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Morrigan
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"Concours de circonstances"






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L’endroit était poussiéreux et mal entretenu. Morrigan s’étonnait encore d’apercevoir de nouvelles têtes s’aventurer dans l’antre de la connaissance et de la moisissure. Si les rayons n’étaient pas aussi fournis d’ouvrages qui ne demandaient qu’à être consultés, il aurait probablement changé de crémerie. Ce n’était pas faute de se plaindre à demi-mots auprès de l’archiviste qui semblait prise en otage, et non pas de passion, par ses fonctions. Il l’avait déjà sommé de faire attention aux documents, aussi bien de leur classification que de leur conservation. L’état du bois des étagères et de certaines pages vermoulues faisait peine à voir, compte tenu de la richesse qui était abritée entre ces murs austères. Et Morrigan était particulièrement inquiet de la crasse qui s’était logée dans les moindres interstices, repoussant à la fois les lecteurs potentiels et développant très certainement un écosystème d’insectes en contrepartie. C’était une situation inacceptable et indigne d’une bibliothèque digne de ce nom. Les Portaliens ne semblaient pas se ranger à son avis, pour avoir laissé les lieux se dégrader ainsi.

Aujourd’hui était le jour de trop dans ce capharnaüm sans nom. Alors qu’il était affairé depuis ce matin à lire un essai peu passionnant qui ressemblait davantage à un mauvais journal intime, ce qui devait arriver, arriva. Un livre, dangereusement empilé au dessus d’une montagne croulante, se déroba afin de chuter sur d’autres tas en contrebas. La fugue du livre eu l’effet d’une véritable avalanche sur l’ensemble du mur d’étagères qui dégueula l’ensemble de ses documents après une indigestion de mauvaise organisation. L’éboulement s’acheva dans un bruit théâtral en soulevant des volutes de poussières. Les documents mal attachés et les feuilles volantes se dispersèrent dans un nuage de confettis de taille grossière. Le sang de l’érudit ne fit qu’un tour au milieu de ce spectacle de mauvais goût. On ne pouvait pas éviter l’inévitable. Excédé par un tel gâchis, qui, doit-on le rappeler, aurait pu être évité si la jeune femme en charge des lieux avait daigné l’écouter plus tôt, Morrigan se lança à la récolte des pots cassés, ou plutôt des livres entassés.

Une silhouette à la chevelure blonde s’était imposée à son champ de vision périphérique. Quand on parlait du loup… Le mage n’allait certainement pas se laisser étouffer par la politesse cette fois-ci. Il n’y avait pas à mettre autant de mauvaise volonté dans une tâche aussi importante et simple à la fois. Gérer cet endroit devait sûrement être chronophage, mais ce n’était pas une raison pour passer tout son temps à contempler le vide et à se nourrir uniquement des ragots colportés par d’autres ignares.

« Ne m’aidez pas, surtout. » lança t-il sèchement en guise de préliminaire. « Vous savez déjà ce que j’en pense, n’est-ce pas ? Inutile de me répondre. Je vais me répéter dans tous les cas. Et n’ayez surtout pas l’audace de me dire que vous n’avez pas le temps alors que vous le dépensez généralement de manière babillante. » dit-il tout de go et sans daigner se retourner une fois dans la direction de son interlocutrice.

« Ce n’est pas faute de vous avoir expliqué que les livres se classifient par les disciplines auxquels ils se rapportent, certes, mais aussi à l’intérieur des étagères. Comment voulez-vous qu’on les sélectionne de manière pertinente si vous ne prenez pas la peine de les trier dans leurs catégories respectives ? Un ordre alphabétique, chronologique… Vous connaissez l’alphabet et les chiffres, n’est-ce pas ? » poursuivit-il passablement agacé. Il était piquant mais à juste titre. C’était à se demander comment une personne aussi désinvolte avait pu atterrir ici.

« Est-ce que je dois sérieusement vous faire l’offense de vous expliquer qu’un livre se range à la verticale et non pas à l’horizontale en les empilant ? Vous visualisez la forme d’une étagère quand même ? Vous n’avez pas besoin d’un schéma explicatif ? » conclut-il en soupirant ostensiblement.

Il avait tenu bon jusqu’ici, sans lui témoigner son mépris et ses conseils avisés sur la même tonalité mais les chiens étaient lâchés. Imaginer qu’un précieux ouvrage séculaire était éventré quelque part là, au milieu des vestiges, le mettait hors de lui. Et encore, il n’avait pas débordé sur des reproches personnels. La manière dont l’endroit était tenu en terme de propreté lui aurait pourtant mérité bien des commentaires désobligeants. Mais même lui avait conscience que ça faisait beaucoup de reproches en peu de temps.

Ce qui achevait de l’irriter, c’était l’inaction de la jeune femme qui n’avait toujours pas daigné lever le petit doigt ou répondre à ses accusations. Morrigan aurait pu continuer ainsi de la sorte pendant encore un long moment. Mais il faut dire qu’il trouvait les monologues ennuyeux et qu’il aurait espéré un peu plus de répondant et de prise de conscience de la part de l’incriminée. Après avoir rassemblé quelques documents, il épousseta du revers de la main ses vêtements toujours impeccablement propres en dépit de la saleté de l’endroit. Bien déterminé à poursuivre son sermon les yeux dans les yeux, Morrigan se tourna vers la silhouette féminine qui se trouvait derrière lui. Son visage était absolument différent de celui qu’il imaginait, et il se considérait comme une personne physionomiste. Le constat était sans appel : il s’était trompé de cible. Aveuglé par son emportement, il n’était pas allé chercher plus loin que la chevelure blonde, seul point commun entre les deux femmes. Le mage resta de marbre et silencieux quelques secondes avant de reprendre la parole beaucoup plus posément.

« Et de toute évidence, vous n’êtes pas la personne en charge des lieux. » dit-il avec un sourire pincé, peu ravi à l’idée d’avoir passé ses nerfs sur la mauvaise personne.

« Je m’excuse que vous ayez eu à subir ces paroles qui ne vous étaient pas destinées. » lâcha t-il simplement pour reconnaître sa faute.


Dernière édition par Morrigan le Dim 28 Mai - 15:09, édité 1 fois
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descriptionConcours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé) EmptyRe: Concours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé)

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Aldiel fréquentait assidument le centre de documentation de la guilde, du moins quand elle ne fréquentait pas les tavernes. Elle avait exploré un peu au hasard les documents disponibles. Elle s'était d'abord intéressée aux rapports de mission et aux bestiaires pour en savoir un peu plus sur le combat contre les créatures dites "démoniaques". Puis elle avait essayé de lire ce qu'on lui avait présenté comme des "romans".

Il lui avait fallu un moment pour comprendre le principe du récit de fiction. Dans son monde d'origine, la littérature narrait majoritairement des événements réels, même s'ils pouvaient être déformés avec le temps et devenir des légendes. Les récits prenaient aussi le plus souvent la forme de chants et de poèmes. Les livres étaient précieux et pour la plupart des gens, et l'idée de passer des jours à coucher sur le papier des histoires totalement fantasques était saugrenu.

Elle était tombé sur un roman racontant un triangle amoureux entre une humaine, un vampire et un loup-garou. Ces créatures existant dans son monde, elle peinait à identifier ce qui pouvait relever de la "fiction" et le destin de l'héroïne lui apparaissait finalement plutôt banal. Si l'elfe n'était pas insensible à la complexité de l'amour inter-race, elle n'avait pas d'affinité particulière pour les non-morts. Au final, elle trouva peu d'intérêt à la chose, mais peut-être n'était-elle pas tombée sur le meilleur du genre. Ou bien le récit était-il plutôt destiné à des humains pour qui les créatures magiques avaient quelque chose de fascinant.

Aldiel était donc retournée à des lectures plus utiles et avait commencé ces dernières semaines à essayer de prendre contact avec son essence pour retrouver l'usage de sa magie. La chose s'avérait plutôt ardue. On lui avait expliqué que les pratiquants à l'essence bleue progressaient en général par la méditation mais celle-ci pouvaient être différente pour chacun. L'elfe s'était donc résignée à reprendre les bases systématique de sa discipline spirituelle.

Les méditations introspectives et contemplatives n'avaient rien donné, Aldiel peinait à apaiser son esprit et la frustration l'amenait souvent à passer ses soirées à boire et ses nuits avec des inconnus. Depuis quelques jours cependant, elle avait essayé une autre activité bien connue des moines pour occuper le corps en apaisant l'esprit : la copie. Elle avait choisi le meilleur bestiaire disponible, sur les conseils d'un zoologue de la guilde, et avait commencé à en faire une copie pour son usage personnel. La chose pouvait sembler laborieuse aux yeux du profane, et d'ailleurs la salle de copie attenante à la bibliothèque où Aldiel s'était installée était inlassablement déserte. Mais l'elfe trouvait de la satisfaction dans la calligraphie et la reproduction des dessins à la plume qui illustraient les fiches dédiés aux monstres des environs.

A un moment, une phrase lui sembla incorrecte, ou en tout cas en contradiction avec l'un des ouvrages qu'elle avait déjà lus par ailleurs. Elle jeta un œil dans la salle principale et vit le grimoire qu'elle cherchait au milieu d'une pile imposante. Sans qu'elle sache comment, l'ouvrage se retrouva entre ses mains, et comme si elle avait retiré la clé de voute d'une architecture complexe Aldiel regarda s'écrouler devant elle l'édifice littéraire dont les livres étaient autant de briques instables. Alors qu'elle se faisait invectiver par un jeune homme agacé à juste titre par cette catastrophe, l'elfe fixait le livre entre ses mains, comprenant qu'elle venait de recourir à la téléportation. Ce n'était pas une nouvelle anodine car jusque là elle ignorait lesquels de ses pouvoirs elle avait conservés. Maintenant elle avait une idée plus précise de l'orientation à donner à ses efforts.

Le jeune homme continuait à se plaindre et Aldiel finit par prêter attention à son monologue : il portait sur l'entretien déplorable des lieux dont il semblait la tenir pour responsable. Retournant à sa réflexion sur ce qu'elle venait de faire, elle le laissa parler jusqu'à ce qu'il daigne la regarder et reconnaisse son erreur.

- J'accepte vos excuses... Mais je dois vous en présenter également pour cet incident que j'ai accidentellement déclenché. Dit-elle en montrant le livre qu'elle avait encore à la main. Cela dit, je partage votre constat, cela ne serait pas arrivé si tout était rangé correctement.

Mettant de côté le bestiaire, Aldiel finit par venir prêter main forte au jeune homme à la chevelure bleutée et commença à ramasser et triller les feuillets éparpillés.
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La plupart des Portaliens avaient un caractère bien plus tendre que les habitants de son monde d’origine. Il n’y avait qu’à voir pour ça la facilité avec laquelle son interlocutrice avait accepté ses excuses. Morrigan était interdit, presque déboussolé à l’idée de ne recevoir aucune parole désagréable en retour. Il se sentait d’autant plus coupable de l’avoir assailli de remarques piquantes quelques minutes auparavant. L’inconnue aux cheveux blonds devait faire preuve d’une grande bonté et tolérance. A moins qu’elle ne cache bien son jeu. Mais il ne pouvait rien vérifier en l’état, à son plus grand regret. Lui et sa méfiance légendaire avaient bien du mal à pencher pour la première théorie. Combien de fois s’était-il heurté à des pensées d’une rare brutalité alors que sa cible n’affichait qu’un sourire affable en dehors ?

Clou du spectacle, l’elfe avait décidé de l’aider après avoir reçu un premier contact de sa part des plus déplorables. Elle se tenait pour responsable de l’incident. Morrigan secoua lentement la tête et marqua une pause dans son rangement afin de s’adresser directement à elle d’un air désabusé.

« Écoutez, c’est tout à votre honneur de vouloir protéger l’incompétente en charge des lieux mais j’étais là. » dit-il en désignant du menton une table proche des lieux du crime. « Si vous aviez touché à l’un de ces livres, je l’aurais forcément vu en un coup d’œil. »

Il la regardait maintenant d’un air interrogatif parce qu’il ne comprenait pas ses motivations. Se faire accuser à tort n’avait rien de chevaleresque et personne, et surtout pas l’ingrate de l’accueil qui faisait la sourde oreille, ne lui témoignerait de la reconnaissance en retour. Morrigan était bien curieux de connaître le fond de sa pensée. A moins qu’un détail lui avait échappé, il était sûr et certain de ne pas avoir vu la jeune femme roder autour des étagères branlantes.

En attendant d’obtenir des réponses à ses questions, le mage l’observa furtivement à quelques reprises au milieu de son entreprise de mise en ordre. Elle portait des vêtements de bonne facture, signe d’un train de vie plutôt confortable. Ses cheveux étaient attachés et sa peau présentait un hâle délicat. Il pouvait donc en déduire qu’elle n’était pas du genre sédentaire, contrairement à lui. Une aventurière peut-être ? Son regard se porta alors sur ses mains légèrement tâchées d’encre qui ramassèrent des feuilles volantes à proximité de son champ de vision. Morrigan pensa à nouveau à l’ouvrage qu’elle lui avait montré au moment de prendre la responsabilité de l’avalanche littéraire. Il ne s’était même pas intéressé à son travail, sous l’impulsion de son agacement.

« Sur quoi étiez-vous en train d’étudier ? Avant de vous faire menacer par mes soins et une étagère à l’agonie, j’entends. »

C’était plus fort que lui. Même s’il n’était pas d’humeur à converser, il ne pouvait s’empêcher d’être avide d’informations indiscrètes. La jeune femme mettait elle aussi la main à la pâte, n’importe qui se serait montré un minimum reconnaissant. C’était chose faite de sa part en lui témoignant de l’intérêt. Il était après tout rare que l’érudit se mélange lorsqu’il était en plein travail réflexif. Maintenant que tout s’était écroulé autour de lui, il n’était plus à une distraction prête. Morrigan était donc contraint de faire une croix sur ses recherches aujourd’hui. Peut-être qu’il devait l’envisager comme une bénédiction compte tenu de l’ennui que lui procurait sa lecture ?

« J’ai été pris en otage pour ma part par un mauvais récit d’aventures. » dit-il afin de montrer patte blanche et d’être un peu moins désagréable. « L’auteur est un type qui se gargarise de se faire surnommer le crapet rêveche. Il pense que le crapet est une sorte de dragon mystique… Alors qu’il s’agit d’un vulgaire poisson d’eau douce. »

Morrigan espérait détendre l’atmosphère avec cette anecdote et pousser l’inconnue à délier sa langue. Son but n’était pas de la mettre mal à l’aise contrairement à ce que son comportement taciturne pouvait laisser croire. Il était capable de faire preuve de bonnes manières et n’aspirait pas à se présenter sous son plus mauvais angle.
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Aldiel leva brièvement le regard vers le jeune homme incrédule qui pensait avoir bien vu la scène. Son allure pâle et soignée et les lunettes sur son nez suggérait qu'il était plutôt un homme dévoué à l'étude. Ignorait-il pourtant que la magie existait en ce monde ?

- Vous n'aviez pas vu qui j'étais, devriez-vous faire totalement confiance à vos yeux ? Dit l'elfe pour le taquiner un peu avant de lui expliquer qu'elle avait téléporté sans le vouloir un livre du bas de la pile.

- Mais peu importe la faute, ces manuscrits ne méritent pas de rester par terre. Quelque chose me dit que vous partagez cet avis, sinon vous ne seriez pas à quatre patte à ramasser ces livres n'est-ce pas ? A moins que vous ne soyez le nouveau superviseur de la documentaliste ? Dit-elle en référence à la verve avec laquelle il l'avait virtuellement fustigée.

L'elfe continuait de trier les ouvrages tout en discutant. Ranger des manuscrits ne la dérangeait pas. En fait, étant donné l'état du centre, ranger des documents était peut-être la meilleure manière de se familiariser avec le contenu des étagères et de faire des trouvailles intéressantes. Elle tomba d'ailleurs sur un livre intitulé " Science Acranique des Cristaux de Stockage d'Essence", un sujet intéressant, mais il manquait plusieurs feuillets. L'elfe soupira et le mit de côté alors que le garçon l'interrogeait sur ses sujets de recherche.

- J'étais en train de copier le Grand Bestiaire de Janat et je voulais vérifier quelque chose dans les Rapports du Sergent Audri... Je me suis surtout intéressée à la zoologie jusqu'ici. Mais puisque j'ai maintenant une idée du type de pouvoir que j'ai conservé, je vais probablement chercher des traités de magie spatiale et d'invocation...

C'était la première fois qu'elle arrivait à lancer un sort depuis son arrivée à Portalia. C'était plutôt un progrès mais une partie d'elle-même regrettait toutes les autres capacités qu'elle avait perdues. Elle chassa ces pensées un peu trop sombre et s'efforça d'écouter le jeune homme qui tâchait de faire un peu d'humour. L'anecdote lui arracha un petit sourire.

- Qui sait, l'auteur venait peut-être d'un monde où les crapets font 12 mètres ? Honnêtement, dans tout ce que l'on peut trouver ici, j'ai du mal à distinguer ce qui relève de la fiction... Et il est vrai que la qualité des ouvrages est assez inégale. Parfois je me dis que les membres du bataillon des archives doivent garder jalousement les meilleures copies en des lieux plus sûrs... Cela dit, je les ai trouvé de bons conseils pour choisir des titres pertinents. Encore faut-il savoir ce que l'on cherche. Vous avez une spécialité ?

Alors qu'ils parlaient, le renard de compagnie de l'elfe vint les rejoindre. Il s'approcha, renifla un peu les livres et éternua bruyamment à cause de la poussière. Il s'ébroua en faisant frémir son pelage orangé jusqu'au bout de ses trois queues. Il s'approcha du jeune inconnu pour prendre rapidement son odeur puis se dirigea vers sa maîtresse en évitant soigneusement de marcher sur les livres. Aldiel le gratta affectueusement derrière les oreilles.

- Tu veux nous aider ? Dis-moi si tu vois passer les cahiers manquants sur cristaux de stockage d'essence. Dit elle en lui montrant le livre incomplet.

- Yap ! Acquiesça le renard. Il renifla le manuscrit en éternuant à nouveau avant de se mettre à explorer la pile de livres.
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La dame montrait enfin les crocs. Un petit sourire entendu fendit les lèvres de l’érudit, c’était après tout de bonne guerre. Son erreur et ses paroles quelque peu caustiques n’étaient pas passées inaperçues. Tant mieux, il éprouvait un début de remord en la voyant recevoir ce traitement qui ne lui était pas destiné avec autant de facilité.

« Touché. » dit-il sobrement pour admettre sa faute sans s’étendre davantage sur le sujet. Il pouvait bien lui accorder cela.

Morrigan se désola de n’avoir pas imaginé une seule seconde que la magie puisse être responsable d’un tel phénomène. Il était donc bel et bien inutile, incapable de ressentir la moindre étincelle. Malgré tous ses efforts, Portalia semblait lui refuser le droit de retrouver ses capacités. Le mage aurait pu se jeter sur l’occasion pour demander à l’inconnue comment est-ce qu’elle était parvenue à faire usage de son don mais il voulait s’épargner une humiliation supplémentaire. La plupart des habitants n’avaient pas perdus leur pouvoir. D’autres en avaient même gagnés à leur arrivée. Il ne pensait pas non plus avoir tout perdu sous la coupole d’une divinité capricieuse et arbitraire. Après tout, il serait totalement contre-productif pour l’Ordre d’invoquer ses champions pour finalement les déposséder de leur don. Son problème venait forcément d’ailleurs. Et il mettrait sa main à couper que son altération magique était liée à son amnésie. Morrigan savait qu’il devait trouver le moyen, coûte que coûte, de collecter les pièces manquantes de sa mémoire. Il nota mentalement dans un coin de sa tête que la jeune femme pourrait certainement lui en dire plus à propos de ses pouvoirs et l’aider à comprendre ses propres blocages si l’occasion de lui demander se présentait.

« Vous pouvez être assurée que si j’étais effectivement le superviseur de ces lieux, ces livres ne serviraient certainement pas de nid à poussière ou de garde manger pour la vermine. » dit-il, grinçant, en déplorant toujours la négligence du personnel.

Mais peu importe, son interlocutrice avait raison. L’essentiel n’était pas de connaître précisément le déclencheur et le coupable direct de la catastrophe mais de veiller à assurer un meilleur avenir à ces ouvrages. Il continuait de râler à l’aide de quelques remarques passives-agressives à l’encontre de la gestion des lieux tout en triant méticuleusement les documents. Le mage entrecoupait ses ronchonnements par des silences afin d’écouter les explications de l’elfe. Le fait qu’elle s’intéresse à un bestiaire lui confirmait ses suspicions quant à son côté aventurier. Morrigan commençait à croire qu’il était le seul à se désintéresser des combats menés extra-muros. Légèrement distrait par cette réalité, il laissa son interlocutrice poursuivre son aparté. Un rictus railleur s’était imprimé sur son visage alors qu’il prenait en compte sa défense pour l’auteur du torchon qu’il était en train de lire.

« Je commence à croire que c’est une véritable manie chez vous de prendre la défense de tous les malheureux que je fustige. » plaisanta t-il en tournant en dérision sa mauvaise humeur du jour.

Il considéra un instant le reste de ses propos tout en reprenant son sérieux.

« Qu’ils les gardent. » commenta t-il avec un geste du revers de la main en évoquant ces prétendues archives secrètes. « Si elles sont aussi bien conditionnées qu’ici, on ne risque pas de louper grand-chose. »

Quand il voyait l’état des espaces documentaires publiques, il osait à peine imaginer la misère de leur collection privée.

« Et pour répondre à votre question, je ne me cantonne pas à une spécialité. J’essaye d’être le plus éclectique possible. »

L’érudit ne pouvait pas vraiment en dire davantage sans compromettre son éternelle méfiance. Combinée à sa fierté, cette dernière le poussait à taire les méandres de son passé. Ce qui se passait à l’intérieur et l’état de ses souvenirs ne regardait que lui. Il ne laisserait plus jamais personne fouiller dans sa bibliothèque mentale. Fort heureusement, une drôle de créature au pelage roux fit irruption afin de lui permettre de changer rapidement de sujet. L’animal s’était approché de lui pour l’identifier à l’aide de son odorat.

« Qui est-ce ? » dit-il en désignant le petit canidé.

Dans son monde d’origine, les habitants prêtaient une affection parfois filiale à leurs compagnons poilus. Morrigan imaginait que Portalia n’échappait pas à cette règle en voyant la connivence entre le renard et l’elfe. La créature semblait douée d’une intelligence particulière, contrairement à la plupart des animaux ordinaires. Il regarda le canidé fouiller dans les piles de livres restantes avec une vive curiosité. Puis son attention se porta sur l’objet de la recherche qui n’était pas sans lui rappeler une longue journée de réflexion en compagnie d’un hybride aux cheveux argentés.

« Je ne peux pas rivaliser avec le flair de votre ami qui saura retrouver les feuillets dans les décombres bien mieux que moi. Mais je suis curieux de savoir ce qui vous intéresse à propos des cristaux de stockage d’essence ? »
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Aldiel se tenait à genoux dans une posture droite et rangeait avec des gestes carrés les documents éparpillés. Elle s'arrêtait régulièrement pour lire quelques passages des ouvrages qui lui passaient entre les mains lorsque leur contenu parvenaient à attiser sa curiosité. L'elfe restait indifférente aux grommellements énervés du jeune homme qui était loin d'être le comportement le plus agressif qu'elle ait déjà rencontré. Ce n'était certes pas l'attitude la plus polie à ses yeux mais elle ne comptait pas perdre son temps à s'énerver pour des bagatelles. Elle de nombreuses années à se battre pour se faire respecter, mais aujourd'hui elle n'était plus personne et se fichait bien de ce que les autres pouvaient penser d'elle. A tel point que le jeune homme lui fit remarquer qu'elle était presque trop tolérante envers lui.

- Il est vrai que j'ai une tendance naturelle à équilibrer les points de vue. Dit-elle simplement.

C'était vrai. Elle n'aimait pas les jugements hâtifs et cherchait en général à examiner tous les aspect d'un problème. Le jeune homme continua de râler sur le service des archives comme un vieillard aigri et resta vague sur l'objet de ses propres recherches. Aldiel se contenta de sa réponse et ne chercha pas à le questionner davantage.
Kyukon continuait à fouiner dans le tas et poussait un petit jappement lorsqu'il trouvait l'un des feuillets manquants de l'ouvrage que les cristaux magiques pour qu'Aldiel vienne le chercher. Il utilisait parfois ses trois longues queues touffues comme plumeau et soulevait de gros nuages de poussière qui étincelaient dans les rayons de lumière qui filtraient à travers les fenêtres. Et le renard d'éternuer de plus belle. L'elfe fit les présentations avant de répondre à une nouvelle question.

- Voici mon familier Kyukon, d'ailleurs vous pouvez m'appeler Aldiel. Et pour les cristaux de stockage d’essence... Disons que j'ai aussi ma part d'éclectisme. Dans mon monde on distinguait les pierres de stockage de magie des pierres de stockage d'âmes. Les deux pouvaient être utilisées comme source d'énergie pour lancer des sorts plus puissants mais l'usage des secondes était jugé sacrilège. Une de mes questions est donc : l'essence est-elle l'équivalent de l'âme, une énergie qui la traverse, ou une autre chose qui ne correspond à rien qui me serait connu ? Je me dis qu'un manuscrit sur les cristaux de stockage pourrait m'en apprendre plus sur la nature de l'essence et donc de la magie de ce monde... Et subséquemment sur comment s'en servir... Quoique j'ignore si cela me sera d'une quelconque utilité. De ce que j'ai vu les gens d'ici n'ont pas vraiment l'air de se fier beaucoup à la théorie lorsqu'ils pratique la magie, puisqu'on dit que c'est différent pour chacun...

Le bref monologue de l'elfe fut interrompu par un jappement.

- Yap ! Fit le renard devant un livre sobrement intitulé "Des portails de transport".

- Oui, cela pourrait s'avérer utile aussi... Dit pensivement l'elfe en flattant son familier qui semblait sourire de sa gueule légèrement haletante..
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La méfiance dont il faisait naturellement preuve n’était pas contagieuse. L’elfe à ses côtés était d’un calme olympien, peu sensible aux manifestations de son acrimonie et à la perte de temps qui découlait de l’incident. Ses gestes étaient lents et mesurés, il remarqua une certaine bienséance chez elle dont il ne savait pas bien quoi faire. Sa sagesse pouvait résulter de plusieurs hypothèses : une expérience de vie longue et significative, une haute naissance ou des épreuves difficiles à traverser. Morrigan se demandait bien ce qui cachait derrière ces silences éloquents, cette posture trop irréprochable et cette attitude conciliante de surface. L’érudit était presque jaloux d’une telle maîtrise de soi. Lui qui était d’ordinaire si rigoureux se sentait maintenant ridicule de son manque de patience et de réserve en comparaison.

La jeune femme se disait médiatrice par nature. C’était tout à son honneur d’harmoniser les points de vue mais également vain et voué à l’échec, d’après lui. Le mage savait à quels points les tares, les non-dits et les conflits couvés pouvaient provoquer une réaction en chaîne inévitable. Apaiser les esprits était un bien temporaire, une façon de reculer pour mieux sauter. Sa conclusion au sujet de l’inconnue était sans appel : idéaliste. Il s’agissait d’un trait de caractère qu’il avait lui-même du mal à comprendre, trop habitué à son pragmatisme intraitable. Ce n’était pas une tendance qu’il jugeait négativement pour autant même s’il avait du mal à la cerner complètement.

Le renard, nommé Kyukon, semblait également gêné par la propreté des lieux, ça leur faisait un point commun. La manière dont la poussière s’accrochait à sa fourrure soyeuse lui laissait croire qu’il devait avoir le pelage particulièrement doux. Une telle créature aurait sûrement fait fureur dans son monde d’origine. L’érudit laissa son interlocutrice faire les présentations et constata qu’il avait effectivement oublié ses manières avec sa contrariété, c’était indigne de lui.

« Kyukon et Aldiel, c’est noté. » dit-il de façon plus cérémonieuse et en prenant soin de ne pas écorcher la prononciation de ces noms étrangers. « Je suis Morrigan. » rétorqua t-il en retour pour retourner la politesse sans s’étendre davantage pour ne pas l’interrompre dans ses explications.

Aldiel se montrait moins frileuse que lui à partager ses intentions. Ses préoccupations étaient intéressantes et Morrigan n’était pas vraiment étonné qu’elle s’inquiète de l’éthique d’une telle pratique. L’elfe avait définitivement beaucoup de morale, comme ses réactions modérées lui laissaient présager. L’évocation d’un sacrilège lui laissait un goût amer dans la bouche, sans qu’il ne parvienne à en déterminer la cause. Il prit un instant afin de considérer ces réflexions dans leur ensemble.

« Ce sont des questionnements intéressants et auxquels je n’ai pas de réponse. » entama t-il modestement. « Même s’il n’existe à priori aucun lien de causalité entre notre passé et le niveau de puissance une fois invoqué, je crois que notre esprit est intrinsèquement lié à notre essence. »

Plongé dans des considérations théoriques, Morrigan laissa tomber ses barrières, malgré sa promesse tacite de ne pas se montrer aussi facilement vulnérable et démuni en public. Il détestait après tout faire aveu de faiblesse.

« Je m’explique. J’ai perdu, ou plutôt, on m’a fait perdre la mémoire dans mon monde d’origine. Je suis persuadé aujourd’hui que cette perte est responsable de mon absence d’essence. »

Il ignorait encore quel souvenir lui permettrait de débloquer son affinité à l’essence à Portalia. Si un tel déclic était effectivement possible, il voulait pouvoir l’affirmer avec un résultat positif. L’érudit ne comprenait pas vraiment pourquoi, ni comment le théoriser, mais il sentait instinctivement que ses dernières rencontres et le regain de ses souvenirs lui permettait de s’acclimater physiquement aux principes de ce monde. Il n’était pas en mesure de prouver son hypothèse et préféra ainsi s’abstenir de la partager à Aldiel qui ne devait pas perdre de vue son objectif pour répondre à ses interrogations.

« Reste à savoir si ce que vous entendez par âme fait écho à ce que j’appelle esprit. A moins qu’il ne s’agisse d’un principe métaphysique, où l’âme serait alors un synonyme d’énergie vitale. » dit-il en cherchant à sonder des réponses chez la jeune femme.

La deuxième théorie serait scandaleuse mais expliquerait parfaitement la dimension de sacrilège. De là où il venait, les souvenirs étaient troqués comme de vulgaires marchandises. Le mage ne serait donc même pas étonné que la vie, si elle pouvait être extraite d’une façon ou d’une autre d’un individu, puisse servir de monnaie d’échange et de combustible magique. Morrigan avait toujours la fâcheuse tendance à jauger la moralité d’autrui, comme pour se décharger du poids de sa propre culpabilité et chercher les failles qu’il méprisait chez lui chez les autres.

« La vraie question qu’il faudra alors vous poser, si l’essence fonctionne bel et bien en symbiose avec l’âme, c’est si vous souhaitez malgré tout l’utiliser. A moins que vous  dissociez les tabous de votre monde et les lois de Portalia ? » s’interrogea t-il en plantant ses yeux dans ceux de l’elfe, toute ouïe de sa réponse.

Pourquoi désirait-il une réponse avec autant de curiosité ? Parce qu’elle le concernait également. Morrigan ne pourrait jamais l’exprimer à haute voix mais il avait du mal à définir sa ligne de conduite depuis son arrivée récente à Portalia. Privé d’une bonne partie de sa mémoire et devant s’adapter à un nouveau système de règles, il ne savait pas bien encore où étaient les propres limites de son sens moral. Tout était à redéfinir et de façon à ne pas compromettre la personne qu’il était, bien qu’il fasse preuve d’une certaine souplesse aujourd’hui. Il n’était pas hostile au changement et à de nouveaux horizons, du moment qu’ils continuaient de servir ses propres intérêts.
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descriptionConcours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé) EmptyRe: Concours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé)

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La conversation s'éloignait des banalités et abordait maintenant des considérations théoriques bien plus sérieuses. Aldiel se rapprocha du jeune homme, et posa ses mains sur ses genoux en l'écoutant attentivement. Sous son attitude austère et aigrie, cet humain aux cheveux bleus semblait tout à fait passionné une fois qu'on l'amenait à parler de sujets qui l'intéressaient. Ce genre de transformation faisait partie des raisons qui la poussaient à ne pas juger les gens à la première impression. Elle sourit légèrement en voyant que Morrigan partageait nombre de ses interrogations. Quand il eut posé toutes ses questions, elle ferma les yeux quelques instants pour organiser sa pensée avant de reposer son regard bleu clair sur le jeune homme.

- Les tabous ont une fonction. Dans mon monde, l'esprit était considéré comme une sous-partie de l'âme contenant la mémoire et la volonté d'un individu. Mais la partie la plus importante restait le noyau, la partie de l'âme qui pouvait persister à travers la mort et servir à nouveau à créer la vie. Détruire le noyau d'une âme revenait à nuire au cycle de la vie elle-même. D'où le sacrilège. Ici, l'utilisation de l'essence ne semble pas nuire aux êtres qui s'en servent, je n'ai donc aucun problème avec cela... Par contre, j'ai entendu dire que certains capturaient l'essence de créatures vaincues pour en faire des armes magiques. J'ai plus de doutes concernant ce genre de procédés. Mais obtenir des réponses définitives à ce sujet demanderait de comprendre la nature de la vie, de la magie et du combat qui a lieu en ce monde, ce qui n'est pas simple.

Morrigan semblait écouter avec une attention toute particulière. Son attitude n'avait rien à voir avec le grincheux qu'il était quelques minutes plus tôt. Ce n'était pas pour déplaire à l'elfe, elle avait toujours apprécié les étudiants à l'esprit vif et capables de réflexions pertinentes.

- Concernant le lien entre notre passé et la magie de Portalia, je ne peux que spéculer. Une des questions fondamentales que je me pose est de savoir dans quelle mesure l'invocation altère notre nature... Là d'où je viens, on incluait aussi dans la notion d'âme certains organes spirituels qui permettaient de récolter l'énergie magique de l'environnement pour l'utiliser, un peu comme une respiration. La magie était quelque chose qui nous traversait. La notion d'essence suggère quelque chose de plus... fixe, comme une propriété purement individuelle... Si c'est le cas cela voudrait dire que l'Ordre redéfinit totalement la nature des invoqués pour qu'ils puissent agir dans ce monde.

Le regard de l'elfe se faisait légèrement vague à mesure qu'elle se plongeait dans son raisonnement qu'elle poursuivait à voix haute. Ses mains semblaient dessiner dans l'air des schémas qu'elle seule pouvait lire.
- D'un autre côté, si l'essence peut être stockée, cela suggère qu'elle peut prendre une forme de flux qui n'est pas totalement lié à l'individu... Auquel cas, peut-être que nous conservons au moins en partie notre nature d'origine, et que l'intervention de l'ordre se limite à nous rendre capable d'utiliser une énergie magique différente... comme un poisson à qui l'on donnerait des poumons et qu'on jetterait hors de l'eau... Cette hypothèse expliquerait que les techniques d'usage de la magie restent très variables d'un individu à l'autre.

Aldiel cligna des yeux et mit de côté ce raisonnement d'un geste de la main. Posant à nouveau son regard sur le jeune humain.

- Donc, concernant votre absence de pouvoir... peut-être resterez-vous le mieux placé pour savoir comment y remédier. Dans tous les cas, retrouver vos souvenirs vous sera probablement utile, et c'est un bon point de départ. Mais j'imagine que la solution sera différente si votre perte de mémoire est due à un coup sur la tête ou une altération télépathique... Dit l'elfe pensivement.

Son esprit se mettait naturellement à la recherche de solutions pour le problème qu'elle avait sous les yeux. Mais le jeune homme ne lui avait pas demandé conseil et elle s'abstint donc de faire davantage de suggestions. Elle se pencha légèrement et recommença à trier les livres qui se trouvaient devant elle, comme pour laisser Morrigan libre de ne pas donner de réponse si le sujet s'avérait trop personnel.
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Morrigan
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descriptionConcours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé) EmptyRe: Concours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé)

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"Concours de circonstances"






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En dépit d’une première impression assurément détestable, Aldiel acceptait de partager ses considérations et sa sagesse avec lui. La situation avait changé depuis le début de leur rencontre. Il ne la voyait plus comme une antagoniste potentielle mais comme une personne calme et réfléchie qui méritait au moins un peu de son attention. Le mage se concentrait maintenant sur ses explications avec une attitude tout à fait scolaire. Elle définissait l’âme comme une masse divisible en plusieurs parties et dans laquelle l’esprit ne recouvrait que l’ensemble des souvenirs et de la volonté. Morrigan trouvait cette théorie fascinante et se demandait à quel point il pouvait l’appliquer à sa propre expérience. Il n’avait après tout jamais eu la prétention de s’auto-proclamer un jour architecte de l’âme, préférant également parler d’esprit dans son art électif. Les souvenirs influent sur la personnalité et la volonté d’autrui, c’est un fait qu’il pouvait sans mal affirmer. Mais il savait également qu’ils n’étaient pas une ressource suffisante pour changer drastiquement l’âme d’un individu. Il était lui-même la preuve de sa démonstration. En dépit de sa mémoire éclatée, l’érudit avait gardé son caractère, ses motivations et probablement son sens des valeurs.

« Je crois que nous pouvons nous entendre sur la sémantique des mots employés. Vous évoquez une harmonie toute à fait charmante dans le cycle naturel de votre monde. J’ai lu de nombreuses mentions de réincarnation dans mes recherches sur le multivers et vos considérations semblent entrer dans ce mode de fonctionnement. Seulement… Tous les tabous n’ont pas toujours une fonction aussi noble, voire une fonction tout court. » dit-il soudainement bien plus amer.

Il sentait une certaine à rancœur à l’égard de cette mention qu’il n’expliquait pas encore. Penser aux tabous ou à la notion de sacrilège éveillait en lui un profond sentiment d’injustice, et il espérait bien mettre le doigt sur une explication grâce à son échange avec Aldiel. L’érudit l’avait imité sans même s’en rendre compte en prenant une posture assise et droite, retrouvant instinctivement ses bonnes manières devant une personne qui appliquait visiblement l’étiquette. Il lui jeta un regard plein de curiosité et de bravade lorsqu’elle lui partagea ses théories sur la magie et les invocations à Portalia. Un large sourire amusé et impitoyable se dessina furtivement sur ses lèvres et il prit le ton de la confidence.

« Si vos spéculations sont justes et que l’Ordre est capable de réécrire l’identité magique d’un être vivant, voire sa nature... » Il pensait notamment à son amie qui avait réussi à se réincarner dans une armure de métal, ne transportant ainsi que son âme avec elle. « … Cela voudrait dire qu’il serait potentiellement habilité à réincarner ces mêmes âmes. »

Qui sait ce que pouvait bien cacher les secrets de l’Ordre et de sa logique arbitraire ? Cette conjecture pouvait donner le vertige quand on pensait qu’il devenait possible de défier la mort et l’essence des êtres vivants. L’immortalité était une quête transgressive dans laquelle plusieurs peuples s’étaient cassé les dents. Mais ce n’était qu’une supposition, jamais l’un d’eux ne pourrait prouver ces faits en l’état. Il rit doucement pour rompre la tension qu’il avait instauré avec la gravité de sa révélation.

« Ça serait vraiment scandaleux, n’est-ce pas ? Il ne faut pas me lancer sur ce genre de sujet épineux. Je deviens à nouveau enfant lorsqu’il s’agit d’émettre des hypothèses subversives. »

Avec toute cette conversation pour sûr prenante, Morrigan avait complètement oublié sa tâche du jour, à savoir remettre de l’ordre dans ce foutoir. Il se leva en époussetant ses vêtements et en lissant du plat de la main les quelques plis qui s’étaient formés à la surface du tissu. Il se remit au travail, avec moins de mauvaise humeur et vit que l’elfe avait déjà projeté de trier les livres derrière elle. A l’échelle de sa force modeste, le mage souleva quelques piles d’ouvrages peu fournies afin de les ranger selon un ordre prédéfini et réfléchi. Alors qu’il rangeait un livre au dos brun et doré, ses doigts se figèrent et se suspendirent dans le mouvement en entendant les dernières mots de son interlocutrice. Ses yeux s’écarquillèrent légèrement et il fit basculer le livre d’un coup, sans le poser délicatement en accompagnant le mouvement jusqu’au bout comme il l’avait fait avec tous les précédents. Il ne perdit pas plus de temps et se retourna d’un bond, se ruant en direction de l’elfe, les yeux remplis d’espoir inespérés.

« Vous avez parlé d’altération télépathique.. ? Vous connaissez la télépathie ou un art équivalent ? Vous seriez capable d’intervenir sur l’esprit, ou mieux encore, d’invalider une mutilation thérapeutique ? » Il ne prenait même pas le temps de reprendre son souffle entre chaque question.

Morrigan devint alors très sérieux et il restait sur le qui-vive, prêt à réagir au moindre mot qui lui donnerait un peu d’espoir. Aucun des innombrables livres qu’il avait parcouru en ces lieux, aucune âme charitable n’avait pu lui apporter pour le moment des réponses dignes de ce nom. Si Aldiel connaissait des moyens qu’il ignorait, il serait prêt à tout pour récupérer ce qui lui appartenait de droit.
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descriptionConcours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé) EmptyRe: Concours de circonstances [Feat. Aldiel] (Terminé)

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Morrigan semblait avoir bien changé d'attitude depuis qu'ils avaient abordé des sujets qui l'intéressaient. Aldiel n'afficha qu'un léger sourire en coin lorsque le jeune homme émit de nouvelles hypothèses qu'il jugeait subversives. Il se traitait lui-même d'enfant. Pour l'elfe, ce n'était pas forcément une mauvaise chose. Les enfants étaient parfois ceux qui posaient les questions les plus pertinentes, sans idées préconçues, sans autocensure... Mais ce qui était une idée tout à fait nouvelle et incroyable pour le jeune humain était pour l'elfe du domaine de la réalité.
- De mon point de vue, ce que vous voyez comme une hypothèse est un fait. L'Ordre arrache des êtres à d'autres univers, c'est avéré. En comparaison manipuler des âmes est facile. J'ai connu quelques personnes qui étaient capables de ressusciter des morts, et ils n'avaient même pas le pouvoir d'un dieu. L'Ordre a probablement un pouvoir bien supérieur encore et j'ai entendu dire qu'il avait déjà ramené à la vie certains de ses héros.

Tout en discutant du devenir des âmes, les deux mages s'étaient naturellement réparti le travail de rangement de leurs livres. Aldiel effectuait un premier tri et Morrigan s'occupait ensuite de finir de classer les ouvrages sur les étagères. Mais quand la conversation revint à la question de sa mémoire perdue, Morrigan sursauta presque et vint la noyer de questions. L'elfe répondit après un court instant de surprise face à une réaction aussi passionnée.  
- La télépathie faisait partie de mes compétences. Mais je me dois de modérer vos attentes car j'ai apparemment perdu ces pouvoirs en arrivant ici, et mes connaissances ne sont peut-être pas valides dans ce monde.
Aldiel se leva, épousseta ses vêtements et invita Morrigan à s'assoir avec elle dans deux fauteuils afin de calmer un peu sa fébrilité. Le rangement de la bibliothèque pouvait attendre et les nouvelles questions soulevées allaient prendre du temps.

- Ces précautions étant prises... Il faudrait encore préciser la cause exacte du problème, c'est à dire le procédé d'altération mémorielle employé. Le plus sûr serait évidemment d'avoir le coupable sous la main mais j'imagine que si c'était possible ce n'est pas à moi que vous poseriez des questions mais aux autorités, n'est-ce pas ? Je vois au moins trois méthodes. La première est d'empêcher la création de souvenirs dès le départ. Le sort doit pour cela être lancé avant l'événement qui sera oublié et dans ce cas il n'y a pas de solutions puisque les souvenirs n'ont jamais existé. La deuxième est d'effacer directement les souvenirs, ce qui est en général long et délicat si on ne veut pas faire trop de dommages, et il est également compliqué d'inverser le processus. La troisième méthode est de rendre les souvenirs inaccessibles à la conscience. Le procédé est un peu plus simple et plus facile à inverser en théorie puisqu'il suffit de rétablir une connexion avec les souvenirs qui ont été scellés. En pratique, il existe toujours un risque que les souvenirs récupérés ne soient pas totalement exactes. L'esprit humain est sensible à la suggestion et n'aime ni le vide, ni les incohérences. Il peut être tenté d'imaginer les souvenirs manquants à partir des informations disponibles. Surtout lorsqu'il s'agit de détails ou de souvenirs anciens. Sans compter la possibilité d'une altération magique des souvenirs en sus de l'amnésie.

L'elfe laissa au jeune homme le temps d'assimiler ces nouvelles qui n'étaient pas toutes encourageantes. Aldiel préférait ne pas donner de vain espoirs.

- Vous avez conscience d'avoir des souvenirs manquants, ce qui est déjà un début. Mais avez-vous une idée sur le type de sort dont vous auriez été victime ? Ou à défaut des informations sur les circonstances de votre perte de mémoire ? Je ne peux pas vraiment répondre à vos questions sans avoir plus de détails.
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Morrigan
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La manipulation de l’âme était un art qui traversait l’espace-temps. La méthode différait d’un monde à l’autre mais la pratique en elle-même n’était pas exclusive aux télépathes. Si l’Ordre était capable de réécrire le patrimoine génétique et magique d’un individu, il y a fort à parier qu’ils étaient également en capacité de restaurer ou de faire évoluer une capacité. Bien entendu, on ne trouvait aucune trace de ces thèses dans les archives. L’Église devait agir en accord avec ses principes tout en gardant jalousement un certain nombre de secrets. Morrigan n’était pas assez fou pour aller les déterrer frontalement, préférant découvrir ces mystères souterrains par lui-même. Il haussa les épaules d’un air entendu après avoir entendu son point de vue sur la question.

« Nous ne sommes que peu de chose face aux tribulations d’entités cosmogoniques. J’aimerais être surpris des rumeurs que vous me rapportez, mais j’ai vraisemblablement déjà épuisé le stock d’étonnement concernant le sujet. » Un demi sourire narquois fit remonter légèrement les commissures de ses lèvres. « Et puis, ne serions-nous pas dans de beaux draps à briser les tabous de ce nouveau monde afin de satisfaire notre curiosité ? »

La perspective était bien sûre plus que tentante. Quel érudit digne de ce nom n’avait pas parfois envie d’être celui qui mettait un coup de pied dans la fourmilière des idées ? Il oublia bien vite la multitude de questions qui flottaient dans les méandres de son esprit lorsque l’elfe daigna répondre à sa demande. Il finit de redresser avec une attention tout à fait maniaque les dos des livres pour qu’ils soient tous alignés avec un écart moyen similaire avant de lui donner toute son attention. Aldiel avait peut-être les moyens de renverser la tendance, et si tel était le cas, il ne laisserait pas cette opportunité lui filer entre les doigts. C’est sans mal qu’il l’écouta calmement lui adresser un avertissement sur la perte de ses pouvoirs télépathiques et qu’il répondit silencieusement et positivement à l’invitation à s’asseoir. Le mage se laissa glisser dans son fauteuil tout en gardant une posture droite et polie, ne cédant pas à l’attraction moelleuse du dossier et de l’assise tassés par le temps. Un son, proche d’un ricanement, sortit de sa bouche. Le coupable ne pouvait jouir du privilège d’un procès ou d’une banale résolution de litige. L’affaire était familiale et bien trop outrageuse.

« Hélas, nous ne sommes plus au stade où une simple conversation pourrait régler nos déconvenues. Quant aux autorités, elles estimeront que cela fait partie du jeu. On ne manipule pas les souvenirs impunément. » Il avait une fois de plus du mal à cacher son amertume. Ses yeux las fixaient un point invisible sur le côté.

Ça ne l’empêchait pas pour autant d’écouter attentivement le reste de son discours. Aldiel avait après tout un point de vue assez exhaustif concernant le panorama télépathique. Il n’avait pas besoin de fouiller son esprit en contrepartie pour la savoir légitime, elle portait en elle le calme grave et modeste de ceux qui avaient touché de trop près l’esprit des hommes et les conséquences induites. Morrigan se mit à soupirer calmement, pour rassembler le fil de ses pensées et il pianota machinalement des doigts sur l’accoudoir du fauteuil élimé.

« Il n’existe pas à ma connaissance de méthode pour bloquer la création de nouveaux souvenirs dans l’éventail de nos capacités. La deuxième théorie reste la plus probable dans mon cas, l’effacement est lourd, peu précis et il cannibalise d’autres fragments de mémoire, cela se tient. La troisième méthode est… »

Il sentit la migraine venir cogner contre sa région frontale, et ses mains vinrent instinctivement masser légèrement ses tempes.

« … Probable, je dirais. Il n’est pas exclu qu’une telle pratique existe en l’état. »

Et il suffisait pour ça de voir comme sa mémoire était mise à mal par la recherche de ces nouvelles informations. Le télépathe était toujours aussi frustré de devoir se satisfaire de ces demi-souvenirs qui n’étaient pas tendres avec sa personne. Il décida d’abandonner là la réflexion, à contrecœur, pour ne pas subir davantage de douleurs lancinantes pour le moment. Les fragments reviendraient à lui, comme toujours. Morrigan se leva, déterminé à rendre la pareille à Aldiel qui essayait de l’aider à recollecter les pièces du puzzle. Il lui partagerait à son tour ce qu’il savait de son art. Le mage déposa au centre de la table basse, située entre leurs deux sièges, un livre très abîmé à la couverture épaisse qui n’avait pas encore eu le loisir d’être rangé à sa place, afin d’étayer sa démonstration.

« Vous êtes amatrice de sculpture, Aldiel ? » Il n’attendait pas vraiment de réponse, s’agissant davantage d’une entrée en la matière. « Imaginons un instant que ce tome est un bloc de pierre. » dit-il en désignant le livre apporté.

« Je pourrais alors le modeler pour lui donner la forme de mon choix. Mais sans connaître la nature exacte du minéral, je risquerais de me tromper d’outil et de rater mon ébauche. C’est exactement pareil avec les souvenirs. Sans savoir lequel ciseler, mon œuvre serait incohérente et peu crédible. Je pourrais éventuellement trouver des indices sur sa nature et sa porosité en l’observant un peu. » dit-il en faisant pivoter le livre pour étudier sa couverture sous toutes ses coutures. « Mais ça ne suffirait pas à l’appréhender complètement. A moins d’avoir la faculté de lire leur composition chimique et de voir au-delà de leur surface, pour capter leur résistance et de vérifier à quel point l’intérieur est vitreux. » poursuivit-il en posant le plat de sa main sur la couverture. « C’est là que nous intervenons, avec suffisamment de concentration, il devient possible de décrypter ses propriétés physico-chimiques et d’avoir une vision à la fois claire et vertigineuse de la formation de cette substance minérale. »

Il ouvrit maintenant le livre d’un coup en tombant sur la séparation décousue de son centre, avec les pages qui se détachaient sans aucune résistance.

« Maintenant que j’ai toutes les informations utiles en ma possession, je n’ai plus qu’à frapper ensuite le bloc avec ma pointe en acier de manière contrôlée. Mais si je ne fais pas attention, la plus petite erreur de calcul peut endommager la pierre. » Ses mains suivirent sa démonstration en soulevant délicatement la double page détachée. « Si je décide de retirer ce segment particulièrement, toute l’histoire de ma fresque risque d’en être impactée. Il devient alors presque impossible de supprimer un souvenir de la matrice sans en étioler un autre. »

En repliant la double page, on pouvait effectivement constater que retirer le paragraphe central avait pour conséquence d’appauvrir la fin du précédent et et le début du suivant, à cause du texte qui était présent au recto et au verso des feuilles jaunies. Il prit ensuite le parti d’interrompre ses explications en remettant la feuille volante à sa place, non sans se fendre d’un long soupir.

« Voilà, c’est très probablement le sort qu’a subi mon propre espace mental. Les souvenirs sont comme des dominos, en altérer ou se séparer de l’un d’entre eux a forcément une incidence sur tout le reste. Ce qui explique pourquoi j’ai perdu autant de données en si peu de temps. »
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