Morrigan
Rafiki 2.0
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descriptionUne tire-laine parmi les étoffes [Feat. Emilia Reisalin] (Terminé)Jeu 26 Jan - 23:40
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"Une tire-laine parmi les étoffes"
Never-Utopia
& |
La rue des tailleurs passait pour un des quartiers les plus touristiques de Portalia, si on omettait bien entendu le fait que les touristes étaient en réalité des visiteurs forcés à vivre dans la capitale. Cette pénible réalité n’empêchait pourtant pas les habitants de profiter des secteurs les plus charmants de la ville qui trouvaient l’atmosphère picturale de ces lieux chaleureuse et plaisante. C’était peut-être vrai pour les badauds qui flânaient près des vitrines, mais pas pour Morrigan qui ne voyait dans cette rue qu’un agencement lucratif et diablement bien pensé. En se laissant émerveiller par quelques pierres anciennes, des devantures clinquantes qui formaient une belle image d’Épinal, la plupart ne réalisaient pas à quel point on les dépouillait.
Le télépathe s’étonnait en effet toujours du prix exorbitant du tissu dans la cité-état. De là où il venait, les femmes et les hommes du monde avaient le luxe d’avoir une garde robe variée, conformément aux attentes de la société. A Portalia, on s’attachait plutôt à l’entretien d’une poignées de tenues, et pour cause, les sommes à débourser pour se vêtir étaient considérables. Fort heureusement, le mage avait appris à se passer des services d’un bon tailleur, lorsqu’il vagabondait comme mercenaire auprès de son maître. Très soucieux de son apparence et gravitant dans des sphères sociales aisées, Morrigan n’était pas homme à tolérer d’être mal fagoté. Garder son prestige vestimentaire n’était pas qu’une question de goût personnel, il s’agissait d’un moyen de se fondre facilement dans la masse en profitant des préjugés dont ou pouvait tirer profit.
A cause des dernières lubies de la guilde, l’érudit avait du rapiécer et arranger nombre de vêtements abîmés. S’il tenait en bonne estime ses compétences de couture, les miracles avaient leurs limites. Surtout quand une institution ignominieuse le traînait dans la boue, dans tous les sens du terme… Morrigan s’était donc rendu dans la rue des tailleurs à la recherche de bonnes affaires qui lui permettraient de remplacer quelques atours. Il avait bien compris qu’il ne devait en aucun cas faire confiance à la plupart des marchands opportunistes qui sillonnaient l’endroit. Non seulement, les pièces déjà travaillées étaient hors de prix, mais aucun tailleur ne daignaient ajuster les vêtements en dépit de la somme déboursée. Un seul adage restait de mise dans cette situation : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
La boutique sur laquelle il jeta ce jour-là son dévolu avait le mérite d’être accessible d’un point de vu budgétaire. A l’exception de quelques atours richement décorés, les pièces de base constituaient un bon rapport qualité prix. La seule chose qui nuisait à la réputation de l’enseigne concernait le personnel… Telles de véritables carnassières, les tenancières ne vous lâchaient pas d’une semelle, en vous couvrant de paroles hypocrites qui visaient à faire cracher le maximum de Gils à leurs pauvres clients incommodés. Morrigan était habitué à ce manège méprisable. Si bien, qu’il avait rapidement compris que ces idiotes composaient avec leur intuition, c’est-à-dire à la tête du client, comme le stipulait les rumeurs à leur encontre. Mais l’avantage de ce genre de comportement abject, c’est qu’il dénotait d’une certaine impressionnabilité.
Après quelques minutes à observer les étoffes, le mage s’étonna de ne pas encore avoir été importuné par les harpies. Ces dernières semblaient occuper à harceler une autre victime, qui se faisait sévèrement réprimander au niveau du comptoir. En prêtant une oreille distraite à la scène, Morrigan cru comprendre qu’on reprochait à la malheureuse du jour d’avoir tenté de voler une robe plutôt coûteuse. Peu enclin à se mêler des accusations portées contre la petite frappe potentielle, le télépathe resta de marbre face au spectacle bruyant. La petite tête blonde qu’il apercevait du coin de l’œil se débattait comme un diable face aux deux jeunes femmes qui l’invectivaient.
Puis, un mot, ou plutôt un nom, le cloua sur place. « Emilia ». Oui, c’était bien cela qui l’avait interpelé au milieu de la logorrhée. Un prénom d’un passé oublié, qui, peut-être pourrait ressurgir en s’entretenant avec celle qui se dénommait ainsi. Il détailla alors la jeune femme à la chevelure argentée, avec un regard plein de curiosité.
« Excusez-moi ? » intervint-il en faisant un pas dans la direction du groupe tapageur.
« Oui ?! » sortit de manière tout à fait désagréable l’une des deux furies.
« Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce qui oblige vos clients à subir cette cacophonie insupportable ? » répondit-il d’un ton flegmatique et passablement agacé.
« Ne prêtez pas attention à elle et au grabuge, c’est une voleuse doublée d’une menteuse ! » vociféra l’autre marchande.
Morrigan jeta un coup d’œil à l’incriminée. Bien sûr qu’on l’a soupçonnait d’être une voleuse avec une dégaine pareille… Pour commencer, personne ne partirait du principe que ce petit chat de gouttière allait avoir les moyens d’acheter une tenue aussi onéreuse. Ses vêtements n’étaient pas de mauvaise facture mais mal entretenus, avec des finitions qui commençaient à fatiguer. Comme elle remuait dans tous les sens, probablement sous le coup de l’énervement, les mèches de ses cheveux partaient des attaches qu’elle avait fixé. Et bien que l’habit ne fasse pas le moine, la teneur de ses propos achevait de rompre toute illusion sur son ascendance. Même dans l’éventualité où la demoiselle n’avait commis aucun délit, difficile de ne pas faire d’elle la coupable idéale. Sauver les apparences ne faisait visiblement pas parti de son vocabulaire… A croire qu’elle avait élevée avec les loups.
Toute cette comédie devenait franchement agaçante. Entre les piaillements des deux tailleuses et la petite blonde qui se débattait vainement, il fallait mettre un terme à cette situation. Sans compter que l’aura de l’accusée était plutôt inquiétante. Avant qu’elle n’en vienne à utiliser ce que Morrigan imaginait être sa puissance d’essence, phénomène avec lequel il n’était pas encore tout à fait familiarisé, le mage tenta d’apaiser la situation à l’aide d’un subterfuge.
« Je pense qu’il s’agit d’un malentendu, mesdames. Vous n’êtes pas sans savoir que messire von Thraben a récemment adopté une jeune fille à la chevelure blanche afin d’en faire son héritière, une certaine Emilia. » lâcha t-il avec un aplomb et une condescendance qui donnait de la force à sa fausse rumeur.
C’était une technique de manipulation vieille comme le monde : faire croire à un interlocuteur un peu crédule qu’il savait quelque chose en flattant son ego. Sans se démonter face aux deux idiotes interloquées et bêtement attentives, le télépathe reprit son discours.
« Je suis persuadé que cette demoiselle s’apprêtait à vous réglez la somme impartie mais que votre diligence et votre professionnalisme ont traduit son hésitation en tentative de larcin. N’est-ce pas, Emilia ? » dit-il d’un air faussement affable en pressant l’épaule de la concernée, avec un geste qui semblait vouloir dire ne gâche pas tout, petite peste.
Prononcer son nom était galvanisant. Cette inconnue était la clé d’un autre souvenir enfoui, sans l’ombre d’un doute. Peu importe qui elle était, il devait aller au bout de cette impression de déjà vu. Le fil de sa mémoire n’attendait qu’à être déroulé.
Le télépathe s’étonnait en effet toujours du prix exorbitant du tissu dans la cité-état. De là où il venait, les femmes et les hommes du monde avaient le luxe d’avoir une garde robe variée, conformément aux attentes de la société. A Portalia, on s’attachait plutôt à l’entretien d’une poignées de tenues, et pour cause, les sommes à débourser pour se vêtir étaient considérables. Fort heureusement, le mage avait appris à se passer des services d’un bon tailleur, lorsqu’il vagabondait comme mercenaire auprès de son maître. Très soucieux de son apparence et gravitant dans des sphères sociales aisées, Morrigan n’était pas homme à tolérer d’être mal fagoté. Garder son prestige vestimentaire n’était pas qu’une question de goût personnel, il s’agissait d’un moyen de se fondre facilement dans la masse en profitant des préjugés dont ou pouvait tirer profit.
A cause des dernières lubies de la guilde, l’érudit avait du rapiécer et arranger nombre de vêtements abîmés. S’il tenait en bonne estime ses compétences de couture, les miracles avaient leurs limites. Surtout quand une institution ignominieuse le traînait dans la boue, dans tous les sens du terme… Morrigan s’était donc rendu dans la rue des tailleurs à la recherche de bonnes affaires qui lui permettraient de remplacer quelques atours. Il avait bien compris qu’il ne devait en aucun cas faire confiance à la plupart des marchands opportunistes qui sillonnaient l’endroit. Non seulement, les pièces déjà travaillées étaient hors de prix, mais aucun tailleur ne daignaient ajuster les vêtements en dépit de la somme déboursée. Un seul adage restait de mise dans cette situation : on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
La boutique sur laquelle il jeta ce jour-là son dévolu avait le mérite d’être accessible d’un point de vu budgétaire. A l’exception de quelques atours richement décorés, les pièces de base constituaient un bon rapport qualité prix. La seule chose qui nuisait à la réputation de l’enseigne concernait le personnel… Telles de véritables carnassières, les tenancières ne vous lâchaient pas d’une semelle, en vous couvrant de paroles hypocrites qui visaient à faire cracher le maximum de Gils à leurs pauvres clients incommodés. Morrigan était habitué à ce manège méprisable. Si bien, qu’il avait rapidement compris que ces idiotes composaient avec leur intuition, c’est-à-dire à la tête du client, comme le stipulait les rumeurs à leur encontre. Mais l’avantage de ce genre de comportement abject, c’est qu’il dénotait d’une certaine impressionnabilité.
Après quelques minutes à observer les étoffes, le mage s’étonna de ne pas encore avoir été importuné par les harpies. Ces dernières semblaient occuper à harceler une autre victime, qui se faisait sévèrement réprimander au niveau du comptoir. En prêtant une oreille distraite à la scène, Morrigan cru comprendre qu’on reprochait à la malheureuse du jour d’avoir tenté de voler une robe plutôt coûteuse. Peu enclin à se mêler des accusations portées contre la petite frappe potentielle, le télépathe resta de marbre face au spectacle bruyant. La petite tête blonde qu’il apercevait du coin de l’œil se débattait comme un diable face aux deux jeunes femmes qui l’invectivaient.
Puis, un mot, ou plutôt un nom, le cloua sur place. « Emilia ». Oui, c’était bien cela qui l’avait interpelé au milieu de la logorrhée. Un prénom d’un passé oublié, qui, peut-être pourrait ressurgir en s’entretenant avec celle qui se dénommait ainsi. Il détailla alors la jeune femme à la chevelure argentée, avec un regard plein de curiosité.
« Excusez-moi ? » intervint-il en faisant un pas dans la direction du groupe tapageur.
« Oui ?! » sortit de manière tout à fait désagréable l’une des deux furies.
« Est-ce que vous pourriez m’expliquer ce qui oblige vos clients à subir cette cacophonie insupportable ? » répondit-il d’un ton flegmatique et passablement agacé.
« Ne prêtez pas attention à elle et au grabuge, c’est une voleuse doublée d’une menteuse ! » vociféra l’autre marchande.
Morrigan jeta un coup d’œil à l’incriminée. Bien sûr qu’on l’a soupçonnait d’être une voleuse avec une dégaine pareille… Pour commencer, personne ne partirait du principe que ce petit chat de gouttière allait avoir les moyens d’acheter une tenue aussi onéreuse. Ses vêtements n’étaient pas de mauvaise facture mais mal entretenus, avec des finitions qui commençaient à fatiguer. Comme elle remuait dans tous les sens, probablement sous le coup de l’énervement, les mèches de ses cheveux partaient des attaches qu’elle avait fixé. Et bien que l’habit ne fasse pas le moine, la teneur de ses propos achevait de rompre toute illusion sur son ascendance. Même dans l’éventualité où la demoiselle n’avait commis aucun délit, difficile de ne pas faire d’elle la coupable idéale. Sauver les apparences ne faisait visiblement pas parti de son vocabulaire… A croire qu’elle avait élevée avec les loups.
Toute cette comédie devenait franchement agaçante. Entre les piaillements des deux tailleuses et la petite blonde qui se débattait vainement, il fallait mettre un terme à cette situation. Sans compter que l’aura de l’accusée était plutôt inquiétante. Avant qu’elle n’en vienne à utiliser ce que Morrigan imaginait être sa puissance d’essence, phénomène avec lequel il n’était pas encore tout à fait familiarisé, le mage tenta d’apaiser la situation à l’aide d’un subterfuge.
« Je pense qu’il s’agit d’un malentendu, mesdames. Vous n’êtes pas sans savoir que messire von Thraben a récemment adopté une jeune fille à la chevelure blanche afin d’en faire son héritière, une certaine Emilia. » lâcha t-il avec un aplomb et une condescendance qui donnait de la force à sa fausse rumeur.
C’était une technique de manipulation vieille comme le monde : faire croire à un interlocuteur un peu crédule qu’il savait quelque chose en flattant son ego. Sans se démonter face aux deux idiotes interloquées et bêtement attentives, le télépathe reprit son discours.
« Je suis persuadé que cette demoiselle s’apprêtait à vous réglez la somme impartie mais que votre diligence et votre professionnalisme ont traduit son hésitation en tentative de larcin. N’est-ce pas, Emilia ? » dit-il d’un air faussement affable en pressant l’épaule de la concernée, avec un geste qui semblait vouloir dire ne gâche pas tout, petite peste.
Prononcer son nom était galvanisant. Cette inconnue était la clé d’un autre souvenir enfoui, sans l’ombre d’un doute. Peu importe qui elle était, il devait aller au bout de cette impression de déjà vu. Le fil de sa mémoire n’attendait qu’à être déroulé.
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Argent ★★★★
3 320 points d'essence
Rang C : 2 010 points de renommée
Dernière édition par Morrigan le Ven 16 Juin - 10:59, édité 1 fois
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Jeu 26 Jan - 23:40