On se demande bien ce que je venais faire ici. J’étais partie de base faire mon rang Or à la guilde et je me retrouvais encore une fois à aller en périphérie de la guilde. C’était chiant de voir que je finissais toujours dans cette zone à chacun de mes passages de rang. Déjà pour le rang Argent j’avais fini en périphérie de la guilde. Au niveau d’un parc totalement malfamé et si mal entretenu que c’était ma mission de le remettre en ordre. Je n’avais fait aucun miracle, mais à présent tout le monde pouvait y aller gambader joyeusement. C’était un peu pour les enfants de l’orphelinat de base, donc j’avais fait en sorte que ce soit tout beau tout propre et surtout pas dangereux.

En arrivant à la guilde, un mec était venu vers moi. Je ne comprenais pas trop ce qu’il me voulait avant de me dire qu’il était là lui aussi pour le rang Or et qu’il avait hérité d’une mission qu’il ne pouvait pas faire. Apparemment, j’en avais une qui lui convenait mieux et du coup, il me fit part du fait qu’il aurait bien aimé échanger. Sur le coup, je n’étais pas vraiment pour, mais quand il me dit être phobique et qu’il ne pouvait vraiment pas faire sa mission, je soupirais avant d’accepter.

Il me fit savoir que je devais rejoindre la bergère en périphérie de la ville. Ce n’était pas mieux que d’aller se taper la reconstruction d’un moulin. Je ne me sentais pas vraiment motivé que ce soit pour l’un ou pour l’autre, mais je ne faisais avec, de toute façon, pas le choix en vrai. Fallait bien en faire une. Les mecs de la guilde n’ont pas vu de problème à ce qu’on échange nos quêtes en plus donc j’étais assuré de ne pas être hors la loi en faisant celle-ci, qui ne m’était pas destiné à la base.

J’arrivais finalement à la ferme où j’avais rendez-vous avec la jeune femme pour l’aider pour la journée. Ce ne serait pas une mission facile clairement, car s’occuper de tout un troupeau c’était un sacré boulot. Je regardais tout le territoire qui appartenait à la ferme et j’ouvris des yeux ronds de surprise me disant que ces fermiers devaient avoir une bonne solde vu le lopin de terre qu’ils avaient. C’était un bon terrain pour que les moutons puissent gambader ça c’est clair. Je n’avais jamais officier comme guide de troupeau, mais il semblait que je n’allais pas avoir grand choix pour les prochains jours, j’allais devoir m’improviser fermier et éleveur peut-être…

Finalement, tandis que j’admirais la ferme et ses alentours, une jeune femme rousse finit par sortir de la ferme avec une fourche pleine de foin qu’elle déposa dans l’enclos des chevaux.

Bonjour, vous devez être Matt ?

Je me tourne vers la jeune femme et je souris afin de paraître un tantinet amical.

Non, je suis Derek. Pour tout vous dire mon collègue à eut un contretemps donc c’est moi qui vous aiderais pour la mission. .

La jeune femme parait confuse, mais ne se formalises pas longtemps et reprends constance.

Enchantée Derek, je suis Jocelyne. Vous êtes ici pour un passage de rang Or de ce que m’a dit la guilde. Pour se faire, je ferais un rapport une fois toutes les tâches de la mission accomplie. Je ferais également un rapport sur votre comportement durant la mission. J’ai grand besoin de vous pour les trois prochains jours ça tombe bien.

C’est qu’elle est jolie la fermière. Je comprends pourquoi l’autre aurait préféré ne pas être phobique, il doit avoir des vues sur elle. Qui n’en aurait pas avec les atouts indéniables qu’elle propose, hein ? di Karter en faisant mine de me faire un coup de coude.

J’ignorais mon camarade toujours aussi pervers.

Aujourd’hui, vous aurez la charge des moutons comme prévu par la guilde. Il faudra que vous les ameniez jusqu’au lac afin qu’il s’abreuve d’eau fraîche. Une fois ceci fait, il vous faudra nettoyer les enclos. Cela fait un moment qu’ils ne l’ont pas été donc ça commence à puer la mort là-dedans. Vous aurez également à tondre les anciens qui ont la laine prête à être récolter. Pour les plus jeunes, il s’agira d’adoucir leurs laines avec des onguents ainsi que de les brosser. Pour finir vous devrez mettre à bas l’une de nos femelles. Elle devrait être prête d’ici deux jours. Les deux premiers jours vous devriez être assez occuper entre la gestion du troupeau, les enclos et l’entretien des laines de mouton.

Je la regardais interdit face à une partie de ses explications.

Mettre à bas ?

Sérieux tu sais pas ce que ça veut dire ? T’es ignare gamin !

Il s’agit d’aider une femelle à accoucher. Vous verrez, c’est éprouvant pour la femelle et y a beaucoup de sang, mais ça ne reste pas trop compliqué. Eryne devrait pouvoir vous épauler pour cette partie là. Elle revient dans deux jours avec des provisions et des nouveaux outils. Bien maintenant que vous savez ce qui vous reste à faire au boulot, je n’aime pas les feignants !

Je regardais la jeune femme qui avait du caractère c’était peu de le dire. Elle ne machait pas ses mots.

Sexy quand elle s’énerve la dame...

La ferme Karter...

Vous avez dit quelque chose ?!

Non j’aimerais simplement savoir où je peux laisser quelques affaires ? Vu que cela risque d’être un travail assez ardu, je vais éviter d’avoir trop de couches de vêtements superflues sur moi donc, enlever le manteau et la veste si ça vous convient ?

Ah oui ! Vous avez raison vous risquez d’avoir chaud si vous réussissez à abattre tous le travail que je vous ai dit de faire.

Elle me montre un endroit pour entreposer mes affaires et j’enlève donc mon manteau et ma veste ainsi que mes équipements de combat restant en simple pantalon, botte et chemise. Je retournais les manches de ma chemise prête à accomplir mes tâches. Je pris le bâton pour la guidance du troupeau. Il était donc temps d’aller jusqu’au lac. J’avais simplement gardé un couteau de chasse sur moi si jamais des loups venaient à s’attaquer au troupeau. C’était souvent le cas durant des déplacements d’un grand nombre de bête de bétail.

Je m’élançais donc pour guider le fameux troupeau jusqu’au lac non loin. Il était à deux kilomètres ce qui ne faisait pas immensément loin, mais avec un tel troupeau à y ramener ça risquait d’être bien plus loin. Je ne saurais dire combien exactement, mais ça me prendrait facilement une demi-journée je pense voire plus si on rencontrait des problèmes sur le chemin. Jocelyne m’avait fait part avant mon départ que parfois non pas des loups, mais des renards venait se servir dans le troupeau, prenant bien souvent les plus jeunes vu qu’ils étaient également les moins lourd à porter dans leur gueule.

Au début le troupeau était désorganisé au possible. Et je n’étais pas très doué, jusqu’à ce que Karter s’en mêle.

Tu t’y prends mal gamin. Ce serait d’ailleurs mieux que tu as un chien pour cela mais ça ne semble pas être le cas de la jolie dame donc on fera sans. Je vais t’aider. Tu as de la chance que je veuille bien me mettre à la place d’un chien, gamin tu m’en devras une ! Souviens t’en !

J’haussais les épaules me disant que ce n’était pas bon de lui en devoir une mais c’était trop tard. Karter avait déjà commencer son office. Au départ il se contentait d’apparaître de manière instantanée devant les moutons. Ce n’était pas un grand succès cependant. Il le leur faisait plus peur qu’autre chose. Il finit par juste flotter. Ils semblèrent comprendre qu’il était bizarre comme humain et ils tournaient quand il apparaissait sur leur chemin. C’était un travail d’équipe je dois dire.

Je me contentais de tenir l’arrière pour éviter un débordement du troupeau, gardant un œil sur les plus jeunes comme m’en avais informé la fermière. Je n’étais pas en mission rang Or pour perdre des moutons. Il n’y avait pas de perte négligeable ici. Hors de question que j’en perde ne serait-ce qu’un alors qu’ils sont sous ma coupe. Entre moi et Karter, on devrait réussir à pas trop mal se débrouiller, non ?

On arrivait en milieu de matinée au lac. L’allée s’était passée sans encombre et sans mauvaises rencontres surtout. Je laissais le bétail s’abreuver jusqu’à plus soif tandis que Karter se mettait à mes côtés sans rien dire. Je le regarde de manière insistante histoire qu’il se mette à table.

Ok c’est bon j’ai compris arrête de me regarder avec tes yeux de merlans frits ! Je suis fils de fermier. Un des seuls souvenirs que j’ai de ma vie antérieure. Du coup, j’ai appris à guider un troupeau entre autres choses dit-il en haussant les épaules comme s’il ne s’agissait de rien de spécial.

Je le regardes et souris.

Finalement, tu es comme tout le monde. Mais je serais curieux de savoir comment tu as fini de fils de fermier à pirate. J’avoue que ça me dépasses à part si tu habitais en bord de mer à la limite pourquoi pas ?

Il me regarde.

Aucune idée. Mes souvenirs sont très peu nombreux et je ne peux pas t’en dire plus. Mais le fait d’être fermier m’est resté en mémoire aussi bien en tête que mémoire de corps. Je me rappelle les gestes naturellement. Il n’empêche qu’avec un chien ce serait bien plus pratique...

Je rigole doucement. Après une petite demi-heure, on finit par prendre le chemin du retour. On reprit la même configuration et le chemin se fit tranquillement les premières minutes. Cependant cela ne dura pas, des bruits étranges vinrent non loin. Karter parti en repérage de manière discrète cette fois avant de revenir me faire un rapport. Deux renards embusqués un peu plus loin.

Je souris hochais la tête face à Karter qui compris fusionnant avec moi pour prendre les renards à revers. Avec mes pas ne s’entendant plus grâce à la fusion avec Karter, je pus me débarrasser sans mal des deux prédateurs les laissant dans les buissons où ils s’étaient cachés avant de revenir vers le troupeau laissant Karter se dissocier de moi pour que l’on reprenne notre marche jusqu’à la ferme. On arrivait en début d’après-midi tandis que je sentais la faim me tirailler.

Le troupeau mis à l’abri dans son enclos, je partis voir Jocelyne pour prendre ma pause déjeuner. Celle-ci me sourit.

Incroyable ! Tu n’as eu aucune perte ! C’est impressionnant et appréciable. Tiens j’ai fais le repas tu as ta part toi aussi, tu dois avoir faim.

Elle me tendit un bol de ragoût de boeuf et je la regardais interrogateur.

Tu m’aides déjà beaucoup, c’est normal que tu sois nourris en contrepartie, non ? Le dur labeur est toujours récompensé. Tu fais bonne impression pour le moment alors profites ! Tu ne vas tout de même pas te plaindre, si ?!

Je secouais la tête négativement et mangeais mon bol trouvant cela délicieux tandis que la jeune femme rigolait doucement.

Tu avais très faim même. Tu pourrais manger un peu plus proprement tout de même...

Je rougis et prends le tissu qu’elle me tend pour me nettoyer les joues.

Désolé... dis-je tandis que je filais jusqu’à l’enclos intérieur pour commencer le nettoyage de celui-ci.

Il était maintenant temps de s’occuper de l’enclos intérieur des moutons. Je les avais laissés à l’extérieur car je savais que je devais faire le nettoyage. Mais même sans ça, je pense que c’était mieux qu’ils restent dehors tant qu’il ferait beau et qu’ils broutent l’herbe. Cela devait être tout de même plus frais et bien meilleur que le foin, non ? Cela me paraîtrait logique, mais peut-être qu’ils s’en fichaient. Je ne saurais dire. Nous étions nous aussi des animaux mais chacun était différent. On se prenaient bien souvent plus la tête qu’eux je pense.

Bref, j’entrais donc dans le fameux enclos et l’odeur nauséabonde des lieux vint rapidement jusqu’à mes narines. C’était infect je ressortais illico pour prendre un bon bol d’air frais. Bon, y allais avoir du boulot vu l’odeur. Je réfléchis par quoi commencer. Je vais voir Jocelyne pour lui demander un truc histoire savoir où mettre la crotte de mouton vous voyez ?

Jocelyne ?

Celle-ci, passe la tête hors de la fenêtre.

Oui ?! Tu viens te plaindre que les enclos puent de trop et que tu ne veux pas le faire ? Les hommes sont des bébés et des chochottes... dit-elle en soupirant.

Je ne me démonte pas et la regarde déterminer.

Non pas du tout ! C’est une de mes tâches et je m’y plierais. Je ne suis pas du genre à rechigner à la tâche parce qu’elle m’incommode, mais passons. J’ai simplement une question de logistique on va dire. Vu qu’il y a pas mal de déjections de moutons, je dois bien les mettre quelque part. Du coup, je peux les amener dans votre champ ? Comme c’est l’époque de la mise en terre des récoltes, un peu de fertilisant aidera à avoir une meilleure récolte du coup, la crotte de mouton serait parfaite si ça vous convient ?

Elle me regarde surprise.

Oh en effet, c’est une très bonne idée. Tu es le premier aventurier à y penser les autres faisant mine de pas avoir le temps de faire cette tâche où nettoyant à la va vite en laissant la moitié de la merde. Fais donc comme ça c’est parfait !

Je souris et hoche la tête retournant dans l’enclos. Je me retrousse les manches et prend la plus grosse pelle qu’il y ait en stock et commence à faire les allers et retours avec ma pelle pleine de crottin de mouton. C’était assez fatiguant, mais c’était une bonne manière de faire de l’exercice à n’en pas douter. Je respirais par la bouche en plus pour éviter d’être trop incommoder par l’odeur donc c’était encore plus physique avec ce petit handicap supplémentaire.

Eh ben gamin, tu es vraiment du style à tout faire. T’es un mercenaire mais pour le coup t’es même pas payé pour ce job, ça te convient ?

C’est une autre façon d’apprendre, et j’aide des gens. De plus, cela montre ma motivation à gagner en puissance. Il faut que je devienne plus fort, car plus puissant rime avec plus d’argent. Et plus d’argent ça veut dire plus de confort.

Tu n’as pas tort.

Par la suite il se tut semblant perdu dans ses pensées. Sûrement qu’il essayait de récupérer d’autres souvenirs de quand il était fils de fermier peut-être ? Ou alors c’était un truc plus stupide comme de quelle couleur était la culotte de la fermière…

Bien à présent que tous les tas de crottins étaient enlevés, je balançais des seaux d’eau sur le sol et raclais celui-ci avant de passer ensuite le balai. Je laissais les portes de l’enclos ouverte afin que l’air frais passe à l’intérieur et évacue les mauvaises odeurs. Je dus passer bien trois bonnes heures à laver le sol et j’avais déjà passer plus d’heure à enlever le crottin. Je décidais ensuite de passer un coup sur toutes les structures de bois dans l’enclos. Celui-ci était séparé en plusieurs petits enclos en définitive. Donc je prenais le temps de nettoyer au mieux pour que les moutons aient un environnement plus sain pour vivre. Finalement, la nuit commençait à tomber quand j’eus fini ce que je voulais faire.

Jocelyne apparut d’ailleurs devant l’enclos commençant à faire entrer les moutons à l’intérieur.

C’est que tu te débrouilles ! Si jamais tu veux arrêter ton taff d’aventurier pense à moi je saurais t’occuper ! dit-elle en rigolant.

Karter ne put s’empêcher un commentaire salace.

Je serais ravi qu’elle s’occupe de moi...~

Je soupirais, blasé. J’aidais Jocelyne à faire rentrer tous les moutons et on se séparais par la suite pour ce premier jour promettant de venir demain dès la première heure pour continuer mes tâches.

Je passais une bien bonne nuit dormant d’un sommeil sans rêve vu comment j’étais claqué. Je ne me levais pas non plus en pleine nuit. Je fis une nuit d’une traite et j’étais frais comme un gardon aux premières lueurs du jour. Je souriais et était totalement prêt à reprendre mes activités à la ferme. Je me rendais donc à la ferme d’un pas déterminé voulant faire aussi bien cette journée que la journée précédente. Après tout, elle ne m’aurait pas complimenté si j’avais fait de la merde. Donc je devrais avoir un rapport pas trop dégueu pour la première journée et je devais continuer comme ça, ce serait dommage de se relâcher après une première réussite, non ? J’avais encore beaucoup de choses à faire même si mettre à bas l’une des femelles était la chose me faisant le plus peur vu que je n’avais jamais été confronté à ce genre de chose par le passé… J’espérais que ça se passerait bien.

J’arrivais comme promis très tôt à la ferme et Jocelyne m’accueillit tout sourire.

Derek ! Ravie de vous voir. Vous êtes un homme de parole on ne peut pas vous enlever ça. Je dois avouer que ‘avais des doutes sur votre venue aussi tôt. Du café ?

Je souris.

Pourquoi pas ? Je serais d’autant plus motivé et efficace avec une petite boisson chaude.

Y a pas que la boisson qui est chaude dans le coin…

J’ignorais Karter de nouveau et me concentrais sur la conversation avec Jocelyne. On parlait de tout et de rien et je lui demandais également des conseils pour s’occuper de la laine des moutons, la partie tondeuse et tout vu que la pareille je n’avais pas d’expérience. Pour ce qui était de tondre, je n’enlevais pas tout. C’était comme si les moutons seraient rasés de près mais il leur resterait un peu de duvet tout de même. Elle me montra ensuite où se trouvait les outils pour adoucir et rendre encore plus douce la laine des plus jeunes. Il y avait plusieurs brosses et plusieurs shampoing et onguents.

Le mieux c’était apparemment de baigner le mouton, puis d’appliquer sur la laine le shampoing ou l’onguent tandis que c’était mouiller. Bien laver puis rincer et la laine serait plus lumineuse et douce par la suite. Ensuite, il fallait les laisser sécher au soleil par la suite. Ce n’était pas compliqué en soi, mais comme il fallait faire mouton après mouton ça allait prendre pas mal de temps. Une fois tout en tête je me séparais de Jocelyne la laissant faire ce qu’elle avait à faire de son côté tandis que j’allais m’occuper des vieux moutons et de leur laine prête à être récoltée.

C’était assez facile à voir pour ceux qu’il devait être tondu. Ils étaient plus gros et leur laine était bien épaisse et moelleuse quand on la caressait. Je pense que si on faisait un gros tas de laine on pourrait limite rebondir dessus…Cela devait être bien agréable un matelas de laine n’empêche. Bon pas contre une fois tondu il me fallait également la nettoyer pour éviter d’avoir encore l’odeur pas super agréable de mouton. Je pris un premier mouton avec moi. Celui-ci bougeait pas mal, mais je le caressais doucement après l’avoir déposé au niveau du bac pour récolter la laine. Mon petit tabouret sur lequel j’étais pour rester à la hauteur du mouton n’était pas des plus confortables, mais pour une journée ce serait bien suffisant.

Rester debout ce serait juste chiant et pas aussi précis. D’ailleurs le premier mouton eut droit à des motifs très nullissime qui ne ressemblait pas à grand-chose…J’avais pas trouver de suite la hauteur de la taille parfaite pour avoir encore un reste de duvet. Du coup, son duvet était pas du tout équilibré. Il avait été loupé quoi…

Jocelyne passa vite fait pour voir si tout se passait bien et en voyant le mouton, elle éclate de rire.

Oh vache ! Il est magnifiquement loupé celui-ci. Il ressemble plus à rien si ce n’est un rat sans poil…Il va se geler les miches cet hiver…

Désolé…

C’est pas grave t’en fais pas. Tu débutes, j’en suis consciente t’en fais pas. Et s’il calenche durant l’hiver et bien on se fera du ragoût de mouton c’est tout.

Elle voit toujours le verre à moitié plein celle-ci. Elle te ferait un bien fou petit laisse toi tenter !

Je la regardais avec un sourcil haussé et elle me fit un clin d’œil.

Je t’en ferais porter une part pour la blague t’en fais pas ! dit-elle en riant.

Je me sentais tellement honteux là maintenant tandis que je rougissais. Je me reconcentrais sur ma tâche allant chercher le mouton suivant et étant plus précis cette fois pour ne pas réitérer la même erreur. Je ne veux pas passer pour un incapable.

La seconde journée passa à une vitesse assez impressionnante. Avec toute la panoplie de mouton qu’il y avait entre l’entretien des laines et le tondage des autres, je ne vis pas vraiment le jour. Là pour le coup des kilos de laine ce n’était plus ce qu’il manquait. C’était éreintant et ce jour-là, je ne mis guère de temps à m’endormir non plus d’ailleurs. Je me levais une nouvelle fois frais comme un gardon, mais j’avais la boule au ventre de nouveau.

Après tout c’était le jour où j’étais censé mettre à bas la femelle qui était enceinte et franchement ça me n’envoyait pas du rêve. Pas que j’étais dégoûté ou ce genre de connerie. Juste que je ne savais pas comment m-y prendre, que je n’avais jamais assisté à un tel évènement et que du coup, je me sentais démuni face à la situation. Je ne savais même pas comment j’allais réagir à la situation pour être honnête. En espérant que la fameuse Eryne revenait bien aujourd’hui afin que je ne sois pas seul face à cette terrible situation.

Je me préparais sommairement et retournais à la ferme bien décider à faire au mieux pour cette journée. C’était pour mon rang Or après tout, je devais montrer que j’en étais digne. Je souriais en arrivant mais je ne devais pas vraiment bien masquer mon angoisse car Jocelyne l’aperçut sans mal.

Eh ben, t’as une sale tête détends toi ! Ce n’est pas si compliqué que ça d’aider à un accouchement. Et tu ne seras pas tout seul.

Une autre femme arriva dans le dos de Jocelyne et me sourit également.

Je suis Eryne ! La petite sœur de Jocelyne. Un grand gaillard comme toi à peur d’aider à donner naissance à un bébé mouton ?

Je me masse la nuque en rougissant.

J’ai été élevé pour combattre et vaincre. Je ne sais pas comment ça marches cette histoire de mettre bas et je ne veux pas déranger plutôt que d’aider. Je ne suis pas sûr que cela soit ma place, mais je ferais au mieux. Je ne suis pas du genre à me défiler.

Les deux jeunes femmes se regardèrent et gloussèrent ensemble.

Ne sois pas si sérieux voyons. Tu as déjà plus aidé qu’il ne le fallait. Si tu t’évanouies pendant cette tâche on t’en voudras pas va.

Ah ! Ce serait énorme ça que tu t’évanouisses ! Ce serait trop drôle.

Hors de question que je m’évanouisses. Je dois tenir bon. Je suis là pour être un soutien et j’accomplirais mes tâches jusqu’au bout sans faillir !

Les deux jeunes femmes souriaient tout en secouant la tête avant d’hausser les épaules. Toutes deux se ressemblaient beaucoup. La même chevelure blonde comme le blé, des yeux verts rieurs et avec une certaine lueur d’espièglerie, juste que la plus grande des sœurs avait une taille un peu plus importante. Mais au final, elles auraient presque pu passer pour des jumelles.

Eryne m’accompagna donc à la grange et une des femelles avait justement été séparé du groupe. Sa respiration était de plus en plus saccadée.

Elle commence le travail. Amène moi des tissus et une bassine d’eau chaude s’il te plaît. Je vais rester là pour lui tenir compagnie et la rassurer au mieux en la câlinant un peu. Plus elle sera détendue plus ce sera rapide.

J’hochais la tête et allait donc récupérer ce qu’elle m’avait demandé. Je revins avec le tout un quart d’heure plus tard et déposait tout ça à ses côtés. Elle faisait les choses et moi je devais l’assister quand elle avait besoin de quelque chose. Je détournais souvent les yeux quand la vue était un peu trop pour moi, mais je restais digne et en place prêt à porter assistance à Eryne. La mise à bas se fit en à peu près une heure, mais ce fut plutôt rapide au final. Bon par contre, arriva ce qui devait arriver. Quand Eryne me demande de couper le cordon reliant le nouveau-né à sa mère je tournais de l’œil avant de m’effondrer au sol. Trop d’émotions peut-être ? Je ne saurais dire, mais je me réveillais après quelques minutes qui m’avaient paru déjà une éternité en vrai.

Tu vas bien Derek ?

Oh merde ! Le nouveau-né ? Eryne ? La mère ? Ils vont bien ? Je suis évanouie depuis longtemps ?

Elle rigole et me tapote la main.

Détends toi tout le monde va bien. Tu as bien géré. Eryne m’a dit que tu avais bien tenu le coup.

J’ai failli à ma tâche…

Karter lui se foutait de ma gueule à côté riant à gorge déployé depuis je ne sais combien de temps en vrai.

Mais non gros nigaud c’est rien. Je dois avouer que tu t’es surtout fait avoir par nous. En fait, c’est un bizutage qu’on fait souvent à tous ceux qui nous aident. On sait qu’à cette période-là on a toujours au moins un accouchement…

Tu t’es fait avoir comme un bleu gamin et c’était à mourir de rire.

C’était une blague ?

Oui, désolée une fois encore. On pensait pas te le faire faire, mais comme tu semblais déterminé à la tâche et qu’on t’en avait parlé, on se disait que finalement pourquoi pas ?

C’est pas grave j’ai tout de même beaucoup appris à vos côtés. C’était très instructif. Et maintenant je sais ce que veut dire mettre à bas.

Elles rigolèrent de concert.

Merci pour ton aide. Ce fut très utile et divertissant j’ai bien rigoler pour ma part surtout face à la tronche de ton premier mouton tondu…

Justement c’était le premier, il compte pas…

Un peu quand même… dit-elle hilare de nouveau.

Je fais mine de bouger et hausse les épaules avant de me redresser vu que j’étais encore à moitié coucher et appuyer sur un des pontons de bois de l’enclos.

J’ai fini la mission alors ? Vous n’avez plus besoin de moi ?

Elles se regardèrent en souriant.

Oui c’est tout bon. Mais si tu veux un jour revenir me mettre la bague aux doigts beau gosse n’hésites pas je signe tout de suite ~ dit-elle venant m’embrasser sur la joue.

Je restais interdit et commençait à rougir face à cette situation imprévue.

Euh…euh…eh bien…c’est-à-dire que…euh…

T’en fais pas on sait que tu es un aventurier et que tu n’abandonneras pas ta vie pour cette ferme, mais Jocelyne tente le coup avec tous les aventuriers qui lui tapent dans l’œil. T’en fais pas elle s’en remettra si tu lui dis non.

Hey c’est pas gentil ! C’est plus marrant de le voir essayer de trouver quelque chose à dire Eryne… dit-elle en bougonnant.

Je me souvins de celui qui avait échangé nos missions et je souris.

En effet, je ne peux pas, cela dit vous ne manquez pas de charme et un camarade à moi vous trouves charmante par exemple. Je suis sûr que vous trouverez chaussure à votre pied.

Elles gloussèrent de nouveau.

On verra bien, aller file avant que je ne te séquestres ici !

Elle en est capable, filez vite.

Je fis des yeux ronds et ne demandait pas mon reste faisant un dernier salut avant de retourner à la guilde faire mon rapport et leur faire savoir qu’il devrait recevoir celui de Jocelyne dans les jours à venir.