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Ryuusei Ichimonji
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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J’étais épuisé. Ces derniers temps, j’avais fait d’innombrables missions en tout genre. J’avais besoin de me poser. Il faudrait aussi que je fasse ma mission pour passer rang Obsidienne, mais j’avais grave la flemme. Les missions de passage de rang était si différente entre les divers rangs de puissance, que je ne savais pas vraiment à quel sauve j’allais être mangé et pour le moment je n’avais clairement pas hâte. J’avais plus envie de me poser et de prendre un peu de temps pour moi. Par moments, il faut savoir se reposer pour ne pas flancher. J’avais pas mal fait de missions avec mon disciple ces derniers temps et la dernière en date avait été particulièrement compliqué et épuisante. Franchement, j’avais eu quelques doutes quant à notre réussite. Heureusement, nous n’étions pas seul pour l’effectuer et on avait eu des bataillons divers et variés pour exécuter celle-ci à bien.

Heureusement, Alicia et Serena était là aussi pour nous soutenir en tant que seconde. Elles avaient elles aussi fait du très bon travail. Et je l’avais d’ailleurs bien fait remonter afin que cela soit clair. Je ne voulais pas que tout le mérite de la mission nous revienne à moi et à Elim en sachant pertinemment que l’on avait tous œuvrer pour que celle-ci réussisse. J’avais donné une partie de la récompense me revenant à ma seconde et aux soldats. C’était la première fois que je devais commander une semi-armée, j’étais content de ne pas avoir eu trop de pertes. Cela aurait pu être pire si on n’avait pas fini rapidement le travail avec Elim en éliminant la goule la plus forte du lot.

D’ailleurs, je voulais justement me documenter sur cette fameuse goule. Après tout, elle contrôlait les autres comme un commandant d’armée et avait même des armes et armures infusées. J’imagine qu’elle était revenue à la vie après avoir été un aventurier chevronné bien équipé. Ce serait le plus plausible, mais j’avais besoin d’en savoir plus et de confirmer mes soupçons. Il devait y avoir des rapports existants sur l’île des Morts concernant des expéditions faites là-bas. Sûrement qu’ils étaient archivés dans le centre de documentation. C’est donc ce que je comptais faire aujourd’hui et durant les prochains jours. Aller me documenter et lire peut-être d’autres livres, plus romans, par la suite, une fois ma soif de savoir étanchée. J’avais accumulé pas mal de gils ces derniers temps, donc j’étais tranquille pour un moment si je voulais. Donc une petite semaine de repos ne me ferait pas de mal. Être ce n’était pas Harmonie qui serait contre, bien au contraire, je suis sûr et certain qu’elle saura également en profiter de son côté...~

J’avais aussi d’autres choses qui me chagrinaient en ce moment. Cela me permettrait aussi d’y réfléchir et de voir si je ne trouverais pas d’autres livres qui pourraient m’aider. J’avais vu Blue au terrain d’entraînement, il y avait peu. Et je voulais savoir si d’autres lamias ou semi-lamias s’étaient retrouvés ici et si elles avaient vécu des choses similaires à Blue. Si elle lisait ce genre de vécu peut-être que cela l’aiderait à avancer et à ne plus se prendre la tête sur ce que les autres pensent. Qu’elle puisse enfin s’accepter elle-même. Quant au dernier sujet, c’était clairement plus intime cette fois.

Il fallait que je trouve des livres concernant l’albinisme et un autre concernant mon monde et les cas à part comme moi. Savoir comment le passage dans Portalia se faisait, et si je pouvais devenir fertile ou non. On n’avait jamais parler d’avoir des enfants avec Harmonie, et c’était encore tôt, mais si elle en voulait vraiment et d’elle, je voulais savoir si ce serait possible ou non. Je savais dans le cas contraire qu’elle ne serait pas contre adopter l’un des enfants de l’orphelinat, ne serait-ce que pour faire un heureux, mais je sais aussi que ça lui briserait le cœur de devoir n’en choisir qu’un alors qu’ils sont tous comme sa famille déjà, vu qu’elle passe souvent les voir. C’était tellement compliqué, et c’était surtout nombre de sujet que je ne maîtrisais pas. J’étais même très ignorant et ce n’était pas dit que les livres pourraient m’aider, mais ce n’était pas comme si j’avais d’autres solutions pour le moment. Et je ne voulais pas non plus inquiéter Harmonie.

Mes pas me guidèrent donc jusqu’au centre de documentation de la Guilde. Berceau du savoir sur les différents mondes composants notre espace/temps. Je me rappelais ma rencontre avec Evelyne. On avait beaucoup appris l’un de l’autre ce jour-là, et la journée était passé à vive allure. Peut-être ferais je une autre rencontre tout aussi intéressante aujourd’hui ? Ce serait bien la seule façon de me distraire de mon objectif du jour.

J’entendis une sorte de bruit sourd. Comme un livre qui tombe au sol. Je me rapprochais donc de l’endroit en question et une jeune femme regardait partout comme apeurée et affolée. Puis soudain, comme si ma présence l’avait d’autant plus alarmé, elle se retourna précipitamment face à moi, un livre entre les mains et en l’air prête à frapper. J’hausse un sourcil et croise les bras tout en la regardant surprise et ne comprenant pas le souci.

Hum...on se connait ? Il ne me semble pas que je vous ai fait le moindre mal et vous me regardez comme si j’avais fait un massacre devant vos yeux. Je ne comprends pas bien...

Je levais les mains en signe de paix afin qu’elle essaye de se calmer.

Posez votre arme voulez-vous ? Ce n’est pas très respectueux envers ce livre de l’utiliser comme une arme alors qu’il est avant tout là pour une quête de savoir, n’est-il pas ?

J’essaye de sourire plus chaleureusement.

Je ne sais pas ce que j’ai pu faire pour vous contrarier mais dites moi ce que je peux faire pour arranger cela, si c’est possible ?

Dernière édition par Ryuusei Ichimonji le Ven 6 Oct - 19:36, édité 2 fois
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Je commençais petit à petit à me familiariser avec ce monde. Cela prendrait sans doute un peu de temps, avant que je m’habituasse à tout ceci, mais de ce que j’avais cru comprendre, c’était le cas de tout nouvel arrivant. Cela faisait déjà une semaine que j’avais atterri ici, et je ne m’en plaignais guère. Malgré les avertissements que l’on m’avait donnés sur la situation de Portalia et notamment les Dark Souls, je ne pouvais m’empêcher de pensais qu’il faisait bon vivre ici. Bien sûr, ce n’était qu’une impression venant de quelqu’un n’ayant jamais quitté les murs de la cité. J’avais toutefois eu quelques échos d’une certaine explosion s’étant produite au quartier Nord, mais je n’en savais pour le moment pas plus. En réalité, il y avait tant à savoir et à apprendre ici que je craignais presque d’être submergée. J’avais eu mes premiers contacts avec l’Eglise par l’intermédiaire d’un homme nommé Marguerite, et j’étais même surprise de constater que cette dernière semblait plus tolérante que ce à quoi je m’étais imaginée. Comme quoi, les apparences peuvent être trompeuses n’est-ce pas ?

J’ignorais encore quel serait mon rôle dans tout ceci. J’avais une certaine admiration pour l’Eglise et la Guilde, mais je ne souhaitais guère rejoindre leurs rangs. Je ne souhaitais pas être une simple civile, je savais que cela ne me conviendrait pas vu que j’avais toujours connu l’action. Quant aux Dark Souls et à la Secte du Chaos, il était bien entendu hors de question que je les rejoignisse. Je n’avais aucune animosité envers ce monde, et donc aucun intérêt à nuire à l’accomplissement de la quête, quand bien même je n’avais aucune envie d’y participer. Portalia semblait riche en possibilité et pleine de liberté. C’était une chose que j’appréciais, surtout après avoir connu la rigueur du régime militaire d’Hetacta. Je ne pensais pas encore aux rois du chaos et à la menace de ce monde ; peut-être était-ce insouciant, mais je la pensais lointaine. J’étais donc restée ce qu’ils appelaient une aventurière, et j’avais entendu parler des familias. C’est ainsi que j’avais postulé pour rejoindre les Nine Head pour devenir mercenaire. J’attendais toujours leur réponse, mais c’était ce qui me conviendrait le mieux après réflexion.

Je devais être honnête avec moi-même, j’appréhendais le moment où il me faudrait m’aventurer hors de Portalia pour affronter les créatures du chaos. L’affrontement avec le dragon avait laissé des séquelles, et malgré les paroles de la Guilde pour me rassurer, je craignais que le même scénario ne se reproduisît un jour. J’avais peur, peur de reprendre les armes. Ma troupe et moi n’avions été rien d’autre que de la chair à canon face à cette bête, et j’avais failli mourir. C’était donc ainsi que je m’étais dirigée vers la tour de la Guilde. Je savais que je devrai un jour faire face à mes peurs et ne pas me terrer éternellement ici, surtout si je comptais devenir mercenaire des Nine Head. Je voulais récolter le maximum d’informations sur le bestiaire des différentes zones. Alors que je lisais, j’avais une drôle de sensation, comme si le dragon m’observait à nouveau. J’essayais d’ignorer les picotements me parcourant la nuque ; en entendant des bruits de pas, j’avais tout de même sursauté et lâché mon livre. Le reprenant, je m’étais retournée vivement, l’objet en l’air, prête à frapper, pour me retrouver face à un homme qui n’avait rien d’hostile.

« Je… Veuillez m’excuser, je vous ai pris pour quelque chose d’autre. »

Il n’avait pas l’air bien méchant, et se demandait sans doute ce qui devait me passer par la tête. Je me mordis les lèvres, honteuse. Décidément, ce dragon avait laissé plus de marques que je le pensais pour que je m’affolasse ainsi dans une bibliothèque. Je ressentais encore les palpitations, comme si j’étais encore au combat. Essayant petit à petit de me calmer, j’observais le nouvel arrivant. Il avait la peau pâle, les cheveux blancs et possédait… Une corne ? Son cache-œil laissait présager qu’il avait participé à de nombreuses batailles. Mon regard avait dévié vers son œil valide, rouge. J’avais à nouveau cette sensation, la sensation d’être face au dragon. Mais comment était-ce possible ?

« Vous avez le même regard que la bête… »

La remarque m’avais échappée, troublée comme j’étais. Décidément, il allait se dire que j’avais perdu la tête. Mais comment lui expliquer tout ceci ? Ce qui m’était arrivé avant que je ne vinsse à Portalia ? Après tout c’était un inconnu, pour quoi s’en intéresserait-il ? J’avais quelques doutes en voyant le nouvel arrivant, mais je devais avoir le cœur net sur une chose.

« Pardonnez ma question, mais à quelle espèce appartenez-vous ? C’est la première fois que je vois un individu comme vous. »

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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Je pense que j’allais peut-être demander à la Guilde un rôle plus permanent d’instructeur des nouvelles recrues. On m’appelait ponctuellement pour le faire, mais je pourrais peut-être voir avec l’institution pour faire en sorte de réserver justement des jours pour cette activité et de la rendre hebdomadaire. Je ne savais pas si c’était véritablement possible et encore moins s’il y avait assez de gens pour que je puisse faire ces jours, mais cela ne coûterait rien de demander à l’occasion. Je suis sûr que cela ferait très plaisir à Harmonie de me voir plus souvent auprès d’elle plutôt qu’en mission. Certes, je rentrais bien souvent le soir, mais j’étais claqué de fatigue alors que les jours où j’officierais pour la guilde, je rentrerais tôt et on pourrait profiter de nos soirées en amoureux plus régulièrement. Autant dire que je savais d’ores et déjà sa réponse sans même lui demander.

Bref, j’étais vraiment très pensif ces derniers temps et j’avais beaucoup de choses qui me faisait réfléchir. Et c’était un peu trop pour cela que j’allais au centre de documentation. Si je pouvais éclaircir quelques points ce serait toujours ça de pris et je me sentirais un peu plus soulagé de cette charge mentale qui s’accumulait. Je me disais d’ailleurs qu’avec tout ça, je n’étais pas vraiment à fond dans le recrutement de nouveaux Dark Souls. Mais en même temps, ce n’était pas trop fait pour moi. Je préférais clairement partir en mission chercher un semblable disparu ou aller éliminer quelques montres. C’était plus simple et demandait bien moins d’effort.

Pour recruter dans ma faction, il fallait faire ça de manière subtile être sûr de son coup et surtout que la réponse serait positive selon la personne en face. Bref, fallait un peu trop réfléchir pour aborder la personne dans les formes, ne pas passer pour un pervers ou un dégénéré, et dire les choses mais de manière assez vague pour espérer ne pas se confondre. Bref, dans mon état de fatigue, c’était plutôt mort et je n’en avais pas envie non plus. Cela m’arrangeait bien de toute façon, et puis l’information c’est le pouvoir, donc ils n’auraient aucun problème au fait que je me documente en priorité. Plus les personnes en savent sur ce monde plus elles seront acceptées au sein des Dark Souls. L’information est souvent la clé de la réussite, pour nombre de chose. Cela permet souvent d’avoir un coup d’avance peu importe ce qu’il se passe.

Mais je devais avouer qu’on peut toujours finir surpris, peu importe les informations à notre disposition. Surtout quand il s’agissait de nouvelles variables méconnues qu’était les invoqués, groupe personnes dont je faisais partie pourtant. La jeune femme face à moi avec son livre au-dessus de sa tête semblait effrayée et je n’avais pourtant rien faire pour. Pas que je sache en tout cas, et cette tête ne me disait rien en plus. Sûrement une nouvelle arrivante. Mais je ne comprenais vraiment pas ce comportement en revanche. J’avais toujours été cordial avec les gens et je faisais toujours en sorte d’être chaleureux et souriant alors, cette situation me surprenait et mettait ma compréhension à rude épreuve. Comme quoi j’avais encore des choses à apprendre sur le comportement de mes semblables.

Pour quelque chose d’autres ? Vous êtes dans une bibliothèque mademoiselle, que voudriez vous qu’il y ait à part d’autres personnes aimant lire et apprendre ?

Je ne voyais pas bien qu’elle était cette chose dont elle parlait. En tout cas, elle en avait visiblement peur vu sa réaction. Et je devais un tantinet y ressembler ou avoir une aura dans le style de cette chose pour qu’elle s’inquiète de la sorte. J’avais du mal à décoder les choses, mais j’essayais car, cette femme n’avait pas l’air folle. Du moins, au premier abord. On dit souvent que les apparences sont trompeuses, donc je n’avais pas à juger sans savoir. Je décidais donc de continuer de l’écouter et de voir ce qui n’allait pas en alignant bout à bout les choses. Comme quoi bien que je ne veuille pas réfléchir, je finis quand même par devoir le faire...
Je la vis me détaillée du regard et finalement elle reprit la parole.

Le même regard que la bête ? De quelle bête parlez vous ? Parlez vous toujours par énigme comme maintenant ?

Après tout c’était vrai. Si plutôt que de dire bête on me disait vraiment ce que c’était, ce serait plus simple. Je sentais déjà poindre la migraine à ce rythme. Elle n’avait pas l’air méchante, mais elle n’aidait pas à ce que ma patience tienne le coup. Finalement, elle me demanda de quelle espèce j’étais et même sans véritablement comprendre encore, j’avais peut-être une idée. Je répondais poliment à la question pour l’aider à sa détendre. Elle avait encore le livre entre les mains, donc j’aimerais essayer de faire en sorte qu’elle ne me l’envoi pas au visage de manière accidentelle.

Je suis ce qu’on appelle un Drakenmayer. Un homme mi-dragon. Je ne suis pas le meilleur représentant de mon espèce cela dit. Les autres ont souvent des écailles sur la peau, des ailes, voir même une queue. Moi j’ai juste une corne et les yeux rouges. Mon albinisme à hautement influer sur mon métabolisme et c’est ce qui est resté. Le fait que je sois en partie dragon vous dérangerait ? Dans mes lectures sur les autres mondes, j’ai cru comprendre que parfois le dragon était un monstre inspirant la peur. Serait-ce le souci présentement ?

Après tout, ça y ressemblait, mais peut-être avais-je tort. Dans ce cas, je ne voyais vraiment pas ce qui clochait chez moi.

Qu’il soit question de ça ou non, je vous propose de faire amende honorable et de faire ce que je peux pour que vous vous sentiez à l’aise avec moi. Je suis venu ici pour me détendre après tout. Je ne veux stresser personne à cause de ma présence. Donc, que puis-je faire pour aider à ce que vous vous sentiez mieux ?

Je n’allais pas non plus faire tout et n’importe quoi. Mais je ne voulais pas la brusquer tant que je ne saurais pas le fin mot de l’histoire. Par la suite, on verrait ce que l’on peut faire pour que ce soit moins bizarre entre nous.

Dernière édition par Ryuusei Ichimonji le Sam 26 Aoû - 20:05, édité 1 fois
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Mon pouls reprenait son rythme normal, je ne tremblais plus. Alors que je me remettais du choc passé, je réalisais toute l’étendue de ma réaction. D’ailleurs, mon interlocuteur me regardait d’un drôle d’air. D’un côté, je m’en voulais un peu, mais de l’autre, c’était plus fort que moi. Comment aurais-je pu contrôler un tel traumatisme ? Plus le temps passait, plus je me rends compte que cette expérience pesait lourd et impactait mes décisions pour l’avenir. J’avais beaucoup de mal à aller de l’avant, à me dire que tout irait bien lors de ma première mission. Méritais-je seulement cette deuxième chance, à Portalia, alors que j’avais lâchement fui le champ de bataille ? Le pire – et je le savais – était que si c’était à refaire, je le referai sans la moindre hésitation. Ma dignité n’était-elle pas bien moins importante que ma vie après tout ? Oui, quand j’avais croisé le regard de cet homme, je m’étais sentie agressée, oppressée ; comme s’il allait me bondir dessus et cracher des flammes à tout moment. Si Portalia était une ville pleine de surprises, je devais admettre avoir du mal avec l’aspect bestial de certains individus. De plus, je me doutais que tous les invoqués n’étaient pas dignes de confiance. J’aimais penser l’Ordre comme un individu de chair et de sang qui pouvait faire erreur ; tout comme il avait sans doute fait erreur en m’appelant ici. Il ne me connaissait pas, sinon il saurait que la quête ne m’intéressait guère.

« Je… Navrée, je ne voulais pas paraître impolie. »

En cet instant – aussi bref fût-il – je ressentais avant tout de la culpabilité. Autant envers moi-même que vis-à-vis du nouvel arrivant. D’une part, je ne voulais pas me faire passer pour la froussarde que j’étais. D’autre part, cet homme n’avait rien demandé et s’interrogeait sans doute sur ce qui me passait par la tête. Pourtant, la culpabilité fut bien vite remplacée par de la méfiance lorsqu’il m’avoua être à moitié dragon. Cela expliquait donc cette ressemblance avec la créature qui inspirait la peur ; je comprenais ainsi que je ne m’étais pas totalement trompée en le prenant pour un dragon. Les lectures que je recevais sur ces créatures ainsi que la désolation qu’elles avaient semée sur Hetacta me revenaient en tête. C’était presque instinctif ; une chose contre laquelle je ne pouvais lutter tant elle faisait partie intégrante de la nature de mon peuple – et par extension de ma propre nature.

« Je viens d’Hetacta, et dans mon monde, on nous apprend à haïr les dragons. Ma troupe a été décimée par l’une de ces créatures et j’ai manqué d’y perdre la vie. Et depuis, j’ai peur de reprendre les armes. »

Je sentais tout de même que je devais une explication à ma réaction. J’essayais de faire un effort, de ne pas juger au premier regard. Il n’avait pas l’air très hostile, me proposait-il même de faire quelque chose pour détendre l’atmosphère. J’essayais également de me dire que ce monde était différent du mien, que tous les dragons n’avaient peut-être pas une connotation négative ici. Cela restait un exercice difficile tant nous étions endoctrinés au sein de l’Armée. Malgré mes efforts d’ouverture, une part de moi ne pouvait s’empêcher de me souffler de ne pas baisser ma garde car les dragons pouvaient s’avérer être des bêtes rusées. Était-ce son cas ? Il n’avait montré aucun geste d’hostilité à mon égard, comme ignorant l’hostilité naturelle entre dragons et humains. Je me demandais même comment une telle hybridation contre-nature pouvait être possible. Avec un peu de chance, l’homme aux cheveux blancs avait plus hérité de son côté humain que dragon sur le plan mental. Je n’étais décidément pas au bout de mes surprises avec ce monde.

« Vous êtes mi-homme mi-dragon vous dites ? Vous n’avez pourtant pas l’air d’une bête assoiffée de sang… »

Prenant une profonde inspiration, je poussai un léger soupir. Reposant le livre sur l’étagère duquel je l’avais trouvé, je dévisageai l’individu avec un mélange de crainte et de curiosité. Me débarrasserai-je un jour de mes démons, de cette peur qui me tordait les entrailles ? Pour le moment, ça avait l’air mal parti. Pourtant, je voulais me battre et non congédier cet homme qui n’avait rien fait. Je savais que je n’arriverai jamais à accomplir quoi que ce soit si je n’affrontais pas mes peurs. Aussi fis-je le choix de tendre une main légèrement tremblante vers l’inconnu.

« J’oublie de me présenter, je suis Loreley Steiner et je viens d’arriver à Portalia. »

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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Je prenais le temps d’essayer de comprendre la réaction de mon vis-à-vis. Elle semblait gentille comme ça et elle devait savoir se battre vu sa tenue. Elle avait une armure de bonne facture il semblerait. Mais elle ne semblait pas être de ce monde. Je me demandais contre quoi elle était censée se battre avec une telle armure. Elle avait l’air quand même pour des gros morceaux quoi. Elle devait sûrement se dire qu’à côté je n’étais pas très bien protégé. Mais il faut dire aussi que j’avais une armure du style légère voir peut-être intermédiaire. Enfin bon, étais ce vraiment le sujet pour le moment ? Non. Mais ce n’était pas impossible de lui demander par la suite qui sait.

En tout cas, je ne savais pas si j’étais vraiment l’homme dont elle pouvait avoir le plus peur ici. Après tout, par rapport à d’autres gens je n’avais pas un aspect plus démoniaque ou bestial que ça. Il y en avait des bien pires que moi après tout non ? A part ma corne et mes yeux rouges, je ne voyais pas vraiment de différence avec les autres humains. Si on prenait Kael avec son allure démoniaque, c’était déjà plus impressionnant à voir, même si Kael était gentil quant je l’avais rencontré et fait une mission avec lui. Si on devait se prendre la tête avec l’apparence de chaque personne ici, on se poserait beaucoup de questions sur qui est méchant et qui ne l’es pas.

C’était ce qui était bien à Portalia. Il n’y avait pas de discrimination de races tellement il y avait de tous dans cette ville.

Ne vous en faites pas, sûrement qu’il y a une raison à votre comportement. Je n’ai aucun souci avec ça. Mais je dois avouer que je ne serais pas contre quelques explications pour voir si je peux aider à améliorer les choses entre nous ? Je n’aime pas vraiment avoir des griefs avec quelqu’un sans essayer d’améliorer les choses.

Elle semblait ne pas savoir où se mettre durant un temps. Mais quand je lui fis savoir de quelle espèce j’appartenais, son visage changea. Elle semblait différente d’un coup, méfiante envers moi. Avais-je dit quelque chose qui ne convenait pas ? Humain j’imagine que c’était normal. Dragon peut-être ? En tout cas, c’était bien la seule chose que j’avais dite qui pourrait donner des boutons selon moi. Mon albinisme ce n’était rien de plus qu’une maladie connue ici aussi.

Je me rappelais que Ben venait d’un monde où il chassait les dragons après tout. On s’entendait bien avec Ben, une fois qu’il avait passé au-dessus de mon espèce. Bon faut dire aussi que c’était un Dom Juan de ce que m’avait dit Harmonie. Et que de ce que j’avais compris il n’aurait pas été contre avoir mon boule. Peut-être que cela aurait été possible si Harmonie n’avait pas été là. Quand elle finit par dire d’où elle venait j’esquissais un fin sourire en soupirant. Bon ben voilà, c’était bien ça le souci, mon ascendant dragon. Hetacta, le monde de Ben, où les dragons ont l’air des plus agressifs. Enfin dans mon monde aussi il l’était juste que mixé aux humains c’était peut-être encore pire en fait… J’étais un peu l’exception à la règle de mon monde, même si ayant vécu dans un monde violent j’avais peut-être quelques méthodes tout aussi sanguinaires...On ne peut pas changer sa façon d’être comme ça…

Je comprends mieux...Mon ami Ben vient de ce monde aussi. Votre méfiance est tout à fait naturelle du coup. Je ne savais pas que mon aura paraissait si dragonesque ? Je suis désolé pour votre troupe. Ce n’est pas un évènement dont on ressort indemne. Si vraiment je vous met mal à l’aise dites le moi et je m’en irais.

Elle ne semblait pas vraiment convaincue et je ne voyais pas vraiment quoi faire pour l’aider plus dans sa décision de me donner une chance ou non.

Je suis en effet mi-dragon. Ne pas en avoir l’air ne veut pas dire que je ne sois pas assoiffé de sang. Cela ne m’aide pas de dire cela, mais s’en tenir aux apparences, n’est pas vraiment ce qui vous aidera à cerner les gens, c’est plutôt le message que je veux faire passer...

Quand je la vois tendre sa main vers moi en signe d’acclimatation je souris. Je venais serrer doucement sa main en lui répondant.

Enchanté Loreley. J’essayerais au mieux de t’aider contre ta rancœur envers les dragons si je le peux. Ou en tout cas, je serais heureux de pouvoir faire que notre relation soit amicale. D’ailleurs tu cherchais quelque chose en particulier en venant ici ? Je commence à connaitre l’endroit alors peut-être que je peux t’aider à trouver ce que tu cherches ?
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Il ne comprenait pas ma réaction, évidemment. Comment aurais-je réagi si quelqu’un m’avait regardée avec un tel effroi sans raison apparente ? Une fois de plus, je ne pouvais m’empêcher d’avoir honte de ma réaction. Une bonne guerrière ne montrait pas ses peurs, une bonne soldate exécutait les ordres sans broncher. Si d’une part j’étais gênée pour mon interlocuteur, je ne pouvais d’autre part faire disparaître des années d’endoctrinement prodiguées par Hetacta. Oui, cette méfiance était plus forte que moi. Mais sans doute l’aurait-elle été pour n’importe-qui ayant un jour rejoint l’Armée. Pourtant, ce monde était différent. Il ne régissait pas aux mêmes règles. Si l’homme possédait des traits draconiques, cela semblait s’arrêter là. Outre son apparence, je ne voyais aucune malice dans son regard, aucune crispation dans ses gestes. Rien n’indiquait qu’il me voulait du mal. Je devais faire un effort d’adaptation, me sortir de cet état de traumatisme psychologique et aller de l’avant. Portalia n’était pas Hetacta. Et quand bien même l’on m’affirmait le contraire, les apparences et le premier aperçu d’une personne permettaient souvent de jauger le danger. Je n’allais pas mentir en affirmant me sentir en totale sécurité, mais je ne souhaiter pas congédier cet homme pour autant.

« Il va bien falloir que j’affronte mes peurs un jour. » soupirai-je, « Un vrai dragon m’aurait attaquée à vue. Peut-être as-tu hérité de leur pouvoir mais pas de leur esprit ? Je suis prête à te laisser le bénéfice du doute. »

Bien que je portasse une armure, je n’avais pas réellement l’air de l’effrayer de mon côté. Je n’avais pas encore assez de puissance d’essence pour pouvoir sentir la sienne, mais je me doutais qu’il devait sans doute être plus fort que moi. En réalité, pratiquement tout le monde l’était sans doute vu que je venais à peine d’arriver. Je voyais toujours Portalia comme mon salut à un instant critique, mais je ne pouvais nier que ma cité natale me manquait quelquefois. Je me demandais comment se portaient les personnes que j’avais pu connaître. Aussi fus-je particulièrement surprise lorsque j’entendis un nom familier sortir de la bouche de l’homme-dragon. Ben… Benedikt ? Il y avait bien eu une histoire entre nous – quand bien même nous n’étions guère attachés l’un à l’autre –, cela avait néanmoins quelque chose de rassurant de voir que d’autres habitants d’Hetacta sévissaient à Portalia. Peut-être le retrouverai-je ? Ce serait plus par la curiosité que par un sentiment de solitude. Je me demandais comment il avait pu venir ici, lui qui était en sécurité à Hetacta tandis que mon escouade était partie affronter le dragon. C’était une question que je ne manquerai pas de lui poser lorsque je l’aurai en face.

« Tu veux dire que tu connais Benedikt ? Il m’a entraînée. J’ignorais qu’il avait atterri dans ce monde, lui aussi. »

En tout cas, l’homme face à moi semblait serviable, très serviable pour quelqu’un que je ne connaissais pas. En réalité, les gens que j’avais pu croiser depuis mon arrivée à Portalia avaient été amicaux, bienveillants. Pour le moment, mon point de vue sur la cité était plutôt positif, bien que j’ignorasse encore toute l’étendue de la situation depuis l’attaque de la cité-forteresse, n’étant arrivée qu’après cette dernière. Ne pas juger sur les apparences… C’était quelque chose de difficile, et sur ce point je n’étais guère trop d’accord avec mon interlocuteur. Toutefois, je devais reconnaître une part de raison dans ses propos. Si l’apparence permettait de détecter un danger potentiel, on m’avait vite jaugée comme la grande guerrière que je n’étais guère en raison de mon armure. Je n’infirmais toutefois guère ces pensées car cela m’arrangeait de ne pas être mal vue. Certains verraient cela comme de la lâcheté, mais qui était réellement honnête en ces jours ? Ce n’était pas comme si je mentais de manière éhontée, les gens étaient bien libres de croire ce qu’ils voulaient.

« Tous les gens de ton monde sont-ils comme toi ? Des hommes et des femmes mi-dragon ? As-tu déjà vu et combattu un dragon ? J’espère que mes questions ne sont pas indiscrètes. J’ai cru comprendre qu’il n’y avait pas de réel dragon qui a été découvert ici – du moins pas dans les zones bas rang – et j’espère honnêtement ne jamais croiser de créatures qui ressemblent à nos pires ennemis. »

De mes propos, je pensais qu’il comprendrait que j’étais venue ici pour avoir des renseignements sur le monde extérieur, et plus particulièrement sur la faune locale et les dangers qui m’attendaient. Je me souvenais des propos d’Hypanatoi à ce sujet ; quand bien même la Guilde ne semblait guère du genre à envoyer de nouveaux aventuriers au casse-pipe, je savais que j’agissais au mieux en prenant les devants et en allant chercher moi-même l’information. Mais quel genre d’aventurier était donc mon interlocuteur ? Avait-il l’habitude de partir régulièrement en missions ? Au vu de ses airs de dragons, cela m’étonnait qu’il restât sagement entre les murs de la cité. Peut-être tenais-je là une occasion d’en savoir plus, et de bien me préparer pour ce qui m’attendait dehors.

« Cela fait-il longtemps que tu es ici ? Aurais-tu des conseils à me donner avant que je ne parte à l’aventure ? »

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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Ce n’était pas évident d’être confronté à une réaction comme celle de cette jeune femme. Que l’on ait peur de moi ce n’était pas vraiment l’une des choses que j’avais le plus vu. J’avais connu des gens qui m’avait méprisé et pris de haut me traitant comme un déchet. Ou des gens avec un regard plus curieux de mon apparence. D’autres encore avec admiration, souvent ceux que j’entraînais impressionner certainement par ma puissance et la puissance potentielle qu’il pourraient avoir en arrivant à mon niveau. Mais que l’on ait peur de moi c’était bien une première, même Ben n’avait pas eu ce genre de réaction. Il était plus en mode, je te surveille et on verra ce que ça donne. En mode méfiant quoi.

Je comprenais que les dragons soit sa bête noire, mais je n’étais pas un dragon entièrement. Seulement un demi et c’était loin d’être la partie la plus grande chez moi. Pour le moment elle semblait m’accepter donc on allait essayer de s’entendre et de faire en sorte que tout se passe bien. Je n’avais absolument rien contre elle après tout.

C’est vrai que ça peut être bien si jamais vous venez à rencontrer des dragons pur souche ici comme ceux que vous avez connus. Ce n’est pas à exclure et si c’est le cas, il vous faudra vous tenir prête. Je ne suis pas du genre à attaqué avant d’avoir appris à connaître une personne. Je ne suis pas un sauvage, même si la majorité de mon peuple ne ferais pas la même exception dans ce genre de cas. Enfin bref, je suis un déviant de mon espèce, une sorte de pièce défectueuse pour plusieurs raisons. Tout ce que tu as à retenir c’est que je ne te ferais aucun mal du moment que tu ne me fais pas de mal ni à moi ni à mes proches. Merci en tout cas de prendre sur toi pour que notre relation soit au moins cordiale.

Elle semblait avoir du potentiel cette jeune femme. Elle devait être une guerrière accomplie dans son monde. Quand elle me parla du monde de Ben je m’empressais de lui dire que j’avais un ami du même monde qu’elle. Peut-être qu’elle le connaîtrait ? En tout cas, une chose était sûre, c’est que si elle était comme la majorité des invoqués et qu’elle était nostalgique de son monde, trouver une personne qui en vient lui ferait plaisir. Ce serait l’occasion de discuter un peu de leur monde et d’en avoir des nouvelles. Même si aux dires de Ben il ne semblait plus y avoir grand-chose qui les attendait à Hetacta.

Il s’appelle bien Benedikt en effet. Cela fait un moment maintenant qu’il est dans le coin. Si tu le connais au moins ça vous permettra de renouer un peu avec vos origines si vous le désirez. Il t’a entraîné ? Je comprends mieux cette attitude de guerrière, et cette posture. Je me disais aussi que cela ressemblait bien à Ben.

Je sentais cependant beaucoup de réserve et de crainte dans sa posture. Signe qu’elle avait été bel et bien traumatisée par l’un de ces derniers combats. S’il s’agissait de dragons, pas vraiment étonnant que je ne sois pas vraiment bien accueilli de prime abord. Il faudrait qu’elle apprenne à voir au-delà des simples apparences, car parfois une personne qui semble gentille et innocente peut très bien jouer la comédie et se jouer de vous pour mieux vous poignarder dans le dos. Savoir se méfier est une preuve d’intelligence et d’un bon instinct de survie selon moi.

Tous les gens de mon monde sont mi-dragon, mi-humain. Mais je suis un des rares à avoir aussi peu d’attributs draconiques. Si tu rencontres Freya, tu verras des cornes proéminentes sur sa tête une queue ainsi que des écailles sur sa peau, je n’ai pas le tiers de cela vu que je n’ai qu’une corne sur l’ensemble de ses attributs.

Je prend mon menton en main.

Il y a homme et femme du coup. Je n’ai jamais vu de dragon, non. La légende de mon monde raconte que nos ancêtres humains ont combattus les dragons dans une guerre millénaire avant de les défaire et de les manger. Et se nourrir d’eux nous auraient fait obtenir des attributs draconiques. Des conneries certainement... dis-je en haussant les épaules guère, convaincu de cette légende grotesque.

Je continue de répondre à ses questions par vagues et je souris voyant que malgré sa méfiance, elle semblait très curieuse.

Pas de soucis, ce n’est pas indiscret, en tout cas, pas de mon point de vue. C’est normal de vouloir en savoir plus. Si cela peut te rassurer. Je doute qu’il n’y ait pas de dragons dans ce monde, mais je pense que seuls les aventuriers aguerris de rang Légende peuvent aller dans des territoires où ils seraient susceptibles de se montrer. Donc tu es à l’abri pour le moment.

J’étais content de voir qu’elle s’intéressait aussi à l’extérieur des murs. C’était qu’elle voulait aider à la protection de la cité et potentiellement au travail des aventurier en faisant des quêtes en tout genre. Ce serait toujours appréciés. La Guilde ne laissait jamais une occasion d’avoir de nouveaux membres pour effectuer leurs quêtes parfois bien ardues.

Cela fait un an que je suis ici à présent. Je suis bien intégré je dirais. Je fais souvent des missions à l’extérieur et je connais pas mal des endroits de l’extérieur, même s’il y en a certaines je préférerais ne jamais les revoir, le devoir d’un aventurier est souvent d’aller par-delà les dangers pour protéger les autres qui ne peuvent pas se protéger eux-même.

Des conseils ? Hum après tout, c’était comme quand je donnais des cours aux nouvelles recrues en définitive alors pourquoi pas.

Premièrement, toujours bien t’informé sur la zone dans laquelle tu fais ta mission. Faune, flore, s’il y a des conflits entre créatures et j’en passe. Deuxièmement, toujours bien t’équiper avant de partir c’est la base si tu ne veux pas mourir. On n’est jamais à l’abri de tomber sur plus fort que soit. Dans ces cas-là, il faut avoir ce qu’il faut pour fuir. Troisièmement, tu peux mourir ici, généralement, la majorité d’entre nous revient, si c’est le cas, à la place des portails. Mais ton retour verra ta puissance diminuer en contrepartie. Sûrement que l’Ordre veut faire savoir que ramener des pions ce n’est pas le fun donc vaut mieux éviter la mort si possible.

Je réfléchissais voir si j’avais oublié des choses.

Ah et ne pars pas seule en dehors des murs de Portalia, soit toujours accompagnée d’au-moins une personne. Sinon j’ai envie de dire qu’il ne faut pas hésiter à te faire des amis et à apprécier ton temps ici. Le retour n’est clairement pas pour tout de suite, voir même pas envisageable.
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Écoutant mon interlocuteur, ses propos me laissaient perplexe. J’essayais bien entendu de me raisonner, de me dire que je ne craignais rien ici, dans cette bibliothèque. Mais pourtant, c’était plus fort que moi. J’avais face à moi un demi-dragon, et cela ravivait de mauvais souvenirs. Plus j’y pensais, plus je me demandais si je n’avais pas subi un certain endoctrinement à l’Armée. Les dragons étaient nos ennemis ancestraux. Pourtant, je ne pouvais m’en prendre à cet inconnu, encore moins le condamner alors qu’il n’avait encore rien fait – tout du moins, à ma connaissance. La réflexion intéressante était de lui laisser le bénéfice du doute, de lui laisser sa chance, bien qu’une part de moi me soufflait de rester sur mes gardes. Il n’avait pourtant pas l’air vil, et n’avait sans doute aucun intérêt à me duper d’une quelconque manière. De mon côté, je n’avais nulle envie, ni intérêt à lui faire de mal à lui ou à ses proches. Bien qu’il fût plus probable que je ne fusse qu’un moustique en terme de puissance s’il était là depuis un moment.

« Défectueux, mais pourquoi donc ? » demandai-je, surprise, « Je ne te connais guère, mais tu sembles à première vue être de bonne constitution et avoir toute ta tête. »

Je me demandais sincèrement ce qu’il voulait dire par là, et à quoi ressemblait un monde peuplé d’homme-dragons. De ce qu’il affirmait, tous les gens de son monde n’étaient guère aussi aimables que lui. Avais-je donc quelque chose à craindre si jamais je croisais la route d’un autre Drakenmayer ? De cette Freya par exemple ? J’avais un peu honte, honte de montrer ainsi mes peurs alors qu’un guerrier n’était pas supposé le faire. Ce dernier combat m’avait traumatisée et bien failli me faire lâcher les armes pour de bon. Pourtant, plus le temps passait, plus je me disais que les héros n’étaient rien d’autre que des légendes. Ceux qui m’avaient ordonnée de participer à cette escouade n’avaient guère plus de jugeote que ceux qui avaient organisé cette traque alors que Ducaï avait été vaincu par Helen. Cherchaient-ils à se débarasser volontairement de nous ? Ou bien nous considéraient-ils comme rien d’autre que de la vulgaire chair à canon ?

« Intéressant, j’en déduis que les dragons étaient autrefois les ennemis de votre peuple et que vous les auriez exterminés ? Je t’avoue ne pas savoir trop quoi penser de cette légende, il ne me serait jamais venu à l’esprit que l’on puisse manger un dragon. »

D’après mon interlocuteur, ces légendes étaient effectivement de vieux racontards, comme l’étaient sans doute les contes de glorieux guerriers que l’on racontait aux enfants à Hetacta. La guerre n’avait rien de beau, ni de glorieux. Et je me posais de sérieuses questions, étant arrivée après l’attaque de Portalia. Comment réagirais-je si la même chose se reproduisait ? Survivrais-je ? En tout cas, tous les conseils étaient bons à prendre, et je retenais bien chaque élément que me fournissait l’homme-dragon. Ils étaient bien similaire à ce que m’avait affirmé Hypanatoi en somme ; toujours prendre le plus de précautions possibles, se renseigner et ne pas partir seule. Je n’avais déjà guère hâte de partir, y aller en solitaire me tentait encore moins de toute manière. Au moins ici, je pouvais veiller à ce que l’on ne m’envoyât pas à la mort. Ici, je pouvais toujours accepter ou refuser une mission de ce que j’avais compris. Il n’y avait pas la même notion de discipline ni de respect presque divin de la hiérarchie comme c’était le cas dans ma cité natale.

« Merci pour les conseils, et navrée si mes réactions ont pu te mettre mal à l’aise. Je n’ai pas hâte de sortir de Portalia, mais je sais que je vais un jour être obligée de prendre mon courage à deux mains et affronter mes peurs. » je souriai, « Si aucun dragon n’est prêt à me sauter dessus dès mes premières missions, je suppose que je pourrai démarrer plus ou moins en douceur. En tout cas, tu peux être sûr que je ne prendrai aucun risque inutile. »

Je ne pus m’empêcher de rougir légèrement, réalisant la portée de mes derniers propos. À tous les coups, il allait me prendre pour une mauviette qui fuirait le champ de bataille à la moindre menace. Je n’avais nul besoin d’être maternée et je souhaitais le faire savoir. Pourtant, en cet instant, je m’en sentais incapable. Me passant la main sur la nuque, j’évitais son regard.

« Je… Désolée, c’est plus fort que moi. Mon dernier combat a laissé des marques. J’essaie d’aller de l’avant de ce traumatisme mais ce n’est pas évident, si tu vois ce que je veux dire ? »

Peut-être comprendrait-il le principe du traumatisme, peut-être pas. Après tout, j’ignorais tout de lui. Peut-être avait-il eu une vie facile ou difficile, mais toujours était-il que j’étais en cet instant bien gênée. Pourtant, des questions me brûlaient les lèvres, curieuse que j’étais face à cet homme. Croisant de nouveau son regard – et frisonnant légèrement face à ses airs de dragon –, je repris la parole.

« Hum… Pardonne-moi, mais je réalise que je ne connais ni ton rang, ni ton nom. » je marquai une pause, « Puis-je également te demander ce que tu penses de cette fameuse quête de l’Ordre ? »

Je me demandais à quel genre d’aventurier j’avais à faire. Marguerite avait été par exemple bien compréhensif quant à mon manque d’intérêt vis-à-vis de la quête. Qu’en était-il de lui ? Avais-je face à moi un zélé ?
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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Je me rendais bien compte que de dire que j’étais à moitié ce qu’elle craignait le plus n’était pas vraiment dans mon intérêt. Mais lui mentir n’était pas vraiment une bonne idée si je voulais m’en faire une alliée et la rassurer. Je n’étais pas du genre à laisser quelqu’un m’attaquer, mais en même temps elle ne semblait pas comme cela non plus. Elle voulait vraiment me laisser le bénéfice du doute, ou en tout cas sur son visage on voyait clairement qu’elle était en plein dilemme à peser le pour et le contre. C’était compréhensible. Mais à Portalia je ne serais clairement pas le seul dragon qu’elle rencontrerait donc valait mieux qu’elle réussisse à contenir ses pulsions effrayées parce que d’autres ne seraient pas forcément aussi gentils que moi face à ses réactions. Je pense que personne n’avait besoin d’être devin pour savoir que je parlais bien entendu d’une certaine Freya...

Défectueux, car je n’ai pas voir très peu d’attributs draconiques. Ce qui est généralement, peu courant dans mon monde. J’ai simplement une corne avec des yeux rouges. Alors que mes paires, ont deux cornes, une queue voir même des ailes ainsi que des écailles sur la peau.

Je lui faisais part qu’il fallait rester prudents avec les gens de mon monde vu qu’il n’était pas vraiment aussi clément que moi, ne connaissant clairement pas le mot du tout en vérité. La violence était le maître mot de ma race, mais j’avais bien vite appris ici à m’en défaire. Mais Freya restait égale à elle-même et je craignais presque que d’autres alphas aussi bornés et égocentriques se pointent à Portalia. Enfin, après y en avait d’autres comme Raïka qui venait d’ailleurs encore et qui était sociables donc ça dépendait vraiment sur qui elle tombait par la suite.

J’en ai déduis la même chose. Mais le peu d’anciens que l’on a ne parle pas de ce genre de chose. C’est du passé. Il faut regarder vers l’avenir. Mais je trouve pourtant très utile de regarder le passé pour éviter de commettre les mêmes erreurs ce que mes paires continuent donc à faire. Ils reproduisent sans cesse les mêmes schémas de violences gratuites car c’est la loi du clan le plus fort. Le fait de manger ses adversaires que ce soit des dragons ou autre chose, honnêtement je trouve ça assez dégueulasse, mais ce n’est que mon avis personnel.

Par la suite, je lui prodiguais des conseils pour bien commencer sa vie d’aventurière parmi nous. Sûrement que je n’étais pas le seul à lui dire des choses, mais ça devait se ressembler à peu près à chaque fois. Si les conseils étaient bons elle en aurait en double, c’était certain. Je me demandais si elle les prendrait en compte, mais si c’était une bonne guerrière elle veillerait à respecter les conseils de personne connaissant ce monde et étant plus expérimenté. L’essentiel c’est qu’elle survive. Il faut savoir connaître ses limites. Dans ce monde c’était important pour rester en vie le plus longtemps possible.

En vérité, tu as été une combattante par le passé, mais rien ne t’oblige à le rester ici. Si tu veux rester une simple civile et ne pas avoir à sortir de Portalia, personne ne t’en voudra. Personne n’a à choisir pour toi ce que tu veux faire de ta vie. Pour ce qui est des dragons, tu devrais être bien. Tu sembles au bas de l’échelle pour ton rang, mais cela te permettra d’évoluer doucement en faisant des missions dans des zones pas encore trop dangereuses. D’ailleurs aucun dragon dans ses zones, donc ne t’en fais pas tu pourras revenir à tes aptitudes doucement et sûrement. Et si monstre plus fort il y a, il ne faut pas hésiter la fuite, un aventurier qui fuit est meilleur qu’un aventurier mort. Il te faudra apprendre tes limites car cela te sera essentielle pour ta survie. La mort n’est certes pas la fin ici, mais tu apprendras que mourir te fais perdre grandement en puissance, donc mieux vaut ne pas arriver jusque-là.

Elle semblait vraiment mal de me dire qu’elle ne prendrait aucun risque pourtant c’était clairement le bon état d’esprit à adopter.

Tu n’as pas à te sentir honteuse de vouloir rester envie. C’est une pulsion tout ce qu’il y a de plus légitime. A aucun moment je ne te jugerais parce que tu as envie de vivre. Ne prend pas sa comme une faiblesse mais comme une force. C’est bien de savoir quand il faut se battre ou quand il faut fuir. Certains n’apprennent jamais cette nuance.

Elle croise de nouveau mon regard et je vois son corps parcouru de frison. Cela allait être dur pour elle, mais j’étais sûr qu’elle pouvait outrepasser cela. Elle était plus forte que ce qu’elle ne pensait d’elle. Elle se sous-estimait. Je sentais un potentiel très proche de celui de Ben en elle, c’était à elle seule de décider si elle voulait vraiment le faire perdurer et le renforcer. Je rigolais doucement quand elle rappela qu’on avait un peu oublié les bases dans notre conversation.

Je suis Ryuuseï, mais mes amis m’appelle Ryu. Je suis Rang Or 5* depuis un moment maintenant. J’attends de pouvoir passer mon rang Obsidienne. Vu les évènements des derniers temps ce n’était pas la priorité à organiser.

Quand elle me demanda mon avis sur la quête de l’Ordre je réfléchis à mes mots. J’avais ressassé ses mots un nombre assez fort de fois alors c’était toujours un peu difficile de résumé la chose simplement.

Pour moi c’est du vent. Cela fait plus de deux mille ans qu’elle est toujours active. Je doute qu’elle soit un jour résolue. Surtout qu’on a aucune garantie derrière qu’on retourne chez nous, et personnellement je n’en ai plus envie, car j’ai trouvé bien plus une place ici que je n’en trouverais jamais dans mon propre monde.
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descriptionLe Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé) EmptyRe: Le Savoir la meilleure des armes ? [PV : Loreley Steiner] (Terminé)

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« Je vois... »

Aurais-je cru, ne serait-ce que quelques temps plus tôt, que je parlererai à un homme-dragon ? C’était invraisemblable et je ne pouvais m’étonner de ne constater aucune malice chez l’individu. De ce que je comprenais, c’était un cas à part au sein de son propre monde. Les autres Drakenmayers ne seraient sans doute guère aussi cléments avec moi, ni aussi patient. En somme, j’avais la chance d’être tombée sur un individu suffisamment pacifique et patient tel que mon interlocuteur. Je n’aurais su dire s’il tenait rigueur de mon attitude un brin méfiante à son égard. Je faisais de mon mieux pour prendre sur moi, et je me détendais graduellement en sa compagnie. Pourtant, une part de moi ne pouvait que faire le rapprochement entre mon interlocuteur et le dragon qui avait décimé ma troupe. Alors que la peur me pétrifiait quelques temps plus tôt, je poussai un léger soupir avant de lever un regard plus déterminé. Après tout, je n’avais aucune envie de me laisser faire ou de me complaire dans une position de victime. Je tenais avec cet homme une certaine opportunité d’affronter ma peur dans les yeux, et je ne souhaitais pas me défiler. Tout du moins, pas dans un moment aussi crucial de la bataille au sein de mon esprit. Le temps finirait sans doute par cicatriser les plaies, mais je devais aussi y mettre du mien.

Écoutant sa suggestion d’abandonner les armes, je restais pensive. Quelque part, c’était ce qui me définissait, et ce qui définissait mon parcours. Qui serait Loreley Steiner sans sa lance et son bouclier ? Que Portalia donnât ce choix aux invoqués au lieu de leur forcer la main était admirable. Même Marguerite n’avait pas jugé mon désintérêt pour la quête malgré son appartenance à l’Église. La société Portalienne n’était peut-être pas sans défauts, mais ce que je voyais jusqu’à présent me plaisait bien. Je restais tout de même fière de mes origines et ne les oubliais guère. Peut-être était-il possible d’allier les deux ? J’esquissai donc un sourire, peut-être le premier sourire sincère depuis le début de notre conversation.

« Il est vrai que Portalia offre des opportunités intéressantes. Peut-être qu’Hetacta m’a trop façonnée, mais je ne pense pas être capable de me diriger vers une autre voie que celle des armes. » affirmai-je, « Il faudra seulement que j’arrive à surmonter mes peurs. »

Au moins avais-je conscience du problème qui venait de moi, c’était un bon début. Le premier pas vers la guérison. Écoutant toujours aussi attentivement les propos de Ryuusei – car tel était son nom – j’ouvris grand les yeux en comprenant qu’il était seulement à quelques pas du rang obsidienne. Je savais que j’avais à faire à quelqu’un de plus fort que moi, mais certainement pas à ce point. Ce devait être un aventurier bien chevronné. Et si même lui m’affirmait de ne pas hésiter à fuir et de ne pas avoir honte de vouloir rester en vie, je n’avais sûrement pas à m’en faire. J’avais conscience de mon côté jugé lâche par certains des miens, mais j’étais contente de voir que les choses étaient différentes ici de ce point de vue. Ryuusei mentionna l’attaque de Portalia, et je pris une expression plus sérieuse. Elim m’en avait parlé lui aussi, évoquant la pagaille dans la Guilde à l’aube où j’étais arrivée. L’homme-dragon devait sans doute avoir dû participer aux défenses de la cité, j’espérais que les dégâts n’avaient pas été trop importants.

« Vraiment ? Tu dois être très fort alors, bien que je puisse encore sentir ta puissance d’essence. J’ai cru comprendre que j’étais arrivée après une certaine attaque ? J’en suis navrée et j’espère que tu n’as perdu personne de cher. » je marquai une pause, « Ce doit être traumatisant d’être attaqué sur ses propres terres, surtout quand on ne s’y attend pas. »

Peut-être était-ce le moment de changer de sujet comme j’ignorais si j’abordais un sujet douloureux pour lui. Ses propos sur la quête m’intéressaient toutefois. Alors lui aussi n’y croyait guère ? Il semblait bien heureux en ce monde, à en croire ses propos. J’espérais aussi que ce serait le cas, voyais-je cette invocation comme une deuxième chance. Il semblait bien différent de Marguerite à ce sujet. Peut-être moins naïf et plus réaliste. Toujours était-il que c’était intéressant de récolter plusieurs avis sur une question, surtout quand on venait d’un autre monde.

« Je ne suis moi-même pas intéressée par la quête, mais je comprends que certains veuillent garder l’espoir de rentrer chez eux. » je haussai légèrement les épaules, « Je n’essaierai jamais de m’opposer à l’accomplissement de la quête, mais je peux également imaginer les raisons qui pousseraient certains à rejoindre les Dark Souls ou même la Secte du Chaos. » affirmai-je, « Je vois ce monde comme une seconde chance qui s’offrirait à moi. J’espère m’y plaire et trouver ma place. »
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Je ne suis pas forcément bien considéré chez mes semblables étant plus proche de mon côté humain que de mon côté dragon. Pas par choix, mais comme d’habitude, l’injustice prévaut souvent chez mes paires. Un peu plus un peu moins, je me suis fait une raison quand j’y étais. Mais maintenant, je ne me considère plus défectueux. On m’a fait me sentir à ma place et très bien comme j’étais ici. Peu importe mes différences, j’inspire le respect à plusieurs personnes et j’ai encore bien souvent du mal à m’y faire car c’est très différent de la considération de mon monde.

Elle semblait se détendre doucement à force d’échanger entre nous. Tant mieux c’était qu’elle ne me trouvait pas aussi horrible qu’elle le pensait au premier abord. Je pouvais en effet faire peur à certains notamment par mes yeux rouges qui n’étaient pas très engageant de prime abord. Mais j’étais loin d’être une furie baignant dans le sang. Je ne voyais pas l’intérêt du conflit sans connaître l’autre personne en face. Après forcément que si on m’attaquait j’allais me défendre et répliquer, mais j’essayais toujours de faire en sorte de passer par autre chose que la violence en premier lieu.

La violence avait bien trop bercé mon enfance et mon adolescence. Bref, la grande majorité de ma vie quoi. Je ne voulais plus que ça empiète autant sur mon existence. Je voulais simplement vivre heureux et le plus en paix que possible. Donc si on ne me cherchait pas de poux alors je n’en chercherais pas non plus.

Et puis, il fallait qu’elle voie ça comme un entraînement. Si je lui inspirais la même peur qu’un dragon, elle pourrait la combattre de manière progressive à mon contact sans craindre d’y passer. Cela pouvait être vraiment une bonne chose sur le long terme pour elle. Surtout si elle gagnait en puissance et finissait dans des zones avec des similis dragons. Je lui fis part tout de même qu’elle avait le choix sur ce qu’elle voulait faire en tant qu’invoquer et que ne plus prendre les armes pour un métier plus simple était aussi envisageable. Personnellement étant né pour le combat à la base, je ne me voyais pas faire autre chose. Après je pense qu’en vrai maintenant que je suis là et que je suis avec Harmonie, cela ne m’aurait pas déplu de finir documentaliste ou un autre métier en rapport avec les livres vu ma curiosité. Mais j’aimais l’adrénaline que je ressentais durant l’action. Je ne saurais vraiment abandonner totalement les armes pour ma part. Elle me semblait être fait dans un moule similaire. Ben n’avait pas délaisser les armes non plus de son côté.

Tandis qu’elle souriait pour la première fois sans faux semblant et de manière vraiment sincère, je souriais en retour.

Portalia est une ville qui laisse beaucoup de liberté sur le chemin de la vie. Je comprends, je ne pourrais pas non plus, après vous pourriez très bien combattre à mi-temps et vous trouver autre chose le reste du temps. Si vous voulez découvrir la ville ou ce genre de chose c’est bien d’avoir un peu de temps entre les quêtes. Bous semblez être quelqu’un de fort mentalement. Je suis sûr que vous surmonterez vos peurs. Il ne faut pas vous laisser abattre et si je vous fais l’effet d’un dragon, je peux même vous y aider au début.

Je souriais amusé par sa surprise. Le fait que je sois bientôt obsidienne semblait la prendre au dépourvu. J’étais là depuis un moment en même temps. C’était normal pour moi que je ne sois plus à un rang trop peu élevé. Et encore en ce moment, la guilde était pas mal chargée et n’avait pas le temps de prendre en charge mon passage de rang mais sinon ça ferait déjà un moment que je serais Obsidienne. Comme je m’en fichais un peu en définitive, ce n’était pas très grave selon moi. L’essentiel c’était surtout de rencontrer de nouvelles personnes et de pouvoir me battre et mon rang n’empêchait pas ma puissance d’essence d’être à son plein pouvoir.

Je me défends. Tu sauras reconnaître et ressentir les essences à ton prochain rang, mais pour cela il te faudra t’entraîner aller sur le terrain et pourquoi pas surmonter ta peur des dragons ? Je n’ai perdu personne dans cette attaque, mais la cité à tout de même vécu bien des dommages matériels comme démographiques. C’est une période encore assez dure à surmonter. On a fait au mieux, ce n’est jamais évident d’être attaqué par surprise. Mais on a dû faire avec, on n’avait pas vraiment de temps à perdre en réflexion. Il fallait agir pour le bien de tous et rapidement. On a pas pu éviter tous les dommages, mais grâce à l’aide de nombreux petits groupes formés de gens volontaires, on a évité tout de même le pire.

Son changement de sujet n’était pas très discret mais je souriais face au fait qu’elle était compatissante sur le fait que cela pouvait être douloureux de trop s’épancher sur l’attaque de Portalia. Elle posa ensuite une question sur la quête et j’étais curieux de savoir ce qu’elle en pensait à son tour ne lui cachant rien de mes pensées sur le sujet. Après tout, je n’avais rien à cacher ou en tout cas, ne rien cacher d’apparence permettait de cacher des choses bien plus énormes à la vue de tous ~.

Je comprends aussi. Mais jamais l’Ordre n’a dit qu’on rentrerait en réussissant la quête. C’est de l’extrapolation pure et simple. Une carotte que l’on expose impunément aux invoqués sans preuve solide. Je trouve cela injuste et irrespectueux. Je ne fais pas spécialement de la contre quête ou du pour la quête. Je me contente de gagner de l’argent avec les quêtes afin de pouvoir chérir ceux que j’aime ici. Tu trouveras ta place. Ne te ferme simplement pas aux gens et n’hésites pas à aller vers eux. La majorité sont très sociables. Harmonie ma moitié qui gère la Libraire d’Yseult sur la place est adorable. Pour la Guilde cela dépend sur qui tu tombes. Si c’est sur un certain Morrigan passe ton chemin c’est un gosse capricieux celui-ci. Pas méchant mais pas très sociable pour autant. Il y a Liz qui est la mère adoptive d’Harmonie très gentille aussi. Oralee la meilleure amie d’Harmonie qui est une pile électrique ambulante. Et y a aussi le bar du Rex tenu par Patrick qui est un bon endroit pour prendre ses marques à Portalia. Bref, ne te prends pas trop la tête et visite sans trop y réfléchir, ta place se fera d’elle-même ici.
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De ce que je comprenais, le fait de ressembler plus à un humain qu’à un dragon était une tare dans le monde de Ryuusei. De mon côté, j’étais soulagée de ne pas être tombé sur l’un des pires spécimens. S’il n’avait guère trop épilogué sur son monde, je trouvais qu’il n’avait pas l’air de le porter à coeur. Si ce fait m’étonnait en premier lieu, je me rappelais que je ne connaissais rien de son passé. Peut-être avait-il encore eu moins de chance que moi, peut-être que la vie ne lui avait tout simplement jamais fait de cadeau. Il n’avait pas l’air agressif, ni vraiment brutal lorsqu’il parlait. Non, Ryuusei semblait être un homme d’un grand calme. Était-ce la raison pour laquelle il était moins considéré qu’ici dans son monde ? Parce qu’il avait moins hérité d’une psychologie de dragon en plus de l’apparence qui allait avec ? Si tel était le cas et que mon interlocuteur n’était pas représentatif des Drakenmayers, je n’étais guère pressée d’en rencontrer un autre. Il me semblait particulièrement sympathique comparé à ce qui était réputé chez les dragons. Au moins arrivais-je désormais à le regarder dans les yeux sans frissonner. Il fallait que j’apprisse à traiter les gens au cas par cas, bien qu’il était difficile d’abandonner le stigmate prodigué par les vieux réflexes. J’apprendrai à m’y faire et je reprendrai les armes, petit-à-petit.

À entendre ses dires, lui non plus ne se serait pas senti d’abandonner les armes malgré l’opportunité se présentant à lui. Son aide de m’aider à vaincre mes peurs était d’une grande bienveillance. Aurais-je cru, quelques jours plus tôt, que je penserai ainsi d’un homme-dragon ? Jamais, cela aurait été trop invraisemblable pour y penser, et était la preuve que Portalia se révélait être la cité de tous les possibles. Au fil de notre conversation, j’avais senti l’appréhension se muer en détermination. Malgré mes défauts, j’étais et je restais une femme d’armes. C’était ainsi qu’Hetacta m’avait forgée, et quand bien même je n’étais pas obligée de répéter ce schéma, je souhaitais rendre honneur à cet enseignement que l’on m’avait prodiguée. L’Armée faisait partie de mon histoire. Bien que je fusse loin de mon monde, j’en portais encore fièrement les traditions. La conversation bascula sur l’attaque de la cité-forteresse – et j’étais d’ailleurs soulagée d’apprendre qu’il n’avait perdu personne à cette occasion – à cette histoire de quête.

« C’est peu loyal quelque part d’invoquer des gens sans leur consentement en leur faisant miroiter une chance de rentrer chez eux. » affirmai-je, « Peut-être que même si ce n’est pas vrai, c’est utilisé volontairement comme motivation pour accomplir la quête. Ça doit bien arranger l’Ordre de laisser croire à ce potentiel mensonge. » j’haussai légèrement les épaules, « Quel que soit le monde ça ne changera pas n’est-ce pas ? Il y en aura toujours pour se croire au-dessus des autres. Enfin, j’imagine que nous ne sommes pas trop à plaindre, toi et moi ? De mon côté, je n’ai pas trop perdu et je m’accommoderai bien à la vie ici. »

Quelqu’un d’autre m’aurait peut-être jugée pour ces idées critiques vis-à-vis de l’Ordre. Bien que je fusse dans une cité particulièrement tolérante, je me doutais bien que des personnes moins avenantes devaient exister. Comme partout à vrai dire. Pourtant, avec Ryuusei, je sentais que je pouvais parler librement. Je me sentais désormais presque à l’aise avec lui malgré ses traits draconiques. Il me donnait même des conseils pour m’intégrer et je notais mentalement les noms qu’il donnait. N’ayant rien d’autre à ajouter, je m’étais avancée d’un pas vers lui, la main tendue.

« Je te remercie pour cette conversation Ryuusei. J’espère me débarasser de ma peur des dragons lors de notre prochaine rencontre. »

Je sentais à nouveau un sourire s’étirer sur mes lèvres. Vu notre différence de niveau, il était peu probable que nous accomplissions des missions ensemble, mais j’espérais tout de même le recroiser.
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Cette jeune femme semblait avoir une grande force en elle. Pas juste physiquement parlant. Elle semblait avoir de la volonté et je ne doutais pas qu’elle réussirait un jour à se défaire de cette peur viscérale des dragons. Après tout, ils étaient comme n’importe lequel d’entre nous. Ils avaient des faiblesses et une fois qu’on savait en tirer partie il devenait aussi vulnérable que n’importe qui d’autres. Suffit de savoir où frapper.

En tout cas, elle avait déjà dépassé un cap vu qu’elle me regardait dans les yeux à présent. Et ce sans frissonner ou détourner tout aussi vite le regard. Elle restait fixée à mon regard et j’appréciais le fait qu’elle ne se laisse pas démonter et qu’elle arrive déjà à surmonter la chose doucement mais sûrement. On va dire qu’avec moi elle apprendrait certainement plus en douceur qu’avec d’autres.

Elle semblait vraiment déterminée à réussir et à pouvoir reprendre les armes. Elle avait l’âme d’une guerrière et ce serait en effet bien dommage qu’elle abandonne l’aventure et la soif de combat à cause des dragons. Il y en avait dans ce monde-ci aussi, mais ils étaient dans des zones reculées et bien plus dangereuses. Autant dire, qu’elle pouvait être assez sereine le temps de se remettre en selle convenablement. Je n’en avais moi-même encore jamais croisé. Donc c’était pour dire qu’elle avait encore le temps d’y penser.

Par la suite, on bascula sur l’attaque de la cité et je luif is savoir que je n’avais perdu personne malgré les pertes assez conséquentes et les dommages qu’avait subi la cité. On avait réussi à repousser l'invasion, c'était déjà ça.

Je suis bien d’accord. Donner de l’espoir aux gens sans vraiment être sûr de son coup, c’est simplement de la manipulation. Je ne suis pas très fervent de cette manière de faire. Je préfère que l’on soit honnête avec moi et que l’on me dise bats toi pour moi, par contre je ne sais pas si tu retrouveras ton monde. Pas que je veuille le retrouver, mais tu as compris l’idée je pense.

J’hausse les épaules.

C’est bien ça le souci. C’est que pleins de gens profitent de ce mensonge à son avantage. De toute façon, quand on voit qu’au bout de quelques mois le moyen de rentrer n’existe pas on finit par se faire une raison. Parfois je me dis que ce serait mieux de laisser les invoqués voir d’eux-même la fatalité plutôt que de les embourber dans un tel mensonge. Je ne serais pas vraiment étonné que certains virent Dark Souls ou pire encore parce qu’on a osé leur mentir sur la finalité de la quête…

Je souris, amusé.

Oui en effet, il y en a toujours pour se croire au-dessus des autres. C’est pas forcément une bonne chose mais bon, il parait qu’il faut de tout pour faire un monde. Et oui on est pas trop mal lotis l’un comme l’autre, on s’accomode sans mal à ce nouveau monde. Je me sens mieux ici que dans mon monde. Donc je ne vais pas me plaindre, des trucs négatifs il en existe partout malheureusement. Et les pointer du doigt ne fait pas forcément avancer les choses pour autant alors bon.

J’étais content de pouvoir discuter de manière efficiente avec quelqu’un. Et surtout de pouvoir être libre de dire les choses sans être jugé. Elle restait critique sur le fonctionnement de la cité et c’était une bonne chose. Ne pas se laisser aveugler par les paillettes. C’était tout nouveau tout beau pour certains alors que ce n’était pas si rose que ça ici, il y avait les bons côtés de Portalia tout comme les mauvais.

Je lui serrais la main quand elle me tendit la sienne.

Ce fut un plaisir Loreley. Hâte de te voir une prochaine fois pour voir où tu en es. N’hésites pas à venir me voir si tu as besoin d’un adversaire pour t’entraîner ce sera avec plaisir. Et pareil si tu veux partir en mission.

On avait l’air assez satisfait l’un comme l’autre de cette rencontre. Je pris mes clics et mes clacs et me dirigeais vers les autres rayons du centre que je voulais aller voir avant de rentrer. J’avais quelques livres à emprunter pour ma curiosité et pour la science.
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