La Doyenne
Cultiste - Secte
Bronze
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- Date d'inscription :
- 10/09/2023
- Gils :
- 872
- Disponibilité Rp :
- Indisponible
- Messages :
- 24
- Métier :
- Retraitée
- Couleur d'Essence :
- Bleu
- Familia :
- Secte du Chaos
- Style d'Arme :
- Coups de canne
- Rang :
- Bronze @
- Puissance d'Essence :
- 275
La doyenne releva les sourcils de son tricot. Les fils de laine dépassaient en pendouillant de son sac à main, mais elle avait comme depuis neuf-cent-sept-ans pris bien soin de veiller à ce que ne dépassent jamais les fils de pêche. Après tout, personne n’avait à savoir quel genre de poisson elle pouvait ferrer avec un tel hameçon. Et, en plusieurs siècles, elle avait rodé sa façon de rappeler à quiconque la croiserait qu’elle n’était que la petite grand-mère du coin, une dame sympathique au demeurant, impliquée dans le bien-être de chacun et au sourire bienveillant toujours apte à vous rendre l’espoir, même dans les moments les plus sombres.
Son sourire s’élargit lorsqu’elle reconnut le passant qui l’intéressait. Aux yeux de tout Portalia, il ne s’agissait que d’un petit mercenaire de rang argent, l’un de ces nombreux hybrides arrivés une toute petite décennie auparavant. Mais à ses yeux, le jeunot représentait une toute autre stature.
La secte du chaos. Derrière tous ses jeux, tous ses sourires et toutes ses aides demeurait la trame qui animait sa vieillesse et sa vie : la destruction pure et simple du jeu qui l’avait amenée ici contre son gré. Mais cela, la doyenne prenait garde de ne pas y penser. Des siècles de prudence lui avaient appris à se méfier : les télépathes se faisaient rares, pas inexistants. Pour demeurer comme elle dans l’ombre, il fallait rester intacte, serviable et souriante, et surtout ne jamais penser à mal en présence d’autrui.
Car extraordinairement peu nombreux étaient les portaliens dignes de sa confiance. Et si un roi du chaos en personne ne l’avait pas forcée à rencontrer le petit freluquet poilu quelques temps auparavant, jamais elle ne s’en serait approchée. Jamais même elle ne l’aurait considéré.
Car le plus pur des chaos ne pouvait pas se construire à la hâte. Renverser un jeu si puissant, si goupillé et si huilé que celui auquel se livrent les puissants ne pouvait se faire qu’en accumulant, patiemment et à longueur de siècles, les savoirs nécessaires. Qu’en prenant soin à éviter les grands coups qui font du bruit et attirent l’attention sur vous. Qu’en étant dans les meilleurs recoins, avec les bonnes personnes, ayant étendu son pouvoir jusqu’à ce que les plus grands eux-même ne vous soupçonnent de plus rien d’autre que d’être un élément incontournable du bien-être de cette cité. Qu’en étant la patience même, la bonté même.
Toutefois, il en allait autrement du Félidé. Au contraire de cet hurluberlu d’Hypanatoï qui prétendait pouvoir, dans les règles de l’art, modifier le jeu à son avantage en montant une Familia, la doyenne n’était pas dupe. Les rois de l’Ordre et du Chaos savaient conserver leur jeu, ne s’afficher que lorsque cela leur apportait. Pour trouver une faille dans leur méthode, il fallait s’avancer bien plus dans le terrain de leur façon de raisonner, cruelle et indicible. Ajouter sa petite touche, petit coup par petit coup, jusqu’à ce que le château de cartes ne s’effondre de lui-même. Et le Félin qu’elle avait rencontré avait fini par l’intriguer. Il avait des affinités avec le chaos, des affinités avec sa façon à elle de penser les choses… et cette propension qu’elle partageait à ne pas se précipiter sans s’assurer que ce qu’il faisait, il le faisait bien et que cela se révélerait productif à long, voire à très long terme.
Et puis, il fallait bien un petit jeunot de temps à autre pour ajouter un grain de folie à un plan échaudé. Surtout lorsque le plan en question avait du mal à se confectionner.
« Hola, jeune homme. Gazaar, c’est bien cela ? Me reconnais-tu ? »
Le sourire qui s’était étiré sur le visage de la vieille femme aurait pu, aux airs des rares présents, témoigner d’une rencontre passée au détour d’un mariage joyeux entre une petite mamie et le témoin de son petit-gendre. La douceur dans ses traits était emprunt de cette préoccupation innocente, de cet amour âgé envers un monde jeune, volubile, inexpérimenté mais plein d’espoir pour l’avenir.
Son sourire s’élargit lorsqu’elle reconnut le passant qui l’intéressait. Aux yeux de tout Portalia, il ne s’agissait que d’un petit mercenaire de rang argent, l’un de ces nombreux hybrides arrivés une toute petite décennie auparavant. Mais à ses yeux, le jeunot représentait une toute autre stature.
La secte du chaos. Derrière tous ses jeux, tous ses sourires et toutes ses aides demeurait la trame qui animait sa vieillesse et sa vie : la destruction pure et simple du jeu qui l’avait amenée ici contre son gré. Mais cela, la doyenne prenait garde de ne pas y penser. Des siècles de prudence lui avaient appris à se méfier : les télépathes se faisaient rares, pas inexistants. Pour demeurer comme elle dans l’ombre, il fallait rester intacte, serviable et souriante, et surtout ne jamais penser à mal en présence d’autrui.
Car extraordinairement peu nombreux étaient les portaliens dignes de sa confiance. Et si un roi du chaos en personne ne l’avait pas forcée à rencontrer le petit freluquet poilu quelques temps auparavant, jamais elle ne s’en serait approchée. Jamais même elle ne l’aurait considéré.
Car le plus pur des chaos ne pouvait pas se construire à la hâte. Renverser un jeu si puissant, si goupillé et si huilé que celui auquel se livrent les puissants ne pouvait se faire qu’en accumulant, patiemment et à longueur de siècles, les savoirs nécessaires. Qu’en prenant soin à éviter les grands coups qui font du bruit et attirent l’attention sur vous. Qu’en étant dans les meilleurs recoins, avec les bonnes personnes, ayant étendu son pouvoir jusqu’à ce que les plus grands eux-même ne vous soupçonnent de plus rien d’autre que d’être un élément incontournable du bien-être de cette cité. Qu’en étant la patience même, la bonté même.
Toutefois, il en allait autrement du Félidé. Au contraire de cet hurluberlu d’Hypanatoï qui prétendait pouvoir, dans les règles de l’art, modifier le jeu à son avantage en montant une Familia, la doyenne n’était pas dupe. Les rois de l’Ordre et du Chaos savaient conserver leur jeu, ne s’afficher que lorsque cela leur apportait. Pour trouver une faille dans leur méthode, il fallait s’avancer bien plus dans le terrain de leur façon de raisonner, cruelle et indicible. Ajouter sa petite touche, petit coup par petit coup, jusqu’à ce que le château de cartes ne s’effondre de lui-même. Et le Félin qu’elle avait rencontré avait fini par l’intriguer. Il avait des affinités avec le chaos, des affinités avec sa façon à elle de penser les choses… et cette propension qu’elle partageait à ne pas se précipiter sans s’assurer que ce qu’il faisait, il le faisait bien et que cela se révélerait productif à long, voire à très long terme.
Et puis, il fallait bien un petit jeunot de temps à autre pour ajouter un grain de folie à un plan échaudé. Surtout lorsque le plan en question avait du mal à se confectionner.
« Hola, jeune homme. Gazaar, c’est bien cela ? Me reconnais-tu ? »
Le sourire qui s’était étiré sur le visage de la vieille femme aurait pu, aux airs des rares présents, témoigner d’une rencontre passée au détour d’un mariage joyeux entre une petite mamie et le témoin de son petit-gendre. La douceur dans ses traits était emprunt de cette préoccupation innocente, de cet amour âgé envers un monde jeune, volubile, inexpérimenté mais plein d’espoir pour l’avenir.
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Jeu 28 Sep - 19:04