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Hypanatoi Konostinos
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Il était commun dans les chants épiques de décrire les grands guerriers comme ignorant la peur ; le courage inconditionnel était une des valeurs cardinales de son peuple. C’était cette capacité à accepter froidement l’inévitabilité de sa mort, et à la voir non pas comme quelque chose de terrifiant, mais comme une récompense qu’il fallait accueillir à bras ouvert. Seuls ceux qui mourraient au combat pouvaient considérer avoir accompli leur devoir. Seuls ceux qui mourraient au combat voyaient leur gloire auréolée d’un halo d’éternité. Seuls ceux qui mourraient au combat faisaient la preuve définitive de leur valeur. Hypanatoi ne comptait pas dérogeait à cette règle, bien entendu, et il ne se faisait aucune illusion quant à son destin final : un jour, quelqu’un de plus vicieux, ou patient, ou méchant, ou tout simplement adroit et fort parviendrait à le défaire, et son histoire s’arrêterait. Penser qu’il pouvait en être autrement aurait été d’une imbécilité incommensurable, et il se voulait beaucoup de choses, mais pas un imbécile. Ce monde en était déjà suffisamment plein. Simplement, il n'avait jamais considéré la mort avec la même passion que ses compatriotes. Il ne l’appelait pas de ses vœux. Il ne souhaitait pas la fin de son devoir, et des épreuves et de la douleur, et l’idée de passer l’éternité dans les palais de marbre promis aux paragoïs ne l’enchantait pas. Il n’aimait pas l’oisiveté ni la danse ni les festins trop longs.

Alors quand il avait comme à son habitude consultait les registres de la guilde pour voir si de nouvelles arrivées méritaient son attention, il n’avait d’abord pas su comment réagir. Un dragon. Un des nouveaux venus était un dragon. Son sang s’était refroidi dans ses veines, et il avait penser aux visions cataclysmiques que ces bêtes laissaient sur leur passage. Même quelqu’un d’aussi détaché et tout entier concentré sur sa personne et son destin que lui-même ne pouvait rester insensible à celles-ci. La terre se retournait sur leur passage, alors que leur souffle méphitique balayait forêts, vallons et villes avec la même fureur désinvolte. Leur avidité et leurs appétits n’avaient aucunes limites, et il était commun qu’ils demandent autant des centaines d’esclaves pour la satisfaction de leurs penchants libidineux que de véritables montagnes de tributs pour celle de leur ego monstrueux. Il savait tout de même que les races variaient selon les mondes, et que les elfes de sa contrée étaient par exemple souvent bien différents de ceux d’autres mondes. Il avait donc pris une grande inspiration, avant d’aller se renseigner, et on lui avait rapidement confirmé la différence importante qui semblait exister entre ce reptile et les créatures de son propre univers. La taille, d’abord. Ce dernier n’avait pas encore achevé sa croissance, et semblait en plus de cela plus enclin à la diplomatie que les tyrans ailés auquel il était habitué. Peut-être était-ce là tout simplement une manœuvre de diversion, une manière patiente de terminer de grandir. Il ne fondait aucun espoir dans les capacités de discernement de la guilde : cette dernière lui accordait après tout sa confiance presque totale, et il ne doutait aucunement qu’elle répétait l’erreur avec nombre d’autres aventuriers. Non. Il lui fallait se rendre sur place, et juger lui-même de la situation. Le cas échéant, il prendrait alors les mesures qui s’imposaient. La carcasse de la bête lui fournirait alors des matériaux précieux, et plus important encore, il se serait assuré du futur de la cité. Cette dernière avait besoin d’un choc capable de la réveiller, mais rien de bon ne pouvait émerger de l’attention destructrice d’un dragon. Et si jamais il s’avérait que la bête n’en était pas une, alors il pourrait aviser, et voir comment l’aborder. Après tout, l’idée d’avoir pour camarade un dragon ouvrait des perspectives des plus enchanteresses.

Il choisit donc de partir de bon matin, s’étant vêtu d’une toge simple et ayant laissé derrière lui son équipement guerrier. Il avait longtemps hésité à le faire, l’idée d’arriver désarmé ne lui procurait qu’un plaisir très relatif, mais s’inviter armé dans le domaine d’un inconnu aurait été contrevenir à toutes les règles de la courtoisie et de l’honneur. Ces dernières n’avaient pour ces gens qu’un sens très relatif, mais ce n’était pas important. Le dragon avait choisi de loger chez des paysans en périphérie de la ville, sans doute parce que son corps quadrupède et imposant était bien peu adapté à la vie dans une habitation aux proportions plus classiques. Chose surprenante, il fréquentait apparemment de manière assidue un salon de thé adossée à la propriété agricole. L’idée de le voir se saisir d’une tasse du curieux breuvage avec ses pattes griffues était particulièrement cocasse, mais ne parvint malgré cela pas à dérider son visage austère.

Il poussa la porte de l’établissement, et son œil intérieur se concentra presque immédiatement sur la créature. Il la voyait. Il la sentait. Il l’entendait, et tout son instinct lui criait de se saisir de son acier absent, de chercher le plus rapidement le chemin de son cœur, de séparer sa tête difforme de son cou écailleux, et de cautériser rapidement la plaie. Il n’en fit rien, et resta calme, puisant profondément dans ses réserves de discipline. Il se dirigea vers la créature d’un pas calme, attrapant au passage une chaise, et s’arrêta à quelques mètres d’elle, la posant à ses côtés sans pour autant s’y assoir.

« Drakon, fit-il sur un ton aussi neutre que possible. Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, et j’ai à te parler. »

Il resta ensuite parfaitement immobile, le dévisageant de ses yeux aveugles, laissant ses sens surnaturels étudier soigneusement son apparence. La bête était visiblement de la variété la plus commune, et il sentait qu’elle était encore faible et mal assurée. Même désarmé, il lui aurait sans le moindre été excessivement simple de se jeter sur elle et de lui rompre le cou avant qu’elle ne puisse réagir. Mais il ne le pouvait pas. Il savait qu’il était possible qu’elle soit vierge de toute faute, et qu’elle ne pose aucun danger, et cela lui imposait de la manière la plus impérieuse qui soit de retenir son bras. Il appréciait le code qui le forçait à agir de manière honorable, et tempérait par ses restrictions le métal de son être, mais il devait avouer qu’il enviait parfois la flexibilité dont pouvaient se parer les êtres qui s’en affranchissaient. Il balaya rapidement d’un revers mental de la main cette pensée coupable et indigne, et se concentra tout entier sur la créature qui lui faisait face.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 1 Nov - 11:00, édité 1 fois
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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Thé. Une boisson délicieuse que le thé. C'est ici, à Portalia, que j'ai goûté à cette boisson pour la première fois. Oh j'en ai entendu parler oui et j'ai eu tout le temps qu'il faut pour en mémoriser l'odeur mais un dragon consomme plus de ressources qu'un humain. Ainsi mes fréquentations n'avaient jamais la dose qu'il me fallait ou considéraient que me servir reviendrait beaucoup trop cher. Ce n'était pas le cas de Kayan et Sue.

Installé en périphérie de la ville, leur salon de thé se trouve à l'intérieur des murs quand leur ferme, adjacente et communiquant avec le commerce, se trouve à l’extérieur. Le salon est un endroit chic et chaleureux sans être luxueux. L'endroit est très calme bien que vivant et chargé d'énergie positive, de sourire et de paix. C'est un lieu de repos, de détente. Il est tenu par un couple d'humain d'un certains âge avec un très fort accent. Ils ont été appelés ici par l'invocation et sont originaires d'un île appelée Angle-terre. Offrir le thé aux autres est leur manière à eux de combattre le chaos. Ils sont : tout les deux extraordinaires. Il est difficile de dire s'il a beaucoup ou peu de cheveux et il est loin d'avoir l'allure d'un gentleman, pour la plus grande exaspération de Sue. Sa chemin ou son t-shirt sont souvent froissés, ses cheveux mal peignés, il se fait disputer (dans une autre langue appelée Anglais) tous les jours mais cela ne change rien. Elle est très coquette : bien coiffée, bien habillée... Elle a une voix très aiguë, vraiment très aiguë, mais qui n'a rien de désagréable.  

Ce midi il y aura un sanglier au menu, grâce à moi. J'ai passé l'après midi d'hier à chasser et j'en ai tué deux. Le premier pour moi, le second pour payer ma location. Même si Kayan et Sue affirmaient que je payais largement en étant présent, en faisant fuir les bandits et prédateurs, je tenais à apporter contribution. Surtout qu'à cause d'eux j'étais en train de prendre l'habitude de boire du thé... Kayan hésita : était-ce bon ou mauvais pour le métabolisme d'un dragon ? Mais Sue affirma que ça ne pouvait pas me faire de mal et que la seule manière de le savoir c'était d'essayer. Ainsi quand l'homme entra dans le salon il me trouvera confortablement installé sur mon matelas avec un gros pot de fleur contenant un liquide fumant. C'est calmement avec l'oeil malicieux que je lui répondis :

« Vous venez de le faire. »

Un vocalise sous le thème de « T » se fit entendre aussitôt suivit d'une remontrance de Sue :

« Soka ! Où as-tu appris de telles manières ? Je vais corriger ton éducation, ça va pas ça. »

Pour ma part je baissais la tête et les oreilles, comme un chien qui a fait une bêtise, faisant semblant de me sentir affreusement coupable mais Sue éclata aussitôt de rire puis se tourna vers l'homme avec son immense sourire.

« Bienvenue monsieur, bon matin ! Une tasse de thé ? Kayan ! Bring a table here !

-What ? (Réponse venue de la cuisine)

-A table ! For a customer !

-But I'm busy ! With the boar.

-Kayan ! He's a customer ! I can't do it alone !

-Okay ! »


Sue se tourna vers nous, l'air contrariée puis elle dit avant d'éclater de rire :

« Y m'éneeeeerve ! »

Et elle s'en alla, tournant le dos à Kayan qui apporta une table devant l'homme. Quand ils furent parti je pouffais doucement :

« Ne sont-ils pas merveilleux ? Que puis-je pour vous ? »

Je partis du principe qu'il avait noté que mon nom a été donné quelques instants plus tôt. Je n'estimais pas avoir besoin du sien : son apparence et son odeur, voilà qui était bien suffisant pour moi. Ce fut l'un de mes premiers apprentissages : ne pas être trop civilisé, ne pas penser uniquement avec des mots mais aussi des images, des sensations... Penser comme un animal finalement. Cela ouvrait la porte à d'autres points de vu et je trouvais ma manière de voir le monde beaucoup plus complète ainsi.
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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La créature faisait de l’esprit. C’était un fait étonnant, et Hypanatoi devait avouer que sa capacité à être surpris était généralement proche du néant. Ce n’était pas qu’il avait appris à déchiffrer le sens de nombre des usages et rituels des gens de l’endroit, mais simplement qu’il avait compris que c’était là une entreprise aussi vaine que frustrante. Ils étaient, et cette explication devait lui convenir. Mais la bête ailée qu’il avait en face de lui n’était ni un elfe, ni un homme, ni il ne savait quel autre mélange hasardeux de la nature. C’était un dragon, et si la partie la plus rationnelle de son esprit était en ce moment occupée à lui rappeler pour la dixième fois en une heure qu’il n’avait sans le moindre doute rien à voir avec l’équivalent de son monde, en avoir sous les yeux la preuve indéniable était choquant. Le premier dragon qu’il avait tué avait promis mort et destruction à tout sa lignée, et il avait dut passer trois fois sa lame sur sa gorge pour le faire taire. Le second avait mis à nu ses désirs les plus secrets et intimes, et avait tenté de semer la discorde dans son groupe en en faisant de même avec ses compagnons. C’étaient des créatures purement mauvaises, d’un vice remarquable même selon les standards pourtant élevés du reste de l’engeance maudite qui menaçait son peuple. Mais en face de lui, rien de tout ça. L’animal se fendait d’un trait d’humour si banal, et semblait se confire avec un tel délice dans la médiocrité de cette réplique mille fois convenue qu’il avait eu pendant un bref instant l’impression de parler avec un quidam lambda. Mais sa voix, dissipa presque aussitôt cette illusion, et il s’apprêta à lui répondre, lorsque le tenancier du coin sembla juger utile de s’immiscer dans leur conversation, et lui demander s’il voulait une tasse de thé. Sans attendre sa réponse, il s’époumona dans un langage curieux dans la direction de la cuisine.

Cela aussi était étonnant. Il était à peu près certain que la magie de ce monde rendait les discours des diverses personnes qui y étaient prisonnières intelligibles, sans que le besoin d’apprendre le langage des locaux ne se fasse sentir. Le fait que lui-même émaille parfois sans y faire attention son discours de termes venus de son propre monde était déjà une exception qu’il n’avait vu personne d’autre reproduire, mais ce n’était pas là le cas. Ce phénomène en lui-même méritait qu’il se penche dessus. L’explication la plus probable était que c’était là un dialecte parlé par il ne savait quelle tribu d’autochtones, mais il aurait à le vérifier. Il regarda le tenancier revenir vers lui, et poser une table en face de lui. Lui-même se saisit de la chaise qu’il avait placé à son côté, et l’avança avant d’y flanquer son fessier, avant de confirmer à l’homme qu’il prendrait effectivement du thé. Il n’appréciait que très peu ce breuvage exotique au gout curieux, mais le but de sa visite n’était de toute façon pas de parfaire son éducation culinaire. Il posa ses mains sur le bois fatigué du meuble, et joignit les doigts, avant de répondre à la deuxième question que le reptile lui avait posé, préférant par souci diplomatique éviter la première :

« La Guilde tient un registre des gens qui se réincarnent ici, et j’ai pour habitude d’en consulter régulièrement les nouvelles entrées. Le descriptif associé à ton nom m’a interpellé, et je suis venu voir de quoi il en retourne. »

La suite du discours demandait de réfléchir. Il avait formulé sur le chemin de nombreux scénarios capables d’orienter son discours, et ce qu’il avait devant lui ne l’aidait pas réellement à en sélectionner un en particulier.

« Comprends bien, continua-t-il en se décidant finalement à choisir la simplicité, que mon intérêt pour toi est loin d’être désintéressé. L’apparition ici d’un membre de ton espèce n’est pas un évènement anodin, et il peut être annonciateur soit de grandes choses, soit d’une période de troubles. Mais ne t’inquiète pas. Mon intention n’est pas de tenir ici ton procès, mais simplement de te comprendre. »

Il se pencha légèrement en avant, concluant son introduction par une simple question. Cette dernière s’échappa de ses lèvres malgré le calme et le détachement de son ton comme un filet presque enjôleur, montant jusqu’aux oreilles du dragon :

« Qu’attends-tu de ta vie ici ? »
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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La Guilde, dit-il. Qu'était-ce donc que cette Guilde ? Ce n'était pas la première fois que j'en entendais parler. Un agent de la Guilde m'avait accueilli à mon arrivée effectivement, le pauvre quand j'y pense, il s'agissait heureusement d'un professionnel ayant l'habitude : il a su me rassurer et éviter que je le dévore par simple auto-défense. Il s'agissait cependant d'un bureaucrate et je fus très froid avec lui. Lorsqu'il me proposa de me guider dans la découverte de la ville après son petit interrogatoire je l'ai tout simplement planter en prenant mon envol.

L'homme en face de moi me rappelait un bureaucrate ou un inspecteur de police. Il déposa un fait, ses intentions avec des mots choisit afin de me rassurer, de gagner une forme de confiance et posa sa question, soigneusement choisit elle aussi. Il avoua avoir l'habitude de consulter le registre des nouveaux venus. Venait-il voir toutes les personnes qui l'interpellait ? Se prenait-il pour un juge ? Peut être était-il missionné pour m'interroger. Si tel était le cas, cela faisait de lui un bureaucrate et... je déteste ces gens là. Mais il était trop tôt pour que je dépose mon jugement.

Je notais quelque chose d'intéressant : l'apparition d'un membre de mon espèce n'est pas un événement anodin dit-il. Voilà qui me rassura quelque peu : je n'étais donc pas le premier ni le seul dragon à évoluer sur ce nouveau monde. J'avais un faible espoir de me trouver des amis de mon espèce et, qui sait, peut être même une compagne. Quoi qu'il en soit je n'étais pas inquiet. Il n'était pas là pour tenir mon procès disait-il. Je ne pu m'empêcher de sourire et de lui répondre, sur le ton de la conversation :

« N'est-ce pas justement le principe d'un procès ? Comprendre pour se faire un jugement. »

Il me fut difficile de ne pas pouffer. Je lui lançais un regard malicieux, presque joueur avant de poursuivre :

« Qu'attends un être vivant de la vie ? Nourriture, sexe et sécurité pour simplifier. Quoi que ce n'est pas tout à fait exact puisque certains organismes se reproduisent sans sexualité. Fuir les ressentis négatifs et l'inconfort, rechercher les ressentis positifs et le confort. Ce que j'attends de la vie ici? Regardes les. »

Je fis un mouvement de tête vers un coin de la salle. Kayan, les mains couvertes du sang du sanglier, tendait les bras vers une Sue qui, la mine dégoutée en lâchant un « yeurk ! » sonore tentait de lui échapper. Ils se chamaillèrent quelques instants, lui en riant, elle en criant à deux reprises parce qu'il l'avait presque touché avant d'éclater de rire en retour et de l'embrasser.

« Voilà ce que j'aimerais avoir dans ma vie : une compagne qui m'exaspère mais qui me rend heureux, vivre en paix, que ma vie soit remplie de rires, de sourires et de succès à la chasse. Qu'attends-je de la vie ici ? Qu'as la vie d'ici à me proposer ? Je ne connais pas ce monde. Toi, tu le connais alors accepterais-tu de me répondre : qu'as la vie d'ici à me proposer ? Qu'est-ce que la vie d'ici t'offres à toi, ô étranger dont j'ignore le nom. »
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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Un nouveau trait d’humour. Il semblait à ce point similaire à ceux que favorisaient les gens de l’endroit qu’Hypanatoi ne parvint pas à cacher un léger mouvement de surprise, ses doigts tressaillant doucement. Le monstre semblait éminemment satisfait de ses capacités conversationnelles, et lui-même jugea contre-productif de lui expliquer l’effet que ces dernières produisaient en lui. Impassible, il le regarda répondre à ses questions, se concentrant plutôt que sur la forme oubliable de ses paroles, sur ce qu’elle révélait de lui. Et s’il fut au début légèrement surpris de ce qu’il perçut, cela au final ne l’étonna pas. Il y avait dans son discours moins de mentions au feu, à la mort et à la destruction que ce à quoi il était habitué, mais le fond purement égocentrique et hédoniste de ce dernier s’alignait somme toute presque parfaitement avec la vision du monde des dragons. Ils dévoraient, ils prenaient ce qu’ils voulaient, et s’il ne souhaitait pas s’imaginer l’horreur de leur rituels reproductifs (il doutait sincèrement qu’ils soient capable d’aborder l’amour comme un être vivant complet et sain d’esprit et de corps), il imaginait sans peine qu’ils se laissaient fréquemment engloutir par leurs plus bas instincts. Le fait que le dragon semblât l’espace d’un instant donner à ses platitudes une portée universelle le fit se questionner sur la portée phénoménale de l’indulgence qu’il semblait éprouver pour lui-même, mais son naturel premier sembla rapidement reprendre le dessus, et il corrigea cette sortie en se concentrant de nouveau sur lui-même.

Au moins semblait-il coopératif, et peu surpris par les questions qu’Hypanatoi venait de lui poser. Quand il entendit ce dernier lui retourner une question, il hésita donc à lui répondre comme ses propres penchants l’auraient normalement poussé à le faire. Il ne lui expliqua pas que ni son nom ni ses intentions étaient des choses dont il avait à se préoccuper, et que si lui était autorisé à le questionner comme il l’entendait, l’inverse n’était aucunement vrai. Il était Hypanatoi Paragoï Konostinos, et que ce reptile bouffi l’ignore n’excusait que très partiellement son impertinence. Il ne manifesta cependant rien de son irritation, et resta une fois de plus impassible. Il savait que les gens d’ici attachaient aux diverses émotions qui parcouraient l’âme des vivants des significations assez différentes de celles qu’y voyaient son peuple. Il comprenait que se mettre en colère risquait fort de couper court la conversation, et il devait bien avouer qu’au vu de la tournure de cette dernière, cela aurait été particulièrement dommageable. La bête semblait porter certains penchants intimement liés à sa race, mais les manifester de manière particulièrement différente. Il n’était pas certain de la cause de cette déviation, et plus important encore de savoir si cette dernière allait perdurer dans le temps. Si l’animal se satisfaisait d’une existence médiocre, et chercher simplement à s’accoupler à une bête à peu près similaire à lui, à occuper ses jours à servir le thé et ses nuits à nettoyer le même sol et les mêmes tasses, il pourrait alors l’abandonner à sa déchéance. Mais s’il lui mentait, ou même si sa sincérité était dépendante d’une condition temporaire qu’il ignorait, alors il aurait péché par manque de vigilance. Et ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait accepter. Plus que cela, sa mention de la chasse le perturbait. Un être de cette taille ne chassait généralement pas les lapins et les pigeons.

« Pour quelqu’un qui souhaite simplement couler des jours paisibles, il ne sera pas spécialement compliqué de le faire ici. Les murailles de la cité sont hautes, et pour l’heure rien ne leur pose une menace sérieuse. Tes rêves seront aisés à assouvir, encore que je ne sois pas certain que tu trouves compagne à ton gout. Les dragons sont rares, ici. »

Il ne voulait aucunement parler de lui à l’animal, mais il savait qu’il serait bien obligé de le faire, s’il voulait éviter de le vexer. Il continua donc sur un ton qu’il tenta de rendre affable et badin, sachant pertinemment que ce n’était déjà pas dans des situations plus normales quelque chose de facile pour lui :

« Hypanatoi Paragoï Konostinos. C’est mon nom. Hypanatoi suffira, fit-il en levant une main impérieuse. Et je n’attends que peu de choses de la vie ici. Certaines dettes doivent être remboursées. C’est tout. Quant à ce que je vois pour toi, je saurais le dire. Je ne suis ni ton seigneur, ni ton maître ni ton géniteur, et si je pourrais te guider et t’éviter l’errance et l’indolence, je doute que ce soit quelque chose que tu acceptes. Tu comptes donc te faire une vie simple, passée à compter tes moutons ou à surveiller la pousse de ton potager ? Cela te suffira, et te contentera ? »

Il n’était pas sûr de ne pas pouvoir lui faire confiance. Il avait échangé avec lui quelques courts instants seulement, et déjà il lui apparaissait évident qu’il était taillé dans la même pierre molle et friable que les autres habitants de cette cité. Il ne doutait aucunement que sous cette façade paresseuse et souriante se cachait les dons terribles qu’il connaissait bien, mais là n’était pas la question. Il était certes toujours possible qu’il le trompe, qu’Hypanatoi ait en face de lui une créature double et pernicieuse, mais il lui semblait là aussi presque obligatoire d’écarter cette thèse. Il n’était pas dans la nature de ces monstres de s’embarrasser de faux-semblants, pas quand il leur suffisait d’ouvrir la gueule et de faire l’étal de leur dentition pour obtenir ce qu’ils voulaient. Et pourtant, il était persuadé qu’il ne voyait pas encore l’intégralité de ce que son interlocuteur avait à lui montrer. Il voulait comprendre. Plus que cela, il le devait.
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Trouver une compagne à mon goût. Un sourire accueillit cette remarque : Je suppose que pour lui trouver une compagne à son goût signifie que la femelle en question saura réveiller la délicieuse pression masculine. Mais devait-on obligatoirement partager les plaisirs charnels au sein d'un couple ? Qu'est-ce qu'une compagne après tout ? Cette ville n'était pas faite pour accueillir des membres de mon espèce: je ne pouvais entrer dans nombre de bâtiment par exemple et je devais faire attention dans beaucoup de rues à ne rien casser, sans parler bien sur du marché qui m'était tout simplement déconseillé. J'avais donc peu d'espoir de rencontrer une dragonne compatible physiquement avec moi, pour rester poli. Mais les liens du cœur ne peuvent-ils pas surpasser les frontières de races et d'espèces ? Humain et dragon possèdent des points de vus très différents sur certains sujets, pouvait-on se comprendre sur celui ci ?

Il n'était ni mon seigneur, ni mon maître. Je n'acceptais aucun des deux et ne reconnaissais la souveraineté d'aucun roi. Sauf pour le travail lorsque j'acceptais un contrat et lorsque la politesse l'exige comme ici : les patrons ce sont Kayan et Sue. Le couple âgé, de part la propriété de l'établissement et le respect que j'ai pour eux, possèdent une certaine autorité sur moi. Mais pouvait-il le comprendre ? Cet homme était un petit peu trop sérieux, si mon avis est demandé.
Lorsqu'il ajouta « ni ton géniteur » je ne pu retenir un éclat de rire qui dévoila malgré moi ma dentition de prédateur carnivore.

« Et que ferais-je d'un potager ? Oh j’apprécie les patates dans le ragoût oui, j'ai découvert récemment que les petits pois vapeur ne sont pas mauvais s'ils sont bien accompagnés, en revanche je déteste les courgettes. Quoi qu'il en soit je reste un carnivore et les légumes ne conviennent pas à me nourrir. Au delà d'une certaine inutilité, m'occuper d'un potager ferait de moi la risée de la race draconnique, non ? En parlant d'anatomie, je ne pense pas que la votre permette la ponte d'oeuf de dragon quoi que je serais honoré de vous avoir pour oncle. »

Neutre quoi qu'un peu froid, distant quoi que poli, sérieux avec semble t-il une absence totale de sens de l'humour, il n'avait pas vraiment le comportement adapté pour s'occuper d'enfant. Ah je ne suis plus un enfant ? Il est vrai que certains des miens considéraient les humains comme de vulgaires petits êtres dérangeant et n'hésitaient pas à s'en débarrasser d'une simple pichenette.

« Pourquoi demanderais-je plus qu'une vie simple et heureuse ? Le seul ajout véritable seront les contrats que j'accepte pour gagner le peu d'argent dont j'ai besoin. Mon espèce voyage beaucoup, escorter des caravanes, distribuer des messages... Cela me permet de réunir assez d'argent pour mes quelques besoins et d'assouvir mes envies de voyages. Car si j'en juge par les commerces, votre société fonctionne également grâce à un système économique, chacun devant gagner de quoi survivre. Même vous Hypanatoi exercez une profession, n'est-ce pas ? »

Lui arracher son nom était déjà une petite victoire semble t-il.S'il s'agissait d'un interrogatoire, il resterait fermé et ne m'apporterait pas d'informations personnelles. J'en avais obtenu une : son nom complet semble t-il. Était-ce une bonne chose ou bien était-ce trop peu pour être rassurant ?...
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La bête l’énervait, et c’était étonnant. Il se doutait fortement que c’était au moins en partie son intention, et il hésita à lui expliquer que maintenant qu’elle avait obtenu ce qu’elle voulait, elle pouvait cesser. Mais cela aurait été bien peu productif, et il n’avait aucune envie de s’étaler sur les raisons réelles de sa mauvaise humeur. Outre le fait que ce soit depuis qu’il était ici son état le plus naturel, son côté joyeux et volontaire s’étant rapidement estompé au profit d’un profil d’ours mal léché, il était rare de trouver des gens ici capables de l’apaiser. Il avait nourri en allant devant le monstre, il fallait bien l’avouer, un espoir de ce genre. Il avait souhaité converser avec un destructeur potentiel, un monstre aux mâchoires béantes et aux appétits abyssaux. Il avait voulu se remémorer les vérités essentielles, les violences véridiques qui seules pouvaient guider l’âme et l’esprit et le bras et transcender l’homme. Le cas échéant, il avait par curiosité engendré dans son esprit les images de reptiles anciens et sages, aux écailles patinées par le temps. C’était cela qui ressortait des livres de l’endroit. Mais ce qu’il avait devant lui, cette image grossière et caricaturale, cette bête au rire tonnant et creux, cet esprit lent et stérile, qui se concentrait sur le doigt levé d’Hypanatoi alors que ce dernier voulait lui désigner des visions du futur, cet enfant dans un corps disproportionné, rien de tout cela ne pouvait exciter en son sein les pulsions chaudes et guerrières qu’il appelait de ses vœux les plus intimes.

Il lui parla de sa crainte de devenir la risée de sa race, et Hypanatoi mit un peu de temps à comprendre qu’il devait plaisanter. Il craignait une possibilité qui était déjà avérée, faisant une différence entre l’entretien de légumes et son inféodation à des fermiers. Il n’était pas que la risée de ses congénères, il était la risée de tout être normalement constitué. Posséder un tel potentiel, disposer d’un tel corps, d’une telle longévité, et avouer sans la moindre honte n’avoir comme ambition que de se prélasser au soleil, d’attendre que les jours passent et que son squelette blanchisse, tout cela lui donnait envie de vomir. Il serra l’espace d’un court instant les dents, et se força à rester calme. C’était après tout ce qu’il voulait entendre. Il suffisait de s’en rappeler. Il était venu en paix, simplement pour s’assurer que son interlocuteur du moment n’était pas une horreur qui attendait simplement le moment le plus opportun pour dévoiler ses véritables intentions. Il fallait s’en rappeler. Il fallait s’en convaincre. Il était calme, et maître de lui et de ses pulsions.

« Je vois, répondit-il finalement en se rendant compte que l’autre avait terminé de parler. Ce n’est pas réellement que j’exerce une profession, mais que les moyens de ma subsistance sont intimement liés à ce que je suis. Et je comprends effectivement l’attrait que peu avoir pour vous une vie simple. Mais ne pensez-vous jamais à faire plus ? A être plus ? »

Il savait quelle réponse il obtiendrait. Il l’avait déjà obtenu, et il ne faisait maintenant que se répéter. Ce n’était pas spécialement productif, ni malin, ni très glorieux. Il fronça les sourcils, et contempla son environnement, ses sens surnaturels se déployant comme l’aile d’un oiseau géant. Que pouvait bien voir le drakon ici ? Que pouvait-il bien se trouver dans cet endroit qui puisse attirer entre tous son dévolu, pour qu’il accepte de s’y lier ? Il pouvait entendre les conversations oisives des deux propriétaires. Ils parlaient de bon cœur, de ces conversations douces et complices qui mêlaient allégrement la chamaillerie et l’affect. Il sentit l’odeur de l’endroit. Celle des corps qui laissaient derrière eux leurs effluves imperceptibles, qui marquaient le bois quand ils y posaient leurs bras et leurs mains. Celle de sa tasse, qu’il n’avait toujours pas touché, et qui refroidissait maintenant lentement devant lui, peinant à rendre un peu de sa fumée propitiatoire. Il ne voyait pas, mais il n’en avait pas besoin pour connaître les couleurs de cet établissement. Des couleurs douces, qui témoignait du passage complice du temps, du décroissement des futurs et de l’accroissement des passés, qui patinaient autant la vaisselle que la charpente. Chaque jour, la même histoire. Les mêmes nouvelles têtes, les mêmes nouvelles questions. On parlait du menu à voix basse, on goutait avec des sourires goulus les noms exotiques des thés. On regardait autour de soi, discrètement, comme pour éviter de briser un rêve, et on se demandait quel liquide pouvait bien se trouver dans les tasses aux décorations mièvres de ses voisins. La bergamote. Le jasmin. L’infusion-d’il-ne-savait-quelle-herbe. Tout cela était proprement répugnant. C’était un univers laid et étrange et hostile, qui n’évoquait rien chez lui que la plus grande méfiance. C’était le poison insidieux dont il devait se méfier, c’était la lente déchéance, qui ne venait pas à la suite d’un échange glorieux bien que mutilateur, mais qui s’amoncelait chaque jour en lui, qui rendait chaque matin son bras un peu plus lourd, son esprit un peu moins agile, l’acier de son être un peu plus terne, jusqu’à ce que lui aussi se retrouve à parler à voix basse et à hésiter entre plusieurs aromes doucereux. Il rejetait tout cela.

« Je suis venu te voir pour savoir si je devais te mettre à mort, conclut-il simplement. J’ai ma réponse, et tu vivras. Entends maintenant ce que je te dis : cette cité, ce monde même, sont amenés sous peu à être pris dans la tempête, et peu de gens sont préparés à y faire face. Tu n’en fais pas partie. Cela changera-t-il ? »

Il porta la tasse de thé à ses lèvres, et trouva le liquide mauvais, comme il était censé le faire. Il la reposa, et l’oublia.
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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La vie est une illusion. Notre perception du monde est limité par nos capacités à le percevoir. Ainsi chaque espèce est équipée de sens lui permettant de capter tout ce dont il a besoin pour sa survit dans son milieu naturel. Cependant l'égalité aussi est une illusion. Même deux chiens de même race n'ont pas la même sensibilité de l'odorat. Certaines espèces ont cinq sens, d'autres six, d'autres quatre. Je partage avec les humains la possession de cinq sens mais je ne les utilise pas de la même façon. Là où ils recherches des indices comportementaux pour déceler les sentiments de leur interlocuteur, j'utilise aussi mon odorat. La chimie est une arme puissante. Les humains n'ont pas
perdu la capacité de percevoir la communication chimique : ils ont perdus la capacité consciente de le percevoir.

Je notais l'irritation d'Hypanatoi, même peut être une pointe d'énervement qu'il cachait soigneusement derrière un masque de politesse feinte. Il n'était pas bien difficile de deviner qu'il me haïssait pour le seul fait que je sois un dragon. Je m'en moquais comme des fragments de ma coquille. Il s'agissait oui d'une triste faiblesse mentale mais je lui accordais le fait que nous posons un jugement dès la première interaction, le premier regard. Que l'individu soit de telle ou telle espèce fait une différence : un chevreuil est une proie pour moi avant toute autre chose. L'humain fait partie de mon régime alimentaire (c'est très bon d'ailleurs) mais l'éducation m'a apprit à ne pas le considérer comme un repas. Ah les chats c'est autre chose !

Il en me parla pas de sa profession, continua de s'intéresser à moi et d'insister : est-ce que je ne pensais jamais à avoir plus qu'une vie simple ? Il n'était pas difficile de deviner ce qu'il entendait par « être plus » : dans mon monde d'origine, les humanoïdes obtenaient une certaine indépendance uniquement grâce à leur nombre, beaucoup étant en esclavage par mon peuple. Et puis le masque tomba : il était venu décider de mon droit de vivre ou de mourir. Je lui souris en décidant que je n'aimais pas cet homme mais qu'il était amusant de bêtise. Il n'était pas venu me faire mon procès disait-il et pourtant il se permettait de juger si je mérite une condamnation à mort ou non. Ce genre d'individu se pensent supérieur aux autres. Ils se permettent de condamner ceux qu'ils jugent mauvais, ceux qui, selon eux, traitent les autres avec méprit, irrespect et comme des êtres inférieurs qui ne méritent pas de vivre... Alors qu'eux mêmes sont coupables des mêmes faits. Ce sont des êtres dangereux car souvent tricheurs et faux, comme il l'était (croyait-il que je n'allais pas remarquer son dégoût du thé et pour le salon de thé ? Il attendait de moi que mon comportement soit irréprochable pour mériter de vivre alors que le sien frôle l'insulte en permanence et ce envers des gens qui se sont montrés adorables avec lui) en me disant d'abord qu'il n'était pas venu me faire mon procès pour finalement avouer qu'il décidait que j'avais le droit de vivre. S'agissait-il d'un seigneur ou bien d'un personnage à ce point idiot qu'ils se pensent aux portes du panthéon des divinités ? Quoi qu'il en soit il ne fallait pas l'ignorer : ce sont ce genre de personnages qui atteignent les hautes sphères des gouvernements et autres lieux de pouvoir.

« La découverte de la mort est-il réellement le dernier apprentissage de la vie ? Beaucoup de savants affirment que ce n'est que le début du chemin. »

Je lui avais répondu avec une tranquillité malicieuse. Il ne m’inquiétait pas et je n'avais pas l'intention de gâcher ce beau moment avec ses manières irrespectueuses de personnage hautain, méprisant, irrespectueux et faux. Je l'avoue : il m'amusait. J'étais curieux de voir sa réaction face à cette réponse qui, pour beaucoup, semblerait hors sujet.
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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La créature évitait encore de répondre à ses questions. Comme à chaque fois qu’il parlait avec quelqu’un ici, il devait se faire laborieux et patient, formuler plusieurs fois de suite ses questions en s’assurant de simplifier au maximum sa pensée pour être sûr de rester accessible. Et quand la personne en face de lui faisait preuve de mauvaise volonté, il devait se rappeler que l’existence des créatures inférieures était ici protégée, et qu’il ne pouvait pas simplement aller au plus efficace pour obtenir ses réponses. Il resta parfaitement immobile, continuant de se contrôler du mieux qu’il le pouvait. Il éloigna de son esprit les images du dragon éventré, et l’idée d’utiliser sa cuirasse pour décorer ses toges. La bête semblait certes dotée de capacités intellectuelles limitées, mais de cela il ne devait plus s’étonner, malgré son instinct qui lui criait toujours de rester méfiant. Ce qui le rendait réellement curieux était sa propension à se répandre en banalités éculées en prenant des airs philosophes. Il apparaissait absolument évident à quiconque avait un jour poursuivi avec un minimum d’assiduité les disciplines de l’esprit qu’elle élevait au rang de questions existentielles la cacophonie aléatoire de ses pensées oisives. Mais là encore, il ne fallait pas trop s’y attarder. C’était un point faible évident, certes, mais pas essentiel. Ce n’était pas pour ce genre de chose qu’il était venu ici, et il devait passer outre.

Ce qu’il ne pouvait pas ignorer, en revanche, restait encore et toujours l’agencement de son esprit, qui lui semblait si commun. Si proche de ceux des autres habitants de Portalia, de ces gens privés de toute éducation correcte, de toute capacité à réfléchir et à comprendre les choses. C’était comme si on avait transporté l’esprit d’un enfant immature dans le crâne d’une bête difforme, et quand il comparait ce qu’il était capable de produire aux machinations infernales des drakon de son monde, l’écart lui semblait pareil au plus large des gouffres. Il peinait à croire que ce ne soit pas là quelque chose de calculé, et pourtant il ne pouvait pas comprendre l’intérêt qu’aurait pu retirer l’animal de ce genre de tromperie. Il lui fallait bien s’y résoudre : la créature en face de lui était sincère, avec tout ce que cela impliquait de déception. Il hésita sur la manière de formuler la suite de son discours. Il pouvait soit choisir d’exprimer clairement le manque d’estime que les excursions en terrain inconnu du monstre ailé lui inspiraient, soit continuer de l’ignorer et tenter de le ramener sur un terrain plus productif. Il opta finalement pour la première solution, espérant générer chez la bête une réaction qui lui en apprendrait un peu plus sur elle.

« J’en doute, drakon, fit-il sans développer davantage. Je t’ai posé une question. Réponds-y clairement, et évite de t’humilier davantage. L’excellence et l’esprit sont deux traits qui te font cruellement défaut, et il est bien trop arrogant de ta part de parler d’apprentissage autrement qu’en considérant l’imperfection du tien. Je te le dis sans cruauté et sans colère, fit-il en levant une main apaisante, et pour t’éviter des tracas futurs. Tous ne seront pas avec toi aussi indulgent que je le suis, et ma propre patience est limitée, bien que vaste. Prends garde, et ne l'épuise pas. »

Il était las, en réalité. Il savait que la créature serait encore une fois incapable de l’écouter, et qu’il aurait à continuer de lui expliquer des évidences, jusqu’à ce que cette dernière ait à un moment une illumination qu’elle pense être de son fait. C’était là le même entretien qu’il avait fait passer à de nombreuses autres créatures de ce monde, et il lui donnait peu ou prou toujours les mêmes résultats. S’il était malgré cela tenu de continuer à le faire, à moins de vouloir pécher négligence, il se demandait tout de même si une autre solution n’était pas possible, si adapter sa méthode ne pourrait pas donner des résultats plus productifs. Pour l’heure, ce qu’il entrevoyait était impossible à appliquer, mais s’il pouvait réaliser ses ambitions, alors les choses changeraient. Il aurait déjà dû se lever, et partir : il était en train de perdre ici son temps, et c’était paradoxalement le fait que son interlocuteur soit malgré son potentiel si décevant qui le faisait rester ici. Il représentait un facteur de risque trop important, et craignait les conséquences d’une erreur de sa part. Rabaissant la main qu’il avait levé, il entremêla devant lui ses doigts et attendit.
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Hypanatoi Konostinos
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La bête lui répondit. Peut-être. Il n'était pas sûr. Comme souvent lorsque les animaux parlaient, il ne savait pas réellement où commençait l’articulation civilisée et porteuse d’idée, et où s’arrêtait le vagissement bestial et plaintif. Parfois, la différence, lorsqu’il pouvait objectivement l’établir, n’était que très symbolique. La bête grogna, donc, et son grognement dut revêtir un sens. Le paragoï ne jugea pas utile de lui répondre : manifester sa déception aurait été redondant, et la conversation n’avait pas été un échange. Hypanatoi était venu ici pour établir ses exigences, et retirer du pauvre reptile les réponses attendues. Le reste n’était que vent inconséquent, rapidement passé, rapidement oublié. Il considéra un instant ses options. L’animal, objectivement, ne posait pas de danger. Il était possédé d’instincts tristement humains, et Hypanatoi en venait presque à regretter les monstres ailés qui terrorisaient son monde. Il ne pouvait décemment imaginer que son interlocuteur du moment puisse être dangereux, et il ne pensait pas non plus capable de faire preuve de suffisamment de duplicité pour le tromper.

La conclusion à laquelle il était obligé de se rendre était tragique : il n’y avait rien ici de dangereux. Rien que ne justifie son déplacement. La bête, malgré toutes ses insuffisances, était plus proche d’un esprit humain enfermé dans le corps d’un démon que d’autre chose. L’écart était cocasse, mais ne déridait aucunement le guerrier. Celui-ci finit par frapper du plat de la main sur la table, et par se relever. Il conclut l’échange en regardant l’animal, et en lui disant que c’était là la vie qu’il s’était choisie. Qu’il était libre de prendre le thé dans cet endroit trop étroit, de se chercher ses partenaires sexuelles autant qu’il le voulait, de chasser les lapins et les perdrix dans les bois environnants si cela l’amusait. Mais que ses activités devaient être circonscrites à cela. Que si d’aventure il lui prenait l’envie de faire du zèle, de s’impliquer trop avant ou de manière déplacé dans l’histoire de cet endroit, le paragoï réagirait.

Les portaliens, il le savait d’expérience, n’aimaient pas qu’il réagisse. Il quitta les ombres lénifiantes du salon de thé, l’odeur des biscuits trop cuits et du thé trop parfumé. Cette journée avait été improductive, mais il n’était pas trop tard pour sauver ce qu’il en restait.
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descriptionPlaisant échange (Soka) (Terminé) EmptyRe: Plaisant échange (Soka) (Terminé)

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