Hypanatoi Konostinos
Behemoth - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 30375
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 46408
Le temps, sur ce monde étrange, s’écoulait lentement. Il se rappelait des jours passés sur son propre monde, et du torrent de lumières et de sensations qui étranglait l’attente. Il avait toujours eu l’impression de manquer de temps, de devoir lutter contre le passage des heures, de devoir constamment faire preuve à la fois de l’agilité des plus grands acrobates et de la vitesse des coureurs les plus acharnés. Pas ici. Il ne savait pas si c’était là le fait d’un enchantement pervasif, comme celui qui permettait aux multiples langages de coïncider sans heurt, ou si c’était dû à autre chose. Mais malgré les multiples dangers qui assaillaient la cité, malgré l’évidence de l’urgence contre laquelle tous devaient parer, personne ici n’était pressé. Le temps passait lentement, avec des pudeurs grasses et pénibles. Les gens dormaient. Et parfois, lui-même se demandait s’il était suffisamment éveillé. S’il en faisait longtemps. SI chaque instant de relaxation qu’il s’accordait n’était pas une trahison, si chaque moment de répit n’était pas un abandon. Il devait faire plus, de cela il était de toute façon entièrement convaincu, pour la simple et bonne raison qu’il était impossible d’en faire assez. Ce soir, c’était ce qu’il faisait.
Nephtys avait été l’une des premières personnes qu’il avait respecté sur ce monde. Peut-être la première. Encore aujourd’hui, peu de portaliens pouvaient prétendre à cet insigne honneur. Une seule de ses mains suffisait à les compter. Et malgré le temps relativement qui les séparait leur dernier entretien, il avait l’impression que cela faisait une éternité. Que le passage des jours, entre eux deux, s’était distendu comme un ventre trop rempli. L’accord qui les liait, certes, devait toujours tenir. Lui s’engageait à la protéger de ses adversaires, à se tenir à ses côtés. A être pour elle une ombre dont la simple présence suffise à alourdir ses propos. Car malgré le fait qu’il puisse l’apprécier, et tourner l’œil intérieur vers elle sans être pris de nausée, elle n’était pas une guerrière. C’était une intrigante, et une politicienne, et une manipulatrice consommée. Elle ne s’en était pas cachée, bien au contraire. Souvent, les gens qui faisaient du mensonge et des mots leur commerce surestimaient grandement leurs capacités. Il était impossible de trouver un précepteur dans ce domaine : les maîtres en la matière gardaient jalousement leurs secrets. Il fallait donc s’élever par soi-même, et cultiver ses propres talents. Beaucoup de flagorneurs et de conspirateurs et de petits êtres de cette espèce ne s’élevaient jamais bien haut, et pire encore finissaient par croire à leurs propres mensonges. Se persuadaient du contraire.
Portalia regorgeait de ces pauvres fous.
Changer sa langue en un poignard acéré, le recouvrir d’une lumière enjôleuse, cacher les effluves du venin, cela demandait un travail acharné, une discipline constante, et un talent véritable. Lui-même en était relativement dépourvu : il comprenait les gens, certes, et sans doute de façon très poussée. Il voyait en eux, souvent. Mais il ne savait jamais réellement que faire avec ces informations. Ses armes n’étaient pas les poignards et les dagues et les lames discrètes et effilées. Et pour cela, il pouvait apprécier, d’une certaine façon, ceux qui parvenaient à les employer.
Même s’il le savait : en fin de compte, c’était toujours le tranchant acéré de la vérité qui tranchait le mieux.
Nephtys également le savait, ou du moins le pensait-il. Et ce soir, ils avaient à converser, longuement. Sa propre situation avait grandement évolué, et il se trouvait au bord du précipice. Il était connu, maintenant, que ce soit en tant qu’aventurier promis au plus haut échelon de la puissance conférée par les dieux jumeaux de cette terre maudite, ou parce qu’il avait agi pour extirper hors d’elle les éléments dignes de sa colère. Plus important encore, il voyait maintenant pour elle un futur certain. Il avait été content, un temps, de laisser des gens comme Nephtys le prendre en main : lui ne se voyait que comme un être de passage ici. Il savait maintenant que cela avait été une idée follement optimiste. Il aurait à s’intégrer dans la ville, à la manier pour atteindre ses objectifs.
Et pour cela, il aurait besoin de la prêtresse. Cette nouvelle configuration méritait une discussion prolongée, et il devait en plus de cela avouer un certain enthousiasme à l’idée de la revoir. Il était trop rare qu’il puisse profiter d’une compagnie civilisée. Il avait donc fait parvenir auprès d’elle une missive plus tôt dans la semaine, annonçant son intention de lui parler et proposant ce soir comme date. Arrivé aux abords du bâtiment dans lequel elle avait ses quartiers, il se dirigea rapidement vers la servante qui lui faisait signe d’approcher. Cette dernière le pressa dans les couloirs, lui assurant que sa maîtresse était prête à le recevoir. Hochant brièvement de la tête, il suivit, jusqu’à arriver devant la porte de ses quartiers. On lui ouvrit, et il entra.
« Nephtys, annonça-t-il simplement. Votre présence est toujours un privilège. »
Peut-être l’ennui et le temps long seraient-ils bannis de cette conversation. Peut-être serait-elle dense et auspicieuse. Il l’espérait ardemment.
Nephtys avait été l’une des premières personnes qu’il avait respecté sur ce monde. Peut-être la première. Encore aujourd’hui, peu de portaliens pouvaient prétendre à cet insigne honneur. Une seule de ses mains suffisait à les compter. Et malgré le temps relativement qui les séparait leur dernier entretien, il avait l’impression que cela faisait une éternité. Que le passage des jours, entre eux deux, s’était distendu comme un ventre trop rempli. L’accord qui les liait, certes, devait toujours tenir. Lui s’engageait à la protéger de ses adversaires, à se tenir à ses côtés. A être pour elle une ombre dont la simple présence suffise à alourdir ses propos. Car malgré le fait qu’il puisse l’apprécier, et tourner l’œil intérieur vers elle sans être pris de nausée, elle n’était pas une guerrière. C’était une intrigante, et une politicienne, et une manipulatrice consommée. Elle ne s’en était pas cachée, bien au contraire. Souvent, les gens qui faisaient du mensonge et des mots leur commerce surestimaient grandement leurs capacités. Il était impossible de trouver un précepteur dans ce domaine : les maîtres en la matière gardaient jalousement leurs secrets. Il fallait donc s’élever par soi-même, et cultiver ses propres talents. Beaucoup de flagorneurs et de conspirateurs et de petits êtres de cette espèce ne s’élevaient jamais bien haut, et pire encore finissaient par croire à leurs propres mensonges. Se persuadaient du contraire.
Portalia regorgeait de ces pauvres fous.
Changer sa langue en un poignard acéré, le recouvrir d’une lumière enjôleuse, cacher les effluves du venin, cela demandait un travail acharné, une discipline constante, et un talent véritable. Lui-même en était relativement dépourvu : il comprenait les gens, certes, et sans doute de façon très poussée. Il voyait en eux, souvent. Mais il ne savait jamais réellement que faire avec ces informations. Ses armes n’étaient pas les poignards et les dagues et les lames discrètes et effilées. Et pour cela, il pouvait apprécier, d’une certaine façon, ceux qui parvenaient à les employer.
Même s’il le savait : en fin de compte, c’était toujours le tranchant acéré de la vérité qui tranchait le mieux.
Nephtys également le savait, ou du moins le pensait-il. Et ce soir, ils avaient à converser, longuement. Sa propre situation avait grandement évolué, et il se trouvait au bord du précipice. Il était connu, maintenant, que ce soit en tant qu’aventurier promis au plus haut échelon de la puissance conférée par les dieux jumeaux de cette terre maudite, ou parce qu’il avait agi pour extirper hors d’elle les éléments dignes de sa colère. Plus important encore, il voyait maintenant pour elle un futur certain. Il avait été content, un temps, de laisser des gens comme Nephtys le prendre en main : lui ne se voyait que comme un être de passage ici. Il savait maintenant que cela avait été une idée follement optimiste. Il aurait à s’intégrer dans la ville, à la manier pour atteindre ses objectifs.
Et pour cela, il aurait besoin de la prêtresse. Cette nouvelle configuration méritait une discussion prolongée, et il devait en plus de cela avouer un certain enthousiasme à l’idée de la revoir. Il était trop rare qu’il puisse profiter d’une compagnie civilisée. Il avait donc fait parvenir auprès d’elle une missive plus tôt dans la semaine, annonçant son intention de lui parler et proposant ce soir comme date. Arrivé aux abords du bâtiment dans lequel elle avait ses quartiers, il se dirigea rapidement vers la servante qui lui faisait signe d’approcher. Cette dernière le pressa dans les couloirs, lui assurant que sa maîtresse était prête à le recevoir. Hochant brièvement de la tête, il suivit, jusqu’à arriver devant la porte de ses quartiers. On lui ouvrit, et il entra.
« Nephtys, annonça-t-il simplement. Votre présence est toujours un privilège. »
Peut-être l’ennui et le temps long seraient-ils bannis de cette conversation. Peut-être serait-elle dense et auspicieuse. Il l’espérait ardemment.
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Mar 15 Aoû - 8:15