Raconter ton histoire pour te comprendre revient à remonter dans le temps. Avant l’attaque de Portalia, et même le procès de Gemini. Il est également nécessaire de se déplacer dans l’espace et de s’éloigner de la cité-forteresse. Le décor change ; il passe de la verdure au sable. Tout commence ici, en un lieu qui restera jamais en ton coeur ; l’Oasis des Réfugiés.

La première chose à faire est de s’intéresser à tes origines, Gazaar. Bien que ton nom rappelle le sable et le désert, bien que tu sois natif de ce monde, tu descends d’une longue lignée d’invoqués. Cela se voit par ailleurs à tes oreilles triangulaires et ta fourrure de panthère ; il peut sembler étrange qu’un individu de ton espèce se retrouve en un tel lieu. Tu n’as entendu que des contes du monde d’où vient ton ascendance. Tu sais pourtant que tu es un Felidae, un homme-félin. Tous les membres de ton peuple ressemblent à des grands fauves dotés de bipédie et à l’intelligence humaine. Certains ressemblent à des lions, d’autres à des tigres. Toute une diversité de pelages pour une population vivant dans les grandes jungles ancestrales. L’Ordre a tout d’abord pioché un grand nombre d’invoqués dans le monde de Pantras, avant d’arrêter. Vous étiez réputés être de grands guerriers, de grands chasseurs. Oeuvrant main dans la main avec les familias aventurières et les grandes factions.  Vous étiez comme des gardiens au sein du quartier Nord. Nul ne sait quand la confiance s’est effritée mais vous vous êtes petit à petit détournés de cette voie et de cette foi. Vous avez vu le quartier Nord dépérir, et vous avez quitté la cité-forteresse. Alors que tes ancêtres ont trouvé refuge dans l’oasis, c’est ici que tout commence pour toi.

Tu n’es encore qu’un enfant au moment où nous t’observons. Ton regard azur rivé sur l’horizon, tu es vêtu d’une tenue simple. Telle est la particularité qui vous caractérise à vous, réfugiés : vous vivez en harmonie avec la nature. Alors que tu te penches pour te laver le visage avec l’eau, tu t’émerveilles toujours de la pureté de cette dernière. On t’a conté des histoires, qui t’ont bercé. Tu sais qu’un aquamancienne de rang légende a empêché une grande catastrophe de s’abattre sur le peuple de l’oasis. En conséquence, elle s’est transformée en immense source d’eau dont vous prenez soin chaque jour. C’est une histoire pleine de magie que tu as toujours trouvé merveilleuse, y crois-tu encore aujourd’hui. Tu toujours voir le coeur éclatant de l’aquamancienne dans cette eau transparente dont tu vois le fond. Tu as également entendu brièvement parlé de Portalia, la cité-forteresse, mais cette dernière n’a pas attisé ta curiosité pour l’instant. Tu es parfaitement heureux ici, à l’oasis. En harmonie avec le cycle de la vie comme tes ancêtres l’ont toujours été. Ces histoires de bataille sanglante entre l’Ordre et le Chaos te semblent bien lointaines. Tu es heureux en ce monde et en ce lieu, et c’est tout ce qui t’importe pour le moment.

Si tu peux compter sur quelques amis, tu restes un enfant solitaire. Tu es calme dès le plus jeune âge, t’occupant avec des loisirs tels que la lecture ou le tire à l’arc. Ce n’est que le jour où l’aventurier Adrian ramena un kelpie du nom de Philippe à l’oasis. L’arrivée d’un étranger n’étant guère fréquente en ces lieux, l’équidé a tout de suite attisé ta curiosité, perdu qu’il était dans ce monde nouveau. Il avait quatre ans de moins que toi, et semblait plus naïf à l’époque. Vous vous êtes rapprochés au point de former une belle amitié. Très souvent, on vous voyait ensemble, tels des frères. Philippe était devenu un nouveau rayon de soleil dans ta vie et tu t’es juré de le protéger envers et contre tout. C’est également là que tu as commencé à t’intéresser au monde extérieur. Tu t’es rapproché d’Adrian et des quelques aventuriers originaires ou passant à l’oasis. Sous le regard réprobateur de tes parents, tu as commencé à aiguiser tes talents de combattants, désirant devenir un héros de l’Ordre, à l’image de tes ancêtres. Des idées que tu jugerais aujourd’hui comme étant naïves et juvéniles. La fin du rêve s’est toutefois arrêtée abruptement car un jour, Adrian ne reviendra pas.

Tu as grandi Gazaar, tu as désormais dix-huit ans lorsque l’impensable se produit. Tu n’es plus un enfant, mais un jeune félin à qui l’avenir semble sourire. Aussi, à la disparition d’Adrian, tu as assisté, impuissant, à l’éloignement de celui que tu considères comme l’un de tes meilleurs amis. Vous n’avez certes, plus l’âge de jouer ensemble alors que l’adolescence perce de son côté, mais tu sens que le manque de nouvelles de l’aventurier l’impacte profondément alors qu’il se replie dans les coins plus reculés de l’oasis. Tu as laissé un peu de temps passer, avant de prendre la décision de partir chercher Adrian, cet aventurier tant admiré chez les réfugiés. Tu as toutefois omis un détail : la puissance d’essence. Adrian est un aventurier très chevronné comparé à toi qui n’as jamais réellement quitté le lieu où il est né. Aussi ta tentative s’est-elle soldée en échec lorsque tu as perdu face à un monstre plus fort que toi. Rentré l’épaule ensanglantée et sévèrement réprimandé, tu n’as jamais tenu Philippe au courant de tout ceci, était-il inutile pour toi qu’il se sente coupable. C’est en outre à cette période que tu as eu le premier déclic sur cette bataille entre l’Ordre et le Chaos qui brise des familles alors que vous pourriez tous vivre paisiblement en ce monde.

C’est à l’aube de tes vingt ans qui tu as finalement franchi le pas et que tu t’es aventuré dans la cité-forteresse. Portalia, capitale de l’Ordre par excellence. Sans doute est-ce la curiosité qui t’a poussé dans cette ville, couplée à cette envie de découvrir le monde. Tu ne désires rien d’autre que de te faire ton propre avis sur cette cité dont tu as entendu parler. Tu es resté discret, écoutant les propos des uns et des autres, observant la Guilde tout comme l’Église. Jusqu’à ce que tes pas t’amènent dans le quartier Nord et que tu sois choqué par l’état de l’habitat de tes ancêtres. Loin d’assurer la sécurité des lieux, les autorités l’ont laissé à l’abandon. Les évènements s’enchaînant, tu as fini par rejoindre les rangs de la Vision des Déicides, les rangs du Chaos malgré cette philosophie bien particulière. Aujourd’hui encore, tu poursuis le combat à Portalia. Ce combat pour la paix.

Cela fait désormais huit ans que tu vis à Portalia. Telle est ton histoire pour l’instant, la suite est encore à écrire...