Tu seras propre comme un sou neuf (Feat Elizabeth) (Terminé)

Franchement. Aurais-je cru que je me retrouverais ainsi, une journée entière, à nettoyer des couches de bambins et à récurer une armure crade ?
Nan.

Quand j'ai signé pour visiter toute cette cité, je pensais voir ses bâtiments, faire un tour de ses administrations, comprendre un peu où je foutais mes pieds, quoi !
Mais non. Rien d'aussi adapté.
Mon chef a juste envoyé, comme ça, au débotté : "T'iras à cette adresse, aujourd’hui, y a de quoi faire et découvrir pour un nouveau comme toi".

J'étais venu rendre service, mais franchement, j'ai mieux à faire que rincer des murs. Et cette tâche rousse sur cette fichue protection qui veut pas partir ! Y z'ont fait quoi ces enfants pour que ça accroche comme ça ?! Faut que je m’échine combien de temps pour y décrocher ce mordier ?

Bon, j’admets, j’étais enthousiaste au début. C’est sympa d’aider, de voir des petits visages sympathiques, de raconter des histoires, de superviser siestes, repas et amusements . Entre nous, je suis pas contre. Je me retrouve même dans certains enfants, à qui j’ai à cœur d’apporter un peu de réconfort à travers mes sourires.

Bon, besoin de davantage de savon. Du nerf, Yoka. C’est frustrant, mais tu vas t’en tirer, avec brio, même. Faut juste voir du bon côté des choses. Frotter une armure, c’est toujours mieux que de changer des couches.

Mais cette fichue… Attends. Cette armure était pas comme ça, cinq secondes avant, si … ?

C’est quoi cette mascarade !?






Contrainte du présent post : ne pas utiliser la lettre L.


Contrainte pour Élizabeth : Ne pas utiliser la lettre G.  

Dernière édition par Yoka le Mar 15 Aoû - 20:35, édité 2 fois

Comment j’avais pu en arriver là au juste ? C’était comment dirais-je ? Pas humiliant, mais non loin de cela. La journée avait pourtant commencé sous de beaux auspices. J’étais aller chercher de l’eau au puit non loin de la place des portails afin d’avoir de l’eau potable et bien propre. Le quartier Nord n’était pas des plus flambants neufs, vous voyez ? Surtout avec l’attaque qui avait eu lieu récemment. Si bien que niveau eau potable, ce n’était déjà pas des plus pratique, mais là c’était encore pire qu’avant.

J’ai ramené avec moi plusieurs volumes d’eau dans des barils d’une taille conséquente que j’avais mis dans la réserve de l’orphelinat. J’étais toujours assez contente de moi après avoir vu ma réserve bien fournie. Cela voulait dire que je n’avais pas à retourner trop souvent en ville et que je pouvais m’occuper plus des enfants. Ils étaient constamment en demande d’attention ces derniers temps. Chacun voulait des biscuits pour le quatre heure, jouer avec moi, et avoir une histoire avant de dormir. Si je n’étais pas indifférente à l’épuisement en raison de ma condition d’armure, je serais sûrement déjà évanouie depuis des lustres.

Les enfants c’étaient adorables, mais parfois c’était aussi des rejetons de l’enfer…beaucoup trop de vivacité pour moi parfois, cela m’en faisait tourner la tête. Mais je les aimais comme ça. Je préférais clairement qu’il continue de vivre de manière joyeuse et naïve plutôt qu’il ne vive constamment dans la peur de sortir. Un jour il devrait prendre leur envol et quitter le nid, donc d’ici là je devais bien les instruire et leur donner toutes les chances pour réussir quoiqu’ils entreprennent. Je ne voulais pas qu’ils finissent comme l’une de mes petites préférées de l’époque qui avait fini en procès et décapitée par je ne sais qui que je retrouverais un jour pour lui faire subir le même sort croyez-moi…

Bref, je prenais soin d’eux et de leur estomac. Pourtant en ce jour si bien commencer, l’humeur s’était bien vite retrouvée obscurcie par la nature. Plusieurs des enfants se retrouvaient malades et pas bien du tout. Ils étaient plusieurs à vomir l’un derrière l’autre et j’avais des repas entiers sur mon armure. A chaque fois que j’essayais de nettoyer j’en reprenais en m’occupant du suivant. Une fois tous les malades couchés, j’avais finis par m’adosser au mur de la chambre pendant que les non malades jouaient dehors. Je soufflais et était perdue dans mes pensées.

Au bout d’un moment cependant, je vis comme un mouvement dans mon champ de vision et finissait tout de même par baisser la tête, surprise de ce que je voyais. Un homme mi animal, comme Elim tient, semblait en pleine corvée de soin des meubles alentours et de mon armure qui plus est. Il essayait d’enlever une trace récalcitrante de vomie qui avait sécher. Sûrement que c’était de la carotte, mais dans cet état personne ne la boulotterait celle-ci…A part si on aime les aliments prémâchés et recrachés j’entends…

J’étais abasourdi et finit par le toiser me demandant vraiment ce qu’il foutait là à me nettoyer. Surtout qu’il semblait à fond dans sa tâche. Comme si je n’étais qu’un pauvre meuble de plus dans cette bâtisse. J’étais sûrement le plus vieux meuble d’ailleurs, mais ce n’était pas très sympathique de me comparer à un objet sans âme…

Excusez-moi Monsieur, mais nous n’avons pas été présenté et je doute que l’on soit familier. D’où nettoyer vous mon armure sans avoir demander mon consentement ? Ce n’est pas très poli. Etes-vous ce que les jeunes filles d’ici appelle un pervers ?

Après tout, en tant que fruit je n’étais jamais été confronté à ce que l’on appelait un pervers ne sachant même pas ce que cela voulait dire. Donc, j’étais perplexe et en même temps qu’allais-je faire si c’était le cas ?

Voyons Liz ! Tu es une armure de plus de deux mètres…ce n’est qu’un ablet face à toi. Si c’est un pervers peu importe, tu le fous dehors. Qui peut te résister dans ces lieux c’est toi la doyenne ! Oui c’est vrai c’était moi la doyenne. Et j’allais lui botter le train s’il continuait de polir mon armure de cette façon !

Wesh, c’quoi c’te métal sur patte qui cause ? T’es teubé ou quoi, Yoka ? À force de frotter d’la morde, tu t’es mis à la fumer, c’est ça ?

Sûr qu’t’as bédavé queckchose et ça mouline fort dans ta caboche jusqu’à t’faire mytho Yoka, mais tu captes que ton délire s’déroule peut-être aussi en live en fait ?**

« Eh ! Ma gueule, c’est qu’tu causes vraiment où c’est un chlag qui s’fout de moi !? Starf, t’as failli me mettre en PLS, faut pas me faire des sales coups comme ça ! »

J’ai sauté en arrière, c’est qu’ça impressionne une go qui vous fait crari qu’elle est un zinc puis qui s’met à vous causer comme si vous étiez le dernier des boloss. En sah, elle m’a fait flipper ma race la meuf ! J’en ai lâché mon taf tellement elle m’a fait me chier d’sus, j’étais à deux doigts de renverser le seau avec l’eau crade ! J’ai trop le seum de m’être fait avoir comme un bleu !
Putain de hess. Depuis quand les armures s’mettent en mouv’ ! Et puis c’est quoi ces manières de kassos, elle pouvait pas prévenir !? Je suis à deux doigts de câbler là, tellement c’est chelou. Si c’était pas un meuble, elle aurait pu prévenir, avant que je commence à frotter comme un forcené, c’est une dinguerie c’histoire !

« En plus, chuis pas un chien d’la casse, c’est quoi c’te accusation que je cherche à pécho. Je suis pas un charo au taf, meuf ! Ce serait pas toi la stalkeuse, à ghoster avant de me faire la mala ? Z’êtes qui pour me faire un tel coup !? Vous cherchiez à me mettre une disquette ?! »

Balek, j’l’approche plus à trois kilomètres tant qu’elle se comporte comme une Keh et que, sans même m’avoir balancé son blaze, elle me lance des piques dignes de finir dans l’octogone.

*Tchip sous la frustration*

C’est une blague ? Qui était donc ce malotru ? Il parlait d’une telle façon, que je ne comprenais juste rien à ce qu’il disait. On aurait dit un dialecte totalement étranger. Pourtant, il me semblait qu’on m’avait dit qu’une autre personne de la guilde parlait dans des termes similaires. Apparemment, sa principale fonction étant de servir de fontaine...Fabriquait-elle de l’eau ? Elle devait très certainement s’ennuyer à mourir en tout cas. Je devrais peut-être m’informer si je ne pouvais pas l’emprunter durant les beaux jours afin qu’elle ne me fasse une piscine pour les enfants tiens...

Je ne savais pas vraiment comment répondre en tout cas ni s’il m’insultait. C’était vraiment une manière de parler des plus étranges. Ma gueule ? Etais-ce comme cela qu’il m’avait appelé ? Je ne saurais dire si c’était vraiment une bonne chose...Il me semblait que c’était un mot généralement utilisé de manière péjorative.

Qui que vous soyez et peu importe d’où vous venez, je vous saurais gré de parler un dialecte compréhensible et non en aberration.

Ce jeune homme avait le mérite de me désarçonner et je ne savais vraiment pas bien réagir. J’espérais vraiment qu’il pourrait parler d’une autre façon que celle-ci, sinon j’étais pas sortie de l’auberge...Et pire encore, si les enfants se mettaient à parler comme lui j’allais m’arracher des bouts de métal, vu que je n’avais pas de cheveux voir égratigner ma carrosserie selon ce que vous préférez.

Je le vois reculer vivement. Je semblais l’avoir surpris en parlant. Il ne pensait vraiment que je n’étais pas animé. Mais d’où sortait-il pour venir à l’orphelinat et ne pas savoir qu’il était gardé par une armure vivante ? Etais6ce un nouvel invoqué ? Cela était le plus probable. Les gens qui l’avaient envoyé aurait pu le prévenir tout de même. Les messagers ce n’était plus ce que c’était. D’ailleurs, j’étais assez perplexe de savoir d’où il venait et qui avait bien pu l’envoyer ici faire le ménage... Jamais la guilde ne m’avait envoyé quiconque jusqu’ici vu qu’il faisait semblant de faire comme si l’orphelinat n’existait pas. Donc qui ? L’église ? Quel serait l’intérêt ? Essayer de me mettre de leur côté après mes doutes grandement démontrés durant le procès à leur égard ? Non cela n’avait pas de sens, je n’étais rien pour eux qu’une poussière du quartier nord. Je ne représentais aucun danger à l’heure actuelle.

Je me faisais certainement des nœuds au cerveau pour rien. Il ressemblait à tout sauf à un espion...Je soupire en croisant les bras face à sa réplique suivante aussi improbable et mécompréhensible que la première.

A partir de maintenant j’aimerais que vous parliez clairement si vous ne voulez pas que de votre langue je fasse une ablation.

Après tout, couper une langue cela ne mange pas de pain. Et si j’avais des oreilles certainement qu’elles seraient en train de saigner et de hurler afin que j’abrège leur souffrance d’une quelconque façon. Couper une langue était donc assez facile et pas conducteur de mort imminente en vérité si c’était bien fait et pris en charge. J’avais un petit loup médecin dans le coin si besoin.

Pour faire amende honorable fasse à ce malentendu, buvons pour faire abstraction. J’ai du Kwas cacher dans mon bureau afin que nous puissions boire mais attention à l’addiction.

Il paraitrait que le fait qu’un étranger boive du Kwas peut amener à différents résultats. Il ne faudrait qu’une goutte pour l’assommer, une bouchée pour le tuer et une bouteille entière pour pouvoir dissimuler le corps. S’il aimait bien boire cela me permettrait dans tous les cas d’être tranquille fasse à cette immonde langage qui était le sien.

Merci pour la tâche en tout cas, demander une certification. Du polissage vous êtes champion.

Je dois bien admettre qu’à l’heure actuelle je voyais rouge même si en étant une armure comme un être humain c’était difficile. Peut-être si on avait les yeux rouges et encore même pas dit. Du coup j’avais du mal à parler de manière sereine et sympathique à cet homme qui n’avait fait au final que lustrer mon armure, mais sans mon consentement. J’étais perdue dans mes pensées, ce n’était pas ma faute si en étant pas mon vrai corps je ne ressentais pas forcément tous le touchés qui passait.

Je ne me sens vraiment pas à l’aise avec ce jeune homme. Je faisais tout de travers aujourd’hui. Serais je tombée malade moi aussi à force de recevoir du vomi sur mon armure ? Serait-ce seulement possible ? être malade, je crois que cela ne m’arrivait pas non plus quand j’étais un fruit. Mais cela remontée désormais à si loin à présent que j’étais bien incapable de m’en souvenir. C’était à peine si je me rappelais la grâce de mes parents. Je touchais mon bras, me disant que j’étais bien plus lisse à l’époque, mais entre mes gantelets et mon armure qui n’était plus vraiment flambant neuve c’était un peu normal...J’étais en train de broyer du noir là, non ?

Vous savez parler normalement maintenant ? Attendez mais comment est-ce que… ? dis-je avant d’être interrompue et d’avoir un bambin qui s’agrippe à ma jambe comme un sauvage.

Je soupirais tandis que je regardais Roy et ses grands yeux d’un bleu profond me faire ses yeux de chat potté en mode, ben quoi j’ai rien fait. Je soupirais. Décidément cette journée était bizarre et il semblait qu’elle serait très longue en plus de ça...Enfin, il me fallait voir la vie en rose. Je ne devais pas me laisser abattre et je me devais également de me remettre de cette rencontre et d’avancer, de laisser une seconde chance à ce bougre qui parlait de nouveau normalement. Surtout qu’il s’excusait même si semblait ne pas avoir fait attention à son langage. Les hommes et leur mémoire parfois...ils oubliaient bien ce qui les arrangeaient.

Pas de soucis je m’excuse aussi. Roy, tu aurais pu être un peu plus...

Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que Roy me dégobillait allègrement sur les bottes…Décidément ce n’était vraiment pas ma journée. Je ne sais pas s’il y avait une épidémie aujourd’hui dans l’orphelinat, mais il fallait se rendre à l’évidence, quelque chose traînait vu le nombre d’enfants malades. Même Roy qui avait pour habitude d’avoir une santé de fer était malade. On peut même dire Blanc comme un linge pour le coup. Il tenait difficilement sur ses deux jambes et s’appuyait sur ma jambe pour tenir debout. Je le pris dans mes bras et secouais vivement la jambe avec le vomi pour en enlever le maximum avant. Je caressais le dos de Roy tandis que je réfléchissais.

Là mon grand, excusez moi, je vais le faire prendre rapidement un bain et le couche. Je suis à vous juste après.

Je pris environ une vingtaine de minutes pour faire le tout et revenait. Je m’excusais encore une fois auprès du jeune homme. J’aurais presque pu être rouge de honte si j’avais été une humaine pour avoir pris autant de temps alors que j’avais un invité, tout aussi inopiné et non bienvenu qu’il était.

Bien, alors oui, je suis la doyenne de l’orphelinat. On ne vous a pas prévenu ? D’ailleurs qui vous a.… commençais je quand j’entendis un bruit d’éclat puis des pleurs derrière.

Je filais comme le vent malgré mon côté pataud. J’étais si inquiète pour l’un des enfants encore en bonne santé avec ce boucan que je me déplaçais très vite. Bien plus que d’habitude. Mais ne dis-ton pas justement qu’une mère en colère ou inquiète est la pire des choses possible ? Dans mon cas c’est très probable surtout quand je suis en colère. J’avais une peur bleue qui me comprimait l’estomac si tant ait que j’en ai un. J’arrivais dans le salon et là je vis le lustre du salon qui s’était éclaté au sol tandis que les enfants étaient tous autour. Je les comptais et vit qu’ils étaient tous là. Je soupirais de soulagement avant d’aller voir Anna qui pleurait à chaude larme et qui avait une légère coupure sur la main. Elle devait avoir reçu un éclat.

Que s’est-il donc passé ici les enfants ? Tu vas bien Anna ?

Elle hochait la tête doucement se collant contre moi. Les enfants m’expliquèrent par la suite qu’ils jouaient à la balle tandis que je n’étais pas là et qu’ils avaient finis par l’envoyer trop haut et que le lustre avait pris. Il était temps de faire des crêpes a tout ce joli petit monde comme le Cordon Bleu que j’étais. Cela apaiserait les tensions.

C’est qui le monsieur ?

Un invité et on va donc faire des crêpes les enfants. Allez tout le monde à la cuisine, vous aussi jeune homme, on ne laisse pas un invité seul.

Cet individu semblait vraiment entièrement paumé. Il faut dire que parler avec une armure vivante ça peut certainement en surprendre plus d’un, il ne faut pas se mentir. Mais j’étais assez cassante aussi avec lui. Je ne percutais pas vraiment le fait de sa présence en ces lieux et qu’il m’astique l’armure était d’autant plus perturbant. Mais il ne semblait pas plus agressif que cela après les premiers temps de sa surprise passée. Cependant, je restais perplexe plus par méfiance.

En tout cas, je regarde cet homme commencer à ramasser ses effets de nettoyage et Roy arrive sur ses entrefaites. Un petit homme bien grippé qui eut tôt fait de rendre son repas sur mes bottes. Heureusement, j’avais toujours eu ce genre de chose en étant doyenne. On s’y habituait. Ce n’était pas forcément sympathique, mais c’était une vie auprès d’enfant. Quand un virus tombe sur eux, gérer est prioritaire. Peu importe comment, où, ou qui est impacté du moment qu’on s’occupe du bien-être du petit bout.

Immonde...sûrement pour les gens contre les microbes. Pour moi, un spectre, l’épreuve promets d’être moins longue. Je suis peinée de lui redonner du boulot, ce goupil ne mérite rien de ce genre. Je prends mes clics et cours si vite que je reviens en deux temps trois mouvements. Le petit fini couché et nettoyer, propre comme un sou neuf.

Encore désolé pour ça. Je vous dirais bien que l’un des enfants vous ferais un câlin, mais dans leur état ce ne serait pas spécialement vous rendre service. Bien au contraire, donc on va éviter de vous rendre malade.

Il semblerait que le pauvre monsieur était excédé par le fait de devoir de nouveau faire briller le sol rendu sale de tout ce vomi. Je me demandais depuis combien de temps il pouvait bien être là. Il lustrait tout l’orphelinat depuis des heures ou quoi ? En tout cas, j’étais assez étonnée de voir qu’il ne semblait pas vouloir en venir aux mains ou autre. Il se contentait de rester énervé, mais le prenait assez bien finalement. Je ne connaissais pas assez bien de membre de l’église pour savoir si c’était intéressant ou non de les connaître. La femme charmeuse de serpent était l’une des seules qui m’intriguait avec un certain Vlad. Mais il commençait à piquer ma curiosité celui-ci aussi.

Personne ne vous a prévenus de ma condition ? Quelle bande d’incapable parfois...La majorité des gens connaissant ce lieu, connaisse pourtant sa doyenne. Enfin, le sujet est surtout ici que je n’ai guère bien agis à votre égard. Vous ne semblez pas agressif ni m’en vouloir donc que diriez-vous d’être un invité ?

Je ne pus continuer mes dires vu qu’un bruit fort retentit peu de temps derrière nous. Les petits bouts finirent bien vite consoler. Une étreinte minimise toujours les pleurs des plus petits. Je propose des crêpes pour le goûter et le sourire revient vite sur toutes les lèvres. Notre invité émis une requête pour se libérer de l’odeur de vomis et potentiellement de ses restes.

Montre le chemin Anna. L’orphelinat est grand, il est facile de s’y perdre.

L’un des petits chenapans en ma présence était un peu gauche et au virage de l’un des chemins menant à la cuisine il fit ami-ami intimement avec un chandelier. Il se mit à pleurer et je caressais tendrement l’égratignure de guerre avant de le prendre dans mes bras jusqu’à la cuisine. De là, farine et autre ingrédients utile aux crêpes fut apprêtés sur la table afin de préparer le petit plat. Sky semblait déjà remis de sa petite incartade. Rien de bien méchant, mais c’est sûr que vu le petit gabarit le chandelier est plus balaise à l’instant.
Tandis que les enfants s’amusent plus que ne prépare les crêpes, Yoka semblait vouloir discuter un peu plus et surtout me faire savoir qui était la personne qui l’envoyait. Je souris enfin même si l’on ne le voit pas Et finit par m’exprimer à mon tour.

Connais pas. Mais à part moi, aucun micmac à l’horizon. Abricot ? Citron ? Chocolat ?

Il fallait bien que je sollicite ce qu’il voulait en sorte de confiture avec ces crêpes, non ? Pâte à tartiner sinon. Bref, c’est bien plus goûteux avec un autre truc sur les crêpes.

Je me tourne vers la petite Anna, qui a eu la gentillesse de me guider vers le lavabo le plus proche avec un regard empli de pétillement.

« Merci à toi. Par ailleurs, j’adore la couleur de ton survêtement. »

Je lui fais mon plus beau sourire, elle semble pleine de vie cette petite. La directrice vient d’avouer qu’il ne devrait y avoir aucune autre surprise. Enfin, ça, c’est si on ne compte pas le poil à gratter qu’un des enfant semble avoir sorti de nulle part. Je me doute que la cheffe ne laissera pas passer ce fait, j’ignore juste si je dois signaler le manquement.

« Oh, euh… chocolat pour moi », lançai-je après un bâillement.

Voilà qu’entre deux enfants, on me tend une crêpe toute chaude sur une petite assiette. L’odeur est alléchante, et entre deux bouchée j’observe la troupe. Les gamins entretiennent une chaotique alchimie dans leur gestion du futur repas, entre ceux qui comme moi se jettent sur leur Graal sans attendre, et ceux qui, du fait d’une probable gastro-entérite, ne peuvent aborder la nourriture sans une once de crainte. Toutefois, même ces derniers comptent profiter de leur part, j’en vois même un se jeter sur la sienne avant que quiconque n’ait l’opportunité de la saisir à sa place, ses bras imitant le leste mouvement ravisseur de la mante-religieuse. Je ne peux empêcher un sourire amusé face à ce comportement.

« Donc, si j’ai bien compris mes ordres, ma mission est de vous aider durant cette journée. Si mon patron a raison sur une chose, c’est que ce n’est pas le fait de rester à l’administration qui m’aidera à comprendre cette cité. Donc si vous avez une idée, demandez. J’espère juste ne pas me cantonner au lavement et au nettoiement. »


Je regarde la directrice dans son armure. Elle ne mange pas, évidemment. Encore que, toute la question est de savoir de quoi elle se nourrit. Dans la curiosité, je ne peux m’empêcher de faire remuer mes trois appendices caudaux avec douceur, ce qui attire l’attention de certains des enfants, notamment d’une petite fille qui ne lâchait pas sa peluche de lapin bien délavée tout en mangeant sa crêpe, à l’abricot vu l’odeur. Je ne saurais même pas dire lequel des deux fait l’objet de son mâchouillement.

Bon, Yoka. Des orphelins, tout comme toi. Cette ville en regorge. Aucun hybride ici, d’ailleurs, donc à l’exception de cet Elim, personne ne semble vous connaître. Pas étonnant, d’un côté.
Maintenant, toute la question sera de savoir ce qu’on va bien pouvoir faire de toi. La lecture ? Amuser les bambins ? Lire le règlement ? Poser des pansements ?

C’est une situation plaisante, mais toute la question est de savoir en quoi cela pourrait me servir à grimper dans les échelons de l’Ordre, ou du moins, comment cela me donnera des infos sur l’être qui a pu détruire ma famille. Est-ce que le boss a juste pensé que ma situation me rendrait apte à gérer des gamins au vécu similaire au mien … ? Ou espérait-il m’amadouer à l’aide d’un peu de larmoiement ?

Attends. Des orphelins… la directrice avait forcément vent de leurs origines. Peut-être ici se trouvaient d’autres victimes des méfaits de cet être abject. Je n’allais pas effrayer les petits, mais il fallait que je lui pose la question, à l’occasion. Voilà qui pourrait bien m’aider dans mes nombreux questionnements.

« Par ailleurs, j’aurai quelques petites interrogations à vous poser concernant … vos protégés. Mais cela attendra que vous ayez plus de temps, et que nous n’ayons pas à gérer tout cet attroupement. »

C’est ça, Yoka. Cordial, tu lui fais aussi ton sourire le plus doux. Ah, cette crêpe était bonne ; tu ne peux pas réprimer un étirement.

J’étais contente que tout se passe mieux. Finalement, cet homme renard ne semblait pas si terrible que cela. Bon à l’heure actuelle, c’était mieux pour moi de ne pas avoir de nez, car vu le vomi qu’il s’était pris, son odeur corporelle ne devait clairement pas être la rose...Désolée pour lui mais bon déjà il ne rechignait pas à la tâche et cela prouvait que ce n’était pas quelqu’un qui pétait plus haut que son cul. On doit toujours faire preuve de modestie et craindre de se salir n’est qu’une preuve d’arrogance et d’immaturité. La vie n’est pas simple avec aucun d’entre nous, pensez que l’on peut s’en sortir sans se salir les mains à un moment donné n’est que pure stupidité. Mais là encore il faudrait certainement présenté un Dictionnaire à ses gens pour qu’il comprenne.

Yoka revint finalement et il semblait clairement plus à son aise à présent. Il devait être plus propre et sentir mon mauvais clairement. Je souriais quand il demanda un chocolat. Comme quoi peu importait l’âge la douceur d’un chocolat ravissait toujours le moindre palet. Sûrement la saveur sucrée et goûteuse y était pour quelque chose pour une personne au goût prononcé. Etant un hybride il avait potentiellement des sens encore plus affutés...Dommage que je ne puisse plus profiter de ce petit plaisir simple. Le problème majeur quand on est une armure c’est qu’on ne peut plus profiter de grand-chose qu’une vie humaine peut offrir.

Nous aider durant la journée ? Eh bien pourquoi pas. On n’a jamais assez de bras ici pour tout faire de toute manière. La majorité des enfants étant alités on va pouvoir prendre le temps de ranger la bibliothèque. Nous avons reçu quelques exemplaires neuf de la librairie d’Yseult. Je me sens si déçu de ne pouvoir sentir cette fraîche odeur de pages neuves. En tout cas, vous allez pouvoir rapidement admirer la plus grande et la plus belle pièce de notre orphelinat.

Les enfants semblaient excités face à l’optique d’aller dans la bibliothèque. Je souriais tandis que je finissais de faire les dernières crêpes les partageant entre eux une fois de plus. Ces gloutons n’en avaient jamais assez si on les écoutait. Tandis qu’on finissait le repas Yoka me fit part qu’il voudrait s’enquérir de mon avis sur certaines questions. Pourquoi pas après tout, je n’avais rien à caché et ça ne me dérangeait pas de répondre à ses questions tant qu’elles restaient pertinentes et non déplacée.

Pas de soucis pour moi. Les enfants, il est temps de débarrasser la table. Ensuite vous irez faire une petite sieste. Ne soyez pas triste d’avance, notre invité sera sûrement toujours là et la bibliothèque aussi, on va avoir du travail. Vous pourrez nous aider après avoir dormir, c’est non négociable. Il vous faut reposer vos yeux, vous serez plus apte à nous aider ensuite pour voir les incohérences dans le rangement.

Ils marmonnèrent sachant très bien que j’avais un sens aiguisé pour les entendre. Pourtant ils semblèrent finalement rendre les armes face à ma dernière phrase. Sûrement qu’il se faisait un devoir de reposer leurs mirettes pour aider au mieux par la suite. Tant mieux, ce n’était pas de mauvais bougre, mais parfois ils pouvaient être très têtus tous autant qu’ils sont. Parfois, j’avais le vœu qu’une fois grand ils reviennent me voir souvent. Mais malheureusement ce n’était pas toujours le cas et même que certains ne revenaient pas...Cela montrait à quel point cette vie était parfois si cruel...Le monde ne changeait rien à cela. Après tout, même le pays des fruits avaient été victime d’une malédiction et ensuite, j’avais été tué. Donc, aucun monde n’était exempt de cruauté.

Les enfants allèrent donc se coucher et j’enjoins Yoka à me suivre jusqu’à la bibliothèque. La pièce était grande et on avait de grosses piles au niveau du bureau à gauche qui n’attendaient que nous. J’allais jusque là bas et pris le premier livre soulevant un bon nuage de poussière qui nous engloba moi et Yoka. J’étais assez contente à l’heure actuelle de ne pas avoir d’yeux ni de nez car le nuage était des plus épais. Cela devait piquer le nez et les yeux...

Tout va bien ? Pas de boule de poil bloquant votre gorge ? Si vos sens vous le permettent, pensez-vous pouvoir m’aider ? Où seriez vous plus à l’aise de monter sur une échelle tandis que je vous passe les livres ?

Je pris le premier livre enlevant la poussière et remarquant une flèche dessus. Sûrement dans la rangée des aventures et du combat celui-ci. Quand je pense que même le toucher ce n’était plus ça non plus en tant qu’armure. Je n’avais plus vraiment cette sensation de ma peau caressant le cuir d’un livre. Là c’était que des cliquetis métallique sur le cuir...

Je rigolais en l’entendant parler. Il avait fourché et voulait dire armure plutôt que mur mais s’était rattrapé in extremis et je l’en remerciais. C’était gentil de sa part, même si je ne lui en aurais pas voulu au demeurant. C’était bien normal de préféré ranger des livres plutôt que de me polir l’armure. Je le faisais déjà très bien moi-même sans qu’on vienne me le faire. Surtout que contrairement à lui, je ne risquais pas de tomber malade ni de vomir face à l’odeur vu que je n’avais pas d’odorat. Enfin bref, passons ce petit incident qui n’en était pas vraiment un.

Franchement, les enfants étant parti à la sieste, on pourrait apprendre à se connaître un peu mieux avec ce jeune homme. Finalement, il ne semblait pas venu dans un mauvais but. En tout cas, il n’était pas animé de mauvaises intentions. Sa mission peut-être de base mais lui non donc c’était l’essentiel. J’attrapais un livre et rigolais en voyant le titre. C’était « Hokkusaï le survivant de la poêle ». Je me rappelais de ce livre. Sûrement que le titre avait été changé afin de faire peur aux plus petits fruits. Car oui je l’avais au royaume des fruits, malgré que ce soit un troll qui se battait. Nous étions des fruits pas des incultes, surtout que nous aimions beaucoup les histoires qu’elles soient vrai ou fantaisistes. Ne pouvant pas spécialement prouver l’existence de ce genre de créature peut-être qu’elles existaient au Royaume des fruits qui sait ? En tout cas, le héros disait à un moment : « Tu ne le sais pas encore mais tu es déjà mort…». Et ce qui était beau c’était que selon les descriptions du livre, le troll touchait à peine la peau de ses adversaires qu’ils explosaient en gerbe de sang et de pépin ou autre truc dans le corps humain. C’est peut-être ce qu’on appelle les os ? Je ne me rappelle plus…J’avoue que les enfants ne se sont encore jamais cassés quoi que ce soit donc je n’ai pas hâte de savoir si c’est bien des os…

En tout cas, j’étais contente de savoir que la poussière ne semblait pas l’incommoder plus que ça et je pouvais voir dans ses yeux qu’il semblait adorer l’endroit malgré son côté vétuste. Tant mieux car ça me faisait le plus grand bien de venir ici de temps à autre sans les enfants. C’était mon petit moment rien qu’à moi. Je le partageais certes avec lui aujourd’hui, mais du moment qu’il ne me criait pas dans les oreilles ça devrait aller.

C’est une bonne chose. Je pense que je vais d’ailleurs passer un bon coup pour enlever toute cette poussière trop longtemps accumulée pendant que je vais vous laisser ranger les livres. Vous semblez des plus agiles je doute que vous ayez vraiment besoin de moi. Si vous voulez emprunter quelques livres au passage d’ailleurs ne vous gênez pas, prenez ça comme un remerciement pour votre aide. Vous semblez aimer les livres autant que moi. Des préférences de récits ? Des genres préférés de lectures ?

Autant alimenter la discussion, non ? Et je sentais que sur ce terrain-là, je trouverais preneur sans trop de mal.

Oui, j’aime beaucoup lire. C’est un hobby que j’ai gardé de mon ancienne vie et quand le temps est bien trop long c’est la seule chose qui me permet de le faire passer plus vite sans que je ne me sente seule.

Je passais dans quelques rangées, traçant des lignes du bout du gantelet sur les tranches des livres me remémorant certains biens mieux que d’autre. Je souriais en me remémorant certains passages. Il y avait également une sorte de guide de survie que j’avais lu à l’époque. Il traitait sur comment survivre sur l’île des morts notamment. Il y avait plusieurs témoignages dans ce livre et une phrase m’avait particulièrement marqué : « On trace, on se retourne pas. On tue sans s’arrêter si on croise des morts ». C’était une bonne idée selon moi dans un environnement qui paraissait aussi hostile. En tout cas, cela me paraissait assez évident de faire ce genre de chose quand on voyait les descriptions de certains monstres sur l’île des Morts…Je n’avais pas hâte d’en croiser ne serait-ce qu’un.

Parfait je vous laisse donc faire.

Il me demanda ensuite où il pouvait ranger un certain livre. Je réfléchissais.

Ranger le dans le coin nature. C’est plus vague qu’animalerie certes, mais je pense qu’il nous sera difficile de refaire la bibliothèque en un jour malheureusement. Il y a beaucoup trop d’ouvrages. Et je ne peux pas empêcher les enfants de s’instruire. Donc, on va faire au mieux dans le temps qui nous est imparti.

Je vis qu’un livre était particulièrement abîmé. Je le pris et vis que son état était encore plus lamentable que je ne le pensais. On arrivait même plus à déchiffrer les écritures à l’intérieur. Il était définitivement mort celui-ci…Cela faisait mal au cœur malgré que ce ne soit qu’un livre pour surement beaucoup de gens. Un objet sans vie. Pour moi c’était tout de même triste. Comme dirait mon auteur préféré : « Requiescat in Pace ».

Oh vous voulez dire que vous aussi vous êtes orphelin ?

Je l’écoutais et réfléchissais à sa question.

Je ne peux malheureusement pas vous aider. Les enfants d’ici ont soit été invoqués trop jeune soit leurs parents sont morts durant une mission d’aventuriers. Je récupère aussi certains enfants dans la rue directement, mais jamais aucun d’eux ne m’a parler d’un quelconque incendie. J’en suis navrée. Et je suis désolée pour vous et ce qui est arrivé à vos proches.

Je réfléchissais savoir si je connaîtrais quelqu’un susceptible de savoir ce genre de choses.

Peut-être qu’Harmonie ou Morrigan sauraient vous aider. Ce sont deux de mes proches qui officie à la guilde. Je pense qu’ils voient passer pas mal d’informations en plus d’être des érudits tous les deux. Peut-être pourront-ils vous donner un coup de pouce dans vos recherches ?

Je n’avais pas de soucis à lui prêter des ouvrages s’il le voulait. Je me rappelais à quel point mes parents aimaient lire et comment il m’avait donné le virus. J’aimais beaucoup lire, et maintenant que j’avais énormément de contrainte en moins n’étant plus un être vivant techniquement parlant, j’avais bien plus de temps à allouer à cette activité. J’avais déjà d’ailleurs lu à peu près tout ce qu’il y avait dans cette bibliothèque.

Comme vous voulez, je ne vais pas vous y obliger si vous ne désirez rien emprunter, mais les enfants en ont bien plus qu’ils ne peuvent en lire, donc un ou deux en moins ne ferait pas grande différence pour eux.

Il semblait pris dans ses pensées. Je ne savais pas bien pourquoi. Mais il était assez silencieux quand il avait commencé à évoquer son genre de lire préféré. Du coup, je restais dans l’attente d’une quelconque réponse. Je rigole quand finalement il parle de ses deux genres préférés. Il se serait bien entendu avec mes deux parents, mon père étant branché aventure et ma mère une grande romantique lisant la moindre romance lui tombant sous le nez.

Le brocoli sur la tourte ? Eh bien, pour une fois que je connais quelqu’un aimant les légumes verts. C’est appréciable de savoir quelqu’un fan de lecture. Ces derniers temps je rencontrais souvent des personnes qui n’avaient que des fariboles aux lèvres. C’était exaspérant. Certains en devenaient même méprisable à vilipender sur d’autres comme si c’était chose naturelle. J’ai vraiment du mal avec les gens qui vous juge par la simple apparence.

C’est plus agréable que je l’aurais pensé au premier abord de discutailler avec lui. Je ne saurais dire qui avait domestiquer l’autre cela dit. Car les débuts de notre relation avaient paru bien houleux. Mes parents me disaient souvent que les querelles étaient monnaie courante que ce soit dans un couple ou dans une relation amicale. La vie ne se résumait pas à un long fleuve tranquille bordé de noir ou de blanc mais qu’il y avait d’innombrables nuances et je l’avais bien vu encore plus depuis que je vivais dans ce nouveau monde. Enfin depuis un siècle il n’était plus si nouveau pour moi…J’y avais vécu plus que dans mon propre monde à présent.

Quelque chose vous bloque pour étudier la magie ici ? Le temps vous manque ? Ou vous avez d’autres priorités ? Désolé si je suis trop indiscrète mais la magie n’est pas difficile à apprendre ici alors je m’interroge. Vous n’êtes pas en obligation de répondre.

On range avec parcimonie prenant notre temps tandis qu’il me demande des informations sur un incendie savoir si d’autres des enfants ici avait eu le même incident de leur côté. Malheureusement, il faisait chou blanc. Je n’avais eu aucune mention de cela ces derniers temps par aucun des enfants et je m’en excusais. J’aurais bien voulu l’aider. Peut-être que je pourrais voir auprès de la guilde pour lui vu que je m’y rendais parfois pour des missions officielles. En tout cas, je sais que mes parents auraient voulu que je l’aide, ils avaient tellement le cœur sur la main voyant le bien en chacun d’entre nous.

Morrigan et non Morgane. Il est un peu susceptible alors si vous vous trompez dans son prénom je ne donne pas cher de votre peau. Je me renseignerais également de mon côté sait-on jamais si je peux aider.

Je réfléchis ensuite quand il retourne ma question contre moi. Mon genre favori. J’aimais bien tout. En vérité, à partir du moment où cela ne ressemblait pas à ma vie et que cela me faisait voyager alors j’étais heureuse dans ma lecture.

Un peu de tout, je n’ai pas de genre prédéfini.

Je souriais à mon camarade de rangement quand une tempête traversa la bibliothèque et que deux paires de bras s’accrochèrent à mes jambes avec des grands yeux curieux.

Liz…veux une chanson…

Les fruits…je viens de manger une banane…m’a donné envie…steuplé…

Je soupire et hausse les épaules me disant que c’était peine perdu de pouvoir éviter ça. Je hoche la tête aussi et on allait donc en cuisine. Je fis signe à Yoka de me suivre, sûrement qu’il ne voudrais pas râter ça…Je commence donc à chanter prenant les fruits au fur et à mesure et préparant une salade de fruit.

J'aime les bananes
Les jolies bananes
Et j'aime les pommes
Et les pommes aussi
J'aime les bananes
Les jolies bananes
Et j'aime les pommes
Et les pommes aussi
J'aime les fruits
J'aime les oranges
J'aime les fruits
Et les poires aussi
J'aime les fruits
J'aime les oranges
J'aime les fruits
Et les poires aussi dis-je tandis que je finissais la salade et que les deux chérubins se servirent allègrement dedans prenant des bon bols.

Oh…c’était triste de savoir que des gens pouvait se passer de légumes et autres produits frais. Je n’étais pas spécialement friande de faire ce genre de mets aux enfants car j’avais été un fruit par le passé et donc une cousine éloignée des légumes, mais il n’empêche que c’était bon pour la santé. Deux fois par an…mais du coup ils mangeaient beaucoup de tubercules, genre des pommes de terre ? Mais et sinon niveau protéines animales ? Je demandais donc des précisions curieuses de ce monde inconnu qui était le sien.

Et niveau viande ou poisson ? Vous aviez des trucs ? Rien de tel qu’un bon produit de la Mer après tout !

Je ne raffolais pas mal de poissons dans mon ancienne vie. Ici, je n’avais plus faim et je n’avais plus besoin de m’alimenter alors ce n’était plus un petit plaisir simple que je pouvais partager avec autrui. On se faisait une raison. En tant que spectre j’avais perdu beaucoup de capacités humaines nécessaires à ma survie de tous les jours parce que je n’avais justement plus besoin de m’en préoccuper.

Je continuais de me montrer curieuse par la suite. Notre rencontre n’ayant pas bien commencé, je tenais à réparer cet état de fait. Il n’était pas désagréable comme compagnie et aidait sans se plaindre ni rechigner. C’était presque du gâchis qu’il soit à l’église. En tout cas, s’il avait besoin d’air il saurait qu’il pouvait venir ici pour se détendre. Il ne serait pas obligé de venir juste pour accomplir des tâches. Jouer avec les enfants ou juste rendre visite était tout aussi envisageable. Tout le monde avait accès à l’orphelinat du moment qu’ils avaient envie d’y être et que ce n’était pas pourvu de mauvaises intentions.

J’aimais me dire que j’étais une sorte de guide pour certains parfois. Pygmalion c’était bien trop complexe comme terme et trop spécifique. J’aimais les gens que je conseillais mais pas dans le sens amoureux du terme. Par la suite il m’expliquait des choses sur la magie et son passé qui me fit un peu plus comprendre le feu qui l’animait. Il semblait voué une haine féroce à celui qui avait balayer son village et c’était bien normal. J’espérais juste qu’il ne se noierait pas dans cette haine. La violence ne ramenait qu’à la violence. C’était un état de fait.

Par la suite, il détendit l’atmosphère en disant que Morrigan ne serait pas le premier à vouloir sa peau.

Cela peut-être compréhensible, un hybride à une peau sûrement plus douce avec tous les poils qui le couvrent ~ dis-je amusée.

En espérant bien sûr qu’il prenne bien la remarque…Je me demandais s’il avait des plats préférés en plus depuis son arrivé à Portal. Si ça l’intéresserait que quand il vient à l’orphelinat je lui fasse un petit plat à lui et les enfants pour sa visite s’il veut revenir. Par contre aucune idée de ce qu’il pourrait bien aimer. Il parlait de Poireau donc peut-être quelque chose de filandreux ? Sinon de l’épicé, du doux voir du sucré-salé ? Tellement de chose pouvait se faire et vu qu’il n’avait pas trop de légumes il pourrait probablement découvrir beaucoup de choses mais par contre il pourrait aussi ne pas aimer…Tellement dur parfois surtout quand on a pas la possibilité de goûter ses plats.

Si jamais vous voulez revenir pour une visite ou deux je pourrais vous préparer quelques petits plats de ce monde si vous voulez. Il faudra juste me dire ce que vous aimez un peu que je puisse faire des trucs qui correspondent à vos goûts.

Il est en train de s’excuser tandis que je disais cela après avoir dit que je n’avais pas spécialement de genre littéraire favoris. Je ne jugeais pas un livre à sa couverture comme à son genre. J’essayais et je voyais si ça m’intriguait assez pour continuer ou non. On n’eut cependant pas le loisir de continuer plus amplement cette discussion calme car des tempêtes arrivèrent pour s’agripper à moi.

Je préparais une salade de fruit, avec toujours ce même pincement au cœur caractéristique de mon ancienne vie.

Oui c’était une comptine de mon ancien monde. Ce n’était pas très inspirée il faut l’admettre, mais c’est facile à apprendre.

YES VICTOIRE, Roy nous doit son prochain argent de poche !

Je soupire à ses mots.

Roy a encore fait un pari avec vous ? Il devrait savoir pourtant qu’il perd à chaque fois. Il n’apprend jamais… dis-je exaspérée.

Les enfants rigolent.

Cela dit, j’ai déjà dit que les paris n’étaient plus autorisés. Vous serez donc punis tous les trois et ça prend effet dès maintenant. Vous allez me prendre deux livres de la bibliothèque qu’il vous faudra lire et me résumé. En sachant que je saurais si vous l’avez fait ou non connaissant chacun des livres de la bibliothèque.

Les enfants perdirent leur sourire, baissant la tête. Après tout, j’étais douce et gentille, mais il fallait respecter un minimum de règle tout de même. Je ne pouvais pas être trop laxiste non plus avec eux. A leur âge il n’avait pas à faire des jeux d’argent. Ils avaient bien le temps de tomber là-dedans plus tard quand ils seraient adultes.

Et je ferais sauter également votre argent de poche pour les trois prochains mois.

Après tout, sans argent, ils ne pourraient plus parier.

Yoka semblait des plus tristes face au fait que je lui demande pour les poissons dans son monde. C’était quelque chose qui semblait lui manquer dans son monde et qu’il était contente d’avoir ici semble-t-il. Il en aurait neufs comme à l’infini à présent qu’il était dans ce monde. Portalia n’avait pas que des désavantages après tout. Enfin, je partais du principal qu’il était invoqué, mais de ce qu’il m’avait dit ce n’était peut-être pas le cas en vérité.

Je suis partie du principe que vous étiez invoqué, mais de ce que vous avez dit jusqu’à présent, il semblerait que vous soyez natif ? Où viviez vous pour ne pas avoir de poisson ? Après tout, on en trouve pas mal dans tout les cours d’eau un tantinet sauvage peu importe la région. Enfin, l’enfer sur terre doit être une des rares zones je dirais ou y en, a pas et c’est un peu normal...De ce que j’ai lu il n’y a pas de cours d’eau seulement des cours de l’aves en fusion.

Des rongeurs donc. Vu la taille de Yoka il en faudrait au moins huit pour qu’il soit rassasié, non ? Les rongeurs ce n’était pas vraiment ce qu’il y avait de plus gros en espèce de la faune avoisinante. Mais bon j’imagine que oui dans les zones de glaces, y a quand même moins de choix et surtout plus d’ennemis vicieux de ce que j’ai cru lire. Apparemment le peuple des Hyakkis était vraiment fourbe et très agressif. Cela ne donnait pas vraiment envie de faire un partenariat de commerce avec eux.

Je comprenais cela dit qu’il ne précise pas plus les bestioles. S’il vivait ici et qu’il voulait protéger sa meute où autre truc dans le genre moins j’en savais mieux c’était. Les gens sont parfois très cons et peuvent aller attaquer des clans à l’extérieurs juste sur un coup de tête sans raison apparente. Malheureusement, les invoqués comme les naïfs d’ici ne sont pas toujours très futés une fois que l’alcool à coulé à flot. Ils feraient souvent mieux de tourner sept fois leurs langues dans leurs bouches avant de causer mais parfois ils ne le comprennent pas.

En tout cas, il semblait qu’il avait apprécié le fait que je dise que le contact de sa peau duveteuse devait être agréable au touché. Sûrement en tout cas. Moi ça ne me ferait pas grand-chose de toucher sa peau à lui ou une autre peau, vu que ce n’était pas vraiment ma propre main qui finissait au contact. Mais cela semblait logique qu’une peau recouverte de poil semblant doux soit plus agréable. Ma famille étaient souvent Six à parier contre moi sur ce genre de chose, voulant me taquiner plus qu’autre chose. Dès que je disais ce genre de généralités logiques ils me contredisaient et se mettaient tous contre moi alors que souvent j’avais raison. Ils adoraient bien trop m’embêter.

Je vois l’homme renard parler à Roy pour donner suite aux paris et je croise les bras me disant qu’il était un filou celui-ci aussi. J’espérais qu’il n’apprenait rien de bien méchant à cet enfant, parce que celui-ci avait tendance à me faire les pires bêtises sur tous. Je soupire, heureusement qu’aujourd’hui je n’ai que cinq bambins avec moi. Et encore. Ils n’étaient que quatre à vraiment pouvoir nous embêter les autres étant soit malades comme des chiens et donc coucher, soit étant encore des poupons et c’étaient mes aides du jour qui les prenait en charge ainsi que les malades.

Je rigole dans mon heaume quand j’entends le renard dire où se trouvait un livre qu’il avait rangée.  Il ne parlait pas si fort que cela mais j’avais développé une ouïe des plus fines avec les enfants qui essayent de filer en douce parfois de leur chambre durant la nuit. Troisième étage entre tel et tel livre. Sûrement qu’il était à gauche dans le rang trois. Je voyais ce dont il parlait et comprenait maintenant mieux. Pas mal, cela ferait réfléchir Roy face à ses paris. D’une pierre deux coups.

Je comprends, cela reste honorable et très poli de votre part que d’amener une partie du repas. Faisons cela un de ces quatre. Les enfants seront sûrement contents et vous êtes plus sympathique que je ne l’aurais cru de prime abord. Et pareil si jamais besoin d’un toit, n’hésitez pas un orphelinat est certes pour les enfants de bases, mais il est bien assez grand pour donner refuge à quelques personnes qui en ont besoin.

C’était toujours bon de faire savoir que je n’étais pas contre aider les autres, autre que des enfants. Je n’étais pas quelqu’un de mauvais ni de raciste ou que sais-je encore. Du moment qu’on était honnête avec moi, je n’avais pas de souci encore plus quand on joue avec les enfants et qu’on les apprécie. Mais si on leur fait du mal cependant, je ne réponds plus de rien. Les hommes qui avaient enlevés Sky n’étaient plus là pour en parler après tout...Un ami en plus n’est jamais quelque chose sur laquelle on crache. Surtout que Yoka semblait vraiment être quelqu’un de bienveillant finalement même s’il semblait troublé par un sentiment plus néfaste. Sûrement de la colère ou de la tristesse, mais je n’aurais su dire pourquoi. Peut-être que c’était en lien avec ce qui était arrivé à son village et ce serait logique. Sûrement qu’il m’en parlera plus amplement si on est amené à devenir de plus proches amis.

L’Ordre n’a rien à y gagner à part des potentiels fervents en plus lorsque les enfants atteignent la majorité. Il n’y a pas d’adoptions, les enfants restent ici jusqu’à être en âge de se débrouiller seuls voir plus longtemps même quand ils n’arrivent pas à trouver un logement au début de leur vie active. Désolé de vous décevoir, mais que ce soit l’Ordre ou bien la Guilde, l’un comme l’autre n’en a rien à faire de l’Orphelinat. Vous envoyer ici était peut-être juste une manière de se débarrasser de vous durant une certaine durée, vu que faire une journée à l’Orphelinat avec les enfants peut s’avérer bien long.

Je souris et regarde les enfants tandis qu’ils avaient fins par se mettre sur les tables plus loin afin de lire les livres punitions.

Un noyau en joie est un filtre qui fait du pépin ! Donc ne vous en faites, on s’en fiche de ce que l’Eglise pensait en vous envoyant ici. Vous avez un moment de liberté, donc profitez en et détendez vous surtout avec les enfants punis, vous pouvez souffler.

Il semblait sceptique. Je ne comprenais pas bien pourquoi, mais je respectais cela. Ce n’était pas vraiment évident de faire confiance à quelqu’un rencontré il y a deux heures à peine j’imagines ? Dans mon monde c’était assez normal, mais en même temps, on ne connaissait pas la sournoiserie ni la malhonnêteté.  Mon monde était aussi lisse et pur que mon armure. Les gens me regardaient bizarrement quand je disais cela comme si c’était impossible de vivre dans un tel monde ou bien alors que ce fameux monde n’existait pas. Pourtant j’y avais bien vécu, c’était aussi vrai que moi qui était une pastèque à une autre époque de ma vie. C’était cependant bien loin à présent.

Cela doit faire froid de venir de là-bas, non ? Où est ce dû au fait que tu es une sorte de mi-renard ? La fourrure te tient assez chaud ? Où est ce que tu en crie ?

Yoka semblait être une bonne personne. Je ne savais pas quel était le but de son envoi ici, mais c’était cool qu’il soit là pour finir. C’était appréciable d’avoir quelqu’un à qui parler et c’était intéressant de parler à un natif pour une fois. Je rencontrais davantage d’invoqués que de natifs en définitive. Sûrement que la réputation du quartier nord ne devait pas aider et que quand on est un invoqué on a plus tendance à être curieux. Certains n’avaient pas la tête aussi dure que mon heaume était solide.

Je rigole et le balancement de mes pièces d’armures tinte en même temps que mon rire.

C’est un peu compliqué en vrai. Je n’ai pas toujours été une armure c’est pour ça. Je pense que si d’autres armures habitaient Portalia ils vous diraient certainement la même chose. J’ai l’habitude d’utiliser un vocabulaire fruité car j’étais un fruit dans une autre vie et un autre monde.  Oui je suis une ancienne invoquée. Cela fait bien plus d’un siècle que je suis ici à présent alors je n’ai plus trop la notion du temps vous m’en excuserez ? Pour ce qui est de l’invocateur, il s’agit de l’Ordre une sorte d’entité cosmique qui combat Chaos le grand méchant. Enfin bon, je pense que c’est plus compliqué que cela. Enfin bon qui s’en soucie ?

Les enfants se mirent à lire les livres comme punitions et je souriais ravie de voir leur choix me disant que ça les aiderait à réfléchir un peu à leurs actions. Parfois ils étaient trop naïfs, mais bon c’était normal c’étaient des enfants. C’était à moi de les éduquer et de leur inculquer les bons réflexes, les bonnes manières de faire. Cependant, c’était tout de même important qu’ils apprennent à faire leurs propres expériences et qu’ils réussissent ou échouent. C’était comme ça qu’ils allaient grandir. Parfois c’était horrible d’être une armure entourée d’enfant. Je ne pouvais pas faire des câlins aussi doux qu’un humain ou un hybride. Mon armure était bien trop rugueuse et froide pour cela, mais il semblait que cela ne les dérangeait pas et tant mieux.

Une colocation dans le coin ? Hum je ne saurais trop dire cela dépend surtout de la personne qui vous a demandé cela. Si ce n’est pas ici il ne pourrait y avoir selon moi qu’un autre endroit possible assez sûr. Dites moi de qui il s’agit ?

Si c’était Elim cela devrait aller. Après tout l’éclat du petit loup était aussi brillant que celui de mon armure. En revanche, j’étais curieuse de savoir si Yvana était au courant que son petit loup faisait colocation. Yoka était-il un ami ou un membre de la famille d’Elim ? C’était un mix d’hybride de renard et de loup dans le clan d’Elim ? Il faudrait quand même que j’apprenne à connaitre un peu plus Elim à l’occasion.

J’avais vraiment du mal à comprendre comment on pouvait vivre dans un environnement aussi froid que la montagne. En tout cas, si ça avait mon cas en ma condition passée de pastèque j’aurais sûrement fini en sorbet et on aurait manger les pépins avec...Il était vrai que ma condition de maintenant ne m’handicapait plus peu importe le temps qu’il pouvait faire, chaud comme froid, cela n’avait pas d’emprise sur moi, seulement sur mon armure. Cela n’empêchait pas cela dit que celle-ci puisse geler ou fondre comme neige au soleil.

J’imagine que cela n’a donc pas du être facile tous les jours. Votre tribu devait bien s’y connaitre en vêtements chauds du coup, non ?

J’entendais parfois quelques ménestrels conter des histoires par rapport au froid des terres glaciales et ils mentionnaient souvent des vêtements bien chauds fait de peau de monstre résistant au froid. Je me demandais si le clan de Yoka faisait parti den ceux pratiquant ce genre de chose. Après tout, s’ils chassaient les monstres pour s’en servir notamment pour leur survie c’était un plus non négligeable selon moi. Je me demandais en revanche si ça n’avait pas annoncer de l’orage dans l’air et que des monstres puissants les avait attaqués par la suite. Tous ne sont pas des débiles profonds après tout.

Je comprends. J’ai été capable à une époque de sentir les différences de température, mais cela remonte à une autre vie... dis-je de manière nostalgique en repensant à mon ancien monde et tout ce qui était arrivé là-bas.

Entre mon état de pastèque insouciante, puis la malédiction et mon état de lilliputienne, les gens devaient me prendre pour une folle quand j’osais leur raconter...Je ne ressemble tellement plus à ça que plus d’un doit être sceptique. Je pense qu’ils préfèreraient tous pour la plupart que je parle de la pluie et du beau temps. Je me demande si les gens essayent parfois de se mettre à ma place...S’ils savaient à quel point cela peut être pesant parfois d’avoir une vie si différente de celle que j’avais à l’époque. Je ne regrette pas et ne regretterais jamais car les enfants comptent sur moi et que je les aime comme s’ils étaient les miens, mais cela ne m’empêche pas parfois d’être nostalgique et d’avoir le mal du pays.

Je commençais à répondre à ses autres questions trouvant cet homme renard des plus curieux tout en étant agréable. Il était bon de discuter avec lui, il n’avait pas de jugement dans sa voix, simplement de la surprise ou de la confusion, mais rien de plus. Il était comme un temps avec grand soleil. Chaleureux, tout simplement, malgré son origine de glace. L’un n’empêche pas l’autre il semblerait ~.

Oui l’Ordre. Vous ne savez donc rien ? Alors que vous faites partie de l’Eglise de l’Ordre ? Je dois avouer être surprise que l’on ne vous a rien dit de plus. La moindre des choses auraient tout de même été de vous expliquer...Je n’en ai aucune idée de comment il fait ses choix. Pour moi, il s’amuse simplement beaucoup avec Chaos. Ils forment un échiquier géant sur lequel nous sommes les pions et si un pion tombe ils le remplacent c’est aussi simple que cela. Quand on est une entité cosmique capable d’arracher les gens à leur monde sans leur avis, je ne vois pas pourquoi il se justifierait, ils font ce qu’ils veulent comme ils le veulent. C’est eux qui décident des règles du jeu et nous on subit juste. J’aurais préféré qu’il épargne au moins les enfants dans sa quête de pions... dis-je plus sombrement.

Je rigolais amusé par sa stupéfaction en reparlant de mon état de fruit. C’est sûr que c’était bien plus simple de caser dans une conversation qu’il faisait un temps sans nuage, plutôt que j’étais une pastèque il y a plus d’un siècle.

Je suis née Pastèque dans le Royaume des fruits. Cela fait très longtemps maintenant. Il y a plusieurs choses qui se sont passées et je suis à présent spectre qui hante des armures. Ainsi va la vie. Je suis comme un Lixiviat en fait, une sorte de sol contaminés par des polluants, et bien là j’ai été polluée par une malédiction puis la mort. Chacun son truc comme on dit.

Il semblait bien naïf. Je trouvais cela dingue qu’il ne soit pas plus au fait de ce qu’il pouvait se passer dans son monde et que personne n’ait eu cru bon de lui en dire davantage. Son clan vivait à ce point là exilé de tout qu’il n’avait pas les bases élémentaires de l’histoire de son monde ? C’était quand même un comble que ce soit une invoquée qui lui en dise plus...J’étais franche dans mes paroles et j’étais prête à affronter la tempête si jamais il faisait mine de partir en live parce que je parlais mal de l’Ordre et du Chaos mais pour moi ce n’était que deux enfants capricieux qui jouaient avec des vies sans plus s’en soucier, nous n’étions que des outils à leurs yeux.

Par la suite, la conversation dérive sur le fait qu’il avait accepté une colocation. Quand il me dit que c’était Elim qui lui avait demandé j’hochais la tête. J’espérais vraiment qu’il en avait parlé avec Yvana avant, sinon il y allait avoir de l’orage dans l’air, si plusieurs inconnus finissaient par vivre avec son homme...

Je le connais oui, il m’a aidé il y a un moment de cela maintenant. C’est un gentil garçon. Je pense que vous serez à l’abri avec lui et bien entouré. Il aime les gens et a le cœur sur la main. Ce n’est pas un margoulin, d’ailleurs je me demande même s’il te fera payer ne serait-ce qu’un centime de cette colocation. Il est parfois trop gentil et naïf. Certaines personnes mal intentionnées profitent certainement de lui, si vous habitez avec lui, gardez un œil sur ses fréquentations pour moi, il faudrait vraiment qu’il soit un peu plus méfiant vis à vis des autres. Son pouvoir est puissant et beaucoup de gens voudraient très certainement en profiter.




Dernière édition par Elizabeth DelaVigne le Lun 26 Juin - 18:01, édité 1 fois

Comme je le pensais sa tribu semblait des plus habiles pour ce qui était des vêtements chauds. Ou en tout cas l’était. De ce qu’il m’avait dit, il était le seul survivant. Cela ne devait pas être facile pour lui. Sûrement que parfois il devait avoir le syndrome du survivant, se demandant pourquoi moi ? Mais la vie ne nous donne jamais de raison et encore moins d’explications sur les faits qui nous arrivent. On les subit, c’est ce que j’avais également appris avec le temps et tout ce qui faisait que j’étais moi aujourd’hui. Les événements que l’on vit nous formate, mais parfois ce n’est pas toujours dans le bon sens, il faut savoir tirer du bon de chaque chose même si c’est parfois bien difficile de voir le bon.

Tu t’y connais aussi du coup ? J’avoue que je ne serais pas contre apprendre, pour l’hiver j’aimerais essayer de confectionner des vêtements chauds aux enfants.

J’essayais de faire dériver la conversation afin qu’il ne pense pas trop négativement. Je ne voulais pas lui rappeler de mauvais souvenirs de base mais plus faire la conversation et apprendre à connaître ce curieux goupil qu’il était. Et il fallait dire que je voyais déjà gambader dans la neige les enfants avec de beaux pulls bien chauds avec des couleurs d’un beau vert ou d’un beau bleu camaïeu.

Par la suite il m’en demandait davantage sur les invoqués et ce que l’Ordre faisait là-dedans. Il semblait ne pas être du tout à la page sur les choses qui se passait dans son propre monde. C’était assez bizarre mais pourquoi pas après tout ?

Y a t-il moins bizarre ? Sûrement? Mais il y a aussi plus bizarre.
On lui pardonne donc sans mal son ignorance afin de le mettre au parfum. Qu’il sache.
Kyrielle de gens sont bien plus ignorants encore, voir plus je-m'en-foutistes. Il s'intéressait, lui.
A voir ce qu’il penserait de la situation malgré que j'entrevoyais déjà qu'il était choqué.

Il parut bien surpris de savoir que les invoqués étaient des pions. Pourtant ce n’était rien de plus que cela. Des pions que l’on jette quand ils sont cassés, ou que l’on remplace en un claquement de doigt par dix autres. L’Ordre voulait simplement se divertir avec Chaos en lui opposant des champions aux siens. Leur avis comptait bien peu dans la balance, même pas du tout en vérité. Et ça tout le monde en était conscient même si on évitait de le dire sans cesse.

C’est malheureusement bien ce qu’il se passe. Il faut en gros choisir un peu où va sa Fidélité, plutôt Ordre ou Chaos. Parce que bon les gens vous diront les créatures démoniaques c’est Chaos et les invoqués, nous, c’est l’Ordre. Mais le monde n’est pas juste fait de blanc ou de noir. Il y a de nombreuses nuances de gris entre les deux. Des gens qui ne veulent juste pas intégrer ce conflit, et d’autres qui vont tout faire pour contrer l’Ordre sans nécessairement faire partie des partisans de Chaos. Et il y a ceux qui choisissent le clan du Chaos, dite la secte du Chaos il me semble. Bref, c’est loin d’être aussi simple que cela au final, mais en tout cas, l’Ordre comme le Chaos non demandé à personne qu’on arrive dans ce monde, ils se sont donnés le droit de jouer avec nos vies sans notre avis. Beaucoup d’entre nous, les invoqués, sommes là de base contre notre volonté. Certains s’habituent, d’autres ne s’habituent jamais et d’autres sont indifférents. Il y en a aussi quelques-uns qui voient cela comme une sorte de renaissance.

Il avait l’air scandalisé et je n'épargnais aucun détail. Autant qu’il sache ce que prônait sa paroisse après tout. Il était dans l’église mais était-ce vraiment la meilleure chose pour lui ? En tout cas, je préférais qu’il sache les choses parce que j’imaginais sans mal qu’on lui passe sous silence ce genre d’informations. Sûrement que ça ferait mauvais genre pour recruter du monde de dire qu’ils vénèrent un Dieu qui n’en a que faire d’eux et qui les utilise comme des objets pour son propre divertissement.

J’en rajoutais une couche en disant que les enfants n’étaient pas plus épargnés par ces invocations intempestives. Cette situation était pour moi comme un Marécage d’immondice. Un bordel dont il était difficile de se sortir en plus de se retirer ensuite l’odeur imprégnée sur notre peau. Heureusement, en tant qu’arme je n’avais plus trop de souci d’odeur ou de quoi que ce soit dans ce style, même si ça n’empêchait pas que je puisse par contre, incommoder les autres selon mon état…J’espérais bien que ces personnes quelles qu'elles soient me le diront d’ailleurs.

Oui les enfants aussi. Mais ne vous inquiétez pas je m’occupe bien d’eux. Maigre consolation, mais c‘est toujours mieux que de les laisser livrés à eux-mêmes dans la rue.

Je finis par rediriger la conversation. Les messages étaient passés. J’espérais qu’il ferait attention de ne pas croire tout ce qu’on lui disait à l’église et qu’il se ferait lui-même son propre avis et serait critique sur les choses qu’on lui dirait. C’était entre ses mains à présent. Et je l’avais prévenu car je l’appréciais ce renardeau. Il paraissait certes adulte, mais il ne devait pas être bien vieux par rapport à moi pour autant. Il n’y avait bien que ce vieux Rex pour être dans mes âges voir plus…

Je rigolais quand il me demanda encore plus surpris si j’étais née pastèque.

Oui tu as bien entendu. J’étais un fruit avant. De l’eau à couler sous les ponts depuis, dira t-on. C’est une longue histoire d’un autre temps.

Je croise les bras songeuse à sa phrase suivante.

Je me fais à ma vie d’armure si c’est ce que tu demandes. Après, je n’ai pas vraiment eu le choix, donc je prends ce que l’on me donne. La vie est parfois bien ironique et moqueuse comme tu peux le voir. J’étais parmi les fruits de mon royaume, l’une des personnes les plus douces alors tu te doutes bien que de me retrouver dans un corps aussi différent et fait avant tout pour la guerre, est assez perturbant. Mais j’ai dû m’y faire et m’adapter. Il le fallait au moins pour les enfants.

Je hoche la tête par la suite quand on dérive sur sa colocation future avec Elim.

Ah ils sont enfin ensemble avec Yvana ? Ce n’est pas trop tôt, j’ai cru que j’allais rouiller avant qu’ils ne bougent leurs derrières ces deux là. Aussi coincés l’un que l’autre…En tout cas, merci d’être là pour veiller sur Elim. Et tu devrais être bien auprès de lui, il est gentil et serviable comme tu l’as déjà vu. Il saura t’épauler si besoin. Mais sache que je suis là aussi si d’aventure tu as besoin de conseils, simplement d’une oreille, ou envie de discuter de tout et de rien ou même juste d’un bon repas.

Je posais ma main sur son épaule pour y apposer des runes.

Je t’ai apposé des runes sur ton vêtement. Sache qu’elle me permette de te localiser. Donc si un jour tu te sens en danger, met cet habit et je pourrais intervenir si besoin est.