Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27946
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
C’était difficile à exprimer, mais il lui semblait enfin qu’il s’acclimatait à cet endroit. Ce n’était pas qu’il appréciait Portalia. L’endroit était toujours un affront autant pour les sens que pour la conscience, et une carricature répugnante de ce qui était pour lui la civilisation. Mais, aussi banal et vulgaire que puisse être l’idée, il commençait à y trouver ses marques, et à déployer les stratégies nécessaires à la préservation autant de ses mœurs que de sa santé mentale. Il lui suffisait au final de limiter autant que possible ses contacts avec autrui, et de ne pas attendre lorsque cela s’avérait impossible à autre chose que la plus mordante déception. Cela ne faisait certes rien pour rendre son humeur légère et joyeuse, mais il évitait au moins le pire de ce que sa nature souvent maussade et rancunière pouvait faire naître en lui. Somme toute, il n’était pas heureux d’être là, mais en considérant son passage ici comme une épreuve à surmonter, il pouvait le supporter. Il lui suffisait simplement de se concentrer sur l’essentiel. Se lever. Suivre le régime physique imposé par son tetras du moment. Procéder à ses ablutions puis à ses dévotions. Se rendre à la guilde, et accepter sa mission du jour. Rentrer, et se détendre. Ecrire de la poésie, pratiquer son chant, méditer. Tout cela était simple, et facile à suivre. Seulement, même les choses les plus évidentes avaient ici tendance à faire figure d’anomalie intolérable. On lui imposait régulièrement de se reposer. On lui demandait comment il se sentait. S’il parvenait à tenir la distance. S’il avait besoin de se détendre. On lui avait expliqué le concept de vacances, et devant son air furieux, on avait tout de même jugé bon de ne pas insister. Le jeu des responsables de la guilde qui se penchaient sur son cas – car c’était bien pour eux un jeu – était de trouver des moyens détourner de le forcer à se reposer. On lui assignait des missions ridicules, on l’inondait de requêtes ineptes. C’était détestable : ils avaient compris qu’il n’était pas dans sa nature de refuser une telle demande, aussi ridicule soit-elle.
Aujourd’hui, on lui avait simplement demandé de veiller à ce que les badauds du marché se sentent en sécurité et épanouis. Il lui avait été intimé l’ordre de parler aux personnes qui retenaient son attention, et de présenter un visage et des paroles amicales, afin que tous puissent sentir que les aventuriers de la guilde veillaient sur eux et avaient leur bien-être à cœur. La créativité perverse des réceptionnistes de la guilde n’ayant visiblement pas la moindre limite, il avait simplement accepté la requête, retenant le hurlement de protestation qui avait menacé de s’échapper de son poitrail avant de se mettre en chemin. Il était plus bas qu’un garde. Il était un chien, auquel on demandait de tendre la pate et de présenter quelques tours distrayants. Plus pénible encore était la certitude de savoir que ses interlocuteurs voulaient bien faire, qu’ils étaient persuadés de lui rendre service. Sans doute voyaient-ils assez facilement le sentiment de révolte que cela faisait naître en lui. Mais les créatures de ce monde avaient la fâcheuse manie d’ignorer de tels signes, de se persuader du bien-fondé de leur méthode et de leur capacité à le convaincre. C’est ainsi qu’il était allé au marché, abandonnant son armure pour une toge plus détendue, gardant tout de même son arme à son côté. Si l’apparence monstrueuse de sa carapace de métal jetait facilement le trouble dans les cœurs des civils, ces derniers avaient au moins l’habitude de voir déambuler parmi eux des hommes armés.
Cela faisait maintenant plusieurs longues heures qu’il errait au travers des ruelles du marché, dérivant lentement d’un rayon à un autre, priant les divins pour qu’un évènement quelconque vienne enfin troubler la monotonie infernale de sa corvée du jour. Il avait tenté de converser avec quelques marchands, mais la pauvreté de leur conversation et leur propension à tout ramener au contenu de leur étal l’avait rapidement dissuadé de poursuivre ces tentatives. Echanger sur les radis et les poissons n’était pas sa passion, et ce genre de trivialité lui retournait l’estomac. Il n’avait guère eu plus de chance avec les passants de la place achalandée, et extraire de la masse grouillante les spécimens les plus dignes d’intérêt était un exercice difficile ; il lui fallait bien se rendre à l’évidence, il n’avait dans ce dernier pas le moindre talent. Désespéré, il jeta son dévolu sur la dernière personne à avoir capturé son intérêt. C’était une femme de haute taille, à la tête couronnée d’oreilles curieuses rappelant celles d’un lièvre. Son allure et ses mouvements la marquaient clairement comme une créature martiale, parfaitement capable de tenir son rang, et il soupira intérieurement, avant de se résoudre à l’approcher. S’arrêtant à quelques pas de cette dernière, il sortit avec tout l’entrain qu’il était capable de manifester la même phrase d’approche qu’il avait lâché à maintes et maintes reprises aujourd’hui :
« Salutations. Je suis Hypanatoi Paragoi Konostinos, et la guilde m’a détaché ici pour m’enquérir du bien-être des habitants de Portalia. Auriez-vous quelques minutes à m’accorder ? »
C’était raide. Lui qui était habitué à choisir avec soin ses mots, et qui considérait l’expression orale comme un art majeur devait bien avouer aujourd’hui que l’emphase et l’élégance choisie de ses paroles avait maintenant été remplacée par un ton presque monocorde, vide de tout entrain. Attendant une réponse de son interlocutrice du moment, il laissa son septième sens errer aux alentours.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 20 Aoû - 11:52, édité 1 fois
Aujourd’hui, on lui avait simplement demandé de veiller à ce que les badauds du marché se sentent en sécurité et épanouis. Il lui avait été intimé l’ordre de parler aux personnes qui retenaient son attention, et de présenter un visage et des paroles amicales, afin que tous puissent sentir que les aventuriers de la guilde veillaient sur eux et avaient leur bien-être à cœur. La créativité perverse des réceptionnistes de la guilde n’ayant visiblement pas la moindre limite, il avait simplement accepté la requête, retenant le hurlement de protestation qui avait menacé de s’échapper de son poitrail avant de se mettre en chemin. Il était plus bas qu’un garde. Il était un chien, auquel on demandait de tendre la pate et de présenter quelques tours distrayants. Plus pénible encore était la certitude de savoir que ses interlocuteurs voulaient bien faire, qu’ils étaient persuadés de lui rendre service. Sans doute voyaient-ils assez facilement le sentiment de révolte que cela faisait naître en lui. Mais les créatures de ce monde avaient la fâcheuse manie d’ignorer de tels signes, de se persuader du bien-fondé de leur méthode et de leur capacité à le convaincre. C’est ainsi qu’il était allé au marché, abandonnant son armure pour une toge plus détendue, gardant tout de même son arme à son côté. Si l’apparence monstrueuse de sa carapace de métal jetait facilement le trouble dans les cœurs des civils, ces derniers avaient au moins l’habitude de voir déambuler parmi eux des hommes armés.
Cela faisait maintenant plusieurs longues heures qu’il errait au travers des ruelles du marché, dérivant lentement d’un rayon à un autre, priant les divins pour qu’un évènement quelconque vienne enfin troubler la monotonie infernale de sa corvée du jour. Il avait tenté de converser avec quelques marchands, mais la pauvreté de leur conversation et leur propension à tout ramener au contenu de leur étal l’avait rapidement dissuadé de poursuivre ces tentatives. Echanger sur les radis et les poissons n’était pas sa passion, et ce genre de trivialité lui retournait l’estomac. Il n’avait guère eu plus de chance avec les passants de la place achalandée, et extraire de la masse grouillante les spécimens les plus dignes d’intérêt était un exercice difficile ; il lui fallait bien se rendre à l’évidence, il n’avait dans ce dernier pas le moindre talent. Désespéré, il jeta son dévolu sur la dernière personne à avoir capturé son intérêt. C’était une femme de haute taille, à la tête couronnée d’oreilles curieuses rappelant celles d’un lièvre. Son allure et ses mouvements la marquaient clairement comme une créature martiale, parfaitement capable de tenir son rang, et il soupira intérieurement, avant de se résoudre à l’approcher. S’arrêtant à quelques pas de cette dernière, il sortit avec tout l’entrain qu’il était capable de manifester la même phrase d’approche qu’il avait lâché à maintes et maintes reprises aujourd’hui :
« Salutations. Je suis Hypanatoi Paragoi Konostinos, et la guilde m’a détaché ici pour m’enquérir du bien-être des habitants de Portalia. Auriez-vous quelques minutes à m’accorder ? »
C’était raide. Lui qui était habitué à choisir avec soin ses mots, et qui considérait l’expression orale comme un art majeur devait bien avouer aujourd’hui que l’emphase et l’élégance choisie de ses paroles avait maintenant été remplacée par un ton presque monocorde, vide de tout entrain. Attendant une réponse de son interlocutrice du moment, il laissa son septième sens errer aux alentours.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 20 Aoû - 11:52, édité 1 fois
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Lun 14 Mar - 6:09