{Puissance d'essence : 5280, Argent 5*}

Ce RP fait suite directe au RP « Explosion au Quartier Nord – Event Mineur », plus précisément à la suite du dernier post de Jin Shalashaska au lien suivant : https://portal-rpg.forumactif.com/t615p25-explosion-au-quartier-nord-event-mineur-termine, ou Jin s'aventure dans l'esprit d'Yvana pour tenter de la calmer.

Jin Shalashaska a écrit:

Explosion au quartier nord

Jin était quelque peu déboussolé trop de monde partout cherchait à imaginer des plans de fuites, de combat, de cache-cache. Jin était loin d’avoir le charisme qu’il avait auparavant et se sentait pas a sa place ici a Portalia. Mais il pouvait aider cette jeune femme, car dans son état elle risquait de les faire tous tuer ou de se faire du mal par erreur. Une jeune femme, une elfe aux cheveux blanc se dirigea vers la femme couverte de sang, était-ce son sang ? Elle n’avait pourtant pas l’air blessée du tout.
L’homme ailé sembla dire qu’ils devaient se séparer les uns des autres, car la créature reptilienne pourrait sentir les poches d’essence au sein de la ville. Jin se rapprochait de la femme médecin qui se fît repousser violemment par l’autre elfe. Jin ne comprenait plus trop la situation, mais il se devait de tenter d’intervenir.
"- Il a raison, si cette créature peut nous renifler il vaut mieux nous séparer, j’ai peut être une solution pour soulager cette jeune femme, mais j’aurais besoin de temps et que quelqu’un veille sur nous." Jin avait lancé un regard en œillade à la jeune nymphe avec ses cornes, nymphes ou autre espèce, Jin connaissait beaucoup de créatures parmi les 13, mais il était loin d’avoir exploré les autres dimensions.

Il se mit face à la jeune femme et déploya ses fils autour d’eux pour sentir si quelqu’un approchait, un peu comme les fils d’une toile d’araignée. Un mouvement attira l’attention de Jin, ce n’était rien de plus qu’un chat quadrupède colorpoint blanc qui passait dans la ruelle. Il se reconcentra sur la jeune femme et lui effleura la main pour pénétrer son monde intérieur.

Jin rouvrit les yeux, ça avait marché, il était dans les voies de l’esprit, ce monde intérieur de tout a chacun qui vibre au rythme des émotions et de l’âme. Il était dans une nuit noire, à l’odeur il était dans une forêt luxuriante, la lumière de la lune et des étoiles ne passait que très légèrement au travers des hautes cimes des arbres. Cette forêt semblait calme et paisible et si on en croit les histoires des autres elfes que Jin avait rencontrés c’était sûrement une réminiscence du monde d’origine de la jeune femme.

Une présence semblait observer Jin, il le sentait, mais ses yeux ne lui permettaient pas de voir clairement dans cette obscurité. Mais une lueur au loin semblait danser, Jin courut vers cette aura, il trébucha plusieurs fois sur le chemin ne voyant pas a plus de quelques centimètres devant ses pieds. Une fois arrivé plus prés il comprit que la lueur n’était autre que des flammes dansantes. Il retrouva la jeune femme tétanisée devant les flammes. Il s’approcha d’elle elle semblait ne pas le voir, les flammes se faisaient plus présentes.

"- Bonjour, je me nomme Histu… Jin juste Jin,." Les vieilles habitudes avaient la vie dure parfois, surtout que pénétrer ainsi dans les voies de l’esprit lui rappelait sa première rencontre avec sa femme. "- Je suis ici pour vous aider, il ne faut pas rester là, quelque chose vous traque et se nourrit de votre peur, je peux vous défendre, mais c’est à vous de vous battre contre ce qui vous fait peur."
Et en effet, la présence menaçante se faisait de plus en plus présente, est-ce que la créature de l’esprit qu’avait créé l’elfe était à l’origine de ces flammes ? Jin déploya les fils de sa main droite afin de se défendre contre une attaque-surprise. Il allait donner ce qu’il pouvait pour calmer et apaiser la jeune femme a ses côtés qui semblait encore sous le choc des flammes, de l’arrivée de l’homme et de toute cette situation.

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Où suis-je ?
J’ai vu des fils, des fils comme ceux d’Arauchnée m’entourer, et il y avait cet ange en face de moi et… Me voilà dans une forêt ? C’est… C’est la forêt d’Arauchnée, c’est la Féérie ? Là ou maman me dit aller souvent ? C’est ça ? C’est maman qui m’a envoyé cet ange, avec ses pouvoirs de l’Arauchrone, comme elle est l’émissaire d’Arauchnée elle-même ? C’est ça ? Alors je suis… Je suis rentrée chez moi ? Je suis en Féérie ? Je suis… Je ne suis plus à Portalia ? C’était un cauchemar, finalement ? Toutes ces morts c’est… C’est…

Mais, pourquoi l’ange n'est-il plus devant moi ? Pourquoi la Féérie brûle-t-elle ? Et où sont… Où sont les papillons, les animaux qui parlent, les gardiens, les nymphes, les satyres, les elfes purs ? Où sont les dryades, les centaures, les escadrons armés de fées et de pixies… ? Les labyrinthes avec de haies vivantes qui font dix mètres de haut, le château de la défunte Reine Marguerite, les boules de poils qui parlaient avec incohérence, la petite souris qui garde les dents ? Où sont les mougnis ? Et par dessus tout… Où est ce fameux Prim’Arbre dont ma mère m’a tant et tant de fois raconté l’immensité et la splendeur ?
Pourquoi ai-je l’impression d’être… d’être… chez moi ?

Était-ce la Sylve Noire ? La Sylve Noire brûlait ?! Alors… Alors mes parents… Alors la guerre avait fini par… fini par nous atteindre, nous aussi ? Et où était maman ? Et papa ? Ces fils, c’étaient… Ceux d’Arauchnée… N’est-ce pas ?

Je m’avançai légèrement vers les flammes, puis fus prise d’un sentiment de vertige absolu, perdue, engloutie. Je regardais danser le feu, et je voyais devant moi mon village, nos huttes, en cendres. Pourquoi n’avais-je pas été là pendant l’attaque ? Qui… Qui avait pu atteindre notre repaire ? Seuls les elfes étaient capables de se repérer complètement dans cette forêt, alors comment… Comment ?
Je ne parvenais à rien voir. La hutte de parrain, normalement à l’écart du village, était peut-être intacte ! Il fallait que j’aille voir, il fallait que… Mais… Mais mes jambes ne répondaient pas, mes yeux étaient comme pétrifiés devant ce feu qui s’étendait, et qui faisait écho à celui dans lequel le village de maman avait lui-même été détruit. Le temps… Chronosia se jouait-elle donc de nous ?

Je sursautai quand on m’adressa la parole. C’était l’ange, c’était l’ange qui avait été en face de moi, quand... Et qui… J’étais où, à ce moment là ? C’était lui, l’envoyé de maman, c’était évident, c’était sûr !
Il essaya de me mettre en garde : quelque chose me traquait.
Qu’est-ce qui pouvait bien me traquer dans ma Sylve ? Ullr, le dieu de la chasse lui-même, dont ma mère avait toujours parlé avec défiance et rivalité ? Qui d’autre ? Les enfants de parrain ? Ils étaient pourtant tous… ils étaient tous… Ils étaient tous morts, parrain les avait occis les uns après les autres car ils étaient responsables de la mort de sa femme, j’avais entendu cette histoire à maintes et maintes reprises. Alors qui ? Qui pouvait bien me traquer, qui voyait en moi une menace quelconque pour venir me chercher ?
Je sursautai, alors qu’il déployait à nouveau ses fils. Aucun doute, ce ne pouvait être qu’un émissaire d’Arauchnée elle-même, seule la déesse de l’espace avait ce pouvoir.
Vous… Vous êtes l’ange d’Arauchnée ? Vous êtes venu me sauver ? Mon village... Il est... il est...
Je ne parvins pas à articuler un mot de plus, puisque je sentis quelque chose me frôler le bras. Je me retournai avec vivacité, enfin, je crois, mais ne vis rien. Il n’y avait autour de moi que l’ombre des arbres qui dansait et grandissait au rythme des flammes.

Ma vie entière était en train de se détruire sous mes yeux.

Pourtant je n’avais pas rêvé, puisqu’un filin de sang se mit à goutter de mon bras touché. Je fus prise de panique, puisque c’est à cet instant que je réalisai le pire.

Où était Gustave ???

Dernière édition par Yvana T. Sturdlewe le Lun 2 Jan - 19:04, édité 4 fois

Asha… Acha.. Aracha… Ashara ? C’est quoi ça ? Ça ressemble un peu à Arauchnée… Est-ce que ça veut dire que c’est une version d’Arauchnée d’un autre endroit ? Ou est-ce qu’il a un accent ? Peut-être un accent Shanxii ?

Je regarde autour de moi, je cligne des yeux, je ne comprends pas ce qu’il me dit. Il n’est pas un ange ? Si. Si, il ne peut qu'en être un.

Et puis, tout se bouscule. Je saigne au bras, il m’attrape, m’éloigne du danger, mais quel danger ? Il avance en me tenant fermement, mai il se prend les pieds dans des racines, alors il me serre dans ses bras en tombant.
Je ne comprends pas ce qu’il se passe.

Mon… Mon monde intérieur ? Ça veut dire quoi, au juste ? Et pourquoi Gustave n’est pas avec moi ? J’ai jamais été toute seule, il a toujours été là, il me suit partout depuis que je suis bébé, jamais il ne m’aurait lâchée, pourquoi ? Il est où ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Pourquoi les huttes ne semblent pas se consumer sous les flammes ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Ma tête bourdonne, je ne comprends pas un mot sur deux de ce que l’ange me raconte. Quel monde normal ? Portalia ? Ou la Sylve ? Ou la Féérie, même ? C’est quoi, mon monde normal, en fait ? Et comment, si comme il dit on est… dans… dans ma tête, comment ça se fait que j’aie si mal là ou mon bras a été entaillé ?
Oui, d’ailleurs, ce n’est qu’une entaille, pourquoi j’ai si mal ?

Je me risque à regarder la coupure… Mais ce n’est plus une coupure. Mes chairs son déchirées, décharnées, elles tombent en lambeaux, comme si on les avait dissoutes à l’acide. Non, non, non, non… C’est pas possible c’est pas...
Je ferme les yeux, je prends une grande inspiration et…

Et l’ange décolle. Littéralement, mais pas avec ses ailes. Il décolle du sol comme si on l’avait projeté, et s’écrase quelques mètres plus loin de moi. Je pousse un petit cri, puis me recroqueville en position fœtale. J’ai peur, j’ai tellement peur, les ténèbres m’enveloppent, je ne sais plus quoi faire.

Je devrais aller aider l’ange, mais je suis tétanisée. Je n’arrive plus à bouger.

Un bruit assourdissant explose, puis une ombre se pose à quelques centimètres de moi. J’ai les yeux fermés, mais on dirait qu'elle se baisse, puisque je peux sentir son souffle tout contre ma joue. Alors, l’ombre se met à rire, un rire sardonique, funeste, qui me glace le sang.
Affronte-là, Yva. Relève-toi, affronte cette chose, sinon tu mourras ici sans n’avoir rien accompli.
Mais en suis-je seulement capable ? Suis-je capable de faire face à ce démon, dont je sens les yeux me transpercer alors même que les miens ont soudé leurs paupières ?
Relève-toi, Yvana !

Je ne sais quel est cet effort de volonté que je parviens à faire, peut-être n’est-ce pas ma propre voix, mais celle de l’ange, à une dizaine de mètres de moi, qui m’enjoint à affronter la peur. J’ai le ventre tordu par l’angoisse, pétrifié, et la douleur à mon bras est remontée jusqu’à tambouriner dans ma nuque et mon crâne. Mais je crois que l’ange a raison. Je dois me battre.

Alors, je me relève tout d’abord, pour me mettre parfaitement en face de l’ombre. Puis, j’ouvre enfin les yeux.

Eh bien, je m’attendais à mieux de ta part, ma fille. Tu es à des années lumière d’arriver aux chevilles de tes sœurs, prononça l’ombre du bout des lèvres, un voile de dédain dans la voix.

En face de moi, mon père.
Le grand Yaael Tahlil, l'Enfant de l'Argile, Nécromancien le plus puissant de Gaeon, héritier du pouvoir de Nuul le Dragon de l’oubli, Marquis des Terres de Raddock et Chevalier de la Reine Ceelan D'Astian Duilh, se tenait devant moi.
Et le sourire qu’il me lança, de ses dents aussi blanches que ses yeux étaient noirs, n’avait rien de bienveillant. Et sous le choc de ses paroles, je me raidis, tout d’abord, puis me mis à courir en direction de l’ange pour qu’il me protège à nouveau.

Je ne pouvais pas.
Parmi toutes les choses qui étaient au-dessus de mes forces, celle-ci en était probablement bien la première.

Je ne pouvais pas affronter mon père.

L’ange essaie de me rassurer, de me dire que je ne peux pas faire de mal à mon père ici. Je ne suis pas sûre d’avoir vraiment compris ce qu’« ici » veut dire, mais il a raison sur un point : je ne peux pas faire de mal à mon père.
Littéralement, je veux dire : je suis incapable de l’affronter.
Parce qu’il est le plus puissant nécromage de Gaeon, et que sa fille ne peut pas lutter contre ça, je l’ai bien appris au cours de mes dix-neuf années d’existence.
Mais même si ça ne me faisait pas peur, je ne pourrais tout de même pas, de toutes façons.
Parce que je l’aime.

Impuissante, je regardai l’ange passer à l’assaut. J’essayais de me dire qu’il avait raison, que je devais faire face à papa, mais c’était impossible. J’étais tétanisée, j’étais perdue, je n’avais pas envie de voir ça. Je n’avais jamais vu papa autant en colère. En fait, il n’était que rarement en colère, comme il n’était que rarement dans une méotion, qu’elle soit positive ou négative : il était d’une nature très hermétique.
Mais là, ce que je voyais, c’était du dégoût pur.
Et l’ange n’arrivait pas à rivaliser face à ses nombreux assauts.

Y’a un truc qui cloche.
Quelque chose me dérangeait, en effet, à m’en tordre le ventre, mais je n’arrivais pas à mettre la main dessus, tandis que mon protecteur se prenait une vraie rossée. Une dérouillée comme l’aurait dit tata.

Tata.

Y’a vraiment un truc pas normal.
Pourtant, impossible pour moi de mettre la main dessus. Qu’est-ce qui était à l’origine de ce sentiment qui me consumait de l’intérieur, pendant que je regardais, impuissante, la mise à mort qui avait lieu sous mes yeux ?
Mais bouge, Yva, bon sang !!!
Impossible. Les larmes montaient, et mon ventre me faisait si mal que j’aurais aimé qu’on m’arrache les tripes. Ma tête bourdonnait, ma vision se brouillait : je me sentais encore plus nauséeuse que si je m’étais pris les coups moi-même.
Mon père était déchaîné. Il m’avait regardé avec une telle haine… Comment… Comment poivait-il me détester à ce point ? L’avais-je déçu ? Évidemment, quelle question. Je n’étais qu’une insignifiante petite archère face à l’un des plus puissants de ce monde, comment pouvait-il en être autrement ?
Je hurlai.
Papa !!! Arrête !!!
Mais rien n’y faisait. Le combat continuait avec une rage démentielle. Les larmes montèrent et je me mis à sangloter.
Papa… Je t’en supplie… Arrête...
Mais, manifestement, il ne m’écoutait pas. Il n’étais que rage et destruction.
Y’a un truc qui va pas du tout, du tout.
Je ne m’entendais même pas, tant j’étais crispée par la douleur. Tout mon être était en train de convulser devant l’horreur de la scène, et de la bile s’échappait de ma bouche sans que je ne puisse rien y faire. Pourquoi mon père était-il si déçu de moi ? Car je n’arrivais pas à la cheville de mes sœurs dont je n’avais appris l’existance que par des livres ? Mais…
Mais c’est moi qui aurais dû être en colère contre lui, et non l’inverse ! Alors pourquoi…
Reprends-toi, Yva ! Y’a un problème !!!

Tout d’un coup, l’ange s’arrêta, et déploya à nouveau les fils d’Arauchnée, et attacha papa avec.
Bizarrement, il n’arrivait pas à s’en défaire, alors qu’il était déchaîné jusque là, inarrêtable.

Non. C’est pas ça qui est bizarre. Ça c’est… c’est… c’est normal, en fait. Papa... Il a pas de force, même toi tu le bats au bras de fer.
…
Mais oui, c’était ça !
Mon père était un mage surpuissant… Mais il était incapable du moindre combat rapproché ! Il était même déjà revenu d’entre les morts à cause d’une seule attaque au corps à corps… Il ne savait pas se batte à mains nues, il en était parfaitement incapable !

Cette découverte déverrouilla mes jambes, eût le mérite de me mettre une telle claque que je me relevai en position droite, dans une fureur telle que je ne m’en aurais jamais cru capable.

Mue par une volonté nouvelle, je m’approchai de l’ombre, de notre assaillant, et lui crachai au visage :
Qui êtes vous ? Vous n’êtes pas mon père !

Et, avant même de réaliser que jusque là je n’avais pas mon carquois, je lui lançai une flèche en plein visage entre les deux yeux, dans un geste machinal.
… Mon arc et mon carquois venaient d’apparaître, ou je devenais folle ?

La flèche siffla, et se ficha exactement là où j’avais visé. Je ne pus réprimer un haut le cœur à voir mon père s’effondrer au sol. J’avais beau avoir compris que ce ne pouvait pas être lui, cet homme en portait les traits.

J’avais cruellement la sensation d’avoir tué mon père. Et, à cette prise de conscience, je me mis à hurler.