J’étais un dieu. Un dieu !  De ceux que tous les elfes, les chasseurs, les artistes adoraient. J’avais une église à mon nom, des temples, des symboles, des statues en or à mon effigie. J’entendais toutes leurs prières, leurs demandes, leurs lamentations. Parmi le panthéon, j’étais un de ceux que les mortels préféraient. J’étais Zuzeiauss, l’Oeil qui voit tout, la Flèche Implacable, la Muse divine. Reclu dans le plan spirituel avec mes pairs, nous nous délections de regarder les mortels nous adorer, nous nous amusions à choisir des Champions et les faire tomber dans toutes sortes d’aventures rocambolesques et impossibles.
Ah, que la divinité avait du bon.
Enfin, nous n’étions pas des dieux en réalité.
Nous étions des faes, êtres magiques à affinités élémentaires, nés de la Magie elle-même. J’étais le plus beau de tous, un fae de Lumière, un phare de beauté et de puissance.
Mais qu’en savaient-ils, ces fichus mortels ? Leurs vrais dieux refusaient de voir la vérité. Ils refusaient de protéger le monde du mal qui rongeaient les êtres. Que devions-nous faire, laisser la magie mourir ? Laisser tous les êtres magiques mourir ? Nous, laissez mourir ? Non. Alors, nous avons agi. Nous étions dix faes, tous plus anciens que certaines civilisations, tous plus puissants que n’importe quel mortel. Nous avons formé une alliance. Nous sommes devenus leurs dieux et nous avons effacé de leur mémoire les anciens. Et le pire ? Les vrais divinités ne nous en ont même pas empêché ! Ça voulait bien dire qu’on le méritait. Ils ont trop peur de la Souillure. Nous, nous nous en sommes protégés, et nous avons protégé les mortels, même s’ils ne le méritaient pas.
Enfin, nous avons protéger un continent, en l’isolant des autres, mais c’est déjà pas mal, hein ?
Franchement, même si nous étions des impostures, on faisait bien notre travail. Chez nous, pas de Souillure, pas de corruption, une réglementation stricte sur la magie, une église qui contrôlait tout et nous écoutait au doigt et à l'œil et une gigantesque tempête pour empêcher quiconque de partir, ou de venir.
Vraiment, nous étions bons, doués, miséricordieux, puissants. Ah ! Si les mortels avaient découvert le pot-au-rose, ils seraient devenus fous.
Mais je n’ai pas eu le loisir de le découvrir. Parce qu’un jour, un putain de portail m’a emmené loin de mon luxe et de ma divinité. Et le pire ? Coupé des sources de magie de mon monde, j’ai perdu mes pouvoirs. Oh, le grand Zuzeiauss, le gigantesque cerf plus brillant que le soleil, aux bois merveilleux, est devenu un cerf bipède. Un putain de cerf qui émet une vieille lumière digne d’une bougie. Pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi pas le dieu le plus puissant du panthéon ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? Je ne veux PAS être ici. Je ne veux PAS combattre des monstres. Pourquoi ? POURQUOI ?
Je crois que les vrais dieux m’ont punis. Je cherche toujours la raison.
Je dois faire avec, maintenant. J’ai rejoint l’Eglise, bien sûr, cela me semblait logique.
Je me suis enchaîné. Ces chaines, je les porte même en dormant. Elles sont un message.
Je hais cette Quête, je sais tous ceux qui se complaisent dans leur nouvelle vie. Je hais les dieux et les entités supérieures. Je hais l’Ordre et le Chaos. Je hais avoir perdu mes pouvoirs et mon vrai corps.
Dépêchez-vous de terminer cette Quête à la con. J’ai pas que ça à faire.
Bordel.
Et s'ils me remplaçaient ?

Zuzeiauss, ou Zuz pour les intimes, est un cerf anthropomorphe dont la particularité est qu’il émet à tout moment une aura lumineuse de l’intensité d’une bougie par ses yeux dorés et ses bois (c’est pratique pour dormir) C’est un fae dit de lumière ou lumineux, un être à la base de pure magie.
Zuzeiauss porte les chaînes de la Coterie des enchainés, enroulés dans ses bois et sur ses bras jusqu’aux poignets. Il lui arrive même de porter un piège à loup désamorcé autour du cou, pour plus d’impact lors de ses discours.
Un air hautain, le menton haut, une stature droite et une démarche légère, il a tout d’un cerf anthropomorphe normal, à son plus grand désarroi.
La seule chose positive dans son arrivée, c’est qu’il a-do-re les costumes modernes. Il en porte souvent. En fait on pourrait dire que c'est un peu une victime de la mode. 

Habituée du jeu de rôle depuis pfiou, longtemps, je me nomme Elisa, j’ai 24 ans, j’ai envie de me lancer dans un forum pépouze sans pression entre deux sessions de JDR et d’écriture de mon livre ^-^ P’tit sucre power !