Helen Cavell
Prêtre - Eglise
Bronze
0 Pts
- Date d'inscription :
- 18/09/2023
- Gils :
- 1529
- Disponibilité Rp :
- Indisponible
- Messages :
- 14
- Métier :
- Aucun
- Couleur d'Essence :
- Incolore
- Style d'Arme :
- Aucune
- Rang :
- Argent @
- Puissance d'Essence :
- 1500
Quatre jours s'étaient écoulés depuis sa rencontre inespérée avec Benedikt. Quatre jours et pourtant, Helen continuait de ressasser chaque mot, chaque insulte et toutes les moqueries que l'ancien chasseur de dragons lui avait jetées au visage. Il avait été cruel, comme depuis toujours avec elle. Brutal même, dans ce qu'il avait eu d'acharnement à la malmener. Vexant et irrémédiablement inaccessible derrière le paravent de sa rancoeur affichée, tandis qu'elle avait osé lui parler d'espoir. Ainsi, si l'héroïne déchue pouvait prétendre à se sentir soulagée de n'être pas la seule rescapée d'Hetacta, elle n'en demeurait pas moins blessée. Heurtée dans ce que ses convictions avaient de plus sincère. Désillusionnée dans ce qu'elle voulait véhiculer d'optimisme. Parce que Benedikt était ainsi. Parce que leur relation s'écrivait sous l'auspice de la colère et de la haine depuis leur première rencontre. Et parce qu'à l'image d'un adversaire éternellement insatisfait, il s'acharnait à frapper là où le Mal trouvait à se loger.
Pernicieux et destructeurs, ses mots rognaient alors toutes ses certitudes. Ils creusaient profondément dans sa chair et dans son esprit pour la forcer au souvenir de ses défaites. Pour lui rappeler qu'elle avait échoué et que sa vie, forgée sur le mensonge de sa gloire, n'avait que la valeur de la honte. Galvaudée par l'amertume d'une déception forcément coupable, l'humeur d'Helen en devenait acrimonieuse. Pourtant, face à l'autel du Dieu des Morts, dans cette rue dédiée aux cultes, elle éprouvait la souffrance de ses muscles endoloris par le temps passé en prière comme une bénédiction. Elle était encore en vie et ce ne pouvait être que la volonté du divin. Une chance offerte à son existence pour lui permettre de racheter ses fautes. Un espoir qu'elle entendait nourrir de travail et auquel elle voulait se raccrocher coûte que coûte. À moins que...
Un froncement de sourcil accueillit la pensée pernicieuse. Une idée angoissante et déroutante, qui amena ses mains à trembler. Et s'il avait raison ?
Un grognement sourd s'invita dans sa gorge. Un presque feulement qu'elle ravala aussitôt et avant que quelqu'un ne puisse condamner cette saute d'humeur incontrôlée. Benedikt avait tort ! Et elle n’abandonnerait pas ! Jamais ! Quoi qu’il en dise ! Hetacta et leurs amis pouvaient être sauvés ! Elle en était persuadée et elle trouverait la solution. Ou elle mourait en essayant.
Ce petit tyran pouvait alors se montrer plus déterminé que jamais. Elle ne flancherait pas. Elle continuerait de croire en sa rédemption, en ses principes et en ses valeurs. Il pouvait bien la torturer ! La frapper ! L’humilier ou l’insulter ! Elle tiendrait bon ! Même quand il se montrerait plus cruel encore. Même quand il serait plus violent ou plus… Doux ?
Le souvenir de ses doigts crochetant une mèche de ses cheveux s’employa très doctement à envahir son esprit. Un frisson remonta le long de son échine, avant qu’elle ne le rejette d’un coup d’épaule rageur. Sa prière était gâchée. Polluée de ses réminiscences dangereuses qui voulaient la détourner de ses objectifs. Ah ! Si seulement elle parvenait à le haïr ! Maudit Benedikt !
Passant une main agacée sur son visage éprouvé, Helen soupira. Elle avait vécu un mois entier à Portal sans jamais s’interroger sur le bien fondé de ses espoirs et il avait suffit qu’elle le croise pour en venir à se questionner. Laissant filer tout l’air contenu dans ses poumons, elle adressa un dernier regard à l’idole qui devait figurer le Dieu des Morts de son ancien monde. Elle n’avait jamais rien souhaité qu’un avenir heureux pour ses amis et ses compagnons d’armes. Mais il avait fallu qu’ils périssent dans les flammes et sous les coups de Ducaïs, le monstre qu’elle était censée avoir vaincu. Dans sa bouche et sur sa langue, le goût du déshonneur voulait la clouer au sol, mais elle se releva. Elle avait très objectivement perdu de son aplomb.
Simplement vêtue d’une chemise de flanelle blanche, le cheveux blond, tressé autour de son visage de poupée, Helen n’avait plus rien de l’ancienne Commandante. Son corps toujours affûté par l’entraînement se gainait encore de sa fine musculature, mais il pesait désormais le poids de la défaite. Enrubannée dans un tissu vert assorti à ses chausses, sa taille s’était affinée. Elle n’avait jamais hésité à maltraiter sa chair et comme souvent, Helen ne mangeait pas à sa faim. Absorbée par ses recherches ou noyée dans le flot de ses méditations, elle jeûnait plus souvent qu’à son tour. C’était déjà ainsi avant, en Hetacta. Cela ne changerait pas maintenant qu’il vivait à Portalia.
Armant un pas décidé pour quitter les lieux et s’engager dans la rue des cultes, Helen s’immobilisa sur un franc hoquet de surprise. Par tous les dieux et par tout ce qu’ils avaient de miséricorde, qu’est-ce qu’Il fichait là ?!
Pernicieux et destructeurs, ses mots rognaient alors toutes ses certitudes. Ils creusaient profondément dans sa chair et dans son esprit pour la forcer au souvenir de ses défaites. Pour lui rappeler qu'elle avait échoué et que sa vie, forgée sur le mensonge de sa gloire, n'avait que la valeur de la honte. Galvaudée par l'amertume d'une déception forcément coupable, l'humeur d'Helen en devenait acrimonieuse. Pourtant, face à l'autel du Dieu des Morts, dans cette rue dédiée aux cultes, elle éprouvait la souffrance de ses muscles endoloris par le temps passé en prière comme une bénédiction. Elle était encore en vie et ce ne pouvait être que la volonté du divin. Une chance offerte à son existence pour lui permettre de racheter ses fautes. Un espoir qu'elle entendait nourrir de travail et auquel elle voulait se raccrocher coûte que coûte. À moins que...
Un froncement de sourcil accueillit la pensée pernicieuse. Une idée angoissante et déroutante, qui amena ses mains à trembler. Et s'il avait raison ?
Un grognement sourd s'invita dans sa gorge. Un presque feulement qu'elle ravala aussitôt et avant que quelqu'un ne puisse condamner cette saute d'humeur incontrôlée. Benedikt avait tort ! Et elle n’abandonnerait pas ! Jamais ! Quoi qu’il en dise ! Hetacta et leurs amis pouvaient être sauvés ! Elle en était persuadée et elle trouverait la solution. Ou elle mourait en essayant.
Ce petit tyran pouvait alors se montrer plus déterminé que jamais. Elle ne flancherait pas. Elle continuerait de croire en sa rédemption, en ses principes et en ses valeurs. Il pouvait bien la torturer ! La frapper ! L’humilier ou l’insulter ! Elle tiendrait bon ! Même quand il se montrerait plus cruel encore. Même quand il serait plus violent ou plus… Doux ?
Le souvenir de ses doigts crochetant une mèche de ses cheveux s’employa très doctement à envahir son esprit. Un frisson remonta le long de son échine, avant qu’elle ne le rejette d’un coup d’épaule rageur. Sa prière était gâchée. Polluée de ses réminiscences dangereuses qui voulaient la détourner de ses objectifs. Ah ! Si seulement elle parvenait à le haïr ! Maudit Benedikt !
Passant une main agacée sur son visage éprouvé, Helen soupira. Elle avait vécu un mois entier à Portal sans jamais s’interroger sur le bien fondé de ses espoirs et il avait suffit qu’elle le croise pour en venir à se questionner. Laissant filer tout l’air contenu dans ses poumons, elle adressa un dernier regard à l’idole qui devait figurer le Dieu des Morts de son ancien monde. Elle n’avait jamais rien souhaité qu’un avenir heureux pour ses amis et ses compagnons d’armes. Mais il avait fallu qu’ils périssent dans les flammes et sous les coups de Ducaïs, le monstre qu’elle était censée avoir vaincu. Dans sa bouche et sur sa langue, le goût du déshonneur voulait la clouer au sol, mais elle se releva. Elle avait très objectivement perdu de son aplomb.
Simplement vêtue d’une chemise de flanelle blanche, le cheveux blond, tressé autour de son visage de poupée, Helen n’avait plus rien de l’ancienne Commandante. Son corps toujours affûté par l’entraînement se gainait encore de sa fine musculature, mais il pesait désormais le poids de la défaite. Enrubannée dans un tissu vert assorti à ses chausses, sa taille s’était affinée. Elle n’avait jamais hésité à maltraiter sa chair et comme souvent, Helen ne mangeait pas à sa faim. Absorbée par ses recherches ou noyée dans le flot de ses méditations, elle jeûnait plus souvent qu’à son tour. C’était déjà ainsi avant, en Hetacta. Cela ne changerait pas maintenant qu’il vivait à Portalia.
Armant un pas décidé pour quitter les lieux et s’engager dans la rue des cultes, Helen s’immobilisa sur un franc hoquet de surprise. Par tous les dieux et par tout ce qu’ils avaient de miséricorde, qu’est-ce qu’Il fichait là ?!
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Sam 23 Sep - 11:43