Nouveaux Horizons ~ PV Mary (Terminé)

Tout avaient été si vite... Et si long à la fois... Cet instant de flottement entre le moment où cet étrange ouverture dans le vide avait commencé à l'aspirer et cet instant ou cela c'était refermé sur lui. Il avait pourtant lutté de toute ses forces contre l'attraction. Mais ce ne fut pas suffisant il faut croire.
Le Moineau qui n'était plus si jeune que ça pour un individu de son espèce, se retrouva ainsi coincé dans... Hé bien... Il ne savait pas très bien comment déterminé les choses. Etait-il seulement encore en vie ? C'était donc comme ça qu'un moineau mourrait ?
Le volatile s'immobilisa alors, flottant dans cet étrange espace temps qui semblait sans fin. Nul besoin de battre des ailes ici. Il pouvait donc à présent reposer ses muscles et se préparer à la fuite si jamais.

"Elu, vous allez découvrir un monde de créature et de magie."

L'oiseau sursaute. Il vient à chercher d'abord l'origine de cette voix avant de réaliser une chose. Ces mots, ces paroles. Cela ressemblait au chant des humains. Mais.... Jusqu'à présent il n'avait jamais réussi à en comprendre le sens. Alors pourquoi comprenait-il à présent ce que ces notes signifiaient ? C'était d'ailleurs tellement spécifique, tellement précis, comparé au chant de sa propre espèce....

"Le chaos l'a envahi et vous vous devez de lui reprendre."
- Et comment je fais ? Je suis juste un oiseau moi, c'est déjà compliqué de défendre un nid face à des corneilles.....

... Il se rendit compte après coup que son propre chant avait changé lui aussi. Il chantait comme les humains à présent. En était-il devenu un ? Non. Après vérification il possédait toujours un bec, des ailes, des plumes. Il tenta de piailler aussi et y parvint haut la main, comme autre fois. Alors c'était un don ? L'humain qu'il ne pouvait voir et qui chantait pour lui, lui avait donc fait un don ? C'était possible ?

"Pour cela, vous devrez combattre et terrasser moult créatures."
- Pardon ?!
"Au bout de ce chemin, se trouve 7 rois que vous devrez terrasser afin que le chaos reconnaisse sa défaite."

Ah oui. Bon. Pour ce coup le moineau commença à se demander si cette personne invisible et bizarre ne c'était pas trompé de personne. Après tout, il y avait un humain devant ce portail à la base, non ? Alors il y avait forcément une erreur sur la personne. Pourquoi donc donner quelque chose d'aussi... Dangereux à un moineau ? Il n'arrivait déjà pas à vaincre les mésanges charbonnière. A moins que le chaos, que les 7 rois ne soient des insectes ?

En tout cas, le Moineau Friquet ne put pousser ses réflexion plus longtemps puisque ce voyage étrange prenait fin. Un nouveau trou dans l'air se forma pour venir l'aspirer une nouvelle fois. Par réflexe et instinct de survie il tenta de nouveau d'en échapper mais fut bien obligé de se rendre à l'évidence qu'il se trouvait dans la même situation qu'un moucheron en pleine tempête.
Ce fut d'une façon bien peu douce que le Moineau eut son premier contacte avec ce nouveau monde. Peut-être était-ce parce qu'il avait lutté mais le portail l'expulsa littéralement, le projetant directement contre la malheureuse personne qui se trouvait non loin à ce moment là. Le volatile n'eut d'autre choix que de venir s'écraser contre la tête de celle-ci, rebondissant par la suite comme s'il venait de se cogner contre l'une de ces vitres de maison d'humain, avant de finir à terre, les ailes grandes ouverte, étalé sur le dos et.....

Totalement sonné.

Dernière édition par Piou le Ven 18 Aoû - 9:37, édité 1 fois

Il y a des gens qui se lèvent du pied gauche, d'autres du pied droits. Il parait que ça joue sur l'humeur. Aujourd'hui, Mary s'est levé du bon pied, du moins il lui semblait avant qu'une bagarre entre volatile ne vienne éclater en haut de son tronc d'arbre, que des souris s'étaient crues à une rave party de fromage dans sa cuisine et que les escargots avaient décidé d'attaquer son stock de salades. Mary regardait le bordel ambiant un air blasé pendant que Brindille passait d'un animal à un autre pour essayer de les faire déguerpir. Un grommellement sourd s'échappe des lèvres de l'elfe alors qu'elle se saisit d'un bocal de champignons à l'odeur douteuse et vient les placer dans une théière avec de l'herbe...aussi douteuse. Un peu d'eau chaude et la voilà à mettre tout cela infuser, dégazant au passage au milieu de ces contrariété matinales.

Pas de journal, de simples tartines de miel pour accompagner la mixture qui aurait tordu les boyaux à un être normalement constitué, le tout sur sa table extérieure à regarder le soleil se lever. La crasseuse pose une regard sur sa caisse de légumes fraichement ramassé du soir et les quelques fruits qui ont bien voulu faire honneur de leur présence. Aujourd'hui était jour de livraison pour quelques marchands de la cité et autant dire que se rendre en ville était toujours une aventure pour la brune. Brindille vient grapiller un peu d'eau et s'étend en mode flaque dans un rayon de soleil, histoire de capter quelques photons en guise de nourriture. La scène à le mérite de faire sourire Mary qui finit son petit déjeuner avant d'aller chercher son bâton et un chariot, y posant ses livraisons.

Direction la ville.

Mary chantonne encore et toujours des chansons que l'on ne vous écrira pas pour éviter de choquer les âmes sensibles, marchant d'un pas tranquille, toujours pieds nus aussi, son petit chariot derrière elle. Les lieux étant sécurisés, autant dire qu'il ne se passe rien de très palpitant pendant son trajet, pas plus lorsqu'elle franchit les portes et traverse les rues pavés, venant commencer à distribuer ce qu'elle avait emmené. Son itinéraire devait lui faire traverser la fameuse place des portails.

Souvenir qui la fait grimacer d'ailleurs. Quitte à la déloger de Roscobel, ils auraient pu l'envoyer dans un monde moins dangereux. Elle s'arrête un moment, entendant les oiseaux dans son nids se chamailler et Brindille avait soif. Mary laisse ce petit monde régler ses différents, laisse son étrange ami aller s'abreuver sans forcément faire très attention au sorties du portail, ce dernier semblant ne jamais s'arrêter de cracher des gens.

Quand tout à coup......

POC

- ......................

Un truc vient se prendre dans les cheveux de l'elfe. Rappellons à notre aimable lecteur que les cheveux de Mary sont ornementés de délicates fientes, de brillantes mousses et de sublimes brindilles de bois. Nous n'excluons pas non plus la présence de quelques habitants qui auraient échappés aux estomacs des oiseaux vivants dans ce nid...coincés dans sa queue de cheval. Le bruit sourd incite Mary à lever la main pour voir ce qui a pu lui tomber dessus quand les oiseaux du nids viennent à piailler sévèrement, battant des ailes un peu trop fort offrant donc quelques plumes au passage.

- oh hey !!!!! C'quoi c'bordel !!!!!

Brindille revient rapidement pour tenter de protéger ce qui s'était écrasé dans les cheveux, rendant un peu mécontents les oiseaux qui filent, laissant le nid. Brindille s'approche du moineau et penche sa tête de bois pour voir s'il n'avait rien.

- Brindille ? C'quoi qu'tombé ?

Oh ça... Le moineau en avait connu des collisions dans sa petite vie de volatile. Mais heureusement, celle-ci semblait bien moins violente que celle qui lui avait valut un petit séjour en carton. Il faut dire qu'une vitre, ça fait mal. D'autant plus qu'on ne s'y attendait pas ! Quelle idée ils avaient eut, les humains, de faire des trucs pareils. Pourquoi ne pas juste laisser des ouvertures s'ils voulaient pouvoir voir dehors ? En plus ils ne pouvaient même pas profiter de la sensation du vent avec de tel chose. Tss.
Enfin. La discussion n'était pas sur ce point là de toute façon. Et il n'avait pas vraiment le temps de tergiverser plus longtemps là dessus vue qu'il avait fallut que quelques secondes pour qu'il puisse revenir à lui.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, ce fut d'abord une vision bien flou du monde qu'il vit. Le temps que ces yeux puissent faire une mise au point correcte. Et lorsque les choses finirent par se former correctement il eut un mouvement rapide de recule.

- AAAAAAAH !

Instinct de survie oblige, l'animal c'était rapidement remit sur ses pattes pour tenter de s'envoler loin de tout ça. Malheureusement, sa petite mésaventure lui avait un peu malmené les ailes. Et force est de constater qu'elles avaient réellement besoin de repos maintenant. Alors il ne se déplaça que d'un petit mètre cinquante avant de se stopper et faire face à..... Cette branche bizarre qui c'était approché de lui, sans faire attention à l'elfe qui était derrière. Et encore moins à cette végétation séché qui c'était coincé dans son plumage avec la collision contre ces cheveux qui n'avaient vue la propreté probablement qu'une fois dans leur vie, ainsi que de quelques traces de fiente fraiche. Les insectes eux, avaient eut l'intuition que de s'accrocher à un volatile qui pouvait potentiellement s'en servir comme repas n'était pas une bonne idée.

En tout cas, il resta planté là un instant à fixer cette branche vivante, avant d'observer rapidement les lieux autours alors que tout lui revenait en tête. Oui. Il n'était définitivement plus chez lui. Et ne pouvait donc visiblement plus s'occuper de la niché qu'il avait eut cette année. Bon en soit ce n'était pas un soucis. Un oiseau seul pouvait toujours réussir à mener les petits jusqu'à l'âge adulte. Et puis ils étaient déjà grand et hors du nid. Alors en père indigne, il ne s'y inquiéta nullement.

- Qu'est-ce.... - Ah oui, c'est vrai qu'il pouvait chanter comme un humain maintenant - Heu. Jenesuispascommestible, ok ? - Enfin.... Cette branche pouvait-elle seulement le comprendre ? - .... Tu peux parler ? Tu peux me comprendre ?...... Est-ce qu-.....

Et ce fut précisément à ce moment précis qu'il se rendit compte de la présence de l'elfe. Présence bien trop proche à son gout d'ailleurs.... Et dire que ces ailes étaient bien trop douloureuse.... Bon et bien. Préparons-nous à sautiller le plus vite possible ? En tout cas, il avait clairement la posture du moineau pas du tout confiant sur la situation actuelle....

POC

Voici le son que Mary entend lorsque le moineau vient la percuter, dérangeant au passage les oiseaux dans leur nid qui se mettent à piailler et faisant bouger Brindille. Pendant que Mary portait la main à sa tête, levant le nez en l'air sans faire attention au fait que ledit percuteur était tombé, Brindille descend à terre et va voir l'oiseau tombé du nid.

Brindille penche sa tête pour observer Piou se demande d'où venait cet oiseau. Ce dernier semblait visiblement effrayé pour le voir se relever sur ses pattes et tenter de s'envoler après avoir crié. Brindille ne bouge pas plus, en mode plutôt interrogatif, du moins ça c'était lui, pour un regard extérieur ce n'était qu'une branche qui bougeait sans expression faciale. Il fait non de la tête en réponse à la question de parler et oui de la tête à la question de comprendre. Puis comme semblant happy il montre Mary, enfin ses pieds et ses jambes vu qu'il était par terre.

Ah...pauvre Brindille qui ne capte pas qu'un deux jambes pouvait effrayer un petit volatil. Lui il la connait, les animaux du coin aussi. Il s'avance et vient tapoter la jambe de la brune qui finit par baisser la tête.

- Brindille qu'est'ce tu......

Elle hausse un sourcil en voyant le moineau et finit par se baisser à hauteur. Par gestes et mimes, Brindille explique à Mary que l'oiseau a percuté ses cheveux et tombé. Il montre les ailes de Piou aussi et mime une impossibilité de voler.

- ah !! bah c'est qu'c'est emmerdant ça ! Un p'tit oisillon qu'peux plus voler ! D'où qu'tu viens toi ?

Mary sourit à Piou puis vient tendre sa main devant lui, paume vers le haut.

- j'te f'rais pas d'mal t'sais. T'es pas l'premier qu'j'vois dans c'état et qu'je soigne. C'quoi ton p'tit nom ?

Oui parce que Mary considérait que les animaux savait communiquer et portaient des noms même si dans les faits.....elle ne parlait pas l'oiseau. Oh elle avait entendu des paroles bien sûr mais n'a pas fait le lien avec Piou. Elle finit par rapprocher son autre main en coupe pour porter le moineau. Du moins s'il se laissait faire. Brindille était content à côté et incite Piou à faire confiance à Mary.

Donc cette espèce de brindille vivante ne pouvait pas parler mais le comprenait. Ah. Très bien. Durant un instant il se demanda si toute les brindilles qu'il avait trimbalé à travers la campagne et plié dans tout les sens pour faire ses nids étaient aussi doué de pensé.... Si c'était le cas, leur vie devait être bien décevante....
Enfin. Il n'avait pas put aller bien loin dans sa recherche de compréhension puisque son regard c'était figé sur la bipède derrière la brindille. Même si la brindille semblait ravie de la présence de celle-ci, le Moineau n'en était pas plus rassuré. Alors en la voyant se tourner vers lui, puis se mettre à croupie, c'est sans surprise que de vous dire que son petit cœur de moineau c'est emballé. Encore plus lorsqu'elle tendit les mains. Non il ne se laissa pas faire. Du moins pas maintenant. Sans s'envoler pour essayer de reposer au mieux ses ailes, il se mit à faire quelques petits sauts en arrière pour s'éloigner.

.... Attendez.

Oisillon ? Elle l'a vraiment appelé Oisillon ? Il avait l'air d'être un gamin ? Le petit Moineau plissa alors les yeux tout en la fixant, semblant vexé pour le coup.

- Je ne suis pas un oisillon, j'ai déjà 24 lunes à mon actif ! J'ai....

Il se figea soudainement. Alors autant quand qu'il ne réfléchissait pas autant, il ne se rendait pas vraiment compte de la chose, mais maintenant..... Un Moineau vivait en moyenne 36 mois. Il ne lui restait donc qu'une moyenne de 12 lunes à vivre.... Et bien sûr, le fait que tout être vivant pouvait vivre bien plus longtemps que les membres de son espèce sur Portalia, lui était bien étranger.

- Je..... Je suis vieux....

Et le désespoir le prit, oubliant donc qu'il se méfiait de la bipède qu'il prenait pour une humaine, qu'elle pouvait être potentiellement une ennemi... Il perdit sa posture d'alarme, laissant pendre ses ailes alors que le temps lui paraissait être un plus grand ennemi là tout de suite. Et un ennemi qu'il ne pouvait pas combattre. Pas comme les corneilles qu'il pouvait venir titiller et leur tirer les plumes.

- Qu'est-ce que je vais faire ?! Qu'est-ce que je vais devenir hein ? - Il regarde donc Mary - J'avais des gosses à nourrir moi ! Mais ils m'ont pas suivie dans ce trou bizarre dans l'air là. - Puis il finit par secouer la tête d'un air las.... - Sinon j'ai pas de nom. On se nomme pas. De toute façon on a pas beaucoup de note sur notre répertoire de chant. Les Merles sont plus doué pour ça. Ou alors appel moi Piou. Les mini humains m'ont toujours appelé comme ça.

Et il la regarde, sans même se rendre compte que de voir un moineau parler ça pouvait potentiellement perturber....

Rappelons que Mary vient d'un monde lointain prénommé terre du milieu avec une faune et une fleur à la fois différente et similaire du monde d'où vient Piou. L'elfe restait avenante mais visiblement cela n'allait pas à l'oiseau qui semblait près à vouloir reculer avant de s'arrêter et....et de l'entendre parler. Mary bug un peu sur le coup quand Piou lui dit avoir 24 lune et son réflexe premier...

- Bah c'est jeune 24 lunes.......

Mary baisse le regard sur le malheureux, ayant du mal à comprendre ce qui l'affligeait autant. Brindille s'approche et vient patpater le moineau. La brune ne comprend rien à ce qui se passe, c'était bien la première fois qu'elle voyait un oiseau déprimé et qui parle aussi. Puis elle tourne la tête vers le portail, pensive avant de reporter son attention sur le nouvel arrivant à plume.

Un sourire amusé se dessine et ni une ni deux elle attrape Piou qu'elle vient poser sur son épaule.

- Piou c'sr'a très bien. Et t'sais p'tit, c'portail là, fait des trucs ch'lou. T'vois l'Brindille ! Bah c't'ait juste une branche d'bois qu'j'taillais quand c'trou d'cul est apparu et m'a fait valser ici. Et paf...Brindille l'est dev'nu vivant. Pis j'ai des p'tits pouvoirs magiques maint'nant aussi. Alors c'machin t'as p'tètre fait qu'que chose nan ?

Elle se met en marche pour s'éloigner de la place du portail qui crachait non stop de pauvres âmes, son panier ayant encore quelques denrées à apporter à quelques aubergistes.

- Moi c'Mary, chuis une elfe d'bois, j'vis dans un gros tronc d'arbre 'vec les plantes et l'es animaux y viennent quand ils veulent, sont chez eux. J'dois avoir d'quoi t'soigner tes ailes mais j'dois d'abord finir d'distribuer les commandes. T'peux v'nir 'vec moi d"jà, j'te fais visiter c'que j'connais et j'peux répondre à quelques p'tites questions. Pis j'peux t'héberger aussi. Y a pas d'chat chez moi. Qu'des hérissons, des oiseaux, des lapins et des taupes.

Elle se met en route.

- Ba non, c'est pas jeune 24 lunes ! C'est deux printemps. Mais les Moineaux connaissent en moyenne le Printemps que trois fois ! Parfois quatre pour les plus chanceux...

Il se laisse ainsi patpater par ce fameux Brindille avant de se faire attraper par la bipède. Sans vraiment se rendre compte de ce qu'il venait de se passer, il se retrouve perché sur l'épaule de cette dernière alors qu'elle valide ce nom. Piou. C'était donc comme ça qu'il devait se présenter maintenant ? Très bien. Lui ça ne le dérangeait pas. Entre pas de nom et Piou, c'était vite décidé.

Le moineau vient donc l'écouter alors qu'elle se mettait en marche pour s'éloigner de la zone. Il met le prénom de celle-ci dans un coin de son esprit et bug un peu sur l'appellation "elfe". C'était bien la première fois qu'il entendait ce mot là. En tout cas il en profite pour observer les alentours, sans vraiment ce rendre compte qu'en arrière plan, un membre de la Guilde venait d'arriver dans l'espoir d'y trouver le nouvel arrivant. Avant de se retrouver l'air un peu bête devant l'absence de celui-ci...

L'endroit était assez étrange. A la fois exotique et familier. Il reconnaissait l'installation d'un marché, certaines choses sur les étales qu'il pouvait trouver sur ceux du village de sa campagne. Mais beaucoup de chose lui échappait. Et puis, tout ces gens qui circulaient... La plupart était bien humain oui. Mais beaucoup semblait provenir de l'imagination directe des enfants humains qu'il regardait jouer.

- Les chats... Il y en a un, là où je vivais. Il a mangé trois de mes frères et soeurs. Ainsi que d'autre moineau qui ne faisaient pas assez attention, mais globalement ils sont cloué au sol. C'est pas le pire danger là où je vivais. Nan. Le pire c'était les rapaces et puis ces fichus corneilles. Elles m'ont détruit toute une niché ces saloperies.

Il se montra un instant sombre en repensant à ce passage et la vision de ce nid mit en charpie. Il se souvient avoir était secoué. Avoir été choqué pendant quelques heures. Puis de se remettre en route pour chercher un autre endroit où nicher. Un endroit moins accessible pour elles. Et étrangement ce fut proche du lieu de vie de ce chat qu'ils avaient put trouver l'endroit le plus sécurisé. Bien que pour le premier envole de leurs petits, ce fut compliqué.

- Mais je sais pas ce que ce portail à put me donner. Enfin si, je parle maintenant. Je chante comme les bipèdes. C'est assez étrange de lâcher plus de note qu'avant et surtout... De les comprendre. J'ai l'impression de me rendre compte de beaucoup de chose maintenant aussi. - Il ébouriffa ses plumes, devenant qu'une grosse boule de plume avec un bec, posé sur l'épaule de cette Mary - Mais c'est pas nécessaire pour mes ailes. J'ai juste besoin de repos, j'ai trop tiré dessus en voulant m'enfuir de ce trou dans l'air. Par contre pour l'hospitalité, si tu me dis que ton arbre est sûr, je viendrais y dormir oui, pourquoi pas.

Et la pression retombe. La peur s'échappe petit à petit alors qu'il observe ce monde d'un regard curieux. Lui qui avait toujours apprécié découvrir de nouvelle chose dans sa petite campagne, voila qu'il était servie. Non seulement il avait un nouveau monde à découvrir mais en plus il pouvait parler avec ceux qui y vivaient. Même s'il pensait qu'il ne lui restait qu'un printemps à connaitre.

- Par contre... t'as l'air de savoir ce que c'est un moineau. Mais moi je sais pas ce que c'est une elfe. Tu ressemble à une humaine pour moi... Bon avec des oreilles un peu plus longue ?

Et donc non, il n'avait pas dans l'idée d'être véxant....

Mary garde une oreille attentive sur les explications du moineau sur son âge. Ah oui...elle comprenait mieux pourquoi il se sentait si vieux.

- ah ouais...t'es prêt d'crever 'lors.

Toujours aussi cash dans ces propos pourtant il n'y avait pas de méchanceté dans ses paroles. Juste un état des faits. L'échange se poursuit avec l'histoire du chat puis des rapaces. La petite histoire de Piou lui rappelle une vague journée dans Roscobel à chercher des champignons et aller s'occuper de la maison de Radagast pendant ses sorties. Un aigle avait choisit un nid bien fournit comme déjeuner. Oh l'elfe avait eu une légère pensée triste mais dans le fond pas tant que ça. Les aigles ils étaient sacrés et elle les admirait beaucoup alors bon.....quelques oisillons en moins pour préserver ces majestés.....

Pour une fois elle garde sa petite histoire dans un coin de sa tête. Les aigles de la Terre du Milieu n'étaient pas là. Un mince sourire vient étirer les lèvres de l'elfe.

- ça p'tit gars, c's'ra à toi d'le découvrir mais t'as un pouvoir, c't'obligé. Tout l'monde a un pouvoir dans c'te ville. D'ja tu parles mais ça c'est p'être l'effet du portail, j'suis pas sûre qu'ce soit ton pouvoir ou alors c'est un pouvoir pour assommer en f'sant chier à faire la pie bavarde.

Songeuse. Là encore, il n'y avait aucune méchanceté dans ces mots. Elle tourne la tête pour regarder Piou devenu boule de plumes;

-Une elfe c'est comme un humain mais 'vec des oreilles pointues d'tailles variables. En temps normal, c'est aussi de chieurs qui s'la pètent 'vec leur gros cerveau en mide "monsieur j'sais tout", fringués comme pète cul 'vec tout c'qui s'fait d'plus cher alors qu'sont sensé être écolo......hormis bouffer des salades....

Non...ça ne s'entendait pas DU TOUT qu'elle n'aimait pas ceux de sa race. Du moins les stéréotypes. En tout cas elle n'était pas vexée pour un sous. Elle sourit à Piou.

- t'sais quoi, t'pourras tester s'tu veux en ch'min tout c'qui t'passe par la tête pour qu'on trouve ton pouvoir. J'suis sûre qu'c'est pas l'parole et qu'c'est un truc qu'va trouer l'cul des gens.

Elle largue une caisse et se marre.

- moi j'trou l'nez des gens !

Elle est morte de rire et continue sa route en s'arrêtant devant une petite épicerie. Elle marchande un peu pour grapiller plus de gils que le prix de base, son odeur aidant d'ailleurs pour les négociations, les gens étant en général pressés de la voir partir vite.

- qu'j'te r'dise bien tout. T'es arrivé sur la place des portails. C'là qu'tout l'monde débarque et c'est d'là qu'tu pars vers d'autres zone de c'monde. Pour ça qu'on dit "des" portails. T'as l'tour d'la guilde et la cathédrale d'l'ordre. Pour l'dernier......j'essaie d'les éviter. Pas qu'je sois contre eux hein mais bon.....c'pas ma came l'religieux....l'guilde elle aide les nouveaux v'nu et les aventuriers. Elle leur donne des p'tits trucs à faire pour gagner d'gils.

Elle montre la monnaie dans sa bourse.

- s't'as pas d'gils peut rien t'ach'ter. Toi t'vas pas trop avoir b'soin d'fric pour bouffer ou t'trouver un endroit où pioncer mais t'peux avoir envie d't'acheter des pouvoirs, des p'tits trucs en plus.

Elle regarde Piou pour s'assurer qu'il écoutait bien. Brindille s'était remit dans les cheveux et faisait sa sieste

Arg. En plein dans le coeur cette flèche temporel. Voila une remarque qui venait de finir de mettre le Moineau à terre au sujet de son âge. Il se voyait déjà une patte dans la tombe et les plumes offertes au vent. Peut-être que finalement, c'était une malédiction de lui avoir offert cette faculté à réfléchir et voir les choses d'un autre point de vue que celui d'un moineau qui se contentait de vivre sans se poser question. Sans savoir de quoi était fait le lendemain ?
Enfin. L'elfe avait lancé la conversation sur d'autre truc. Qui eut au moins l'effet de détourner l'attention du volatile. Il pencha la tête sur le côté lorsqu'elle commença à expliquer cette histoire de pouvoir. Avant de bloquer sévèrement lorsqu'elle émit l'hypothèse qu'il pouvait avoir le pouvoir d'agacer les autres avec la parole.

- Tu crois que c'est possible ça ? D'assommer les gens en parlant ? Et que c'est utile et efficace ? - Il s'en retrouve perplexe un instant - Remarques.... Je suis tout petit et je vole vite. Je me faufile partout alors techniquement... ça pourrait-être très chiant pour la personne visé....

Alors oui. Maintenant il était persuadé que son pouvoir était ça. Remarquez qu'il avait plutôt bien oublié le fait que s'il était là, c'était parce qu'une divinité espérait qu'il combatte des créatures du chaos. Est-ce qu'une créature du chaos pouvaient seulement se faire assommer par les paroles d'un fichu moineau bavard ?

En tout cas il écoute ensuite les paroles de l'elfe lorsqu'elle vient parler des siens. Et pour ainsi dire, oui, il se rendit vite compte qu'elle n'appréciait pas les siens. Et qu'ils devaient être très différent d'elle dans les faits.

- On dirait que tu parles de ces humains qui refusent de poser un pied dans une flaque de boue et qui se plaignent de l'odeur des vaches et des chevaux.

Il en déduisit donc qu'il y avait ce genre de personnalité dans à peu près toute les races et espèces existante.

Piou se retrouva pensif lorsqu'elle reprit la parole concernant son pouvoir. Essayer tout ce qui pouvait lui passer par la tête ? Mais quoi au juste ? Il n'avait même pas envisagé d'avoir un pouvoir de base, ni même de chanter comme les humains d'ailleurs. Alors qu'est-ce qu'un moineau était censé pouvoir faire ? Il essaie de regarder autour d'eux, laissant son regard se poser sur les étales en essayant d'imaginer quelque chose.... Pour sursauter au pet, s'y attendant pas du tout pour le coup.

- ......... Heureusement que les oiseaux ont un mauvais odorat.... - Le prix à payer pour l'excellente vue qu'ils avaient, probablement. - Ce qui veut dire que je suis résistant à ton pouvoir.

Pour lui ça coulait de source.

Il se laisse donc porter et regarde l'intérieur de l'épicerie. Et le naturel était revenue au galop. De boule de plume il était devenu un oiseau tout fin prêt à s'envoler au moindre problème. Tout en observant chaque chose, écoutant chaque paroles. Et surtout. Surtout. Ne comprenant rien à ce marchandage qui venait de passer. Une fois en dehors de l'épicerie il penche la tête à ces mots.

- Et tu veux que je les transporte comment ces "Gils" ? Mais c'est bizarre cette façon de faire. Pourquoi échanger ces trucs pour de la nourriture ou autre ? D'ailleurs, vous faites comment pour savoir combien vous devez en donner ?

Piou était particulièrement perplexe face à ça. Pour le coup il était bien content d'être moineau -même proche de la tombe- pour juste à pouvoir éviter de s'embêter avec ce système pour pouvoir manger et dormir. Il lui suffisait juste d'une branche pour se reposer et d'aller glaner des miettes et graines qu'il pouvait trouver.

- y a tout d'possible ici t'sais p'tit gars ! T'as une aventurière, l'es capable d'sonner des gens 'vec son cri. Alors hein.....

La brune ne l'avait jamais croisé cette dame mais comme elle circulait pas mal dans les rues du marché et qu'elle se tenait à minima au courant. Les pouvoirs n'étaient pas vraiment secrets une fois exposés. Puis Mary explique à Piou ce qu'était les elfes, de son point de vue absolument objectif. Elle se met à rire à sa réflexion.

- ouais t'as pigé l'tableau !!

L'elfe vient continué de livrer ses commandes, larguant une bonne caisse au passage et rigolant comme pas possible, surtout lorsque Piou la prend au sérieux concernant son pouvoir nauséabond. Ceci dit, il serait bien l'une des rares personnes à supporter de rester si près d'elle longtemps faut d'un odorat développé. Sans vraiment s'en rendre compte, cette simple pensée vient dessiner un sourire sur les lèvres de la brune. Elle montre ensuite à Piou les petits panneaux avec des chiffres dessus à sa question.

- ça c'des panneaux d'prix, t'vois les chiffres, c'est c'qu'on doit donner pour ach'ter c'qu'es d'ssous. Quand à c'que j'vend, c't'un exercice qui s'fait 'vec l'habitude. J'fais ça d'puis qu'je suis arrivée. Ma familia produit l'bouffe qu'tu vois partout mais c'pas gratuit non plus. On cultive et on vend.

Et on pouvait sentir une pointe de fierté d'ailleurs. Mary adorait ce qu'elle faisait.

- j'ai commencé des cultures d'carottes et j'dois dire qu'elles ont une belles têtes. J'vais faire les meilleures carottes eheheheheheh !

Elle reprend sa route et vérifie le contenu de son panier avant de sortir sa bourse de gils et la montrer à Piou.

- j'pense qu'on peut trouver pour t'faire une bourse d'gils à ta taille, que tu pourrais porter un peu comme c'genre de sac.

Elle montre un aventurier qui portait un sac en bandoulière.

- s'tu l'met bien t'peux y accéder facilement 'vec ton bec pour sortir c'qui t'faut. Y a pleins d'artisans, t'pourras facil'ment en trouver pour t'en faire faire un.

Elle s'arrête une dernière fois pour donner sa dernière commande puis sa bourse bien remplie prend le chemin de son tronc d'arbre en périphérie. Mary sort pour rejoindre la zone agricole, des champs et des pâturages un peu partout. Elle montre très fière.

- v'la. Tout c'que tu vois c'est les champs et l'pâturages des Moon'n Cow. C'est la familia dont j'fais parti. Des agriculteurs et des éleveurs. On fournit l'bouffe d'la ville. Moi j'suis plus dans l'culture, carottes, blés, c'genre d'choses. Un p'tit coup d'coeurs pour les champignons, j'bosse d'ssus 'vec un druide. Moi j'crèche plus loin.

Une fois encore la passion se devinait dans ses paroles dès qu'elle parlait de la culture de la terre et de son groupe. Elle montre ensuite d'un vague signe de la main la direction où se trouvait son tronc d'arbre.

Il y avait donc tout de possible ?.... Piou fit cependant la tête lorsqu'elle évoqua cette personne capable d'assommer avec son crie. Pas qu'il y voyait pas l'utilité, au contraire, mais a ces yeux de moineau, les chants, quel qu'ils soient, et donc la voix, avec son importance pour la communication. Pour la sociabilisassions. Pour resserrer les liens. Non pas pour assommer ou quoi que ce soit d'autre. Enfin, tout dépendait du chant en soit. Il y avait bien ces cries particuliers, ces espèces de sifflement aviaire pour faire partir l'ennemi. Alors pourquoi pas ?

- Mais je veux pas être capable d'assommer les gens en chantant moi. Les notes c'est pour communiquer. Si on veut faire peur et assommer, faut siffler.

Peut-être était il encore trop plongé dans son univers d'oiseau. Mais tant pis. Il écoute donc pour les elfes tout en se laissant porter. observant et essayant d'apprendre le mode de fonctionnement des lieux.

Ceci dit, Piou n'arrive pas à comprendre ce système de Gills. Enfin si, il comprend bien la base d'un échange entre Gills et marchandises mais ça s'arrêtait là. D'ailleurs, lorsqu'il regarde le panneau que lui montre Mary, il penche la tête sur le côté. Ba oui. Il était un moineau. Et un moineau n'apprenait pas à lire, ni à écrire, et encore moins à compter.

- Les chiffres ? C'est comme ça que ça s'appel tout ces dessins ? Mais je vois pas bien comment on peut savoir du coup. Enfin, je ne connais pas les significations de ces dessins.

Ba oui. Du coup l'art de l'écriture, les chiffres, les lettres, les mots, c'étaient des choses obscures aux yeux d'un petit volatile tel que lui. Il allait donc au plus simple, de ce que sa compréhension des choses pouvaient lui permettre de penser.

En tout cas, il écoute ensuite avec attention toute ces explications aux sujets des cultures, et de cette "familia". En tout cas, il se rendit rapidement compte à quel point tout ça faisait la fierté de l'elfe. Par contre les carottes.... Mouai. Ce n'était pas quelque chose qu'il appréciait. En vérité, ça ne l'avait même jamais intéressé.
Piou acquiesce ensuite concernant la bourse. Il lui en faudrait une oui. Ne serais-ce que pour les Gills, mais il avait l'impression que ça pourrait lui servir pour d'autre truc. Transporter divers objet. Il avait bien vue tout ces outils dans les mains des humains et ce disait que peut-être avoir un truc pointu pourrait l'aider à combattre dans ce monde.

Le regarde de Piou se posa ensuite sur les champs. Il a d'ailleurs les yeux qui pétille à l'évocation du blé. C'était sans doute son pêché mignon pour le coup. Oh il appréciait aussi le riz, mais là où il vivait, c'était uniquement possible quand les humains se débarrassait de reste qu'ils n'avaient pas mangé. Et encore. A condition qu'ils n'enferment pas ça dans des sacs puis dans des grandes caisses. Pour être ramassé ensuite par de gigantesque véhicule de métal faisant un bouquant du diable. Et tôt le matin en plus de ça.

- J'adore le blé. C'est trop bon. Avec le groupe, on allait picorer dans les champs de blés. Surtout après que les humains ait récolté. Mais ils n'aimaient pas qu'on aille trop proche de leur stock de grain. Ils essayaient de tout faire pour nous faire partir. Ils avaient pas l'air de les manger en tout cas. Enfin, j'ai jamais vue un humain manger des grains de blé.

Et maintenant qu'il y pensait, ça le rendait assez perplexe...

C'est qu'il était mignon ce petit moineau avec ses réflexions. Elle se laisse rire d'ailleurs en songeant que le pauvre petit tomberait de haut en découvrant réellement le cri de la mandragore. Puis la discussion s'oriente sur les chiffres et les lacunes...abyssales du volatil en terme de mathématiques et de lettres.

- ah....c'est qu'c'a va être problématique s'tu sais pas lire.....

Elle se met à réfléchir à ce problème. Mine de rien, laisser le moineau tout seul dans ce monde sans savoir ne serait-ce que lire des chiffres s'il avait besoin d'acheter quelque chose. Elle finit par croiser les bras tout en l'écoutant parler de ce qu'il aimait manger, une idée germant dans sa tête. Elle rigole à sa réflexion sur le fait que les humains en mangeaient pas de blé dans les champs.

- ils mangent pas l'blé comme toi p'tit. Ils vont l'réduire en poussière pour faire d'la farine puis d'pain. C'est à ça qu'ça sert. Sinon l'grain l'gardent pour l'poules et autres bestiaux qu'ils vont manger après. C'pas très digeste l'grain d'blé, même moi j'le mange pas comme ça. J'fais des gâteaux 'vec, d'pain et d'autres trucs.

L'elfe avait terminé ses dernières courses et prenait la direction de la sortie de la cité.

- y a un champ d'blé à côté d'mon tronc, t'pourras y prendre d'blé s't'as faim et j'ai un p'tit truc à t'proposer. Comme t'viens d'arriver, qu't'as pas d'nid, qu'tu connais rien et qu'tu sais pas lire, j't'invite chez moi. T'crèche où tu veux, t'manges c'que tu veux, j't'apprend à lire comme ça t'pourras t'débrouiller tout seul un peu plus tard quand t'auras mieux pigé où t'es. On f'ra des trucs pratiques quand j'vais apporter des commandes ou qu'j'aurais des achats à faire. V'la, un toit, d'la bouffe et d'l'aide pour t'en sortir tout seul ça t'va ?

Elle tourne la tête pour regarder le moineau, Brindille était parti pour sa sieste. Les premiers champs étaient en vu et le sourire de Mary se faisait plus grand à retourner à l'air de la campagne, pas si éloigné de son propre air ambiant. Elle montre du bout du doigt une direction avec des bosquets et des arbres, entourés de champs évidemment.

-J'habite là bas ! Y a encore un peu d'marche mais c'pas loin. ça d'vrait t'plaire !

Et elle accélère même un peu la marche, pressée de rentrer.

-l'gros truc jaune l'bas c'est l'champ d'blé que j'te parle. D'vrait être mûr, j'crois qu'la récolte a d'jà commencé.

Et Piou ne risquait pas d'entendre les engins de son monde. Les faux étaient plus couramment utilisées ici ou la magie.

Problématique ? Problématique comment ? Pour Piou c'était assez simple. Il suffirait de demander à qui de droit. Il ne s'imaginait pas un seul instant au fait qu'on pouvait le tromper et le voler. Enfin, voler oui, c'était une chose, mais à ces yeux, tant que l'on gardait les choses à l'oeil ça allait. Il était encore probablement gonflé par la naïveté d'un jeune enfant qui découvrait le monde après tout.
Il resta silencieux sur ce point, se contentant de se laisser porter dans une direction qu'il ne connaissait donc pas, admirant les paysages et tout ce qui l'entouraient.

Le moineau écouta donc les explications concernant les grains de blés. Et ce fut comme une illumination pour lui. Le Pain. Ba oui. Cela faisait sens en soit. Ils avaient toujours du pain. Cette nourriture qu'ils balançaient dans leur jardin une fois qu'il était devenue trop dur pour eux. En soit, en tant que Moineau normal, il ne c'était jamais vraiment questionné sur l'origine de cette nourriture.

- Ah d'accord. Pourtant c'est très bon les grains de blés ! Enfin c'est gros aussi. Il y a des graines plus petites et avec un meilleur gout, c'est vrai. Mais c'est bizarre que ce soit pas digeste pour vous comme ça.

Beaucoup de chose dépassaient sa compréhension en sommes. Mais il avait encore beaucoup de chose à apprendre après tout. Et même s'il refusait de l'admettre, même si pour un Moineau il était dans la force de l'âge, au niveau des autres races intelligentes, il restait un enfant qui découvrait les choses du monde.

En tout cas, il continua d'écouter l'elfe. Ecoutant la proposition qu'elle avait à lui faire alors qu'ils étaient sur le chemin pour rejoindre sa maison. Enfin, l'endroit où elle habitait en tout cas. D'ailleurs, le moineau tiqua sur le "nid". Bon, elle n'était pas un moineau. Alors comment pouvait-elle savoir que ça n'avait aucune utilité pour lui, actuellement ?

- Heu, d'accord. Mais tu veux quoi en retour ? Parce que bon, si tu me donnes un coup de main, je peux pas rester comme ça sans rien faire en retour.

Il fit la moue, un instant alors que son regard se posait sur le champ de blé. Ils récoltaient là ? Elles étaient passé où les grosses machines qui moissonnaient tout ça ? Piou s'en retrouva assez perplexe. Même si bon, dans son monde il n'y avait pas d'elfe à la base.

- Il y a pas ces grosses machines de métal qui coupent le blé ici ? Et qui sont super bruyante ? - Il pencha la tête sur le côté, ne comprenant pas trop pourquoi. En soit il n'avait jamais compris le fonctionnement des machines humaines sur la base. Il se souvenait juste que c'étaient très bruyant et que surtout, ça sentait mauvais. Et pour un oiseau ayant un mauvais odorat, ça voulait tout dire - Oh et sinon, j'ai pas besoin de nid tu sais. Les nids c'est pour les nichés. Et la dame Moineau qui était avec moi, n'a pas suivie jusqu'ici, donc....

Est-ce que ça le peinait d'avoir été séparé de sa dulcinée d'un Printemps ? .... Pas du tout. En faites il espérait surtout qu'elle puisse s'en sortir seule, pour finir le travaille avec leur dernière niché. Même si dans les faits, il ne s'inquiétait pas trop. Après tout, qu'un des deux parents viennent à disparaitre, n'étaient pas une chose particulièrement rare. Cela donnait bien plus de travaille à celui qui restait mais ce n'était pas impossible de réussir à mener une nichée à terme...

Mary usait peu voir pas du tout du qualificatif "mignon" mais là il se mit à surgir dans son esprit à mesure que Piou parlait, faisait état de ses réflexions. Pour un moineau, il avait beau être dans la fleur de l'âge, l'elfe ne pouvait s'empêcher de le comparer à un jeune enfant et cette simple image finit par lui tirer un sourire de tendresse. Alors non, ne sautez pas au plafond, ce n'est pas la perspective d'enfants qui la fait sourire mais bien Piou.

L'elfe longe donc le champ en pleine moisson, marchant tranquillement sans se presser mais sans s'arrêter non plus, laissant Piou observer à loisir les lieux traversés. Elle fait non de la tête et se laisse un peu rire à la mention du service à lui rendre.

-A moi rien. C'l'genre d'plan à s'enchainer et j'veux pas d'ça par contre, t'pourrais aider l'familia voir d'mander à les r'joindre s'tu veux. T'as pleins de p'tits atouts pour l'monde agricole. T'connais l'blé apr exemple, mieux qu'nous, t'pourrais nous renseigner 'vec précision surla qualité d'celui-ci. Ca permettrait d'donner d'meilleurs trucs aux gens et aussi d'ajuster l'prix en fonction d'la qualité. T'pourrais nous donner avec précision l'moment pour l'récolter aussi, l'meilleur moment. J'crois qu'vous arrivez à sentir l'météo aussi, ça peut nous être vach'ment utile pour savoir quand qu'on doit arroser, qu'on doit protéger, si l'temps s'ra bien, tout ça.

Elle finit par tourner la tête pour regarder son petit passager.

-t'es p't'être haut comme une pomme mais t'as des connaissances qui t'sont propres, qu'on a pas et qui nous s'ront complémentaires. T'aurais en plus l'protection d'la familia. Dans c'monde, oeuvrer seul c'pas l'meilleur plan. On est plus fort en groupe et là c'est une familia qu'bien réputée. T'as pleins d'avantages à nous r'joindre en fait et t'inquiète pas, y a pas d'restriction sur l'espèce qui veut v'nir.

Elle sourit de toutes ses dents marrons et jaunies en parlant de son groupe. Oui, elle en était très fière et c'était bien l'une des rares choses pour lesquelles elle acceptait de se battre. Puis elle hausse un sourcil à la question de l'oiseau sur ce qui moissonnait le blé.

-j'comprend rien à c'que tu m'dit. J'vois pas d'quoi tu parles, d'ces...machines....L'paysans l'moissonne 'vec sa faux pis d'la magie aussi.

Comme si tout était normal puis elle rigole à la mention de l'absence de nid pour dormir, montrant au loin l'ombre de son tronc d'arbre.

-ok bah pas d'nid 'lors, tu t'pose'ra où tu voudras. Mon tronc c'est l'maison d'tout les animaux qu'on b'soin d'un abris, t'es pas l'premier, t's'ras pas l'dernier.

Montrant donc par la même occasion son attachement à la faune et non aux humanoïdes.

-mon credo c'est l'liberté. T'fais c'que tu veux, t'vas où tu veux. T'sras pas en cage ici. J'sais qu'y a des bipèdes qu'prennent des piafs dans des cages. C'pas l'cas ici.

Et elle ne réprime pas une grimace de dégoût d'ailleurs à cette pensée. Quelle idée de mettre des oiseaux dans des cages. Brindille se redresse en voyant leur maison approcher. Des lapins couraient non loin et des chants d'autres oiseaux parvenaient également. Les lieux étaient plutôt animés en plus d'être très moussus, très vert, très...végétal et champignons.

Très Mary quoi.

-bienv'nu chez moi !

Le tronc était plus imposant quand même, des ouvertures découpées dans l'écorce, une porte en écorce pour fermer l'entrée. Une grande table en bois avec des tabourets dehors, des fougères, lierre et toutes plantes qui poussent bien au soleil et à l'humidité, non entretenu. Si Piou va à l'une des "fenêtres" il verra que le tronc ne comporte qu'une seule pièce avec un lit dans un coin, un espace cuisine avec une table au centre et des tas de bocaux renfermant des végétaux divers et variés. Les lieux n'étaient pas lavés que ce soit le mobilier ou la vaisselle. Autour du tronc se trouvaient des potagers un peu "sauvages" et des champs de carottes et de blés à l'arrière.

Piou écouta donc la publicité que lui faisait Mary sur cette "familia". Il pencha aussi la tête lorsqu'elle lui proposa différente manière de voir comment il pourrait les aider avec ces connaissances. Et il fut assez perplexe sur le coup, se demandant comment un aussi petit oiseau qui n'avait jamais fait pousser la moindre plante pouvait avoir une meilleur connaissance de la qualité du grain que les agriculteurs eux-mêmes. Evidement, il avait encore du mal à faire la différence entre les différentes espèces autrement que par leur régime alimentaire.

- Oh ba. Si je peux les aider sur les grains en échange de pouvoir manger autant que je veux, ça me va. Mais pour la météo par contre.... Je peux pas faire de précision. Enfin, c'est sur le moment présent qu'on ressent les choses, pas dans la durée. Surtout que des fois, les orages ils arrivent comme ça, sans prévenir. J'ai juste le temps de me mettre à l'abris quoi.

Il leva le bec pour regarder le ciel d'ailleurs, et observer les nuages qui s'y promenait. Ce ciel qui semblait tellement plus attrayant. Plus attirant qu'avant. Sans qu'il ne se rende vraiment compte.

Puis il vint à parler des moissonneuses de son monde. Et fut assez perplexe de constater que son taxis du moment ne connaissait pas ces grosses machines bruyantes.... Il regarda les champs du coup, tout en se rendant compte qu'il avait face à lui un monde dont au final il ne connaissait rien. Et que les seuls connaissances qu'il possédait s'en retrouvaient caduc.

- Dans mon monde, les humains utilisent de grosse machines de métal bruyante et puante pour récolter les blés. Je me souviens qu'il fallait faire attention, parce que ces machines avalaient les animaux qui se retrouvaient sur leur route. C'était pas beau à voir. - Il eut des frissons en y rependant, et finit par se dire que c'était sans doute mieux qu'il n'y en ait pas ici - S'il n'y en a pas ici, alors je suis content.

Puis ils parlèrent donc du lieu de vie. De ce tronc qui servait de maison pour Mary. Il fut ceci dit surprit de l'idée de mettre des oiseaux en cage et la regarda avec des yeux ronds. Lâchant un "Quelle idée !" en réponse à ce qu'elle disait. Il se souvenait que tout les oiseaux qu'il connaissait dans son monde volaient en liberté. Que les seuls dangers étaient représenté par la mort, plutôt que par la privation de liberté.... Quoi que ? Il y avait bien ces jeunes humains qui s'amusaient à piéger les oiseaux en les attirant avec de quoi manger. Mais ils les relâchaient après coup, donc les garder enfermer....

En tout cas, Piou fut encore plus curieux vis à vis du tronc lorsqu'ils arrivèrent enfin à destination. Il passa en revue l'espace, surprit par cet aspect de maison fusionné à un arbre. Ou un arbre fusionné avec une maison ? Est-ce que ça avait été fait par de la magie ?

- C'est marrant. J'imaginais pas ça comme ça. Je connaissais des petites cabanes construites dans les branches des arbres. Mais... Un arbre qui fait maison c'est une première ! - Puis il regarda Mary - Merci en tout cas. Si tu permet, je crois que je vais aller me reposer un peu. Pour mes ailes et.... Et pour toutes les émotions aussi....

Et comme pour confirmer ces dires, il ne sut étouffer un bâillement....

-ahah, moi j'te dis p'tit gars, t'es à l'aube d'ton existence ici !! J'suis sures t'fera d'grandes choses eheheheh

Alors non, Mary n'était pas devin mais elle avait foi en la nature et en la faune, bien plus qu'en l'espèce bipède. A ces yeux, les animaux et les plantes étaient bien plus puissant que le reste alors qu'un petit moineau devienne exceptionnel lui semblait particulièrement normal, surtout ici où des bouts de bois prenaient vie, où des animaux pouvaient parler voir posséder des pouvoirs.

Piou vient ensuite parler des machines qui moissonnaient et Mary est dubitative en l'écoutant décrire ces bêtes infernales. Une totale incompréhension se lit sur son visage d'ailleurs, absolument incapable d'imaginer à quoi ça pouvait ressembler et ne comprenant pas l'utilité d'avoir recours à de tels engins si cela tuait des animaux et répandait des mauvaises odeur partout. Le blé devait avoir un sale goût là-bas et cette simple pensée vient tirer une grimace de dégoût à l'elfe.

Ils finissent par arriver au tronc et elle sourit toute fière de sa demeure, venant pousser la porte pour entrer. Elle se laisse rire à voir le moineau étouffer un baîllement et avec sa main vient le prendre pour le poser sur son lit.

-t'inquiète p'tit gars, t'es en sécurité ici, dort tout ton saoul, moi j'ai mes carottes à éclaircir, j'suis dans mes champs à côté si t'as b'soin. J'te laisse des graines s't'as faim pis t'façon t'es libre d'faire c'que tu veux, j'te chercherais pas forcément si j'te trouve pas hein !

Après avoir posé Piou, elle vient défaire un bocal de graines de blés et les pose dans une coupelle de terre cuite à portée de bec du moineau. Elle se retourne pour lui sourire franchement avant de laisser l'oiseau prendre son repos, allant de son côté s'occuper de ses champs, de ses récoltes et continuer sa journée sans plus de tracas. Oh c'était toujours très simple chez Mary, le travail de la terre, un peu d'hybridation, des tests de culture et les commissions à apporter en ville. Un petit train train quotidien qui allait bien à l'elfe des bois, un quotidien bien tranquille et qui permettait aux âmes échouées dans son tronc de se reposer et se remettre avec sérénité.