Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27956
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
Il était commun dans les chants épiques de décrire les grands guerriers comme ignorant la peur ; le courage inconditionnel était une des valeurs cardinales de son peuple. C’était cette capacité à accepter froidement l’inévitabilité de sa mort, et à la voir non pas comme quelque chose de terrifiant, mais comme une récompense qu’il fallait accueillir à bras ouvert. Seuls ceux qui mourraient au combat pouvaient considérer avoir accompli leur devoir. Seuls ceux qui mourraient au combat voyaient leur gloire auréolée d’un halo d’éternité. Seuls ceux qui mourraient au combat faisaient la preuve définitive de leur valeur. Hypanatoi ne comptait pas dérogeait à cette règle, bien entendu, et il ne se faisait aucune illusion quant à son destin final : un jour, quelqu’un de plus vicieux, ou patient, ou méchant, ou tout simplement adroit et fort parviendrait à le défaire, et son histoire s’arrêterait. Penser qu’il pouvait en être autrement aurait été d’une imbécilité incommensurable, et il se voulait beaucoup de choses, mais pas un imbécile. Ce monde en était déjà suffisamment plein. Simplement, il n'avait jamais considéré la mort avec la même passion que ses compatriotes. Il ne l’appelait pas de ses vœux. Il ne souhaitait pas la fin de son devoir, et des épreuves et de la douleur, et l’idée de passer l’éternité dans les palais de marbre promis aux paragoïs ne l’enchantait pas. Il n’aimait pas l’oisiveté ni la danse ni les festins trop longs.
Alors quand il avait comme à son habitude consultait les registres de la guilde pour voir si de nouvelles arrivées méritaient son attention, il n’avait d’abord pas su comment réagir. Un dragon. Un des nouveaux venus était un dragon. Son sang s’était refroidi dans ses veines, et il avait penser aux visions cataclysmiques que ces bêtes laissaient sur leur passage. Même quelqu’un d’aussi détaché et tout entier concentré sur sa personne et son destin que lui-même ne pouvait rester insensible à celles-ci. La terre se retournait sur leur passage, alors que leur souffle méphitique balayait forêts, vallons et villes avec la même fureur désinvolte. Leur avidité et leurs appétits n’avaient aucunes limites, et il était commun qu’ils demandent autant des centaines d’esclaves pour la satisfaction de leurs penchants libidineux que de véritables montagnes de tributs pour celle de leur ego monstrueux. Il savait tout de même que les races variaient selon les mondes, et que les elfes de sa contrée étaient par exemple souvent bien différents de ceux d’autres mondes. Il avait donc pris une grande inspiration, avant d’aller se renseigner, et on lui avait rapidement confirmé la différence importante qui semblait exister entre ce reptile et les créatures de son propre univers. La taille, d’abord. Ce dernier n’avait pas encore achevé sa croissance, et semblait en plus de cela plus enclin à la diplomatie que les tyrans ailés auquel il était habitué. Peut-être était-ce là tout simplement une manœuvre de diversion, une manière patiente de terminer de grandir. Il ne fondait aucun espoir dans les capacités de discernement de la guilde : cette dernière lui accordait après tout sa confiance presque totale, et il ne doutait aucunement qu’elle répétait l’erreur avec nombre d’autres aventuriers. Non. Il lui fallait se rendre sur place, et juger lui-même de la situation. Le cas échéant, il prendrait alors les mesures qui s’imposaient. La carcasse de la bête lui fournirait alors des matériaux précieux, et plus important encore, il se serait assuré du futur de la cité. Cette dernière avait besoin d’un choc capable de la réveiller, mais rien de bon ne pouvait émerger de l’attention destructrice d’un dragon. Et si jamais il s’avérait que la bête n’en était pas une, alors il pourrait aviser, et voir comment l’aborder. Après tout, l’idée d’avoir pour camarade un dragon ouvrait des perspectives des plus enchanteresses.
Il choisit donc de partir de bon matin, s’étant vêtu d’une toge simple et ayant laissé derrière lui son équipement guerrier. Il avait longtemps hésité à le faire, l’idée d’arriver désarmé ne lui procurait qu’un plaisir très relatif, mais s’inviter armé dans le domaine d’un inconnu aurait été contrevenir à toutes les règles de la courtoisie et de l’honneur. Ces dernières n’avaient pour ces gens qu’un sens très relatif, mais ce n’était pas important. Le dragon avait choisi de loger chez des paysans en périphérie de la ville, sans doute parce que son corps quadrupède et imposant était bien peu adapté à la vie dans une habitation aux proportions plus classiques. Chose surprenante, il fréquentait apparemment de manière assidue un salon de thé adossée à la propriété agricole. L’idée de le voir se saisir d’une tasse du curieux breuvage avec ses pattes griffues était particulièrement cocasse, mais ne parvint malgré cela pas à dérider son visage austère.
Il poussa la porte de l’établissement, et son œil intérieur se concentra presque immédiatement sur la créature. Il la voyait. Il la sentait. Il l’entendait, et tout son instinct lui criait de se saisir de son acier absent, de chercher le plus rapidement le chemin de son cœur, de séparer sa tête difforme de son cou écailleux, et de cautériser rapidement la plaie. Il n’en fit rien, et resta calme, puisant profondément dans ses réserves de discipline. Il se dirigea vers la créature d’un pas calme, attrapant au passage une chaise, et s’arrêta à quelques mètres d’elle, la posant à ses côtés sans pour autant s’y assoir.
« Drakon, fit-il sur un ton aussi neutre que possible. Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, et j’ai à te parler. »
Il resta ensuite parfaitement immobile, le dévisageant de ses yeux aveugles, laissant ses sens surnaturels étudier soigneusement son apparence. La bête était visiblement de la variété la plus commune, et il sentait qu’elle était encore faible et mal assurée. Même désarmé, il lui aurait sans le moindre été excessivement simple de se jeter sur elle et de lui rompre le cou avant qu’elle ne puisse réagir. Mais il ne le pouvait pas. Il savait qu’il était possible qu’elle soit vierge de toute faute, et qu’elle ne pose aucun danger, et cela lui imposait de la manière la plus impérieuse qui soit de retenir son bras. Il appréciait le code qui le forçait à agir de manière honorable, et tempérait par ses restrictions le métal de son être, mais il devait avouer qu’il enviait parfois la flexibilité dont pouvaient se parer les êtres qui s’en affranchissaient. Il balaya rapidement d’un revers mental de la main cette pensée coupable et indigne, et se concentra tout entier sur la créature qui lui faisait face.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 1 Nov - 11:00, édité 1 fois
Alors quand il avait comme à son habitude consultait les registres de la guilde pour voir si de nouvelles arrivées méritaient son attention, il n’avait d’abord pas su comment réagir. Un dragon. Un des nouveaux venus était un dragon. Son sang s’était refroidi dans ses veines, et il avait penser aux visions cataclysmiques que ces bêtes laissaient sur leur passage. Même quelqu’un d’aussi détaché et tout entier concentré sur sa personne et son destin que lui-même ne pouvait rester insensible à celles-ci. La terre se retournait sur leur passage, alors que leur souffle méphitique balayait forêts, vallons et villes avec la même fureur désinvolte. Leur avidité et leurs appétits n’avaient aucunes limites, et il était commun qu’ils demandent autant des centaines d’esclaves pour la satisfaction de leurs penchants libidineux que de véritables montagnes de tributs pour celle de leur ego monstrueux. Il savait tout de même que les races variaient selon les mondes, et que les elfes de sa contrée étaient par exemple souvent bien différents de ceux d’autres mondes. Il avait donc pris une grande inspiration, avant d’aller se renseigner, et on lui avait rapidement confirmé la différence importante qui semblait exister entre ce reptile et les créatures de son propre univers. La taille, d’abord. Ce dernier n’avait pas encore achevé sa croissance, et semblait en plus de cela plus enclin à la diplomatie que les tyrans ailés auquel il était habitué. Peut-être était-ce là tout simplement une manœuvre de diversion, une manière patiente de terminer de grandir. Il ne fondait aucun espoir dans les capacités de discernement de la guilde : cette dernière lui accordait après tout sa confiance presque totale, et il ne doutait aucunement qu’elle répétait l’erreur avec nombre d’autres aventuriers. Non. Il lui fallait se rendre sur place, et juger lui-même de la situation. Le cas échéant, il prendrait alors les mesures qui s’imposaient. La carcasse de la bête lui fournirait alors des matériaux précieux, et plus important encore, il se serait assuré du futur de la cité. Cette dernière avait besoin d’un choc capable de la réveiller, mais rien de bon ne pouvait émerger de l’attention destructrice d’un dragon. Et si jamais il s’avérait que la bête n’en était pas une, alors il pourrait aviser, et voir comment l’aborder. Après tout, l’idée d’avoir pour camarade un dragon ouvrait des perspectives des plus enchanteresses.
Il choisit donc de partir de bon matin, s’étant vêtu d’une toge simple et ayant laissé derrière lui son équipement guerrier. Il avait longtemps hésité à le faire, l’idée d’arriver désarmé ne lui procurait qu’un plaisir très relatif, mais s’inviter armé dans le domaine d’un inconnu aurait été contrevenir à toutes les règles de la courtoisie et de l’honneur. Ces dernières n’avaient pour ces gens qu’un sens très relatif, mais ce n’était pas important. Le dragon avait choisi de loger chez des paysans en périphérie de la ville, sans doute parce que son corps quadrupède et imposant était bien peu adapté à la vie dans une habitation aux proportions plus classiques. Chose surprenante, il fréquentait apparemment de manière assidue un salon de thé adossée à la propriété agricole. L’idée de le voir se saisir d’une tasse du curieux breuvage avec ses pattes griffues était particulièrement cocasse, mais ne parvint malgré cela pas à dérider son visage austère.
Il poussa la porte de l’établissement, et son œil intérieur se concentra presque immédiatement sur la créature. Il la voyait. Il la sentait. Il l’entendait, et tout son instinct lui criait de se saisir de son acier absent, de chercher le plus rapidement le chemin de son cœur, de séparer sa tête difforme de son cou écailleux, et de cautériser rapidement la plaie. Il n’en fit rien, et resta calme, puisant profondément dans ses réserves de discipline. Il se dirigea vers la créature d’un pas calme, attrapant au passage une chaise, et s’arrêta à quelques mètres d’elle, la posant à ses côtés sans pour autant s’y assoir.
« Drakon, fit-il sur un ton aussi neutre que possible. Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, et j’ai à te parler. »
Il resta ensuite parfaitement immobile, le dévisageant de ses yeux aveugles, laissant ses sens surnaturels étudier soigneusement son apparence. La bête était visiblement de la variété la plus commune, et il sentait qu’elle était encore faible et mal assurée. Même désarmé, il lui aurait sans le moindre été excessivement simple de se jeter sur elle et de lui rompre le cou avant qu’elle ne puisse réagir. Mais il ne le pouvait pas. Il savait qu’il était possible qu’elle soit vierge de toute faute, et qu’elle ne pose aucun danger, et cela lui imposait de la manière la plus impérieuse qui soit de retenir son bras. Il appréciait le code qui le forçait à agir de manière honorable, et tempérait par ses restrictions le métal de son être, mais il devait avouer qu’il enviait parfois la flexibilité dont pouvaient se parer les êtres qui s’en affranchissaient. Il balaya rapidement d’un revers mental de la main cette pensée coupable et indigne, et se concentra tout entier sur la créature qui lui faisait face.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 1 Nov - 11:00, édité 1 fois
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Dim 27 Mar - 9:30