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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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La doyenne releva les sourcils de son tricot. Les fils de laine dépassaient en pendouillant de son sac à main, mais elle avait comme depuis neuf-cent-sept-ans pris bien soin de veiller à ce que ne dépassent jamais les fils de pêche. Après tout, personne n’avait à savoir quel genre de poisson elle pouvait ferrer avec un tel hameçon. Et, en plusieurs siècles, elle avait rodé sa façon de rappeler à quiconque la croiserait qu’elle n’était que la petite grand-mère du coin, une dame sympathique au demeurant, impliquée dans le bien-être de chacun et au sourire bienveillant toujours apte à vous rendre l’espoir, même dans les moments les plus sombres.

Son sourire s’élargit lorsqu’elle reconnut le passant qui l’intéressait. Aux yeux de tout Portalia, il ne s’agissait que d’un petit mercenaire de rang argent, l’un de ces nombreux hybrides arrivés une toute petite décennie auparavant. Mais à ses yeux, le jeunot représentait une toute autre stature.

La secte du chaos. Derrière tous ses jeux, tous ses sourires et toutes ses aides demeurait la trame qui animait sa vieillesse et sa vie : la destruction pure et simple du jeu qui l’avait amenée ici contre son gré. Mais cela, la doyenne prenait garde de ne pas y penser. Des siècles de prudence lui avaient appris à se méfier : les télépathes se faisaient rares, pas inexistants. Pour demeurer comme elle dans l’ombre, il fallait rester intacte, serviable et souriante, et surtout ne jamais penser à mal en présence d’autrui.

Car extraordinairement peu nombreux étaient les portaliens dignes de sa confiance. Et si un roi du chaos en personne ne l’avait pas forcée à rencontrer le petit freluquet poilu quelques temps auparavant, jamais elle ne s’en serait approchée. Jamais même elle ne l’aurait considéré.

Car le plus pur des chaos ne pouvait pas se construire à la hâte. Renverser un jeu si puissant, si goupillé et si huilé que celui auquel se livrent les puissants ne pouvait se faire qu’en accumulant, patiemment et à longueur de siècles, les savoirs nécessaires. Qu’en prenant soin à éviter les grands coups qui font du bruit et attirent l’attention sur vous. Qu’en étant dans les meilleurs recoins, avec les bonnes personnes, ayant étendu son pouvoir jusqu’à ce que les plus grands eux-même ne vous soupçonnent de plus rien d’autre que d’être un élément incontournable du bien-être de cette cité. Qu’en étant la patience même, la bonté même.

Toutefois, il en allait autrement du Félidé. Au contraire de cet hurluberlu d’Hypanatoï qui prétendait pouvoir, dans les règles de l’art, modifier le jeu à son avantage en montant une Familia, la doyenne n’était pas dupe. Les rois de l’Ordre et du Chaos savaient conserver leur jeu, ne s’afficher que lorsque cela leur apportait. Pour trouver une faille dans leur méthode, il fallait s’avancer bien plus dans le terrain de leur façon de raisonner, cruelle et indicible. Ajouter sa petite touche, petit coup par petit coup, jusqu’à ce que le château de cartes ne s’effondre de lui-même. Et le Félin qu’elle avait rencontré avait fini par l’intriguer. Il avait des affinités avec le chaos, des affinités avec sa façon à elle de penser les choses… et cette propension qu’elle partageait à ne pas se précipiter sans s’assurer que ce qu’il faisait, il le faisait bien et que cela se révélerait productif à long, voire à très long terme.

Et puis, il fallait bien un petit jeunot de temps à autre pour ajouter un grain de folie à un plan échaudé. Surtout lorsque le plan en question avait du mal à se confectionner.

« Hola, jeune homme. Gazaar, c’est bien cela ? Me reconnais-tu ? »

Le sourire qui s’était étiré sur le visage de la vieille femme aurait pu, aux airs des rares présents, témoigner d’une rencontre passée au détour d’un mariage joyeux entre une petite mamie et le témoin de son petit-gendre. La douceur dans ses traits était emprunt de cette préoccupation innocente, de cet amour âgé envers un monde jeune, volubile, inexpérimenté mais plein d’espoir pour l’avenir.
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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Ton entrée dans la Secte n’a pas été seulement le fruit du hasard. Tu as déjà été influencé par ton enfance au sein de l’Oasis des Réfugiés. Une communauté abandonnée par l’Ordre, et pourtant épargnée par l’attaque et la guerre. Tout ce que tu remarques, c’est que les personnes qui tendent à s’approcher de l’entité la plus influente de Portalia se retrouvent vite consummées par la haine du Chaos, et finissent souvent en cadavre jeté à l’ennemi. Tel a été le sort d’Adrian, le preux aventurier qui a disparu sans laisser de traces, laissant un grand vide derrière lui. Si tu dois être honnête avec toi-même, tu ne peux qu’admettre que l’oasis te manque, n’es-tu guère attaché à la cité-forteresse. Pourtant, tu ne passes plus très souvent sur les terres qui t’ont vu naître. Peut-être est-ce parce que cela te ravive des souvenirs ? Tes parents, Philippe, Claudine, Adrian. Tant de personnes chères à ton coeur. Pourtant, tu es à Portalia pour ce que tu estimes être une bonne cause ; tu as une mission de la plus haute importance à accomplir.

Tu ne te considères guère comme étant un réel serviteur du Chaos. Tu es un serviteur de la paix. Il est pour toi tant que ces invocations cessent. Que la politique ravageuse de l’Ordre – sûrement plus dangereuse encore que celle du Chaos sur le long terme – cesse immédiatement. Tu n’as néanmoins prévenu personne de tes ambitions, ni du simple fait que tu aies fini par épouser la vision des Déicides. Comment réagiraient tes proches, tes parents, ou même Philippe ? C’est un combat que tu dois mener dans l’ombre, malgré le sentiment de solitude qui t’imprègne de plus en plus à mesure que tu t’engages dans cette voie que tu as choisi. Il t’attriste de te dire que tu t’es éloigné de beaucoup de personnes depuis que tu as amémagé à Portalia. Tout comme il t’attriste de te dire que ton ami d’enfance et toi ne pourrez jamais être aussi proches qu’avant. Tu t’éloignes autant pour te protéger que pour protéger tes proches. Philippe appartient à la Guilde – peut-être à contre-coeur et dans la simple idée d’obtenir un emploi –, et la Guilde n’existe pas dans la vision des Déicides. Il n’y aurait plus besoin d’Église non plus, tout comme il n’y aurait plus besoin de Portalia. Cet idylle que tu cherches à atteindre semble bien hors de portée, tu en as bien conscience. Heureusement, tu as l’impression que de moins en moins de personnes présentent une foi aveugle en l’Ordre depuis l’attaque de Portalia.

En ce jour, tu t’es aventuré dans le quartier Nord, longeant l’orphelinat. Des lieux qui commencent à perdre la foi en l’Ordre, celui-ci est le plus flagrant. Qu’il semble lointain, le temps où tes ancêtres protégeaient ce quartier. Ce temps où tes ancêtres plaçaient toute confiance en l’entité cosmique autoproclamée du bien. Tu vois dorénavant ce qu’il en est ; un lieu d’insécurité où chacun se bat pour sa propre survie. Est-il un hasard que le quartier ait si mal tourné alors que tes ancêtres sont partis vers l’Oasis des Réfugiés, par lassitude ? Cela n’aura été que l’accélérateur d’une déchéance bien plus grande encore, et d’une politique en échec depuis des décennies. La Guilde, tout comme l’Église ne sont qu’une vaste farce. Les aventuriers – quant à eux – sont assez naïfs pour croire aux promesses de l’Ordre de rentrer chez eux couverts de gloire. Tu sais qu’il n’y a nulle gloire dans cette guerre, et qu’elle sera éternelle tant qu’une entité n’aura tout simplement pas disparu. Et une vie dirigée par l’Ordre ne te donne que des frissons quand tu vois l’état de ce quartier.

Il y a une personne que tu espères croiser. Une personne qui a su te guider dans la bonne direction. Alors que tu te diriges vers une petite habitation délabrée, tu vois une vieille femme occupée à tricoter. Elle lève la tête à ton approche, et tu souris en retour. Oui, tu la reconnais. Comment pourrait-il en être autrement ?

« Bien sûr. »

Il y a bien une rencontre qui a tout changé et que tu ne regrettes guère. Il y a bien une personne que tu estimes dans la cité-forteresse bien qu’elle ne soit pas née à l’oasis. On la surnomme la doyenne. Quel est son vrai nom ? Depuis combien de temps est-elle réellement ici ? Tu l’ignores, mais tu n’es pas ici pour percer ses secrets. C’est grâce à la doyenne que tu as pu te joindre aux Déicides, et cette dernière a toujours donné de précieux conseils. Elle possède une expérience de Portalia que tu n’as pas, et qui force le respect.

« Que puis-je pour vous, madame ? »

Tu offres tes services dans une geste d’une grande politesse. Pourquoi es-tu venu la voir ? Pour elle ou pour toi ? La doyenne s’attendait peut-être à ce que tu viennes la revoir ; cela ne te surprendrait aucunement. Tu penches la tête sur le côté, curieux de voir ce qu’elle a à te dire depuis votre précédente rencontre. Tu ne la brusques pas, patient comme tu es. Tu sais attendre.
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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La dame sourit davantage en voyant le jeune hybride se montrer poli envers elle. La secte n’était pas le parangon de la politesse. Peu parmi eux savaient se tenir, même si tous possédaient une capacité inexorable à se soustraire aux recherches. Après tout, la Secte n’existait pas, elle-même avait poussé l’exercice de pensée jusqu’à mentionner dans sa propre tête cette dernière comme « son club du troisième âge », et s’était exercée à en revivre les souvenirs à travers le prisme d’activités douces, légales et bienveillantes. Un entraînement nécessaire d’une grande dureté, qu’elle n’avait maîtrisé qu’au travers de sa propre intransigeance envers elle-même couplée au poids de la répétition sur plusieurs siècles.

Voilà. Elle n’appréciait pas grand monde dans son « club du troisième âge », mais elle devait reconnaître qu’ils avaient l’avantage de servir ses besoins avec efficacité. Et au centre de tout cela, un hybride félin aussi poli que ce dernier, aussi aimable au moins dans ses apparences, cela manquait. Voilà pourquoi elle l’avait étudié longuement, puis harangué avant de lui parler. Et, une fois la certitude qu’il partageait réellement ses valeurs, elle avait dès lors décidé que oui, il serait le prochain membre du club, même si le troisième âge n’était pas encore pour tout de suite… probablement même pour jamais.

D’un petit geste leste témoignant de décennies de pratiques, elle poussa les fils aujourd’hui gris de son tricot afin d’enjoindre le jeune félidé de se joindre à elle dans sa contemplation assise de la rue qui les entourait.

« Je suis ravie de voir que tu vas bien, jeune être en pleine fleur de l’âge. La politesse ne te fait pas défaut, tu fais partie de ces générations qui me donnent de l’espoir pour le futur. »

Elle reprit son office tout en lui indiquant les trois cookies qu’elle avait posés sur la petite assiette sur la droite du futur emplacement du félin postérieur.

« Ils ne proviennent pas de ma boite en fer, ceux-ci. Ce sont ceux que je réserve aux gens qui méritent mon respect le plus total. Sers-toi autant que tu n’en as envie. »

La dernière fois, elle avait d’elle-même décidé qu’il ne méritait pas ceux de la boite. Par « ceux de la boîte », elle entendait sa fournée habituelle, ceux confectionnés sans le moindre amour et avec de temps à autre un soupçon de choses dont elle souhaitait tester les effets à long terme sur les gens. Son terrain d’expérimentation. En revanche, les gâteaux qu’elle rangeait dans son petit tissu de lin étaient les vrais, les purs, les parfaits. Ceux qu’elle réservait aux méritants. Même le club du troisième âge n’y avait pas le droit tous les jours, à ceux-ci.

Stop. Une maille doublée par erreur. Cela n’arrivait qu’une fois par mois, mais ce devait être ladite occasion. La vieille dame sourit avant d’entreprendre de défaire son fil désordonné pour tout remettre en ordre.

« Le tricot est l’art de l’ordre. », déclara-t-elle finalement avec un sourire. « Le moindre geste de travers peut envoyer tout un jersey au tapis, et réduire la belle toile au néant. »

Elle prit le temps de réfléchir avant de poursuivre.

« Et pourtant, moi la première apprécie un grain de folie, lorsqu’il est aussi encourageant et charmant que tu ne peux l’être par exemple. Bref. Je trouve ce mélange de couleurs un peu terne, tu ne trouves pas ? Je souhaiterais ton avis sur une façon adéquate de lui redonner de sa parure et de sa prestance. »

Tout en le commentant, elle tendit son écharpe bien entamée devant elle, à portée du regard de Gazaar.

« Un avis ? Tu sais que les mots d’une petite vieille comme moi peuvent être sages, mais je verserai dans la sénilité le jour où ma vieillesse ne se retournera plus vers la jeunesse pour écouter ses idées. Parle, Gazaar, parle librement. Tes idées savent percer, tes mots savent frapper juste. Sens-toi libre de parler à cœur ouvert, je veillerai à maintenir les gens inaptes à comprendre la véracité de tes critiques à une distance raisonnable de Portalia. »
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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S’il y a une personne que tu tiens en estime, il s’agit bien de cette vieille femme aux apparences pourtant frêles. Tu ignores depuis combien de temps la doyenne parcourt ces terres, ni combien d’aventuriers elle a pu croiser. Et c’est une question que tu t’es toujours gardé de poser. Tu connais tes manières tout en étant conscient qu’une telle indiscrétion serait des plus malvenues. La doyenne ne révélera d’avantage ses mystères que si elle se sent prête à te le dire. S’il y a bien une qualité dont tu es pourvu, c’est la patience. Tu crois en outre fermement à la vision des Déicides, même si cette dernière serait une longue quête pour délivrer le monde de ses tyrans. Tu as été tout de même soulagé de constater que tu n’es guère le seul à partager cette vision, que vous vous regroupez sur une bannière, présente bien que tangible. C’est bien en rencontrant cette dame que tu as eu l’illumination ; c’est grâce à elle que tu sais quel est le combat que tu dois mener. En ce jour, tu es encore faible, n’ayant atteint que le rang argent. Pourtant – et une fois de plus –, tu sais être patient, tel le chasseur traquant sa proie.

« Soyez-en remerciée, je suis sûr que votre recette donnera un résultat des plus excquis. »

Sous cet échange des plus anodins se cache un grand jeu de rôle. Tu es bien conscient du privilège que la doyenne te fait. Elle te juge digne, t’estime tout autant que tu l’estimes. Vous êtes pourtant bien différents, ne possédez vraisemblablement pas le même vécu. Néanmoins, le respect de tes aînés est une chose que tes parents t’ont inculqué dès le plus jeune âge. La dame, plus que quiconque, mérite de profiter de son crépuscule l’esprit tranquille. De ton côté, tu ne peux dormir sur tes deux oreilles en sachant le monde où tu as vu le jour en guerre perpétuelle. Les invoqués ne cessent d’affluer tandis que la cité-forteresse continue de pourrir de l’intérieur. Tu te souviens encore de la colère sombre qui s’est emparée de ton âme lorsque tu t’es rendu pour la première fois au quartier Nord, zone chérie par tes ancêtres alors qu’ils étaient encore affiliés à l’Ordre. Au fond, les entités cosmiques ne se soucient guère du sort de ceux qui se battent en bas, ne se servant de vous que comme de vulgaire pions. Tu as bien vite compris tout ceci.

« Peut-être pourriez-vous essayer de rajouter une touche de bleu ? Cette couleur ne serait guère trop flamboyante, tout en rajoutant une pointe de vivacité à votre mélange. » tu esquisses un léger sourire, « Encore faut-il trouver la bonne nuance. »

Le bleu, une suggestion qui te correspond bien à toi, la force tranquille. Tu n’aurais guère été en affinité avec la violence des flammes rouges. Tu apprécies les métaphores de la doyenne, toute la subtilité de cette dame qui a tant vu. De la parure, de la prestance ; tant de choses qui manquent en ce monde où beaucoup tendent à oublier leurs valeurs véritables. Tu esquisses un nouveau sourire alors que ton interlocutrice te demande de lui parler en toute honnêteté de ce que tu penses. Car sous les mots tendres que vous savez employer se cachent des airs entendus. Au moins êtes-vous devenus experts dans l’art de ne point éveiller les soupçons. La doyenne, a-t-elle su – grâce à son indéniable expérience – déceler qu’un sujet te tracasse ?

« Malheureusement, Portalia n’est qu’une vaste façade. » affirmes-tu, « Pourtant, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter au sujet d’un ami. Il a rejoint la Guilde, non par conviction mais par besoin de trouver un emploi pour aider sa mère adoptive. » tu marques une pause, « Nous nous sommes éloignés avec le temps, et je crains que nos chemins respectifs ne finissent un jour par se heurter durement. Parfois, je m’interroge ; aurais-je dû être un meilleur guide ? » tu pousses un soupir, « Les éternelles querelles idéologiques ne sont guères faciles à gérer. »

Bien que tu ne le nommes guère, tu parles bel et bien de ton viel ami Philippe sous les traits du défunt Adrian. Tu ne lui as jamais parlé de ton affiliation, tu n’as jamais réussi à aborder le sujet avec lui. Malgré votre vieille complicité, peut-être il y a-t-il des secrets qu’il vaut mieux ne jamais percer à jour finalement ? Non que tu éprouves la moindre culpabilité à lui cacher tout ceci ; tu agis pour son bien et tu en es intimement convaincu. Fermant un instant les yeux, tu écoutes attentivement ce que la doyenne s’apprête à te répondre. Sera-t-elle à nouveau de bon conseil ?
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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La petite vieille opina de la tête lorsque l’hybride matou complimenta d’avance la recette.  Elle savait que sa recette serait bonne, là n’était pas la question. Toutefois … la question qui occupait son esprit demeurait ailleurs. Et son interlocuteur l’avait bien compris. Du bleu, donc.
S’il aurait pu paraître peu aisé au profane de comprendre la réalité dissimulée derrière l’esthétique souhaitée, la dame n’eut pas à chercher loin. Le céruléen ne pouvait faire référence qu’à deux options en ce bas monde : l’essence, ou la guilde.

Elle se contenta donc de sourire, d’interrompre son œuvre sur un petit  « Oh ! » surpris et enthousiaste, avant de se pencher vers son sac pour y fouiller avec intérêt. Quelques secondes plus tard, elle en extraya (oui le verbe n’existe pas à cette conjugaison, NDLT) une main victorieuse, qui tenait deux petites pelotes, l’une d’un joli cyan tendre qui n’était pas sans rappeler le blason du Bouclier de Portalia, et l’autre au indigo plus profond et marin, plus propice à évoquer les représentations nombreuses qui tournaient autour de cette variété d’essence qui misait sa sublimation sur l’esprit et le savoir.

« C’est une excellente idée, j’ai quelques nuances dans ce style. Que proposerais-tu pour accompagner mon motif ? Plutôt bleu azur ou bleu nuit ? »

À partir de sa réponse, il deviendrait aisé de savoir ce que voulait entendre le raminagrobi.

Ce fut à cet instant que ce dernier afficha un visage moins serein, la réalité d’un tracas venant assombrir jusqu’aux tréfonds de son âme troublée.

« La Guilde… mh. »

La doyenne se tut, baissant de quelques centimètres les pelotes duveteuses entre ses doigts.

« Rien n’est plus difficile que de voir le temps achever l’œuvre que nos efforts s’échinent à endiguer », déclara-t-elle alors d’un air sombre.

Quelques secondes plus tard, son visage s’éclaira de nouveau. Elle fourra alors la pelote affiliée aux couleurs de la guilde entre les mains du chat. De sa mains de nouveau libre, elle saisit la boîte de cookies et la rapprocha du félin. Il aurait besoin de réconfort, et le sucre ne saurait y être étranger.

« Toutefois… »

La doyenne sourit.

« Guide, pas guide…peut-être te préoccupes-tu trop de ce qui a été, ou de ce qui sera. L’Ordre règne peut-être dans la ville, mais dans les cœurs et à longue échéance, surprenamment, c’est le Chaos qui marque les durées. Mon défunt mari disait toujours que l’inconstance des sentiments est la seule chose durable en ce monde, et si je n’étais pas d’accord avec lui sur tout, force m’est de constater qu’il n’avait pas forcément tort. »

Elle réfléchit sa réponse. Parler était parfois chose ardue, car il fallait frapper juste. Plusieurs millénaires d’existence n’avaient en rien amélioré la difficulté qu’imposait l’exercice.

« Crois-moi, en plus de mille ans d’existence, des surprises arrivent. Les gens vont et viennent, entrent et changent d’allégeances. D’autant plus lorsque ce ne sont pas les convictions qui ont guidé leur pas mais la nécessité. Les institutions savent révéler leurs imperfections d’elles-même, et l’esprit avisé finit par s’en détourner de lui-même. La Guilde d’autant plus. »

Elle marqua une nouvelle pause pour réfléchir à la suite. Il fallait d’une manière ou d’une autre faire passer l’idée qu’il était possible d’agir, tout en ne laissant pas de conviction trop forte à l’action. Après tout, ce n’était pas sa manière à elle de faire avancer les choses.

« Après, si je comprends bien la situation que tu me dépeins, la racine de ton mal s’éteindra d’elle-même lorsqu’un emploi plus propice croisera la route de ton ami. Toute la question sera de savoir si … tu veux provoquer le destin, ou si tu préfères la patience à l’action. La guilde est en proie à ses propres corruptions, c’est malheureux à dire mais c’est une certitude. Si ton ami n’est pas de ceux que l’on corrompt, alors il embrassera avec conviction d’autres opportunités lorsqu’elles se présenteront. »

Elle se posa avant de conclure, reprenant son travail entre ses petits doigts noueux.

« « Je ne suis peut-être pas très claire, mais… en résumé, tu verras avec le recul que ces situations ne durent jamais. L’immortalité partielle qui envahit nos vies font relativiser ces situations. Après, si ton amitié confinait à l’amour, et si cela te détruisait le cœur, peut-être envisagerais-je un autre discours. Toujours est-il que… tu devrais vraiment reprendre un cookie. Le chocolat a quelques vertus réconfortantes inattendues. »
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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« Du bleu nuit, je suis certain que cela assortira votre motif de manière somptueuse. » réponds-tu.

Après tout, la nuit n’est-elle pas ton élément ? Ton pelage sombre se fond parfaitement dans l’obscurité, là où les magnigances prolifèrent au sein de la cité-forteresse. Tu as pourtant vécu à l’oasis, là où le soleil ne cesse de rappeler ardemment sa présence, jour après jour. Même là, tu semblais toujours être plus éveillé au crépuscule, puis à la nuit tombée. Ce sont les moments que tu préfères. La clarté de la lune – quand elle est présente – relève d’une beauté singulière. Tu as toujours été ainsi, discret et agissant dans l’ombre en parfaite représentation du félin que tu es. Autant dire que la réponse qui est tombée a sonné naturellement. Malgré ton regard azur qui ne trahit guère tes pensées, tu as choisi – même de manière inconsciente – ce qui est le plus agréable, rassurant et familier à tes yeux. La dame le notera-t-elle, bien que tu aies eu ce réflexe de manière presque inconsciente ?

La conversation ne tarde guère à dévier, et tu crois voir le visage de la doyenne s’assombrir à la mention de la Guilde. De sa grande sagesse, tu te doutes qu’elle connaît tout le mal que provoquent les grandes factions au sein de la cité-forteresse. Ces adorateurs de l’Ordre ne réalisent – pour la plupart – pas le danger qu’ils apportent avec cette entité. Philippe a rejoint la Guilde dans le seul but de rendre service à Claudine, tu le sais. Tout comme tu sais qu’il n’est aucunement attaché à sa faction. Pourtant, en la rejoignant, tu sais qu’il a scellé un pacte invisible, qu’il est devenu en quelque sorte soumis à leur autorité d’une certaine mesure. Pire que tout, tu crains qu’ils ne pervertissent ses idées – peut-être est-il même déjà trop tard. Tu ne le vois que quelques fois, vous croisez parfois les regard, mais vous vous êtes éloignés avec le temps. Bien que votre affection mutuelle soit restée intacte, tu ignores si ton ami serait un jour capable de t’affronter. Et toi alors, que ferais-tu s’il se met en travers du chemin de la Secte ? Tu ne lui as jamais parlé de ton allégeance, de la profondeur de tes idées. Tu en viens même à craindre qu’il désapprouve le chemin sur lequel tu t’es aventuré. Vous avez beau être tous deux nés à l’oasis, vous vous êtes bien différenciés malgré vos nombreux points communs.

« Vos conseils sont toujours des plus précieux, rien que pour cela je vous en remercie. » affirmes-tu, « Ma plus grande crainte est de devoir un jour affronter cet ami. Je serai alors déchiré entre mon affection pour lui, et ce en quoi je crois. » tu marques une pause, « Notre cause est juste et noble, je le sais, je le sens. J’espère que le temps fera qu’il se joindra à cette dernière, et qu’il ne périra pas au service de l’Ordre, à l’image d’une poupée de chiffon. » tu pousses un léger soupir, « La paix semble parfois inatteignable. Que feriez-vous à ma place, vous qui avez bien plus vu et vécu que moi ? Provoqueriez-vous le destin, ou laisseriez-vous le temps faire son œuvre ? »

Tu demandes évidemment son conseil. La dame a vu passer de nombreux aventuriers, connaît Portalia et les entités de ce monde bien mieux que toi. En discutant avec elle, tu parviens tout de même à être rassuré. Le point de vue de ton interlocutrice est toutefois guidé par son expérience, et est surtout réaliste. L’Ordre ne peut triompher du Chaos et certains commencent à le voir. Tout comme de plus en plus de personnes commencent à voir le danger que représente ces entités. Le Chaos est votre salut temporaire – tout du moins le crois-tu, surtout lorsque tu as découvert avec un pincement au coeur ce qu’il est advenu du quartier Nord. Peut-être dois-tu effectivement laisser le temps faire son effet, et laisser votre cause gagner le coeur des égarés. Ou peut-être dois-tu agir à ton tour. De ton côté, tu es à nouveau tiraillé, ne sachant que faire. Toutefois, tu te doutes qu’un acte terroriste ou violent inquiète d’avantage les gens en plus de t’envoyer au casse-pipe. Gemini a vraisemblablement fait les frais de la vengeance des adorateurs de l’Ordre. Dans un nouveau soupir, tu t’assieds sur un petit tabouret, goûtant à un cookie de la dame. Quelque chose qui te remonte le moral alors que le trouble est présent dans ton esprit.

« J’ignore quelle est votre recette, mais ces sucreries sont exquises. » fais-tu dans un sourire.
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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Le bleu nuit, la couleur de l’essence donc. La vieille dame acquiesça après un regard profond sur l’objet de son travail.

En effet, tu as raison. Ce bleu devrait être du plus bel effet.

Elle reprit son ouvrage en y incorporant la nouvelle teinte, tout en écoutant le félin expliquer les raisons de son désarroi dans un silence profond et mesuré.

Elle laissa ensuite un long moment de silence filer, avant d’ajouter :

En effet, ce bleu rend magnifiquement bien. Je profite au moins autant de tes conseils que toi des miens, jeune homme. Pour la recette, c’est juste 200 g de farine, 30 g de farine de châtaigne, une pincée de sel, 2 cuillers de bicarbonate, 120 g de sucre, 80mL de miel, 115 g de beurre fondu, 1 œuf, 160 g de chocolat noir et beaucoup d’amour au moment de mélanger tout ça. Quant à ta situation… Tout dépend de la profondeur de la relation avec l’ami en question.

La doyenne savait qu’il y avait là une dynamique à laquelle elle n’accordait aucune importance : les sentiments. Elle ne faisait que donner les « bons » conseils à ceux qui s’y trouvaient englués, tout en sachant qu’elle-même ne se serait jamais pris la tête autant que cela. Elle avait enterré son défunt mari, et aucun « ami » n’avait la puissance dans son cœur à lui faire ravaler ses ambitions et entrer en résonnante colère sur une divergence d’opinion fondamentale. Ceux qui ne pensaient pas comme elle étaient légions, et légions étaient les gens qui avaient couru à leur perte. Elle avait d’autres combats auxquels allouer son énergie.
Mais ce jeune chat était encore fougueux, encore attaché. Quelque chose qui passerait probablement à la fin de son premier millénaire.

… Oui, tout dépend de la profondeur de ce que je ressentirais pour lui. Les amitiés perdues, détricotées ou qui entrent en stase, ces phénomènes ne sont jamais graves en soi. J’ai déjà retrouvé des amis après cinq siècles de pertes ou de froid, ça n’a rien empêché. Si c’était un ami et rien de plus, je laisserais couler, en chérissant tout de même ce que notre relation m’a apporté et en laissant une porte ouverte si jamais cela devait de nouveau renaître. Je verrais ma tristesse comme la révélation de l’attachement, un joli témoignage qui ne doit cependant jamais prendre le pas sur la justesse de la vie que je mène.

Toutefois…

S’il s’avère que ce que je ressens pour lui est plus fort, plus tiraillant, plus… effroyable. Si mon envie est de le secouer, de lui hurler dessus, de pleurer, de le prendre dans mes bras… si mon esprit se retrouve confiné à cet état de dépendance qui dicte mes pensées et hante mes réflexions, alors oui, l’action deviendra nécessaire. Mais dans ce second cas, je me questionnerai d’abord sur ce qui m’a rendu si dépendante des décisions de cette personne. Entendons-nous bien, jeune homme, je ne parle pas de lui apporter des fleurs, encore que cela n’appartient qu’à toi si telle est ta volonté. Je parle … eh bien, je parle de questionner l’importance que tu accordes à tes sentiments, ce qui nécessite tout d’abord de les avoir compris, face aux causes que tu défends. Trouver le poids juste de chacun dans ta vie.


Elle prit une légère inspiration avant d’interrompre momentanément le tricot, un sourire amusé sur les lèvres.

Disons que si j’en venais à me sentir obligée de provoquer le destin, alors oui, peut-être devrais-je envisager que l’amitié qui me lie à cette personne est plus qu’une simple amitié.

Elle émit un léger rire avant d’avouer :

Mais n’écoute pas une mamie comme moi radoter sur les sentiments des jeunes. La vie t'appartient, tu as encore le temps de mûrir avant de prendre de telles décisions. Et se tromper fait aussi partie du cheminement nécessaire.

La mamie gâteau n’aurait jamais avoué qu’elle avait accumulé toutes ces connaissances en observant des siècles de portaliens défiler, même si elle ne ressentait rien de tout cela. Pour autant, elle pouvait tout de même révéler une ou deux petites choses supplémentaires à ce sujet en reprenant un ton sérieux :

Bref, je ne peux te faire une liste exacte des gens qui ont agi dans ton cas et qui l’ont regretté. Je ne peux pas non plus te faire la liste de ceux qui n’ont pas agi et l’ont regretté, ces deux groupes ayant été bien trop nombreux au fil des siècles. En revanche, sache que tu n’es pas le premier à me partager cela. Et le bilan suit cette tendance : secouer le destin des amitiés a souvent mal fini, tandis que laisser filer les situations où quelque chose de plus que l’amitié se tenait en filigrane a toujours mené au désastre. C’est pour cela que j’insiste sur le fait que les clefs de la solution se trouvent en toi, et éventuellement en cet ami mais c’est un côté sur lequel tu n’as aucune prise.

Pour marquer le coup, elle posa son ouvrage à côté d'elle, parcourut le lieu vide d'un seul regard pour s'assurer que personne ne soit présent pour se souvenir de son action suivante. Le seul passant ne les regardait pas, et elle n'avait aucun doute de pouvoir lui faire oublier ce souvenir inutile d'un seul regard écrasant. Alors seulement elle détacha d'un geste précis son chignon pour attraper la grenade qu'elle y logeait souvent, tout en saisissant d'une autre main l'un des cookies encore dans la boite, avant de fourrer les deux entre les mains de son interlocuteur indécis.

Je te les confie, de façon à ce que tu aies l'opportunité de comprendre face à toi-même en repensant à toute cette situation. Va dans un coin tranquille, un endroit propice à réfléchir, et vois ce que tout cela t'évoque : l'envie de lancer cette grenade, ou celle de contempler le destin avec patience en grignotant un cookie. Selon l'envie qui sera la plus forte, tout deviendra alors clair pour toi.
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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Tu écoutes attentivement le discours de la doyenne, épargné de tout jugement. Dois-tu être étonné par tant de lucidité au vu de son grand âge ? Évidemment, la dame est de bon conseil. Elle a vraisemblablement vu passer beaucoup de gens comme toi. Elle a vu beaucoup d’amitié fleurir, d’autres fâner. Après tout, n’est-ce pas ainsi que la vie fonctionne ? Philippe et toi avez partagez un train de vie en commun. Vous qui étiez autrefois inséparables ne vous parlez guère ces temps-ci. Sans doute à cause des souvenirs douloureux qui vous hantent tous deux. L’aveu du passage au Chaos pourrait toutefois être le coup de dague fatal, celui qui mettra définitivement fin à votre amitié. Bien sûr, la doyenne ne possède guère tout le contexte. En réalité, elle ignore de qui tu parles. Tu ne comptes pour le moment pas lui révéler le nom de cet ami, pour le protéger. Non que tu ne fasses pas confiance à la doyenne, mais ainsi ton esprit pudique sur ta vie privée fonctionne-t-il. Si tu es optimiste, tu peux même te dire qu’il y aurait une chance que Philippe voit un jour le bien fondé de votre cause et se joigne à vous. Tout comme il est possible qu’il embrasse la voie de l’Ordre. Pour le moment, tu penches plutôt sur le premier cas, en raison de votre enfance commune à l’Oasis des Réfugiés. Mais il est également possible que Philippe demeure un esprit libre, ne souhaitant guère prendre part à la moindre cause.

« La personne dont je vous parle est mon frère de coeur, il me chagrinerait de voir nos chemins se confronter. Cependant... »

Ta voix se fait hésitante et tu fermes un instant les yeux, soupirant. Votre relation est une amitié, une fraternité dans ce qu’il y a de plus platonique. Pourtant, n’est-il pas tant de laisser Philippe aller à sa destinée ? Vous avez grandi, tous les deux, depuis le temps.

***

Tu te souviens comme si c’était hier de ce jour. Anga t’apprenait à pêcher, et tu es revenu avec elle, un filet rempli de poissons. Tu t’es léché les babines, prêt à déguster ces délicieuses prises, lorsque tu as vu une silhouette au loin. Reconnaissant sans mal l’aventurier Adrian, tu t’es précipité vers lui, laissant de côté ton filet et ignorant ta grande sœur pester. Alors que tu ouvres la bouche, t’apprêtant à bombarder l’aventurier de questions, tu t’es aussitôt tut en remarquant qu’il n’est pas seul. Il est accompagné d’une créature que tu n’as jamais vue dans les parages, ressemblant à un cheval – un kelpie pour être exact. Ouvrant grand les yeux, les pupilles dilatées sur le coup de la surprise, tu as tout d’abord dévisagé l’inconnu, tout perdu qu’il semble être. D’un grand sourire, tu t’as approché vers lui pour lui tendre la main.

« Bonjour, je m’appelle Gazaar ! D’où viens-tu ? »

***

Ainsi, tu as suivi le conseil de la dame en méditant dans un coin pendant quelques instants, laissant tes souvenirs te submerger. Les choses ont bien changé depuis ta rencontre avec ton meilleur ami. Ce dernier semble parfois s’être métamorphosé, et pas uniquement sur l’apparence douloureuse d’Adrian. Ce n’est pas la seule chose qui te trouble. Tu n’as pas parlé de ta sœur, Anga, qui est désormais à l’Église en tant que fervante adoratrice de l’Ordre. Tu n’oses pas aborder le sujet, te dis que ce n’est pas le moment. Si le cas d’Anga te cause tout autant de chagrin que celui de Philippe, ce dernier est peut-être récupérable. Néanmoins, tu te doutes que brusquer la situation n’arrangerait pas les choses. Tu penses que ce n’est pas à toi de forcer le destin, de précipiter quoi que ce soit. Une tentative – même bienveillante – de ta part, risquerait d’aggraver les choses. Tu sais ce que tu dois faire : attendre le bon moment tel le prédateur que tu es. La patience est une vertu pour toi. Tu retournes ainsi vers la doyenne, la grenade en main et l’esprit plus clair.

« Notre cause est plus importante encore que notre amitié. J’espère ne pas avoir à faire un jour un tel choix, mais telle est ma réponse à l’heure actuelle. » affirmes-tu, « Je vais laisser le temps faire son œuvre, et peut-être verra-t-il que la voie de l’Ordre n’est pas celle à approcher, par quelqu’intérêt qui soit. »

Tu espères que ton frère de coeur retrouvera la raison. Mais si jamais cela n’arrive guère, et que tu aies à choisir entre la Secte et lui, la Secte primera d’abord. Sans doute est-ce la réponse que la doyenne veut entendre, mais il s’agit ni plus ni moins que la vérité de ton côté. Tu ne lui as jamais menti, a été honnête avec elle durant tout cet échange, et elle t’a éclairé par la sagesse de son expérience. Oui, tu tiens cette dame en haute estime. Elle qui a tant vu et qui a tant vécu.

« Je vous remercie pour votre confiance. »

De la gratitude envers celle qui t’a donné ta chance, t’a montré le chemin. C’est la moindre des choses.
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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La doyenne sourit en voyant le félin s’interrompre, se perdre dans ses pensées, avant de conclure sa diatribe avec un regard dur. Il avait raison, la cause était plus importante que leur amitié. La cause dépassait toute ambition personnelle, toute affection, tout mariage. Mais peu savaient le reconnaître, et ce jeune homme était sincère, elle le sentait.

De toute façon, qu’importe la sincérité du propos, seul l’acte compterait le moment venu. Et elle avait des siècles devant elle, il ne faisait aucun doute que son ami se joindrait au Chaos, ce n’était qu’une question de temps. Personne ne pouvait rester éternellement fidèle à l’Ordre, même la papesse pouvait être en proie aux doutes. Tout dépassait de loin les petites querelles politiques ou amicales, et s’il fallait des siècles pour le percevoir, tout finissait par s’éclairer à force.


Elle acquiesça de la tête lorsque Gazaar la remercia, leva un regard pour contempler la ruelle vide, puis émit un froncement de sourcils en se plongeant à son tour dans ses propres pensées.

« J’ai moi aussi besoin d’un éclairage extérieur. Je ne me suis pas confrontée à cette jeunesse depuis longtemps, et j’ai parfois certains éléments qui illusionnent mes visions de l’humain, qui empoisonnent les faits de croyances fausses. Si tu le veux bien, je souhaiterais ton avis sur un individu qui, de par le fait qu’il soit plus de l’Ordre que l’Église elle-même, œuvre malgré plus pour le Chaos que de nombreux convaincus. L’on m’a offert une opportunité d’agir, et je me demande comment interagir avec cet être et ce que je dois en penser. »

Elle prit le temps de se replonger dans ses pensées, avant d’en émerger avec un regard étrange.

« Hypanatoi Konostinos. Je sais ce qu’il en est de lui, je connais certaines de ses ambitions et certaines de ses failles. Mais ce que j’ignore, c’est sa capacité d’action comme de nuisance. Je dois le rencontrer sous peu, et il se pourrait qu’il embrasse malgré lui la véritable voie du Chaos sans le savoir. Bien sûr, hors de question de lui parler ouvertement de la cause, il en est l’un des plus grands ennemis officiel, malgré le fait qu’il l’épouse dans les faits sans le savoir. Que sais-tu de ce jeune être ? Que ferais-tu à ma place ? Voilà ce sur quoi tes lumières me seraient précieuses. »
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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Ton chemin semble tout tracé, et ce quelle que soit l’amitié profonde que tu éprouves pour ton frère de coeur. Tu penses toutefois que Philippe n’est pas perdu, en raison de votre enfance commune et de votre méfiance à l’égard des adeptes de l’Ordre. La tienne ne frôle pas encore la haine, mais qu’en sera-t-il après plusieurs années passées au sein de la Secte du Chaos ? Deviendras-tu un fanatique, ou te contenteras-tu de suivre la sage voie des Déicides ? La seconde option est la plus vraisemblable. Après tout, tu as toujours été quelqu’un de réfléchi, loin des barbares que représentent certains membres de la Secte. Tu es au courant de tous les défauts de ta faction, du fait que vous ne vous entendez guère entre vous. Néanmoins, tu viens à te poser une question, à te demander ce qui se passera si d’aventure un roi du Chaos vient à se réveiller. Les histoires racontent que les membres de la Secte s’uniront sous la même bannière en cet instant. Est-ce une utopie ou un cauchemard ? De ton côté, bien que la situation ne t’enchenterait guère, tu serais temporairement prêt à pactiser avec eux si cela s’avère nécessaire, si cela peut t’aider à renverser l’Ordre d’une quelconque manière. Pour le moment – et malgré l’attaque –, cette idée te semble bien lointaine, dans la mesure où même les créatures du Chaos de l’extérieur te sont hostiles.

La surprise traverse ton visage alors que la doyenne, cette dame pleine d’expérience que tu respectes profondément, te demande conseil. Tu penches légèrement la tête sur le côté, ton regard de félin réduit à deux fentes, alors que tu écoutes ce qu’elle a à te dire. Tu le l’interromps guère, la laissant achever en silence. Tu fermes un instant les yeux, comprenant où la doyenne veut en venir. Tu penses que cette dernière a ciblé une recrue potentielle, une personne qui pourrait se joindre éventuellement à votre cause. Elle veut faire embrasser à quelqu’un la voie des Déicides comme elle l’a fait avec toi par le passé. Pourtant, tu te raidis lorsque tu reconnais le nom qu’elle prononce. Ce nom qui fait trembler ses adversaires, ce nom qui se murmure dans les couloirs et les ruelles. Hypanatoi.

« Hypanatoi Konostinos ? Je connais ce nom. » déclares-tu, songeur.

Te serais-tu attendu à cela ? Tu ne remets guère la sagesse de la dame en cause. Nul doute qu’elle a vu en Hypanatoi un potentiel, comme beaucoup. Bien que tu ne l’aies jamais rencontré en personne, la réputation du paragoï le précède. C’est le genre d’homme qui ferait en sorte de pulvériser les adversaires ayant eu le malheur de déclencher son courroux. Un fier guerrier qui n’est pas à un exploit près, s’est-il d’ailleurs fait remarquer lors d’un massacre impliquant les Dark Souls ; il s’est à l’occasion mis les autorités de la cité-forteresse à dos. Tu comprends que la doyenne ait vu tout ce qu’il serait capable d’apporter à votre cause. Pourtant, quelque chose te retient de l’encourager pleinement. En somme, tu te méfies tout de même du paragoï. Car s’il s’agit d’un combattant incroyable, celui ou celle qui le retournerait – de gré ou non – contre vous, vous compliquerait singulièrement la tâche en plus de vous faire un ennemi mortel. Le destin d’Hypanatoï Konostinos n’est effectivement pas à prendre à la légère.

« Je ne peux que vous encourager à la prudence. Cet aventurier est l’un des invoqués les plus prometteurs en terme de puissance. De ce que j’en sais, sa cause arrive à gagner de plus en plus de voix. » affirmes-tu, « Je pense qu’il serait tout aussi capable de devenir la tête d’une idéologie que de la détruire. »

Peut-être es-tu trop prudent, naturellement trop méfiant. Toutefois, tu respectes bien trop la dame pour ne pas lui donner ton avis honnête sur le sujet. Il est pour toi bien trop tôt encore pour lui révéler votre cause ; ce serait à double tranchant. Rien ne vous empêche pourtant de continuer à l’observer, pour ensuite agir au bon moment. Peut-être viendra-t-il à vous de lui-même.
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descriptionCat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar) EmptyRe: Cat Rook & Queen Gambit (feat Gazaar)

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