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Une tire-laine parmi les étoffes [Feat. Emilia Reisalin] (Terminé)

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Une tire-laine parmi les étoffes
Morrigan

Alors qu'ils avançaient entre les deux immenses statues draconique, le mage eut une réflexion que la créature ne put laisser passer. Loin d'elle l'idée de défendre ses divinités d'un autre monde, mais elle semblait tout de même un intérêt spécial pour eux d'une certaine manière.

~Binaire, c'est une évidence. Manichéens, c'est plus discutable. Ils sont un équilibre, aucun des deux n'est bon ou mauvais... Pour pouvoir créer, il faut que quelque chose disparaisse, c'est sous cette logique que le duo fonctionne. Même si, bien évidemment, le créateur est toujours plus apprécier que le destructeur, comme tu peux t'en douter...

Expliquait l'Autre en hochant les épaules en conclusion. Au final, l'Ordre et le Chaos de Portalia répondaient bien plus à la description que Morrigan venait de faire, mais comme tout culte religieux, ses détails étaient à l'appréciation de chacun et elle n'avait aucunement l'intention de prêcher des fidèles ici-bas.

Parvenant enfin dans un pan de souvenir plus propre au visiteur, la créature ne put retenir un sifflement de surprise devant le dédale sans fin qui se dessinait devant eux. Devenu bien plus discrète depuis qu'ils avaient atteint cet endroit figé entre deux esprits, elle ne prit même pas la peine de répondre à l'interrogation idiote du jeune garçon, celui-ci devant avoir compris les règles qu'elle avait si bien expliqué plus tôt, elle se contenta de suivre le mouvement.

Dans un dédale offert par son propre subconscient, seul la logique de la personne elle-même pouvait démêler se genre de soupe informe. Admirant le paysage chaotique, l'Autre pouvait se faire une idée un peu plus précise du tourment que Morrigan avait évoqué dans le monde réel et elle pouvait presque avoir de la peine pour lui... Presque, parce que le petit sourire amusé qu'elle promenait n'essayait même pas de tromper son nouvel ami. En-tout-cas, celui-ci utilisa une technique étrange bateau pour parvenir à trouver une sortie.

~Je t'avoue que je m'attendais un peu à mieux de la part de ton esprit timoré si encenser...

D'un ton moqueur, la créature jugea le mage qui parvenait enfin à entrevoir le début d'un souvenir. Évidemment, la cible de celui-ci fut la belle qui avait éveillé en lui un écho lointain. Un spectacle d'un autre temps se jouait alors, entre un Morrigan jeune et insupportable et une jeune femme dont le nom résonnait en effet familier, mais seulement le nom. La jeune femme ici présente était bien loin de notre protagoniste niveau physique et personnalité. Intéressé par la pièce, l'Autre s'approcha d'un pas, une main sur le menton, observant la conversation et surtout l'autre Émilia en réfléchissant à voix basse.

~Voyez vous ça, notre mage timoré était un vrai "tombeur" dans ses jeunes années.

Retenant un rire moqueur, elle retournait rapidement au côté du propriétaire des lieux qui semblait, lui, complètement détaché et non intéressé par la dispute qui se déroulait devant lui. Ce remettant derrière lui, les mains dans le dos, elle le fixait un instant, laissant le souvenir arriver à terme avant d'ouvrir la bouche de nouveau.

~Cette "Émilia" serait l'une de tes anciennes camarades... Aurais-tu échoué dans ta quête de la préserver ?

Clairement amusé et intrigué, la femme n'espérait que la suite de l'histoire aller arriver, ici où ailleurs, car le fil du destin qui était en train de se dessiner ne lui était pas étranger et les equices d'un drame semblait doucement apparaître à l'horizon. En-tout-cas, pour qu'un souvenir comme ça ne soit si solidement verrouiller, il devait cacher quelque chose. Elle osait l'espérer tout du moins.


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Dernière édition par Emilia Reisalin le Sam 20 Mai - 13:34, édité 1 fois
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Morrigan
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"Une tire-laine parmi les étoffes"






&
© Never-Utopia
Un sourire plein de cynisme s’était dessiné sur son visage quand la créature n’avait pu s’empêcher de défendre un culte ancien qui ne lui appartenait pas tout à fait. Comme tout bon parasite qui se respectait, l’entité s’était appropriée les codes culturels de son hôte. Morrigan y voyait une curiosité adaptative, un moyen de survivre le plus longtemps dans cet inconscient qui la rejetait de toute évidence. La provocation ne s’arrêterait pas là, parce qu’il ne pouvait pas s’abstenir de souligner la moindre contradiction, comme une machine bien réglée. Son appétence pour ce qui nécessitait d’être résolu, compris et calculé prenait souvent le dessus, au détriment de sa convenance. D’autant plus quand il n’avait rien à prouver et plus aucune apparence à sauver, comme dans le cas présent.

« Ne fonctionnent-ils tous pas sur les mêmes principes finalement ? » lança t-il à la débottée dans une ultime bravade.

Il pointait du doigt de sa question les connaissances limitées de la créature en théologie, tout en sous-entendant qu’elle n’en était probablement pas à son coup d’essai. L’entité semblait avoir vécu plusieurs vies et partager le secret de son existence avec d’autres parasites de son genre dont elle était plus ou moins tributaire. L’érudit cherchait à vérifier ses théories tout en provoquant sa guide imposée. Il n’avait d’autant plus aucun scrupule quand il constata que cette dernière n’était d’aucun secours dans le grand dédale de son esprit. Pire encore, la créature semblait se gausser des multiples ramifications de sa psyché, se moquer de l’imperméabilité de son propre domaine mental. Il la toisa un instant du regard quand elle eu l’audace de critiquer ses méthodes.

« Je constate ton goût pour les surnoms et les adjectifs, mais encore faudrait-il savoir les manier. » soupira t-il dans un premier temps. « Si mes manières de procéder te déplaisent, libre à toi de nous éclairer de tes lumières ! Sauf si ces dernières sont aussi justes et pertinentes que tes prouesses langagières, en quel cas tu ferais mieux de t’abstenir. » la targua t-il d’un regard oblique.

Morrigan ne faisait qu’appliquer les mêmes techniques d’un palais mental à un autre. Même s’il s’agissait de ses souvenirs et d’un extrait de son espace mémoriel, il n’était pas maître des lieux. Ainsi, l’endroit défiait toute logique interpersonnelle et se devait d’être analysé avec la même objectivité que les autres domaines. Avançant prudemment dans le labyrinthe immatériel, le mage tenta d’ignorer les sourires moqueurs de son interlocutrice. Après le mage tamisé, Morrigan avait eu droit à un autre sobriquet tout aussi ridicule. N’importe quel être humain ferait preuve d’un tantinet de réserve dans de pareilles circonstances. Sa pudeur n’avait rien à voir avec sa volonté farouche de partager le moins de choses possibles avec la créature, du moins en était-il convaincu.

Et puis, il y avait eu Emilia. Non pas la carnassière aux cheveux d’argent que le télépathe connaissait depuis peu, mais la jeune femme de ses souvenirs d’antan. Elle était menue, rendue pâle par la bâtisse froide qui la retenaient prisonnière depuis plusieurs années. Le mage comprenait sans mal ce qui l’avait poussé à la qualifier d’enfant découvrant les premières ébauches du monde. Elle lui renvoyait tout ce qu’il maudissait chez lui, sa faible constitution, ses dons et la grâce de ses manières qui ne servaient plus qu’à ravir les pierres. Emilia était la version la plus policée de lui-même, celle qu’il ne serait jamais, chaleureuse et dévouée. Pire encore, elle avait fait le choix qu’il n’avait jamais su faire : devenir Sybille. Voilà pourquoi son identité devait demeurer secrète et que sa subjectivité ne devait en rien transparaître. Non contente de tous ces parallèles édifiants, la jeune femme s’était mise en tête d’échapper à son destin, de mener une vie de vagabondage auprès du télépathe avec qui elle était habituée à collaborer. Morrigan avait mis brutalement un terme à ces espoirs de fuite, en faisant l’étalage de toute son arrogance et de ses propres contradictions. Un spectacle qui ravissait sans surprise l’entité qui continuaient de se gausser de ses travers.

« Pitié, cesse de te comporter en ersatz d’humaine en t’évertuant à nous imiter, c’est glaçant. » dit-il avec une grimace singeant le dégoût visant à lui renvoyer la balle de la manière la plus désagréable qui soit.

Comme si cette infernale fauteuse de trouble pouvait y comprendre quelque chose, au foutoir des relations humaines. Le qualifier de tombeur alors qu’il avait été si odieux était aussi absurde que de parler avec nostalgie de ses jeunes années, n’étant clairement pas en passe de bifurquer chez les senior. L’érudit en avait tout cas assez vu pour s’épargner le reste de la dispute, préférant en arriver à ses propres conclusions. En attendant, il n’avait d’autre choix que de s’allier pour l’heure avec l’entité qui jouait les garde-fous. Il lui avait promis la transparence, en échange de cette promenade mémorielle.

« Elle a commis un parjure en me donnant son nom. » entama t-il calmement pour lui expliquer brièvement la situation. « Sybille fonctionne comme un réseau de télépathes qui sert la collectivité. Les télépathes y sont liés par un serment divin qui comporte de nombreux sacrifices. Porter le poids de la connaissance du monde a son prix, de toute évidence. » ponctua t-il avec un certain cynisme. « Abandonner son identité et ne devenir que Sybille est l’un de ces sacrements. Trahir ce précepte en donnant son nom est une violation grave de ces règles. S’il existe un moyen de se défaire à jamais de ces obligations sacrées, je ne le connais pas. » avoua t-il finalement.

Aujourd’hui il avait la tête suffisamment froide pour analyser clairement la situation. En dehors de la dimension affective qui se jouait, Morrigan aurait été bien incapable d’assumer cette responsabilité à lui tout seul. Qui pouvait se targuer d’être capable de défaire les liens du destin ? Ceux-là mêmes qui avaient été acceptés par un serment indéfectible. Dans un monde où ils étaient sans cesse traqués, épiés par le regard inquisiteur de Sybille, la fuite était impossible.

La suite se décanta peu à peu et les deux invités du jour ne tardèrent pas à arriver devant une farce de mauvais goût. L’air était saturé de pensées parasites, à peine scandées et murmurées et dans lesquelles on entendait distinctement « pauvre Emilia ». Comme si l’ensemble n’était pas assez satirique, les chemins semblaient se diviser en plusieurs portes, à l’image de la toute première salle qu’ils avaient traversé ensemble. Morrigan comprenait que toutes ces issues étaient incertaines, qu’il ne devait pas prendre au pied de la lettre chacune des scènes qui se jouaient. Au lieu de s’en remettre à un calcul savant, l’érudit préféra se diriger vers l’une d’entre elles à l’instinct, certainement lassé de ce petit jeu qui visait à le discréditer. Il ne consulta pas une fois de plus le parasite à ses côtés, qui semblait bien trop apprécier son rôle de spectatrice.

La prochaine scène s’ouvrit sur un décor surréaliste d’actions simultanées. Tout le champ des possibilités était fractionné en plusieurs séquences qui mettaient en scène Emilia, seule ou accompagnée. Le puzzle d’hypothèses discordant révélait de la manière synchrone dont l’esprit du télépathe fonctionnait, toujours à plein régime. Ce dernier grimaça en voyant le chaos qui s’y jouait et le manque d’ordre et de directives. Cela ressemblait à ses travaux de recherches menées à l’intérieur de ces plans, sauf qu’aucune frontière physique ne dissociaient les images des unes des autres. Plus dérangeant encore, ces souvenirs ne le concernaient pas directement et apparaissaient comme une anomalie au milieu du voyage. Morrigan voyait se dérouler sous ses yeux un ensemble de suppositions ou plutôt, le miroir de ses craintes d’autrefois. Son attention fut portée sur une scène anodine d’apparence, mais les paroles qui s’y prononçaient lui semblaient d’une importance capitale.

« Quelqu’un doit lui dire. Si ???? ne le fait pas, je le ferai ! »

Lui dire quoi ? Et pourquoi le traître serait impliqué ? La manière dont sa tête vrombissait à la mention du nom qui ressemblait pourtant à un son informe suffisait à lui intimer de qui il était question. Sans réponse à la question de la projection de la jeune fille, celle-ci se mit à hurler, mutant dans une sorte de vieillesse prématurée qui la défigurait, avant de ne devenir qu’un tas de cendres fines. Le télépathe se recula d’un pas écœuré, comme si la poussière mortuaire pouvait souiller ses vêtements. Confus et furieux, il fit volte-face devant l’Autre.

« Comment… Comment savoir si tout cela a du sens ?! Y’a t-il au moins une part de vérité dans ces échos.. ? J’ai besoin de savoir ! » dit-il à deux doigts de lui secouer les épaules pour obtenir des réponses.

Pire encore que l’ignorance, le mage détestait l’incertitude. Il condamnait les mensonges et les fausses pistes avec un mépris ostentatoires. Surtout lorsque cela concernait des données aussi cruciales. Tout indice était bon à prendre. Le lieu pouvait être la résultante de ses fantasmes uniquement, l’odieuse créature l’avait pourtant prévenu. Mais une part de lui refusait de croire qu’il ne s’agissait que du fruit de son imagination. Alors comment en être certain ?



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Une tire-laine parmi les étoffes
Morrigan

Poursuivant leur chemin, notre intrépide duo ne pouvait s'empêcher de s'envoyer pique après pique, l'une par amusement, l'autre par agacement. Un savant mélange unissait les deux entités immatérielles dans ce lieu vide de sens, mais ce petit jeu entre eux parvenait néanmoins à maintenir le lien qui leur permettait d'arpenter les terres de l'esprit.

Une chose était cependant claire, c'est qu'ils faisaient bel et bien face à un souvenir du télépathe en cet instant. Malgré son agressivité passive envers son guide autoproclamé, Morrigan prit le temps de lui expliquer deux ou trois petites choses sur le monde qui l'avait vu naître ainsi que sur la scène qui y était lié. Abandonnant son petit sourire, l'Autre croisa les bras en écoutant les mots qui lui étaient offerts de la part du petit mage, regardant la scène qui poursuivait son déroulé.

~Je vois.

La réponse fut simple et efficace pour une fois, la créature n'argumentant pas d'avantage et laissant son ami le soin de poursuivre sa quête, surtout au vu de la suite qu'allait prendre les événements. En effet, rapidement, l'ambiance se voulut bien plus pesante, différente. Des voix résonnèrent, pas toutes parfaitement compréhensibles tandis que plusieurs scénette commençaient à se jouer autour de l'Autre. Elles mettaient en scène la jeune femme précédemment présentée, sous différentes situations, mais ayant tendance à très mal se terminer.

Écho de l'imagination du mage et de ses fantasmes plus que de la réalité, il suffit d'une phrase pour que le garçon perde complètement pied. La voix résonna dans un vacarme assourdissant qui ne signifiait rien, la créature rentra même sa tête entre ses épaules en grimaçant lorsqu'elle l'entendit. Agressant subitement sa guide, une lueur de peur dans le regard, Morrigan se retourna vers elle pour avoir des réponses. La femme abandonna son sourire et fixa le garçon droit dans les yeux quelques secondes, hésitant un instant à poser sa main sur son épaule, elle se ravisa, étrangement compatissante, pour reprendre d'une voix ferme.

~Calme toi, mage. Ses images sont de toi, elles sortent de ton subconscient. Tous se qui es imaginé ou fantasmé est extrapolé d'un fragment de réalité, d'un souvenir. Le reste, dépend de ton analyse, je ne possède pas les clefs de ton esprit.

De toute évidence, ce brouillon était en train de faire perdre pied à l'homme alors qu'il était sur le point de mettre le doigt sur quelque chose. L'Autre hésita un instant, tournant le dos à son protégé pour balayer de son regard de feu la scène informe. Ici, elle ne ressentait aucune trace de son Emilia, ils étaient arrivés pile-poil dans le tourment qui engloutissait la mémoire du télépathe. C'était dangereux de rester plus longtemps. Levant sa main vers le ciel, d'un claquement de doigt, le duo fut de nouveau plongé dans le noir, le bruit et les images s'effaçant alors lentement.

Les crépitements d'un feu de bois finirent par remplacer les voix menaçantes, la lumière d'une cheminée chaleureuse venant ramener la lumière dans la Chambre de Velours qu'ils avaient foulés après la signature de leur pacte. Poussant un soupir, la créature ramena sa main sur son menton, l'air pensif.

~Je comprend mieux ton problème, mage tamisé. Repose-toi un peu et tâche de faire le tri dans tout ça, il nous reste un dernier arrêt.

Regardant un instant Morrigan en tournant que partiellement son visage, lui offrant un sourire charmeur, elle se dirigea vers son fauteuil où l'attendait une tasse fumante. À quelques mètres derrière le visiteur, un petit courant d'air glacé pouvait se faire sentir.

À l'origine de celui-ci on retrouvait un tas de neige fraîche où jouait innocemment une enfant à la longue chevelure blanche, d'à peine 4 ou 5 ans, habillé d'une épaisse veste de fourrure. Elle essayait de faire tenir la base d'un bonhomme de neige sans grande réussite, la grosse boule finissant toujours par se briser entre ses mains malhabiles. L'enfant semblait déçu sur l'instant, mais elle recommença sa tâche, qui se résolut de la même façon une fois encore... De l'autre côté de la pièce, l'Autre observait en silence la petite forme qu'avait son hôte dans cet espace, sirotant sa boisson, un léger sourire au coin de ses lèvres rouge.


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Contre toute attente, l’escalade de provocations ne s’était pas poursuivie, laissant place à un sérieux salvateur. Même une entité comme celle-ci était capable de faire preuve de bon sens quand la situation l’exigeait. Il était presque amusant de constater que des sujets considérés comme à la limite du tabou dans son monde d’origine étaient aujourd’hui balayés d’une assertion indifférente. Morrigan appréciait Portalia pour cela. La ville avait ses défauts, à commencer par son ingérence et un système hiérarchique arbitraire, mais elle permettait en contrepartie à tous les aventuriers de se fondre dans la masse, avec leurs tares et leur histoire personnelle. Jamais un tel luxe et une telle permissivité  n’auraient été concevables de là où il venait. Mieux encore, le télépathe leur donnait les armes nécessaires contre ceux de son espèce, parce qu’il était grand temps de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Si les invocations pouvaient mettre à mal ce système trop bien huilé, l’érudit ne s’en priverait pas, en bon opportuniste qu’il était. Puisque les habitants n’avaient pas peur de lui, Morrigan leur faisait confiance pour faire face à l’un d’entre eux, avant qu’il ne menace l’équilibre précaire de sa liberté à peine acquise.

La suite des événements était bien la preuve du mal qui pouvaient être fait par les télépathes. L’esprit humain n’aimait pas le vide. Le mage le savait plus que n’importe qui, pourtant. Mais même en toute connaissance de cause, sa mémoire lacunaire et teintée du désir de vengeance cherchait à combler le manque par tous les moyens, en projetant des images bizarres et prophétiques. L’Autre l’avait mis en garde sur cet entre deux mondes, ses projections pouvant être mêlées à celle d’Emilia. Malgré tout, ces propositions se dénotaient de par leur singularité et leur authenticité. Tout ceci lui appartenait, il y aurait mis sa main à couper. Un fait que ne tarda pas à lui confirmer la créature à ses côtés, qu’il menaçait de secouer à tout instant sous l’effet de sa résolution.

« Ne me dis pas ce que je dois faire ! C’est toi qui m’a emmené ici, tu es responsable de ces images. Pourquoi alors entrouvrir des portes que tu ne peux pas déverrouiller ? » l’invectiva t-il en la rendant coupable de son désarroi.

Le mage fulminait, non pas à cause de l’intensité de ces hypothèses, mais parce qu’il caressait du doigt une connaissance à laquelle il ne pouvait pas accéder. Une réalité qui lui était encore plus insupportable que l’ignorance, se sachant si près du but. Comment pouvait-il analyser clairement ces fragments quand il était incapable d’y plaquer la moindre réalité ? Ses souvenirs n’étaient pas suffisamment fiables pour se faire les garants de la véracité et trancher distinctement entre une hallucination et un fait avéré. Frustré d’être démuni, il projeta de faire face à chacun des fragments distordus avant que chaque représentation ne se noircisse comme un mauvais changement de scène théâtral.

« Quoi ? Nous n’en avons pas fini ici, qu’est-ce tu fais ? » dit-il en voyant s’évanouir les prémices de son imagination protéiforme.

Il n’eut pas davantage son mot à dire car déjà, le lieu transmutait sur leur point de départ : la chambre aux tentures de velours. Non content d’être à nouveau en sécurité, le télépathe croisa les bras, d’un air qui se voulait contrarié mais qui lui donnait plutôt une expression boudeuse. La créature se montrait compatissante, après avoir contemplé pendant un court instant, les turpitudes emmêlées de son esprit. Il haussa les épaules comme toute réponse.

« Je continue à dire que nous aurions pu rester, quitte à se réserver un dernier plongeon... » maugréa t-il en jugeant sévèrement le sourire enjôleur qu’elle lui adressait.

Où diable voulait-elle encore l’emmener ? Si c’était pour une fois de plus lui couper l’herbe sous le pied, elle pouvait s’abstenir, non mais. Il finit par s’adosser contre le mur molletonné, afin d’avoir une vue d’ensemble sur la pièce mais aussi la fenêtre qui donnait sur l’extérieur. Ils étaient retournés au paysage enneigé d’Emilia, preuve définitive qu’ils avaient quitté les profondeurs de son esprit endolori. Le télépathe observa silencieusement la scène à tiroir, avec la créature qui observait elle-même la fillette qui profitait des jeux innocents de l’hiver. Le tableau était curieux, donnant presque une dimension maternelle à l’entité qui ne pouvait se revendiquer de considérations aussi humaines.

« Que comptes-tu faire d’elle à terme ? Je doute que tu te contentes de l’observer ad vitam æternam. Tu finiras par l’absorber, à force de corrompre ses souvenirs par ta seule présence, que tu le veuilles ou non. Les humains ne sont pas faits pour endurer la folie éternellement. »

Morrigan la poussait dans ses retranchements, curieux de connaître la volonté qui animait un être aussi singulier. Comme l’esprit humain était une toile fragile, il savait qu’un choix s’imposerait un jour : Emilia ou l’Autre. Parce que le cerveau cherchait sans cesse à éradiquer les anomalies, à l’image du corps et ses globules blancs. En tout cas, il comprenait mieux les pulsions et l’instabilité de la petite demoiselle, qui devait lutter contre sa nature d’une part et la préservation de son identité d’autre part. La question était donc en droit d’être posée, d’autant plus que ces deux-là n’en étaient plus aux faux semblants.



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Morrigan

Le mage perdait pied, criant contre son guide et lui insufflait de dissiper les ténèbres qu'il avait dans son cœur et son esprit. L'amusement dans le regard de flamme de la créature avait disparu, elle jugeait le visiteur d'un œil froid, ayant enfin un aperçu de ce qui se cachait derrière son masque d'assurance.

Le garçon lui faisait de la peine, il lui rappelait son hôte quelque part avec la même peur dans le regard, la peur de ne pas réussir à saisir ce qui était pourtant évident. La femme le laissait hurler sa colère et son incompréhension qui confirmaient qu'elle avait pris la bonne décision. Dans cette pièce liant leurs deux esprits, le chaos de ses souvenirs ne pouvait le briser davantage et il ne voyait pas le service qu'elle venait de lui offrir avec gratitude. Elle qui aurait pu le laisser se débattre dans le tourment et la sécurité qui avait été imposé dans son esprit par un tiers jusqu'à se faire engloutir. Elle qui aurait juste pu le regarder se noyer sans lever le petit doigt. Mais malgré l'autonomie que la créature avait gagné, elle ne pouvait échapper à ce qu'elle restait au fond d'elle.

Faisant tourner le récipient fumant entre ses doigts, elle tournait son regard vers le visiteur qui râlait dans son coin. Elle le laissa faire, il avait besoin de vider son sac. Il avait ouvert son cœur un peu trop grand et il ne le voyait même pas. Elle attendit qu'il se calme, qu'il fasse mine de bouder pour reprendre d'une voix froide en le fixant de ses yeux enflammés.

~Tu as ouvert cette porte Morrigan, par ta seule volonté. Ses souvenirs t'appartiennent et tu sais maintenant où ils se trouvent, tu n'as plus besoin de moi pour aller les voir et les comprendres. Mais je te mes en garde : tu perd ton calme, cet inconnu était en train de te briser. Dis-moi, télépathe, que se passerait-il si quelqu'un de ton rang laissait libre cours à ses émotions à l'intérieur d'un esprit aussi fragmenté que le tiens ?

Plantant cette question rhétorique en guise de défense contre les accusations qu'elle venait d'essuyer, elle la laissa faire son bout de chemin dans l'esprit du mage, seul lui pouvait y répondre, c'était son domaine d'expertise après tous. Retournant son regard vers l'innocente enfant, elle but une gorgée de sa boisson immatérielle en laissant le silence et le calme s'installer. Intrigué par la petite fille, même Morrigan en vint à revenir à des interrogations dont elle avait pourtant déjà donné la réponse.

Elle n'y répondit cependant pas tout de suite, finissant d'abord son breuvage avant de poser la tasse sur une table basse qui était absente de la scène quelques secondes plus tôt. Posant sa joue dans le creux de sa main, son coude sur l'accoudoir l'Autre finit par décrocher son regard de ça protégée pour le reporter sur le visiteur.

~Je ne compte rien faire. J'imagine que tu sais ce qu'il se passe lorsque le corps d'un malade rejette une greffe ? C'est un peu ce qu'il se passe dans l'esprit de notre amie. Je suis une partie d'elle-même qu'elle a toujours refusée. Si tu ajoutes l'élément extérieur et notre arrivé dans ce monde, elle a commencé à me rejeter comme une greffe qui ne prend pas. Je suis un être vivant, je me bat donc pour ma survie et à partir de là, c'est la loi du plus fort qui décidera de l'issue de cette impasse.

La créature féminine se releva finalement, s'approchant du mage pour s'accroupir devant lui, se redonnant la taille qu'elle avait lorsqu'elle abordait ses traits enfantin. Le visage légèrement penché sur la droite laissait sa longue chevelure sanguine tomber sur son épaule, une expression étrange habillait son visage alors qu'elle plongeait son regard dans celui de Morrigan.

~Toi qui arpente ce sol, visiteur de l'esprit et architecte des souvenirs, qui suis-je, Morrigan ?


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Malgré toutes ses tentatives pour la dissuader de partir des limbes de son esprit, la créature était restée sourde à son réquisitoire. Morrigan ne pouvait s’empêcher de penser qu’il aurait mieux servi par lui-même et que la présence de cette entité ne faisait que lui mettre des bâtons dans les roues. Grinçant des dents, la vivacité de ses reproches s’était mue en fâcherie rembrunie. Que pouvait-il faire d’autre contre la maîtresse des lieux ? Son regard ne fléchit pas face à son œil froid, plein d’un  jugement dont il devinait à peine la teneur. Le mage détestait être ainsi pris de haut, voilà pourquoi il ne se montrait jamais vulnérable. L’Autre avait pris le parti de le tirer de son propre labyrinthe mémoriel, sans même le consulter. C’était toujours la même chose avec les manipulateurs d’esprit et les parasites de son genre. Ils prenaient les décisions à sa place, censuraient les réalités qu’ils estimaient indicibles sous prétexte de le préserver. Mais le télépathe saurait leur montrer, un jour, à quel point leur jugement était mal placé. La rancœur de son passé se mélangeait à ce présent irréel, avec l’entité qui lui faisait une fois de plus penser au traître. Contrairement à ce qu’ils imaginaient, le mage était patient. S’il se taisait pour l’heure sans se débattre, c’est parce que son heure viendrait.

Il haussa un sourcil en direction de la jeune femme, l’écoutant avec réserve. Elle cherchait à le rassurer sur l’accessibilité de ses souvenirs tout en oubliant qu’il ne s’agissait que d’un espace d’hypothèses. Morrigan avait accès aux souvenirs, limités par la mémoire stricte. Ses pouvoirs ne lui permettraient pas de fouler à nouveau un tel endroit. Les fantasmes à l’intérieur avaient une dimension prophétique. Jamais encore il n’avait touché les souvenirs exclusifs de son monde par l’intermédiaire des siens. Une telle opportunité ne se représenterait sans doute pas. Un rictus mauvais releva la commissure de ses lèvres quand son interlocutrice le mit en garde contre ses propres limites. Encore cette fichue histoire de rang, tenace et intrinsèquement Portalienne.

« J’en fais mon affaire, ça ne te regarde pas. Mon rang n’est pas définitif, tout comme l’état actuel de ma mémoire. » relativisa t-il sans se laisser assaillir par le doute. « Tu serais étonnée de la résilience dont je suis capable. » conclut-il avec un air de défi.

L’érudit avait rapidement balayé ses accusations, qui ressemblaient davantage à des craintes. Il plaçait sa détermination en haute estime et espérait ainsi obtenir réparation sur le long terme. Bien qu’il déplorait le système de puissance arbitraire de cette ville, le télépathe savait qu’il était plus aisé de changer son étoile dans ses tréfonds. La pluralité des pouvoirs et des influences qui s’y côtoyaient ouvrait le champ des possibles et l’essence était une donnée vouée à évoluer de manière ascendante. Peu de mondes dans le multivers laissaient autant de liberté d’action, c’est du moins ce que le mage pensait. Les choses n’étaient pas figées et Morrigan n’était pas homme à abandonner facilement.

La créature semblait se délecter de la hauteur qu’elle prenait sur son propre monde, savourant le calme absolu qui y régnait depuis peu. Qui était-il pour lui jeter la pierre ? Le télépathe connaissait plus que quiconque la valeur du contrôle associé à la sérénité. Malgré tout, cette perspective lui renvoyait sa propre position défavorable dans cet esprit aux multiples dédales. Difficile d’être traité comme un vulgaire invité quand on était habitué à arpenter ces paradigmes mémoriels en maître absolu. Sans se défaire de son attention de spectatrice, l’Autre finit par lui répondre, avec sa nonchalance habituelle.

« Il est drôle que tu t’auto-réfères à une métaphore organique. » dit-il en considérant avec dérision cette analogie médicale. « Je pense plutôt à d’anciennes légendes, et aux malédictions qui y sont associées. »

Il s’était plongé initialement dans cette sombre étude dans le but de tenir parole auprès de Derek, en  étudiant des hypothèses pouvant défaire son lien maudit avec Karter. Pour cela, l’érudit ne devait négliger aucune piste et s’intéresser exhaustivement à tous les fléaux magiques existants.

« Cet espace est semblable à une grande jarre dans laquelle sont jetées plusieurs créatures venimeuses qui s’entre-tuent. Reste à savoir si celle qui survivra représentera la malédiction en raccord avec la légende... » avança t-il avec un sourire narquois.

Morrigan éprouvait une compassion humaine pour Emilia mais son rôle l’avait formaté à ne pas prendre parti lors des conflits internes. L’issue de ce duel à mort ne serait pas de son fait. La situation actuelle était comparable au Kodoku des mythes anciens, comme indiqué dans l’ouvrage éponyme qu’il avait feuilleté à la bibliothèque de la guilde. Ce rituel était utilisé à des fins médicales ou malveillantes par les sorcières qui l’avaient codifié. En ne gardant que la bête qui avait survécu à toutes les autres, on en extrayait le poison pour en faire un antidote ou une malédiction délétère. Difficile de ne pas faire la passerelle entre la jeune femme malchanceuse et le parasite opportuniste qui luttait contre son individualité…

L’entité s’était rapprochée pour se mettre dans une position avilissante qu'il ne lui connaissait pas. Le mage la toisa d’un regard interrogatif tandis qu’elle le scrutait intensément. La distance était suffisamment réduite pour qu’il puisse apercevoir son reflet dans le miroir de ses iris écarquillées. Il entendit son apostrophe mais ne tira aucune fierté des titres familiers qu’elle lui prêtait. Morrigan n’avait plus la superbe de son ancienne réputation, une fois projeté dans ce monde sans souvenirs.

« Une anomalie psychique ? Une curiosité de la nature ? L’allégorie de l’insurrection ? Une simple petite peste aux dents aiguisées ? Qui sait… Seul l’avenir nous le dira, selon l’histoire qui s’écrira dans les méandres de cet esprit divisé. » énuméra t-il avec le sérieux qui lui était propre. « Considère qu’il s’agit d’une question ouverte. Tu es à Portalia, alors tu as l’embarras du choix. » conclut-il avec un sourire énigmatique.

Cette ville contre laquelle il nourrissait une rancœur tenace et injuste, présentait un avantage unique. Au carrefour de l’univers et de toutes les magies, on pouvait vivre comme on l’entend, libre des contraintes de l’ancien monde. Si l’Autre sortait gagnante de son grand combat, elle aurait le luxe de choisir.

« Je te laisse nous conduire à notre destination finale. A moins que tu ne préfères te prélasser ici comme sa tutrice ? » dit-il de façon provocante à désignant la façon caricaturale avec laquelle elle surveillait la fillette aux cheveux blancs.



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Une tire-laine parmi les étoffes
Morrigan

Morrigan n'avait décidément pas du tout apprécié la petite attention de son guide, crachant à qui voulait l'entendre qu'il était tout à fait capable de se débrouiller sans les conseils ou les interventions d'une personne extérieure. Il avait beau dire cela elle avait néanmoins senti le lien se plier sous la force de ses émotions soudaines et c'était sans compter que sans elle, il ne serait pas là à se débattre parmi ses souvenirs.

~Dis le petit garçon qui était en panique devant des images qu'il ne comprenait pas...

Un ton moqueur sur les lèvres, elle le laissa gueuler autant qu'il voulait sur ses dernières paroles. De toute façon, le mage devait bien voir la réalité des choses, même si son ego refusait de l'entendre. Il lui demandait de croire en sa résiliance et étrangement, elle ne doutait pas de la détermination dont le visiteur pouvait faire face. Bien qu'elle avait l'impression qu'il disait ça plus pour se convaincre lui-même que pour s'imposer envers la créature qui n'avait pas grand-chose à faire de ses états d'âme.

Rebondissant sur les explications qu'elle avait donné, en y allant de sa petite analyse à côté de la plaque avant de répondre de façon passive-agressive à son interlocutrice en lui donnant plusieurs réponses avant de conclure sur une interprétation vague qu'il laissait libre d'interprétation. Au final, il n'avait rien appris de ce petit voyage et toutes les longues tirades qu'elle avait prit le temps de lui offrir. L'Autre se demanda même quel était le sentiment qui la traversa en cet instant. Penchant sa tête sur le côté, l'Autre ne put retenir de répondre au sourire narquois de l'homme par un plus doux et presque un peu triste en se redressant lentement, s'éloignant de Morrigan de quelques pas.

~Ce n'était pas une métaphore, mais un exemple pour que tu comprennes mon analogie, mage. Mais tu as raison, le temps nous dira si c'est moi ou Émilia que tu croiseras la prochaine fois. C'est amusant de constater que la petite et toi partagez une façon similaire de me voir ceci dis...

Faisant preuve de résilience, la femme croisait les bras en retournant son regard vers l'enfant qui ne semblait toujours pas avoir pris conscience de la présence de nos deux voyageurs, l'observant ainsi un moment en laissant Morrigan à ses pensés, elle fut néanmoins tiré des siennes par la voix du visiteur qui revint sur le devant de la scène en réclamant la suite des réjouissances. Tournant seulement un œil dans sa direction, elle pointait de son index le trousseau de clefs que l'homme tenait toujours entre ses mains sans décroiser ses bras.

~Tu n'est décidément pas très attentif : TU es aux commandes de nos destinations, mage tamisé. À toi de voir si tu veux revenir où nous étions, maintenant que tu as repris tes esprits. Où souhaites-tu emprunter une autre voie ? Personnellement, ça m'es égale. Cependant, vu que mon intervention semble t'avoir attristé, je te laisserais me prouver la force de ta résilience.

Posant une main sur sa hanche, la créature aux yeux de feu se tournait vers son assistant. Son petit sourire amusé semblait avoir disparu et seul un air neutre et désintéressé fixait le garçon. Avait-elle été vexée par ses dernières remarques et moqueries ou était-elle juste fatigué de le suivre et de se répéter en boucle ? Impossible de le savoir, son visage ne laissant transparaître aucune émotion. Elle se contentait de le fixer, le menton légèrement levé, le toisant du regard tel un juge tapotant son marteau dans le creux de sa main un instant avant de faire abattre son châtiment sur la pauvre âme qui lui faisait face.

Elle resta ainsi silencieuse à toute autre provocation qu'il aurait pu lui lancer, le suivant vers là où il souhaitait aller sans opposer la moindre résistance, où ils restèrent tous deux plantés là, cela avait peu d'importance sur la suite des événements. Après quelques secondes, la femme grimaça, comme si une douleur venait de secouer son corps qui sembla se brouiller et alors qu'elle portait son regard sur sa main, la lumière fit de nouveau des siennes, plongeant le duo dans les ténèbres.

Celle-ci ne dura pas longtemps, pas plus d'une fraction de seconde car la lumière timide d'une bougie révélait finalement une nouvelle scène. Ils étaient dans une cave vétuste, sombre et humide, le plafond de bois craquait de façon sinistre tandis qu'un courant d'air glacial soufflait à travers une petite fenêtre brisée. Au centre de la pièce était accroupis une silhouette aux cheveux blancs, ses bras autour de ses genoux, le visage creusé, la peau sale et d'épaisse cernes sous ses yeux bleus vide de vie qui marmonnait une chanson sans parole, de manière lugubre et répétitive alors qu'elle grattait nerveusement les marques de coups qui couvraient ses membres. À ses côtés, le corps de deux Émilia de Morrigan pataugeaient dans une flaque d'encre. De retour dans son corps d'enfant, l'Autre apparu aux côtés du mage en lâchant un soupir.

~Emilia c'est endormi, c'est bien notre veine... Sortons de ce cauchemar, on devrait ainsi reprendre un certain contrôle. Ne traînons pas.

La voix de la petite Autre était presque effrayée, elle chuchotait dans cet endroit à l'écho remplis des bruits provenant du plafond qui étaient assourdissants, donnant l'impression qu'un monstre s'approchait de toute part. Prenant les devants, elle disparut littéralement devant le mage après avoir quelques pas. En s'approchant de la triste scène, le duo d'Émilia laissait finalement place aux corps sans vie de deux fillettes aux traits proche de ceux de notre amie et de son frère, leurs gorges partiellement arrachées. Mais c'est en s'attardant sur cette scène qu'une présence infâme finit par se faire sentir. Une silhouette immense au visage incertain, faisant claquer quelque chose entre ses mains, menaçait l'intrus en parlant d'une voix grondant comme un orage...

Qu'est-ce que pouvait dire la silhouette ? Qui devait-elle représenter ? Pour Émilia, cela était évident à qui avait lu sa Fiche de Personnage... Mais ce cauchemar était lui aussi mêlé, mélangé, seul le mage pouvait définir ce qu'il avait véritablement sous ses yeux à cet instant. L'Autre l'attendait au fond de la pièce, derrière une porte. La différence entre un rêve et un souvenir, c'est qu'ici, la tension était palpable. La menace semblait réelle. Les émotions étaient vives et sans aucun filtre. Ici, même l'Autre n'était que spectatrice.

Alors elle l'attendait. Silencieuse. Attentive. L'événement était imprévu, mais il était une bonne épreuve pour le mage. Pour qu'il prouve la force de son esprit. De sa résilience.

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"Une tire-laine parmi les étoffes"






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Personne ne décidait pour lui. Pas dans ce monde, ni le prochain. Morrigan n’était clairement pas docile en dépit de la particularité de la situation. Il n’acceptait toujours pas son manque de liberté à l’intérieur de ces espace mental. Pire encore, le mage devait jongler entre les aléas de la psyché divisée d’Emilia et la personnalité insupportable de la drôle d’interlocutrice qui y siégeait. Il ne releva qu’en partie sa pique, mettant de côté un différent qu’ils nourrissaient depuis le début de leur périple en s’infantilisant mutuellement.

« J’ai besoin de réponses. Ce n’est pas quelque chose que tu peux comprendre, toi qui trouve le moyen de ne pas te satisfaire de l’exhaustivité de ta mémoire et de l’accès à celle de ton hôte. » grinça t-il en réponse, clairement sur la défensive.

Le télépathe ne pouvait lui demander de comprendre les émotions contradictoires qui l’avaient étreint au moment où il avait été question du traître. La frustration et le désir de vengeance étaient les derniers garants de ces souvenirs enfouis. Chaque indice et hypothèse représentait une donnée précieuse, capable de le faire entrevoir une résolution tant attendue.

Sans grande surprise, la créature s’était une fois de plus fermée au contact de ses propos acerbes. Mais ne cherchait-elle pas son courroux en le faisant tourner en bourrique de la sorte ? Une grimace désapprobatrice déforma un instant son visage quand elle rétorqua de manière stupide à ses analyses. Bien sûr qu’il s’agissait d’une métaphore, mais l’Autre jouait sur les mots, sûrement dans l’optique de mettre encore ses nerfs à l’épreuve. D’un air pincé, l’érudit la toisa sévèrement, ne voulant pas lui donner le privilège d’un nouvel éclat. Elle ne le ferait pas sortir de ses gonds, pas cette fois. Il avait d’autres chats à fouetter et un voyage à mener à son terme. Voilà pourquoi Morrigan préférait la compagnie des humainoïdes. Ils étaient déjà suffisamment complexes et pénibles pour qu’il souffre de la présence d’alternatives encore plus odieuses. Seule Elizabeth y faisait exception, de par sa grande sagesse. Il plaçait en revanche cette petite peste et Karter dans le même sac : des créatures hautement insupportables dont il avait du mal à reconnaître le soutien et l’utilité.

Sa langue claqua d’un air agacé quand la créature lui reprocha un manque d’attention. Décidément, elle mettait sa patience à rude épreuve. Après avoir suggéré une dernière chose à lui montrer, elle singeait l’ignorance en lui donnant toute la responsabilité de leur voyage. C’était facile, maintenant qu’il touchait à sa fin. Morrigan commençait à comprendre le fonctionnement de cette odieuse entité. Elle lâchait des bombes déjà désamorcées. Des débuts d’informations qui ne menaient qu’à d’autres mystères. L’érudit détestait ce qui n’était pas clair et explicité avec des termes précis, à défaut de pouvoir exiger des termes savants. Le mage plissa légèrement les yeux en fixant son interlocutrice et sa petite moue. Qu’attendait-elle de lui ? Son petit sourire avait disparu et elle ne semblait plus vouloir d’un moment récréatif en sa compagnie. L’avait-il vexé ? C’était donc ça. Mais si elle attendait des excuses, l’entité pouvait toujours courir. Le télépathe avait déjà bien assez pris sur lui pour lui accorder cette trêve.

« Ne feins pas de me donner du mou quand on sait que tu tires les rênes depuis le début. » lui fit-il remarquer d’un ton sec quant à ses prises d’initiative pour lesquelles elle ne l’avait jamais sollicité.

Alors qu’il s’évertuait à lui exposer ses propres contradictions, une réaction anormale ne tarda pas à secouer le corps de la jeune femme de soubresauts. Le télépathe arqua un sourcil en sa direction, cherchant des indices de son mal être soudain. Pour toute réponse, il n’eut qu’un énième souvenir baigné d’obscurité. La petite Emilia gisait au milieu du sol caverneux, dans des conditions déplorables. On pouvait dire qu’elle cumulait les traumatismes d’enfance… Le mage lança un regard interrogatif à la guide, qui semblait se désoler d’un phénomène plutôt ordinaire. Morrigan était habitué à ce que ses cibles soient comme endormies. La télépathie incluait des somnolences et un état de demi-sommeil qui ressemblait à une forme d’hypnose. Alors quelle différence avec ce qu’il avait déjà expérimenté ? Avant même qu’il ne puisse répondre, un bruit étrange retentit. L’entité qui avait repris les traits de la fillette du début de leur rencontre l’invitait maintenant à la prudence, elle qui était si confiante et gonflée d’orgueil encore quelques minutes auparavant. Au moment où il s’apprêta enfin à la questionner, la créature disparut à quelques pas devant lui. Voilà qu’elle se volatilisait dans un moment crucial, elle savait choisir son moment… Le télépathe se retrouva ainsi livré à lui-même, devant une scène de crime manifeste.

Bientôt, la présence des deux cadavres de fillettes lui parut bien anecdotique, face à l’ombre informe qui menaçait de broyer l’espace de sa masse. L’érudit aurait pourtant juré avoir aperçu la silhouette d’un homme avant de se rapprocher du cœur de la scène. Sans de départir de sa perplexité, le mage fixa d’un œil médusé le gabarit du monstre qui continuait de transmuter. Quand il s’agissait du double maléfique d’Emilia, la transformation lui avait semblé maîtrisée, suivant une certaine logique. Ici, la créature mutait de manière informe et peu harmonieuse, à l’image même d’un cauchemar et du peu de cohérence qu’il contenait. Autre différence de taille : le potentiel danger représenté. L’Autre ne serait pas allée se terrer dans un coin si la menace n’était pas tangible. Voilà donc ce qu’il pouvait advenir des souvenirs mélangés au terrain onirique, fascinant. S’agissait-il d’un effet secondaire du au voyage qui commençait à se faire trop long ? Jamais le mage n’avait encore expérimenté pareil phénomène. Une étude approfondie serait sûrement nécessaire pour appuyer cette théorie.

Malgré tout, il ne s’agissait que d’un rêve, autrement dit d’un matériau tout aussi irréel que le palais mental de sa cible. Dans le pire des cas, il perdrait encore son temps. Les gardiens, souvent invoqués pour protéger l’intégralité mentale de leur hôte, représentaient un obstacle de taille tout en restant fondamentalement inoffensifs, pour qui savait garder son sang froid. Le problème, c’est que Morrigan détestait gaspiller son temps en devenant l’esclave du hasard. Si seulement il pouvait se débarrasser de ce contre-temps inutile en imaginant un mauvais coup du sort. Un objet sur lequel trébucher, voire une corde tendue et malvenue qui n’aurait pas du se trouver ici… Soudain, une drôle de coïncidence vint corroborer son fantasme. Alors que la silhouette grossissait et se rétractait de manière saugrenue, sa progression fut freinée par des liens qui s’étaient emmêlés autour de ses membres inférieurs. Pouvait-on parler de corde quand l’ouvrage était aussi grossier ? A croire que la personne qui avait imaginé un tel tissage n’avait jamais précisément réfléchi au tissage des fils tressés qui composaient une corde solide digne de ce nom. A moins que… Le télépathe ouvrit de grands yeux étonnés en voyant les liens se transformer en corde à peine plus réaliste. Sans qu’il ne puisse l’affirmer, il avait l’impression d’avoir façonné l’objet qui suivait les inflexions critiques de son esprit. Venait-il de façonner une illusion ? Lui qui était dénué de tout talent pour la matière dans  son monde d’origine serait parvenu à en faire un premier jet, aussi facilement ?

Le constat lui semblait bien improbable. Toujours est-il que ces liens étaient apparus après en avoir exprimé la volonté aussi lasse qu’implorante. Fier de cette ridicule prouesse, Morrigan projeta de chercher sa guide mais de violents vertiges le firent chanceler. Sa vue se brouilla rapidement, jusqu’à laisser place au noir total. Quand il émergea enfin, la lumière du jour l’aveugla tandis que ses tempes vrombissaient sous l’effet d’un mal inconnu. Le télépathe était exsangue et en proie à une grande fatigue. Il avait vu les choses en trop grand pour son premier plongeon dans les abysses mémoriels. Sa dernière manœuvre, bien qu’imprévue avait achevé ses dernières réserves d’essence. Sans le partage de puissance du parasite, Morrigan n’aurait jamais pu se maintenir aussi longtemps dans l’esprit de la jeune femme. La tête encore embrumée, il constata un poids anormal sur son épaule. En jetant un regard oblique pour en identifier la cause, l’érudit se crispa en réalisant qu’il s’agissait de la tête d’Emilia, tranquillement assoupie à ses côtés. Droit comme un i, il grimaça en essayant de repousser le visage de l’endormie de son épaule du bout de ses doigts gantés.

« Emilia.. ? » questionna t-il d’une voix incertaine en tentant de la réveiller et de se libérer de ce contact humain non sollicité.



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Une tire-laine parmi les étoffes
Morrigan

L'Autre s'était bien amusé avec son visiteur, mais la fin de cette petite introspective la décevait. Elle avait vu en l'homme quelqu'un de suffisamment savant pour savoir mettre de côté ses préjugés pour comprendre et entrevoir la vérité qu'elle lui exposer sous les yeux depuis le départ, mais il la refusait. Il ne voulait pas ouvrir les yeux et comprendre, accepter la réalité, aussi idiote ou incroyable pouvait-elle être.

Il criait, de nouveau, que sa guide ne savait pas se satisfaire de la mémoire d'Émilia et de la sienne. Quand savait-il ? Il extrapolait et il ne comprenait pas qu'il était lassant de lire les mêmes livres en boucle, encore et encore, sans qu'aucune virgule ne puisse changer. Il lui demanda de le conduire, alors qu'elle avait été très claire sur le fait qu'il était le seul à pouvoir se déplacer dans cet espace tampon. Elle l'avait surestimé. Il était bien plus stupide, lent d'esprit et faible qu'elle ne l'avait imaginé lors de son arrivé.

L'Autre se sentait seule, incomprise, incomplète... T'en pis, le mage tamisé avait tout de même réussi à l'occuper quelque temps. Elle ne lui en voulait pas, il restait un humain fragmenté qui peinait à récoler les morceaux de son être, comme une majorité de ses congénères au final. Elle, elle avait la chance de n'être qu'une. Un seul fragment de verre qui avait pus s'élever au dessus du reste du miroire brisé de l'âme de la jeune femme aux cheveux blanc. Tout était plus simple quand son être était résumé qu'à une seule facette, mais pas assez simple pour un télépathe amateur qui cherchait à complexifier la simplicité.

Dommage.

Émilia, qui avait su garder sa concentration afin d'essayer d'isoler son double, sans aucun succès, avait finalement vu sa patience être dévorée par la paresse. Morrigan faisait face à un cauchemar, son cauchemar. Une nouvelle fois, il déduit, sans réfléchir deux minutes, que sa guide l'avait abandonné alors qu'elle s'était contenter d'ignorer l'illusion. Elle en avait l'habitude, elle savait fuir l'inconscient chaotique de son hôte lorsque celui-ci se décidait à dénicher les nuisibles à grand coup de barre à mine.

Il n'était qu'une ombre, une projection, une présence. Mais pour deux intrus fatigués par un voyage intérieur, ils n'étaient guère plus que deux souris face à un chat affamé. L'une des souris allait rapidement se terrer dans son trou, mais la seconde... Le mage ne pouvait rien, pas dans son état, pas maintenant, pas aujourd'hui. L'Autre lui accorda un ultime sourire avant de fermer la porte, voyant que son visiteur aller tirer sa révérence.


~Tu demande, mais tu n'entends pas. Tu analyses, mais tu n'apprends pas. Tu te prends la tête à rendre la vérité compliqué, mais tu ne comprend pas. L'esprit est aussi vaste que les mille mondes, Morrigan, tout ne se résume pas qu'à une seule et unique logique. Comme pour ma Émilia, il te reste beaucoup de chemin à parcourir, mage tamisé. Nous nous reverrons.~

Sur cette promesse, qui résonna un moment dans l'espace tampon qui était en train de s'effondrer entre les esprits de notre duo, finis par s'éteindre dans un écho lointain.





Bousculée gentiment, Émilia ouvrit un œil fatigué en reprenant lentement ses esprits. Posant le plat de sa main blafarde sur ses lèvres, elle bailla à gorge déployée en balayant le petit parc du regard, l'air perdu sur son visage avant de se tourner vers Morrigan qui la fixait, les traits tirés.

-Hmm... ? Vous avez fini votre balade... ?

L'esprit de la jeune femme était embrumé. Il lui semblait même avoir rêvé de sa cave... De son frère et d'une... Cathédrale ? Tout était très flou dans son esprit et le peu de souvenir qu'elle pouvait encore attraper se changeaient en sable entre ses doigts. Au fond de ses yeux bleus, la petite lueur vermeille brillait de manière sarcastique. Un frisson parcoura alors le dos de la belle qui recula d'une trentaine de centimètre d'un coup, glissant sur le banc de bois, soudainement effrayé en entendant le rire satisfait de l'Autre résonner au fond de sa petite tête blonde.

-Il... Il sait passé quelque chose ?! Vous l'avez... Oh non, je savais que ce n'était pas une bonne idée !

Elle avait peur, les images de la clinique couverte du sang du petit loup lui revenant en tête. Aujourd'hui, tous étaient restés abstraits... Au final, elle ne savait même pas réellement ce qu'il s'était vraiment passé, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'imaginer le pire. Elle n'avait rien contre le garçon un peu frêle, semblable à un adolescent en sous-alimentation, qu'elle avait devant elle, mais elle ne pouvait pas rester insensible au fait d'avoir pu risquer à sa santé, même mentale. Son coeur battait dans sa poitrine alors qu'elle sentait les larmes lui monter aux yeux...

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Ses pérégrinations mentales avaient enfin touché à leur fin. Après s’être évertué à faire entendre raison à l’Autre, Morrigan s’était finalement avoué vaincu. A quoi bon communiquer avec un être aussi sibyllin et hermétique ? Non contente de ses paroles après lui avoir demandé une totale transparence, la créature avait l’ingratitude de ne lui laisser que des énigmes comme uniques réponses. Le télépathe était lassé de ses jeux d’enfants, des devinettes alambiquées et de l’escalade de provocations. Il était venu dans l’optique sérieuse de récupérer ses souvenirs, et non pas pour faire du gardiennage et tenir compagnie à un esprit capricieux. Il y avait un temps pour tout, et le divertissement n’avait que trop duré. L’érudit avait déjà assez à faire avec les lacunes de sa propre mémoire et les fantômes de son passé pour canaliser la psyché d’une autre âme que la sienne. Le double d’Emilia avait probablement vu en lui une figure de substitution qu’il ne pouvait pas être.

Même ses adieux étaient chargés de reproches, lourds d’un poids que le mage ne voulait porter. Qu’attendait-elle finalement de lui ? Ses exigences semblaient aller bien au-delà d’un simple moment récréatif. Pourtant, quand le télépathe avait rejoint l’esprit fébrile d’Emilia, il n’avait jamais été question d’une responsabilité supplémentaire. Morrigan agissait seul et la contrainte ne le rendait pas plus coopératif. Difficile de s’ouvrir dans ces conditions, surtout quand son caractère revêche se heurtait à l’irascibilité du sien. C’était un miracle qu’ils ne se soient pas davantage écharpés pendant tout ce temps, compte tenu de leurs divergences et de leur dialogue de sourds. Mais l’heure n’était plus aux enfantillages et autres traumatismes d’enfance non résolus.

La réalité l’avait rappelé à ses obligations. Et son corps las et endolori était là pour lui rappeler. Morrigan avait encore de la marge avant de comprendre les subtilités de l’usage de l’essence. Contrairement aux natifs et aux invoqués déjà en possession d’une aura, le mage avait du apprendre sur le tard. Si gagner enfin en puissance pouvait être galvanisant et donner un certain regain d’énergie, la redescente était toute aussi violente. Le corps se familiarisait rapidement au confort, oubliant rapidement les déconvenues d’antan. Cette brutale mise à mal lui rappelait de manière étrangère ses premiers pas dans la cité, sans essence et privé de pouvoir. Le cœur encore dans la bouche, le télépathe émergeait avec difficulté de son cauchemar jusqu’à réaliser qu’il se trouvait à nouveau sur le banc quitté il y a peu pour entreprendre son voyage.

La jeune femme assoupie s’était réveillée sans grande difficulté, baillant aux corneilles lorsque le mage la secoua doucement. Bientôt, le fil de ses souvenirs ne tarda pas à affleurer, retraçant sommairement le parcours du télépathe dans son esprit embrumé. Contrairement à ce qu’il avait imaginé, Emilia ne semblait pas particulièrement sceptique ou effrayée. Peut-être que l’Autre avait déjà fait son office en lui exposant le plus gros de la situation ? L’érudit se frotta un instant les yeux, pour familiariser ses pupilles fatiguées à la lumière ambiante et tenter de retrouver un soupçon d’énergie.

« On peut dire ça comme ça. Mais n’ayez crainte, j’ai trouvé ce qui m’intéressait. » dit-il en tentant gauchement de la rassurer.

Elle lui avait après tout prêter sa mémoire dans le but de compléter la sienne. La moindre des choses était donc de l’informer du succès de l’opération. Dans tous les cas, Morrigan avait tenu de sa promesse de ne rien chambouler, laissant le dédale de ses souvenirs en état. En considérant l’instabilité de sa psyché, le contraire eut été délétère. Le palais mental d’Emilia était semblable à un grand château de cartes, assemblé avec précision mais prêt à s’effondrer à la moindre maladresse. Le tout était protégé ou saboté, tout reposait après tout sur des prédictions hypothétiques, par une drôle de croupière au regard écarlate. La compassion du télépathe se heurta à une appréhension viscérale chez la jeune femme, qui avait subitement reculé comme horrifiée par un mal invisible.

Emilia était passée d’une inquiétude innocence à un état catatonique, tremblant devant les associations d’idées qui se succédaient devant son esprit. Alors que le mage avait vainement tenté de la rassurer de sa simple remarque, ses yeux larmoyants vinrent s’ajouter à l’équation. Voilà encore autre chose… Morrigan la fixa un instant avec un soupçon d’étonnement et d’embarras, les mains en suspend qui cherchaient leur course en signe de reddition. Il avait beau être déterminé à regagner ses souvenirs, il n’était pas là pour autant pour faire pleurer les petites filles.

« Allons, allons, il ne s’est rien passé de désastreux, tranquillisez-vous ! »

Il n’avait jamais été à l’aise avec ceux qui lui exposaient si crûment leurs émotions, ni aujourd’hui, ni demain. Consoler les autres n’avait jamais été son fort et tout érudit qu’il était, il avait toujours du mal à comprendre ce que ses pairs attendaient de lui dans ce genre de situation.

« J’ai consulté vos souvenirs, et les plus désagréables peuvent parfois remonter à la surface en remuant l’ensemble. Mais ça ne dure pas. Pas plus que ça ne change la réalité. Vous vous êtes endormie profondément, au point de commencer à cauchemarder. Vous êtes sûrement en train de mélanger les faits avec vos mauvais rêves... » conclut-il afin de la rassurer sur sa peur momentanée.

Ce qui l’effrayait était sans doute galvaudé et influencé par une association d’idées malheureuses et le cauchemar dont elle venait à peine de se réveiller. Afin d’appuyer ses propos et d’être totalement transparent avec elle par souci d’équité, comme il l’avait été avec la créature, il ajouta une dernière chose.

« L’Autre m’a guidé pendant toute la durée du voyage. Il n’y a rien que j’ai fait qu’elle ignore. Consultez-là dans le pire des cas, elle appuiera mon propos et vous confirmera qu’il n’y à aucun danger. » conclut-il tranquillement, comme si la présence du double était un fait parfaitement ordinaire.

Au moins, le télépathe comprenait dans un sens ce qui avait poussé la jeune femme dans de tels extrêmes. Même sans la connaître vraiment, il avait de la sympathie pour cette Emilia, qui, tout comme celle de son passé, s’était battue à contre-courant contre le destin et la fatalité. L’heure n’était plus à l’offensive, ils avaient tous les deux eu leur lot d’émotions pour la journée.

« Allons-y, nous avons tous les deux besoin de repos. » dit-il enfin en se relevant et en lissant le tissu de ses vêtements qui s’était légèrement froissé pendant leur pause.

Morrigan suivrait désormais de loin la lutte interne qui se jouait muettement à l’intérieur de cette âme double. Il considérait qu’il avait une dette auprès d’Emilia, qui avait accepté qu’il sonde sa mémoire dans l’unique but de retrouver un écho perdu. Sans se départir de son rôle et de son étiquette, et malgré son épuisement évident, le mage la raccompagna jusqu’à l’allée des tailleurs en la congédiant comme il se doit. Après cette drôle d’aventure, leur chemin se séparèrent finalement, fragmentant définitivement les traces de l’association de leurs esprits.



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Une tire-laine parmi les étoffes
Morrigan

Les bras croisés contre sa poitrine, Émilia sentait ses doigts trembler contre sa peau tandis qu'un frisson rendait celle-ci rugueuse. Notre amie n'aimait pas cette sensation de perte de contrôle qu'elle pouvait ressentir à cause de son état instable. Cette impression qu'elle n'avait pas le contrôle sur ses propres actions qu'une partie de celle-ci était dirigé par une main invisible et inarrêtable... Elle avait pourtant essayé d'offrir au garçon un voyage tranquille et sans embûche... Pourtant, malgré le fait que sa mission soit apparemment un succès relatif, elle n'avait pas pu l'aider. Pas de son point de vue en tout cas.

Morrigan mentionna la créature ce qui confirma les soupçons de la jeune femme et il alla même jusqu'à conseiller à son interlocutrice de demander à son alter ego si elle avait le moindre doute sur la véracité de ses paroles. D'habitude, elle lui aurait souri et lui aurait expliquer que taper la discute avec une flaque d'eau aurait plus de chance d'aboutir à une discussion sérieuse, mais elle se sentait étrangement épuisé en plus de sa peur grondante, alors elle se contentait de planter ses griffes dans sa chaire.

-Ce n'est pas vous que crains, mais ce qu'elle as put vous faire endurer...

Souffla-t-elle finalement en baissant la tête. L'homme se voulait réconfortant et il parvint, au final, à arracher un sourire timide et de façade à la demoiselle. C'était mieux que rien, mais Émilia était tout de même désolé de toute cette aventure... Même si elle avait pu aider, de quelques manières que ce soit, le télépathe, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir coupable des mésaventures que la créature aux yeux noirs avaient put lui faire traverser pour son petit plaisir personnel.

Émilia avait beau savoir que l'Autre n'avait aucune emprise réelle ou tangible sur le mage lorsque celui-ci était en elle, elle savait néanmoins que la créature était suffisamment fourbe pour parvenir à l'atteindre par des moyens détournés. Mais bon, l'homme semblait aller bien dans l'ensemble, elle finit par se persuader, elle-même, qu'elle se faisait trop de soucis pour rien ce qui finit par faire naître le sourire cité ci-dessus.

Cette drôle de rencontre se conclut donc ainsi, sur deux personnes étant liées par un lien brumeux et lointain qui allaient repartir chacun sur la voie de leur existence, vivre leur vie comme si rien ne c'était passé. Le mage reprendrait la recherche de son passé, tandis que la belle fuirait le sien de plus belle, hanté par le regard enflammé d'un fantôme n'attendant qu'un instant de faiblesse pour faire main basse sur son existence.

Émilia s'en retourna donc à la clinique, bousculé par ce qu'elle venait de vivre et ceux même si n'en gardait aucun souvenir vivace. Les rires de la créature voulant lui compter, sans être précise, sa version de l'histoire qu'elle refusait d'écouter, ayant trop peur des cauchemars qu'ils pouvaient contenir. Cet état de fait aller bien à l'Autre, car c'est cet état instable qui la rendait doucement plus forte, plus présente... Qui lui ouvrait lentement la porte vers la réalité.

Quand serait-il à la prochaine rencontre entre Morrigan et Émilia ? Le mage ferait-il face à la demoiselle aux regards océan ou à la créature aux yeux de feu ? Tout télépathe pouvait-il être, il n'en était pas devin pour autant et seul l'avenir répondrais à cette triste interrogation.

Codage par Libella sur Graphiorum



Argent 5*
Essence Verte : 3755
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