Morrigan
Rafiki 2.0
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"Concours de circonstances"
Never-Utopia
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L’endroit était poussiéreux et mal entretenu. Morrigan s’étonnait encore d’apercevoir de nouvelles têtes s’aventurer dans l’antre de la connaissance et de la moisissure. Si les rayons n’étaient pas aussi fournis d’ouvrages qui ne demandaient qu’à être consultés, il aurait probablement changé de crémerie. Ce n’était pas faute de se plaindre à demi-mots auprès de l’archiviste qui semblait prise en otage, et non pas de passion, par ses fonctions. Il l’avait déjà sommé de faire attention aux documents, aussi bien de leur classification que de leur conservation. L’état du bois des étagères et de certaines pages vermoulues faisait peine à voir, compte tenu de la richesse qui était abritée entre ces murs austères. Et Morrigan était particulièrement inquiet de la crasse qui s’était logée dans les moindres interstices, repoussant à la fois les lecteurs potentiels et développant très certainement un écosystème d’insectes en contrepartie. C’était une situation inacceptable et indigne d’une bibliothèque digne de ce nom. Les Portaliens ne semblaient pas se ranger à son avis, pour avoir laissé les lieux se dégrader ainsi.
Aujourd’hui était le jour de trop dans ce capharnaüm sans nom. Alors qu’il était affairé depuis ce matin à lire un essai peu passionnant qui ressemblait davantage à un mauvais journal intime, ce qui devait arriver, arriva. Un livre, dangereusement empilé au dessus d’une montagne croulante, se déroba afin de chuter sur d’autres tas en contrebas. La fugue du livre eu l’effet d’une véritable avalanche sur l’ensemble du mur d’étagères qui dégueula l’ensemble de ses documents après une indigestion de mauvaise organisation. L’éboulement s’acheva dans un bruit théâtral en soulevant des volutes de poussières. Les documents mal attachés et les feuilles volantes se dispersèrent dans un nuage de confettis de taille grossière. Le sang de l’érudit ne fit qu’un tour au milieu de ce spectacle de mauvais goût. On ne pouvait pas éviter l’inévitable. Excédé par un tel gâchis, qui, doit-on le rappeler, aurait pu être évité si la jeune femme en charge des lieux avait daigné l’écouter plus tôt, Morrigan se lança à la récolte des pots cassés, ou plutôt des livres entassés.
Une silhouette à la chevelure blonde s’était imposée à son champ de vision périphérique. Quand on parlait du loup… Le mage n’allait certainement pas se laisser étouffer par la politesse cette fois-ci. Il n’y avait pas à mettre autant de mauvaise volonté dans une tâche aussi importante et simple à la fois. Gérer cet endroit devait sûrement être chronophage, mais ce n’était pas une raison pour passer tout son temps à contempler le vide et à se nourrir uniquement des ragots colportés par d’autres ignares.
« Ne m’aidez pas, surtout. » lança t-il sèchement en guise de préliminaire. « Vous savez déjà ce que j’en pense, n’est-ce pas ? Inutile de me répondre. Je vais me répéter dans tous les cas. Et n’ayez surtout pas l’audace de me dire que vous n’avez pas le temps alors que vous le dépensez généralement de manière babillante. » dit-il tout de go et sans daigner se retourner une fois dans la direction de son interlocutrice.
« Ce n’est pas faute de vous avoir expliqué que les livres se classifient par les disciplines auxquels ils se rapportent, certes, mais aussi à l’intérieur des étagères. Comment voulez-vous qu’on les sélectionne de manière pertinente si vous ne prenez pas la peine de les trier dans leurs catégories respectives ? Un ordre alphabétique, chronologique… Vous connaissez l’alphabet et les chiffres, n’est-ce pas ? » poursuivit-il passablement agacé. Il était piquant mais à juste titre. C’était à se demander comment une personne aussi désinvolte avait pu atterrir ici.
« Est-ce que je dois sérieusement vous faire l’offense de vous expliquer qu’un livre se range à la verticale et non pas à l’horizontale en les empilant ? Vous visualisez la forme d’une étagère quand même ? Vous n’avez pas besoin d’un schéma explicatif ? » conclut-il en soupirant ostensiblement.
Il avait tenu bon jusqu’ici, sans lui témoigner son mépris et ses conseils avisés sur la même tonalité mais les chiens étaient lâchés. Imaginer qu’un précieux ouvrage séculaire était éventré quelque part là, au milieu des vestiges, le mettait hors de lui. Et encore, il n’avait pas débordé sur des reproches personnels. La manière dont l’endroit était tenu en terme de propreté lui aurait pourtant mérité bien des commentaires désobligeants. Mais même lui avait conscience que ça faisait beaucoup de reproches en peu de temps.
Ce qui achevait de l’irriter, c’était l’inaction de la jeune femme qui n’avait toujours pas daigné lever le petit doigt ou répondre à ses accusations. Morrigan aurait pu continuer ainsi de la sorte pendant encore un long moment. Mais il faut dire qu’il trouvait les monologues ennuyeux et qu’il aurait espéré un peu plus de répondant et de prise de conscience de la part de l’incriminée. Après avoir rassemblé quelques documents, il épousseta du revers de la main ses vêtements toujours impeccablement propres en dépit de la saleté de l’endroit. Bien déterminé à poursuivre son sermon les yeux dans les yeux, Morrigan se tourna vers la silhouette féminine qui se trouvait derrière lui. Son visage était absolument différent de celui qu’il imaginait, et il se considérait comme une personne physionomiste. Le constat était sans appel : il s’était trompé de cible. Aveuglé par son emportement, il n’était pas allé chercher plus loin que la chevelure blonde, seul point commun entre les deux femmes. Le mage resta de marbre et silencieux quelques secondes avant de reprendre la parole beaucoup plus posément.
« Et de toute évidence, vous n’êtes pas la personne en charge des lieux. » dit-il avec un sourire pincé, peu ravi à l’idée d’avoir passé ses nerfs sur la mauvaise personne.
« Je m’excuse que vous ayez eu à subir ces paroles qui ne vous étaient pas destinées. » lâcha t-il simplement pour reconnaître sa faute.
Aujourd’hui était le jour de trop dans ce capharnaüm sans nom. Alors qu’il était affairé depuis ce matin à lire un essai peu passionnant qui ressemblait davantage à un mauvais journal intime, ce qui devait arriver, arriva. Un livre, dangereusement empilé au dessus d’une montagne croulante, se déroba afin de chuter sur d’autres tas en contrebas. La fugue du livre eu l’effet d’une véritable avalanche sur l’ensemble du mur d’étagères qui dégueula l’ensemble de ses documents après une indigestion de mauvaise organisation. L’éboulement s’acheva dans un bruit théâtral en soulevant des volutes de poussières. Les documents mal attachés et les feuilles volantes se dispersèrent dans un nuage de confettis de taille grossière. Le sang de l’érudit ne fit qu’un tour au milieu de ce spectacle de mauvais goût. On ne pouvait pas éviter l’inévitable. Excédé par un tel gâchis, qui, doit-on le rappeler, aurait pu être évité si la jeune femme en charge des lieux avait daigné l’écouter plus tôt, Morrigan se lança à la récolte des pots cassés, ou plutôt des livres entassés.
Une silhouette à la chevelure blonde s’était imposée à son champ de vision périphérique. Quand on parlait du loup… Le mage n’allait certainement pas se laisser étouffer par la politesse cette fois-ci. Il n’y avait pas à mettre autant de mauvaise volonté dans une tâche aussi importante et simple à la fois. Gérer cet endroit devait sûrement être chronophage, mais ce n’était pas une raison pour passer tout son temps à contempler le vide et à se nourrir uniquement des ragots colportés par d’autres ignares.
« Ne m’aidez pas, surtout. » lança t-il sèchement en guise de préliminaire. « Vous savez déjà ce que j’en pense, n’est-ce pas ? Inutile de me répondre. Je vais me répéter dans tous les cas. Et n’ayez surtout pas l’audace de me dire que vous n’avez pas le temps alors que vous le dépensez généralement de manière babillante. » dit-il tout de go et sans daigner se retourner une fois dans la direction de son interlocutrice.
« Ce n’est pas faute de vous avoir expliqué que les livres se classifient par les disciplines auxquels ils se rapportent, certes, mais aussi à l’intérieur des étagères. Comment voulez-vous qu’on les sélectionne de manière pertinente si vous ne prenez pas la peine de les trier dans leurs catégories respectives ? Un ordre alphabétique, chronologique… Vous connaissez l’alphabet et les chiffres, n’est-ce pas ? » poursuivit-il passablement agacé. Il était piquant mais à juste titre. C’était à se demander comment une personne aussi désinvolte avait pu atterrir ici.
« Est-ce que je dois sérieusement vous faire l’offense de vous expliquer qu’un livre se range à la verticale et non pas à l’horizontale en les empilant ? Vous visualisez la forme d’une étagère quand même ? Vous n’avez pas besoin d’un schéma explicatif ? » conclut-il en soupirant ostensiblement.
Il avait tenu bon jusqu’ici, sans lui témoigner son mépris et ses conseils avisés sur la même tonalité mais les chiens étaient lâchés. Imaginer qu’un précieux ouvrage séculaire était éventré quelque part là, au milieu des vestiges, le mettait hors de lui. Et encore, il n’avait pas débordé sur des reproches personnels. La manière dont l’endroit était tenu en terme de propreté lui aurait pourtant mérité bien des commentaires désobligeants. Mais même lui avait conscience que ça faisait beaucoup de reproches en peu de temps.
Ce qui achevait de l’irriter, c’était l’inaction de la jeune femme qui n’avait toujours pas daigné lever le petit doigt ou répondre à ses accusations. Morrigan aurait pu continuer ainsi de la sorte pendant encore un long moment. Mais il faut dire qu’il trouvait les monologues ennuyeux et qu’il aurait espéré un peu plus de répondant et de prise de conscience de la part de l’incriminée. Après avoir rassemblé quelques documents, il épousseta du revers de la main ses vêtements toujours impeccablement propres en dépit de la saleté de l’endroit. Bien déterminé à poursuivre son sermon les yeux dans les yeux, Morrigan se tourna vers la silhouette féminine qui se trouvait derrière lui. Son visage était absolument différent de celui qu’il imaginait, et il se considérait comme une personne physionomiste. Le constat était sans appel : il s’était trompé de cible. Aveuglé par son emportement, il n’était pas allé chercher plus loin que la chevelure blonde, seul point commun entre les deux femmes. Le mage resta de marbre et silencieux quelques secondes avant de reprendre la parole beaucoup plus posément.
« Et de toute évidence, vous n’êtes pas la personne en charge des lieux. » dit-il avec un sourire pincé, peu ravi à l’idée d’avoir passé ses nerfs sur la mauvaise personne.
« Je m’excuse que vous ayez eu à subir ces paroles qui ne vous étaient pas destinées. » lâcha t-il simplement pour reconnaître sa faute.
Dernière édition par Morrigan le Dim 28 Mai - 15:09, édité 1 fois
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Jeu 21 Juil - 22:53