vibrer de la magie qu'il fabrique et qui opère, tu le jurerais. Tends la corde sans attendre, goupilou, et concentre-toi moins d'une demi-seconde, le temps de couper ton souffle et stabiliser la trajectoire.

Tu sais où tu veux qu'elle aille, n'est-ce pas ? Tu souhaites que, quand bien même tu tirerais à travers une foule difficile à jauger dans ses mouvements, elle fasse mouche. Et ça, stupide renard, ce n'est pas dans tes capacités. Mais c'est parfaitement dans celles de l'Œil. Tout ça dans le but de la voir s'enfoncer juste à quelques centimètres de l'endroit où la personne que tu vises se trouve, afin de laisser à Hypanatoï l'occasion claire d'agir sans se tromper, tout en coupant la retraite du monstre.

Mais… es-tu sûr que tu veux réellement viser à côté ? Avec l'œil, tu le sais, tu peux achever tes années de quête et une vie qui mérite sa fin, en moins d'une demi-seconde. Tu as fait ton sacrifice, il ne peut pas y échapper. Tu ressens une certaine exaltation face à l'idée que ce soit bientôt fini.

Tu peux le tuer en une fois. Définitivement. Et si c'est un immortel, tu auras tout le temps de récupérer le corps, apprendre à le reconnaître, pour pouvoir le retrouver plus tard au cas où son retour serait incontournable. Tu n'as pas très envie de gâcher cette flèche. D'avoir initié la première marque de sang sur ton bras pour te contenter de viser à côté. Tu n'as pas envie qu'il vive, même si tu ne sais pas qui il est réellement. Tu sens ton désir être un bouillon contradictoire, entre ce qu'il faut faire et ce que intimement tu veux faire. Le tuer serait si simple, il est déjà bien trop tard pour lui, il ne pourra pas s'échapper.

Mais… le doute te ronge. Et si tu te trompais ? Tout n'est que contradiction, entre ton estomac serré qui te hurle l'envie de le finir en une seule flèche, et ton odorat qui te dit que quelque chose ne va pas. Ça sent le feu, ça sent la flamme. Mais ça ne sent pas l'odeur exacte étrangère qui envahissait ton village.

Et le temps de réfléchir, tu l'as pas, stupide goupil.

Soupir.
On bloque de nouveau après expiration, et on tire.

La flèche vibre sous l'action de la force qui s'applique sur elle. Sous l'action de ta volonté. Elle file dans le maigre interstice que l'Œil t'a permis de déceler entre les membres de la foule, filant vers ta proie sans lui laisser le temps d'agir plus.

N'attends pas plus et fonce, Goupilou. Fonce vers cette étrange odeur de flamme, et vers l'effroyable suspect que tu as épinglé au mur d'une flèche à l'épaule. Si proche de sa carotide, et pourtant si loin.
Fonce sans laisser le temps à qui que ce soit de te rattraper, à travers une foule qui a enfin compris que tu ne plaisantais pas mais qui, de par son inertie, demeurera lente à s'écarter, et ce malgré la présence d'un être imposant à tes côtés, qui court d'ailleurs bien plus vite que toi.

Fonce avec ce doute dans le ventre, ce mélange de haine et de ce questionnement plus lancinant encore que ton bras : pourquoi quelque chose ne colle pas ?


Dernière édition par Yoka le Sam 28 Oct - 13:25, édité 1 fois

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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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L’homme-bête répondait à sa question. Il montrait son talent. Sortant de son vêtement un objet arcane, il trancha son bras en faire couler le sang. Si le paragoï questionna silencieusement cette décision, il comprit rapidement le but d’une telle incantation. Son artefact se nourrissait de lui, et lui permettait visiblement de trouver avec facilité sa cible. Il le pointa dans la bonne direction, bandant son arc. La réaction de la foule fut immédiate, un profond sentiment de panique autant que de colère se répandant en elle. Certains voulurent se lever pour interrompre l’insolent duo qui prétendait troubler leur soirée. Mais Yoka, ayant visiblement enfin réalisé que l’hésitation n’avait aucun droit de cité chez quelqu’un de son espèce, laissa le trait filer de l’arc. Le bruit, l’espace d’un moment, sembla couvrir l’agitation qui enflait dans les rangs de l’assistance. Et puis, la flèche fendit la foule, avant de se planter dans l’ennemi que la créature venait de désigner.

Le pyromancien était marqué.

Hypanatoi se rua en avant, couvrant les quelques mètres qui le séparait de l’homme sans faire attention aux quelques personne devant lui. Elles furent écartées sans ménagement, alors que l’homme, grognant, retirait d’une main tremblante le trait qui clouait sa chair au bois du mur. La lance du paragoï décrivit un grand mouvement dans les airs, et l’on eut l’espace d’un instant l’impression qu’elle occupait l’intégralité de l’espace disponible, que le vide gourmand laissé dans son sillage allait happer joueurs, gardes, et autres épaves. Mais quand elle s’abattit sur leur adversaire, ce dernier avait déjà réagi : un manteau ardent couvrait ses épaules et se répandait sur le reste de son corps, et avec une agilité surprenante, il parvint à esquiver le coup. Ce dernier aurait sectionné ses jambes, et le mage, projetant de ses mains deux jets de flammes continus, s’éleva dans les airs, mettant entre lui et le paragoï autant de distance que possible. Hypanatoi sentait son énergie. Et il comprenait maintenant la surprise de Yoka, quand il avait évoqué que la créature se fut terrée ici. D’autres options étaient ouvertes aux gens de son acabit. Le fait qu’il ait choisi de mettre si peu à profit la puissance qui était sienne était, comme trop souvent ici, incompréhensible.

Essuyant un vaste jet de flamme du revers de son bras, le paragoï se concentra tout entier sur le combat. Il avait pensé venir ici en terrain sinon conquis, au moins incapable de lui opposer une réelle résistance. Il se retrouvait au lieu de cela confronter à l’adversaire le plus dangereux qu’il ait eu à affronter depuis son naufrage sur cette terre impie. Grognant, il souffla profondément, convoquant la magie qui pulsait en lui aussi rapidement que possible, doublant autant ses capacités défensives que sa force. Autour de lui, les murmures inquiets et les cris de surprise avaient laissé la place à une véritable cacophonie. Les corps, submergés par le déluge ardent, se convulsait en des poses exotiques. Les chairs noircissaient. L’air chauffé qu’ils inspiraient desséchaient et brûlaient leurs poumons de l’intérieur. Et tous tentaient de fuir comme ils pouvaient l’avancée du feu, les corps soudainement maladroits et foudroyés par une terreur animale refusant d’écouter les injonctions contradictoires d’autant d’esprits soudainement inutiles. Bientôt, le bâtiment craquerait comme un vieil os sous la mâchoire d’un chien errant.

Ignorant le métal de sa propre carapace qui lui aussi risquait rapidement de chauffer suffisamment pour le cuire de l’intérieur, Hypanatoi arqua dans un mouvement brusque ses jambes, avant de bondir dans la direction du pyromancien.

Les mages, trop souvent, avaient une confiance démesurée dans leurs capacités. C’était compréhensible : un maître accompli de l’arcane possédait au bout des doigts la puissance nécessaire pour réécrire les lois fondamentales du cosmos, même temporairement. Celui-ci, par un simple dommage collatéral, venait d’incinérer une vingtaine de personnes, et il doutait que le bilan ne s’alourdisse pas. Mais cela ne le rendait pas immortel. Il saignait, comme toute autre créature. L’arme du paragoï fila entre ses doigts, et il ne raffermit sa prise sur elle qu’au tout dernier moment, alors qu’elle s’apprêtait à lui échapper définitivement. Lui imprimant un second mouvement rotatif, il l’accompagna en pivotant lui même dans les airs. Son bras tendu, long et solide, prolongé par la hampe de son arme, tout autant, offrit à la lame qui ornait le bout de cette dernière une amplitude prodigieuse. La vomissure embrasé que le sorcier crachait sans discontinuer dans sa direction fut brièvement balayée par le mouvement, avant que l’air déplacé ne la fasse redoubler d’importance. Au moins les flammes cacheraient-elles le paragoï au regard de son ennemi, pensa-t-il.

Le coup heurta le bois du balcon qui courait le long des quatre murs de la grande pièce, l’emportant dans son sillage sans ralentir. Le mage, sans doute averti par le craquement lourd, se projeta de nouveau sur le côté, navigant le brasier qu’il avait convoqué avec une insolente aisance. Hypanatoi, toujours suspendu dans les airs, n’eut que le temps de prendre brièvement appui contre le plafond : déjà la gravité se rappelait à lui. S’apprêtant à renouveler son assaut, il dut à la place fuser vers le sol pour éviter un nouvel assaut de la vermine pyromane.

Il le sentait. La colère qui menaçait toujours d’irradier son esprit quand il convoquait le sortilège portalien se manifestait enfin. Se rétablissant au sol, il profita de ce bref moment de répit pour inspirer profondément.

[Le pyromancien est de rang obsidienne 5 étoile. Hypanatoi utilise sa compétence "Fureur de Yevara". Si le dé de RP tombe sur 1, il perd le contrôle et devient tout rouge colère.]
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Le membre 'Hypanatoi Konostinos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Tu ne sais pas à quoi tu t’attendais. À la foule réagissant à ce soudain trouble, bien sûr. Au paragoï se ruant sur ce monstre, oh que oui. À ce qu’il empoigne avec force et colère la victime de ta flèche pendant qu’il essaierait de se dépêtrer, en revanche. Pas à ce que sa lance ne s’abatte sans autre forme de procès et comme seul interrogatoire.

L’espace d’un instant, tu entrevois la fin de tout. La fin de ton horreur, la fin de cet être abominable. La fin de ta quête. La paix qui s’en trouverait acquise… chèrement acquise. Trop. Un prix sacrificiel, qui paie enfin.

Mais le son du métal contre la chair ne se fait pas entendre, et à la place le mouvement si leste de l’être qui avait arraché ta flèche d’une main relègue l’acte du paragoï à un simple entrainement sur le vide.

Il a esquivé. Il a esquivé … ça. Morde.

Le pyromancien a esquivé, d’un habile trait de feu projetant sa propre personne dans les airs. Et en quelques instants, le feu a happé ton regard avec violence.

Tu n’avais pas rêvé, c’était bien un pyromancien.

L’espace d’un instant, tu revois ton village, le feu partout, et tes intestins se serrent d’horreur. Qu’importe que l’odeur te dise que ce n’est pas normal, qu’importe que ton instinct te déclare qu’il y a un souci, ce pyromancien est forcément le mal incarné. Il ne peut être innocent, surtout vu sa manière d’agir.

Tu as à peine le temps de hurler « Tout le monde dehors ! Ce criminel est plus dangereux que vous ! » que déjà ta surprise a laissé place à une vision d’horreur, une qui ne fait partie d’aucun de tes souvenirs et paraît à certains égards les reléguer à une gravité infime en comparaison. Les corps se calcinant au voisinage du paragoï et dans le sillage du Pyromancien.

Pas le temps de réfléchir, le réflexe est à la survie. À peine le temps de se jeter sous une table pour éviter le jet de la part de cet abominable pyromane. Lorsque tu en émerges, le bilan est lourd de sens. Une part non négligeable des gens autour de toi ne sont plus, et le bâtiment ne tiendra pas lui non plus.

En outre, il t’est impossible de participer à ce combat. Tu fais face à deux forces de la nature, bien plus impétueuses et imprévisibles que toi. Au moins l’une d’elle a le mérite d’être de ton côté. Le choc des titans ne te laisse aucune marge de manœuvre, et l’espace d’un instant tu aurais même pu croire que leur combat ne se serait poursuivi sans toi dans les airs.

Et voilà que tu n’as d’autre choix que de te ruer en un bond vers une nouvelle table pour protéger ta propre vie. À te cacher comme un gamin, avec la honte qu’apporte le sentiment d’inutilité.

Bravo, Yoka. Tu n’es que haine, que violence intérieure, et tout ce que tu peux faire face à cette hargne entre deux monstres est de tenir la chandelle. Ton clan serait fier de toi.

Non, tu serais leur plus grande honte, et ta décision est prise. Tu ne peux pas te joindre au paragoï, tu ne peux pas empêcher la chute de cette maison où les gils changent de main, tu ne peux pas mettre fin à cette situation aussi horrifique que nauséabonde. Tu ne peux que sentir l’odeur de chair brûlée et de cendre imprégner tes narines, et haïr tout le monde et toi plus encore pour cette situation qui te provoque déjà une coulée de larmes de haine.

Non, tu ne tiendra pas la chandelle. Plus jamais.

Quand tu sors de ta cachette, c’est la tête haute, et le sang a déjà coulé de ton bras pour venir poursuivre la cicatrice à laquelle tu vas offrir la forme que tu veux donner à ta vie. Quand cette histoire sera terminée, tu complèteras le prix que tu as payé en un tatouage symbolique. Mais pour l’instant, tu as commencé à tracer un cœur en poursuivant ta lancinante auto-mutilation, et ce dernier coagule déjà face à la puissance de l’Œil du Fauconnier.

Et cette fois, plus aucune hésitation dans ton souffle, plus le moindre halètement qui ralentit tes décisions. Non, cette fois-ci, tu as tendu deux flèches d’un coup. L’une d’elle est un leurre, un facsimilé que ta cible dégagera de sa trajectoire d’une simple flammèche sans même perdre de vue le véritable objet de son combat qu’est le paragoï. L’autre en revanche, c’est celle que l’œil imprègne, avec un angle légèrement supérieur. Parce que ta véritable cible, c’est celle que tu ne tiendras plus jamais, goupilou.

Ta véritable cible, c’est la chandelle.

Les deux flèches filent, l’une maladroitement vers le monstre volant qui d’un seul bras évacue ton importun trait d’une flamme bien placée. Tu l’as touché une fois, et comme le vulgaire moucheron que tu es à ses yeux, tu ne le toucheras pas deux fois, c’est évident.

Que tu crois, monstre de feu.

Oui, on ne te touchera plus. Mais si tu peux être distrait ne serait-ce qu’une seconde, cela donnera au paragoï le temps d’agir. Le bâtiment va certes s’effondrer, mais ce n’est pas lui qui sera le premier à tomber.

Tu n’as pas le temps de voir ta véritable flèche faire mouche, goupilou, pour toucher le lustre empli de petites chandelles au dessus du mage, cet objet que personne n’allume jamais parce qu’il est une décoration déjà bien trop chère pour son utilité. Car déjà, le pyromancien a décidé que tu étais de trop d’une nouvelle salve de feu. Cette fois-ci, lors de ton saut sur le côté, tu y a cramé des poils, et tu ne dois ta survie qu’au fait qu’il ne conserve toute son attention et son énergie que sur le véritable danger de la pièce, Hypanatoï Konostinos.

Tu es déjà au sol lorsque le bruit d’un lustre empli de cire ne vient s’abattre sur l’homme qui se croit en capacité de maîtriser le feu.

La gravité est plus forte que toi, monstre. Et si Hypanatoï n’en profite pas, alors c’est un crétin indigne d’être le propriétaire du plus futé des Crocs.

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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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La chaleur autour de lui était presque suffisamment intense pour faire se manifester dans son esprit la couleur des flammes. Elles montaient en rubans furieux autour de lui, rongeant les piliers qui soutenaient le bâtiment, giclant jusqu’au toit. Il y eut un bruit de craquement sec, comme un os cassé par la gueule d’un chien, et le feu se fraya un chemin vers le ciel, laissant derrière lui quelques morceaux de charpentes incandescents tomber au sol. Revigorées par cette nouvelle ouverture, les flammes grondèrent de plus belle, se libérant complètement, prêtes à cracher leur hargne à la gueule des nuages. Submergé par le torrent que déchaînait sans cesse leur adversaire, Hypanatoi sentit l’influence du feu contre le métal de son armure. Il chauffait. Il ramollissait. L’air-même semblait bouillonner contre sa peau, prêt à la cuire, et il sentait déjà les premières marques fleurir en bubons douloureux. L’inferno autour de lui semblait s’être fait l’écho de sa propre colère, embrasée autant par la magie qui multipliait sa force que sa propre ardeur. L’espace d’un instant, il se sentit basculer ; il sentit son esprit franchir l’espace qui le séparait de l’abysse, il sentit la fureur divine qui exaltait ses sens et sa pensée l’emplir tout entier, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de lui que la fureur la plus entière.

Et puis, il y eut le mouvement.

Le chandelier, brisé par le coup de la petite bête, qui tombait sur le pyromancien, alors que ce dernier s’apprêtait à vomir une nouvelle déferlante, et à consumer enfin entièrement le paragoï. Sourd à la révolte de ses poumons, Hypanatoi inspira une profonde goulée d’air, la chaleur de l’endroit menaçant de faire frire les deux sacs déjà asséché, et il se jeta en avant, forçant son corps à avancer. Le mage, distrait par le coup de son allié et obligé d’infléchir soudainement la direction de son vol, eut le malheur d’avoir un geste mal contrôlé. Il eut le malheur d’oublier, l’espace d’un tragique instant, le combattant en face de lui, faisant en sorte de se déplacer sur le côté pour éviter la chute du chandelier.

Avant que celui-ci ne vienne éclater au sol, Hypanatoi avait déjà fait un pas de plus, et avait pris son envol, forçant son corps et son armure et son arme et toute sa masse à se jeter dans les airs. L’éperon de son arme en avant, il se projeta dans la direction du pyromancien, prêt à transpercer les chairs dociles de son ventre et à sectionner derrière elles sa colonne vertébrale. Aussi pris de court que put être son ennemi, il eut tout de même le temps de réagir. Poursuivant son mouvement d’esquive, il fit jaillir de son corps un autre jet de flamme, le projetant plus loin, alors que sa gueule, déboîtée, s’ouvrait en grand : ce n’était plus rien de comparable à ce qu’il avait produit avant. De l’intérieur de son corps, comme produit par une source primordiale ou l’énergie arcane d’un vieux dragon, il cracha le feu, dans tout ce qu’il avait de conceptuel. De premier. Affamé. Brûlant. Sans concession. Hypanatoi le sentit sur lui, sur sa peau dénudée, comme si son armure n’avait pas été présente, et il ouvrit à son tour la bouche, un hurlement inarticulé secouant tout son être. Se forçant à son tour à pivoter sur lui-même, il projeta son arme d’un grand mouvement du bras dans la direction du mage, cette dernière fusant dans un vrombissement d’apocalypse dans la direction de son adversaire, pour enfin trouver dans son ventre la prise qu’elle cherchait depuis longtemps déjà.

Charriant dans son sillage autant l’air enflammé que le corps brisé de sa victime, elle se planta au sol, alors qu’Hypanatoi, emporté par son élan, percutait le mur déjà affaibli du bâtiment, le traversant pour aller retomber sur le sol de la rue. Il roula sur ce dernier, fumant, martyrisé, son corps tout entier beuglant toute sa douleur dans un ensemble cacophonique. Quand enfin il cessa son mouvement, il se força à se relever. Son dernier assaut avait trouvé sa cible. Mais il ne savait pas si elle était morte. Sa victoire n’était pas confirmée, pas totale. Le paragoï devait se relever. Broyant sous ses gants les pavés sales du quartier Nord, il intima à sa carcasse éreinté de bouger. Elle obéirait. Elle avait peut-être perdu l’habitude de ces épreuves depuis son arrivée à Portalia, mais c’était le genre de souvenir qui se ravivait aisément. Se dirigeant en se forçant à garder une allure fière vers le bâtiment, il eut le net déplaisir de le voir s’effondrer. Restant vigilant, il laissa son oeil intérieur enveloppa les décombres comme un linceul, s’assurant qu’il ne puisse rien en émerger sans qu’il ne le sâche. Sans qu’il ne soit prêt à finir la besogne.

Ahanant, il ne put néanmoins empêcher un large sourire d’éclairer la peau dénudée de sa face, sourd à la peine que ce geste ravivait. Il se sentait vivant, et un chant triomphal mugissait à l’arrière de son esprit ; les louanges ataviques qu’il était fait pour entendre glorifiait sa victoire ; son triomphe de ceux qu’on pouvait graver au fronton des temples.

Au-delà de ces considérations joyeuses, il lui fallait s’assurer maintenant de trois choses, dans cet ordre d’importance : récupérer son arme, s’assurer de la mort de son ennemi, et de la survie de Yoka. Escaladant les premiers gravats, il se dirigea vers l’endroit approximatif ou devait se trouver sa lance, circulant entre les flammes étouffées par l’effondrement de la maison de jeu et les parties instables du champ de ruine. Une foule inquiète se massait déjà autour de la scène, et les premières forces d’intervention - ou ce qui les remplaçait ici - s’occupaient de s’assurer que le brasier reste aussi circoncis que possible.
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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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Cours, Yoka, cours.

Ta vie en dépend, elle ne dépend même plus que de cela. Tes poumons hurlent leur désespoir, le bâtiment est condamné et son immolation confine désormais à l’imminence de sa destruction.

Là, tu n’as plus le temps de regarder si ton coup a fait mouche, ni celui de t’assurer que le paragoï en a profité à bon escient. Plus le temps non plus de vérifier l’état de ton ennemi. Courir, courir pour ta vie, courir loin derrière les gens qui ne t’ont pas attendus pour sortir – du moins pour ceux qui ont pu le faire au début du combat sans finir calcinés sans autre forme de procès.

Tu as mal. Déjà sur les parties brûlées de tes appendices caudaux et dans la profondeur de tes alvéoles pulmonaires, mais c’est un détail que de nombreuses magies pourront rétablir très vite. Mal, aussi à l’estomac, et jusqu’aux parties les plus intimes de tes viscères, par le dégoût profond que t’inspire cette situation. Des innocents sont morts, uniquement pour satisfaire les lubies d’un pyromancien dénué de la moindre once de pitié ; tu ressens déjà la révulsion t’envahir, alors que tu cours vers la sortie, entendant en parallèle le grondement sourd des piliers qui achèvent leur dernier combat pour te sauver la vie avant de rendre l’âme.
Mal enfin à ton amour propre. Tu n’étais pas assez fort.

Tu n’es pas assez fort.

Idiot.

Finalement, comme à tes quinze ans, tu n’es toujours rien face à la puissance de celui que tu traques. Ta chance ne tient qu’en la présence du paragoï à tes côtés, mais tu n’as en aucun cas été assez fort pour le gérer toi-même. Le monstre est là, à Portalia, dans ce lieu où résident désormais des gens à qui tu tiens, et que tu n’aurais pas eu la puissance de protéger s’il avait décidé de te décimer.
Tu es un idiot, Yoka, un triple idiot inconscient et insouciant.

La mort d’innocents ce soir, la destruction de ce bâtiment, tout cela est ta faute, en fait.
D’autant plus que tous les témoins s’accorderont pour dire que tu as frappé le premier. C’est toi qui as ouvert le combat. Tu voulais juste le marquer, tu n’avais pas calculé une puissance telle que ta flèche sonnerait l’anéantissement de tous les voisins de cet être abominable. Mais cette erreur est tienne, entièrement tienne. La responsabilité t’incombe. Des gens sont morts par ta faute, Yoka. Parce que tu n’as pas anticipé que ce combat aurait dû se déporter à d’autres temps et d’autres lieux. Parce que tu n’as pas fait preuve de prudence, et t’es laissé emporté par tes émotions contradictoires. Tout est de ta faute, et tu vas devoir l’assumer.

C’est avec cette amertume dans le ventre, doublée des nausées que les odeurs carbonisées apportent à tes narines, que tu bondis vers la sortie. Enfin, de l’air. Enfin, la vie. Même si, au fond de toi, quelque chose est mort en même temps.

Pitié, faites qu’il soit décédé. Faites qu’il soit mort, que cette révulsion et cette haine-propre n’aient pas servi à rien. Faites que tu sois libre, stupide goupil. Libre de ne plus fuir tout ce qui t’arrive. Libre de choisir ta vie.

Tu as juste le temps de te précipiter plus loin que déjà le bâtiment s’effondre derrière toi. Qu’en est-il d’Hypanatoï ? Tu l’ignores. Tu sens tes jambes flageoler, mais tu tentes de courir vers la ruelle adjacente  en quête de l’endroit que tu penses être le plus proche de ton compagnon d’arme. Tes narines piquent sous les cendres encore fumantes qui traversent l’air et sous la fumée qui s’échappe dans ta direction à cause d’un vent léger ; tes capteurs naseaux saturent déjà sous la douleur, t’empêchant l’espace d’un instant de percevoir ce que le paragoï peut bien faire dans l’instant présent, et surtout dans quel état tu le trouveras.

Au loin, les secours arrivent pour limiter les dégâts. C’est … c’était rapide, mais insuffisant. Si tard déjà…

C’est alors que tu les vois.

L’homme qui surplombe le tas de gravats à la recherche de quelque chose, tout d’abord. Sa carrure ne laisse aucun doute, alors que la fumée s’écarte de toi dans une légère bourrasque pour libérer en partie tes nocicepteurs comme tes cellules olfactives. Le paragoï est en vie, et semble en quête de quelque chose qui occupe son esprit. Son arme, son ennemi ? Toi ? Ce dernier point paraît moins probable, il n’est pas attaché à ce point-là.

Ensuite, second point qui accapare presque immédiatement ton attention après la masse escaladant les ruines encore enflammées de l’endroit : le mouvement, brusque, imprévisible, brutal, de l’être qui émerge des décombres avec violence. Tu as tout juste le temps de croiser son regard que déjà, d’une gerbe de flammes entre lui et Hypanatoï, il s’assure qu’il ne sera pas suivi. Il est déjà en passe de mettre le maximum de distance entre vous, avant même que tu n’aies le temps de réagir. Il sent le sang, il semble mal en point mais cela ne semble que le rendre plus dangereux encore. Le géant de muscles l’a de toute évidence salement touché, et c’est une grande victoire.

Tu sors tes ultimes forces pour saisir de nouveau ton arc, mais cette fois l’énergie n’y est plus. Les spasmes sont trop forts, entre l’horreur de la situation et ton propre dégoût des nombreux morts qui assaillent petit à petit de nouveau tes narines. Tu n’as même pas le temps de saisir l’œil que ton estomac hurle son désespoir et que tu te retrouves au sol à vomir sous l’odeur effrayante de la chair fumée des nombreux cadavres de l’endroit que le vent a de nouveau ramené à tes sens.

Et dans ton désespoir mêlée de la trahison de ton propre corps, tu comprends quelque chose, quelque chose qu’une odeur t’a permis de réaliser lorsque le mouvement de cet être infâme a engagé d’innombrables volutes et t’a ramené les quelques odeurs qui manquaient à ta compréhension.

Le pyromancien.
Le pyromancien, le vrai. Celui de tes jeunes années, celui qui a décimé ta famille, ton clan, réduit en quelques minutes le plus grand et secret des Clans Crocs, les Séléniens, à l’état de cendres fumantes.
Ce pyromancien n’est pas lui, ça n’a jamais été lui.

Et pourtant, l’odeur de ton passé a ressurgi, insidieusement, en douceur. Cet homme n’est pas ton pyromancien, mais il en est proche. Très proche. Frère ? Non. Amant ? Non plus…
Le reste de tes réflexions se termine dans le borborygme de tes soulèvements stomacaux.

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Il savait que grogner n’était pas spécialement digne. Son père, souvent, avait comparé la gamme des bruits qu’il était capable de produire aux exhalaisons d’un sanglier en rut. Parfois, se laissant à ses propres accès de vulgarité, à une forme de vocalise inarticulée, se faisant l’écho des cris des barbaroï. Se voir ramené à ces brutes hirsutes et puantes, corrompues par la pourriture arcane qui gangrenait leur monde avait toujours été pour Hypanatoi quelque chose inacceptable. Et il avait tenté, donc, de corriger son défaut. Au-delà de cela, il ne pouvait qu’acquiescer : ce genre de bruit était indigne de lui. Mais il n’était jamais réellement parvenu à corriger ce défaut. Il grognait pendant l’effort, quand l’air dans ses poumons chauffait comme un nuage d’orage prêt à déverser sa foudre, et c’était alors un roulement sourd, qui montait du fond de son être. Il grognait pour exprimer sa colère ou sa frustration, un raclement de gorge sec et vibrant. Il grognait quand il s’ennuyait, et parfois simplement quand il s’absorbait dans une tâche machinale, et s’oubliait à moitié.

Avoir à fouiller les décombres fumants, alors que son corps tout entier menaçait se décomposer en flocons incandescents était incontestablement suffisant pour lui arracher une de ces onomatopées frustrées. Sentir sous ses pieds le sol vibrer, comme si la terre menaçait de s’ouvrir brutalement le bloqua dans sa gorge, alors que son corps, suivant l’instinct profondément imprimé en lui, s’apprêtait à réagir à la menace. Et puis, il le sentit. Le souffle chaud que son ennemi savait convoqué, celui qui annonçait les flammes. Il fit un pas rapide en arrière, ses doigts se refermant sur une arme absente. Assurant autant que possible son équilibre sur la masse branlante de bois calciné et de pierre noircie sur laquelle il était juchée, il regarda la vermine émerger des décombres, entourée d’un halo embrasée. Ce ne fut pas un grognement qui s’échappa de lui, mais un hurlement de rage et de protestation. Son adversaire n’était pas mort, et lui était désarmé. Il ne pouvait pas efficacement corriger cet échec. L’autre, cependant, ne jugea pas utile de profiter de la situation. Le coup porté était grave, fatal sans doute, même pour un être doté d’une constitution aussi prodigieuse que le permettait son accumulation d’essence.

Le pyromancien décida de fuir, et le cri d’Hypanatoi se mua en une promesse vengeresse :

« Je te retrouverai, vermine batarde ! Tu mourras de mes mains ! »

Son ennemi ne lui répondit pas. Il ne se retourna pas. Il n’accéléra même pas le rythme de sa fuite, se contentant de tracer dans les airs un grand sillage de feu. Il savait, comme Hypanatoi, que tout cela ne pouvait plus se finir autrement. La violence, contrairement à ce que nombre de gens qui ne la côtoyaient que dans les histoires aseptisées qu’on consentait à leur fournir, était quelque chose de très régulé. Certaines règles, bien que non-écrites, demandaient malgré tout d’être suivies religieusement. Quand un certain point était dépassé, quand un affrontement progressait au-delà d’un seuil fatidique, le seul moyen de se libérer des affres qu’il charriait était de le consommer totalement. L’un d’entre eux, devait mourir : cette vérité aussi simple qu’absolue était gravée dans leurs chairs.

Sous lui, le bâtiment s’effondra une deuxième fois, le choc de l’envol du mage achevant la structure périlleuse qui s’était formée la première fois. Accompagnant le mouvement, Hypanatoi remarqua enfin son arme, profondément enfoncée dans le sol. Son ennemi avait réussi à se libérer de sa morsure, et la lui avait révélé pendant sa fuite. Il s’en saisit, s’assurant qu’elle n’ait pas été abîmée, et put enfin laisser derrière lui le cadavre fumant de la maison de jeu. Se dirigeant vers son allié du soir, il le trouva occupé à libérer le contenu de ses entrailles.

Ses propres problèmes de vocalisation lui semblèrent soudainement moins important. Au moins n’avait-il jamais offert le monde le spectacle d’une telle débâcle organique, simplement parce que le stress ou il ne savait quelle autre force éthérée l’avait submergé. Décidant avec générosité de pas commenter sur l’état de l’homme-bête, il se contenta d’un rapport factuel de la situation :

« Un résultat décevant. L’ennemi vit. Mais je connais son aura, et tu connais son odeur. Il mourra. Debout, maintenant : il n’y a plus rien ici pour nous. »

La créature n’avait pas, auparavant, écouté ses avertissements. Elle n’avait pas eu conscience de ce qu’une oeuvre de vengeance comme la sienne réclamait. Elle ne savait toujours pas : les évènement de ce soir étaient un préambule, et Yoka ne se rendrait compte du prix à payer qu’une fois que le corps brisé de son ennemi serait étalé à ses pieds. Mais il commençait à voir. A se transformer. A payer ce qu’il fallait payer, à sacrifier ce qu’il fallait sacrifier.

Lui expliquer que c’était une bonne chose n’était pas encore pertinent. Pour l’heure, son corps devait achever de se purger. Puis, il devait marcher. Quand la chaleur du moment aurait commencé à refroidir, ils pourraient parler. Attendant qu’il réagisse, le paragoï s’occupa simplement de passer le dos de son gant sur la lame de sa lance, retirant le sang de l’adversaire. Il hésita à lever la main au ciel, pour le présenter aux divins.

L’ennemi avait pris la fuite, mais il n’était pas mort.

Il secoua à la place ses doigts, envoyant le liquide s’écraser au sol.
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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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Le cri de la menace du paragoï résonne déjà dans la ruelle et dans tes tympans. Mais tu n’est plus en état de l’interpréter, ta survie confine déjà à vider le peu que contient encore ton estomac après des heures de digestion, ainsi qu’à respirer avec peine dans les rares moments de répit que t’offre ton traître corps.
Si décevant, idiot de goupil. Si horrible. La piste est là, plus éclairée que jamais. Tu aimerais la suivre avec colère, mais ton corps te trahit. Corps de morde. Renard de morde. S’il y a bien quelqu’un que tu hais plus que ton propre ennemi en ce moment, c’est toi.

Lorsque enfin les sursauts s’interrompent, lorsque le dernier spasme viscéral te permet d’émerger, c’est pour voir un géant aveugle te contempler avec indifférence, émettant un constat avec une subtile frustration qui dissimule pourtant mal son excitation à l’idée d’avoir été si proche de la réussite. Il semble avoir nettoyé sa lance en t’attendant, et si la colère l’anime, tu pourrais presque croire qu’il se sent heureux.

Il ne sait pas, il n’a pas encore compris. Morde.

Comment peut-il savoir, de toute façon ? Ce qui n’est pas dit ne se sait, et ce qui s’ignore demeure dans les ombres.

Quant à toi, tu bouillonnes de colère et d’impatience. Tu as très envie de poursuivre ce monstre, alors qu’il est blessé et que tu ne trouveras pas d’occasion aussi belle. Mais la fatalité de la situation te submerge : il est bien plus fort que toi. S’il est à peine intelligent, il ira se faire soigner. S’il est réellement intelligent, il avertira ses complices… ce complice. Tu sais que tu es à une personne de ta véritable proie, enfin… mais la force te manque encore pour pouvoir le projeter à bas.
Surtout s’ils sont deux…

Surtout s’ils sont deux.
Allez, relève la tête avant de ranger l’Œil de fauconnier dans ta poche de pantalon. Jette ton regard droit sur celui aveugle de l’acolyte qui doit, un jour peut-être, devenir ton possesseur. Lance-lui ce qu’il doit savoir afin que la situation puisse avancer.

« Ce n’était pas lui. »

Reprend ton souffle avant de t’éloigner dans la ruelle. Il faut comprendre dans quelle direction cet être allait. Or, s’il peut se soigner seul, il ira n’importe où. Si au contraire il ne peut le faire, il devra se rendre à la clinique. Dans le premier cas, il vous a définitivement échappé pour ce soir. Dans l’autre, le danger actuel est grand pour tous ceux qui t’entourent et qui doivent dormir du sommeil du juste : Elim, Saphira, Blue, Emilia… heureusement qu’il est bien trop tôt dans la nuit pour que Rayan ne débarque. Au moins un en sécurité entre les bras métalliques d’Elizabeth, loin des affres de la nuit et des flammes de la haine.

Bon, la direction du pyromancien n’est pas celle de la clinique. Ouf… toutefois, tout peut être un leurre chez un individu d’une telle fourberie. Aussi, la situation est limpide : par sécurité, il faut retourner chez toi.

Ceci étant, pas sans avoir achevé d’alerter le paragoï de la situation.

« Ils sont deux, Hypanatoi. Il a l’odeur du vrai pyromancien sur lui, celui que je cherche, et il s’empressera de le prévenir s’il a un minimum d’intelligence. »

Ton poing s’est abattu sur le mur voisin, juste avant que tu ne reprennes la marche en direction de la rue principale. Tu dis « si », mais tu sais au fond de toi que ce n’est pas une option. Il le fera, c’est une certitude. S’il ne l’a pas déjà fait à l’heure qu’il est. Tu aurais pu dire « parce qu’il a un minimum d’intelligence ». Tu refuses de le voir comme un être doué de choses aussi positives, mais il faut te faire une raison.

C’est le moment de te retourner de nouveau vers le géant à la lance.

« L’as-tu blessé au point de rendre obligatoire son passage à la clinique ? Si oui, nous devons l’achever avant qu’il ne l’atteigne. »

Tu es une boule de colère, Yoka. Ta haine atteint des sommets, et si la suite de la nuit ne promettait pas plus de stress encore, tu irais de ce pas t’enivrer au Rex ou ailleurs pour purger la violence qui t’envahit avant toute autre chose. Avant même de te soigner.

Mais la nuit n’est pas finie.

La traque n’est pas ici, n’est plus ici. Mais elle demeure toutefois, car c’est finalement ce qui anime ta vie.

« Et oui, il mourra. »

Ça, tu l’as dit en regardant Hypanatoi avec force. Tu l’as dit avec la même force de conviction que celle que tu auras lorsque tu déclareras à Sirius que tu l’aimes ou à Rayan que tu tiens à lui. Il faut au moins qu’une personne comprenne ce que tu veux, ce que tu es.

Un panier, un œuf. Sirius verra ton amour. Rayan, ton affection. Dandelion, ton amitié. Iridial, tes jeux. Ton futur maître ou quel que soit son titre, lui, se doit de voir l’étendue de ta haine. Même à travers le plus tortueux de tes sourires.

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descriptionLa sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé) EmptyRe: La sixième fonction du langage (Yoka) (Terminé)

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Il n’était pas lui. La bête humain qui avait voulu fondre son armure et sa peau et ses sangs et qui avait fait bouillir son sang doré dans ses veines épaisses n’était pas la bonne personne. Certes, il était apparemment lié au véritable objet de leur quête, mais tout de même. Un grand roulement de tonnerre gonfla son poitrail, collant sa peau douloureuse contre le rembourrage qui la séparait du métal de son armure, et il expira profondément, restant silencieux pour laisser l’homme-bête terminer. Il avait étalé les faits : ils devaient mettre à mort un duo. Cela n’était pas grand chose. Une vie était une chose légère, facilement moissonnée. Le problème était autre. La bête se savait traquée, et plus que cela avait eu la preuve que les chasseurs dont les mâchoires claquaient derrière elle étaient parfaitement capables de la retrouver, et de prélever dans sa chair leur tribut. Et cela allait compliquer la chose : elle se cacherait. Elle mettrait en place des moyens de se défendre, elle et son acolyte et son antre fétide. Elle louvoierait, comme sa nature le réclamait. Cela n’empêcherait en rien l’éventualité finale d’advenir, certes. Mais Hypanatoi était las de remuer la fange des bas-quartiers, de tenter de ramener à la lumière la vermine qui infestait ses plus sombres recoins.

Il avait acquis au cours des derniers mois une connaissance intime des quartiers Nord, et son dégoût pour la cité n’en était allé que croissant.

Quand Yoka le questionna, il se contenta d’un geste rapide de la main, indiquant le tranchant de sa lance. Un homme plus faible que leur ennemi aurait été terrassé par le coup, et la vie de ce dernier était en ce moment menacée : il devait trouver de quoi la sauvegarder, et cette recherche ne pouvait mener qu’à un nombre d’endroits limités.

« Elim, dit-il en guise de réponse, a-t-il pour habitude de se commettre avec la pourriture rampante qu'est ce genre de criminel ? »

La question était sincère : sur son monde, un médecin refusait ses soins à une personne jugée déméritant. De la même façon qu’il fallait parfois retirer des plaies les chairs gangrenée par l’infection, une société ne fonctionnait pas différemment. Chaque individu en son sein avait un rôle à y remplir. S’y refuser - et pire encore prendre un chemin déshonorant - devait s’accompagner de conséquences. Quand il avait rencontré le médecin pour la première fois, quelques mois auparavant, il n’avait pas encore réellement compris à quel point ce principe fondamental était vu différemment ici. S’il n’avait jamais conçu la moindre illusion sur les agissements du médecin, comprenant que ce dernier était aussi peu clairvoyant que le reste de la population, il avait tout de même penser que la nécessité, sinon la réflexion, le pousserait à une certaine sélection. Peut-être n’était-ce pas le cas. Il avait après tout une fois ignoré son prophétique avertissement, et sa soeur en avait pâti à sa place. Il ne serait pas étonnant que le choc de cette situation n’ait rien changé pour lui. Qu’une fois de plus, il ne voit pas. Ne comprenne pas.

Le paragoï serra les dents : que l’homme à qui il avait seul accordé sa confiance pour s’occuper du temple sacré qu’était son corps puisse se compromettre de la sorte était une honte qui l’éclaboussait sans concession.

Peut-être n’était-ce pas le cas. Peut-être le pyromancien avait-il une autre destination en tête. Il ne pouvait que l’espérer.

« Tu as vidé tes entrailles. C’est sans doute une bonne chose, conclut-il en se tirant de ses pensées. »

S’approchant de son futur serviteur, il passa lentement sa main libre autour de son corps, le serrant fermement contre le métal de sa carapace, forçant la protestation de son corps encore brûlant à se taire. Il se tourna dans la direction de la boutique d’Elim, et arqua les jambes, avant de se propulser dans les airs. La visée serait sans doute approximative, mais fort heureusement la rue qui coulait devant l’établissement était relativement large, et à cette heure vide de tout badaud inconvénient. Laissant son œil intérieur prendre la mesure du paysage qui défilait sous eux, il n’eut pas le vif plaisir de repérer leur ennemi. Il l’avait laissé s’échapper, blessé et désarmé qu’il avait été. Il ne lui offrirait pas deux fois le privilège indu d’une vie prolongée.

Mais non. Nul signe de son adversaire, sans doute rentré se terrer dans il ne savait quel endroit obscur. Quand le paragoï retomba à terre, brisant sous un impact qu’il amortit autant que possible les pavés usés de l’endroit, il ne prêta aucune attention au bruit assourdissant ou à l’onde de choc qu’il envoya s’écraser contre les façades de la rue.

« Il ne viendra pas, fit-il simplement. Attends-le, si tu le souhaites, continua-t-il en déposant précautionneusement la créature au sol. J’ai à voir le médecin. »

Il pouvait endurer la douleur. C’était sa fonction. Mais son corps, malgré tout, nécessitait des soins urgents, et endurer ne pourrait suffire qu’un temps. Un homme-loup, et un homme-renard, tous deux complètement perdus dans un monde qu’ils ne parvenaient pas à déchiffrer, comme des animaux de ménagerie soudainement remis en liberté.

L’image lui sembla amusante, mais il ne s’autorisa pas à rire, même discrètement.

Tout cela était au fond assez triste, et Portalia n’en finissait jamais de se refléter en un jeu pervers de miroirs laids et déformants.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 20 Nov - 4:10, édité 1 fois
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Sans surprise, le paragoï semble de très mauvaise humeur. On le serait à moins, goupilou. Et ton sourire est lui aussi teinté de cette colère, vous êtes en quelque sorte en phase sur ce point. Tu sens que lui comme toi partagez une certaine dose de lassitude commune, même si aucun de vous ne peut savoir ce qu’il en est de l’autre sur ce point. Même si … aucun de vous ne veut probablement le savoir, non plus.
Puis il mentionne le loup. Il connaît son nom, il n’y va pas par quatre chemins et ne le masque même pas. La question est ardue, mais elle a de quoi remuer tes méninges. Elim aiderait-il un criminel ?

La réponse est vite répondue. Elim ne chercherait pas à savoir pourquoi quelqu’un arrive dans cet état. Elim aiderait toute personne qui se présente, quitte à regretter ensuite. Oh non, il ne penserait pas à mal. Le Chaos est pavé de bonnes intentions, et le loup en a de très bonnes. Elim soignerait d’abord, réfléchirait ensuite. Rien que d’y penser, ton ventre se serre. Elim sauverait un ennemi à toi, sans savoir.

« ... Elim croirait bien faire. »

Voilà ta réponse à la question d’Hypanatoï. Quant au constat qu’il a effectué sur tes boyaux, tu te contentes d’acquiescer. Oui, t’as vidé tes entrailles. Fichu corps de morde. Mais là, tu vois pas en quoi c’est une bonne chose. Tu aurais pu poursuivre cet assassin, tu aurais pu tuer ce monstre. Pourquoi le paragoï pense-t-il qu’il était nécessaire de te purger ? Ça n’a aucun sens.
Et puis, tandis que tu frétilles à l’idée de devoir courir en direction de la clinique, voilà que ton allié du soir s’approche de toi, descendant en dessous de la distance personnelle qu’il vous est habituelle de conserver. Si ton corps n’était pas que souffrance, tu sursauterais presque, en ce que le paragoï n’a franchi qu’une seule fois cette distance, à l’époque dans l’objectif de te tendre une main et dans l’attente que tu fasses un geste en retour.
Là, il semble se saisir de toi sans demander l’autorisation. Comme si … tu étais sa chose, en fait. Ou comme un mari qui saisirait sa conjointe dans une relation de confiance acquise de belle lurette, dans un geste convenu de long ménage. Voilà qui présage de ton avenir. Il ne compte tout de même pas te rouler un patin après ça, quand même ?! Et par ça, t’entends pas le vomi, mais bien cette situation de frustration, de colère et d’échec, goupilou. Le vomi n’en est que la cerise sur le pavé. Non pas que ça te dérangerait, au détail près que le paragoï avancerait alors sur un terrain qui, bien que terriblement amusant, s’en trouverait au vu de votre relation d’autant plus terriblement malsain.

« Je … euh… »

À cet instant, il plie les jambe, t’éclairant sur ta méprise. Il s’apprête à bondir, pas à te galocher ou que sait-on encore. Tant mieux.
Pour autant, même les plans drague d’un soir, tu ne leur permets pas cette approche-là, tu t’en rends compte avant qu’il ne saute. Comment agir ? Par contrat, il est ton futur patron, et même techniquement ton futur maître.
Mais par essence, il est actuellement ni plus ni moins qu’un autre, c’est là toute l’importance du mot “futur”. Il n’a pas plus de droit sur toi que quiconque, pas moins de devoir que Portalia tout entier à ton égard. Et d’autant moins que votre quête, la condition sine qua none à ta subordination, n’a pas abouti. Comment le faire remarquer ? Mh. L’humour semble la meilleure approche.
Ceci étant, ce n’est pas le moment. Prends ta respiration, goupilou, parce que tu t’apprêtes à dégobiller en plein vol si tu ne fais pas attention à toi.

À peine t’as le temps d’y penser que Portalia défile déjà sous ton regard. Tu écarquilles les yeux sous la surprise. C’est donc … ça, voler !? C’est cela, le quotidien de Marguerite et des êtres à l’évolution tridimensionnelle ? Le grisement du vent dans tes cheveux, les pâles lueurs des quelques habitations attirant ton regard au milieu de cette nuit noire passées, la sensation de l’air pur et libre t’entourant de toute part dans sa fraîcheur de la nuit, alors même que torse nu tu ressens d’autant plus son mordant… Mais déjà, si vite, trop vite, le sol est de retour. Et avec lui les odeurs familières et les sons d’un lieu que tu connais comme ta poche au point de pouvoir t’y retrouver les yeux fermer, et même les narines fermées. La clinique.
Il faut l’avouer, là t’es bluffé. Il t’a reposé, et en douceur en plus. Pour peu, il se serait presque montré délicat envers toi, en contraste avec le manque de respect du décollage.
En parallèle, Hypanatoï te signale que votre ennemi ne viendra pas. Impossible de savoir comment il a eu accès à une telle certitude. Toi, ce que tu sais en revanche, c’est qu’il n’est pas venu, car nulle odeur de son sang, même coagulé ou cuit, ne t’es parvenue. Tu sens au fond de toi ton corps se décrisper. Si le paragoï parle au médecin, pendant le temps nécessaire pour le pyromancien de mourir, tu as la certitude qu’il ne peut arriver ici. Ce lieu est couvert, comme l’a dit ton acolyte, tu seras le détecteur et lui sera la main armée.

Bon, ressaisis-toi, goupilou, et envoie ta vanne avant d’oublier pour marquer le coup. Cela ne t’empêche pas de contempler les ombres autour de toi avec prudence après avoir envoyé ta frasque à ton allié avec un regard voulu délibérément neutre.

« ... Ça vous prend souvent d’embrasser les gens sans prévenir ? Cela ne risque pas d’attiser des jalousies ? »

Embrasser, c’est avec les bras. S’il n’a pas compris le double sens, ce sera drôle. S’il a compris, ce sera tout aussi drôle. Et puis, même si la colère te ceint toujours le ventre, tu as besoin de te détendre un peu. Ou de taper sur quelque chose, ou les deux. Bref, maintenant que t’as marqué le coup, tu peux en revenir aux fondamentaux.

« Par ailleurs, Elim dort, c’est ce que présage l’odeur en provenance de sa chambre et la logique qui s’y rattache. Je vais garder l’entrée. Oh, et : merci de m’avoir prévenu.  Si je meurs mystérieusement cette nuit, demandez conseil à Elizabeth, elle saura ce qui m’est arrivé. Je vais m’en assurer. »

Le programme est clair. Surveiller, surveiller plus activement que jamais. Et lorsque le danger sera écarté, rédiger un rapport, s’effondrer de fatigue et prendre sa journée. C’est l’avantage d’être traqueur, tu es libre de tes horaires tant que le résultat est là. Et demain soir, tu vas te prendre une murge digne de te faire oublier tout ça, au moins le temps d’une nuit.

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Comme souvent, il ne jugea pas utile de commenter sur les excuses fournies par l’homme-bête. Les portaliens voyaient le paragoï comme un être dur et acerbe, qui parlait toujours de façon directe, et presque aussi souvent pour cracher sa bile. Il en avait parfaitement, ne se faisait aucune illusion à ce sujet. Ils ignoraient à quel point il était diplomate. Tout ce qu’il gardait pour lui, parce qu’il ne les pensait pas capables de comprendre. Quand il entendit le nom d’Elim prononcé avec une telle émotion, il ne réagit pas. Son interlocuteur, dans son hésitation, venait de lui donner toutes les réponses que son esprit refusait de fournir. Il connaissait après tout Elim, sans doute mieux que toute autre personne. Il avait seul été capable de prédire son futur, alors que le médecin et toute la ménagerie volubile qu’il convoquait autour de lui pour combler le vide de son existence restait aveugles. Il n’avait pas été écouté. Il avait offert un chemin vers la libération de sa sœur. Il n’avait pas été écouté. Il avait offert une assurance pour son cabinet. Il n’avait pas été écouté. Elim payait le prix de certains de ces entêtements. Il aurait à payer le prix du reste dans le futur. Un temps, le paragoï en avait été troublé : l’homme qui soignait sans relâche les blessures qui s’accumulaient dans sa chair méritait sa protection et, puisqu’il en avait tant besoin, qu’il le guide. Mais l’autre le refusait.

Il n’était pas en soi particulièrement étonnant de constater que Yoka avait choisi de faire son naufrage chez lui. Ils se ressemblaient sur bien des aspects, que ce soit leur histoire ou leur façon de voir les choses. L’un, tout simplement, avait eu plus de temps que l’autre pour comprendre ce qui lui appartenait de faire. Rassuré de voir qu’il n’avait pas trouvé au fond de son ventre suffisamment de réserves pour redécorer les pavés, le paragoï l’écouta plaisanter. Du moins pensa-t-il qu’il plaisantait. Il avait parfois du mal à en être sûr, avec ces gens. Il ne trouva pas le trait d’humour d’une rare finesse, ou particulièrement amusant, mais il supposa que ce n’était pas spécialement sa fonction première. La petite chose voulait créer du lien, ou le solidifier en lui donnant du sens. Puis, elle continua en lui parlant de sa mort. Là encore, un humour maladroit se disputait avec l’information utile. Il posa doucement sa main sur l’épaule de son vis-à-vis, dans un geste qui se faisait l’écho de celui qui avait conclu leur conversation initiale, il y avait quelques temps de cela :

« Tu n’as à t’inquiéter pour aucune de ces choses, répondit-il d’un ton qu’il voulut rassurant. Je doute que Kiana puisse te jalouser. Et si tu meurs, je saurai tout de même faire exhumer hors de ton âme ce qui m’intéresse. »

L’humour portalien restait mystérieux, et surtout assez varié. Mais si la créature en face de lui trouvait amusant ce genre de mélange inspide, il supposait qu’il pouvait bien faire un effort. Il s’était après tout comporté avec mérite, ce soir, et l’avait étonné par sa pugnacité. Il hésita un instant, avant de retirer sa main et de terminer :

« Tu as bien agis, ce soir. L’ennemi n’est pas tombé, mais sois heureux : le déshonneur du démérité n’encrasse pas ton être. »

La déclaration était pesante, mais il préférait s’assurer d’être compris. Ce n’était pas là un langage que les gens d’ici parlaient. Il n’entendait jamais dans leurs bouches les notions de devoir, ou de mérite, ou toutes celles attenantes. Elles étaient loin de leurs esprits hédonistes. Se retournant lentement, il retint un grognement de douleur : le feu que le combat avait fait naître dans son corps diminuait, et seule restait la douleur, une compagne de voyage familière. Au moins se trouvait-il au bon endroit. Se rapprochant de la porte, il frappa de nouveau dessus :

« Elim ! beugla-t-il suffisamment fort pour s’assurer d’être entendu. J’ai besoin de soins. »

Il marqua une légère pause, avant d’ajouter, plus bas :

« Il ne dort pas. Il dormait. »

Retenant difficilement un éclat de rire qu’il savait s’annoncer douloureux, il s’autorisa tout de même sous son casque un grand sourire, dévoilant des dents rougies par le sang et noircies par les flammes. Il dormait.

Hilarant.

Et dire qu’on le pensait un tel triste sire.
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