Exposition sous le clair de lune | PV: Séléne (Abandonné)

Vlad se rendait, comme à son habitude, à son bureau. Parmi les documents, traitant d’affaire aussi rasoir que ronflante se trouvait un flyer à la couleur bleu nuit.
Sans doute une erreur, pensa le vampire en regardant attentivement cet étrange bout de papier.

« Exposition de peinture sous la pleine lune ! »

Était-il marqué en grands caractères. Cette nouvelle fit sourire le vampire. Amateur d’art, il aurait aimé y aller. Malheureusement, le travail l’appelait.

Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, il termina de lire la brochure. Elle était plutôt classique, mais quelque chose interpella le vampire. Il s'agissait du nom de l'artiste à l'honneur : Séléne…
Vlad fut surpris de la coïncidence. Une artiste portalienne portant le nom de la déesse des Arts et des Maléfices de son monde. Cela avait quelque chose d’amusant.
Amusant et curieux. Suffisamment curieux pour que l’inquisiteur décide de s’y rendre le lendemain soir, durant les dernières lueurs du crépuscule.

Et c’est ce qu’il fit. Alors que l’astre diurne laissait sa place à la nouvelle lune, le vampire se dirigea d’un pas lent mais certain vers le centre-ville où se trouvait l’exposition.

Ponctuelle, comme en son ha habitude, il arriva pile au moment où les portes de la salle ds arts s’ouvrirent.
Le vampire commença alors à déambuler parmi les peintures. Toutes attirèrent son regard, il les observa avec grand intérêt.
La première pensée qui traversa son esprit fut l'étrange ressemblance entre le style des tableaux et ceux d’Euvarisa. Enfin, pour être plus exact, ils ressemblaient à une version améliorée du style d’Euvarisa… Mais le monde sans-guerre ne fut jamais mentionné dans les divers des panneaux informatifs.
Plus il avançait, plus un sentiment étrange l’envahissait. Assez rapidement, il s’informa, auprès des employés, sur cette Séléne. Mais il n’apprit pas grand-chose. Les deux informations-clés qu’il reteint furent qu’elle était une invoquée et que ses tableaux se vendaient à prix d’or.

Si cette seconde information ne le surprenait guère, la seconde serait la base d’une deuxième et rapide enquête.
Malheureusement, elle n’aboutit à rien. Personne ne semblait connaître l’origine de Séléne. Résigné, le vampire se décida à rencontrer l’énigmatique peintre.

On confirma la présence de la dame et on lui donna une vague description de l’artiste. Il s'agissait d'une femme aux cheveux violets, aux yeux améthyste et au teint pâle.
La description était plutôt atypique, et il ne fallut pas longtemps au vampire pour la retrouver parmi les quelques gens présents en ce début de soirée.

« Bien le bonsoir, noble dame. » Dit le vampire en exécutant une révérence. « Si on ne m’a pas trompé, vous devez être ‘‘Séléne’’ ? »

Le vampire observa la jeune femme. Elle correspondait à la description qu’on lui avait donnée. Ses yeux étaient d’un violet profond.

« J’ai particulièrement aimé vos œuvres, et je me demandais, si vous aviez le temps et l’envie, de répondre à mes questions. »

Demanda le vampire avec déférence.

Dernière édition par Vlad von Refugius le Jeu 14 Sep - 10:52, édité 1 fois

Depuis combien de temps étais-tu ici désormais ? Tu n’en avais aucune idée. Tu t’y sentais bien, c’était la seule chose que tu voulais retenir. Personne ne te connaissait ici, c’était un grain de sable qui avait pu être soufflé de ton sac de regrets. Ta vie avait finalement pris un nouveau départ, à moins que ce ne soit une meilleure avancée ? Qu’importe ce que c’était, tu n’avais plus à faire attention à ton rôle ici, tes capacités étaient désormais suffisantes pour te faire vivre sans peine.  



Tu ne remercierais jamais assez ceux qui avaient permis à cette soirée d’aboutir. Ce n’était pour certains pas grand-chose, du bouche-à-oreille, mais c’était ainsi que tu avais obtenu ta réputation. Ce qui surprendrait sans doute serait l’heure, pendant la nuit, sous ton astre adoré. Tu étais bien plus à l’aise et peut-être que tu voulais qu’un maximum de personnes puissent se joindre à l’évènement, si ça se trouvait, il existait aussi ici des races qui n’appréciaient pas la lumière du soleil.  

La galerie ne tarda pas à se remplir, certains louant tes louanges, percevant pour certains une certaine mélancolie dans tes œuvres. Comment pourrait-il en être autrement ? Tu avais dépeint les paysages que tu avais visionné un nombre incalculable de fois. Certains ne gardèrent pas leur langue dans leur poche, analysant les toiles qu’ils avaient devant les yeux, te tirant un sourire d’amusement. Tu détestais et aimais ces moments. Trop de gens, de choses à penser. Tu étais une artiste de l’ombre, ce n’était pas toi qu’il fallait voir, mais ce que faisait tes petites mains. Trop d’interactions. Des interrogations. Le sujet, le pourquoi, le comment. Il te fallait toujours des coupures, des moments où tu étais inatteignable. Qui aurait pensé que malgré ton isolation sur la Lune tu aurais été toujours autant encline à la discussion, mais tes batteries s’épuisaient toujours aussi vite.  



Ton inattention en fixant une œuvre te valut un petit sursaut, bref, alors que quelqu’un t’interpela, ton regard améthyste se posant sur cette personne. Distingué, le jeune homme te paraissait familier. Quelque chose en lui fit émerger en toi quelque chose, sans que tu puisses y mettre le doigt dessus. Peut-être l’avais-tu croisé dans un salon, chez un noble ? Ton air surpris laissa place à un visage plus joyeux, apaisant, agrémenté d’un léger hochement de tête, répondant à son interrogation.



Un léger rougissement apparut sur tes joues, acceptant le compliment. Tu en avais l’habitude, sans vouloir te vanter, mais c’était toujours gratifiant de l’entendre.  



-Merci, c’est toujours agréable de savoir que son travail est apprécié. Vous êtes ?



Tu continuais d’examiner le jeune homme devant toi, cherchant des points qui te semblèrent reconnaissables. Tes mains se joignirent également devant toi, attendant peut-être patiemment la suite.  



-Si j’en connais la réponse, je vous le dirais, allez-y.

 

Qu’allais-tu avoir à répondre ? Le procédé de fabrication ? Le pourquoi ? Le monde dans lequel tu vis n’a désormais peut-être plus lieu d’être et la seule manière de ne pas l’oublier et de le poser sur des toiles. De poser tes pensées ailleurs et de ne jamais oublier ce que tu avais commis. Mais tu verrais bien quel genre de question tu allais devoir répondre, en espérant pouvoir ne pas trop creuser.